Economie du Maroc (Semestre 3) PDF

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Pr. Anas HATTABOU

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Moroccan Economy Economic Policies Macroeconomics Development Strategies

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This document is a course outline for a semester 3 economics course on the Moroccan economy. It details topics such as the historical evolution of economic policies, various economic sectors (agriculture, industry, tourism), and integration with the international economy.

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Économie du Maroc (Semestre 3) Pr. Anas HATTABOU Objectifs du cours : Comprendre les fondements de l'économie marocaine. Analyser les principaux secteurs économiques du pays. Explorer les enjeux macroéconomiques, socio-économiques et politiques économiques du Maroc. Développ...

Économie du Maroc (Semestre 3) Pr. Anas HATTABOU Objectifs du cours : Comprendre les fondements de l'économie marocaine. Analyser les principaux secteurs économiques du pays. Explorer les enjeux macroéconomiques, socio-économiques et politiques économiques du Maroc. Développer des compétences en analyse économique et en réflexion critique. Apprendre les techniques de dissertation Thèmes d’approfondissement Le secteur informel au Maroc Effets de la Covid 19 sur l’économie marocaine L’inflation récente et son impact économique Bilan du plan Maroc Vert Evaluation de la politique industrielle marocaine Analyse du potentiel exportable des régions Evaluation du modèle de développement économique turc L’entrepreneuriat et l’innovation au Maroc Plan de Cours : Économie du Maroc Introduction Présentation générale de l'économie marocaine Historique de l'évolution économique depuis l'indépendance Chapitre 1 : Politiques économiques depuis l'indépendance Périodes de transition économique : Nationalisation et industrialisation (années 1960-1980) Libéralisation et réformes (années 1980-2000) Économie de marché et intégration mondiale (2000-présent) Secteurs stratégiques de développement : Agriculture : Plan Maroc Vert (enjeux et objectifs pour l'horizon 2015) Industrie : Plan Emergence et Programme d'Accélération Industrielle Énergie : Plan Solaire Marocain (2009) et programme de transition énergétique Tourisme : Vision 2010 et Vision 2020, investissements et attractivité internationale Réformes financières et de modernisation : Réformes du secteur bancaire et des télécommunications Politique monétaire et gestion de l'inflation Chapitre 2 : Secteurs économiques clés Agriculture et pêche : Importance de l'agriculture dans le PIB, défis de la sécheresse et réponses du gouvernement Secteur d'activité : Textile, automobile, aéronautique et métiers mondiaux du Maroc (MMM) Énergie : Défis énergétiques et transition vers les énergies renouvelables Prestations : Rôle du tourisme et de l'offshoring dans la croissance des services Développement des télécommunications et du secteur financier Chapitre 3 : Les tentatives de rapprochement avec l'Union Européenne Accords de partenariat et libre-échange : Accords bilatéraux et multilatéraux avec l'UE et impact sur l'économie marocaine Statut avancé avec l'Union Européenne : Contexte, objectifs, réformes et structures pour renforcer les relations économiques Opportunités et défis du partenariat euro-méditerranéen : Effets de l'intégration économique régionale et stratégies marocaines pour renforcer ce partenariat Chapitre 4 : Internationalisation vers l'Afrique Stratégie d'expansion africaine : Investissements marocains en Afrique, secteurs et pays cibles Rôle des banques et des entreprises marocaines dans l'économie africaine Opportunités et défis : Avantages économiques pour le Maroc et défis (infrastructures, risques politiques, etc.) Chapitre 5 : Points de fragilité de l'économie marocaine Dépendance climatique et agricole : Effets de la sécheresse, de la production agricole, de la gestion de l'eau Inégalités économiques et sociales : Disparités rurales-urbaines, pauvreté et vulnérabilité accumulée en milieu rural Vulnérabilités économiques face aux chocs externes : Impact des crises financières mondiales et tensions géopolitiques sur le Maroc Inflation et politiques de soutien : Gestion de l'inflation, des subventions et des pressions budgétaires Chapitre 6 : Perspectives et stratégies de développement futur Planification stratégique : Objectifs du Nouveau Modèle de Développement, réforme des politiques sociales Réformes en matière de gouvernance et de climat des affaires : Amélioration du climat des affaires, renforcement de la transparence et lutte contre la corruption Enjeux de la transition énergétique et du développement durable : Objectifs du Maroc en matière de réduction de la dépendance aux énergies fossiles et d'adaptation aux changements climatiques Annexes Références Chapitre 1 : Politiques économiques depuis l'indépendance Introduction Ce chapitre retrace l'évolution des politiques économiques marocaines depuis l'indépendance, marquée par différentes phases de transition, de la nationalisation à la libéralisation, pour finalement s'ouvrir à l'intégration mondiale. Chaque phase a laissé une empreinte spécifique sur l'économie marocaine, influençant les secteurs-clés et le positionnement du pays sur la scène internationale. Présentation générale de l'économie marocaine Depuis son indépendance en 1956, l'économie marocaine s'est transformée en passant d'une structure principalement agricole à une économie plus diversifiée, intégrant des secteurs stratégiques comme l'agriculture, le tourisme, l'industrie et l'énergie. Cette évolution a été marquée par une série de réformes et de programmes de développement, visant à moderniser les infrastructures, encourager l'investissement étranger et réduire la dépendance aux matières premières. En conséquence, l'économie marocaine, autrefois vulnérable aux aléas climatiques et aux fluctuations des prix des matières premières, est aujourd'hui en voie de devenir une économie de marché dynamique, intégrée dans l'économie mondiale. Avec une population d'environ 37 millions d'habitants en 2024 et un PIB de plus de 130 milliards de dollars, le Maroc est la cinquième économie d'Afrique. Il affiche une croissance économique relativement stable, mais reste confrontée à des défis structurels, notamment en matière de chômage, de pauvreté et de disparités régionales. Ces défis ont poussé le gouvernement à adopter diverses stratégies pour encourager la croissance inclusive, attirer les investissements étrangers, et soutenir les secteurs clés de l'économie national Historique de l'évolution économique depuis l'indépendance 1. Aperçu historique de l'économie marocaine A. Période précoloniale et coloniale Avant la colonisation : L'économie marocaine précoloniale était principalement agraire, reposant sur l'agriculture, le commerce transsaharien, et l’artisanat (textile, poterie, etc.). Les villes comme Fès et Marrakech étaient des centres commerciaux florissants. Colonisation française (1912-1956) : Sous le protectorat français, l'économie marocaine a été transformée pour répondre aux besoins de la métropole coloniale. De grandes infrastructures (ports, chemins de fer) ont été développées. Les colons ont investi dans les mines (phosphates) et l'agriculture (grandes exploitations agricoles). Le secteur industriel a également commencé à se développer, bien que la production agricole ait été principalement orientée vers les besoins de la France. B. Période post-indépendance 1956-1980 : Après l'indépendance en 1956, le Maroc a tenté de rééquilibrer son économie en mettant l'accent sur l'industrialisation, avec un soutien direct de l'État. Le secteur public a dominé les secteurs clés comme l'énergie, les infrastructures, et certaines industries lourdes. 