Psychologie Cognitive 2 - Apprentissage - CM diaporama PDF

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Ce diaporama de cours de psychologie cognitive traite de l'apprentissage, y compris l'apprentissage par expérience directe. Il explore des concepts tels que l'habituation et la sensibilisation, ainsi que des exemples de recherche.

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UFR PSYCHOLOGIE, SCIENCES SOCIALES, SCIENCES DE L’EDUCATION UE - 9 E.C.1 : Psychologie Cognitive 2 N1 2024-2025 Cedric Bouquet Laboratoire de Psychologie Cognitive et Sociale (LAPSCO) UMR CNRS 6024 Introdu...

UFR PSYCHOLOGIE, SCIENCES SOCIALES, SCIENCES DE L’EDUCATION UE - 9 E.C.1 : Psychologie Cognitive 2 N1 2024-2025 Cedric Bouquet Laboratoire de Psychologie Cognitive et Sociale (LAPSCO) UMR CNRS 6024 Introduction Bref historique des approches théoriques de l’apprentissage Apprentissage par expérience directe Apprentissage social Sous réserve : Questions/mythes autours de mémoire et apprentissage 1. Habituation et sensibilisation 2. Apprentissage associatif 3. Insight 4. Association vs. compréhension de règles 5. Apprentissage implicite vs. explicite  Description et propriétés  Applications de l’habituation Habituation et sensibilisation sont les deux formes les plus basiques d’apprentissage Principe : la présentation répétée d’un stimulus va modifier la force de la réponse déclenchée par ce stimulus. Habituation : réduction de la force de la réponse à un stimulus suite à des présentations répétées de ce stimulus. Exemple Comment exclure qu’il ne s’agit pas d’un effet de la fatigue ? -> paradigme d’habituation/déshabituation La présentation d’un nouveau stimulus peut supprimer l’habituation. 3 phases Habituation au stimulus X Déshabituation (nouveau stimulus Y) Si retour au niveau initial de réponse Présentation du stimulus X (avant habituation) alors l’effet n’est pas lié à la fatigue Epstein et al., 1992 Participants : 24 femmes à jeun depuis 4h. Administration répétée d’un jus de citron sur la langue Mesure de la quantité de salive (avec coton) 2 min entre chaque essai. 2 groupes : expérimental vs. contrôle Groupe expérimental Essais 1-10 : citron Essai 11 : chocolat amer (-> pas salivation) Essai 12 : citron Contrôle : Essais 1-12 : citron Epstein et al., 1992 Participants : 24 femmes à jeun depuis 4h. Administration répétée d’un jus de citron sur la langue Mesure de la quantité de salive (avec coton) 2 min entre chaque essai. 2 groupes : expérimental vs. contrôle Groupe expérimental Essais 1-10 : citron Essai 11 : chocolat amer (-> pas salivation) Essai 12 : citron Contrôle : Essais 1-12 : citron Remarque : l’habituation est un déterminant important de la prise de nourriture (Epstein et al., 2009) Typiquement, lors de la prise d’une nourriture : présentations répétées de stimuli olfactifs, gustatifs, et visuels. => habituation Présenter des aliments variés augmente la quantité de nourriture consommée (Wisniewki et al., 1992 ; Temple et al., 2008). Remarque : l’effet d’habituation est à la base du paradigme d’habituation dans l’étude du bébé Exemple : Baillargeon & Graber (1987) Est-ce que les enfants des enfants de 5.5 mois se représentent un objet caché et ses propriétés physiques ? Paradigme d’habituation avec stimuli visuels Mesure des temps de regard vers l’évènement Exemple : Baillargeon & Graber (1987) Est-ce que les enfants des enfants de 5.5 mois se représentent un objet caché et ses propriétés physiques ? Paradigme d’habituation avec stimuli visuels Mesure des temps de regard vers l’évènement L’habituation présente une certaine spécificité au contexte Après habituation à un stimulus dans un certain contexte, l’effet d’habituation peut disparaitre dans un contexte différent. Comment ceci peut être mis en évidence ? Phase d’habituation Habituation à un stimulus X dans un contexte 1 Phase de test Présentation du stimulus X dans un contexte 2 ou le contexte 1 L’étude s’intéresse à l’habituation à un stimulus saillant qui apparait soudainement (induit typiquement une capture attentionnelle) Exemple pour comprendre Tâche : Vous allez devoir détecter le plus vite possible un trait blanc pour décider s’il est orienté à droite ou gauche. Dans ce type de tâche, on peut perturber la performance par l’ajout d’un distracteur Si on mesure les TR, on constatera que les TR sont plus longs