Cours_4-_Les croyances et les comportements (modèles explicatifs).pptx
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LES CROYANCES ET LES COMPORTEMENTS TOUCHANT LA SANTÉ: MODÈLES EXPLICATIFS DE LA SANTÉ ET DE LA MALADIE EN PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ MODÈLE EN ÉTAPES MODÈLES SOCIO-COGNITIFS MODÈLE EN ÉTAPES Le modèle transthéorique ou modèle des stades de changement MODÈLE TRANSTHÉORIQUE (TTM) OU MOD...
LES CROYANCES ET LES COMPORTEMENTS TOUCHANT LA SANTÉ: MODÈLES EXPLICATIFS DE LA SANTÉ ET DE LA MALADIE EN PSYCHOLOGIE DE LA SANTÉ MODÈLE EN ÉTAPES MODÈLES SOCIO-COGNITIFS MODÈLE EN ÉTAPES Le modèle transthéorique ou modèle des stades de changement MODÈLE TRANSTHÉORIQUE (TTM) OU MODÈLE DES STADES DE CHANGEMENT (PROCHASKA, DICLEMENTE ET NORCROSS, 1983) Les cinq étapes du TTM : La précontemplation est l’étape où l’individu n’a pas l’intention d’abandonner un comportement à risque. La contemplation est l’étape où l’individu a l’intention de changer dans les six mois à venir, mais n’a pas initié le changement. S’il ne passe pas à l’action dans les délais, il demeurera à ce stade durant quelques années (deux ans en moyenne). La préparation est l’étape où l’individu a l’intention de changer de comportement dans le mois à venir. Il sait déjà quelles sont les actions qui lui faudra accomplir pour enrayer le comportement nuisible. Parfois, les individus qui ont déjà tenté sans succès de modifier un comportement se retrouvent à ce stade, prêts à recommencer. L’action est l’étape où l’individu a changé son comportement. Il y a alors risque de rechute pendant six mois. Le maintien est l’étape où l’individu continue de maintenir le comportement de santé jusqu’à ce qu’il n’y ait plus de risque de rechute. MODÈLE TRANSTHÉORIQUE (TTM) OU MODÈLE DES STADES DE CHANGEMENT (PROCHASKA, DICLEMENTE ET NORCROSS, 1983) L’utilisation du modèle transthéorique est très utile pour évaluer à quel stade se situe la motivation d’un individu à changer, afin d’utiliser ensuite une approche motivationnelle au changement qui est appropriée. Le modèle transthéorique a été appliqué à beaucoup de comportements touchant à la santé (DiClemente et coll., 1991; Cox et coll. 2003; Armitage, 2009) : Fumer; Boire de l’alcool; Exercice physique. MODÈLES SOCIO-COGNITIFS Le modèle de la croyance à la santé Le modèle de l’action raisonnée Le modèle du comportement planifié Le modèle intégratif de la prédiction comportementale MODÈLE DE LA CROYANCE À LA SANTÉ (JANZ & BECKER, 1984; ROSENSTOCK, 1974) Selon ce modèle, pour qu’une personne accomplisse un comportement recommandé pour sa santé (ex : arrêter de fumer), elle doit tout d’abord croire qu’elle est à risque d’éprouver des effets négatifs (vulnérabilité perçue) (ex : la personne fume et connaît les effets négatifs du tabac) et que ceux-ci sont sérieux (gravité perçue) (ex : cancer du poumon) dans le cas où elle ne suivrait pas ces recommandations (vulnérabilité et gravité perçues). De plus, la personne doit croire que les bénéfices reliés à ce comportement (ex : sauver de l’argent, ne pas avoir le cancer) surpassent les coûts (symptômes de sevrage) qui y sont liés (coût et bénéfices). Finalement, elle doit croire qu’elle a les capacités pour adopter ce comportement (contrôle perçu). La probabilité d’adopter le comportement est augmentée s’il y a des incitatifs à agir (rappel concernant le problème de santé possible) qui peuvent être de deux ordres (externe ex : annonce dans les médias ou interne ex : apparition de premiers symptômes). MODÈLE DE LA CROYANCE À LA SANTÉ (JANZ & BECKER, 1984; ROSENSTOCK, 1974) En utilisant les variables clés du Modèle de la croyance à la santé, il est possible d’inciter une personne à adopter un comportement de santé. Modèle de la croyance à