1980-1990 : Le Maroc a connu des défis économiques importants dans les années 1980, avec un accroissement de la dette et des déficits budgétaires. En réponse, des réformes économiques sous l’égide du FMI et de la Banque mondiale ont été mises en œuvre dans le cadre des Plans d'ajustement structurel. Ces réformes ont conduit à des privatisations, à une libéralisation des marchés et à une réduction du rôle de l'État dans l'économie. C. Réformes économiques récentes (1990 - aujourd’hui) Depuis les années 1990, le Maroc a mis en place plusieurs réformes pour stimuler la croissance économique. Ces réformes comprennent : a. Privatisations : Cession des entreprises publiques pour encourager l'investissement privé. b. Politiques sectorielles : Adoption de plans stratégiques comme le Plan Maroc Vert (agriculture), le Plan d'accélération industrielle, et la Vision 2020 pour le tourisme. c. Réformes fiscales et amélioration de l'environnement des affaires pour attirer les investissements étrangers. L'évolution économique du Maroc depuis l'indépendance peut être divisée en trois grandes périodes, chacune marquée par des orientations et des stratégies économiques spécifiques : Période de Dans les premières décennies post-indépendance, le Maroc a nationalisation et adopté des politiques de nationalisation et d'industrialisation, d'industrialisation cherchant à développer une base économique autonome. Cette stratégie s'est traduite par la création d'entreprises publiques 1960-1980 dans des secteurs clés comme l'agriculture, l'énergie, et l'industrie, et par des investissements publics massifs dans les infrastructures. Cependant, cette approche a également été marquée par une forte intervention de l'État dans l'économie, ce qui a parfois limité l'efficacité et la compétitivité des industries nationales Période de Avec les crises économiques des années 1980, le Maroc a été libéralisation et de contraint de mettre en œuvre un programme d'ajustement réformes structurel soutenu par le Fonds monétaire international (FMI) économiques et la Banque mondiale. Ce programme a marqué un tournant dans la politique économique du pays, avec des réformes orientées vers la libéralisation du marché, la privatisation des 1980-2000) entreprises publiques, et la dévaluation du dirham pour encourager les exportations. Ces réformes ont permis une ouverture progressive de l'économie, mais ont également posé des défis sociaux importants, notamment en termes de chômage et de protection sociale. Période Depuis le début des années 2000, le Maroc a accéléré son d'économie de intégration dans l'économie mondiale grâce à une série marché et d'initiatives stratégiques, telles que le Plan Maroc Vert pour d'intégration l'agriculture, le Plan Émergence pour l'industrie et la Vision (2000- mondiale 2020 pour le tourisme. Ces programmes visent à renforcer la présent) : compétitivité du pays, à attirer les investissements directs étrangers (IDE), et à diversifier les secteurs de croissance. En parallèle, le Maroc a renforcé ses relations commerciales avec l'Union européenne et signé des accords de libre-échange avec les États-Unis et d'autres partenaires commerciaux. La performance économique du Maroc en 2021 met en lumière la résilience de l'économie marocaine face aux chocs, notamment la pandémie. Cette figure illustre la position du Maroc en tant que l'une des économies les plus performantes de la région, malgré les défis mondiaux, en offrant une perspective sur les indicateurs clés de la reprise. Figure 1 : Performance économique du Maroc en 2021 Source : Perspectives économiques mondiales, BM, Janvier 2023. Cette figure 2 illustre le ralentissement de la croissance marocaine en 2022, impactée par des facteurs à la fois externes et internes. La visualisation de ces données permet de comprendre les pressions économiques récentes et de mettre en évidence les stratégies envisagées pour contrer ces baisses. Figure 2 : Ralentissement de la croissance en 2022 en raison des chocs actuels Source : Perspectives économiques mondiales, BM, Janvier 2023. Secteurs stratégiques de développement au Maroc Agriculture Le secteur agricole marocain reste une pierre angulaire de son économie, représentant environ 12 à 15 % du PIB et employant une part importante de la main-d'œuvre rurale. Des rapports récents indiquent que les sécheresses et la pénurie d'eau ont été des problèmes critiques, en particulier en 2022-2023, entraînant une baisse des cultures pluviales. Selon l'Observatoire économique du Maroc de la Banque mondiale, la volatilité de la production agricole, provoquée par le changement climatique, a eu un impact significatif sur l'emploi rural, avec plus de 200 000 emplois perdus en raison des conditions de sécheresse. Industrie Le secteur industriel est passé d’une industrialisation dirigée par l’État à une structure davantage axée sur le marché après 2000. Le gouvernement a mis l’accent sur l’extraction du phosphate, la construction automobile et l’aérospatiale comme principaux moteurs. Le Maroc est notamment l’un des plus grands exportateurs de phosphate au monde. L’industrie automobile a connu une croissance substantielle, le Maroc devenant l’un des principaux constructeurs automobiles en Afrique, produisant des véhicules principalement destinés à l’exportation vers l’Europe et d’autres régions. Tourisme Le tourisme contribue notamment aux réserves de change et à l'emploi. Avant la COVID-19, le Maroc avait accueilli 12,9 millions de touristes en 2019, générant environ 7 % du PIB. Bien que la pandémie ait provoqué une forte baisse des arrivées de touristes, on observe un fort rebond, soutenu par les efforts promotionnels du gouvernement pour reconquérir les voyageurs internationaux. (Observatoire Economique du Maroc). Energie Le Maroc s’est positionné comme un leader des énergies renouvelables dans renouvelable la région MENA. Avec des projets comme le complexe solaire Noor Ouarzazate, le Maroc vise à produire plus de 52 % de son électricité à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Cette transition soutient la sécurité énergétique et réduit la dépendance aux combustibles fossiles importés. Périodes de Transition Économique 1. Nationalisation et industrialisation (1960-1980) Cette période a vu le Maroc orienter ses politiques économiques vers une économie davantage étatisée avec des stratégies de nationalisation dans les secteurs clés et la mise en place d'une infrastructure industrielle de base. L'État a pris des participations importantes dans les secteurs des mines, de l'agriculture et de l'industrie, soutenant ainsi le développement des entreprises publiques et des industries locales. Durant cette phase, les politiques visaient la réduction de la dépendance vis-à-vis de l'économie coloniale et la promotion de l'autosuffisance en améliorant la production nationale. Les industries de transformation et le secteur minier ont notamment bénéficié de investissements ces publics. 2. Libéralisation et réformes (1980-2000) À partir des années 1980, sous la pression des institutions financières internationales, le Maroc a entamé une série de réformes structurelles, mettant fin à l'ère de l'économie administrée. Le Programme d'ajustement structurel a introduit la libéralisation du marché, la réduction des subventions et la privatisation de plusieurs entreprises publiques. Cette libéralisation vise à rendre l'économie plus compétitive sur le plan international, à améliorer l'efficacité des investissements publics et à encourager le secteur privé. La libéralisation du secteur financier, l'augmentation des IDE et la diversification des exportations ont marqué cette période de transition. 