Développement de l'enfant et psychologie appliquée PDF

Summary

These notes detail the different stages of child development, from prenatal to adolescence, discussing physical, psychomotor, psychosocial development, and hygiene. They cover topics such as definitions of different stages, periods, including prenatal, neonatal, and post-neonatal periods, as well as specific milestones for each stage. The document also includes discussion on factors like hygiene and developmental psychology.

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ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE DIRECTION REGIONALE DE LA SANTE A LA REGION DU CASABLANCA-SETTAT ISPITS CASABLANCA Développement de l'enfant et psychologie appliquée 1 SIHAM SABILI Enseignante Paramédicale 2...

ROYAUME DU MAROC MINISTERE DE LA SANTE DIRECTION REGIONALE DE LA SANTE A LA REGION DU CASABLANCA-SETTAT ISPITS CASABLANCA Développement de l'enfant et psychologie appliquée 1 SIHAM SABILI Enseignante Paramédicale 2  Développement somatique de l’enfant  Développement psychomoteur de l’enfant  Hygiène de vie de l’enfant  Développement psychosociologique de l’enfant 3 Définitions des concepts: Nouveau né: Désigne tout enfant depuis le premier jours de sa naissance jusqu’à son 28ème jours de vie. Nourrisson : Désigne l’enfant dont l’âge se situe entre le 29ème jour à l’âge de deux ans. Enfant: L’enfance est la période de la vie qui se situe entre la naissance et la puberté. Définition des périodes 22ème semaine périnatales et de grossesse Naissance 7 jours 28 jours un an néonatales Période intra-utérine (vie fœtale) Période intra-utérine De la 22ème semaine de grossesse jusqu’à la naissance Période périnatale : De la 22ème semaine de grossesse jusqu'à la Période périnatale fin de la 1ère semaine de vie y compris la naissance (la mortalité périnatale inclut des mort-nés de cette période) Période néonatale précoce : De la naissance à la fin de la 1ère semaine de Période néonatale vie précoce Période néonatale Période néonatale tardive : tardive Du 8ème au 28ème jour de vie Période néonatale : Période néonatale De la naissance à la fin du 28ème jour de vie Période post-néonatale : Période post- Du 28ème jour de vie à la fin de la première néonatale année de vie Période infantile : Période infantile De la naissance à la fin de la première année de vie Composantes de la mortalité fœto-infantile : Néonatale Post néonatale Mortinatalité P T 0 28 SA N 7 28 365 jrs Mortalité périnatale Infantile Mortalité foeto infantile 5 Le développement somatique 6 de l’enfant Définition: 7 Le développement somatique correspond à l'ensemble des phénomènes physiques qui contribuent à la croissance d'un enfant. Il commence dès la conception et prend fin à l'âge adulte. Il est variable en fonction de l’âge et très rapide durant les premières années de vie. Il met en jeu deux processus: ✓ La croissance ✓ La maturation 8 La croissance La maturation C’est un processus C’est un processus quantitatif qui se traduit qualitatif qui se traduit par la modification des par des modifications de valeurs des dimensions structures, de corporelles, c’est un composition et de phénomène continu fonctionnement de mesurable qui change de cellules, des tissus, des rythme, ainsi, sa vitesse organes ou du corps dans varie d’un individu à son ensemble. C’est un l’autre et ceci contribue phénomène continu. aux différences de forme et dimensions rencontrées chez l’adulte. Les différentes étapes de développement somatique: 9 C’est un phénomène complexe parmi ses étapes on retrouve: ✓ La période intra-utérine ✓ De la naissance à 2 ans ✓ De 2 à 5 ans ✓ La grande enfance ou l’âge de la scolarité ✓ La puberté ✓ La période de maturité 10 La période intra utérine: - Au cours de cette période le développement de l’œuf s’effectue de 11 façon continue de la fécondation à la naissance. Deux périodes doivent être distinguées: ❖ la période embryonnaire : elle couvre les 60 premiers jours de la vie ; ❖ la période fœtale : cette période débute vers le troisième mois où l’embryon devient fœtus. Jusqu’à la naissance ne vont se dérouler que des phénomènes de croissance et de maturation. - Ces deux périodes sont très vulnérables et toute grossesse doit être suivie régulièrement en milieu surveillé pour dépister et prévenir tout risque. 12 De la naissance à 2 ans: Le poids: 13 C’est un indicateur très sensible, il permet de vérifier le degré de l’évolution de la croissance de l’enfant, c’est un bon indicateur de l’état de santé et de nutrition de l’enfant. C’est une mesure simple , il repose essentiellement sur l’observation d’une courbe établie à partir des mesures périodiques, le chiffre de base étant toujours le poids de naissance. A la naissance, le nouveau- né pèse près de 3 200 g, mais ce poids peut varier chez des enfants normaux de 2 500 à 4 000g. Les 24 à 48 premières heures le nouveau-né perd 1/10e 14 de son poids qu’il récupérera vers le 10e jour. Puis il gagnera, approximativement : - 25 g par jour jusqu’à 3 mois, (soit 175 g par semaine) ; - 20 g par jour, de 3 à 6 mois ( soit 150 g par semaine) ; - 10 à 15 g par jour, de 6 à 12 mois (soit 100 g par semaine). Le développement du poids de l’enfant de 0 – 2 ans 15 AGE POIDS (kg) Naissance 3 à 3,5 6 mois 6à7 1 an 9 à 10 2 ans 12 à 13 ❖ On remarque que le poids de l’enfant double à 6 mois, triple à 1 an, et