Relations interpersonnelles - Cours 5: Estime de soi PDF

Relations interpersonnelles Cours 5: Estime de soi PSY2071 – Émilie Tétreault SECTION 1: COMPRENDRE L’ESTIME DE SOI QU’EST-CE QUE L’ESTIME DE SOI? Croyances d’une personne à son sujet Résultat d’une évaluation de soi-même Peut changer avec le temps, les circonstances e...

Relations interpersonnelles Cours 5: Estime de soi PSY2071 – Émilie Tétreault SECTION 1: COMPRENDRE L’ESTIME DE SOI QU’EST-CE QUE L’ESTIME DE SOI? Croyances d’une personne à son sujet Résultat d’une évaluation de soi-même Peut changer avec le temps, les circonstances et les aspects du soi envisagés  MANIFESTATIONS DE L’ESTIME DE SOI Émotions Comportements Pensées Pèse sur bien-être Se manifeste dans actions Influence ce sur quoi le (p.ex. paix d’esprit ou et relations sociales cerveau se centre (p.ex. inquiétude) (p.ex. spontanéité ou optimisme ou pessimisme, blocage) vision limitée ou plus globale) ORIGINES ET RÔLES DE L’ESTIME DE SOI Conscience réflexive unique à l’espèce humaine  Permet de réfléchir sur soi, de s’observer en train d’agir, de s’améliorer Rôle social  Se préoccuper de ce que les autres pensent et ressentent vis-à-vis soi  Permet de voir si accepté et de s’adapter si ce n’est pas le cas Source d’information permanente sur adéquation à l’environnement Outil d’autonomie psychologique  S’accorder une valeur permet de résister aux pressions et manipulations  LE RÔLE DE L’ESTIME DE SOI – IMAGE DU TABLEAU DE BORD Signaler ce qui fonctionne (ou pas) dans ‘’moteur psychique’’  Réservoirs: Niveau de remplissage des besoins fondamentaux (affection, réussite)  Voyants lumineux: Problèmes (échecs, rejets)  Style de conduite: Influence personnalité, conduite psycho-comportementale Deux grandes catégories de carburants de l’estime de soi  Signes de reconnaissance sociale (affection, amour, admiration)  Signes de performance (réussites, actions qui mènent à succès) DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI Hauteur Stabilité Harmonie Autonomie Coût Place et importance des questions liées à l’estime  DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI HAUTEUR Haute Basse S’apprécier Se dévaloriser Agir et prendre sa place Douter de soi au point d’éviter Ne pas s’effondrer face aux d’agir échecs/difficultés S’effondrer ou renoncer face aux échecs/difficultés Haute et bonne estime de soi: Discours sur soi: Peut parler positivement de soi, accepter compliments Attitude face à l’action: Peut entreprendre, persévérer, renoncer sans se sentir humilié Attentes et ambitions: Ajustées, ni trop ni trop peu  DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI STABILITÉ Réactivité aux évènements de vie Amplitude des réactions émotionnelles face aux revers et aux réussites Estime de soi stable: Rôle d’amortisseur face aux réussites, approbations, échecs ou critiques Joie ou déception, mais sans que cela bouleverse l’état entier et le fonctionnement Permet relative constance du comportement et du discours, indépendamment de l’environnement  DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI HARMONIE Investir l’estime de soi dans plusieurs domaines Estime de soi investie dans domaine limité: mène à excellence et valorisation sociale, mais vulnérabilisation si échec dans ce domaine Domaines diversifiés: Permet réparation croisée Estime de soi harmonieuse: Multiples intérêts Peu ou pas de grands écarts entre personne privée et personne publique Capacité de réparer estime dans un domaine si échec dans un autre plutôt que de tous les dénigrer en cas de difficultés dans le domaine surinvesti  DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI AUTONOMIE Estime de soi centrée sur objectifs internes vs dépendante de facteurs externes Objectifs internes confèrent plus de résistance et de solidité Estime de soi autonome: Indépendance par rapport aux pressions sociales sur ce qu’il faut avoir/faire/montrer pour être/se sentir estimé des autres Capacité de supporter les mésententes ou le rejet social  DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI Dépense d’énergie pour protéger ou promouvoir l’estime COÛT Lorsqu’élevé: stress et niveau plus faible de bien-être Estime de soi «économe» en énergie psychologique: Impact émotionnel modéré des évènements de vie mineurs, faible niveau de stress, peu de justification face à critiques/remises en question Capacité à se nourrir tranquillement des critiques et à leur manifester de l’intérêt plutôt que vouloir les éviter ou les faire taire  DIMENSIONS D’UNE BONNE ESTIME DE SOI IMPORTANCE La défense ou la promotion de l’estime occupe une place légitime et sans excès dans l’esprit et les