la santé a été appliqué à plusieurs comportements touchant à la santé (Becker, 1974; Becker et Rosentock, 1984) : Régime alimentaire; Safe-sex; Vaccinations; Visites dentistes; Exercice physique. MODÈLE DE L’ACTION RAISONNÉE (FISHBEIN ET AJZEN, 1975) Le modèle de l’action raisonnée de Fishbein et Ajzen (1975) présuppose que les gens calculent de façon consciente et rationnelle les coûts et bénéfices associés à un comportement et qu’ils réfléchissent soigneusement à la façon dont les gens importants pour eux voient ce comportement. Ce modèle postule donc que la plupart des comportements sociaux sont sous le contrôle de l’individu. MODÈLE DE L’ACTION RAISONNÉE (FISHBEIN ET AJZEN, 1975) ET MODÈLE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ (AJZEN, 1987) MODÈLE DE L’ACTION RAISONNÉE (FISHBEIN ET AJZEN, 1975) Selon ce modèle, le comportement est prédit par l’intention. L’intention découle à son tour de l’attitude envers le comportement qui est déterminée par les (croyances comportementales x évaluations de la gravité des conséquences des comportements ou « expectancy value model ») et de la norme subjective qui est déterminée par les (croyances normatives x motivations à se conformer aux attentes des personnes importantes ou « expectancy value model »). - Une attitude est une évaluation globale acquise d’un objet (personne, situation ou sujet) qui influence la pensée et l’action. Les croyances comportementales sont les croyances quant aux conséquences d’un comportement. - La norme subjective reflète la perception de l’individu relativement aux pressions sociales saillantes ressenties (comme les parents, les professeurs et les amis) quant à l’exécution d’un comportement. Les croyances normatives sont les croyances que possède l’individu selon laquelle des personnes ou des groupes de personnes importants attendent un comportement donné de sa part. MODÈLE DE L’ACTION RAISONNÉE (FISHBEIN ET AJZEN, 1975) Comportement = Intention = Attitude empiriquement pondérée + Norme subjective empiriquement pondérée. Relation entre intention et comportement mesurée par corrélation. Relation entre attitude + norme subjective mesurée par régression multiple pour une population spécifique et un comportement spécifique, fournit de plus pondération empirique d’attitude et norme subjective. Attitude = Somme des (Croyances comportementales x Évaluations des conséquences des comportements). Relation entre somme des croyances comportementale et attitude mesurée par corrélation. Norme subjective « prescriptive » = Somme des (Croyances normatives « prescriptives » x Motivation à se conformer aux normes). Relation entre somme des croyances normatives et norme subjective mesurée par corrélation. Sur échelles de -3 à +3. Un individu de 12 ans peut croire (croyance comportementale) que fumer marijuana avec amis au cours du prochain mois est très probablement dommageable pour le cerveau. Il peut croire que dommage au cerveau est quelque chose de grave. Attitude très anticonsommation. Dans réalité, il y a plusieurs croyances comportementales et c’est la somme, des résultats de chacune des multiplications pour chacune des croyances comportementales anti et pro consommation, qui détermine la direction (anti ou pro) et l’intensité de l’attitude. D’autre part, il croit très probable que ses parents pensent qu’il ne devrait pas fumer de la marijuana avec amis au cours du prochain mois. Ce que pensent ses parents est très important pour lui. Norme subjective très anticonsommation. Dans réalité, il y a plusieurs croyances normatives et c’est la somme, des résultats de chacune des multiplications pour chacune des croyances normatives anti et pro consommation, qui détermine la direction (anti ou pro) et l’intensité de la norme subjective. Il n’aura