Cognitif cours prof PDF 2023

Vers l’autonomie cognitive COURS ENSV1400 - 2023 PORTEUR : BENOÎT MOULIN Intentions du cours Livre de référence consultés : * Berger, K.S. (2012).Psychologie du développement. Bruxelles : de Boeck *. Bouchard, C. (2019). Le développement global de l’enfant de 0 à 6 ans en contextes...

Vers l’autonomie cognitive COURS ENSV1400 - 2023 PORTEUR : BENOÎT MOULIN Intentions du cours Livre de référence consultés : * Berger, K.S. (2012).Psychologie du développement. Bruxelles : de Boeck *. Bouchard, C. (2019). Le développement global de l’enfant de 0 à 6 ans en contextes éducatifs. Québec : Presses de l’Université du Québec * Bouchard, C. (2022). Le développement global de l’enfant de 6 à 12 ans en contextes éducatifs. Québec : Presses de l’Université du Québec Olano, M. (2020). L’intelligence de Jean Piaget aux neurosciences, Sciences humaines 2020 - n°321 (pp 60-65) PLAN A. La théorie du développement des structures cognitives 1. Principes 2. Quelques définitions 3. Les périodes, stades… de l’intelligence 3.1. La période sensori-motrice (0 à 2 ans) 3.2. La période pré-opératoire (2 à 6 ans) 3.3. La période opératoire concrète (6 à 12 ans) 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) A. La théorie du développement des structures cognitives Théorie de Jean Piaget Chaque fois que l’on enseigne quelque chose à un enfant, nous l’empêchons de découvrir. De plus, lorsqu’un enfant découvre quelque chose par lui- même, il la garde avec lui toute sa vie (Jean Piaget, 1896-1980) A. La théorie du développement des structures cognitives Théorie de Jean Piaget 1. Principes L’apprenant a besoin de comprendre ses nouvelles expériences et, pour y arriver, il va les confronter à ses conceptions existantes. Le processus d’équilibration Exemple : le concept table (K. Berger, p.39) Schème initial : Planche avec 4 pieds Déséquilibre : il est en présence d’une table à 3 pieds Assimilation : intégrer qu’une table peut avoir comme caractéristique 3 pieds Accommodation : nouveau schème : planche avec 3 ou 4 pieds. A. La théorie du développement des structures cognitives 2. Quelques définitions : Théorie de Jean Piaget Assimilation : Processus d’intégration d’éléments par lequel l’apprenant incorpore de nouvelles, caractéristiques, expériences… à des structures existantes. Accommodation : Processus de modification d’un schème afin d’intégrer une nouvelle information. Schème : Structure cognitive interne qui permet à l’apprenant d’aborder la réalité, de l’intégrer dans son vécu, de connaître le monde… Ils sont de l’ordre sensori-moteur (actions) et mentaux (intériorisés) Notre rôle en tant qu’enseignant va être de les mener vers ces phases de déséquilibration et d’équilibration des schèmes existants. A. La théorie du développement des structures cognitives Théorie de Jean Piaget Mettons en pratique en visualisant cet extrait vidéo (Roger Beckmans, L’école de la vie, 2012) Par groupe : 1) identifier ces concepts d’assimilation, d’accommodation, d’équilibre/déséquilibre et de schème. 2) Sur base de ces concepts, essayez-vous à définir l’intelligence Extrait vidéo A. La théorie du développement des structures cognitives 2. Quelques définitions : Théorie de Jean Piaget Intelligence : Selon Le Larousse : Aptitude d'un être humain à s'adapter à une situation, à choisir des moyens d'action en fonction des circonstances : Ce travail réclame un minimum d'intelligence. Selon J. Piaget : un processus d'adaptation résultant d'un équilibre entre les actions de l'organisme sur le milieu (assimilation) et celles du milieu sur l'organisme (accommodation). Selon Gardner : la “capacité à résoudre des problèmes ou à élaborer des produits qui soient précieux dans une culture ou plus”. Théorie des intelligences multiples (linguistique, logico-mathématique, l’intelligence spatiale, intra-personnelle, interpersonnelle, corporelle- kinesthésique, musicale, naturaliste) A. La théorie du développement des structures cognitives Théorie de Jean Piaget 3. Les périodes, stades… de l’intelligence Piaget va définir 4 grandes périodes : 3.1 La période sensori-motrice (0 à 2 ans) 3.2 La période préopératoire (2 à 6 ans) 3.3 La période opératoire concrète (6 à 12 ans) 3.4 La période des opérations formelles (12 ans…) A. La théorie du développement des structures cognitives 3.1. La période sensori-motrice (0 à 2 ans) Théorie de Jean Piaget L’enfant construit ses connaissances par les actions qu’il exerce. Il va manipuler pour