Cours : Economie du Maroc S3 PDF

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Université Ibn Zohr

2024

Pr LHOUSSINE ERRAOUI

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economics moroccan economics globalization regional economic

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This document provides a course plan for an undergraduate course in Moroccan economics, exploring the regional and international context, national market positioning, characteristics, and the regional/international challenges of the Moroccan economy. It details the course's structure and main topics.

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Cours : Economie du Maroc S3 Pr LHOUSSINE ERRAOUI 2024-2025 1 Plan de Cours : 1. Le contexte régional et international de l’économie marocaine. 2. Vers un positionnement de l’économie nationale sur le marché national. 3. Les caractéristiques d...

Cours : Economie du Maroc S3 Pr LHOUSSINE ERRAOUI 2024-2025 1 Plan de Cours : 1. Le contexte régional et international de l’économie marocaine. 2. Vers un positionnement de l’économie nationale sur le marché national. 3. Les caractéristiques de l’économie marocaine. 4. Les défis régionale et internationale de l’économie marocaine. 2 I. Le contexte régional et international de l’économie marocaine.  Dès le début des années 2000, une période de dynamisme et de grande stabilité économique à été amorcée, marquée par l’apparition des économies dites « émergents » et par une progression remarquable de commerce internationale qui était 2 fois plus rapide que le PIB mondiale.  les relations économiques internationales ont connu aussi une évolution marquée par deux tendances important :  La globalisation de l'économie.  La prolifération des accordes commerciaux régionaux. Ces tendances s’expliquent notamment par :  la recherche de marché.  le souci de marché.  le souci de réaliser des économies d'échelle.  la volonté d'améliorer les paramètres et la compétitivité des économies nationales.  Le rythme croissant de la mondialisation a entrainé de nombreux changements structuraux aux niveaux des économies nationales qu'à l'échelle mondiale.  Il y a aujourd'hui moins d'obstacles au commerce international et plus d'investissement financiers transfrontalier qu'on passant.  Ces changements on été motivé par la concurrence internationale accrue résultant de la libéralisation du commerce et des améliorations apportées aux technologies des transports et des télécommunications.  la reconfiguration des industries qui en a résulté à conduit à la fragmentation géographie de la production et à la spécialisation verticale accrue des activités de la chaine de valeur par différentes entreprises aux niveaux nationale, régionale et mondiale.  La production mondiale se réaliser sur la base d'un ensemble d’accorde commerciaux et de formes d'organisation. 3  Les entreprises multinationales représentants une large part du commerce international.  Ces changements ont commencé dans des industries à forte intensité de main-d’œuvre telle que l’habillement et l’électronique, moins ils ont été suivis de prés par des secteurs manufacturiers plus avancés, tel que l’aéronautique, l’automobile… etc.  Ces changement sont surtout marqués par la présence accrue de chaine de valeur mondiale (CVM) dans lesquelles les processus de production s'étendent partout dans le mande par l’intermédiaire des multinationales à intégration verticale (filiales) au d’accordes entre des entreprises sans relations de dépendances.  Aujourd'hui, la plupart des grandes industries, y compris l’agriculture et les services, sont organisés en chaine de valeur mondiale (CVM).  Actuellement, prés de 70% des échanges internationaux reposent en fois sur le (CVM) et correspondent à des flux de services, de matières premières, de pièces détachées et de composant qui traversent les frontières.  Ils sont intégrés en bout de chaîne dans des produits finaux, qui sont ensuite expédiées aux consommateurs du monde entier.  Parmi les caractéristiques de la mondialisation, la fragmentation de la production entre plusieurs pays, on utilise les expressions :  Chaîne d’approvisionnement mondial.  Chaîne de valeur mondiale.  Chaîne de production. Ces expression recourent approximativement le même sens.  (CVM) est ensemble des activités d'ajout la valeur nécessaire pour faire passer un bien ou un service par des étapes de conception, de production, de commercialisation, de distribution et de soutien aux clients finale.  Cette notion en renvoie à la valeur ajoutée au bien ou au service à chaque étape du réseau. 4  Une chaîne de valeur peut-être contenue dans un seul en placement géographique au même une seul entreprise, Alors qu’une CVM est divisée entre plusieurs entreprises des espaces géographiques.  Comme pour la chaîne d'approvisionnement, la complexité de la chaîne de la valeur et des relations opérationnelles entre les différentes étapes peut varier d'un secteur à l’autre et d'une entreprise à l’autre.  L’analyse des séquences d'activité des CVM donne une vue d'ensemble sur les valeurs intangibles (par exemple la valeur crée par la conception) et les valeurs tangible dans chaque industriel.  Le figure présente un exemple simple de production fragmentée, Elle représente schématiquement les différent étapes du processus de production d’un bien, de la conception de celui-ci aux dernières étapes concernant la vente au détail et le service à la clientèle, en passant par la transformation des matières premières. Exemple de fragmentation de la production : R & D Conception Matières premières Service de Service Contrôle Bien intermédiaire financière Activités Qualité de gestion Semi-fini de la chaîne Assemblage de d’approvisi produit semi-fini onnement Entre posage Service de Service Commercia Logistique lisation Vite aux Délais / Livraison Service Clientèle 5  L’installation au l’externalisation d'une partie au de tout le processus de production dépond des décisions stratégique du multinationales, qui influent de ce fait, le flux des échanges.  Cette installation des multinationales est déterminés non seulement par les couts de production, la qualité de la main d'ouvre, l'enivrement des affaire, les infrastructures la progressivité des réformes mais aussi par la capitale immatériels fondé en lusivement sur le savoir la (R&D) (Recherche et Développement).et l’innovation qui façonne de plus la répartition du revenue et le volume of l'emploi crée dans les différents étapes de chaîne de la valeur.  La Chaîne de valeur mondiale (CVM) offèrent aux pays en développement des opportunités pour s’intégrer dans L'économie mondiale.  Il est désormais reconnu aujourd'hui que l’insertion dans les CVM associé à l'attrait des investissements directs étrangers, sont des facteurs de croissance et de performances économiques.  Ainsi, assurer un environnement propice à une bonne insertion dans les Chaînes de valeur mondiales devient pour tous les pays en développement un préalable ou pré-requis, aux stratégies de développement destinés à tirer avantage de l’ouverture économique mondiale.  L’insertion du Maroc dans les Chaînes de valeur mondiale a commencé à partir des années 2000. Conscient que ces Chaînes de valeur offrant aux pays en développement des opportunistes pour s'intégrer dans l'économie mondiale.  