Dialogue et argumentation logique PDF

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Ce document aborde le concept de dialogue et d'argumentation logique en philosophie. Il explore les mythes à la raison, les penseurs présocratiques, la sophistique, et Socrate. Des notions importantes comme les concepts, les définitions et les erreurs de définitions sont présentées.

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Dialogue et logique argumentative Le discours philosophique Qu’est-ce que la philosophie? La philosophie et la recherche de la vérité Du mythe à la raison De tout temps, les humains se sont questionnés sur le monde dans lequel ils vivent. Aujourd’hui, nous faisons appel à la sc...

Dialogue et logique argumentative Le discours philosophique Qu’est-ce que la philosophie? La philosophie et la recherche de la vérité Du mythe à la raison De tout temps, les humains se sont questionnés sur le monde dans lequel ils vivent. Aujourd’hui, nous faisons appel à la science pour répondre à la plupart de ces questions. Or, la science est une forme de connaissance relativement récente par rapport à l’histoire de l’humanité. Ainsi, les humains ont longtemps eu recours au mythe pour comprendre le monde et leur propre existence. La mythologie n’est pas nécessairement religieuse. Le terme muthos signifie «parole» ou «récit». Ainsi, on peut définir le mythe comme un récit mettant en scène des personnages surhumains et des actions imaginaires symbolisant des aspects de la réalité. Du mythe à la raison Caractéristiques du mythe 1. Anthropomorphique : le mythe projette sur la nature et sur des êtres surnaturels des caractéristiques humaines. 2. Dimension magique ou sacrée : intervention d’êtres surnaturels dans le monde. 3. Prétention originelle : raconte les origines de l’univers. 4. Intention de vérité et d’explication du monde. 5. Rituel : la dimension sacrée du mythe fait qu’il ne peut être raconté n’importe comment ou par n’importe qui. Les penseurs présocratiques Les premiers «philosophes» de la Grèce antique (vers VIIe siècle av. J.C.) vivent dans des conditions qui leur permettent de se distancier du mythe pour expliquer la nature. Contextes politique, économique et alphabétique 1. Pas de pouvoir central fort qui impose des croyances (cités-États) et colonisation des côtes de la Méditerranée (carrefour culturel). 2. Prospérité qui permet de s’adonner à des loisirs. 3. Démocratisation de l’écriture contrairement à l’oral (mode de transmission des mythes) permet de systématiser la pensée. Les penseurs présocratiques Bien que leurs idées se soient avérées fausses d’un point de vue scientifique, elles permettent néanmoins de constater qu’il y a un effort de comprendre la nature pour elle- même. Leur méthode préfigure celle de la science et de la philosophie, notamment en se basant sur une approche rationnelle, en développant un vocabulaire spécifique et justifiant leurs idées à l’aide d’arguments. La sophistique À partir du Ve siècle, la philosophie subit un changement important : elle s’intéresse moins aux questions à la nature qu’à celles qui concernent l’être humain et à la société. Ce changement n’est pas étranger à l’avènement de la démocratie. La philosophie devient politique. Les penseurs tel que les Sophistes furent les premiers professionnels enseignant la vie citoyenne à leurs élèves en échange d’un salaire. La sophistique L’enseignement des Sophistes se concentrait sur trois thèmes: 1. La vertu (au sens de rôle du citoyen) 2. La rhétorique (procédés oratoires) 3. Le langage (style et vocabulaire) L’homme est la mesure de toute chose. Socrate Tout comme les Sophistes, Socrate ne s’intéresse pas à la nature. Son champ d’étude est la philosophie morale. Cependant, son but n’est pas de convaincre à tout prix, mais plutôt de trouver la vérité à l’aide d’arguments rationnels. Ainsi, la philosophie occidentale s’inscrit dans la continuité de Socrate : la philosophie développe des arguments rationnels en vue d’atteindre la vérité. Domaines Anthropologie de la philosophique Épistémologie philosophie Esthétique Éthique Logique Métaphysique Philosophie politique Ontologie … Éléments de base du