Les Stéréotypes - CM7
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Le document présente une analyse des stéréotypes, en particulier leurs définitions, contenus (nationalités, genres) et leurs effets. Il aborde différentes études pour approfondir le sujet.
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15.11.2024 - CM7 Les stéréotypes 1/ Éléments de définition et caractéristiques A. Qu’est-ce qu’un stéréotype ? Introduction du terme de stéréotype dans les sciences sociales avec le journaliste américain Walter Lippman (1922) : « des images dans nos têtes, simplificatric...
15.11.2024 - CM7 Les stéréotypes 1/ Éléments de définition et caractéristiques A. Qu’est-ce qu’un stéréotype ? Introduction du terme de stéréotype dans les sciences sociales avec le journaliste américain Walter Lippman (1922) : « des images dans nos têtes, simplificatrices, relativement rigides et pas toujours de bonnes qualité et de qualité médiocre, par lesquelles nous chercherions à situer autrui ou des groupes d’individus » (Girandola, Demarque et Lo Monaco, 2019). Il existe de multiples définitions des stéréotypes mais on peut les définir tels que : « un ensemble de croyances partagées à propos des caractéristiques personnelles, généralement des traits de personnalité mais aussi des comportements propres à un groupe ». Les stéréotypes sont à distingués des préjugés et des discriminations. Préjugé : « Attitude de l’individu comportant une dimension évaluative, souvent négative, à l’égard de types de personnes ou de groupes, en fonction de sa propre appartenance sociale » (Fischer, 1987). Ici, on est plus sur l’attitude, le rapport. Contrairement aux stéréotypes, le préjugé à une valeur négative. Alors que pour les stéréotypes, on pourrait penser que certains sont positifs et d’autres négatifs. Discrimination : lorsqu’une attitude à l’agréé d’une personne ou d’un groupe social se transforme en comportement (positif ou négatif). On est sur la dimension comportementale, les actes, les pratiques. On n’est plus uniquement sur les pensées. Il n’y a pas forcément de lien direct entre les stéréotypes et la discrimination (ce n’est pas parce que l’on a des préjugés que l’on va forcément avoir un comportement discriminatoire). B. Le contenu des stéréotypes —> les études princeps : les stéréotypes nationaux Certains chercheurs se sont intéressés au contenu et et à la structure des stéréotypes. Recherche princeps (Katz & Braly, 1933) : stéréotypes nationaux Lors de cette étude, ils ont utilisé la méthode de la liste de traits de personnalité - adjective check list. Ils ont pris 2 groupes d’étudiants : Groupe 1 : devait indiquer les adjectifs qui correspondraient selon eux à 10 nationalités. À partir de cette liste, ils vont retenir 84 adjectifs. 1 Groupe 2 : devait déterminer sur la base des 84 adjectifs, quels serait les 5 adjectifs qui caractérisent le mieux ces groupes nationaux. Les chercheurs veulent savoir si il y a une existence de croyances partagées sur des groupes nationaux. Résultats : les auteurs ont observé un consensus fort au niveau de certaines des réponses obtenues : Les Afro-Américains sont superstitieux (84%) et paresseux (75%). Les allemands ont un esprit scientifique (78%). Les juifs sont futés (79%). Les italiens sont des artistes (53%) et des personnes impulsives (44%). Les japonais sont intelligents (45%). Cette expérience est une méthode dite classique. Il y a une limite de désirabilité sociable. Il existe d’autres mesures des stéréotypes : Mesures classiques : quels sont les éléments de connaissances associés à un stéréotype et présents en mémoire ? - La méthode de la liste de traits. Mesures d’accessibilité : déterminer si des connaissances présentes en mémoire sont activées par la présentation d’une catégorie sociale ou d’un membre de cette catégorie. - Mesures implicites comportementales. - Le Test d’Associations Implicites (IAT, Greenwald, McGhee, Schwartz, 1998). Mesures indirectes et implicites : évaluer les préjugés par des voies détournées. —> les études princeps : quel est le contenu des stéréotypes de genre ? Expérience de Rosenkrantz, 1968 Ils se sont demandés dans quelle mesure les stéréotypes de genre et la valeur sociale qui leur est associée influencent