Le Maroc a mis en place plusieurs stratégies industrielles en l’occurrence :  Le plan Emergence (2005-2009).  Le pacte national pour l'émergence industrielle (2009-2014).  Le plan d'accélération industrielle (2015-2020).  Ces plans ont permis de développer les métiers mondiale du Maroc (MMM), à savoir : l'automobile, l‘aéronautique, le textile 6 et cuir, d'agroalimentaire, l’électronique et « l’offshoring » de services.  Les chantiers ouverts par le Maroc pour réussir son insertion dans les CVM se répartissent sur plusieurs domaines :  Soutien au secteur industriel, l‘investissement dans les infrastructures, le développement des spécialités pointues.  L'investissement dans l'information et la qualification de la main d'œuvre et le développement du secteur R&D.  Les réformées institution, l’accès aux marchés mondiaux et régionaux, l'adoption à la réglementation environnementale. II. Vers un positionnement de l’économie nationale sur le marché mondiale.  Pour que l'économie marocaine puisse intégrer le marché international et répondre aux conditions de compétitivité, elle doit s'aligner sur les principes du Libéralisme économique, ce qui nécessite à adopter de mesures réglementaires qui répondent aux conditions d'ouverture sur le marché et en même temps chercher à se positionner sur des secteurs où le payer peut détenir un avantage comparatif.  Dans ce cadre, les politiques économiques adoptés visent à positionner l’économie nationale sur le marché mondiale pour que le commerce international devient un facteur de croissance et de développement.  En somme, on peut dire que le modèle de développement adopté par le Maroc est un modèle basé sur l’exportation comme source de création de richesse. 1. Les fondements du politique économique du Maroc :  Le Maroc, à l'instar des pays en voie de développement a adopté les recommandations du Consensus de Washington en considérant la stabilité macroéconomique comme un objectif prioritaire. 7  A cet effet, l’économie marocaine a connu à la fin des années quatre vingt dix un ensemble de mutations et de changement d'ordre politique et économique.  Ces changements sont caractérisée par une succession de réformer axées sur de nouvelles règles impliquant des mesures de A. libéralisation.  De même, pour atteindre la croissance et le bien être de la population, de stabilité macroéconomique et retenue comme un facteur déterminant pour assurer la réussite des réformes structurelles.  Par ailleurs, l'intégration de l'économie nationale à l’échelle mondiale s'est matérialisée par un changement des structures à travers Lesquelles les décideurs publics cherchent aussi à réaliser une allocation des ressources plus efficients socialement et économiques.  A cet égard à partir de 1998 le cadre institutionnel de la politique économique commençait à établir des objectifs prédéfinis aux différents odeurs publics.  La stabilité des prix a été considérée comme un impératif pour le gouvernement ainsi que le contrôle de l’inflation à des niveaux faibles.  En effet, la Banque centrale, Bank Al Maghreb (BAM) à adopter les principales théoriques des monétarismes en accordant à la lutte contre l'inflation une priorité absolue.  Ainsi, les objectifs de réduction du déficit public et du taux de l’inflation, retenus comme prioritaire, confirment d'adhésion des autorités aux règles budgétaire et monétaire de stabilisation macroéconomique, préconisées par les institutions financières internationales.  De même, l’équilibre des finances publiques constitue un facteur essentiel de stabilisation du cadre macro-économique et de la croissance durable. 8 2. les conditions d'insertion de l’économie nationale au marché mondiale.  Dans le cadre de son ouverture accrue sur le marché mondiale, le Maroc en signant plusieurs accord de libre-échange au cours des dernières années cherche à crée des livre supplémentaire pour sa croissance économique, à travers l’élargissement des débouchés extérieurs et le renforcement de son attractivité en matière des investissements étrangers.  Parmi les principales dispositions prévues par ces accords l’application d'un ensemble de mesurer, notamment un programme de démantèlements tarifaires à caractère progressif et irréversible et l’adoption des arrangements commerciaux préférentiels.  Ainsi, le Maroc a conclu des accorde avec l’UE (2000) les Etats- Unis (2006), la Turquie (2006), et plusieurs pays arabes, via l'accord d’agadir (2007).  En 2008, le Maroc a renforcé ces relations bilatérales avec le principale partenaire commercial (UE), en accédant au " statut avancé ".  Les dispositions de l’accord du " statut avancé " portent essentiellement sur la mise en place d'un espace économique commun entre l’UE et le Maroc, ainsi que sur le rapprochement du cadre législatif marocain de l’acquis communautaire.  Un accord agricole Maroc-UE a été également signé, auront la voie à l'augmentation de quotas des exportations, l’élargissement de la liste des produits bénéficiant du libre accès sans contingentement et sans limitation des quantités dans les pays de l’EU, mais avec un maintien du niveau de protection des filières marocaines sensibles.  En général, le contenu économique des différents ALE comporte des éléments de convergence et de divergence, selon les pays:  Sur le plan sectoriel: accord partiel ou global;  L'étendue de libéralisation : volets agricole, industriel ou services ; 9  Calendrier du démantèlement tarifaire : lent, raisonnable et immédiat ;  Le traitement préférentiel est modulé selon le niveau de développement: réciprocité, symétrique ou asymétrique ;  La différence des règles d'origine : générales et spécifiques  Les différents ALE ont prévu des périodes transitoires variables selon:  leurs champs d'application (volets agricole, industriel).  le degré de sensibilité des secteurs couverts (produits agricoles notamment).  le niveau de développement des partenaires commerciaux.  Le démantèlement tarifaire se fait de façon progressive au niveau des avantages fiscaux et tarifaires accordés.  Il y a lieu de distinguer trois types de calendriers de démantèlement visant le parachèvement des zones de libre- échange à savoir:  le calendrier de démantèlement tarifaire lent, « raisonnable » ou « immédiat ».  Le calendrier de démantèlement le plus lent, soit 25 ans, est prévu dans le cadre de l'ALE conclu avec les Etats-Unis en raison de sa couverture de certains produits agricoles considérés comme très sensibles pour être libéralisés sans une longue période transitoire.  D'un autre côté, les produits industriels sont classés suivant le schéma de démantèlement moins lents, ce traitement concerne aussi les autres accords sur ces produits.  Dans le cadre de cet accord, il a été accordé un accès libre à la quasi totalité des produits industriels marocains sur la marche américaine avec les produits de la pêche (98%).  Le schéma de démantèlement « raisonnable » concerne notamment l'ALE signé avec l'UE. Il prévoit un accès des produits originaires de l'UE au marché marocain selon un schéma de démantèlement variable s'étalant sur une période de 12 ans. 10  Par contre, un accès libre pour les biens d'équipement a été prévu dès l'entrée en vigueur de l'accord (1er mars 2000), alors que pour les autres produits européens une élimination progressive des droits de douane, à raison de 10% par an, a été réalisée à compter de la 4ème année de l'entrée en vigueur de l'accord.  