augmente ensuite de 2 à 3 kg tous les ans La taille: 16 - La courbe de croissance staturale reflète la vitesse de croissance d’un enfant, elle dépend de :  la taille des parents ; facteur génétique important  la nutrition ;  les maladies infectieuses ralentissent la croissance, mais elle est récupérable en quelques mois si l’enfant est bien pris en charge. - Sa progression régulière est un élément favorable. Le développement est normal si la courbe est ascendante et dans la limite des variations physiologiques Le développement de la taille de l’enfant de 0 -2 ans. 17 AGE TAILLE (CM) Naissance 50 6 mois 65 - 67 1 an 70 - 75 2 ans 85 - 87 ▪ Elle est de 50 cm à la naissance. Elle augmente de 3 cm par mois Jusqu’à 6 mois (un peu moins pour la fille). Elle augmente de 1,5 cm par mois Jusqu’à 12 mois,. ▪ Le gain statural est rapide de la naissance jusqu’à 2 ans , puis se ralentit entre 2 et 4 ans et reste assez lent jusqu’à la puberté. 18 Le périmètre crânien (PC)  La surveillance du PC vise à dépister une anomalie cérébrale. Tout rythme accéléré ou arrêt brutal de l’augmentation du PC est pathologique.  A la naissance il est de 35 cm. Son développement est rapide pendant la 1ère année, il augmente de 12 cm, ceci est en rapport avec le développement rapide du cerveau. Ainsi le périmètre crânien atteint 50 % de son développement durant la 1ère année. l’accroissement du périmètre crânien d’un enfant de 0-2 ans 19 AGE PC (cm) Naissance 35 3 mois 40 6 mois 44 9 mois 45, 5 12 mois 47, 5 2 ans 48, 5  Au cours de la 2ème année, la progression est beaucoup plus lente. A deux ans le périmètre crânien est de 49 cm chez le garçon et 48 cm chez la fille. La dentition: 20  La date d’apparition de la première dent est variable entre le 6e et 8e mois  La poussée dentaire est souvent accompagnée de quelques petits troubles généraux : ✓ Agitation, perturbation du sommeil. ✓ Légère élévation thermique. ✓ Diarrhèe ✓ Léger érythème fessier. l’éruption dentaire chez un enfant normal de 6 mois à 24 mois 21 AGE DENTS 6 mois 2 incisives 8 mois 4 incisives 10 mois 6 incisives 12 mois 8 incisives 18 mois 8 incisives + 4 prémolaires 24 mois 8 incisives + 4 prémolaires + 4 canines L’ordre d’apparition est sensiblement toujours le même : ▪ Vers 6 mois : apparition des 2 incisives médianes supérieures. ▪ Vers 8-12 mois : apparition des 2 incisives latérales inférieures. ▪ A 1 an: l’enfant a 8 dents. ▪ Vers 15-18 mois : apparition des 4 premières prémolaires. ▪ Vers 20-24 mois : apparition des 4 canines. ▪ Vers 28-30 mois : apparition des 4 dernières prémolaires. ▪ A 2 ans ½ l’enfant a 20 dents. 22 De 2 à 5 ans: 23  C’est une phase au cours de laquelle le développement extrêmement rapide se ralentit progressivement pour se stabiliser à une vitesse presque constante.  Le poids augmente d‘environ 2 à 3 kg tous les ans.  La taille augmente de 10 cm la deuxième année, puis de 5 cm chaque année.  La première dentition est complète, la deuxième dentition débutera à partir de 6 ans. Les principaux points de repère du poids, taille et 24 Périmètre crânien d’un enfant de 0-5 ans. Age Poids Taille P.C Dentition Naissance 3 à 3,5 kg 50 cm 35 cm 6 mois 6 à 7 kg 65 - 67 44 cm 2 incisives 8 mois 8 kg 500 70 cm 45 cm 4 incisives 10 mois 9 kg 72 cm 46 cm 6 incisives 12 mois 9 à 10 kg 70 – 75 cm 47,5 cm 8 incisives 18 mois 10 kg 500 80 cm 48 cm 8 incisives+4 prémolaires 24 mois 12 à 13 kg 85 – 87 cm 48,5 cm 8incisives+4prémolaires + 4 canines 3 ans 13 à 14 kg 90 – 100 cm 49,5 cm 4 ans 16 à 18 kg 100–105 cm 50,5 cm 5 ans 20 kg 110 cm 51 cm La grande enfance (âge de 25 la scolarité): 26  Elle débute vers 5 à 6 ans et se termine à 10 ou 12 ans.  C’est une période où la vitesse de croissance est presque constante, et le développement relativement lent.  Cette croissance porte surtout sur les membres, et l’apparition de la dentition définitive et sur l’établissement de relation avec le monde extérieur plus particulièrement la scolarisation. 27 La puberté:  C’est une période de transition entre l’enfance et 28 l’adolescence ;  elle est caractérisée par le développement des caractères sexuels et par une accélération de la croissance naturelle, conduisant à l’acquisition des fonctions de reproduction.  Elle débute entre 11 et 13 ans chez les filles et entre 13 et 15 ans chez les garçons.  Elle se traduit par des modifications physiologiques importantes qui sont : ✓ la poussée de la vitesse de croissance de la taille ✓ les modifications du corps, le développement des organes génitaux et l’apparition des caractères sexuels secondaires Poussée de la croissance de la taille : 29 La fille prend environ 8 cm par an. Le garçon prend environ 10 à 12 cm par an. Cette poussée qui dure environ un an se ralentit à nouveau et s’arrête vers l’âge de 16 ans à 18 ans chez la fille et l’âge de 18 à 20 ans chez le garçon. Cette poussée de croissance en taille est due essentiellement au développement du tronc. Modification du corps et développement des organes génitaux : Chez la fille: Cette période se manifeste par un élargissement du bassin, la répartition graisseuse au niveau des hanches ; le développement des seins ; l’apparition de la pilosité pubienne et la pilosité des aisselles et l’apparition des premières règles. Chez le garçon : elle se manifeste par le développement des organes génitaux, bassin étroit, élargissement des épaules, maturité de la voie, développement de la masse musculaire et l’apparition de la pilosité du visage. Chez les deux sexes, les fonctions respiratoires et circulatoires se modifient rapidement 30 La période de la maturité: 31  C’est la période qui suit immédiatement la puberté et confère à l’être humain la plénitude de ses moyens physiques et intellectuels. Le développement psychomoteur de l’enfant 32 Définition 33  Le développement psychomoteur est étroitement lié à la maturation du système nerveux, le milieu familial, culturel, exercent une nette influence sur cette évolution.  