discours philosophique Concepts Définitions Propositions et jugements Types de raisonnement Le concept Un concept est une représentation sous laquelle sont regroupés les caractères communs d’un objet ou de plusieurs objets. Il désigne des objets ou des Le concept réalités selon leurs caractéristiques essentielles. Le concept est à la base de toute description et/ou classification. Chien …Nécessairement une idée Le concept Une idée peut être une opinion ou un jugement à n’est pas… propos de quelque chose. Toutefois, il ne faut pas confondre le concept d’une chose avec l’opinion ou l’idée personnelle que nous nous faisons de cette chose. …Un mot Le concept Un concept n’est pas un mot, quoiqu’il soit exprimé dans n’est pas… un langage particulier. Les mots chien, dog, perro et Inu désignent tous le même concept. …Une image mentale Par exemple, l’image d’un Le concept chien particulier ne correspond pas au concept de n’est pas… chien. En effet, l’image n’est qu’une représentation visuelle parmi d’autres du concept, qui est, quant à lui, plus général. Notions importante s relatives au concept La compréhension L’extension Désigne l’ensemble des caractéristiques essentielles qui La appartiennent à un concept. La compréhension nous compréhensi donne la signification du concept et est donnée par sa on d’un définition. concept Par exemple, le concept du chien se rapporte à un mammifère quadrupède qui aboie. Désigne les objets ou les concepts qui sont dénotés (ou inclus) par ce concept ou par les concepts plus L’extension particuliers qu’il englobe. L’extension d’un concept peut d’un comprendre différents niveaux d’abstraction. concept Le teckel, le berger allemand et le caniche sont des extensions du concept de chien. La définition Définir est une opération mentale par laquelle les propriétés essentielles d’un La concept sont déterminées. La définition est donc le définition résultat de cette opération et prend la forme d’une proposition. Notions importantes relatives à la définition Definiendum Definiens Nom donné à un concept Expression qui définit le défini concept Le Il s’agit du nom ou de definiendu l’expression qu’on attribue à un concept. m Capture les propriétés essentielles du definiendum selon le genre et la différence spécifique. Le genre identifie ce que le Le definiens concept possède en commun avec d’autres concepts La différence spécifique isole ce que le concept a de différent. Exemples Definiendum Definiens Un chien est… Un mammifère quadrupède qui aboie. L’arithmétique La branche des élémentaire est… mathématiques qui étudie les nombres entiers et leurs propriétés. Exemples Definiendum Definiens Genre Différence spécifique Un quadrilatère est Une figure géométrique Possédant quatre côtés. Un parallélogramme est Un quadrilatère dont les côtés sont parallèles deux à deux. Un rectangle est Un parallélogramme Ayant quatre angles droits. Un carré est Un rectangle Possédant quatre côtés égaux. Une définition est une proposition de la forme A est B. Les règles de la Cependant, il ne suffit définition d’établir une équivalence entre le definiendum et le definiens pour avoir une bonne définition. Exemples Un gouvernement est une institution qui gouverne. Un gouvernement est un outil de répression des citoyens. Un gouvernement est une institution détenant l’autorité de faire des lois dans une société et de veiller à faire appliquer ces lois. 1. L’affirmation Les règles Une bonne définition dit ce de la que le concept est, de manière essentielle, par définition opposition à ce qu’il n’est pas. Elle évite également les précisions inutiles. 2. La non-circularité Les règles Une bonne définition n’est de la pas circulaire, c’est-à-dire définition que le definiens ne réutilise pas des mots de la même famille que le definiendum. 3. L’universalité Les règles Une bonne définition de la s’applique à tous les objets de la classe que le concept définition couvre. Elle doit utiliser une différence spécifique essentielle pour le faire. 