Il est à préciser que le schéma de démantèlement « raisonnable » est celui qui ne dépasse pas une période transitoire de 12 ans et concerne principalement les produits industriels hors textile.  Ce schéma est prévu pour les produits industriels hors textile dans tous les accords que le Maroc a conclu avec les pays développés (Union européenne, Etats- Unis).  Le schéma de démantèlement « immédiat» c'est lorsque la durée qui sépare le moment de la conclusion de l'accord et l'achèvement du démantèlement tarifaire total sur les produits concernés n'excède pas 1 an.  Le schéma de démantèlement dit « immédiat » a été convenu dans le cadre de l'accord d'Agadir et celui signé avec les Emirats Arabes Unis. Les arrangements relatifs à la libéralisation du commerce prévus dans le cadre de ces deux accords prévoient une exonération totale et immédiate, dès leur entrée en vigueur en mars 2007, pour tous les produits originaires desdits pays, à l'exception de ceux exclus pour des raisons de santé, de sécurité et d'environnement.  S'agissant de l'ALE conclu avec la Turquie, le démantèlement convenu pour les produits industriels des deux parties comporte une asymétrie en faveur du Maroc.  Sur la base de cette réciprocité asymétrique, l'accès des produits d'origine turque au marché marocain s'est fait selon un schéma de démantèlement annuel de 10% sur 10 ans, avec des différés quant à la première année de mise en œuvre des exonérations tarifaires, contre un accès libre et immédiat 11 pour tous les produits industriels d'origine marocaine, accordé dès l'entrée en vigueur de l'accord.  Selon le principe de l'asymétrie retenu dans l'octroi de préférences dans l'accord d'association avec l'Union européenne, les exportations marocaines de produits industriels ont bénéficié, dès l'entrée en vigueur de cet accord, d'un accès immédiat aux marchés de l'Union européenne en franchise des droits d'importation  Le calendrier de démantèlement des autres accords fait ressortir des similitudes dans le traitement préférentiel accordé par le Maroc et obtenu de la part de ses partenaires puisqu'il s'agit de pays ayant, relativement, le même niveau de développement.  Dans le cadre des ALE, les règles d'origine sont décisifs car, elles permettent de déterminer les critères qui justifient l'origine d'un produit pour qu'il puisse bénéficier d'un accès préférentiel.  Il s'agit, principalement, des critères qui déterminent « le lien géographique qui unit une marchandise à un pays donné dont elle est réputée issue, c'est-à- dire ou elle a été, produite, composée ou fabriquée». Marché de plus d'un milliard de consommateurs Marché européen: 500 Millions Marché Quad : plus de 100 Millions Investir au Maroc accès en franchise des DD à un marché de plus d'un milliard de consommateurs Marché Turque: 700 Millions Marché américains: 290 Millions 12 3. l’impact des ALE sar les échanges commerciaux du Maroc :  A partir de 2008, les exportations marocaines ont été renforcées par l’ouverture de nouveaux métier : l’automobile ; l’aéronautique; l’électronique et industrie pharmaceutique.  Or le secteur automobile est devenu an 2014 le premier secteur on termes d'exportation, devançant ainsi les secteurs traditionnels (les phosphates et dérivés, le textile et le cuir).  Cette performance est le fruit des réformes ambitieuses lancées par le Maroc pendant des années, notamment la mise en œuvre des écosystèmes dans le cadre de la stratégie d'accélération industrielle.  Parmi les conséquences de la signature des ALE, l'amélioration de l'attractivité en flux d'IDE. Le Maroc a connu, en effet, une progression remarquable des entrées d'IDE, qui ont atteint un niveau record de 38 milliards dirhams en 2007, contre 5 milliards en 2000. Ces flux ont baissé vers la fin de la décennie, en relation avec la crise économique et financière mondiale. 13  Les échanges commerciaux du Maroc, dans le cadre des accords de libre échange, ont enregistré, entre 2008 et 2015, une augmentation de 140 milliards de dirhams, soit un taux d'évolution de 47%, en passant de 296 milliards de dirhams à 436 milliards dirhams.  Le résultat a été une hausse régulière du taux d'ouverture de l'économie nationale. Ce taux, mesuré par la somme des exportations et des Importations en pourcentage du PIB, est passé, en effet, de 44% en 1998 à 54% en 2005, pour atteindre 62% en 2016, reflétant une insertion relativement forte dans l'économie mondiale.  Ce niveau reste supérieur à celui de l'Égypte (26%), de Bangladesh (27%), de l'Inde (28%) et de la Turquie (40%), mais inférieur à celui de la Tunisie qui est de 79% sur la période 2005-2016. 14  Grace à ces performances, le taux de couverture des importations par les exportations s'est amélioré de 10 points, passant de 49% en 2009 à 59% en 2016.  En raison du caractère structurel du déficit de la balance commerciale et du volume important des importations par rapport aux exportations, le déficit commercial, enregistré dans le cadre des ALE, s'est aggravé en moyenne de 5% par an, durant la période 2005-2016, passant de 93 milliards à 111 milliards de dirhams.  Après l'entrée en vigueur des ALE avec l'ensemble des partenaires, l'accès préférentiel au marché a profité surtout aux importations, malgré une diversification relative régionale et sectorielle des exportations marocaines.  Les échanges commerciaux dans le cadre de l'ALE sont caractérisés par une asymétrie en termes d'exploitation des marges préférentielles.  Cette asymétrie s'explique par le déséquilibre entre les avantages relatifs accordés par le Maroc aux importations préférentielles et ceux dont bénéficie le pays pour ses exportations.  Le Maroc profite plus des marges préférentielles des ALE conclus avec les Etats Unis et la Turquie.  La part de ce régime commercial est de 61% pour les exportations avec les Etats- Unis et 76% avec la Turquie, contre 45% et 63% pour les importations avec ces deux pays respectivement. 15  Le faible taux d'utilisation des préférences par le Maroc, surtout dans le cadre de l'ALE avec l'UE et aussi l'accord d'Agadir, montre que le Maroc n'a pas encore tiré profit de toutes les opportunités offertes par l'accès préférentiel à ces deux marchés.  Un des indicateurs les plus importants pour apprécier le niveau de compétitivité des exportations d'un pays est l'évolution de sa part de marché au niveau mondial.  Or, les ALE du Maroc, représentent 70% des échanges globaux et contribuent à 2/3 environ du déficit commercial.  De ce fait, on constate, au cours de la période 2000-2010, une stabilité de cette part autour de 0,11% (graphique).  Ce taux a connu une augmentation en 2008 (0,125%) pour atteindre son niveau le plus élevé de 0,14% en 2016 grâce à la croissance des exportations de phosphates et ses dérivés.  Lorsque le Maroc a enregistre une quasi- stagnation de sa part du marché mondial (0,115%), certains pays concurrents ont améliore, d'une manière générale, leurs performances à l'export durant cette période.  