Le corps du bébé, son esprit, ses sentiments, son langage, ses mouvements, ses sens se développent selon un ordre et des étapes connues qui se déroulent selon le même processus chez la majorité des enfants. L’ensemble de ces étapes et des transformations qui les caractérisent est désigné par le terme : Développement psychomoteur Les étapes de développement psychomoteur: 34 Période néonatale Le tonus musculaire : La motricité spontanée : Les réflexes archaïques : La première année : Les acquisitions motrices Communication La sensorialité Différenciation du moi avec autrui : La deuxième année Le perfectionnement de la motricité : Le schéma corporel : L’acquisition de la propreté : La communication de l’enfant : La période de 3 à 5 ans 35 La période néonatale: a) Le tonus musculaire: L’hypertonie des membres contraste avec 36 l’hypotonie de la nuque et du tronc. : au niveau des membres inférieurs, l’angle poplité (jambe cuisse fléchie sur le bassin) est de 80°. b) La motricité spontanée : au niveau des membres on remarque des mouvements diffus, anarchiques, inadaptés, bilatéraux mais sans symétrie. Au niveau de la face on peut constater des moues de satisfaction et d’insatisfaction préfigurant le « sourire ». c) Les réflexes archaïques : Ce sont des réactions 37 d’automatisme primaire permettant d’évaluer la maturation nerveuse du nouveau né ; leur présence à la naissance puis leur disparition au cours des premiers mois sont considérés comme des critères maturatifs essentiels. On distingue : 1. Le réflexe de succion 2. Le réflexe de Grasping 3. Le réflexe de la marche automatique 4. Le réflexe des points cardinaux 5. Le réflexe de MORO ❑ Le réflexe de succion; Ce réflexe se 38 manifeste dès la naissance. Chaque fois que quelque chose vient en contact avec les lèvres du bébé il y a stimulation du mouvement de succion. ❑ Le Grasping : c’est le réflexe d’agrippement, à l’aide d’un doigt étendu, on stimule la paume de la main du nouveau-né, il s’agrippe et ceci permet alors le soulèvement de l’enfant ❑ La marche automatique : lorsqu’on 39 tient le nouveau-né debout, appuyé sur un plan dur, il ébauche le pas. ❑ Réflexe des points cardinaux: L’excitation de la commissure des lèvres détermine une rotation de la tête dans le sens de la stimulation ❑ Le réflexe de MORO : extension bilatérale des membres 40 supérieurs avec adduction des bras suivie dans un mouvement d‘embrassement d’un retour des bras sur la ligne médiane, celui-ci est déclenché, si on frappe le coussin sur lequel repose le nourrisson. Si ce réflexe persiste au-delà de 6 mois il est considéré comme pathologique 41 La première année: Au cours de la première année, le développement psychomoteur se traduit par des acquisitions motrices, une différenciation du 42 « moi » et « d’autrui » avec les éléments fondamentaux de la communication. a. Les acquisitions motrices: la station de la tête en position verticale est observée à partir du troisième mois ; la station assise avec l’aide des mains vers l’âge de 6 mois et sans soutien vers 7 – 8 mois ; la station debout est possible au début avec appui vers 8 – 9 mois puis sans soutien à partir de 10 – 11 mois. La préhension : au début, il s’agit d’une préhension au contact puis volontaire, vers7–8 mois. la préhension permise par l’acquisition de la pince pouce indexe est observée vers l’âge de 12 mois. b) La communication: 43 Le sourire : Il traduit les premières communications, il devient électif au visage humain vers l’âge de deux mois accompagné d’un gazouillis et d’une intensification du regard. Vers 5 – 6 mois il devient distinctif entre les visages familiers et étrangers. Le langage : - il progresse grâce à l’inter relation enfant- mère et enfant- entourage. - L’évolution du langage se fait de la manière suivante : Emission de sons vers un mois ; Babillage vers deux mois constitué de plusieurs vocalises (a – e) Langage à tonalité affective vers 3 – 4 mois fait de consonnes (b, p, n) Sons syllabiques vers six mois (ma, da, pa.pa) ; Entre six et huit mois les syllabes désignent un objet, vers neuf mois il réagit à de nombreux mots familiers. A 10 – 12 mois il dit papa maman et comprend une défense et arrête un geste sur ordre. Le jeu : 44 Vers trois quatre mois : l’enfant joue d’abord en se servant de son corps, il agite les jambes avec plaisir, agite les bras, gazouille, il joue à découvrir ses mains, Vers cinq six mois : il abandonne les mains comme objet de connaissance et s’en serve pour prendre les jouets sonores, colorés et prend son pied ; Vers six sept mois : il abandonne son corps pour les objets que la position assise lui permet de découvrir ; Vers huit dix mois : fait connaissance avec les objets extérieurs par la préhension des objets et leur mise à la bouche , il parvient à