3. Économie de marché et intégration mondiale (2000-présent) Depuis 2000, le Maroc a poursuivi ses efforts vers une économie de marché, en renforçant son intégration mondiale par des accords de libre-échange, notamment avec l'Union Européenne et les États-Unis. Les politiques économiques ont été marquées par des plans stratégiques sectoriels, visant à booster la compétitivité et la croissance durable, tels que le Plan Maroc Vert pour l'agriculture, le Plan Emergence pour l'industrie, et la Vision 2020 pour le tourisme. Les investissements dans les infrastructures, comme le port Tanger-Med, ont permis au Maroc de devenir un hub logistique régional, facilitant le commerce international. Secteurs Stratégiques de Développement Agriculture : Plan Maroc Vert Enjeux : Le Plan Maroc Vert, lancé en 2008, vise à moderniser l'agriculture marocaine pour en faire un secteur performant et durable. Il comprend deux piliers : le développement de l'agriculture intensive pour améliorer la productivité et l'intégration des petits agriculteurs dans le système économique pour lutter contre la pauvreté rurale. Objectifs pour 2015 : Atteindre une croissance soutenue dans le secteur agricole, augmenter la production agricole nationale et créer des emplois en milieu rural. Le plan mise sur la modernisation des techniques agricoles et une meilleure gestion des ressources en eau. Industrie : Plan Emergence et Programme d'Accélération Industrielle Plan Emergence (2005) : Conçu pour diversifier l'économie marocaine en développant des secteurs industriels à haute valeur ajoutée (automobile, aéronautique, électronique, textile, etc.), le Plan Emergence visait à faire du Maroc une plateforme industrielle compétitive. Programme d'Accélération Industrielle (PAI) (2014-2020) : Avec pour ambition de créer 500 000 emplois, ce programme s'appuie sur l'implantation de grands groupes industriels et la constitution de clusters sectoriels. Il également des mesures pour attirer les investissements étrangers et favoriser l'industrialisation rapide du pays. Énergie : Plan Solaire Marocain (2009) et Transition Énergétique Le Plan Solaire Marocain, lancé en 2009, ambitionne de faire du Maroc un leader régional en matière d'énergies renouvelables, avec l'objectif de générer 52 % de sa capacité électrique à partir de sources renouvelables d'ici 2030. La construction de la la centrale Noor Ouarzazate, l'une des plus grandes au monde, témoigne de cet engagement. La transition énergétique marocaine est également marquée par des investissements dans les énergies éoliennes et hydrauliques, ainsi que par la diversification des sources d'énergie pour réduire la dépendance aux importations de combustibles fossiles. Tourisme : Vision 2010 et Vision 2020 Vision 2010 : Ce programme pourrait faire du Maroc une destination touristique mondiale, en attirant 10 millions de visiteurs par an, en développant des infrastructures hôtelières et en créant des emplois dans le secteur. Vision 2020 : Prolongement de Vision 2010, ce programme aspire à diversifier les produits touristiques marocains et renforcer l'attractivité internationale, en valorisant le patrimoine culturel et naturel du pays, tout en visant des recettes touristiques élevées. Réformes financières et de modernisation Réformes du secteur bancaire et des télécommunications : La libéralisation progressive du secteur bancaire et la réforme des télécommunications ont renforcé l'inclusion financière et permis une plus grande accessibilité des services bancaires et de communication à travers le pays. Politique monétaire et gestion de l'inflation : La Bank Al-Maghrib a poursuivi une politique monétaire prudente, tout en adaptant progressivement ses interventions aux besoins de stabilité économique. En 2022, la banque centrale a réagi aux pressions inflationnistes globales en augmentant son taux directeur pour modérer l'inflation (Observatoire Economique du Maroc). Chapitre 2 : Secteurs économiques clés Introduction du chapitre : Ce chapitre explore les secteurs dominants de l'économie marocaine, de l'agriculture à l'industrie et aux services, et analyse leur contribution au PIB ainsi que leurs défis. Les politiques récentes ont mis en lumière l'importance de la diversification sectorielle pour la résilience économique. 1. Agriculture et Pêche : L'agriculture représente un pilier essentiel de l'économie marocaine, contribuant significativement au PIB national malgré les défis climatiques, notamment la sécheresse. Le Plan Maroc Vert, lancé pour l'horizon 2015, visait à moderniser le secteur agricole en stimulant les investissements privés et en promouvant une agriculture durable, avec des objectifs de croissance, de réduction de la pauvreté en milieu rural, et de préservation des ressources naturelles. Cependant, la production reste vulnérable aux aléas climatiques, comme en témoigne la baisse récente liée aux sécheresses prolongées, affectant les petites exploitations. En 2021, la contribution de l'agriculture au PIB a fluctué en fonction des prélèvements et des ressources en eau limitées, ce qui illustre la nécessité de stratégies d'irrigation résilientes. 2. Secteur d'Activité : Le Maroc a diversifié son secteur industriel au cours des dernières décennies. Parmi les secteurs phares, le textile continue de jouer un rôle dans les exportations. Cependant, ce sont les industries à haute valeur ajoutée comme l’automobile et l’aéronautique qui dominent aujourd'hui, soutenues par des initiatives telles que le Plan Emergence et le Programme d'Accélération Industrielle. Ces industries, orientées sur l'exportation, bénéficient d'une proximité stratégique avec l'Europe, favorisant les investissements étrangers. La stratégie des Métiers Mondiaux du Maroc (MMM) vise à faire du Maroc un hub régional pour ces industries, en attirant davantage d'investissements directs étrangers (IDE) et en créant des emplois qualifiés (Observatoire Economique du Maroc). 3. Énergie : Face aux défis énergétiques croissants et pour répondre aux besoins de développement durable, le Maroc s'est engagé dans la transition vers les énergies renouvelables. Le Plan Solaire Marocain de 2009, notamment avec la centrale Noor de Ouarzazate, symbolise l'ambition nationale de réduire la dépendance aux importations énergétiques. Le programme vise une production de 52 % d'énergies renouvelables d'ici 2030, combinant le solaire, l'éolien et l'hydroélectrique. Cette transition énergétique est renforcée par des investissements dans des infrastructures de stockage et de distribution pour garantir un approvisionnement stable et durable pour l'industrie et les ménages. 4. Prestations : Le secteur des services a enregistré une croissance notable grâce à des segments comme le tourisme et l’offshoring. Les stratégies Vision 2010 et Vision 2020 pour le tourisme visaient à renforcer l'attractivité internationale du Maroc. Les investissements dans les infrastructures touristiques, comme les aéroports et les stations balnéaires, ainsi que les campagnes de promotion, ont favorisé une croissance des arrivées touristiques, jusqu'à l'interruption temporaire provoquée par la pandémie de COVID-19. En parallèle, l'offshoring, incluant les centres d'appels et les services d'externalisation, attire les entreprises internationales en raison des coûts compétitifs et de la proximité géographique avec l'Europe. 