La Turquie et l'Inde dont les parts ont double en passant respectivement de 0,4% à 0,8% et de 0,7% à 1,4% 16  De même, les pays ayant le même niveau de développement économique que le Maroc, tels que la Tunisie et l'Egypte, ont connu une évolution de leur part de marché mondiale, qui était au début de la décennie, inferieure à celle du Maroc, respectivement (0,09% et 0,08%), elle est passée, par la suite, vers la fin de la décennie, respectivement à (0,12%) et (0,17%).  Malgré les différences qui caractérisent les ALE conclus par le Maroc, l'examen de leurs dispositions fait apparaître des objectifs communs à savoir :  Intégration du Maroc à l'économie mondiale et amélioration de sa compétitivité.  Promotion du développement du Maroc et amélioration du bien-être des citoyens.  Renforcement de l'intégration du Maroc dans son espace tant géopolitique que géoéconomique.  Consolidation des efforts d'ajustement et de réforme économique.  Etablissement progressif d'une zone de libre échange avec les partenaires comportant notamment la libre circulation des biens et services ainsi que l'élimination des restrictions quantitatives.  Création d'un climat favorable à l'investissement, 17  Etablissement des conditions de concurrence loyale entre les partenaires. 4. les stratégies sectorielles de développement économique :  Dans le cadre du nombre important d'ALE conclus (Etats-Unis, UE, Turquie, Accord d'Agadir...) par le Maroc et compte tenu de la transformation de l'environnement international, le Maroc a établi une stratégie industrielle pour tirer profit de l'ouverture et réussir l'insertion dans l'économie mondiale.  Cette stratégie a pris en compte l'articulation entre les orientations de la politique commerciale et les objectifs de la politique industrielle.  Dans ce contexte précis, le renforcement du tissu productif national par des produits industriels à forte valeur ajoutée technologique va contribuer à l'amélioration de la spécialisation du Maroc et valorisera ses exportations dans le cadre des ALE.  Sur le plan conceptuel, l'industrialisation peut être définie comme étant la multiplication des activités industrielles et la transformation des processus de production par l'introduction de technologies modernes.  Elle est, aujourd'hui, au cœur de tout projet de développement économique et le Maroc, comme les autres pays en développement, ne peut réussir un décollage économique à moyen terme sans le levier de l'industrialisation.  A cet effet, la politique industrielle du Maroc combinée aux orientations de la politique commerciale (ALE) visent à bien positionner le Maroc sur les chaines de valeurs mondiales (CVM) afin de répondre aux exigences de la compétitivité industrielle.  Cette politique industrielle a pour objectifs:  attirer de nouveaux investissements industriels au Maroc ;  réorienter les exportations vers les marchés à forte expansion ;  développer les secteurs désignés comme mateurs de croissance et dans lesquels le pays dispose d'un avantage 18 compétitif, intitulés Métiers Mondiaux du Maroc à savoir: l'automobile, l'électronique, l'aéronautique, l'offshoring, l'agroalimentaires, le textile et cuir...etc.  L'objectif principal étant de transformer le positionnement naturel du Maroc, basé sur la proximité géographique et la disponibilité d'une main d'œuvre bon marché, à un positionnement stratégique basé sur la logistique et l'offre compétitive.  Le nouvel impératif de la politique industrielle est le renforcement de l'attractivité du pays vis-à-vis des investissements étrangers, à côté de la compétitivité.  La stratégie industrielle va se traduire par la mise en place de quatre plans :  Le plan Emergence (2005-2009).  Le pacte national pour l'émergence industrielle (2009-2014).  Le plan d'accélération industrielle (2015-2020).  Le plan de relance industrielle (2021-2023).  Dans ces plans ; les IDE sont considères comme un facteur et un levées d’émergence et de modernisation technologique.  Le plan Emergence est stratégie industrielle qui a été lancée en 2005 ; les objectifs de ce plan sont la mise à niveau du secteur industriel ; sa modernisation et la consolidation de sa compétitivité.  Le Pacte National pour l'Emergence Industrielle correspond à une nouvelle stratégie industrielle, basé sur la contractualisation des engagements réciproques de l'Etat et du secteur privé, représenté par la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et le Groupement professionnel des banques du Maroc.  Pallier la faiblesse des performances de la croissance économique et de l'offre exportable du tissu industriel marocain dans un environnement ouvert et concurrentiel.  Dans ce contrat chaque secteur-cible bénéficie d'un cadre fiscal et d'un système d'aide incitatif, d'un programme de formation spécifique, d'un dispositif de promotion à l'international, et du 19 développement ou de la création de plateformes industrielles intégrées.  Le développement de parcs industriels de nouvelle génération, dits « P2i », puis de six agropoles, donne lieu à une multiplication d'une offre foncière industrielle, dédiée ou généraliste. Développement de Plateformes industrielles intégrées 4 MMM Orientés investissements 2 MMM Traditionnels Directs Textile / Cuir Offshoring Automobile Aéronautique Electronique Agroalimentaires Améliorations de la Amélioration du Compétitivité des PME Climat des Affaires Adéquations Offre formation / Demande en profits  Plan d'accélération industrielle (2014-20), se fixe pour objectifs d'atteindre, à l'horizon 2020, un accroissement de la part industrielle de neuf points pour la porter à 23% du PIB et de créer un demi-million d'emplois, pour moitié provenant des IDE, et pour moitié du tissu industriel national rénové.  Compte tenu de la taille modeste du marché national et de la fragmentation du marché régional, le Plan d'accélération industriel (PAI) mise sur les effets supposés vertueux et mécaniques d'une meilleure intégration aux chaines de valeur mondiales (CVM). 20  Cette volonté d’intersection dans l’économie mondial a incité le Maroc à entamer une série de reformes institutionnelles et d’appui aux politique sectorielles dans l’objectif de réussir la modernisation de la base productive et son adoption aux évolutions des CVM par des actions qui visent :  La réforme du climat des affaires, la charte d’investissement et celle de la PME, réformes fiscales, réglementation de la concurrence ;  Améliorer l’accès au financement bancaire ;  Créer des centres de formation dans différents secteurs ;  Améliorer les infrastructures ;  Ces reformes visent à soutenir le développement d’écosystème performants, qui constitueront la base d’une nouvelle dynamique et une nouvelle relation entre grands groups et PME et ainsi pour réussir une industrie mieux intégrée.  Les écosystèmes industriels deviennent ainsi l’outil d’une mise en ouvre coordonnée des divers dispositifs publics de soutien aux secteurs exportateurs, dans le but de produire et d’assembler localement les pièces et composants.  En réduisant les disparités entre les secteurs, cette collaboration d’un nouveau genre entre les leaders industriels et les PME vise à faire de l’industrie un pourvoyeur d’emploi majeur, notamment pour les jeunes et l’inscrire dans une dynamique auto soutenable.  