Infections Virales Orales HHV/HPV (PDF)

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Ce document médical aborde les manifestations orales des infections virales, notamment les virus HHV et HPV. Il décrit les différents types de virus, leurs caractéristiques, ainsi que les traitements potentiels. Le texte comprend des informations détaillées sur les différentes phases des infections.

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MANIFESTATONS ORALES DES INFECTIONS VIRALES : HHV / HPV Dr C. Kichenbrand Maître de Conférences des Universités-Praticien Hospitalier Département de Chirurgie Orale Plan 1. Human Herpes Virus 2. HHV 3 : Varicelle Zona Virus 3. HHV 4 : Epstein Barr Virus 4. HHV 5 : CMV 5. HHV 6/...

MANIFESTATONS ORALES DES INFECTIONS VIRALES : HHV / HPV Dr C. Kichenbrand Maître de Conférences des Universités-Praticien Hospitalier Département de Chirurgie Orale Plan 1. Human Herpes Virus 2. HHV 3 : Varicelle Zona Virus 3. HHV 4 : Epstein Barr Virus 4. HHV 5 : CMV 5. HHV 6/ HHV7/ HHV8 6. Human Papilloma Virus Objectifs pédagogiques Savoir reconnaitre leurs Connaître les manifestations différents virus orales de la famille des Herpesviridae et le papillomavirus humain (HPV) 1. HHV : les herpesviridae Déroulement de l’infection par les herpesviridae Racines grecque « herpein » : « ramper » et latine « serpere » : « s’étendre en rampant » Caractéristique commune : la latence à vie Chups.jussieu.fr 1.1 HHV 1 et 2 HHV 1 et 2 : quoi ? Virus à ADN herpesviridae, HHV1 touche plutôt la région oro-faciale et HHV2 la région ano-génitale Extrêmement contagieux : simple contact muqueux, auto-inoculation Contage, primo-infection, puis latence à vie dans les ganglions sensitifs sacrés et trigéminal (Gasser) Réactivations avec présence de lésions ou excrétion asymptomatique Possibles complications (herpès oculaire= kératite hepétique), Kaposi- Juliusberg, érythème polymorphe, encéphalite herpétique...) HHV 1 et 2 : primo-infection Incubation : 2 à 14 jours Symptomatique dans 1 tiers des cas avec fièvre, AEG, douleur ++ Kuffer et al Adénopathies, parfois langue sabburale Gingivostomatite qui début souvent par une gingivite érythémateuse aigue puis gingivostomatite vésiculeuse et rapidement érosive, confluentes CAT : ACICLOVIR 200mg X5/jour, 10 jours + antalgiques + anesthésiques topiques (xylocaine visqueuse) + bdb antiseptiques Attention à la déshydratation chez l’enfant, AEG Hospitalisation et voie IV chez l’immunodéprimé HHV : récurrences Kuffer et al Et…la réactivation herpétique après un geste opératoire (H. Herry et al, MBCB, 2014) Traitement : VALACICLOVIR 2 fois 2 grammes espacés de 12h Préventif si >6 récurrences par an (VALACICLOVIR 500mg/jour) Herpes : formes chroniques Se méfier si herpes cutanéomuqueux extensif (nez..), chronique (>1mois), résistant au traitement classique Est souvent le reflet de l’immunodépression, VIH : primo- infection ou critère de SIDA (1) Cellulites (labiales ++) Herpes : surinfections sur récurrences (1) Classification of HIV-OL, 1993, WHO Collaborating center on oral manifestation of the immunodeficiency Virus 1.2. HHV 3 : Varicelle et Zona Virus (VZV) HHV3 : Varicelle “Chicken-pox” Primo-infection du VZV Enfance +++ Contagieux +++ Lésions cutanées prurigineuses Stomatite érythémateuse, vésicules de petites tailles puis ulcérations aphtoides, douloureuses ou non Latence du VZV = ganglions sensitifs des nerfs craniens (V, VII, IX…) et rachidiens Traitement symptomatique ou aciclovir IV si forme compliquée HHV3 : Zona Récurrence du VZV, immunodéprimés ++ Réactivations : suit une ou plusieurs branches nerveuses DOULEURS, hyperesthésies Unilatéral ! Vésicules puis ulcérations Cutané : érythème, vésicules puis croûtes à J7 Complications : algies post zostériennes (gabapentine), ostéite, paralysie faciale Traitement : valaciclovir, 2 grammes/jours pendant 7 jours ou IV immundéprimé Kuffer et al 1.3. HHV 4 : Ebstein Barr Virus HHV4 : Ebstein Barr Virus Virus à ADN, hesperviridae Tropisme pour les cellules de l’oropharynx (kératinocytes), latence dans les lymphocytes B Transmission salivaire +++ « maladie du baiser », virus excrété dans la salive (sexuelle exceptionnelle) Primo infection : mononucléose infectieuse Leucoplasie orale chevelue Lymphomes B EBV-induits EBV : primo-infection 90% de la population adulte sérologie EBV + Enfance : plutôt asymptomatique