le concept de soi des hommes et des femmes ? On a fait passer un questionnaire de stéréotypes : liste de 122 items présentée de façon bipolaire (pas du tout / très). On demande aux participants d’imaginer qu’il rencontre une personne pour la 1ère fois et la seule chose qu’ils savent en avance est le genre. On leur demande ensuite d’indiquer avec la liste d’items dans quelle mesure ils s’attendent à ce que chaque item caractérise l’adulte 1- homme / 2- femme. Ensuite, ils utilisent la liste pour s’identifier eux-mêmes. Résultats : on observe une forte adhésion aux stéréotypes de genre par les étudiants hommes et femmes (distinctions claires et franches). 2 Les hommes sont présentés comme : agressif, indépendant, non émotif, objectif, dominant, actif, compétitif, logique … Les femmes sont présentées comme : douce, sincère, consciente de sentiment des autres, besoin de sécurité, goût pour l’art et la littérature … Les caractéristiques et les comportements stéréotypiques associés aux hommes sont jugés plus socialement désirables que ceux associés aux femmes. De plus, les participants utilisent eux-mêmes ces traits pour se définir. —> les professionnels de santé sont-ils « immunisés » contre les stéréotypes ? Les professionnels de santé sont aussi traversés par des biais implicites (préjugés et stéréotypes). Ils montrent le même niveau de biais implicites (préjugés et stéréotypes implicites) que la population générale. Des analyses corrélationnelles indiquent que ces biais semblent influencer les diagnostiques, les recommandations de traitement ou encore le nombre de questions posées au patient. Ces biais implicites pouvaient concerner l’appartenance ethnique des individus, leur genre, leur statut socio- économique, leur âge ou encore leur poids. —> le modèle du contenu du stéréotype (SCM) Un modèle s’intéresse à la structure du stéréotype : est-ce qu’il existe une structure commune aux stéréotypes ? C’est le Stereotype Content Model (SCM) de Fiske et al, 2002 ; Cuddy et al, 2009). Ils distinguent 4 grands types de stéréotypes : Stéréotypes admiratifs. Stéréotypes méprisants. Stéréotypes paternalistes. Stéréotypes envieux. Pour en arriver là, ils partent de l’idée que l’ensemble des stéréotypes serait structurer autour de 2 dimensions : la chaleur et la compétence. Quand on rencontre des personnes, on cherche à les situer socialement et pour se faire on va les évaluer sur un certains nombre de dimension : Dimension chaleur : quelles sont intentions autrui à mon égard ? Dimension compétence : ma perception de la capacité d’autrui à réaliser ses intentions. Deux variables permettent de prédire la perception de la chaleur et de la compétence d’un groupe : Le statut du groupe (compétence). Sa compétitivité (chaleur). 3 Ainsi, la chaleur est déterminée par le degré avec lequel l’exo-groupe est perçu comme étant en compétition avec l’endogroupe. Plus la perception de compétition avec l’exo-groupe est forte, plus ce dernier sera perçu comme peu chaleureux et peu sociable. À l’inverse, plus la perception de compétition avec l’exo-groupe est faible, plus ce dernier sera perçu comme chaleureux et sociable. Autrement dit, c’est l’idée de se sentir plus ou moins menacé. La compétence dépend du statut (perçu) plus ou moins élevé de l’exogroupe dans la société (en termes de ressources supposées sur les plans économiques, d’éducation, l’influence politique…). Plus le statut de l’exogroupe est perçu comme bas, plus ce dernier sera perçu comme peu compétent. À l’inverse, plus le statut de l’exogroupe est perçu comme haut, plus ce dernier sera perçu comme compétent. Le croisement des dimensions chaleureux x compétence donnent lieu à des préjugés de différentes natures. Stéréotypes admiratifs : compétence forte + chaleur forte. Stéréotypes méprisants : compétence faible + chaleur faible. Stéréotypes paternalistes : compétence faible + chaleur forte. Stéréotypes envieux : compétence forte + chaleur faible. Focus : les stéréotypes, des croyances pouvant être « positives ». Le mythe de la minorité modèle : invisibilisation des discriminations envers les personnes d’origine asiatique. En France, les personnes d’origine asiatique seraient bien intégrées, travailleuses, dociles et auraient un