disposer un objet dans une boite (notion contenant – contenu), il donne un objet à la demande : première manifestation sociale, jusque là, il ne différenciait pas les objets de lui-même ; A un an : les objets sont différents de lui- même, il les jette avec plaisir pour constater l’effet, les regarde tomber et recommence C) La sensorialité: 45 La vision : Dès les premières semaines : ouverture des paupières. Vers six semaines : le nourrisson suit du regard un objet ; A trois mois il suit des yeux un objet en tournant la tête à 180° pour continuer à voir l’objet ; Vers six mois apparition de la vision binoculaire. L’audition : les premières heures, l’enfant n’entend pas ; le premier jour, la voix de sa mère le rassure ; la troisième semaine, il perçoit des bruits familiers mais n’écoute pas ; vers deux mois, on peut affirmer une perception auditive relativement fine, à la voix de sa mère l’enfant cesse tout mouvement ; troisième mois, il localise les sons, tourne la tête vivement et élève son regard dans la direction d’un son venant derrière lui ; vers 4 – 5 mois, il souri ou pleure lorsqu’on lui parle ou qu’il perçoit des sons qualifiés pour d’agréables ou d’agressifs. 46 D) La différenciation du moi avec autrui : l’enfant fixe sa main vers 3 – 4 mois ; entre six et huit mois il reconnaît le visage de sa mère, reconnaît un objet et dirige la main. La distinction du soi et du non soi est prouvée aussi par les réactions de l’enfant à cet âge devant le miroir ; vers 8 mois, il manifeste en présence d’un visage étranger des réactions négatives ; à la fin de la première année, l’enfant présente une mimique expressive traduisant son état affectif du moment. Principaux repères psychomoteurs normaux chez un enfant d’un an 47 Repères essentiels de la première année - tient sa tête à 3 mois - position assise 6 – 8 mois Motricité - marche entre 12 et 18 mois - préhension : la pince pouce index à 12 mois - sensorialité à 3 mois : poursuite oculaire parfaite, réflexe d’immobilisation au bruit est présent - fixe sa main à 3–4 mois Développement - reconnaît sa mère : 6-8 mois psychomoteur - distingue le soi et non soi à 8 mois - angoisse en présence d’un visage étranger : 6 mois - sourire électif au visage humain vers 2 mois - vers 5-6 mois : reconnaît l’étranger Communication - langage : babil à 2 mois, à 9 mois dit « papa » « maman » - le jeu 48 La deuxième année: Le développement psychomoteur au cours de la deuxième 49 année est marqué par la confirmation de la connaissance du schéma corporel. On constate alors le perfectionnement des principales fonctions motrices. a) Le perfectionnement de la motricité La marche: C’est un mouvement acquis en général au cours de la deuxième année de la vie. Il permet le déplacement du corps sur les deux pieds dans une orientation déterminée. La marche se fait souvent en trois étapes : 10 à 12 mois : l’enfant exécute quelques pas en étant soutenu ; 12 à 15 mois : la marche devient plus assurée ; A 2 ans l’enfant court et descend l’escalier. La motricité manuelle: Devient de plus en plus précise. Vers 18 mois l’enfant peut faire un tour à3 ou 4 cubes, boire seul, et se servir d’une cuillère. b) Le schéma corporel: 50 Au cours de cette deuxième année on notera : ▪ Des réactions de reconnaissance devant le miroir ; ▪ La reconnaissance des autres et de soi sur une photographie ; ▪ Ainsi que la désignation des différentes parties du corps sur une poupée et ultérieurement sur son propre corps. C) L’acquisition de la propreté: ▪ A 14 mois : un enfant normal se trémousse et touche sa culotte après s’être sali ; ▪ A 15 mois : il contrôle l’émission de ses matières et particulièrement ses mictions diurnes. ▪ A 16-18 mois : il dit « pipi » après l’avoir fait, ▪ à 18-20 mois il le signale auparavant ; ▪ A 20 mois : il est propre le jour et la nuit lorsqu’on le lève une fois ; l’acquisition de la propreté est en général réglée. D) La communication de l’enfant: 51 Le langage: ▪ Le premier mot : servant à désigner une personne, un objet, une situation apparaît entre 12 et 14 mois ; ▪ Le stade du mot « phrase » se situe entre 18 mois et deux ans. L’enfant se contente d’un seul « mot phrase » son utilisation est liée à la vie émotionnelle (désir ou peur); ▪ L’apparition du « non » : c’est vers 18 mois qu’il commence à utiliser le « non ». il s’agit d’un moment privilégié de l’évolution affective et relationnelle de l’enfant : l’enfant devient capable de s’opposer consciemment à autrui en s’identifiant à l’adulte interdicteur ; ▪ La première phrase constituée par l’opposition de deux mots, sans élément de liaison se situe entre 20 et 24 mois ; ▪ L’évolution du langage se fera ensuite vers un enrichissement du vocabulaire et l’acquisition progressive de la syntaxe. Le jeu: ▪ Le deuxième élément fondamental au cours de la deuxième année est le jeu. ▪ Au début cette activité est manipulatrice et devient animiste vers 18 mois où la poupée ou la peluche sont considérées comme compagnons de jeu par imitation. ▪ Jusqu’à trois ans, l’enfant ne sait pas jouer avec d’autres, il les ignore sauf pour prendre un objet qu’il convoite. Principaux repères psychomoteurs normaux chez un enfant de deux ans 52 Repères essentiels de la deuxième année - marche acquise Motricité - court - Monte l’escalier - fait un tour de 3-4 cubes - boit seul - se reconnaît devant le miroir Schéma