Diapositives sur le Totalitarisme PDF

Summary

Ces diapositives présentent un cours ou une présentation sur le totalitarisme et les points de vue différents des penseurs Hannah Arendt, Aimé Césaire, et Michel Foucault. Le sujet couvre des concepts tels que les masses, l'histoire du concept, le colonialisme et la biopolitique. Certaines citations d'ouvrages et d'auteurs sont également incluses.

Full Transcript

TOTALITARISMES HANNAH ARENDT, AIMÉ CÉSAIRE, MICHEL FOUCAULT Maxime Gaborit STRUCTURE DE LA SÉANCE Introduction : Qu'est-ce que le totalitarisme ? I) Arendt et le totalitarisme : le rôle des masses II) Histoire d’un concept controversé III ) Du col...

TOTALITARISMES HANNAH ARENDT, AIMÉ CÉSAIRE, MICHEL FOUCAULT Maxime Gaborit STRUCTURE DE LA SÉANCE Introduction : Qu'est-ce que le totalitarisme ? I) Arendt et le totalitarisme : le rôle des masses II) Histoire d’un concept controversé III ) Du colonialisme à l’Hitlérisme ? Le Regard d’Aimé Césaire IV ) Foucault : Totalitarisme et biopolitique QU’EST-CE QUE LE TOTALITARISME ? « Le « syndrome » ou modèle (pattern) de traits corrélés de la dictature totalitaire consiste en une idéologie, en un parti unique dirigé par un seul individu, en une police terroriste, dans le monopole des moyens de communication, dans le monopole de la violence, et en une économie dirigée au niveau central. » (S. Neumann, Permanent Revolution. Totalitarianism in the Age of International Civil War, Londres, 1942) à Un des premiers politologues à développer une définition du totalitarisme HANNAH ARENDT Née Johanna Arendt à Hanovre le 14 octobre 1906 et morte le 4 décembre 1975 à New York. Se considère elle-même comme une « théoricienne politique » plutôt que comme une philosophe. Autrice, notamment, de : - Les Origines du totalitarisme (Sur l’antisémitisme, L’impérialisme, Le système totalitaire), 1951 - Eichmann à Jérusalem, 1963 - Condition de l'homme moderne, 1958 Hannah Arendt note la grande adapatabilité du totalitarisme : « L’obsession du mouvement perpétuel des mouvements totalitaires qui resten au pouvoir aussi longtemps qu’ils demeurent en mouvement et mettent en mouvement tout ce qui les entoure. » Au cœur du totalitarisme, la « Confiance des Masses » : Les régimes totalitaires « commandent et s’appuient sur les masses » : le totalitarisme n’est pas possible sans un consentement. Pas le fait de la propagande mensongère : attraction exercée par le mal... Jusque dans l’acceptation de sa propre accusation LES MASSES, Identification avec le mouvement et conformisme absolu Affinité entre Nazisme et Communisme Stalinien FONDEMENT L’Italie : Pas un régime totalitaire DU Confiance Mutuelle entre Hitler et Staline Qu’est ce que Les Masses : TOTALITARISME Distinct des classes : les masses sont sans stratification, sans attitude politique propre, apathiques, sans intérêt particulier Sentiment d’inutilité qui découle du chômage massif et de la croissance démographique - Les Oppositions basées sur des sources profondes, naturelles, sociales ou psychologiques qui échappent à la raison - Constitue la majorité de la vie politique à Des dangers de la « démocratie de l’abstention » (Braconnier et Dormagen) - Rôle de la société bourgeoise dans l’émergence des masses à Individualisme et dépolitisation Le totalitarisme s’appuie sur les consequences sociales des forms de vie bourgeoise pour s’opposer au pouvoir bourgeois « TOTALITARISME ». UN CONCEPT CRITIQUÉ Enzo Traverso, critique d’un concept « incontournable et inutilisable » (Le Totalitarisme. Le XXe siècle en débat) 1) Apparition du concept en 1923 à travers l’adjectif « totalitaire » (Giovanni Amendola). Considéré comme la version moderne de l’absolutisme. 2) Adoption du concept par Mussolini lui-même en mai 1925 : « Feroce volontà totalitaria ». Etat capable d’incarner la conscience de l’Etat et d’englober la société civile. 3) Après 1933, il apparait dans la littérature des exilés antifascistes (H. Marcuse, P. Tillich), ainsi que chez Trotsky dans La Révolution trahie. 4) Après le Pacte germano-soviétique (1939), Hitler et Staline deux « étoiles jumelles » (Trotsky). Utilisé alors davantage par les libéraux-conservateurs que par les antifascistes opposés au stalinisme. 5) Entre 1941 et 1947, après l’agression de l’URSS par l’armée nazie, l’idée de totalitarisme peu présente, à part chez Hayek (La route de la servitude) d’un côté, et F. Neumann (Behemoth), et M. Horkheimer (L’Etat autoritaire) de l’autre. 