4. La spécificité Une bonne définition ne doit Les règles englober que les objets de la classe que le concept couvre. de la Autrement dit, le critère doit définition être assez précis pour éviter que le definiens n’englobe des objets qui n’appartiennent pas à l’extension du concept. Exemple Un chien est un mammifère quadrupède qui aboie. Cette définition est affirmative : on dit ce qu’un chien est et non ce qu’il n’est pas. Exemple Un chien est un mammifère quadrupède qui aboie. Cette définition n’est pas circulaire : le definiens, c’est- à-dire «mammifère quadrupède qui aboie», n’emploie aucun mot de la même famille que le terme «chien». Exemple Un chien est un mammifère quadrupède qui aboie. Cette définition est universelle : tous les chiens sont des mammifères quadrupèdes qui aboient (sauf quelques exceptions facilement explicables). Exemple Un chien est un mammifère quadrupède qui aboie. Cette définition est spécifique : tous les mammifères à quatre pattes qui aboient sont des chiens, c’est-à-dire que l’extension du definiens est incluse dans celle du definiendum. Les erreurs de définition Certaines erreurs sont tellement courantes qu’elles portent un nom. Un aliment amer est un aliment qui n’est pas sucré. Définition négative Cette définition enfreint directement la règle selon laquelle doit être affirmative. L’argumentation est l’art d’argumenter. Définition circulaire Quiconque ignore ce qu’est l’argumentation ne saura pas ce qu’est argumenter. Une automobile est un véhicule à moteur muni de quatre roues. Définition trop Toute automobile est un générale véhicule à moteur muni de quatre roues, mais tout véhicule à moteur muni de quatre roues n’est pas nécessairement une automobile. Une salade est un plat à base de laitue. Définition trop précise Si tout plat à base de laitue est une salade, l’inverse n’est pas vrai. Le lion est le roi des animaux. Définition métaphoriq Il ne s’agit pas vraiment ue d’une définition, mais d’une analogie qui doit être interprétée pour comprendre le sens. La proposition Énoncé déclaratif, c’est- La à-dire un énoncé qui a la proposition possibilité d’être vrai ou faux. Exemples d’énoncés déclaratifs Montréal est une ville d’Europe. Il est nécessaire que la porte soit ouverte. Je jure de dire toute la vérité. 2+2=5 La Terre est ronde si et seulement si elle n’est pas carrée. «Cet énoncé est-il déclaratif?» est un énoncé déclaratif. Exemples d’énoncés non déclaratifs Montréal est-elle une ville d’Europe? Attention! Fermez la porte en sortant. Qui suis-je? Un énoncé déclaratif est composé d’une ou plusieurs propositions qui en sont le contenu conceptuel, c’est-à-dire ce Les que l’énoncé affirme ou nie. énoncés Une proposition affirme déclaratif ou nie un rapport entre deux concepts. s Pour cette raison, une proposition est vraie ou fausse selon le rapport qu’elle établit. Caractéristiq ues des propositions Contenu conceptuel semblable Voix passive Relation symétrique Relation inverse Un énoncé peut contenir plusieurs propositions. Propositions multiples Pythagore, un philosophe établi en Sicile, est un des présocratiques les plus célèbres. 1. Pythagore est un philosophe. 2. Pythagore est établi en Sicile. 3. Pythagore est un présocratique. 4. Pythagore est un des présocratiques célèbres. La structure logique de la proposition La structure logique des propositions Une proposition peut être atomique ou complexe. La valeur de vérité s’applique à l’ensemble de la proposition atomique. La proposition complexe est formée de plusieurs propositions atomiques liées par des connecteurs logiques. Exemples de propositions atomiques 1. Montréal est au Québec. 2. La Terre est plate. 3. Votre enseignant d’ECR est chauve. 4. Jean-Guy aime le café. 5. Le philosophe Socrate est mort en 399 av. J.-C. Exemples de propositions complexes 1. Montréal est au Québec et Toronto en Ontario. 2. Le sport préféré de Louis-Gilles est le badminton et celui de Solange est le rugby. 3. Votre enseignant d’ECR n’est pas chauve. 4. Manon fait ses devoirs ou elle joue à Fortnite. 