Dans le cadre de la mise en place de ces «écosystèmes l’informel est également prise en compte pour le rendre formel, par la mise en place d’un dispositif d’intégration des très petites et moyennes entreprises (TPME) incluant la création du statut de l’auto-entrepreneur avec un volet fiscal adopté une couverture social, un accompagnement et un financement dédiés.  En incitant à la coopération entre acteur concurrents l’état cherche à accroitre significativement les volumes produits au 21 Maroc pour favoriser in fine de nouveaux investissements et diminuer le contenu en importation des produits exportés. Exemple : Renault et son tissu d’équipementier, en construisant des noyaux de fournisseurs à proximité de (grandes) entreprises, ce qui permettra d’augmenter le taux d’intégration locale.  Cette insertion a permis d’élargir la part du Maroc sur les marchés mondiaux via la diversification de ses produits et les efforts consentis par le pays pour s’aligner sur les standards internationaux en termes de qualités et de respect des réglementations.  La part des branches industrielles à fort valeur ajoutée tend à augmenter dans la composition des exportations marocaines il s’agit surtout des métiers de l’automobile de l’aéronautique.  Le secteur de l’automobile par ex : est en tête des recettes d’exportations au niveau national, dans ce secteur, le taux de couverture des échanges extérieurs par rapport aux importation représente plus de 70% en 2018, avec une diversification des investissements directs étrangers ce qui a contribué à favorise l’accroissement de la valeur ajouté locale.  Parmi les six métiers mondiaux du Maroc (MMM) certains secteur, comme le textile et l’agroalimentaire représentent des secteurs historique, qui ont permis de fournir essentiel des exportations marocaines sur les marchés européens pendant des décennies.  D’autre comme l’automobile, l’aéronautique et l’offshoring sont des métiers plus récents.  A cet effet, on s’intéressera à stratégies adoptées dans les métiers mondiaux du Maroc. 4. les stratégies sectorielles de développement économique: « Automobile »  Dans le secteur automobile le Maroc à mise en place des stratégies basés sur les infrastructures, le capital humain, R&D, les incitations fiscales tous en cherchent à réduire les obstacles 22 notamment le manque de compétences et ceux liés au financement.  Cette stratégies à aussi favorise le développement des écosystèmes et des zones franches pour augmenter l’attractivité du secteur ce qui a entrainé.  Une augmentation de intérêt des investisseurs pour destination Maroc et agencée plusieurs meilleurs d’emplois qualifiés pour les jeunes.  Dans le domaine du capital humain le Maroc à développé des établissements de formation dont 45% sont implantées dans les 3 régions de concentration de l’industrie automobile (Casablanca, rabat-salé-Kenitra et Tanger – Tétouan).  Sur le plan fiscal les autorités ont instauré une exonération de l’IS durant les cinq premiers années, une déduction de la tone professionnelles pendant 15 ans, ainsi que de l’impôt sur les divalentes pour les associés non-résidentes (ou prorata du chiffre d‘affaires à l’export).  Des exonérations sont opérées aussi sur les droits d’enregistrement ainsi que sur les terrains acquise pour les usines et la contribution social de solidarité sur les bénéfices qui ne s’applique par aux sociétés installés dans les zones franche d’exportation.  On note une remontée progressive de la chaine de valeur à travers le développement des produits finis (assemblages de véhicules). Parmi les recommandations suivies pour maintenir la compétitive du secteur : 1. développer la (R&D) et exiger le transfert de technologie pour faire face aux enjeux actuels et futurs à savoir : La digitalisation, la mobilité électrique et les préférences des consommateurs, Le changement climatiques et le durcissement des mesures réglementaires liées à la neutralité carbone 23 2. mobiliser des systèmes de veille pour s’informer sur les marches et sur les partenaires potentiels afin de bénéficies des redéploiements industriels des grandes groupes. 3. renforcer le capital humain pour attirés investisseurs du secteur, car actuellement et spécifiques dans ce secteur les secteurs les investisseurs sont attirés autant par les compétences et les qualifications de la main d’ouvre que par ces couts. 4. développé le marché domestique pour augmenter la résilience au choc extérieur (crédit à consommation promotion du « made in Morocco » cette politique a été généralement adoptée par tous les pays émergents. 5. diversifications des marchés d’exportation et d’approvisionnement pour bénéficies des redéploiements industriel des grands groups angoissant sur la carte de la compétitivité par l’amélioration de :  La qualité de la main d’ouvre et des infrastructures ;  Des avantages fiscaux et des subventions aux entreprises ;  Le respecte des normes internationales techniques et sociales ; 6. le pays doit redéfinir et multiplier les ALE et avoir accès aux marchés des introns de qualité de consommation intermédiaire. 4. les stratégies sectorielles de développement économique: « Aéronautique »  Le Maroc a construit une base aéronautique compétitive de la région à la porte de l'Europe. Ses atouts résident dans la disponibilité de plateformes industrielles, d'un grand nombre d'équipementiers nationaux et étrangers, mais aussi l'évolution du métier vers l'ingénierie dans le cadre d'instituts de formation qui ont été crée au départ pour des formation de techniciens.  C'est une industrie qui suit le même chemin d'évolution que celui de l'industrie automobile. Les deux secteurs d'activités ont une 24 structure de marché sous forme d'oligopole bilatérale, avec un rapport de force favorable aux donneurs d'ordre.  Le secteur est aussi confronté aux enjeux de la transition énergétique avec les impératifs de recherche et de développement technologique (R&D) qu'elle exige.  En termes d'organisation du secteur, le métier de l'aéronautique est dominé essentiellement par le «duopole», entre Airbus (le géant européen) et Boeing (le géant américain) qui jouent le rôle de donneurs d'ordre face aux équipementiers.  Les deux acteurs se partagent le marché dans une logique de concurrence par l'innovation et la « R&D». Ils proposent des produits concurrents sur l'ensemble des segments avec une logique de diversification très prononcée.  Le secteur exige des compétences spécifiques: ✔une main d'œuvre de haute qualité, ✔des technologies très avancées ✔des dépenses élevées en R&D et innovation.  Les industriels du secteur aéronautique considèrent le Maroc comme une plate forme attractive.  Le pays a mis en place une politique volontariste d’insertion à la chaine de valeur mondiale de l’aéronautique ; basée sur :  le développement du capital humain grâce à des programmes de formation ciblés ;  l’offre d’un ensemble d’incitations basées sur l’exonération de certains droits et taxes (afin de doper les exportations) ;  la conclusion de plusieurs ALE ;  la mise en place de grands sites industriels avec un grand nombre d'équipementiers nationaux et étrangers ;  la mise à disposition du foncier et la construction d'écosystèmes ;  le passage d'une stratégie du « lowcost » au « best cost » ; 25  Les équipementiers de premier, de deuxième ou de troisième rang trouvent dans la destination Maroc des leviers importants pour leurs activités.  