efforts de la personne Identité définie par autre chose (en plus de) que l’estime de soi Estime de soi non surinvestie: Les blessures d’estime ne contaminent pas l’ensemble des pensées, activités ou états émotionnels Digérer les échecs sans drame Ne pas être à la recherche constante de micro-indices qui témoignent du statut de la personne BÉNÉFICES D’UNE BONNE ESTIME DE SOI Source de motivation interne: action et persévérance plus faciles Résistance aux influences sociales et protection de l’identité Effet de protection et de réparation: facilite la résilience face aux évènements de vie adverses (rapidité de réparation)  VARIATIONS DE L’ESTIME DE SOI Normal et utile d’avoir des oscillations  Nous informe de nos efforts, de notre niveau d’adaptation, d’acceptation ou de rejet social Se rapproche du pathologique si systématique  Toujours se voir positivement ou négativement Niveau d’estime bouge en fonction des nourritures que lui offre notre quotidien, principalement:  Reconnaissance sociale  Performance/sentiment d’efficacité personnelle PROFIL NO.1: BASSES ESTIMES DE SOI Convaincue d’être moins bien que les autres (tous les domaines) Aveuglement sélectif à tout ce qui est beau et bon (digne d’estime) chez elle Pas de relativisation ou distance, aucune clémence envers ses failles Comparaisons sociales qui ne favorisent pas l’adaptation (et qui sont biaisées)  PROFIL NO.1: BASSES ESTIMES DE SOI La priorité: protection de l’estime  Prudence, influence les actions  Éviter tout risque d’échec (surtout si dans contexte social)  Résultat: les valorisations sociales sont rares Au niveau relationnel: cherche à tout prix l’acceptation  Évite conflit et tout ce qui pourrait entraîner rejet (donner son avis, faire une demande)  Aliénation et sentiment de vide Renoncement, évitement et sous-positionnement par rapport à ses capacités  Dévalorisation réelle (vie objectivement moins riche)  Frustration et amertume PROFIL NO.2: HAUTES ESTIMES DE SOI FRAGILES Mêmes fragilités, mais luttent différemment contre leurs doutes  Caractéristiques surajoutées, plus flamboyantes, empilées par-dessus basse estime(faux self)  Construction d’un «super-soi», personnage social qui protège la personne sous-jacente, plus fragile  Cas de figure extrême: trouble de personnalité narcissique Efforts de maintien de la haute estime (voir prochaine diapositive)  Sert à ne pas trop douter ou devoir accepter ses limites  Ces stratégies engendrent du stress et ont un coût émotionnel élevé (usure et fragilisation) PROFIL NO.2: HAUTES ESTIMES DE SOI FRAGILES Comparaisons permanentes  Vers le haut: jalouse, dévalorise pour réduire écart  Vers le bas: méprise, inquiétude d’être ainsi soi-même Se lance dans l’action vu important besoin de gratification  Manifestations anxieuses (peur de ne pas y arriver, d’être démasqué)  Manifestations dépressives (prises de conscience brutales de la fragilité, fatigue) Forte intolérance aux échecs et difficulté globale à se remettre en question  Remet plutôt en question pertinence ou réalité du problème  PROFIL NO.1 ET PROFIL NO.2: STRATÉGIES INADAPTÉES DE PROTECTION Stratégies inadaptées (surdéfensives) de protection de l’estime de soi  Représentent problèmes d’estime, plus que compétence et statut réel  Bloquent apprentissages, évolution  Tous les efforts sont investis dans l’autodéfense SECTION 2: DÉMARCHE DE CHANGEMENT  DÉMARCHE DE CHANGEMENT – DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L’ESTIME DE SOI Comprendre l’influence du passé (souffrances et carences) et rapport à celui-ci (mode de conduite actuel et actions au quotidien) Vivre (réellement): agir, découvrir, se révéler, prendre des risques, lâcher prise, délaisser contrôle et maîtrise de son image Diminuer protection pour permettre réparation et maturation Climat de tolérance aux difficultés, cesser de se dévaloriser JUGEMENT SUR SOI ET AUTOCRITIQUE Phénomène du critique intérieur Jugements négatifs et limitants, auto-critique quasi constante Déformation de la réalité (filtre), de ce qui nous arrive (succès ou échecs) Croyance (fausse) que c’est une forme de lucidité Peut entraîner (haut niveau) dysphorie, angoisse, vulnérabilité au stress, sentiment d’impuissance LA PRATIQUE DE L’AUTOCRITIQUE UTILE Bien faire la différence entre faits et interprétation  Prises de consciences régulières, séparant l’information et l’observation (neutres) du jugement (subjectif) Se montrer prudent face aux conclusions précipitées du critique intérieur  Peut conduire à de nombreuses erreurs (p.ex. erreurs d’attribution) Reformuler différemment ses autoverbalisations  Ne plus accepter les termes radicaux et définitifs Comprendre