5. Si ce fromage est un cheddar, alors il vient du Royaume-Uni. Propositions complexes La vérité d’une proposition complexe dépend de la valeur de vérité des propositions atomiques et des connecteurs logiques qui la composent. Connecteurs logiques Conjonction Disjonction Implication matérielle Négation La conjonction s’exprime généralement par la particule «et». Une proposition complexe dont le Conjoncti connecteur principal est une conjonction est de on la forme : P et Q Exemple : Jean-Guy porte une chemise et Ginette porte une jupe. Une proposition de forme Conjoncti P et Q on est vraie si et seulement si ses deux composantes sont vraies. Exemples de propositions P et Q Montréal est au Québec et Calgary est en Alberta. Montréal est au Québec et Toronto est en Alberta. La disjonction s’exprime par la particule «ou». Une proposition complexe dont le connecteur principal est Disjonctio une disjonction est de la n forme : P ou Q Exemple : Jean-Guy porte une chemise ou un polo. Une proposition de forme P ou Q Disjonctio est vraie si et seulement n si au moins une de ses deux composantes sont vraies. Exemples de propositions P ou Q Montréal est au Québec ou Toronto est en Alberta. Montréal est en France ou Montréal est en Belgique. L’implication s’exprime par «si… alors». Il s’agit d’un énoncé conditionnel. Une proposition complexe dont le connecteur principal est Implicatio une implication est de la n forme : si P alors Q Exemple : Si Jean-Guy mange tout le gâteau alors il sera malade. Une proposition de forme Implicatio si P alors Q n est vraie sauf si l’antécédent P est vrai et le conséquent Q est faux. Exemples de propositions si P alors Q Si Montréal est au Québec alors Montréal est au Canada. Si Montréal est en France alors Montréal est en Europe. Si Montréal est au Québec alors Montréal est en France. Si Montréal est en France alors Montréal est au Québec. La négation s’exprime par «non», «ne…pas», «ce n’est pas le cas», «il n’est pas vrai que» etc. La négation ne s’applique qu’à un seul énoncé. Une proposition complexe Négation dont le connecteur principal est une négation est de la forme : non P Exemple : Jean-Claude n’est pas un élève du Collège Saint-Louis. Une proposition de forme Négation non P est vraie si la proposition P est fausse. Une proposition peut contenir plusieurs connecteurs logiques Si Montréal n’est pas en France, alors Montréal est en Europe ou en Amérique du Nord. Si (non P), alors (Q ou R) La valeur de vérité d’un énoncé dépend du monde et des conditions de ce Classificat dernier. ion des Par exemple, pour propositio l’énoncé, «les murs de la classe d’ECR sont ns selon jaunes», il faut vérifier la leur couleur des murs de la valeur de classe pour affirmer que l’énoncé est vrai ou faux. vérité On qualifie ce type de contingent ce type d’énoncé. Exemples d’énoncés contingents Le chien de Solange n’est pas un teckel. L’homo sapiens est apparu il y a 200 000 ans. La masse volumique de l’eau est de 1000 kg/m et la masse volumique de l’air est de 1,2 kg/m. Certains énoncés ont une valeur de vérité qui dépendent strictement Classificat de leur structure ion des logique. propositio Par exemple, «il pleut ou il ne pleut pas» est ns selon toujours vrai. Il s’agit leur d’une tautologie. «10 valeur de est un nombre pair et 10 est un nombre impair» vérité est toujours faux, il s’agit d’une contradiction. Classification des propositions selon leur fonction Lorsqu’on affirme une proposition, on tente toujours de véhiculer un propos. Cette intention varie d’une proposition à l’autre. On peut regrouper ces fonctions en trois catégories. Exprime comment est la réalité objective (la réalité qui ne dépend pas des personnes). Un jugement de fait porte sur le vrai et le faux et non Propositi sur le bon ou le mauvais. Il est possible de vérifier on de fait un jugement de fait (de voir s’il est vrai ou faux) que ce soit dans le présent ou dans le futur. Comme on peut le vérifier, le jugement de fait n’est pas sujet à controverse. Ne fait qu’exprimer une préférence subjective personnelle. Un jugement de préférence Propositi ne porte PAS sur le vrai et le faux ni sur le bon ou on de le mauvais. Il porte sur les préférences subjectives. préférenc Comme on ne peut contester la préférence e de quelqu’un : le jugement de préférence n’est pas sujet de controverse. Affirme qu’une réalité ou une action est soit bonne, soit mauvaise, soit préférable à une autre. Un jugement de valeur porte sur le