expérimenter, percevoir et apprendre : cubes, livres avec textures, portiques… La notion d’intelligence est centrée sur lien entre perception et action. A la fin de la cette période, on observe que l’enfant : - n’est pas encore dans l’action symbolique, réflexive et contemplative - sait reconnaître son corps (stade du miroir, différence avec les autres) - peut se faire une représentation mentale des objets, des événements et établir une relation de causalité - a établi la permanence de l’objet (extrait ci-après tableau 4.3 – K., Berger p.119) (Principe de conservation) A. La théorie du développement des structures cognitives Théorie de Jean Piaget (extrait : tableau 4.3 – K., Berger p.119) A. La théorie du développement des structures cognitives Théorie de Jean Piaget 3.2. La période pré-opératoire (2 à 6 ans) PLAN 3.2.1 La représentation symbolique 3.2.2 La pensée pré-opératoire et ses limites 3.2.3 Le principe de conservation et la logique A. La théorie du développement des structures cognitives 3.2. La période pré-opératoire (2 à 6 ans) Théorie de Jean Piaget 3.2.1 La représentation symbolique En préscolaire, l’enfant va petit à petit développer des stratégies pour atteindre des objectifs. La confrontation avec les autres, la maîtrise du langage, la compréhension des émotions, le développement de la mémoire… vont le pousser dans la compréhension du monde qui l’entoure. Mais L’enfant a un mode de pensée intuitif et subjectif. Il a sa propre vision du monde. Il est imaginatif. La pensée préopératoire se caractérise par le développement de la représentation symbolique. A. La théorie du développement des structures cognitives La représentation symbolique : Théorie de Jean Piaget - Représentation intérieure d’objets, d’évènements ou de personnes absents au moyen de mots, de dessins, d’action. - Complexification de ses symboles qui vont lui permettre d’arriver à la manipulation mentale (exemple : apprentissage de la lecture). Quatre exemples : 1) Le mot : symbole important lié au langage : nom d’une personne, action à réaliser… 2) L’imitation : reproduire un événement du quotidien qu’il a vécu : téléphoner, touiller dans un récipient comme maman, se brosser les cheveux avec un bâton… A. La théorie du développement des structures cognitives 3) Le jeu symbolique : combiner des actions et les reproduire Théorie de Jean Piaget La dînette - création d’une série d’action qu’il gère à sa manière (scénario, personnages et objets choisis) - lui permet d’assigner à un objet la fonction d’un autre objet (la chaise devient un cheval…) - lui permet de résoudre certains conflits affectifs vécus avec l’entourage A. La théorie du développement des structures cognitives 4) Le dessin : représentation de ses perceptions du monde Théorie de Jean Piaget extérieur, de lui-même en évolution en fonction de ses habiletés motrices, en dessin… Exemple du test du bonhomme : Sources : https://www.mercimontessori.com/2015/01/dessin-les-differents-stades.html A. La théorie du développement des structures cognitives 3.2.2 La pensée pré-opératoire et ses limites Théorie de Jean Piaget 1) La pensée intuitive : affirmer sans démontrer ! Il pense avec ses perceptions (plus long, plus grand…) 2) La centration : axer son analyse sur un seul aspect pertinent d’une situation (plus grand = plus vieux, chats et tigres (sauvages) ne font pas partie de la même famille…) 3) Le raisonnement transductif : les choses sont toujours ce qu’elles semblent être Il établit un lien de causalité artificiel et superficiel (Je vais aux toilettes, j’éteins la TV pour ne pas perdre la suite… Si je mange toujours du riz comme mon ami Chang, je vais devenir chinois…). 4) La contradiction : affirmer une chose et son contraire. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.2.2 La pensée opératoire et ses limites Théorie de Jean Piaget 5) L’irréversibilité : inverser une transformation peut rétablir la condition initiale (exemple de la boule/boudin en plasticine) 6) L’égocentrisme intellectuel : concevoir le monde selon son propre point de vue, incapacité de prendre conscience de ce que voit les autres. (cache-cache : si je cache ma tête, les autres ne me voient pas… Puisque je ne vois pas !) On retrouve l’artificialisme (tout est fabriqué par l’homme), la causalité morale (les navires flottent parce qu’ils sont gentils), le finalisme (les nuages servent à amener la nuit), l’animisme (projection de soi sur les objets : la table est méchante car elle m’a