6) Après l’éclatement de la guerre froide, de 1947 à 1960, regain d’intérêt pour le concept : The Origins of Totalitaritarism (Arendt, 1951). Idée qu’il a une double fonction politique : « immuniser le système occidental » et « neutralisation et une relativisation du passé nazi » (Kraushaar) 7) Eclipse du concept en France, notamment, après mai 68 : considéré reliquat idéologique de la guerre froide. Redécouverte du concept d’impérialisme, qui remet en cause les démocraties occidentales. 8) Dans le même temps, après 1968 (qui est aussi l’année du Printemps de Prague), l’intelligentsia d’Europe centale et orientale s’en empare. La France redécouvert le concept en 1974 avec L’archipel du goulag d’Alexandre Soljenitsyne et l’émergence des « Nouveaux philosophes ». Echo de la critique libérale (R. Aron), et de gauche (C. Castoriadis, C. Lefort) du totalitarisme. 9) Nouveau débat sur l’intérêt du terme totalitarisme à partir de 1989. COMPARAISON EST-ELLE RAISON ? POUR ENZO TRAVERSO, DE NOMBREUSES DIVERGENCES ENTRE NAZISME ET STALINISME RENDENT LE CONCEPT CRITIQUABLE : Dans leur économie : Dans leur proposition Dans son évolution : expropriation des classes politique affichée : projet Dans la genèse : l’un par la éclatement au bout de douze dominantes d’un côté, humaniste et d’émancipation révolution, l’autre par les ans pour l’un, élections économie capitaliste VS Weltanschauung autoeffondrement au bout de soutenue pour les grands (conception du monde) soixante dix ans monopoles industriels biologique et raciale Dans le rôle monopoliste du parti, beaucoup plus Dans le charisme, leaders fasciste et nazi appelés par la Dans l’usage des camps, la important en URSS que dans mort sous-produit chez les grâce, alors que Staline joue le régime nazi, qui était une soviétiques, alors qu’elle en polycratie (Parti, armée, un rôle marginal dans la révolution d’octobre est la finalité économie, police). LE PROBLÈME DE L’ORIGINE Le problème de l’origine : quel origine au totalitarisme ? 1) Platon « Etat parfait, celui de l’âge d’Or, l’Etat définitivement immobile » (K. Popper) ; 2) Rousseau et la république jacobine de 1793 (J. L. Talmon), 3) Les théoriciens socialistes (F. Hayek), 4) Une conception de la politique amorcée par Machiavel (R. Aron), 5) La sociologie positiviste d’A. Comte (H. Marcuse), 6) La critique des droits de l’Homme par E. Burke ou les partisans du colonialisme comme B. Disraeli (H. Arendt). FRANZ FANON (1925-1961) « une société est raciste ou ne l'est pas.Tant qu'on n'aura pas saisi cette évidence, on laissera de côté un grand nombre de problèmes. Dire par exemple (...) que le racisme est l’œuvre des subalternes, donc n'engage nullement l'élite, que la France est le pays le moins raciste du monde, est le fait d'hommes incapables de réfléchir correctement » (p. 69). « L'Europe a une structure raciste » (p. 74) Peaux noirs, masques blancs AIMÉ CESAIRE (1913-2008) - Ecrivain, homme politique, poète, dramaturge et essayiste français, né en Martinique - Fondateur du movement littéraire de la négritude (avec Léopold Sédar Senghor) - Il a notamment écrit : - Cahier d'un retour au pays natal - Discours sur le colonialism (1950) - Enterré au Panthéon Déconstruit l’idée de la mission civilisatrice de la colonisation « qu'est-ce en son principe que la colonisation ? De convenir de ce qu'elle n'est point ; ni évangélisation, ni entreprise philanthropique, ni volonté́ de reculer les frontières de l'ignorance, de la maladie, de la tyrannie, ni élargissement de Dieu, ni extension du Droit, d'admettre une fois pour toutes, DISCOURS SUR LE sans volonté́ de broncher aux conséquences, que le geste décisif est ici de l'aventurier et du pirate, de l’épicier en grand et de l'armateur, du chercheur COLONIALISME d'or et du marchand, de l’appétit et de la force, avec, derrière, l'ombre portée, maléfique, d'une forme de civilisation qui, à un moment de son histoire, se (I950) constate obligée, de façon interne, d’étendre à l’échelle mondiale la concurrence de ses économies antagonistes. » « que de la colonisation à la civilisation, la distance est infinie ; que, de toutes les expéditions coloniales accumulées, de tous les statuts coloniaux élaborés, de toutes les circulaires ministérielles expédiées, on ne saurait réussir une seule valeur humaine. » DISCOURS SUR LE COLONIALISME Critique de l’humanisme et de « Nous aspirons, non pas à l’égalité, mais à la domination. Le pays de race étrangère devra redevenir un pays de serfs, de journaliers agricoles ou de travailleurs industriels. Il ne s'agit pas de supprimer