Le secteur aéronautique marocain est dominé majoritairement par les entreprises étrangères notamment la France et les Etats Unis, 71% des entreprises étrangères sont européennes, dont 94% sont des entreprises françaises.  L'industrie s'appuie sur des plateformes industrielles dédiées comme « Midparc » avec un grand nombre d'équipementiers et des instituts de formation spécialisés, comme:  l'Institut des Métiers de l'Aéronautique ;  l'Institut Spécialisé des Métiers de l'Aéronautique et la Logistique Aéroportuaire ;  l'Académie internationale de l'aviation civile (AIAC).  La faiblesse du secteur réside dans son incapacité à monter en gamme technologique. Ceci est dû d'une part, aux exigences des donneurs d'ordre en termes de technologie et de compétences et d'autre part, à la nature même du secteur qui fait que les entreprises produisent en petites et moyennes séries et donc ne bénéficient pas des économies d'échelle.  Autres limites rencontrées par le secteur :  manque de financement pour les PME et les « Start-ups »;  la forte protection des conceptions techniques et les exigences pour l'obtention de la délégation;  le manque de coopération en matière de recherche;  une réglementation très stricte qui impose des exigences en termes de certification et d'audit qui font barrière aux investissements dans le secteur ;  Pune grande vulnérabilité aux chocs extérieurs à cause de la vocation exportatrice du secteur. 4. les stratégies sectorielles de développement économique: « l'offshoring » 26  Le secteur de « l'offshoring » a connu une évolution très rapide, le Maroc se positionne sur trois métiers de l'offshoring:  « Information Technology Outsourcing » ;  « Business processes Outsourcing » ;  « Client Relation Manager »(CRM) ;  Il dispose de cinq parcs offshoring:  « Casa-nearshore », considéré comme le plus grand business- park d'Afrique du Nord.  « Rabat-Technopolis », « Fès Shore », « Oujda Shore » et « Tétouan Shore » ;  Le pays vise la montée en gamme avec une maturité de l'offre exportée, il cherche à différencier son offre pour aller vers des nouveaux segments, notamment les processus commerciaux, tels que les finances, les ressources humaines et les technologies de l'information*.  Au niveau régional, le Maroc se positionne favorablement mais pour se maintenir doit agir sur la maturité et la transformation de l'offre pour garantir la permanence de l'offre, difficilement délocalisable.  Les politiques et les stratégies sectorielles mises en place pour promouvoir le secteur consistent à faire de l'offshoring, un secteur porteur de valeur ajoutée.  Le secteur des services de « l'offshoring » présente de très fortes similarités avec le secteur de l'électronique. Les donneurs d'ordre sont sensibles aux coûts salariaux. Les qualifications sont essentiellement d'ordre linguistiques.  Grâce aux stratégies sectorielles ciblant l'offshoring », le Maroc a connu P'installation de nombreux acteurs de référence internationale.  La destination Maroc pour les métiers des services offshoring» est essentiellement une destination des donneurs d'ordre de la zone (MENA), grâce à la proximité géographique et aux facteurs linguistiques. 27  Les barrières à l'entrée sont plutôt faibles dans le secteur. La concurrence se fait par les coûts de production. Les facteurs de compétitivité du Maroc (atouts) résident dans:  la disponibilité de plateformes intégrées de standards internationaux telles que Casa Near Shore», «Technopolis», « Fès-shore »,  une proximité géographique et culturelle qui peut attirer davantage les donneurs d'ordre.  L'offshoring de service ne nécessite pas d'importer ou de disposer d'une matière première pour la production du service, mais nécessite de renouveler continuellement son offre.  Une partie importante du secteur repose sur la branche Information Technology Outsourcing qui est appelée à régresser avec l'automatisation ce qui constitue une menace pour le secteur.  La concurrence accentue également cette menace, notamment celle de la Romanie et de la Tunisie, sur le marché francophone, où le Maroc a développé une grande partie de son offre.  Plusieurs instituts de formations aux métiers de « l'offshoring » ont été créés. Le Maroc a renforcé, également, l'attractivité de ce secteur parla loi de protection des données personnelles et les aides au financement aux entreprises du secteur.  Le pays accueille de nombreux acteurs de référence internationale et de différents écosystèmes, il dispose d'une main d'œuvre expérimentée et compétitive ainsi que d'une politique favorisant le retour de l'expertise de la diaspora au pays.  La formation des compétences répondant aux besoins des opérateurs est soutenue par des incitations et des subventions offertes aux opérateurs du secteur. 4. les stratégies sectorielles de développement économique: « l'agroalimentaire »  Le secteur a démarré pendant la période coloniale, pour répondre aux besoins alimentaires de la population et des colons. En effet, à cette époque, il y'a réalisation de projets de grandes entreprises 28 de transformation alimentaire comme « Cosumar », née en 1929, « Centrale laitière » en 1940 et « Lesieur » en 1941.  Il s'agit de la transformation par l'industrie des produits agricoles destinés à l'alimentation. Cette transformation est synonyme d'une valeur ajoutée importante par rapport aux produits bruts.  Le secteur est devenu un levier stratégique pour une économie fortement dépendante de l'agriculture (15% du PIB et 35 à 40% de l'emploi).  Comme le secteur agricole constitue la locomotive de l'économie nationale et pour réussir le développement du secteur, plusieurs mesures ont été adoptées pour attirer les capitaux à s'investir dans l'aval de la chaîne de valeur :  Le Plan Maroc Vert (2008) s'est focalisé sur l'amont agricole, il a été complété par un contrat programme (2017-2021).  Le Plan d'accélération industrielle a apporté un appui à l'investissement, à l'exportation et à la commercialisation. Les recettes des investissements directs étrangers dans le secteur sont essentiellement portées par l'industrie alimentaire.  Le secteur agroalimentaire représente un enjeu important pour l'économie marocaine d'autant plus qu'il s'agit d'un secteur qui occupe une place très importante aussi bien en emplois qu'en création de valeur (participation au produit intérieur brut).  Le pays dispose également de plusieurs filières en particulier celle de la valorisation et la transformation des fruits et légumes, l'industrie laitière, l'industrie d'huile d'olive, l'industrie des pâtes et couscous et l'industrie des viandes; ces filières connaissent une dynamique qui peut propulser le secteur au niveau local et international.  Au niveau économique, la demande mondiale en produits agroalimentaires est fortement influencée par la démographie, la croissance de la classe moyenne, l'évolution de la technologie, la croissance économique des pays et les chocs climatiques. 29  Malgré l'automatisation de certains procédés, ce secteur est très intensif en main d'œuvre qualifiée et non qualifiée.  