Adultes : 50 % de formes symptomatiques (fièvre, malaise, asthénie, AEG) Erythème de l’oropharynx/inflammation, angine pseudomembraneuse, pétéchies palatines, respecte la luette Polyadénopathies, syndrome biologique mononucléosique CAT : Traitement symptomatique, CI amoxicilline (exanthème maculopapuleux) Confirmation ? Sérologies (MNI Test (ac hétérophiles)) Ou sérologie EBV (Ac VCA IgM, VCA IgG (+ = infection récente, neg : ancienne Ac EBNA Ig G (neg infection récente, + infection ancienne) Ou prélévement : PCR EBV (génome viral) R. Laporte EBV : leucoplasie orale chevelue Anc. Leucoplasie villeuse Patient VIH++ Plus rarement autre immunodéprimé (transplanté) Lésions kératosiques verticales blanc-grisâtre Bords de langue Uni ou bilatéral ++ Asymptomatique Abstention thérapeutique, disparition sous traitement anti-viral du VIH (trétinoine) Kuffer et al, Kreuter et al Cancers ou hémopathies EBV-associés Carcinomes du nasopharynx (cavum) Lymphomes Malins Non Hodgkiniens ; lymphomes B - EBV induits Lymphome de Burkitt (afrique subtropicale ++) Immunodéprimés, 60x plus fréquents chez le patient VIH+ (1) Infection par l’EBV des LB qui prolifèrent, EBV=oncogène viral, clones anormaux Aspect de tumeur, d’ulcération ou d’abcès résistant au traitement, persistant Mime souvent une atteinte parodontale Pronostic sévère (1) Patil et al, 2010, Ind J Sex Transm Dis 1.5. HHV 5 : Cytomégalovirus HHV 5 : CytoMégaloVirus Primo-infection passe inaperçue ou état pseudo-grippal, MNI-like, adénopathies Localisation à vie dans les cellules endothéliales et monocytes/macrophages (glandes salivaires !) Transmission : présent dans toutes les sécrétions corporelles Récurrences : immunodéprimé ++, infection opportuniste Ulcération orale, géante ++, souvent unique, douloureuse Traitement : symptomatique chez l’immunocompétent, immunodéprimé : Ganciclovir IV ou foscarnet Huang, JOMOS, 2019 HHV 6 et 7 HHV 6 : cellules épithéliales, LT CD4 Présent dans toutes les HHV 7 : très proche de sécrétions, le sang l’HHV6 Récepteur CD4 LT comme le Fièvre, éruption cutanée (enfant, VIH roséole infantile), vésicules puis érosions vélaires Transmission salivaire et Quiescent dans les glandes sexuelle salivaires, excrétion salivaire Peu pathogène (Pyrisiasis intermittente Rosé de Gibert ?) Diagnostic : PCR Diagnostic : PCR Traitement symptomatique 1.6. HHV 8 HHV 8 § Cellules cibles : LB, cellules endothéliales § Asymptomatique +++ § Sarcome de Kaposi : tumeur vasculaire (infection cellules endothéliales) § Kaposi de l’immunodéprimé (transplanté), forme endémique (Afrique), Kaposi Sciencedirect.com lié au VIH § Macule érythémateuse puis violacée, infiltrée § Puis formes papuleuses, nodulaires puis tumorales avec ulcération de surface § Atteinte orale dans 50% des cas (palais +++) 2. HPV : Human Papilloma Virus Human Papilloma Virus § Environ 120 sérotypes de HPV identifiés § HPV à haut risque oncogène (16 et 18 ++) ou à bas risque oncogène (6, 11..) Transmission ? Virus à tropisme cutanéo-muqueux (kératinocytes) Transmission également par contact direct Sexuelle : HPV = la plus fréquente des IST, 80% rapproché, manu-portée, verticale mère-enfant, de la population sexuellement active (1) horizontale intra-familiale, oro-orale controversée Clairance virale Infection puis réplication dans les couches basales de l’épithélium Persistance de l’infection : lésions (1) HAS, juillet 2019 Lésions orales liées au HPV Bénignes VERRUE VULGAIRE : HPV 2,4 PAPILLOME : HPV 6, 11, 72, 73 Vermillon, muqueuse labiale, Palais, langue, muqueuse langue labiale CONDYLOME ACUMINÉ : HPV 6, HYPERPLASIE ÉPITHÉLIALE 11 Muqueuse labiale, palais, FOCALE : HPV 13,32 Muqueuse gencive, langue labiale et orale, langue Lésions orales liées au HPV : verrue vulgaire HPV à tropisme cutané : type 2 ou 4 Couleur blanchâtre, rosâtre ou grisâtre sur les lèvres Sessile, surface verruqueuse ou papillomateuse en intrabuccal Généralement taille inférieure à 1cm Généralement lésion unique Bénin CAT : éxérèse chirurgicale + examen anatomopathologique Cas R. Kuffer/D Schafer Lésions orales liées au HPV : papillome Enfants et adultes, 30-70ans ++ Langue et palais +++ Lésion unique, pédiculée, exophytique, projections papillaires, rosâtre ou rougeâtre “En doigts de gant” ou en “choux fleur” HPV 6, 11, 72, 73 ou pas de HPV retrouvé, koilocytes rares Bénin CAT : éxérèse chirurgicale + examen