comportement exemplaire. Ces stéréotypes qualifiés de « positifs », constituent la base du « mythe de la minorité modèle » aux nombreuses répercussions négatives. Ce mythe créé une pression supplémentaire sur la réussite des personnes qui y sont confrontées, ce qui va être une source de stress, d’anxiété et de perte de confiance en soi. Ce mythe participe à l’invisibilisation et la banalisation des expériences de racisme et de discrimination dont sont victimes les personnes perçues comme d’origine asiatique. Ces discriminations et ce racisme sont présents tout au long de leur parcours de vie : à l’école, au moment des études, sur les réseaux sociaux, dans l’espace public, au travail etc… Ce phénomène a été exacerbé et rendu particulièrement visible au moment de la pandémie de Covid-19 où l’on est passé de la « minorité modèle » au « péril jaune ». Pourtant, le Défenseur des droits reste très peu saisi par les personnes victimes de ces discriminations. C’est une autre répercussion de ce mythe : il empêche les victimes de verbaliser et de dénoncer les traitements qu’elles subissent. Mesdames de Grand Corps Malade : du sexisme bienveillant. Le texte est tout d’abord traversé par une glorification de la « gente féminine ». Cette glorification repose sur une certaine façon de définir, d’envisager et de caractériser les femmes : Systématiquement définies à partir du rapport qu’elles entretiennent aux hommes. Cette glorification repose sur la valorisation de certains rôles sociaux. Une glorification reposant sur une caractérisation des femmes ancrées dans des stéréotypes de genre. 4 2/ Pourquoi les stéréotypes ? A. L’origine et l’explication des stéréotypes On a 3 grands niveaux d’analyse pour comprendre les stéréotypes. Dans chacun de ces niveaux, on retrouve des théories : Intra-individuel : fonction cognitive. - Du côté de la personnalité : la théorie de la personnalité autoritaire (Adorno, 1950). - Du côté du fonctionnement cognitif : calorisation sociale, assimilation, contraste. Inter-groupe : fonction identitaire. - La théorie des conflits réels (Sherif, 1960). - La théorie de l’identité sociale (Tajfel et Turner, 1979 ; 1986). Idéologique : fonction justificatrices. - Théorie de la dominance sociale (Sidanius et Pratto, 1999). - Théorie de la justification du système (Jost et Banaji, 1994). B. Stéréotype et fonctionnement cognitif des individus —> un processus de base : la catégorisation sociale Il existe plusieurs processus à l’origine des stéréotypes. Le plus important d’entre eux est la catégorisation sociale. Catégorisation : activité mentale qui consiste à regrouper dans une même classe différents objets ou stimuli de notre environnement partageant des propriétés (ou attributs) similaires (Smith & Medin, 1981). La catégorisation modifie la perception selon deux processus : Biais d’assimilation : exagérer les similarités entre les membres d’une catégorie (exemple : les asiatiques se ressemblent tous). On appelle cela l’homogénéité intra-catégorie. Biais de contraste : percevoir les différences entre les membres de catégories différentes comme plus importantes qu’elles ne le sont réellement. On appelle cela l’hétérogénéité inter-catégorie. Autrement dit, nous sommes très différents les une des autres au sein de notre groupe de référence, alors que eux sont tous pareils : biais d'hétérogénéité de l’endogroupe et biais d’homogénéité de l’exo-groupe. —> fonctions cognitives des stéréotypes Les stéréotypes seraient liés à des capacités sociales limitées dans un environnement complexe. Ainsi, ils servent à simplifier et réduire la complexité des données de l’environnement. En tant que catégories ou schémas de pensée, les stéréotypes permettent de rassembler et de traiter une forte quantité d’informations de manière caricaturale et d’appréhender plus facilement la réalité sociale. 