5. Développement des télécommunications et du secteur financier : La modernisation des infrastructures de télécommunications et les réformes financières sont des moteurs essentiels du développement économique. Les réformes du secteur bancaire ont renforcé la résilience et la diversification des services financiers. Parallèlement, le secteur des télécommunications connaît une croissance exponentielle, facilitant l'inclusion numérique et soutenant les secteurs d'activité émergents. La gestion monétaire prudente de Bank Al-Maghrib a permis de contenir l'inflation, bien que des ajustements soient nécessaires pour répondre aux pressions inflationnistes récentes liées aux fluctuations des prix des matières premières. Chiffres clés Agriculture : Contribue à environ 12-14 % du PIB et emploie près de 35 % de la population active. Les principales productions sont les céréales, les agrumes, et les produits de l'élevage. Ce secteur reste sensible aux conditions climatiques, et le Plan Maroc Vert vise à moderniser l'agriculture et à accroître la productivité. Industrie : Environ 25 % du PIB. Les sous-secteurs clés incluent : Industrie automobile : Le Maroc est devenu un hub pour l'industrie automobile, avec des usines comme Renault à Tanger. Ce secteur est un pilier des exportations marocaines. Aéronautique : Un secteur en pleine expansion avec des investissements étrangers significatifs. Textile : Historiquement un secteur important pour le Maroc, bien que soumis à une concurrence internationale croissante. Services : Près de 60 % du PIB. Le tourisme est un secteur clé, avec des villes comme Marrakech, Fès et Casablanca attirant des millions de visiteurs chaque année. Le secteur bancaire est également très développé avec des institutions solides comme Attijariwafa Bank. A. Population active Le Maroc a une population d’environ 37 millions de personnes, dont environ 12 millions d'actifs. Le taux de chômage est un défi persistant, en particulier chez les jeunes diplômés. La main-d'œuvre est principalement employée dans le secteur agricole, mais le développement industriel et des services (y compris le numérique) attire une main-d'œuvre qualifiée. Tableau 1 : Principaux indicateurs économiques du Maroc (2019-2025) Source : Estimations et prévisions du personnel de la Banque mondiale ; données du MEF, HCP et BAM. Chapitre 3 : Les tentatives de renforcement des liens avec l’Union européenne Introduction du chapitre : Ce chapitre examine les relations entre le Maroc et l'Union Européenne, marquées par des accords de partenariat et un statut avancé accordé au Maroc. L'objectif est de comprendre comment ces relations influencent l'économie marocaine et ses politiques d'intégration régionale. Accords de partenariat et de libre-échange Depuis le début des années 2000, le Maroc a conclu de nombreux accords bilatéraux et multilatéraux avec l'UE, axés sur le renforcement des échanges commerciaux, de l'intégration économique et de la coopération dans divers secteurs. Parmi les principaux accords figurent l'accord d'association UE-Maroc de 2000, établissant une zone de libre-échange pour les produits industriels. Cet accord s'inscrivait dans la vision stratégique du Maroc visant à diversifier son économie et à réduire sa dépendance vis-à-vis des secteurs traditionnels en s'étendant sur les marchés mondiaux. Statut avancé auprès de l'Union européenne En 2008, le Maroc a obtenu le « statut avancé » auprès de l’UE, une désignation unique dans le cadre de la politique européenne de voisinage. Ce statut a facilité une coopération plus approfondie dans les domaines politique, social et économique, faisant du Maroc un partenaire de premier plan de l’UE dans la région MENA. Grâce à ce statut, le Maroc a bénéficié de plusieurs programmes financés par l’UE soutenant les réformes de l’administration publique, du système judiciaire et du développement économique. Les objectifs de ces réformes comprennent l’amélioration de l’environnement des affaires, la promotion de la bonne gouvernance et le renforcement de l’intégration du Maroc dans les marchés mondiaux. Opportunités et défis du partenariat euro-méditerranéen Le partenariat euro-méditerranéen offre au Maroc des opportunités importantes mais présente également des défis pour maintenir sa compétitivité sur les marchés européens. L'économie marocaine bénéficie de sa proximité avec l'UE, attirant des investissements dans des secteurs tels que l'automobile, l'aéronautique et les énergies renouvelables. Cependant, les défis incluent l'adaptation aux normes réglementaires de l'UE et la lutte contre les disparités en matière de capacités industrielles. Impact économique et social Ce partenariat a eu un impact tangible sur l’économie marocaine. Les échanges entre le Maroc et l’UE ont représenté plus de 50 % du volume total des échanges du Maroc, l’UE étant le principal partenaire commercial du Maroc. Cependant, la relation est asymétrique, avec un déficit commercial dû en grande partie à des importations plus élevées que des exportations. Pour renforcer ce partenariat, le Maroc continue de mettre en œuvre des réformes structurelles et des projets de développement dans des secteurs essentiels pour répondre aux normes et aux exigences de l’UE. Tableau 2 : Les facteurs d’accélération des transformations de l’environnement international Déclencheurs Impact sur l’activité international Effets intégrateurs régionaux/globaux 1945/1960 : Guerre froide; Course aux armements Intensification des relations par « bloc » Décolonisation Repli économique des puissances coloniales Desserrement des liens colonies- métropoles 1954/1957: Début de la Mise en commun des ressources énergétiques Renforcement/échanges construction européenne intracommunautaires Ouverture progressive « régionale » des frontières Développement des investissements d’origine intra/extra-CEE Implantation européenne des firmes américaines 1961/1975 : Guerre du Poursuite de la course aux armements Pérennisation des blocs Est-Ouest Vietnam 1971 : Élargissement CEE Extension géographique Ralentissement institutionnel 1973/1974/1979 : Guerre du Déséquilibre des balances commerciales Recherche active de marchés externes Kippour; Chocs pétroliers occidentales Économies d’énergie Souci d’une croissance raisonnée 1977/1979 : Élections Développement du marché international des Déréglementation/privatisation Thatcher/Reagan capitaux Décloisonnement sectoriel/géographique Montée du libéralisme Désengagement des États 1982 : Crise de solvabilité Coup d’arrêt à l’expansion des crédits aux Frein à l’expansion des marchés de des PVD PVD capitaux 1985 : Livre blanc européen Volonté de relance qualitative de la CEE Remotivation des agents économiques 1985/1990 : Développement Déréglementation financière et création de Reprise et explosion des marchés de la « bulle » financière nouveaux marchés financiers nationaux/internationaux 1986/1990 : Ouverture des économies de l’Est Désenclavement de l’Est et désarmement Glasnost/Pérestroïka 1989 : Chute du mur de Création de la nouvelle Allemagne Intégration économique allemande Berlin 1991 : Guerre du Golfe Crise de confiance des économies Recherche de nouveaux relais de occidentales croissance 1989/1993 : « Marché unique » européen Intégration des zones économiques Création/renforcement des prometteuses unions régionales ALENA, APEC, Mercosur 1993 : Fin de l’Uruguay ; Recherche d’un nouvel ordre commercial