corporel - désigne les quatre parties du corps - acquisition de la propreté diurne en Propreté premier - contrôle des selles puis des urines ensuite - par le langage : ▪ à 1 an dit le 1er mot ▪ à 18 mois : le mot « phrase » et communication apparition de « non » ▪ à 2 ans dit la 1ère phrase sans liaison - par le jeu 53 La période de 3 à 5 ans: C’est la période préscolaire pendant laquelle, la motricité de l’enfant se perfectionne et ses possibilités de socialisation 54 augmentent. C’est l’âge où l’enfant pose beaucoup de questions, c’est aussi l’âge de la découverte du sexe et de la différence entre homme et femme (d’où une grande curiosité pour les organes génitaux). ❖ Vers 3-4 ans, l’enfant ne sait pas encore que pour chaque effet il y a une cause : il a une pensée magique. Sa vision des choses est globale, il ne fait pas attention à certains détails : c’est ce qu’on appelle le syncrétisme (système archaïque de pensée et de perception consistant en une perception globale et confuse des différents éléments).il croit que les objets sont pourvus de mouvements et de sentiments : sa pensée est animiste. ❖ Entre 4-5 ans un phénomène important apparaît c’est le complexe d’Oedipe : le garçon pense que son père le prive de sa mère, il le déteste et souhaite sa disparition, en même temps, il l’admire. La fille éprouve le même sentiment vis avis de sa mère : complexe d’Elect, cette situation est à l’origine d’un conflit interne, qui disparaît vers la fin de la sixième année. 55 Hygiène de vie de l’enfant: Pour bien élever un nourrisson, il faut bien connaître tout ses besoins, le protéger contre ce qui peut être une menace pour lui. C’est pourquoi l’hygiène 56 du nourrisson est essentiellement prophylactique. Son hygiène, son environnement sont pour lui une source d’épanouissement. A- Sommeil : Le sommeil est un facteur important de croissance et d’équilibre. Un bébé peut dormir dans la chambre de ses parents, mais dans un petit lit qui lui est réservé ou tout simplement sur un matelas. Jusqu’à l’âge de deux mois, le bébé ne fait pas la différence entre la nuit et le jour et dort 20 heures sur 24 heures, au cours desquelles il peut se réveiller 6 à 8 fois en pleurant ou en poussant de petits cris pour réclamer la tétée. Ce n’est qu’au bout de quelques semaines que la plupart des bébés régularisent leur sommeil se réveillant toutes les 3 à 4 heures au cours de la journée et dormant toute la nuit de 9H de soir à 6H du matin. Certains par contre dorment dès la première semaine après la tétée du soir pour ne se réveiller que le matin vers 6-7H. D’autres mettent plus de temps à parvenir à ce rythme régulier. Chaque bébé détermine son rythme de veille et de sommeil auxquels il faut que la maman s’adapte avec souplesse. A chaque âge, l’enfant a besoin de dormir un nombre d’heures qui diminuent au fur et à mesure qu’il grandit comme l’indique les chiffres du tableau suivant: La durée moyenne du sommeil en fonction de l'Age 57 Age Durée du sommeil/ 24 h A la naissance 20 à 23 heures 1 mois 18 à 20 heures 4 mois 16 à 18 heures 8 mois 14 à 16 heures 1 an 13 à 15 heures 3 ans 11 heures 5 ans et plus 9 à 10 heures 58 B- La Marche: Les retards à l’apprentissage de la marche les plus fréquents peuvent avoir une cause familiale ou être liés à la maturation du système nerveux. Ces retards ne nécessitent aucun traitement, les enfants finissent par marcher spontanément. C- Les Pleurs : 59 Malgré l’occupation et toute la tendresse que porte la maman à son bébé, elle est de temps à autre irritée et parfois angoissée par ses pleurs et ses cris. La maman s’habitue rapidement à reconnaître la cause de ses pleurs lorsqu’il a faim ou soif, froid ou chaud, lorsqu’il est sale et a besoin d’être changé ou quand son sommeil approche. Mais pour d’autres pleurs, la maman n’a pas d’interprétation satisfaisante. Dans ce cas elle doit : - vérifier s’il ne s’agit pas de coliques ; - vérifier si l’enfant n’est pas irrité, n’a pas de sous vêtements ou une couche serrée. Ce n’est qu’après avoir vérifié et pallier éventuellement à ces situations et reconnu qu’il ne s’agit pas d’une poussée de dents qu’on peut attribuer les pleurs à une maladie. Dans ce cas, les pleurs sont vigoureux et accompagnés de cris plaintifs ou de gémissements, ils peuvent être accompagnés de fièvre, d’un écoulement nasal, de diarrhée ou de vomissements. Une consultation médicale s’impose dans ce cas. D- Prévention des accidents L’accident ne doit pas être considéré comme inévitable. Il est donc 60 indispensable de penser aux moyens simples et efficaces permettant d’écarter le maximum de dangers dans l’environnement immédiat du jeune enfant, surtout lorsqu’il est tout petit et inconscient du danger et qu’il a besoin de bouger et de découvrir son entourage. L’éducation : Le premier principe éducatif en matière de prévention d’accidents tant que l’enfant est incapable de prendre conscience du danger, passe par la surveillance et la vigilance de l’adulte. - Les risques encourus sont différents selon l’âge et le stade du développement de l’enfant : ✓ Entre 3 et 6 mois : l’enfant commence à saisir volontairement un objet à sa portée et le porte à la bouche. Ainsi, il risque de se blesser avec des objets dangereux, de sucer ou d’avaler des produits toxiques ✓ Entre 6 et 9 mois : l’enfant est capable de bouger, de tomber d’une certaine hauteur, de