Chapitre 4 : Introduction aux troubles neurocognitifs (TNC) PDF

Summary

Ce chapitre présente une introduction aux troubles neurocognitifs (TNC), en explorant leur terminologie, leur définition et la classification des TNC légers et majeurs. Il détaille également les principaux types d'étiologies des TNC, ainsi que les approches diagnostiques. Des informations sur les processus multidisciplinaire et les tests de dépistage cognitifs sont incluses.

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Chapitre 4 : Introduction aux troubles neurocognitifs (TNC) 1. Évolution de la terminologie Le DSM-5 (APA, 2013) a remplacé le terme "démence" par celui de troubles neurocognitifs (TNC). ○ Raisons du changement : 1. Connotation péjorative du terme "démenc...

Chapitre 4 : Introduction aux troubles neurocognitifs (TNC) 1. Évolution de la terminologie Le DSM-5 (APA, 2013) a remplacé le terme "démence" par celui de troubles neurocognitifs (TNC). ○ Raisons du changement : 1. Connotation péjorative du terme "démence". 2. Définition antérieure trop centrée sur les troubles de la mémoire. Introduction d'une nouvelle catégorie : TNC légers (Mild Cognitive Impairment - MCI). ○ But : diagnostiquer précocement les affections pour une prise en charge optimisée (ex. : gestion des facteurs de risque vasculaires). ○ Controverses : risque de faux positifs et de surmédicalisation des patients présentant des plaintes mnésiques. 2. Définition des TNC Les TNC se caractérisent par un déclin cognitif par rapport aux capacités antérieures, touchant un ou plusieurs domaines cognitifs. ○ Ce déclin doit : Être attesté par le patient et/ou son entourage. Être évalué via des tests neuropsychologiques standardisés. 3. Innovations diagnostiques TNC légers : une catégorie commune à diverses étiologies, pas uniquement à la maladie d’Alzheimer (MA). Objectif : favoriser un diagnostic plus précoce pour éviter les évolutions vers des formes graves. Section 1 : Classification des TNC 1.1. Différences entre TNC légers et TNC majeurs 1. TNC légers : ○ Un seul domaine cognitif est touché (le plus souvent). ○ Résultats aux tests neuropsychologiques : Score entre -1,5 et -2 écarts-types (SD). ○ Aucune perte d’autonomie. 2. TNC majeurs : ○ Plusieurs domaines cognitifs sont atteints. ○ Résultats aux tests neuropsychologiques : Score au-delà de -2 SD. ○ Perte de l’autonomie dans les activités de la vie quotidienne. 1.2. Approche diagnostique par étapes 1. Identification de la sévérité : ○ Différencier TNC légers et majeurs. 2. Présence ou absence de troubles comportementaux : ○ Exemple : agitation, apathie. 3. Diagnostic syndromique : ○ Associer les TNC à une étiologie (ex. : Alzheimer, vasculaire, corps de Lewy). 1.3. Principales étiologies des TNC 1. TNC neurodégénératifs (70-75%) : ○ Maladie d’Alzheimer (MA). ○ Démences fronto-temporales : Aphasie progressive primaire, démence sémantique. ○ Démence à corps de Lewy. ○ Atrophie corticale postérieure. 2. TNC vasculaires (15-20%) : ○ Démences par infarctus multiples. ○ Maladie de Binswanger (atteinte des petits vaisseaux). 3. TNC mixtes (10-15%) : ○ Combinaison d’atteintes neurodégénératives et vasculaires. Section 2 : Différences entre démences corticales et sous-corticales 2.1. Neuropsychologie Démences corticales : ○ Mémoire : atteinte marquée, peu aidée par l’indiçage. ○ Langage : souvent altéré. ○ Fonctions exécutives : relativement préservées. Démences sous-corticales : ○ Mémoire : atteinte moins sévère, aidée par l’indiçage. ○ Langage : normal. ○ Fonctions exécutives : perturbées (ralentissement cognitif). 2.2. Psychiatrie Démences corticales : ○ Troubles de la personnalité : tardifs. ○ Dépression : plus rare. Démences sous-corticales : ○ Troubles précoces de l’élan vital. ○ Dépression : fréquente. 2.3. Motricité Démences corticales : ○ Parole et marche longtemps normales. Démences sous-corticales : ○ Dysarthrie, tremblements, posture fléchie. Section 3 : Épidémiologie et prévalence des TNC 3.1. Données générales Les projections actuelles reposent sur une incidence stable et une population à risque en augmentation (vieillissement). Tendances positives : ○ Amélioration du niveau d’étude (réserve cognitive). ○ Meilleure gestion des facteurs de risque cardiovasculaires (ex. : hypertension). 3.2. Exemple : Étude de Framingham Démarrage en 1948, suivi de 5000 habitants. Résultats : ○ Réduction de 44 % des cas de démence en 35 ans. ○ Facteurs protecteurs : diminution de la tension artérielle, du cholestérol, du tabac. ○ Effet positif marqué chez les individus ayant un niveau élevé d’éducation. Section 4 : Démarche diagnostique et accompagnement 4.1. Processus multidisciplinaire 1. Première étape : entretien et anamnèse approfondie. ○ Identification des plaintes mnésiques. ○ Analyse du fonctionnement psychique et social. 2. Tests neuropsychologiques : ○ MMSE (Mini-Mental State Examination). ○ MoCA (Montreal Cognitive Assessment). 3. Imagerie : IRM ou scanner pour exclure des causes structurelles (tumeurs, AVC). 4.2. Rôle de l’accompagnement psychologique Importance de travailler sur les représentations du patient et de ses proches. ○ Rendre le diagnostic clair et transparent. ○ Validation des émotions et respect des silences. ○ Suivi post-diagnostic : entretiens pour accompagner l’acceptation. Section 5 : Tests de dépistage cognitifs 5.1. MMSE (Mini-Mental State Examination) Structure : 30 points. ○ Orientation spatio-temporelle : 10 points. ○ Langage et praxies : 9 points. ○ Attention et calcul : 5 points. Avantages : ○ Facile à administrer. ○ Permet de suivre l’évolution cognitive. Limites : ○ Peu sensible aux TNC légers. ○ Ne couvre pas les fonctions exécutives. 5.2. MoCA (Montreal Cognitive Assessment) Structure : évalue 8 domaines cognitifs (mémoire, attention, visuospatial, etc.). Avantages : ○ Durée courte (10 minutes). ○ Score seuil : ≥ 26 points. Spécificité : conçu pour détecter les TNC légers.

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