Abaissement des obstacles quantitatifs/ Round/création OMC libéral qualitatifs aux échanges + moralisation Réduction de la protection commerciale à la frontière Les droits de douane ont progressivement diminué, passant d'environ 40 % en 1947 à des niveaux bien plus bas dans les années 1980. Cette réduction a permis d’ouvrir les marchés, en particulier entre les pays industriels, favorisant une intégration économique accrue. Cependant, comme le montre la figure, certains secteurs demeurent protégés par des droits de douane élevés, surtout dans les pays en développement (PVD). Figure 3 : L'évolution des tarifs douaniers depuis la création du GATT jusqu'au Tokyo Round Les droits de douane ont en moyenne été ramenés à des niveaux négligeables entre pays industriels, mais certains secteurs peuvent rester protégés par des droits d’importation élevés. Les PVD ont encore des droits Ces baisses de droits de douane ont eu un impact significatif sur le Maroc, notamment en raison de ses accords commerciaux avec l'Union Européenne. En adhérant à ces politiques de libéralisation, le Maroc a cherché à intégrer son économie dans le marché mondial tout en bénéficiant de l'ouverture des marchés européens. Toutefois, le pays doit également faire face aux défis de la compétitivité, en particulier dans des secteurs encore protégés par des droits de douane dans les pays développés. Chapitre 4 : Internationalisation vers l'Afrique Introduction du chapitre : Ce chapitre aborde la stratégie d'expansion du Maroc en Afrique, détaillant les investissements dans les secteurs financiers, des télécommunications et du bâtiment. L'impact économique et l'influence politique du Maroc dans cette région seront également explorés. Stratégie d'expansion africaine Le Maroc a activement poursuivi une stratégie d’expansion économique à travers l’Afrique, en ciblant les investissements dans des secteurs clés tels que la banque, l’assurance, les télécommunications et la construction. Par le biais d’entités comme Attijariwafa Bank et la Banque Centrale Populaire, le Maroc a étendu ses services financiers à divers pays africains, renforçant ainsi sa présence économique et favorisant les partenariats régionaux. Les investissements du Maroc privilégient les régions à fort potentiel de croissance, notamment l’Afrique de l’Ouest et l’Afrique centrale. Cette expansion est soutenue par un cadre gouvernemental solide qui encourage les entreprises marocaines à s’engager sur ces marchés. Cette stratégie s’aligne sur l’aspiration du Maroc à servir de passerelle entre l’Europe et l’Afrique, en tirant parti de sa situation géostratégique. Rôle des banques et des entreprises marocaines dans l'économie africaine Les banques marocaines sont à l’avant-garde de cette expansion africaine, en apportant un soutien financier et en facilitant les échanges commerciaux. Des acteurs majeurs comme Attijariwafa Bank, avec des succursales dans plus de 14 pays africains, contribuent de manière significative aux économies locales en accordant des prêts aux petites et moyennes entreprises (PME), essentielles à la croissance et à l’emploi. De même, les entreprises marocaines du secteur du bâtiment et des télécommunications, comme Maroc Telecom, ont réalisé des investissements substantiels qui contribuent au développement des infrastructures sur le continent. Cette présence favorise le transfert de technologie et contribue à jeter les bases d’une croissance économique durable dans ces régions. Opportunités et défis L’élargissement offre des avantages économiques, tels qu’un accroissement des échanges commerciaux et de l’accès aux marchés, permettant au Maroc de diversifier son économie et de réduire sa dépendance aux marchés européens. En outre, cette initiative positionne le Maroc comme un acteur de premier plan au sein de l’Union africaine, où il plaide pour des liens économiques plus forts au sein du continent. Cependant, des défis tels que l’instabilité politique, les risques de change et les lacunes en matière d’infrastructures dans plusieurs pays africains constituent des risques pour les investissements marocains. Le gouvernement marocain, en collaboration avec des partenaires africains, s’attaque à ces problèmes par le biais de partenariats stratégiques et d’initiatives en matière d’infrastructures visant à améliorer les voies commerciales et à stabiliser les environnements d’investissement. Chapitre 5 : Points de fragilité de l'économie marocaine Introduction du chapitre : Dans ce chapitre, les vulnérabilités structurelles de l'économie marocaine sont examinées, notamment la dépendance climatique, les inégalités et les risques économiques externes. Ces fragilités illustrent les défis majeurs pour une croissance durable et inclusive. Dépendance climatique et agricole L'économie marocaine, fortement dépendante de son secteur agricole, est vulnérable aux aléas climatiques. En 2022, cette fragilité s'est manifestée par une baisse significative de la production agricole, provoquant en grande partie par une sécheresse sévère. La production céréalière a diminué de 67 %, celle des agrumes de 14 %, et celle des olives de 21 %. Cette contraction a entraîné une réduction de 15 % de la valeur ajoutée agricole, contribuant à près de 47,6 % de la baisse du PIB pour la même période. Pour faire face à cette dépendance, le gouvernement marocain a mis en place des mesures d'urgence, telles que la distribution de l'orge subventionnée et la mise en œuvre de l'assurance sécheresse, ainsi que des efforts pour déployer des infrastructures hydrauliques innovantes., y compris le dessalement et la réutilisation des eaux usées. Inégalités économiques et sociales Les disparités entre les zones rurales et urbaines au Maroc restent un défi majeur. Les inégalités de revenus et la pauvreté sont souvent exacerbées par des chocs économiques et des politiques d'ajustement. En 2022, des scénarios ont démontré que sans les subventions sur les produits de première nécessité, les taux de pauvreté et de vulnérabilité auraient été considérablement plus élevés, en particulier dans les zones rurales où les ménages sont plus exposés aux fluctuations de prix. Vulnérabilités économiques face aux chocs externes Le Maroc, en tant qu'économie ouverte, est sensible aux crises financières globales et aux tensions géopolitiques. L'inflation importée a touché les biens de consommation courante, et l'inflation globale aurait été bien plus élevée en 2022 sans les interventions budgétaires importantes, incluant 42 milliards de dirhams en subventions pour contenir les prix du gaz, du blé et du sucre. Cette politique a permis d'atténuer les effets de la flambée des prix sur les ménages, surtout les plus vulnérables. Figure 4– Niveaux annuels de prélèvement tout au long de 2022 Source : Ministère de l’équipement et de l’eau. La figure sur les niveaux annuels de rétention en 2022 permet d'éclairer l'impact du climat sur le secteur agricole, montrant comment les conditions météorologiques influencent directement la production et l'économie du Maroc. Elle est essentielle pour analyser la dépendance agricole du pays aux prélèvements et l'importance des initiatives de gestion de l'eau. Inflation et politiques de soutien L'inflation demeure une préoccupation centrale pour la politique économique marocaine, particulièrement dans un contexte où les ménages les plus pauvres sont affectés de manière disproportionnée. En 2022, les subventions aux prix ont permis de réduire l'inflation globale de près de 5,9 points de pourcentage. Malgré cela, des disparités persistantes, car