Cette industrie s'oriente vers un investissement massif sur la technologie axé sur :  la consolidation des chaînes d'approvisionnement,  le durcissement des normes de production et la réduction du gaspillage alimentaire (traçabilité).  Le secteur a bénéficié du contrat programme (2017-2021) et des avantages de la banque de projets d'investissement (2021-2023).  Le contrat programme entre l'Etat et l'ensemble des interprofessions vise à développer l'offre agro-industrielle. Il a pour objectifs :  le renforcement de l'intégration amont agricole-aval de la transformation,  la stimulation de l'investissement,  le développement de nouveaux produits à forte valeur ajoutée,  le renforcement et la promotion des exportations,  la création ou stabilisation des emplois,  Dans le cadre de ce contrat, l'agroalimentaire a enregistré une évolution notable. A ce titre, 301 projets d'investissement d'un montant de 8,65 milliards de dirhams ont été financés par le Fonds de développement industriel et des investissements (FDII) et le Fonds de développement agricole (FDA), et ont généré 22.311 emplois.  Il concerne ainsi les filières suivantes: l'industrie de valorisation et de transformation des fruits et légumes, l'industrie laitière, l'industrie de l'huile d'olive, l'industrie de la biscuiterie- chocolaterie-confiserie, l'industrie des pâtes et couscous et l'industrie des viandes.  La banque de projets industriels est une stratégie, qui s'inscrit dans le cadre du nouveau plan de relance industriel (2021-2023), vise à développer une politique de substitution aux importations, 30 le renforcement du capital marocain dans l'industrie, et la décarbonation de l'industrie pour préserver et renforcer l'export.  Plusieurs branches industrielles sont représentées à travers une centaine de projets exposés sous forme de fiches-projets. L'objectif des fiches est de donner une vision globale des principales opportunités d'accélération du marché intérieur.  Le secteur connait cependant des difficultés liées à la concurrence très forte sur le marché international des pays du sud de la méditerranée.  L'existence de barrières non tarifaires au niveau international et la montée du protectionnisme des pays du Nord sur les produits des pays en développement limitent les opportunités d'insertion dans les CVM..  Le durcissement de la réglementation environnementale imposée aux exportations risque de nuire à l'offre exportable du secteur. Ceci sera d'autant plus accentué, d'une part, par des changements technologiques exigeants de nouvelles compétences et, d'autre part, par la relocalisation industrielle dans les pays développés.  Ajoutons à cela les contraintes spécifiques de l'amont du secteur de l'agroalimentaire, qui est constitué de « matières vivantes »et donc directement impacté par les effets négatifs du changement climatique. 4. les stratégies sectorielles de développement économique : « le textile et cuir »  Il est depuis toujours un secteur stratégique pour le Royaume. Il compte actuellement plus de 17% des entreprises du secteur industriel. Ces entreprises sont dans leur majorité des PME (moins de 50 salariés).  Elles sont dans une logique de sous-traitance, peu rentable et fortement exposées à la concurrence des producteurs des pays émergents asiatiques. 31  Le secteur est fortement dépendant des marchés extérieurs. La faiblesse de son amont industriel affecte de manière déterminante son évolution et sa compétitivité prix et hors prix.  Sa capacité d'exportation des produits finis dépend essentiellement de ses importations des matières premières (fil, tissu et accessoires) dont la proportion varie entre 80% et 90.  La production locale, incapable de conquérir de nouveaux marchés, trouve des difficultés sur un marché local envahi par des produits importés très compétitifs. Le secteur souffre cependant de la présence d'activités informelles, de l'inondation du marché par des produits de la contrebande, les productions de seconde main et les ventes en ligne.  Les tendances baissières du secteur, antérieures à la crise de « Covid19 », datent de 2016 et sont le résultat d'une forte concurrence des importations chinoises et turques favorisées par la signature d'ALE qui n'ont pas été profitables pour le Maroc.  La crise sanitaire a contribué à cette tendance par les irrégularités des intrants en provenance de l'Asie et par les annulations de plusieurs commandes.  La comparaison avec d'autres pays qui ont réussi leur intégration à la chaine de valeur mondiale comme la Turquie montre que le Maroc doit couvrir ses besoins locaux par une production locale utilisant des intrants locaux.  La force de l'industrie textile turque réside dans le fait qu'elle couvre toute la filière. L'existence d'un secteur amont performant (filature, tissage), qui la différencie des autres pays méditerranéens représente un avantage stratégique face à la concurrence chinoise. 4. les stratégies sectorielles de développement économique : « l'électronique »  L'électronique est un secteur privilégié par l'Etat. Il a bénéficié d'une part importante de la banque de projet lancée par le ministère de l'industrie pour substituer les importations à la production locale. 32  Le secteur s'est doté au fil du temps d'un tissu dense de laboratoires, écoles et universités dans des domaines d'expertises. Son effet de levier sur l'industrie et les services est très important et il l'est d'autant plus avec la révolution digitale. L'électronique est une « industrie industrialisante ». Le positionnement du Maroc s'est manifesté sur le segment du circuit imprimé, qui est de très forte valeur ajoutée.  Le secteur est dominé par des multinationales qui destinent leur production aux pays d'origine pour servir dans l'aéronautique et l'automobile. Le pays dispose d'un très bon positionnement dans la production de cartes-mères/carte électroniques (malgré une concurrence très forte), dans le câblage et le tableau électrique.  L'industrie marocaine de l'électronique comprend deux branches d'activités différentes à savoir l'électronique grand public et l'électronique de spécialité intégrée.  Les politiques mises en place pour promouvoir le secteur ont visé le renforcement des compétences à travers notamment la formation contractualisée pour l'emploi et la formation qualifiante de reconversion. Dans le domaine du financement, les entreprises peuvent bénéficier des guichets des « Fonds de Développement industriel et d'Investissements » à travers des subventions à l'investissement matériel et immatériel, pouvant aller jusqu'à 30% du montant d'investissement. 4. les stratégies sectorielles de développement économique: Plates forme Industrielle Intégrées (P21)  La stratégie d'attraction a pris la forme de la mise en place de plateformes industrielles intégrées (P21) adaptées aux besoins des grands groupes étrangers désirant investir au Maroc. Cette stratégie est basée sur une vision intégrée du développement territorial et de l'économie nationale.  Ces P21 sont un lieu qui regroupe un bassin d'emploi, un guichet unique pour les services administratifs nécessaires, une offre de formation intégrée, répondant aux besoins des 33 opérateurs avec une offre de services variée et possibilité d'initiée la Recherche et Développement.  