bon ou le mauvais et non Propositi sur le vrai et le faux. On ne peut vérifier un jugement on de de valeur par des faits, on peut valeur seulement le justifier par des arguments. Même si une proposition de valeur se veut universelle, tous ne s’entendront pas nécessairement sur celle-ci, ainsi le jugement de valeur est sujet à controverse. L’argumentati on L’argumentation et les autres formes de discours L’argumentation est une procédure discursive qui, par la présentation de raisons et de données pertinentes, tente de justifier une affirmation afin de convaincre qu’elle est vraie. Tous les hommes sont mortels, Socrate est un homme. Donc, Socrate est mortel. L’argument derrière la croyance Ainsi, c’est à partir d’arguments que l’on peut démontrer une croyance. Une croyance est le fait d'attribuer une valeur de vérité à une proposition ou un énoncé sans nécessairement avoir les connaissances pour le confirmer. Croire ou savoir? Y a-t-il une différence entre croire et savoir? La croyance ne peut, comme un savoir, prendre appui sur l’expérience de faits bien établis. Elle peut néanmoins reposer sur de bonnes raisons. Une croyance porte sur une conclusion qui est controversée même si on est certain qu’elle est vraie. Croire ou savoir? Cependant, certains philosophes refusent de distinguer ces deux notions. Pour eux, un savoir n’est pas une possession certaine de la vérité, mais simplement une forme de croyance mieux établie. Savoir, c’est croire en certaines affirmations, certes bien garanties, mais toujours révisables. Comment savoir? Parce que je l’ai appris. Je ne l’ai pas vérifié par moi-même, je me suis fié à ce que l’on m’a enseigné. Donc ici, cela suppose de faire confiance aux enseignements que j’ai reçus (de croire que l’on me dit la vérité). Comment savoir? Parce que j’en ai fait l’expérience (je sais que cela est parce que je l’ai vu, je sais que telle personne a commis tel geste, etc). Comment savoir? Par intuition : je sais que cela fonctionne, puisque au moment où je me pose la question, il ne peut pas ne pas fonctionner, donc il faut qu’il fonctionne. Ce n’est qu’ici que l’on peut parler de certitude. Le savoir n’implique pas nécessaire la certitude. La certitude n’est possible que par l’intuition, c’est-à-dire la capacité de l’entendement à saisir l’évidente vérité d’une proposition. Comment savoir? Par logique mathématique (je sais que deux et deux font quatre) : c’est un savoir fondé sur un système logique, et en apprenant les règles de ce système, je peux affirmer ou infirmer une hypothèse. Savoir peut également signifier avoir conscience. (Je sais que cette personne ressent telle émotion). Croyance ou savoir? L’actualité nous a interpellé à propos de nombreuses croyances énoncées comme des vérités scientifiques. Et à l’inverse, beaucoup de gens refusent de croire des savoirs scientifiquement prouvés. Les enjeux reliés à la pandémie en sont de nombreux exemples. Croyance ou savoir? Dans les deux cas, il est important de reconnaître que nos opinions reposent sur de multiples fondements, plus ou moins objectifs et rationnels : des savoirs, des croyances, des informations de sources diverses, des vécus individuels ou collectifs, ou encore des données culturelles et sociales. Une opinion est personnelle, mais elle peut être débattue, exposée, confrontée, ce qui lui permet souvent d’évoluer. L’argumentation et les autres formes de discours L’argumentation se distingue des autres formes de discours que sont… La narration (suite d’événements) La description (situation donnée) L’illustration (exemple) L‘explication (énonce les causes d’une croyance) L’argument Suite de propositions composée d’une ou plusieurs prémisses qui soutiennent une conclusion. Ce que l’on peut aussi appeler une démonstration. Le lien qui unit les prémisses pour étayer la conclusion se nomme : lien d’inférence. À partir de ce lien d’inférence, on peut distinguer deux types d’argument : les arguments déductifs ou inductifs. Les arguments déductifs établissent des liens d’inférence qui découlent nécessairement des prémisses. Bref, les Types prémisses sont suffisantes pour prouver la conclusion. d’argume nts Tous les