que les changements prennent du temps  Accepter des retours ponctuels du critique intérieur dans notre univers psychique LA PRATIQUE DE L’AUTOCRITIQUE UTILE (SUITE) Se parler comme on parlerait à un.e bon.ne ami.e Stratégie/exercice qui consiste à s’inspirer de la relation amicale (empreinte d’affection et d’estime) comme modèle de la relation à soi Amener la personne à mettre en mots son discours autocritique (souvent trop sévère, critique, rigide) Demander à la personne si elle aurait dit cela à son meilleur ami, confronté à la même situation Demander à la personne de modifier le discours, selon ce qu’elle dirait à son meilleur ami  À partir des mêmes faits, le discours s’adoucit LA LUTTE AUX COMPLEXES Qu’est-ce qu’un complexe? Focalisation obsédante et constante de l’ensemble des pensées sur une partie du corps ou une dimension de la personnalité Perturbe l’estime de soi en entier, le bien-être émotionnel et le comportement social L’objet du complexe (réel ou imaginaire) Quoi éviter dans la lutte aux complexes? Obéir au complexe: renoncer à s’exposer aux regards ou jugements, fuire occasions de révéler supposé défaut Ne s’exposer qu’une fois le complexe compensé et sous contrôle LA LUTTE AUX COMPLEXES Comment lutter contre les complexes? (suite) Observer les autres  Voir comment des «défauts» semblables n’empêchent pas d’autres personnes de vivre librement  Comprendre que cette liberté est le résultat d’attitudes mentales et comportementales adaptées Lutter contre la «paranoïa du complexe»  Ne pas attribuer toutes nos difficultés/échecs (ou les regards des autres) à nos complexes Faire l’expérience de se confronter  S’exposer aux situations de honte progressivement, sans se violenter L’ACTION Le sentiment d’efficacité personnelle En lien avec besoin de l’humain de sentir que ses actes ont une influence sur son environnement  Exercer un contrôle sur aspects de sa vie quotidienne : favorise bien-être et estime de soi Important de maintenir ces comportements en périodes de doute sur soi Multiplier les actions pour banaliser la peur de l’action La rareté de l’action, et le manque d’habitude qui en découle, ont plusieurs effets négatifs  Importance des obstacles et échecs, action idéalisée, procrastination Approche thérapeutique: encourager à effectuer de petits exercices (actions) pour LE PERFECTIONNISME Peut être adaptatif si limité à un objectif précis à un moment précis  Contre-productif lorsque devient une façon de se rassurer face à la peur de l’échec ou de l’imperfection Exercices de lâcher-prise  Commencer petit sans trop de menace directe à l’estime (choses désagréables, mais tolérables)  Observer ce qui se passe vraiment Faire simple  Les personnes à bonne estime de soi ont tendance à faire plus simple  Le défi pour problématiques d’estime: faire simple, sans s’en sentir dévalorisé (mais plutôt allégé) LA RÉTROACTION La rétroaction (positive ou négative) est de l’information sur soi-même qu’on obtient de l’environnement  Permet d’ajuster sa manière de penser et d’agir en fonction de ces informations Les problèmes d’estime de soi peuvent représenter un obstacle à la bonne utilisation de la rétroaction  Recherche de rassurance ou valorisation, qui pousse à l’évitement des informations déplaisantes  Tendance à supposer que toute rétroaction est inexacte Risques de ne pas utiliser la rétroaction  L’estime de soi se nourrit uniquement de notre subjectivité, risque d’erreur, estime de soi qui se dirige exagérément vers le haut ou vers le bas UTILISATION DE LA RÉTROACTION 4 règles pour un usage optimal de la rétroaction au quotidien 1) L’écouter  La considérer comme une chance plutôt que comme une menace 2) La solliciter aussi souvent que possible  Trouver personnes de confiance qui ont assisté aux moments importants et leur poser des questions 3) Ne pas la rejeter, même si elle nous paraît inadaptée  Il est rare qu’une rétroaction soit à 100% erronée ou inutilisable 4) Éviter de punir quelqu’un de nous avoir donné son avis sur nous  Possible par ailleurs de demander plus de précision ou de douceur  André, C. (2006). Imparfaits, libres et heureux: Pratiques de l'estime de soi. Odile Jacob. André, C., & Lelord, F. (2011). L'estime de soi. Odile Jacob. Boisvert, J. M., & Beaudry, M. (2012). S'affirmer et communiquer. Éditions de l'Homme. DeVito, J. A, Chassé, G. Vezeau,C. & Prévost-Breault, A. (2019). La communication interpersonnelle, (4e ed). Pearson. RÉFÉREN Kohut, H. (1974). Le soi. Puf. CES Paradise, A. W., & Kernis, M. H. (2002). Self-esteem and psychological well- being: Implications of fragile self- esteem. Journal of social and clinical psychology, 21, 345-361.