les inégalités parmi les Renan : hommes, mais de les amplifier et d'en faire une loi. » (E. Renan, La Réforme intellectuelle et morale) « Ils prouvent que la colonisation, je le répète, déshumanise l'homme même le plus civilisé ; que l'action coloniale, l'entreprise coloniale, la conquête coloniale, fondée sur le mépris de l'homme indigène et justifiée La colonisation décivilise le par ce mépris, tend inévitablement à modifier celui qui l'entreprend ; que le colonisateur qui, pour se donner bonne conscience, s'habitue à voir dans l'autre la bête, s'entraine à le traiter en bête, tend objectivement à se civilisateur : transformer lui-même en bête. C'est cette action, ce choc en retour de la colonisation qu'il importait de signaler. « Où veux-je en venir ? A cette idée : que nul ne colonise innocemment, que nul non plus ne colonise impunément ; qu'une nation qui colonise, qu'une civilisation qui justifie la colonisation - donc la force - est L’hitlérisme en Europe est le déjà̀ une civilisation malade, une civilisation moralement atteinte, qui, irrésistiblement, de conséquence en conséquence, de reniement en reniement, appelle son Hitler, je veux dire son châtiment. » signe d’une civilisation touchée « Oui, il vaudrait la peine d’étudier, cliniquement, dans le détail, les démarches d'Hitler et de l’hitlérisme et de révéler au très distingué, très humaniste, très chrétien bourgeois du XXe siècle qu'il porte en lui un Hitler qui de l’intérieur par la barbarie : s’ignore, qu’Hitler l'habite, qu'Hitler est son démon, que s'il le vitupère, c'est par manque de logique, et qu'au fond, ce qu'il ne pardonne pas à Hitler, ce n'est pas le crime en soi, le crime contre l'homme, ce n'est pas l'humiliation de l'homme en soi, c'est le crime contre l'homme blanc, c'est l'humiliation de l'homme blanc, et d'avoir appliqué à l'Europe des procédés colonialistes dont ne relevaient jusqu'ici que les Arabes d'Algérie, les coolies de l’Inde et les nègres d'Afrique. DISCOURS SUR LE COLONIALISME (III) Il prône des « sociétés Concernant les colonisés : sortir du anticapitalistes », « des sociétés mythe du sauvage coopératives, des sociétés fraternelles » « Colonisation = chosification » Un regard décolonial : Il s’agit de Le nègre sauvage est une invention de décentrer le regard, de « provincialiser l’Occident l’Europe » (Cf. Dipesh Chakrabarty) « Je parle de millions d'hommes à qui on a Inspiré par le marxisme : le prolétariat inculqué savamment la peur, le complexe porte en lui les maux universels… mais d'infériorité, le tremblement, l'agenouillement, critique vis-à-vis de la politique des Partis le désespoir, le larbinisme. » Communistes (Cf. Lettre à Maurice Thorez) MICHEL FOUCAULT Historien des idées français (1926-1984) Analyse des institutions sociales, des formes de pouvoir (et de savoir), de la gouvernementalité Professeur au collège de France de 1970 à 1984, titulaire de la chaire « Histoire des systèmes de pensée » Quelques ouvrages importants : Histoire de la folie à l’âge classique, 1961 Les mots et les choses, 1966 L’archéologie du savoir, 1969 Surveiller et punir, 1976 Histoire de la sexualité (tome 1, 1976 ; tome 2 et 3, 1984) LA BIOPOLITIQUE ET LE TOTALITARISME La biopolitique : le passage, au XIXe Siècle, du « Faire mourir et laisser La discipline agit sur les corps vivre » au « Faire vivre et laisser individuels, la biopolitique agit sur la Le racisme : ce qui brise le continuum mourir » population : Corps – organisme – biologique et permet de retrouver le Remplace le pouvoir de la souveraineté discipline – institutions ET Population pouvoir de donner la mort dans une Passage du pouvoir de la loi au pouvoir de la – processus biologiques – société biopolitique norme. Emerge après les mécanismes disciplinaires. mécanismes régulateurs – Etat. Tentative de définition d’un mouvement totalitaire : c’est l’aboutissement du projet biopolitique (Gestion totale de la vie de la population) qui coïncide avec le pouvoir de la souveraineté (pouvoir de donner la mort) grâce au racisme « Je ne cherche pas à dire que tout est mauvais, mais que tout est dangereux — ce qui n’est pas exactement la même chose que ce qui est mauvais. Si tout est dangereux alors nous avons toujours quelque chose à faire. (…) Je crois que le choix éthico-politique que nous devons faire tous les jours c’est de déterminer quel est le principal danger. » Michel Foucault, Dits et Ecrits, IV, Gallimard, 1994, p. 386. BON COURAGE ET BONNE SEMAINE !

Use Quizgecko on...
Browser
Browser