Ce cadre permet de générer une synergie entre les industrielles favorable à l'amélioration de la productivité. Il s'agit d'un lieu où on trouve aussi un cadre de vie adapté à l'habitat.  Ainsi, 22 plateformes P21 ont été réalisées dans le cadre du PNEI 2009-15 lancé en 2008.  Cette politique des P21 a réussi à attirer plusieurs grandes entreprises multinationales leaders et donneurs d'ordre dans les chaînes de valeur mondiales (Renault, Bombardier, GDF Suez, Alstom, Dell,...etc.)  Ces infrastructures sont géographiquement regroupées par grappe d'activité. C'est le cas par exemple du complexe de plateformes de Tanger-Tétouan qui a attiré les usines Renault et plusieurs sous-traitants dans l'industrie automobile, ainsi que l'aéronautique et les services d'offshoring. ✓ A cet effet, une convention a été signée entre l'État et l'Agence spéciale Tanger Med, permettant de mobiliser dans un rayon de 80 km du complexe portuaire Tanger Med, une assiette foncière de 3 000 hectares, poursuivant l'effort de développement des parcs industriels modernes. 4. les stratégies sectorielles de développement économique: « Décarbonation de l'industrie »  La décarbonation de l'industrie se présente comme l'outil le plus efficace pour améliorer la compétitivité de l'industrie nationale. Les fondements du processus de décarbonation ont été établis grâce à la stratégie des énergies renouvelables lancée en 2009, qui a positionné le Maroc parmi les pays les plus compétitifs au monde en matière de production d'énergie à partir de sources renouvelables.  Ce positionnement offre à l'industrie marocaine un avantage concurrentiel considérable, en lui permettant de proposer une énergie propre à des coûts extrêmement compétitifs aux opérateurs nationaux et internationaux. Le Ministère s'est 34 engagé dans cette démarche en fournissant aux industries des moyens techniques et financiers pour accompagner leur décarbonation.  Dans le cadre de ladite transition vers une économie circulaire et un écosystème vert de valorisation des déchets, des objectifs ont été fixé à atteindre en 2030: ✔la valorisation de 65% des déchets, dont près de 55% par la valorisation matière, ✔la création de 60 000 emplois, dont 9 500 dans la valorisation des déchets, ✔la réalisation d'un chiffre d'affaires de 12 milliards de dirhams et la génération de 3,7 milliards de dirhams de valeur ajoutée dans la valorisation des déchets. 5. L'impact des stratégies sectorielles sur l'économie nationale: synthèse  Après la crise de COVID-19, le chiffre d'affaires (CA) du secteur industriel s'est nettement rétabli atteignant une valeur de 801,5 MMDH en 2022, soit plus de 25% du PIB, qui constitue un record par rapport aux années de l'avant crise de covid.  La performance remarquable observée en matière de CA au titre de l'exercice 2022 a été stimulée principalement par cinq secteurs qui ont cumulé près de 80,5% du chiffre d'affaires global du secteur industriel.  Il s'agit par ordre d'importance :  Le secteur agroalimentaire qui a cumulé un montant de 184,8 MMDH;  Le secteur de la chimie et parachimie avec un CA de 184,4 MMDH;  L'industrie automobile qui a réalisé un CA global de 143 MMDH;  Le secteur des industries mécaniques et métallurgiques avec un chiffre d'affaires de 72,8 MMDH; 35  Le secteur du textile et habillement, avec un CA de 60,4 MMDH ;  Les services fournis aux entreprises, en relation avec l'offshoring ont connu une croissance soutenue depuis 2016, passant de 16 MMDH à 41 MMDH en 2022.  Les exportations industrielles durant la période (2005- 2020) ont connu un taux de croissance annuel moyen de 5,4%, à l'exception de l'année 2009, marquée par l'impact de la crise financière internationale.  Le meilleur taux 10,2% a été réalisé durant la période du PNEI (2010-2014) contre 5,1% entre 2005-2009 (PEI) et seulement 0,8% (2015-2020) durant la période du Plan d'Accélération Industrielle.  Cette dynamique des exportations s'explique principalement, par la performance remarquable enregistrée entre 2009 et 2014 des secteurs de l'automobile avec + 98%, suivi par l'aéronautique avec +76%, et de l'Offshoring +70,2%, l'agroalimentaire+11%.  Contrairement aux performances relativement faibles des secteurs de l'électronique et du Textile durant la période 2009 et 2014, qui ne dépassent pas respectivement 4% et 2%.  Ces stratégies et programmes produisent des résultats sur le reste de l'économie en termes de croissance, d'accroissement des revenus (PIB national et par habitant), de réduction de la pauvreté, de formation et de qualification de la main d'œuvre.  Les métiers mondiaux contribuent ainsi de manière importante à la création d'emploi.  Le secteur de l'automobile a créé près de 84000 emplois (MEF-2019), soit 29% de l'emploi industriel.  Le secteur de l'aéronautique compte 142 entreprises et a créé 11 313 emplois entre 2014 et 36 2019(BIT); la contribution du secteur à l'emploi est de 3% (MEF).  Les secteurs de Textile-Cuir et de l'électronique sont également de grands pourvoyeurs d'emplois.  En plus des emplois directs, des activités développées autour des zones franches créent des emplois indirects dans le logement, les services ou le transport.  L'industrie automobile représente un secteur-clé de l'économie marocaine. Elle englobe 183 unités industrielles réparties entre Tanger (43%), Casablanca (39%) et Kénitra (7%) avec un taux d'intégration de 50% (enquête 2018), il est en tête des recettes d'exportation au niveau national.  Dans ce secteur, le taux de couverture des échanges extérieurs par rapport aux importations représente plus de 70% en 2018, avec une diversification des investissements directs étrangers, ce qui a contribué à favoriser l'accroissement de la valeur ajoutée locale.  Le Maroc est classé parmi les 20 premiers pays constructeurs automobiles au niveau mondial. Sur le continent africain, le Maroc est le deuxième producteur de véhicules à moteurs en 2019 (après l'Afrique du Sud) et le premier producteur de voitures touristiques.  Les Investissements Directs Etrangers (IDE) se diversifient en provenance surtout d'Europe, notamment la France, d'Asie, de la Région de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient et de l'Amérique du Nord.  En termes d'exportation, le secteur de l'automobile représente 29% des exportations totales du pays(BIT- 2019).  L'essentiel du chiffre d'affaires à l'export (85%) du secteur est produit au Maroc. C'est le premier exportateur du pays depuis 2014 devant le secteur agricole et les phosphates. 37  L'Europe absorbe 80% des véhicules exportés par le Maroc.  La Turquie (8%) et les pays arabes (5%) sont les deux autres destinations majeures (BIT-2019).  Le Maroc arrive à couvrir 8 familles de métiers de l'aéronautique. Le pays a récemment procédé au lancement de deux nouveaux écosystèmes à fort contenu technologique et forte valeur ajoutée pour monter en gamme les filières aéronautiques.  Le taux d'intégration est de 41% en 2021. Au cours de la même année, le secteur compte 140 entreprises qui emploient 18000 personnes avec un chiffre d'affaires annuel à l'export de près de 18 milliards de dirhams. 38

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