s’approcher d’un objet, d’où risque de brûlures au contact de feu ou d’un ustensile chaud posé à même le sol ; ✓ A partir de 9 à 12 mois : l’enfant est capable de se mettre debout 61 seul en s’appuyant à un meuble, puis de marcher, il est curieux de tout et porte tout à la bouche ; ✓ A partir de 2ans – 3 ans, il commence à grimper, à escalader, il explore la maison. Cette période de découverte du monde comporte beaucoup de dangers pour l’enfant, car il ne prévoit pas ce qui peut lui arriver. - Les principales causes d’accidents chez le jeune enfant sont : ▪ les brûlures au contact d’un feu ou par liquide chaud ; ▪ les chutes ; ▪ les intoxications par des médicaments, les insecticides, de l’eau de javel ; ▪ les noyades dans un bassin, un point d’eau mal protégé. Conduites à tenir devant les accidents les plus fréquents de l’enfant Type d’accidents Conseils éducatifs pour les mères Conduite à tenir -ne pas laisser le feu à même le -ne rien mettre sur la zone brûlée sol -couvrir l’enfant sans le déshabiller -ne pas poser de plats chauds ou -l’amener d’urgence à l’hôpital bouilloire chaude à la portée des -si la brûlure est par produit chimique laver à enfants grand eau froide la zone brûlée LES -placer hors de la portée les -si la brûlure est par matériel électrique couper BRULURES allumettes et briquets et les le courant ou éloigner l’élément conducteur par ranger un bâton sec. -débrancher les appareils électriques après usage -ne jamais s’éloigner d’un enfant -si l’enfant tombe sur la tête et crie placé sur une table ou un lieu immédiatement il faut le surveiller 24 à 48 H : élevé s’il perd connaissance même brièvement, s’il est -fermer les fenêtres des pièces somnolent, s’il vomit ou saigne du nez le LES CHUTES dans lesquelles se trouvent les montrer d’urgence au médecin ET enfants sans surveillance -en cas de fracture éviter de bouger le membre LES -éviter de laisser les objets déformé, amener l’enfant d’urgence à l’hôpital BLESSURES tranchants à la portée des enfants -en cas de plaie bénigne, laver au savon et -ne pas laisser l’enfant courir en couvrir la plaie : portant un verre ou une bouteille ▪ enlever les corps étranger visibles désinfecter et appliquer un pansement et renouveler tout les 2 ou 3 jours ▪ si suppuration amener au centre de santé, ▪ si plaie grave amener l’enfant à l’hôpital Type d’accidents Conseils éducatifs pour les mères Conduite à tenir INTOXICATION -ne pas laisser les médicaments à - essayer de reconnaître la nature et la qualité ET la portée des enfants du produit qui a été consommé EMPOISONNEM - placer les produits d’hygiène ENT hors de la portée des enfants - ne rien donner à boire et transporter à l’hôpital - ne pas laisser l’enfant sucer les sans oublier le produit avalé plantes - ne jamais laisser l’enfant seul - sortir l’enfant de l’eau et appeler le secours LES NOYADES dans un bain ou au bord de l’eau - ne pas laisser de bassins remplie - quand l’enfant a ingurgité de l’eau le d’eau dans les endroits où circule maintenir tête basse quelques secondes l’enfant - apprendre à l’enfant à éviter le jeu avec les objets à la bouche - si l’enfant respire, parle et tousse le laisser - ne pas laisser un bébé seul avec libérer seul son biberon calé LES - se méfier des fruits à noyau pour - si l’enfant étouffe, le placer à plat ventre, la SUFFOCATIONS les petits enfants tête basse, lui donner des tapes sur le dos pour ET - ne pas mettre dans le lit où expulser le corps étranger ASPHYXIES couche l’enfant de couverture trop grande dans laquelle il peut - en cas d’échec, il faut le conduire d’urgence à s’étouffer l’hôpital en faisant la respiration artificielle - apprendre à l’enfant à manger calmement et lentement Type d’accidents Conseils éducatifs pour les mères Conduite à tenir LE COUP DE - il faut couvrir la tête de bébé et - calmer la douleur avec un liquide adoucissant SOLEIL lui donner beaucoup à boire lors et faire boire l’enfant abondamment des fortes chaleurs - au besoin mettre un suppositoire d’aspirine - mettre l’enfant à l’abri du soleil les 2 ou 3 jours - ne pas exposer trop longtemps suivants l’enfant au soleil En cas d’insolation rafraîchir la nuque, le front avec un linge humide, allonger l’enfant à l’ombre dans un endroit aéré. - en cas de piqûre de moustique il faut calmer les démangeaisons en lavant les piqûres avec de l’eau froide vinaigrée ou salée LES PIQURES -apprendre à la mère que l’enfant - mettre un peu de pommade antihistaminique D’INSECTE peut être piqué par des - en cas de piqûre de guêpes ou abeilles enlever moustiques, des abeilles, des l’aiguille, appliquer une pommade scorpions, ces piqûres peuvent antihistaminique être dangereuses si elles ne sont - en cas de piqûre de scorpion ou de vipère, pas soignées correctement. allonger l’enfant l’empêcher de bouger et le transporter à l’hôpital - éviter de sucer la plaie ou d’utiliser un couteau - garder l’enfant assis la tête bien inclinée en - apprendre à la mère que l’enfant avant LES peut avoir un épistaxis à la suite - pincer le nez entre les doigts quelques minutes SAIGNEMENTS d’un traumatisme ou d’un - si le saignement persiste, amener l’enfant à DE NEZ grattage de nez l’hôpital - quand le saignement s’est arrêté empêcher l’enfant de se moucher Le développement 65 Psychosociologique de l’enfant Définition des concepts: 66 Développement:  C’est l’action d'évoluer, de progresser, de se complexifier au cours du temps.  