5 —> critiques d’une approche cognitive des stéréotypes Cette approche ne prend pas en compte le contexte social et les fonctions sociales. Les stéréotypes peuvent être appréhendés comme des modalités normales, banales de fonctionnement d’une pensée sociale. Une interprétation du réel socialement ancrée et culturellement située (histoire des rapports intergroupes). D’autres fonctions des stéréotypes : d’explication, identitaire, de justification. - « Ainsi, les stéréotypes sont plus qu’un contenu évaluatif attribué à un groupe de personnes, ils comprennent aussi et surtout le « pourquoi », l’explication du fait que ces personnes se ressemblent et l’explication de leurs ressemblances (Yzerbyt et Schadron, 1999). Des modalités normales de fonctionnement d’une pensée sociale. Derrière ces explications, on retrouve l’image de « l’avare cognitif ». « Plutôt que de parler d’erreur, ne peut-on pas y voir des modalités « normales » de fonctionnement d’une pensée sociale ayant pour effet de contrôler de produire et de reproduire les comportements interpersonnels. Si les processus psychologiques ont pour fonction de mettre de « l’ordre » dans l’environnement, une conception plus « socio- cognitive », nous permet d’intégrer une évidence oubliée par ce type de théoriciens : l’organisation des personnes, de leurs relations dépend également à la nécessité de mettre de « l’ordre » dans la structure sociale, dans ses règles d’organisation et remplit donc une fonction dans la constitution et le maintien du pouvoir social. » Paicheler, 2011. —> les fonctions justificatrices des stéréotypes Jost et Banaji, 1994 Justification de soi (ego-justification) : les stéréotypes permettent de justifier une attitude, une position et/ou un comportement personnel que l’on adopte envers les autres. Justification du groupe (group-justification) : les stéréotypes servent à justifier les attitudes, les positions, le statut ou les actions réalisées par l’endogroupe à l’égard de l’exo-groupe. Les fonctions des stéréotypes dans ces conceptions sont pensées comme des fonctions motivationnelles et reposent sur l’idée d’un mécanisme adaptatif. L’attribution de traits spécifiques ne proviendrait pas de motivations individuelles mais résulterait de l’intégration d’information dans un environnement idéologique. Justification de système (system-justification) : les stéréotypes contribuent à préserver l’organisation sociale existante et à justifier le maintien de l’idéologie, des inégalités, des hiérarchies sociales, de la division des rôles sociaux, de la distribution des richesses, des droits … (même lorsque ceux-ci sont injustes ou que les individus en soient victimes). 6 3/ Les effets des stéréotypes Les attentes liées aux stéréotypes ne font pas qu’orienter le jugement et le comportement de lui qui les a mais ces attentes peuvent également se traduire en actes chez la personne qui fait l’objet de ces attentes. Ils peuvent donc impacter nos propres performances. A. Influence sur le jugement et l’interprétation des situations Expérience d’Allport & Postman (1947) Décrire une image qui présente un homme blanc armé d’un rasoir face à un homme noir : sous forme de téléphone arabe : communication avec relais. L’arme change de main à la fin de l’histoire, c’est l’homme noir qui est présenté comme agressant : illustration de la façon dont les stéréotypes vont influencer le jugement. L’incertitude (situation ambigüe) est un facteur qui favorise le recours aux stéréotypes. B. Influence sur les explications mobilisées par les individus Les individus tendent à réaliser des inférences concernant les événements qui marquent leur quotidien. Ces attributions (internes ou externes) peuvent être guidées par des stéréotypes. Expérience de Deaux et Emswiller (1974) Évaluation de performances d’hommes et de femmes pour des tâches masculines ou féminines. Une réussite équivalente était expliquée au travers de : La compétence pour les hommes. La chance pour les femmes. C. Influence sur les performances : la menace du stéréotype Expérience de Steele & Aronson (1995) L’étude est basée sur le stéréotype (USA) : les afro-américains sont moins intelligents que les blancs. Ils ont fait passer une même épreuve de 27 items à des étudiants noirs et blancs présentée avec un habillage différent : Dans la condition diagnostique : on présente le test comme révélateur des capacités intellectuelles (lecture/ raisonnement verbal). Dans la condition non diagnostique (on ne met pas l’intelligence en jeu) : on présente le test comme un exercice de résolution de problèmes verbaux. 