les prix augmentent souvent plus rapidement pour les biens essentiels consommés par les ménages défavorisés, soulignant ainsi les limites de la politique monétaire à elle seule pour contenir ces effets. Figure 5 : Pressions inflationnistes au-delà des secteurs de l'alimentation et de l'énergie Source : HCP, BAM and calcul BM. Cette figure illustre l'extension des pressions inflationnistes au-delà de l'alimentation et de l'énergie, reflétant les défis macroéconomiques actuels. Elle met en évidence les domaines où l'inflation a eu un impact significatif, soutenant une compréhension plus large des effets de l'inflation sur l'économie et les politiques d'ajustement. Chapitre 6 : Perspectives et stratégies de développement futur Introduction du chapitre : Ce chapitre se penche sur les perspectives de développement futur du Maroc, incluant le Nouveau Modèle de Développement, les réformes pour un meilleur climat des affaires, et les efforts de transition énergétique. Ces initiatives visent à asseoir la résilience économique et l'attractivité internationale du pays. Planification stratégique : Le nouveau modèle de développement du Maroc vise à remédier aux disparités économiques et à favoriser une croissance inclusive. Ce cadre met l’accent sur la réduction de la pauvreté, l’amélioration des infrastructures rurales et l’accès équitable à l’éducation et aux services de santé. Établi à l’horizon 2035, le modèle vise à doubler le PIB par habitant et à renforcer le tissu socio-économique du Maroc. Réformes de gouvernance et climat des affaires : Pour attirer les investissements, le Maroc met l'accent sur l'amélioration de la transparence des affaires et la réduction de la corruption. La mise en œuvre de politiques visant à simplifier les processus administratifs et à renforcer le cadre juridique des pratiques commerciales devrait renforcer la confiance des investisseurs. Les efforts du gouvernement marocain, tels que les centres régionaux d'investissement (CRI), visent à décentraliser la prise de décision et à renforcer la compétitivité régionale. Selon un rapport de la Banque mondiale, les initiatives visant à lutter contre les inefficacités bureaucratiques ont déjà permis au Maroc d'améliorer son classement en matière de facilité de faire des affaires. Transition énergétique et développement durable : Conformément à ses engagements envers l’Accord de Paris, le Maroc a défini des objectifs ambitieux pour réduire sa dépendance aux énergies fossiles. Le Plan solaire marocain et le projet NOOR illustrent cette transition, en visant une production d’énergie à 52 % à partir de sources renouvelables d’ici 2030. Les pratiques agricoles durables du Maroc reflètent également un engagement en faveur de la résilience environnementale, de la lutte contre la pénurie d’eau et de la promotion de méthodes respectueuses de l’environnement pour contrebalancer les effets du changement climatique. Positionnement du Maroc dans l’économie mondiale et régionale Intégration économique régionale Accords commerciaux : Le Maroc a signé plusieurs accords de libre-échange, notamment avec l'Union européenne, les États-Unis et des pays africains. L’Accord d'Agadir et l’adhésion à la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf) montrent l'engagement du Maroc envers l'intégration économique régionale. Chaînes de valeur mondiales : Le Maroc s’est positionné comme un acteur stratégique dans les chaînes de valeur mondiales, notamment dans l'automobile, l'aéronautique et les phosphates (OCP, leader mondial des engrais phosphatés). B. Partenariats et investissements étrangers Le Maroc a réussi à attirer des investissements étrangers directs (IDE) dans plusieurs secteurs stratégiques, grâce à sa stabilité politique, ses infrastructures modernes (notamment le port de Tanger Med), et ses réformes économiques. Des pays comme la France, l'Espagne et la Chine figurent parmi les principaux investisseurs. C. Rôle dans l’économie africaine Le Maroc renforce sa présence en Afrique, notamment via des investissements dans le secteur bancaire (Attijariwafa Bank, Banque Populaire) et les télécommunications (Maroc Telecom). Cette expansion économique régionale renforce son influence en tant qu’acteur clé dans le développement économique du continent africain. Figure 6 : Dépréciation du taux de changement réel et nominal Source : BAM. La figure montre les fluctuations du taux de changement réel et nominal, qui ont des conséquences directes sur les balances commerciales du Maroc. Cette visualisation est cruciale pour comprendre la compétitivité des exportations marocaines et les défis liés aux dispositifs internationaux. ANNEXE Cadrage conceptuel - Développement : Définition : Le développement désigne l'amélioration des conditions économiques, sociales et institutionnelles d’un pays. Il implique une augmentation du bien-être de la population, une réduction de la pauvreté et des inégalités, et une meilleure distribution des richesses. Le développement est souvent mesuré par des indicateurs tels que l'espérance de vie, le niveau d'éducation, et le PIB par habitant. Indicateur clé : L'Indice de développement humain (IDH) est couramment utilisé pour mesurer le développement. Il prend en compte trois dimensions : la santé (espérance de vie), l'éducation, et le revenu. - Sous-développement ▪ Définition : Le sous-développement se caractérise par un faible niveau de vie, une faible productivité, un accès limité aux services de base (santé, éducation), des infrastructures insuffisantes et des inégalités importantes. ▪ Les pays sous-développés sont souvent marqués par des économies peu diversifiées, une forte dépendance aux exportations de matières premières et une pauvreté endémique. ▪ Indicateur : Un faible PIB par habitant et un IDH bas sont souvent utilisés pour qualifier les pays sous-développés. - Produit Intérieur Brut (PIB) ▪ Définition : Le PIB est la valeur totale des biens et services produits dans une économie sur une période donnée (généralement une année). Il est un indicateur clé de la performance économique d’un pays et permet de mesurer la croissance économique. ▪ Utilisé pour mesurer la richesse nouvellement produite d’un pays au cours d’une période donnée. ▪ Formule de calcul : PIB=C+I+G+(X−M) Où : C = Consommation des ménages I = Investissement des entreprises G = Dépenses publiques X = Exportations M = Importations Le PIB peut être exprimé en termes nominal (aux prix courants) ou en termes réel (corrigé de l'inflation). - Balance commerciale Définition : La balance commerciale mesure la différence entre les exportations et les importations d’un pays. Une balance commerciale excédentaire signifie que le pays exporte plus qu’il n’importe, tandis qu’une balance déficitaire indique l’inverse. Formule de calcul : Balance commerciale = Exportations−Importations Si le résultat est positif, il y a un excédent commercial. Si le résultat est négatif, il y a un déficit commercial. - Dette extérieure Définition : La dette extérieure représente l’ensemble des emprunts contractés par un pays auprès de créanciers étrangers. Cela inclut les gouvernements étrangers, les institutions financières internationales (comme la Banque mondiale ou le FMI), et les investisseurs privés étrangers. Elle permet de financer des projets nationaux mais peut aussi poser des risques de solvabilité s’elle devient trop importante. Formule de calcul (Ratio de la dette extérieure sur le PIB) : Dette extérieure totale x 100 PIB - Ce ratio permet d’évaluer la capacité d’un pays à rembourser sa dette extérieure en