C’est une suite d’événements, depuis la fécondation de l'œuf jusqu'à l'état adulte, par lesquels un humain arrive à maturité.  C’est l’acquisition des caractéristiques psychiques et des comportements complexes (éducation, communication,...) Psychosocial:  C’est la combinaison des facteurs psychologiques (pensées, comportements, connaissances) et les facteurs sociaux (milieu de vie, sexe, culture, éducation) 67 Le développement psychosocial selon ERIKSON: Selon la théorie d’Erikson, le développement psychosocial est stimulé par le besoin que ressent l’enfant de régler certains conflits pour construire son identité. Dans ce sens, chaque étape de développement psychosocial représente une crise d’identité. En solutionnant les crises, l’enfant construit progressivement un sens de qui il est. Les conflits ou crises d’identité sont surtout déclenchés par les apprentissages , les expériences et les relations sociales auxquelles il est exposé qui conduisent l’enfant vers de nouvelles perspectives , Stade Problème Age 68 1 La confiance versus la méfiance 0 à 18 mois 2 L’autonomie versus la honte et le doute 18 à 36 mois 3 L’initiative versus la culpabilité 36 à 60 mois 4 L’assiduité versus l’infériorité 6 à 12 ans 5 L’identité versus la confusion des rôles 12 à 18 ans 6 L’intimité versus l’isolement 15 à 25 ans 7 La générativité versus la stagnation 25 à 60 ans 8 L’intégrité de l’ego versus le Désespoir 50 à 75 ans Les stades du développement psychosocial selon E.ERIKSON Les stades du développement psychosocial : 69 Stade 1 - La confiance versus la méfiance (0-18mois) : Pour survivre, le nouveau-né dépend entièrement des autres. Au fur et à mesure que sa conscience s’éveille, il peut vivre des sentiments d’insécurité à cause de cette dépendance. Il est donc impératif qu’il développe un sentiment de confiance envers les personnes qui prennent soin de lui. Ces personnes sont souvent ses parents, l’enfant développera un sentiment de confiance et de sécurité. Le nouveau-né n’a aucune connaissance de la relation cause-effet. Pour l’acquérir, il doit : 1. devenir conscient des conséquences de ses actions : se demander à quelle action correspond tel résultat ; 2. savoir utiliser cette connaissance pour atteindre un but en particulier. Lorsque les parents répondent aux besoins de l’enfant avec régularité, celui- ci prend conscience des conséquences de ses actions ou, autrement dit, des relations cause-effet (je pleure et ma mère réagit en m’offrant à manger). Il développe également un sentiment de contrôle sur son monde (si je veux que ma mère m’offre à manger, je pleure). Si les parents ne répondent pas aux besoins de l’enfant avec régularité, celui-ci aura peine à développer une confiance dans les personnes qui l’entoure. Il concevra plutôt le monde comme imprévisible, menaçant et dangereux. Stade 2 – L’autonomie versus la honte et le doute (18 à 36 mois): 70 Stade influencé par le système musculaire qui se développe, la préhension et le contrôle des sphincters. L'enfant acquiert un sens nouveau du pouvoir.. Il se sent maintenant en position de confiance pour explorer son monde. L’enfant devient de plus en plus autonome, mais toujours à partir d’une relation de confiance avec ses parents À cette étape, il veut faire des choses par lui-même. Par exemple, l’enfant qui était nourri par sa mère veut maintenant tenir lui-même sa cuillère ou sa tasse. Que l’enfant réussisse ou non, si ses efforts sont soutenus et encouragés, il développera un sentiment d’autonomie. Par contre, s’il se sent critiqué, diminué ou si on le punit, l’enfant développera un sentiment de honte et un manque de confiance dans ses capacités. Stade 3 - L’initiative versus la culpabilité (36 à 60 mois ): 71 L’enfant qui a développé un sentiment d’autonomie est maintenant capable de maîtriser des habiletés plus complexes. Il est motivé et il veut entreprendre de nouvelles tâches et acquérir de nouvelles connaissances. C´est aussi le stade du Complexe d'Œdipe, il devient conscient de son sexe (fille ou garçon) et il explore activement son rôle féminin ou masculin. Il veut également influencer les autres. Il se sent prêt à établir des relations à l’extérieur de sa famille puisqu’il est de plus en plus capable de répondre à ses propres besoins. Si l’enfant est souvent critiqué ou puni parce qu’il veut accomplir des tâches par lui même, il développera un sentiment de culpabilité sur le plan de ses désirs et de ses sentiments. A partir de 3 ans, l’enfant dépasse les relations sociales au sein de la famille et fréquente d’autres enfants (surtout s’il se rend à l’école maternelle) Entre 4 et 6 ans, on observe des tentatives de collaboration avec les autres non encore réussies ou non durables. Stade 4 - L’assiduité versus l’infériorité (6-12 ans) 72 L’enfant développe très activement les connaissances et les habiletés. Cette étape coïncide avec la période de l’entrée à l’école. La maîtrise des acquis demeure la tâche principale de l’enfant. Pour développer un sentiment de maîtrise et de compétence, l’enfant doit vivre des réussites. Sinon, il développera un sentiment d’infériorité. La réussite de l’enfant dépend non seulement de ce qu’il peut faire, mais aussi de sa capacité d’intégration sociale, c’est-à-dire de sa capacité de faire partie d’un Groupe À ce stade, il est important de donner à l'enfant des tâches à son niveau qui soient signifiantes pour lui, ainsi que de lui fournir un encadrement adéquat. Sinon, il développe un sens d'infériorité et un sentiment d'être "inadéquat". Il ne faut pas ridiculiser ce qu'il fait. Vers 9 – 10 ans l’enfant atteint une maturité, il a des projets, se fixe des buts, assume des responsabilités, domine parfaitement ses émotions. 