7 Résultats : dans la situation diagnostique les sujets noirs, conscients du stéréotype qui leur est associé, savent qu’ils risquent de confirmer le stéréotype s’ils échouent. Cette situation va créer de l’anxiété et réduire les performances. Steele & Aronson ont appelé ce phénomène la menace du stéréotype. Expérience de Huguet & Régner (2007, 2009) : les femmes sont-elles vraiment moins bonnes en mathématiques ? On donne un exercice de géométrie dans l’espace à une classe de collégiens : les garçons obtiennent de meilleurs résultats que les filles. On présente le même exercice comme un exercice de dessin ou de mémoire : les résultats des filles seront, cette fois, supérieurs à ceux des garçons. Pourquoi ? Parce que les filles, en plus de faire l’exercice, doivent, dans le premier cas, gérer un obstacle : le stéréotype, activé par la nature de l’exercice. On annonce aux élèves : « c’est un exercice de géométrie dans l’espace ; il n’y a pas de différences de résultats attendues entre les filles et les garçons ». On remarque qu’il y aura in fine qu’un faible écart de performance. Au contraire, si on prévient les élèves qu’il y aura des différences en faveur des garçons, les filles obtiendront des résultats inférieurs. Les garçons « surperformeront » (effet positif du stéréotype). La différence de « performance » peut être l’expression d’une inégalité construite socialement et non d’une inégalité « réelle ». D. Influence sur les comportements : la discrimination Expérience de Kalin & Rayo (1978) 200 étudiants jouent le rôle de DRH d’une société. Ils sont 4 postes à pourvoir : préposé au nettoyage, ouvrier sur une chaîne de montage, mécanicien et contremaître. 8 On leur présente des extraits d’entretien d’embauche de 30 secondes (profil similaire en termes d’âge, état civil, diplôme et expérience professionnelle). On fait varier l’origine ethnique des candidats (6 accents : local, italien, grec, slovaque, portugais ou ouest africain). Résultats : les candidats locaux sont jugés plus aptes et recrutés prioritairement pour des postes qualifiés. Les candidats étrangers sont recrutés pour les postes les moins élevés hiérarchiquement. Expérience de Word, Zanna et Cooper (1974) Des participants blancs doivent interviewer dans le cadre d’entretiens d’embauche des candidats noirs ou blancs. Filmés à leur insu, les participants se tenaient à plus grande distance des interviewés noirs que des blancs et réalisaient avec ces derniers des entretiens 25% plus courts. 4/ Vers des pistes de réduction A. L’hypothèse du contact intergroupe On retrouve l’hypothèse de contact (Allport, 1954). Présupposé : les interactions répétées entre les membres de différents groupes pourraient diminuer les tensions et les préjugés intergroupes, du fait d’une meilleure connaissance mutuelle. Les quatre caractéristiques identifiées par Allport pour que le contact ait un effet positif : L’égalité de statut entre les membres des deux groupes lors des interactions. La coopération (poursuite d’un objectif commun). Le soutien institutionnel et social (le contexte socio-politique doit être favorable). Le potentiel de connaissance (ou qualité du contact) : les contacts doivent être assez fréquents, de longue durée et entraîner une certaine proximité entre les membres des deux groupes. Une méta-analyse de Pettigrew & Tropp (2006) sur plus de 500 études montre que les stéréotypes sont plus faibles envers les groupes de contact. Critique : « impasse de cette hypothèse sur le fait que l’hostilité entre les groupes s’insère dans l’histoire de leurs rapports, qu’elle se forge dans une durée qui n’est pas nécessairement celle de l’individu, et qu’elle a un caractère collectif plutôt qu’individuel (Stephan, 1987). Elle fait l’impasse également sur le fait que les inégalités de statut ont une inscription structurelle et macrosociale qu’il n’est pas facile d’altérer sans prendre des mesures qui soient, elles- mêmes, de cet ordre. » (Ibanez, 1999). 9 B. Information, éducation Présupposé : « la méconnaissance ou l’ignorance est à l’origine des stéréotypes et des préjugés. » (Légal et Delouvée, 2015). Actions : informer, éduquer. Effet : exemple des programmes d’interventions visant « la réconciliation interraciale aux états-unis : efficacité relativement faible de ce type de programme. 10