fonction de la taille de son économie. - Dette intérieure Définition : La dette intérieure correspond à l’ensemble des emprunts contractés par le gouvernement auprès de créanciers nationaux, tels que les banques, les investisseurs privés ou les institutions publiques locales. Contrairement à la dette extérieure, elle n’implique pas de créanciers étrangers. - Formule de calcul (Ratio de la dette intérieure sur le PIB) : Dette intérieure totale ×100 PIB - Ce ratio, comme pour la dette extérieure, permet de mesurer la capacité d’un pays à gérer ses engagements financiers. - Inflation Définition : L'inflation est la hausse générale et continue des prix des biens et services dans une économie. Elle réduit le pouvoir d'achat des ménages, car avec le même revenu, ils peuvent acheter moins de biens et de services. L’inflation est généralement mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC). Formule de calcul (Taux d'inflation) : Taux d’inflation= IPC à l’année t − IPC à l’année t−1 ×100 IPC à l’année t−1 Où IPC représente l'indice des prix à la consommation. L'inflation est souvent considérée comme problématique lorsqu'elle est élevée ou volatile, affectant ainsi la stabilité économique. - Taux de chômage Définition : Le taux de chômage est le pourcentage de la population active qui est sans emploi et qui cherche activement du travail. Il est un indicateur important de la santé économique d'un pays. Formule de calcul : Nombre de chômeurs ×100 Population active Population active : Ensemble des personnes en âge de travailler (généralement entre 15 et 64 ans) qui sont employées ou cherchent activement un emploi. Chômeurs : Personnes sans emploi mais disponibles et cherchant activement du travail. - Investissement Direct Étranger (IDE) Définition : L'IDE correspond aux investissements effectués par une entreprise ou un individu étranger dans l'économie d'un pays. Il peut s’agir d’investissements dans des usines, des infrastructures ou des parts d'entreprises. L’IDE est essentiel pour stimuler la croissance économique, transférer des technologies, et créer des emplois. Indicateur : Les flux d'IDE sont mesurés en valeur (en dollars ou en dirhams) et leur évolution annuelle permet d’évaluer l’attractivité du pays pour les investisseurs étrangers. Taux de change Définition : Le taux de change est le prix d'une devise exprimée en une autre devise. Par exemple, le taux de change du dirham marocain par rapport à l’euro indique combien de dirhams sont nécessaires pour acheter un euro. Le taux de change affecte les échanges commerciaux, les investissements et l’inflation. Types de taux de change : Flottant : Le taux est déterminé par le marché, en fonction de l’offre et de la demande de devises. Fixe : Le taux de change est maintenu fixe par rapport à une autre monnaie, souvent le dollar ou l'euro, par l'intervention des banques centrales. - Déficit budgétaire Définition : Le déficit budgétaire se produit lorsque les dépenses publiques dépassent les recettes de l'État sur une période donnée, généralement une année. Un déficit constant peut accroître la dette publique. Formule de calcul : DB = Dépenses publiques − Recettes publiques Si le résultat est positif, il y a un excédent budgétaire. Sinon, il s'agit d'un déficit budgétaire. - Productivité Définition : La productivité mesure l'efficacité avec laquelle les ressources (travail, capital, etc.) sont utilisées pour produire des biens et services. Elle est généralement exprimée en termes de productivité du travail (production par heure de travail). Formule de calcul (Productivité du travail) : Productivité du travail = Valeur de la production Heures travaillées Une productivité élevée signifie que chaque unité de travail produit davantage de biens ou de services, ce qui est généralement favorable pour la croissance économique. - Épargne nationale Définition : L'épargne nationale représente la part du revenu national qui n'est pas consommée mais mise de côté pour des investissements futurs. L’épargne comprend l’épargne des ménages, des entreprises et du gouvernement. Formule de calcul : Epargne nationale = Revenu national − Consommation Un niveau élevé d'épargne est important pour financer les investissements nécessaires à la croissance économique. Balance des paiements Définition : La balance des paiements est un état statistique qui enregistre l'ensemble des transactions économiques entre les résidents d'un pays et le reste du monde pendant une période donnée. Elle comprend la balance commerciale (exportations/importations de biens et services) et les flux financiers (IDE, transferts de capitaux). Sections principales : Compte courant : Inclut les échanges de biens, services, revenus et transferts courants. Compte financier : Mesure les investissements étrangers et les mouvements de capitaux. - Compétitivité Définition : La compétitivité désigne la capacité d'un pays, d'une entreprise ou d'un secteur à vendre et fournir des biens et services sur les marchés internationaux tout en maintenant et augmentant les revenus réels de sa population à long terme. Elle peut dépendre des coûts de production, de l'innovation, de la qualité des infrastructures et de la stabilité politique. Indicateur : L'indice de compétitivité mondiale (Global Competitiveness Index), publié par le Forum économique mondial, permet de comparer la compétitivité des pays à l’échelle mondiale. - Libéralisation économique Définition : La libéralisation économique se réfère au processus par lequel un pays réduit les restrictions sur les activités économiques, souvent par l'ouverture de ses marchés, la privatisation d'entreprises publiques, et la réduction des barrières douanières et des quotas. Ce processus vise à accroître l'efficacité économique et l'attractivité pour les investissements étrangers. - Réserves de change Définition : Les réserves de change sont des actifs en devises étrangères détenus par une banque centrale. Elles sont utilisées pour stabiliser la monnaie nationale, intervenir sur les marchés de change et payer les importations, la dette extérieure ou d'autres obligations financières internationales. Indicateur : Les réserves de change sont souvent exprimées en mois d’importations (la quantité de mois qu’elles permettent de financer). - Taux d’épargne Définition : Le taux d’épargne représente la part du revenu disponible d’un individu ou d’une nation qui n’est pas consommée mais épargnée. Il est un indicateur clé de la capacité d’un pays à investir dans le développement futur. - Formule de calcul : Epargne totale ×100 Revenu disponible total Un taux d'épargne élevé est généralement favorable pour la croissance économique. - Taux d’investissement Définition : Le taux d’investissement est la proportion du PIB consacrée à l’investissement dans un pays. L’investissement est essentiel pour l'augmentation des capacités de production, l'amélioration des infrastructures et la promotion de l'innovation technologique. - Formule de calcul : Taux d’investissement = Investissement total×100 PIB - Un taux d’investissement élevé est généralement associé à une croissance économique rapide. - IDE Net Définition : L’Investissement Direct Étranger (IDE) net est la différence entre les investissements entrants (flux d'IDE dans le pays) et les investissements sortants (flux d'IDE en dehors du pays). Un IDE net positif indique que plus de capitaux étrangers entrent dans le pays que n’en sortent. - Politique monétaire Définition : La politique monétaire est l'ensemble des actions entreprises par une banque centrale (comme Bank