donc pas du tout l’intention de fumer de la marijuana avec amis au cours du prochain mois et il ne le fera probablement pas au cours du prochain mois, car l’intention est le meilleur prédicteur du comportement. Une attitude générale est une évaluation globale qui s’applique à plusieurs situations ou objets (par exemple l’attitude religieuse et l’indice comportemental composite de prier, d’aller à la messe, de donner aux pauvres); tandis qu’une attitude spécifique est une attitude face à un comportement spécifique dans un contexte particulier à un moment donné (par exemple l’attitude face à fumer la cigarette dans les établissements publics au cours des deux prochains mois et le fait de fumer ou non la cigarette dans les établissements publics au cours des deux prochains mois) (e.g. Fishbein et Ajzen, 1977). Les échelles classiques d’attitude mesurent souvent une attitude générale qui prédira bien un comportement en général ou indice comportemental composite, mais pas un comportement spécifique; tandis qu’une attitude spécifique prédira bien un comportement spécifique dans un contexte particulier à un moment donné, mais pas un comportement général. Dans les cas, où il y a correspondance entre le niveau de mesure de l’attitude et du comportement, la corrélation entre l’attitude et le comportement est de 0,71 (Fishbein et Ajzen, 1974). PRINCIPE DE CORRESPONDANCE Le niveau de correspondance attitude-comportement doit être défini à l’aide de quatre marqueurs : une action (fumer), une cible (fumer la cigarette), une situation (dans les établissements publics) et le temps (au cours des deux prochains mois). Plus les quatre marqueurs de la mesure de l’attitude sont semblables aux marqueurs du comportement, plus la relation attitude-comportement sera solide. Il est à noter que plus le délai d’émission du comportement sera court (j’arrêterai de fumer demain comparativement à dans dix ans), plus la relation attitude-comportement sera solide. Vous pouvez avoir une attitude, mais ne pas l’exprimer, car elle viole une norme. Par exemple, vous pouvez avoir des préjugés contre les noirs, mais ne pas le dire au travail si vous avez un collègue noir, car ce n’est pas bien vu d’être raciste. À l’inverse, si votre attitude va dans le sens de la norme, vous avez plus de chance de l’exprimer. Les normes varient selon les cultures (par exemple, on ne parle pas de politique dans des pays totalitaires) et à l’intérieur d’une culture selon les groupes d’appartenance (par exemple, les policiers ne doivent pas dire qu’ils ont des problèmes émotionnels). CRITIQUES DU EXPECTANCY VALUE MODEL Selon French et Hankins (2003), les corrélations entre les mesures composites des croyances (« expectancy value model » ou croyances x évaluations) et les construits qu’elles prédisent sont statistiquement ininterprétables par manque de 0 absolu et par conséquent, le modèle croyanceévaluation ne devrait pas être utilisé. Cette même conclusion est reprise par d’autres études récentes (O’Sullivan et coll., 2008; Newton et coll., 2011). D’après Gagné et Godin (2000) en utilisant seulement les croyances, plutôt que les croyances et l’évaluation de celles-ci, on obtient des corrélations similaires et parfois même supérieures avec les construits dont elles sont à la base. MODÈLE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ (AJZEN, 1987) La plupart des comportements sociaux sont sous le contrôle de l’individu. Toutefois, ce ne sont pas tous les comportements sociaux qui sont sous le contrôle de l’individu (ce qui est la principale lacune du modèle de l’action raisonnée), par exemple quelqu’un qui veut obtenir un A en Psychologie de la santé; cela ne relève pas que de sa volonté. Cela relève aussi de son intelligence, de sa mémoire, de ses efforts