pour les essais où un distracteur est présent vs. absent L’étude s’intéresse à l’habituation à un stimulus saillant qui apparait soudainement (induit typiquement une capture attentionnelle) Deux expériences avec design identique : Jour 1 Habituation à un distracteur dans une tâche d’attention visuelle Jour 2 Tâche réalisée dans le même contexte ou contexte différent Expérience 1. Jour 1 : 5 blocs de 100 essais VD = TR quand distracteur présent – TR quand distracteur absent Contexte = fond d’écran : paysage ou usine Jour 2 – Phase de test 100 essais Changement de contexte ou non (= fond écran identique ou non à celui du jour 1) La moitié des participants change de contexte et l’autre ne change pas VI : - Présence ou non d’un distracteur - Changement de contexte ou non Expérience 2. Contexte Jour 1 Contexte Jour 2 Le stimulus d’habituation est associé à d’autres stimuli présents dans le contexte d’habituation. On s’habitue au stimulus associé à son contexte. Sensibilisation : augmentation de la force de la réponse à un stimulus suite à des présentations répétées de ce stimulus. Après une période d’absence de présentation du stimulus, ces effets d’habituation et de sensibilisation tendent à disparaître. Les effets dépendent de l’intensité et de la fréquence du stimulus -> mise en place et disparition plus ou moins rapide Sensibilisation moins spécifique du stimulus (généralisation aux stimuli proches) que l’habituation. Pourquoi habituation dans certains cas et sensibilisation dans d’autres ? Intensité du stimulus Faible intensité -> habituation (ex. clignotement d’un néon) Forte intensité -> sensibilisation (ex. cris) Intensité moyenne -> sensibilisation puis habituation (ex. bruits clavier) Signification adaptative du stimulus Ex. : bruit de trains vs. bruit d’une guêpe Odeur : positive vs. négative Habituation et sensibilisation sont présentes chez de nombreuses espèces, même des organismes très simples (aplysie, ver de terre) Avantage adaptatif : Rendre sensible à certains stimuli pertinents, et moins sensible à des stimuli non-pertinents. La thérapie comportementale par exposition : une application thérapeutique de l’effet d’habituation Phobies touchent environ 7% de la population (Wardenaar et al., 2017) Phobies les plus répandues : insectes, souris, serpents, hauteurs, transports en commun Phobie spécifique : Peur persistante, intense et irraisonnée déclenchée par la présence ou l’anticipation de la confrontation avec un objet ou une situation spécifique Ex. hauteurs, avion, animaux, avoir une injection, sang. Le sujet reconnait le caractère excessif de la peur Thérapie comportementale par exposition utilisée dans le traitement des phobies spécifiques S’appuie sur l’effet d’habituation Principes généraux : Exposition graduée à l’objet/situation = Commence avec des formes atténuées du stimulus Mise en place de séances longues et fréquentes pour permettre l’habituation Par Exemple, pour une personne souffrant d’une phobie des oiseaux : Séance 1 : exposition à un oiseau en plastique Séance 2 : exposition à une plume d’oiseau à distance Séance 3 : toucher la plume d’oiseau A domicile : avoir une plume d’oiseau sur soi Séance 4 : toucher un oiseau en cage À domicile : regarder des photos d’oiseau Séance 5. Aller dans des lieux publics avec des oiseaux À domicile : avoir un oiseau en cage et le toucher Diapositive suivante = un exemple de la prise en charge d’une patiente, décrite par un psychothérapeute (Cottraux, 2001). Cet exemple est cependant un peu en décalage avec les principes évoqués avant. En effet, ici il y a peu de séances (mais elles sont assez longues) et la graduation est assez faible (on va vite vers une exposition directe à l’objet phobique). Mais cet exemple donne quand même une idée de ce que peut être ce genre d’approche thérapeutique basée sur l’habituation. Exemple (Cottraux, 2001) : Patiente A. (25 ans) avec phobie des chats Séance 1 (2h15) : - Approche progressive d’un chat dans une cage à l’intérieur d’une pièce - Chat en liberté à l’extérieur observé à travers une vitre - Chat en liberté et patiente dans la même pièce, en présence du thérapeute Séance 2 (1h10) : - Idem séance 1 Séance 3 : - Exposition à 13 chats Nous reviendrons sur les mécanismes des phobies et l’approche thérapeutique de celles-ci.

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