73 74 Stade 5 - L’identité versus la confusion des rôles (12-18 ans) : ERIKSON a porté beaucoup d'attention à l'adolescence. Des changements importants sont vécus à la puberté: le corps, les rôles, les sentiments pour le sexe opposé. Les attentes de l'entourage changent aussi. Tout cela crée de la confusion, la "crise normative de l'adolescence. Réactions de l'enfant face à la maladie: 75 A _ L'enfant réagit différemment selon l'âge auquel la maladie se déclare: ❖ Cas du bébé malade Le très jeune enfant atteint précocement par une maladie, se développe avec elle. Cette situation est très anxiogène pour les parents, mais paradoxalement à cet âge l’enfant peut mieux s'approprier sa maladie. Cependant dans les situations où des problèmes apparaissent dès la naissance (maladie génétique, grande prématurité…), les choses peuvent être compliquées et le début de vie du bébé peut être marqué par : - _la douleur et ses conséquences; - _la perte de confiance dans le monde extérieur, - _la perturbation des rythmes favorables à un bon développement (ex : rythme veille-sommeil…). Dans certains cas, il peut apparaître chez l’enfant des pathologies sévères du développement (éléments psychotiques…). Le soignant d’un jeune enfant doit : ► Lutter efficacement contre la douleur. ► Prendre conscience de la souffrance psychologique du bébé et de ses parents. ►Favoriser les liens parents-bébé 76 ❖ Cas de l’adolescent malade: -Une maladie à l'adolescence peut entraver des processus maturatifs propres à cette période. -L'adolescent peut « bloquer » son adolescence, ou au contraire l'accélérer, avec notamment des conduites à risque. - Quand la maladie est apparue dans l'enfance, il arrive que les parents vivent mal l'adolescence, avec l'impression que l'adolescent va « casser » tous les efforts faits durant son enfance pour le soigner. - Quand la maladie apparaît à l'adolescence, c'est comme si une cascade d’événements traumatiques apparaissait : la puberté, la maladie, l'accès à la sexualité (la maladie peut être vécue comme une punition par rapport à la sexualité) B- L'enfant réagit différemment selon le type d'attaque corporelle que la maladie lui impose: 77 La maladie attaque de façon directe le corps de l'enfant : déformations, douleurs, Les attaques corporelles peuvent être aussi iatrogènes : - Médicaments : peuvent provoquer des alopécies, des prises de poids… - Examens complémentaires : peuvent faire vivre à l'enfant une véritable dépossession corporelle (impression que son corps est un objet manipulé, dirigé par les médecins, les parents…). - Greffe : situation particulière où l'enfant vit à la fois la perte d'un organe à lui et son remplacement par un autre Plus l'attaque de l’image du corps par la maladie est visible, plus la honte peut être forte et le regard des autres difficile à vivre pour l'enfant. La modification de l'image corporelle de l'enfant touche son narcissisme (estime de soi) et entraîne : - Une souffrance psychique d'autant plus intense que le bouleversement est grand, - des réactions anxieuses, dépressives et/ou agressives. Le personnel soignant doit repérer ces réactions et veiller à ce qu’elles soient bien encadrées psychologiquement. L’enfant réagit différemment selon la nature de sa maladie: 78 ❖ Les maladies graves : plus la maladie est sévère, entraîne un handicap, un traitement à vie, ou met en jeu le pronostic vital, plus les choses peuvent être difficiles. L’enfant peut osciller entre un refus et une fuite en avant. La maladie chronique lourde est un facteur de risque pour la dépression et le suicide chez l’enfant et l’adolescent. ❖ Le type d'organe touché et les représentations qui s’y rattachent (notamment chez les parents) peuvent influencer la réaction de l'enfant. Exemples : une atteinte cérébrale fait souvent craindre la folie, le retard mental ; une atteinte cardiaque fait souvent penser à la possibilité d'une mort rapide, imminente ; une atteinte pulmonaire fait souvent vivre des phénomènes d'angoisse aigus, avec sensation d'étouffement… ❖ Les maladies à rechute : 79 lorsqu'une maladie est marquée par des phases aiguës et des phases de rémission, l'enfant peut avoir l'impression qu'à chaque nouvelle rechute tout va s'écrouler. Cela entraîne généralement des sentiments de découragement importants avec éléments dépressifs. Le personnel soignant doit connaître tous ces repères et aider l'enfant à supporter les changements que la maladie provoque en lui. ❖ Le cas particulier des maladies pouvant entraîner la mort : Le risque est que l’enfant s'isole, de peur de parler de ses craintes à sa famille ou aux soignants. Aider alors à ce que les interactions parents-enfant restent présentes, le risque principal étant que chacun s'enferme et s'isole. L'enfant est en prise à des angoisses majeures d'abandon et ses derniers moments peuvent être extrêmement difficiles. 80 MERCI DE VOTRE ATTENTION

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