Al-Maghrib) pour contrôler la quantité de monnaie en circulation et les taux d'intérêt. L'objectif est de stabiliser les prix, stimuler la croissance économique et maintenir la stabilité de la monnaie. Outils : Taux d'intérêt directeur : Utilisé pour réguler le coût de l'emprunt. Réserves obligatoires : Quantité de liquidités que les banques doivent conserver. - Politique budgétaire Définition : La politique budgétaire fait référence aux décisions du gouvernement en matière de dépenses publiques et de taxation pour influencer l'économie. Une politique budgétaire expansionniste implique des dépenses accrues ou des réductions d’impôts pour stimuler l'économie, tandis qu'une politique budgétaire restrictive vise à réduire le déficit public. - Coût de la vie Maintenir un certain niveau de vie dans un endroit donné. Il inclut le coût des biens et services essentiels tels que le logement, la nourriture, les soins de santé et l’éducation. Indicateur : L'indice du coût de la vie permet de comparer les différences de pouvoir d'achat entre plusieurs régions ou villes. - Economies d'échelle Désigne la diminution du coût moyen de production qui résulte de l'accroissement des quantités produites. Produire en grande série permet en effet de réduire le coût unitaire de production car les coûts fixes (machines, bâtiments) sont par définition identiques, quel que soit le volume de production. - Courbe de Philips Définition : La courbe de Philips représente la relation inverse entre le taux de chômage et le taux d'inflation à court terme. Selon cette théorie, une baisse du chômage entraîne une augmentation de l'inflation, et inversement. - L'émergence économique L'émergence économique désigne le processus par lequel un pays en développement connaît une transformation rapide de son économie, passant d'une économie basée principalement sur l'agriculture ou d'autres secteurs traditionnels à une économie plus diversifiée, industrialisée et orientée vers les marchés mondiaux. Ce concept est souvent associé à un développement soutenu et à un passage progressif au statut de pays industrialisé. - Caractéristiques d'une économie émergente : ▪ Croissance économique soutenue : L’un des principaux indicateurs de l’émergence est une croissance économique rapide et soutenue sur plusieurs années ou décennies. Cette croissance est généralement mesurée par une augmentation du PIB réel et une amélioration des niveaux de vie. ▪ Diversification sectorielle : Les économies émergentes passent souvent d’une économie dominée par l’agriculture ou les industries extractives (comme les mines ou le pétrole) à une économie plus diversifiée, comprenant une base industrielle solide, des services modernes, et un secteur agricole plus productif. ▪ Augmentation des investissements : Les pays émergents attirent généralement des investissements directs étrangers (IDE) importants, en raison de leurs opportunités de marché, de leur main-d'œuvre bon marché et de la stabilité politique accrue. ▪ Industrialisation et urbanisation : L'industrialisation est un moteur clé de l'émergence économique, avec le développement d'infrastructures (routes, ports, électricité, etc.) et une urbanisation rapide. Cela entraîne souvent la migration des populations rurales vers les villes, où elles trouvent des emplois dans l'industrie et les services. ▪ Amélioration des indicateurs sociaux : Les pays émergents connaissent généralement une amélioration de certains indicateurs sociaux : réduction de la pauvreté, amélioration de l'éducation, de la santé, et de l'accès aux services de base. ▪ Intégration dans l’économie mondiale : Un pays émergent est également caractérisé par son intégration croissante dans le commerce mondial et les flux financiers internationaux. Les exportations de biens manufacturés ou de services prennent de l'importance, ainsi que la participation du pays aux chaînes de valeur mondiales. - La Triade : Les Etats-Unis, le Japon et l’UE fournissent les 2/3 de la production et des échanges de la planète. Cette Triade possède les principales places financières (Wall Street, Tokyo) et oriente l’économie mondiale (le G8, le Davos). Dans chacun de ces ensembles se trouve une des trois mégalopoles planétaires. C’est là où l’on trouve les principales FMN (Firmes Multinationales). - Les puissances émergentes C’est à proximité des pôles de la Triade qu’on trouve les puissances émergentes. Il s’agit des NPI (Nouveaux Pays Industrialisés) et des NPIA (Nouveaux Pays Industrialisés Asiatiques). Ces espaces se polarisent autour de grandes villes. La main-d’œuvre y est souvent bon marché et docile. Ainsi, l’Asie du Sud Est a profité de sa proximité du Japon. Parmi les NPIA, les quatre dragons furent les premiers à se constituer. (Taïwan est, par exemple, le troisième exportateur mondial d’électronique.) Aujourd’hui leur production se délocalise chez les « bébés tigres ». On pourrait comparer cette situation avec les maquiladoras (Ce terme désigne une usine qui bénéficie d'une exonération des droits de douane pour pouvoir produire à un moindre coût des marchandises assemblées, transformées, réparées ou élaborées à partir de composants importés) au Mexique. - Liste des pays émergents : Mexique, Brésil, Argentine, Venezuela, Colombie, Chili, Pérou, Chine, Corée du Sud, Inde, Taïwan, Indonésie, Thaïlande, Hong Kong, Malaisie, Pakistan, Philippines, Singapour, Russie, Turquie, Pologne, République tchèque, Hongrie, Afrique du Sud, Egypte, Israël, Arabie Saoudite. Cette liste regroupe tous les pays qui sont qualifiés d’émergents mais dont la qualité d’émergents n’est pas reconnue par tous. C’est le cas, notamment, de l’Egypte, du Pérou, du Pakistan, des Philippines qui ne sont pas considérés par tous comme ayant une économie émergente. A contrario, Hong Kong, Israël et Singapour sont plutôt considérés par certains comme faisant partie des économies développées. - Les pays les moins favorisés Les pays les moins favorisés sont les PVD (Pays en Voie de Développement) et les PMA (Pays les Moins Avancés). C’est en Amérique centrale, en Asie centrale et sur le continent africain, qui est le moins intégré à la mondialisation, qu’on les trouve. Ils sont le plus souvent handicapés par des guerres, des dettes importantes et des difficultés d’organisations internes Travail des enfants : le dilemme de la pauvreté L’Organisation Internationale du Travail estime que, un peu partout dans le monde, plus de 211 millions d’enfants âgés de 5 à 14 ans sont contraints de travailler. Il s’agit d’un phénomène planétaire Références Attijariwafa banque. (2023). Rapport annuel sur le développement économique du Maroc. Publications Attijariwafa banque. Britannica. ( nd ). Le règne de Mohammed VI. Récupéré de https://www.britannica.com/place/Maroc/Le-règne-de-Mohammed-VI Direction des Etudes et des Prévisions Financières. (2023). Évolution économique et indicateurs sectoriels au Maroc. Ministère de l'Économie et des Finances. Fonds monétaire international (FMI). (2023). Base de données des Perspectives de l'économie mondiale. Récupéré de https ://www.imf.org /en /Publications /WEO Observatoire économique du Maroc. (2023). Analyse et éclairages sur la performance économique du Maroc. La Banque mondiale. Observatoire Economique du Maroc. (2022). Rapport annuel : Indicateurs économiques du Maroc et perspectives de croissance. Département d'État. (2023). Déclarations sur le climat des investissements 2023 : Maroc. Récupéré de https://www.state.gov/reports/2023-investment-climate-statements/morocco/

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