et du professeur. Il y a plein d’autres exemples de ce type. Vous n’avez qu’à penser à quelqu’un qui a voulu faire quelque chose, mais n’y est pas parvenu, par exemple un obèse qui veut maigrir, ou un alcoolique qui veut arrêter de boire ou un fumeur qui veut arrêter de fumer. MODÈLE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ (AJZEN, 1987) Ajzen crée un nouveau modèle dérivé du Modèle de l’Action raisonnée où il ajoute la composante du contrôle comportemental. Le contrôle comportemental est l’évaluation de la personne dans ses capacités à émettre le comportement. Cette nouvelle composante a un effet sur l’intention comportementale (lorsque la personne pense avoir le contrôle, mais ne l’a pas) ou un effet direct sur le comportement (lorsque le contrôle est réel). Le contrôle comportemental découle de la perception du contrôle: croyances sur la présence de barrières ou d’éléments facilitateurs multipliées par la force perçue de ces éléments. MODÈLE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ (AJZEN, 1987) Par exemple, vous décidiez d’arrêter de fumer demain. Perception du contrôle: Vous apprenez dans la journée qu’un de vos proches est décédé et vous croyez alors que vous vivez actuellement une situation stressante (présence de barrière) x Vous croyez que ce stress est fort (force perçue du stress). Contrôle comportemental: Vous ne vous sentez pas capable d’arrêter de fumer demain. MODÈLE DU COMPORTEMENT PLANIFIÉ (AJZEN, 1987) Modèle comportement planifié appliqué à variété de comportements touchant la santé: Usage préservatif, don de sang, don d’organes, etc. (Godin et coll., 2007, 2008); Tabagisme (Higgins et Conner, 2003); Exercice physique durant grossesse (Hausenblas et Downs, 2004); Marche (Scott et coll., 2007); Prise de risque au volant (Desrichard et coll., 2007). MODÈLE INTÉGRATIF DE LA PRÉDICTION COMPORTEMENTALE (FISHBEIN ET YZER, 2003) Dans modèle du comportement planifié, contrôle comportemental cause comportement ou intention, ce qui est une lacune de ce modèle. Solution: Fishbein et Yzer (2003) ont créé un nouveau modèle, le modèle intégratif de la prédiction du comportement. Remplace le contrôle comportemental par l’autoefficacité (évaluation de la capacité à émettre le comportement). L’auto-efficacité découle des croyances d’efficacité (évaluation de la facilité à émettre le comportement). Ajoute les habiletés de l’individu. Ajoute contraintes environnementales qui répond aux critiques des modèles socio-cognitifs (manque facteurs environnementaux). MODÈLE INTÉGRATIF DE LA PRÉDICTION COMPORTEMENTALE (FISHBEIN ET YZER, 2003) MODÈLE INTÉGRATIF DE LA PRÉDICTION COMPORTEMENTALE (FISHBEIN ET YZER, 2003) Comme l’indique le titre de l’article de Fishbein et Yzer (2003): « Using Theory to Design Effective Health Behavior Interventions », le modèle intégratif de la prédiction comportementale est tout particulièrement utile pour des interventions sur des comportements touchant la santé. ADAPTATION DANS UN BUT DE PRÉVENTION UNIVERSELLE DES TOXICOMANIES CHEZ ADOLESCENTS (VAUGEOIS, GERMAIN ET CUNHA RÊGO, 2008) AVANTAGES DE L’ADAPTATION DU MODÈLE INTÉGRATIF EN PRÉVENTION En accord avec Gagné et Godin (2000), répond aux critiques du expectancy value model en utilisant que les croyances et non pas les croyances et les évaluations de celles-ci. Répond aux critiques des modèles socio-cognitifs en traitant des croyances normatives descriptives (croyances par rapport aux comportements habituels des autres) plutôt que seulement des croyances normatives prescriptives. Est adapté à la prévention universelle en éliminant les habiletés (ex. trop timide pour refuser du cannabis) et les contraintes environnementales (ex. père fume du pot à la maison) sur lesquelles on ne peut intervenir en prévention.