cogné…) A. La théorie du développement des structures cognitives 3.2.3 Le principe de conservation et la logique Théorie de Jean Piaget Certaines propriétés de l’objet ne changent pas lorsqu’on ne modifie que la forme ou la disposition de ces objets A savoir : L’enfant atteint des limites basées sur la centration et l’irréversibilité. Piaget a sous-estimé l’aptitude conceptuelle des jeunes enfants. La transition avec la période opératoire se ferait plutôt. Extraits Vidéo : La conservation des longueurs : https://youtu.be/VPb8B9vKnZU?t=23 La conservation des liquides : https://youtu.be/dk_zpvRl_r4?t=6 A. La théorie du développement des structures cognitives 3.2.3 Le principe de conservation et la logique Théorie de Jean Piaget (extrait : tableau 7.1 – K., Berger p.204) A. La théorie du développement des structures cognitives 3.3. La période opératoire concrète (6 à 12 ans) Théorie de Jean Piaget Les enfants vont réfléchir de manière moins intuitive, plus analytique, rationnelle et vont tenir des discours sur l’entourage et eux-mêmes (décentration) Ils vont être capables de penser logiquement pour résoudre des problèmes concrets. A classer en ciblant les données essentielles, en étant flexibles. Exemple 1 : La chenille se transforme en papillon. Pourquoi ? 4 ans : « La chenille avait peut-être envie de se transformer en un beau papillon » 9 ans : « Est-ce que la température est liée au besoin de tisser un cocon ? » Exemple 2 : 2 vidéos sur le concept de soi (Sources : http://developpement.ccdmd.qc.ca/search) A. La théorie du développement des structures cognitives 3.3. La période opératoire concrète (6 à 12 ans) Théorie de Jean Piaget A. La théorie du développement des structures cognitives 3.3. La période opératoire concrète (6 à 12 ans) Théorie de Jean Piaget 3.3.1 Les opérations concrètes simples (niveau 1) L’enfant va maîtriser la réversibilité (addition et soustraction, multiplication et division) et des structures opératoires vont apparaître. Le principe de conservation : en lien avec le principe de réversibilité, la précision et l’objectivité du raisonnement. - vers 7 ans : les quantités, les longueurs, les surfaces - vers 7-8 ans : les liquides - vers 8-9 ans : du poids, des verticales et horizontales - vers 11-12 ans : les volumes dans l’espace A. La théorie du développement des structures cognitives 3.3. La période opératoire concrète (6 à 12 ans) Théorie de Jean Piaget 3.3.1 Les opérations concrètes simples (niveau 1) Le principe de décentration : l’enfant commence à comprendre les transformations du monde qui l’entoure. Exemple : j’ajoute 2 jetons à une série de 7 et j’en enlève deux autres. C’est toujours une série de 7 jetons. * Le concept de classification : les objets peuvent être classés, inclus, ordonnés… selon des critères, des règles logiques, des hiérarchies rigoureuses. Exemple : maman fait partie des mesdames alors que vers 3 ans Maman, c’est maman et pas madame. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.3. La période opératoire concrète (6 à 12 ans) Théorie de Jean Piaget 3.3.2 Les opérations concrètes complexes spatio-temporelles (niveau 2) C’est vers la fin des opérations concrètes que s’achèvent la construction de l’espace. Exemples : observation des droites, parallèles, des angles…, La construction de la ligne du temps…  A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget L’adolescence = mélange d’égo, de logique et d’émotions qui vont tour à tour se submerger. La mémoire, les connaissances, la métacognition (jeu de la pensée, Flavell 1992) l’attention sélective (réaliser un devoir avec la musique à fond)… se développent. Leur capacité à relier, combiner, comprendre… des concepts est exponentielle ! Tous ne feront pas les mêmes progrès (énorme variabilité) Extrait vidéo : Les pouvoirs extraordinaires de notre cerveau, France 2, 2014 Extrait vidéo A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.1 Raisonnement hypothétique - déductif - - de plus en plus de liens entre ce que le jeune connaît et ce qu’il vient d’ apprendre. - - augmentation des capacités de base au niveau langage, mémorisation, vocabulaire - - il se met à construire des théories et à vouloir les vérifier (fin du concret, perspectives de théories, d’idées) - - abstraction : être dans le possible et se détacher de la réalité « La réalité devient secondaire à la possibilité » (Inhelder et Piaget, 1958) - A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.1. Raisonnement hypothétique - déductif