astrologues sont malhonnêtes. Gaston est astrologue. Gaston est malhonnête. Un argument est inductif si la conclusion est présentée comme découlant probablement des prémisses. Les prémisses donnent assez de poids pour que la conclusion soit plausible, mais Types pas assez pour en avoir la certitude. d’argume nts Marie est une femme. Manon est une femme. Monique est une femme. Toutes les personnes qui ont un nom qui commencent par la lettre M sont des femmes. Identification des prémisses et de la conclusion d’un argument En raison de leur structure logique, la compréhension des arguments passe par l’examen de la relation entre les prémisses et la conclusion. Il faut d’abord être capable d’identifier les prémisses et la conclusion dans une phrase (la conclusion n’est pas toujours à la fin). Identification des prémisses et de la conclusion d’un argument La forme normale est une méthode standardisée de présentation des arguments. Une fois en forme normale, un argument composé de n prémisses se présente comme suit : (1) première prémisse (2) deuxième prémisse … (n) n-ième prémisse ___________________ (C) Conclusion Exemple Tout chien est un animal. En effet, tout chien est un canin. De plus, tout canin est un animal. (1) Tout chien est un canin (2) Tout canin est un animal _______________________ (C) Tout chien est un animal Les arguments complexes Comme nous l’avons vu, un argument se compose de prémisses et d’une conclusion. Or, certains arguments contiennent des sous- arguments, c’est-à-dire des arguments dont la conclusion sert de prémisse à l’argument principal. L’analyse des arguments La compréhension des arguments repose sur l’analyse du lien d’inférence qui unit les prémisses à la conclusion, c’est-à-dire comprendre la façon dont les prémisses soutiennent la conclusion. Exemple Si tous les chiens possèdent quatre pattes, alors celui de Solange a donc quatre pattes aussi. Forme normale : (1) Tous les chiens ont quatre pattes _________________________________ (C) Le chien de Solange a quatre pattes Exemple La réhabilitation des prisonniers doit être encouragée. D’une part, elle permet à l’État de réaliser des économies. D’autre part, elle contribue à diminuer le nombre de récidives. Forme normale : (1) La réhabilitation des prisonniers permet à l’État de réaliser des économies (2) La réhabilitation des prisonniers contribue à diminuer le nombre de récidives _________________________________ (C) La réhabilitation des prisonniers doit être encouragée Exemple La politique dépend de la moralité. La moralité dépend de la religion. Donc, la politique dépend de la religion. (Ronald Reagan) Forme normale : (1) La politique dépend de la moralité (2) La moralité dépend de la religion _________________________________ (C) La politique dépend de la religion Exemple Les vers de terre jouent un grand rôle en brisant les débris des plantes qui se trouvent au sol. De plus, ils jouent un grand rôle en aérant le sol. Les vers de terre sont donc des invertébrés importants. Par conséquent, les résidus de pesticides qui nuisent aux vers de terre constituent un problème sérieux. Exemple Forme normale : Argument principal (1C) Les vers de terre sont donc des invertébrés importants _________________________________________________________________________ (C) Les résidus de pesticides qui nuisent aux vers de terre constituent un problème sérieux Sous-argument (2) Les vers de terre jouent un grand rôle en aérant le sol (3) Les vers de terre jouent un grand rôle en brisant les débris des plantes qui se trouvent au sol ______________________________________________________________________________ (1C) Les vers de terre sont donc des invertébrés importants L’évaluation des arguments Après avoir analysé comment les prémisses soutiennent la conclusion, il faut évaluer si ce soutien est satisfaisant. Évaluer les arguments consiste à départager ceux qui acceptables de ce ceux qui ne le sont pas. L’évaluation des arguments Un argument acceptable se définit comme suit : Un argument est probant si 1. l’argument est logiquement valide 2. les prémisses sont acceptables. Exemple d’argument faux mais valide (1) Tout ce qui nage est un