anatomopathologique R Kuffer / S. Lemoine Lésions orales liées au HPV : condylome acuminé HPV 6, 11 Unique ou multiples Pédiculé ou sessile (++) Coloration blanchâtre/rose Aspect en “choux fleur” Volume parfois ++ Kératinisation variable, koïlocytes IST : condylomes ano-génitaux associés ? Adulte jeune ++ CAT : éxérèse chirurgicale + examen anatomopathologique Attention au principal DD : carcinome ! R Kuffer S Muller Lésions orales liées au HPV : condylome plan et papulose bowenoïde HPV 6, 11, 31, 33, 51, voir 16, 18 Caractère endophytique de la prolifération épithéliale Rarement présence de dysplasies Macule, papule Opalin, blanchâtre Papulose bowenoïde : papule à surface micropapillaire, généralement unique, souvent présence de dysplasies intra- épithéliales Rares, peu de cas, peu documenté CAT : éxérèse chirurgicale + anatomopathologie, recherche autres localisations, dépistage partenaires R Kuffer Lésions orales : hyperplasie épithéliale focale = Maladie de Heck § HPV 13 et 32 (tropisme spécifique muqueuse buccale) § Susceptibilité génétique, plus fréquents dans certaines populations (Eskimos, Inuit du Groenland, Indiens d’amérique) et intrafamilial, (VIH+) § Enfant et adulte jeune ++, potentiel de régression spontanée avec l’âge § Lésions multiples, muqueuses labiales, juguales ++ § Papules/nodules plus pâles que la muqueuse voisine, de 1mm à 1cm, souvent confluentes, ou forme papillomateuse § CAT : biopsie, surveillance et abstention car régresse souvent spontanément, éventuellement trétinoine topique (rétinoides) Dr El Hage, Dr B. Nelson Cancers oropharyngés HPV-associés Carcinomes épidermoides oropharyngés-HPV associés : entité reconnue parmi les cancers des VADS et bien documentée, intégrée à la nouvelle classification des cancers des VADS (Union for International cancer Control TNM classification of malignant tumours 2017) A minima 35% des cancers oropharyngés (chiffres variables suivant les séries), incidence en augmentation (1,2,3) HPV 16 +++, 18, 31, 33 Cryptes amygdaliennes, base de langue + Facteurs de risque différents de ceux des carcinomes oropharyngés “classiques” Carcinomes épidermoides oraux-HPV associés : toujours source de débat dans la communauté scientifique (besoin d’études à plus forte puissance, biologie moléculaire +++) (1) Méta-analyse, 2014, Lancet Oncol, Ndiayet et al (2) Jéhannin-Ligier K et al. Incidence trends for potentially human papillomavirus-related and -unrelated head and neck cancers in France using population-based cancer registries data: 1980–2012. Int J Cancer. 1 mai 2017;140(9):2032-9. (3) Jiang et coll, 2017 : Human papillomavirus and oral squamous cell carcinoma: a review of HPV-positive oral squamous cell carcinoma and possible strategies for future. Review. Curr Probl Cancer Cancers oropharyngés HPV-associés Carcinomes épidermoides Carcinomes épidermoides HPV positifs HPV négatifs Tranche d'âge 30-59 ans 50-70 ans Facteurs de risque Sexe masculin, HSH Tabac Multipartenaires, antécédents Betel/noix d’arec de MST/IST, HIV, Alcool Pratiques sexuelles oro- génitales/oro-anales Incidence Augmente Diminue Métastases Rares mais plus de M Fréquentes ganglionnaires précoces Sites secondaires Rares Fréquents Taux de survie à 5 ans 60-90% 20-70% HPV : Vaccination Seul moyen de prévention primaire contre l’infection à HPV -Prévention des verrues génitales, lésions génitales pré-cancéreuses et cancéreuses de la vulve du pénis, du col utérin et de l’anus (HAS 2019) -Bivalent (Cervarix, types 16/18), quadrivalent (Gardasil, types 6/11/16/18) et nonavalent (Gardasil9, types 6/11/16/18/31/33/45/52/58) -Recommandé à partir de 9 ans, shéma vaccinal (remboursement) pour les jeunes filles de 11 à 14 ans (rattrapage jusqu’à 19 ans) et HSH jusqu’à 26 ans -Avis HAS 2019 favorable pour extension de la vaccination aux garçons : 2021 Couverture vaccinale < 30% en France en 2019… Rôle du chirurgien-dentiste, sureté du vaccin, polémique ? MERCI DE VOTRE ATTENTION Items référentiels HHV 1 et 2 sont responsables de primo-infections orales parfois sévères et de récurrences herpétiques Une atteinte vésiculeuse douloureuse cutanée/intra orale et unilatérale est probablement un zona (VZV) Le HPV peut s’exprimer dans la cavité orale par des lésions bégnines, malignes ou être lié à des cancers oropharyngés dits HPV- associés

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