On constate : - une propension à la discussion et à l’argumentation - une distanciation de leurs convictions (Modèle identitaire de Marcia) - une remise en question des croyances - une logique dans la contradiction - Ce raisonnement va lui permettre de se construire et d’avoir une vision du monde sous différents points de vue A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget EXEMPLE 1 : Le syllogisme Forme de raisonnement qui porte sur des propositions conformes ou non à la réalité - Si les éléphants sont plus gros que les chiens - Et si les chiens sont plus gros que les souris - Alors les éléphants sont plus gros que les souris. - Si les souris sont plus grosses que les chiens - Et si les chiens sont plus gros que les éléphants - Alors les souris sont plus grosses que les éléphants A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget EXEMPLE 2 : La négociation La demande : Ado : Je suis invité ce week-end, donc je sors ce week-end Parent : Non, tu es déjà trop sorti ces derniers temps La négociation démarre : L’adolescent ne parle plus en termes de permission ou d’obligation mais en termes de promesse. Ado : Si j’ai fini mes devoirs, je sortirai samedi soir. Mais si je n’ai pas fini alors je ne sortirai pas. Détournement de la question initiale par une nouvelle variable importante aux yeux des parents: les devoirs scolaires ! A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget EXEMPLE 2 : La négociation...suite … Parent : Évidemment ! Mais là n’est pas la question ! Ado : Et si je sors samedi soir, bien sûr que je ne sortirai pas vendredi ! Parent : Évidemment ! Ado : Bon, d’accord, je ne sors pas samedi soir pour me consacrer à mes devoirs mais je sors vendredi Parent : Ok, d’accord ! A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget EXEMPLE 3 : Modèle identitaire de Marcia (1966) A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.1 Raisonnement hypothétique-déductif Il va lui permettre : - d’analyser des phénomènes courants sous l’angle abstrait (l’amour, le sens de la vie, la justice …) - de développer leurs propres valeurs, de critiquer l’état des choses - d’analyser un concept en le formulant sous-forme d’équation, en analysant les bactéries, en étudiant des tableaux de combinaison de variables… A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.2 Raisonnement inductif et raisonnement – déductif Le chat : Petit mammifère familier à poil doux, aux yeux oblongs et brillants, à oreilles triangulaires, aux griffes rétractiles. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.2 Raisonnement inductif et raisonnement – déductif Définitions (K, Berger p.310) Raisonnement inductif : Raisonnement qui consiste à tirer une conclusion générale à partir d’une ou plusieurs expériences précises ou de faits. Moins avancé sur le plan cognitif que le raisonnement déductif, il est présent particulièrement entre 7 et 12 ans; Raisonnement déductif : Raisonnement qui consiste à tirer une conclusion spécifique à parti d’idées générales. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.3 Raisonnements intuitif et analytique - Le raisonnement hypothétique- déductif devient possible à l’adolescence mais ne semble pas constitué une nouvelle structure universelle (critique du modèle de J. Piaget) - Il semblerait que les adolescents peuvent effectuer certaines opérations formelles en fonction des situations proposées. - Les adolescents peuvent suivre leurs impulsions plutôt que de faire preuve de logique. - Deux modes de pensées vont agir en parallèle, se confronter ou se compléter. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.3 Raisonnements intuitif et analytique Définitions (K, Berger p.314) Pensée intuitive : Pensée qui surgit d’une émotion ou d’une intuition, et qui est dépourvue d’une explication rationnelle. Les expériences vécues, les postulats culturels, familiaux… et les impulsions sont des précurseurs de la pensée intuitive. Pensée analytique : Pensée qui découle de l’analyse, comme le classement systématique des avantages et des inconvénients, des risques et des conséquences, des possibilités et des faits. La pensée analytique repose sur la logique et la rationalité; elle fait appel à la pensée formelle. Exemple : le service à la cuiller de Michael Chang à Roland Garros le 5 juin 1989 Extrait vidéo A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.4 L’égocentrisme intellectuel Durant la puberté, les pensées de l’adolescent sont centrées sur lui-même (introspection) : opinion des autres, analyse de ses sentiments, imaginer son avenir… Egocentrisme intellectuel : la tendance à se centrer exclusivement sur soi, à croire que ses pensées, sentiments et expériences sont uniques et à s’attribuer une importance exagérée dans le domaine social (Elkind, 1984) Contrairement au jeune enfant, l’adolescent à une théorie de l’esprit bien développée et à tendance à prendre ses hypothèses pour des réalités. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.4 L’égocentrisme intellectuel On constate que les adolescents : - ont tendance à présumer des opinions d’autrui à leur sujet - se considèrent comme unique - sont à la fois vulnérables (confiance en soi, autocritique impitoyable) et insolents Ce « mal-être » influe sur le développement de leurs capacités cognitives. En tant qu’enseignant ou parent nous sommes bien souvent démunis face à leurs réactions. A. La théorie du développement des structures cognitives 3.4. La période des opérations formelles (12 ans …) Théorie de Jean Piaget 3.4.4 L’égocentrisme intellectuel Quelques conséquences : - l’illusion d’invincibilité : se croire à l’abri des dangers et prendre des risques - la fabulation personnelle : se croire promis à un destin exceptionnel - l’auditoire imaginaire : à force d’imaginer les réactions des autres, penser que ceux-ci s’intéressent à vous (la honte : le bouton sur le nez) PLAN B. La théorie du contexte socio-culturel Principes 1. L’enfant apprenti 2. La participation guidée 3. La Zone Proximale de Développement (ZPD) 4. L’étayage B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky Nous deviendrons nous-mêmes au travers des autres. L’instituteur doit jouer le rôle de facilitateur, pas de fournisseur de contenu. L’interaction sociale, c’est l’origine et le moteur de l’apprentissage. (Lev Semenovich Vygotsky,1896-1934) B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky Principe : Il va souligner le fait que les enfants ne sont pas toujours égocentriques. Il met en avant la dimension sociale de la pensée de l’enfant. Quatre concepts vont illustrer sa théorie : 1. L’enfant apprenti 2. La participation guidée 3. La Zone Proximale de Développement (ZPD) 4. L’étayage B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky 1. L’enfant apprenti : - L’enfant = un apprenti de la pensée - Les enfants sont curieux, observateurs, questionneurs auprès de leur entourage (= guide) - Ces guides les mettent au défi, les aident, les stimulent… grâce à leurs connaissances et expériences. Ils donneront des directives explicites ou serviront de modèle. B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky 2. La participation guidée: - L’enfant est questionneurs et va engager son entourage dans sa recherche de connaissances. - Dans toutes les cultures, ces guides vont lui permettre d’acquérir des connaissances, des habiletés et de le faire participer à l’acquisition de ses connaissances. - Il va pouvoir acquérir des habiletés pratiques, sociales et intellectuelles. - Ce processus d’apprentissage peut-être bénéfique aussi pour le guide B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky 2. La participation guidée: quelques exemples B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky 3. La zone proximale de développement : Définition : l’écart entre le niveau réel de développement des habiletés d’une personne et celui qu’elle pourrait atteindre avec un guide. Le guide : - évaluation des aptitudes et du potentiel de l’apprenti - éviter l’ennui et l’échec - favorise la tendance à l’autonomie B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky 3. La zone proximale de développement : Schéma : (K. Berger, p.41) B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky 4. L’étayage : Définition : technique pédagogique permettant de structurer adéquatement la participation d’un enfant aux situations d’apprentissage (facilité l’acquisition) - L’enfant est-il réceptif ? Concentré ? - L’enfant est-il capable de résoudre cette situation ? - L’enfant est-il toujours motivé ? Techniques : reformuler les énoncés des enfants, poser des questions, favoriser l’interactivité… B. La théorie du contexte socio-culturel Théorie de Lev Vigotsky Mettons en pratique en visualisant cet extrait vidéo (Roger Beckmans, L’école de la vie, 2012) Par groupe, identifier ces 4 phases : 1. L’enfant apprenti 2. La participation guidée + techniques utilisées par le guide 3. La Zone Proximale de Développement (ZPD) 4. L’étayage