poisson (2) L’humain est capable de nager _________________________________ (C) L’humain est un poisson Exemple d’argument vrai mais invalide (1) Tous les hommes sont mortels (2) Socrate est mortel _________________________________ (C) Socrate est un homme Les biais cognitifs et les entraves au dialogue Appel incorrect aux autres Argument qui vise à détruire la crédibilité d’une personne afin L’attaque d’affaiblir son point de personnell vue. e Jean-Jacques est gros, donc il ne peut pas nous dire ce qu’est une bonne alimentation. Argument qui laisse croire qu’une chose est exacte ou non, sans l’avoir vérifié soi- L’appel à même, en prétendant qu’un grand nombre de personnes la l’affirme. popularité Tout le monde dit que «la vérité sort de la bouche des enfants», donc les enfants ont toujours raison. Argument qui vise à appuyer un point de vue sur l’opinion d’un groupe auquel on accorde une valeur L’appel au particulière. clan Puisque nos amis affirment que le cours d’ÉCR est ennuyant, tu devrais, toi aussi, trouver ce cours ennuyant. Argument qui s’appuie sur l’autorité pour soutenir son point de vue ou critiquer L’argumen celui des autres. t d’autorité Notre enseignant de science a dit que les policiers étaient corrompus, alors je ne leur fais plus confiance. Argument qui consiste à laisser entendre que ceux ou celles qui profitent d’une situation au détriment d’autres personnes en sont la Le complot cause. Les compagnies pétrolières profitent énormément des conflits au Moyen-Orient; elles doivent être impliquées dans la guerre en Afghanistan. Argument qui fait appel à L’appel au une image négative, figée et réductrice d’un groupe stéréotype de personnes pour soutenir ou critiquer un point de vue. Argument qui vise à La ridiculiser une proposition ou une opinion en la caricature déformant de façon à la rendre simpliste et non crédible. Erreurs de raisonnement La Erreur qui consiste à tirer une conclusion généralisati générale à partir d’un on abusive petit nombre de cas non représentatif Erreur qui consiste à s’appuyer sur une L’appel au opinion préconçue préjugé favorable ou défavorable qui est souvent imposée par le milieu. Raisonnement fallacieux La double qui consiste à justifier un comportement en faute affirmant que d’autres font la même chose ou pire encore. Erreur qui consiste à obliger une personne à Le faux faire un choix entre dilemme deux possibilités dont l’une est tellement indésirable qu’il ne reste plus qu’à choisir l’autre. Erreur de raisonnement La fausse qui consiste à établir un causalité lien douteux de cause à effet entre deux phénomènes. Erreur qui consiste à La pente exagérer les fatale ou conséquences d’une action en affirmant savonneus qu’elle pourrait avoir e des effets démesurément désastreux. Erreur qui consiste à tirer une conclusion à La fausse partir d’une analogie analogie entre des choses qui ne sont pas suffisamment semblables pour être comparées. Erreur d’argumentation Appel à la qui joue sur l’idée que l’ancienneté d’une tradition théorie ou d’une assertion étaye sa véracité. Raisonnement qui consiste à prétendre Appel à la qu'une idée ou une nouveauté proposition est correcte ou d'une validité supérieure parce qu'elle est nouvelle. Raisonnement fallacieux Appel à dans lequel une proposition est déclarée l’ignorance vraie parce qu'elle n'a pas été démontrée fausse. Argument qui cherche à donner des réponses émotionnelles au lieu de Appel aux fournir un argument valide solide. L’appel à émotions l’émotion inclut l’appel à la peur, à l’envie, à la haine, à la pitié, à la fierté, et d’autres encore. Erreur qui consiste à expliquer une situation par une action planifiée Appel au et dissimulée d'une ou complot plusieurs personnes en vue de nuire à une ou plusieurs autres personnes. Sophismes (entraves au dialogue) Appel au clan Double faute Caricature Faux dilemme Appel à la tradition Argument d’autorité Appel à la nouveauté Appel aux émotions Appel au stéréotype Appel à l’ignorance Appel à la popularité Fausse analogie Généralisation abusive Pente fatale Attaque personnelle Fausse causalité Appel au complot

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