Histoire et Mémoire des Conflits - Axe 1 Thème 3 PDF

Summary

Ce document traite du rôle de la mémoire des conflits dans l'histoire et de la manière dont ceux-ci divisent ou rapprochent les populations. Il aborde la question des mémoires sources de rancœur et de concurrence, et examine le rôle de l'historiographie dans la compréhension des conflits.

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*AXE 1 : HISTOIRE ET MÉMOIRE DES CONFLITS* → Comment les conflits s'inscrivent-ils dans l'histoire et les mémoires des population ? I/Les mémoires des conflits facteurs de division. A/ Des mémoires sources de rancœur. Les causes du déclenchement de la première guerre mondiales sont lointaines, é...

*AXE 1 : HISTOIRE ET MÉMOIRE DES CONFLITS* → Comment les conflits s'inscrivent-ils dans l'histoire et les mémoires des population ? I/Les mémoires des conflits facteurs de division. A/ Des mémoires sources de rancœur. Les causes du déclenchement de la première guerre mondiales sont lointaines, économique, politiques, géopolitiques et immédiates : l'attitude de l'Autriche-hongrie face à la Serbie et celle de l'Allemagne face à la France. Cependant, le déclenchement de la guerre n'aurait pas été possible sans la montée du nationalisme facilitant l'adhésion des population à la guerre. Certains conflits trouvent leurs origines dans les mémoires de guerres anciennes qui ont laissé des cicatrices dans les sociétés:- 1ère guerre mondiale matrice de la seconde mondiales \- la guerre de l'ex-Yougoslavie en 1990. La fin des conflits ne constitue pas toujours à une paix durable. En effet,le Traité de Versailles, signé le 28 Juin 1919 crée un sentiment d'humiliation et d'injustice des allemands face à ce «  diktat ». Cela encourage alors leur adhésion au NSDAP qui permet de laver cet affront. L'expérience douloureuse des combats peut être un facteur aggravant. Goerge.L.Mousse, historien qui évoque la brutalité de la guerrière dans les société des États vaincu après la grande guerre. * Brutalisation *: concept forgé à la fin de XXème siècle pour expliquer comment la violence réelle et symbolique qu'avait subi les soldats et les civils pendant la guerre a eu des conséquences politique et sociales après la guerre, notamment à travers l'adhésion des population au régime autoritaire. *B/ Des mémoires en concurrence.* La perception des conflits est différentes chez les belligérants : - la guerre civile espagnole (1936-1939) → le points de vue des anciens républicains est différent de celui des ancien franquistes et de leurs descendants. \- la guerre d'Algérie (1954-1962) considérée comme glorieuse par les algériens car ils y gagnent leur indépendance, mais honteuse pour les français car c'est une défaite et une période qui révèle que l'État a agit en contradiction avec les idéaux républicains fondé sur les droits de l'homme. La mémoire de la guerre peut être instrumentalisé pour mobiliser les opinions publiques : la Parti nazi se présente comme l'héritier des combattants de la Grande Guerre, trahis par la Révolution de Novembre 1918 qui a mis fin à l'empire allemand pour instaurer la République de Weimar. *C/ L'historiographie, un rôle majeur.* Le travail des historien des conflits est très difficile. En effet, le chercheur a parfois était lui-même soldat et il peut être utilisé par les autorités pour défendre les positions de son pays : - en France, Pierre Rouvin, est sollicité par Clémaneceau pour démontrer la responsabilité de l'Allemagne mais dont le travail conduit à une responsabilité partagé entre les belligérants. \- en Allemagne, Fritz Fisher révèle la responsabilité de l'Allemagne dans la seconde guerre mondiale. Le travail de l'historien est ainsi primordiale pour présenter un conflit de manière objective. Enfin, il permet de mettre à jour des évènements ou des pratiques dont le souvenir est resté tabou : -Raphaëlle Branche, spécialiste de la guerre d'Algérie, démontre que le fait du recours à la torture par l'armée française n'a pas été marginale mais qu'inscrit dans une politique destinée à conserver l'Algérie à tout prix. Il faut attendre le début du Xxème siècle, soit plus de 4 décennies après la fin de la guerre, pour que ce plan de l'histoire émerge et soit révélé au grand publique. II/ Les mémoires des conflits facteurs de rapprochements, de réconciliation et d'unité. *A/La mémoire de conflits pour fonder la paix.* **La mémoire des souffrances endurées peut permettre de dépasser les haines ancestrales.** De 1919 à 1939, les rapprochements entre les peuples furent des tentatives isolées. Mais, après 1945, les opinions publiques et les gouvernements utilisent les symboles des destructions pour rétablir des relations apaisées. Ainsi, la France et l\'Allemagne recourent aux souvenirs anciens de la Grande Guerre pour sceller leur rapprochement. En 1962, c'est dans ce but que le Président de Gaulle rencontre le Chancelier Adenauer devant la cathédrale de Reims détruite par les Allemands pendant la 1ère GM.De même, lors de son voyage dans la Pologne communiste en 1970, le chancelier Willy Brandt s\'agenouille devant le mémorial du ghetto de Varsovie et contribue ainsi au rapprochement des deux pays. Les mémoires des conflits peuvent aussi conduire à des rapprochements institutionnels. En E destructions et les massacres de la 2nde Guerre mondiale conduisent à prendre conscience de la nécessité d\'une unité. Les dirigeant français Jean Monnet et Robert Schuman, mettent en œuvre le plan Schuman en 1950 créant la Communauté Européenne du Charbon et de l\'Acier. Le processus de construction européenne est enclenché. Il débouche sur la signature du Traité de Rome en 1957 qui donne naissance à la Communauté Economique Européenne qui sera renommée Union Européenne en 1993. Ainsi, la mémoire des deux conflits mondiaux contribue à apaiser les relations internationales à l\'échelle de l\'Europe occidentale, le « couple franco-allemand » jouant un rôle crucial dans ce processus. Lors d'une cérémonie officielles rendant hommage aux victimes de la bataille de Verdun, les deux chefs d'État, faisant face à l'ossuaire de Douamont se rapprochent dans une poignée de main scellant l'amitié franco-allemande. *B/LES MÉMOIRES FACTEURS D'UNITÉ NATIONALE.* Au lendemain de la 2nde Guerre mondiale, le **mythe résistancialiste** permet de restaurer l\'unité perdue en France. Les forces politiques dominantes à l\'issue du conflit, les Gaullistes et les communistes valorisent la résistance face aux nazis. Cette mémoire dominante veut faire oublier des événements douloureux - la guerre civile ayant opposé résistants et collaborateurs, la politique discriminatoire du gouvernement de Vichy à l'egard des juifs et des étarnger, son rôle dans la déportation des juifs français vers les camps de la mort- et réconcilier les Français dans un pays meurtri et affaibli. ***Résistancialisme :*** terme et notion utilisé par l'historien Henry Rousso pour désigner le myhte d'une France massivement résistante pendant la 2de GM La mémoire des conflits contribue, aussi, au fondement d\'Etats nouvellement indépendants. **En Algérie, par exemple, le Front de Libération Nationale occupe durablement le pouvoir et influence l\'écriture de l\'histoire nationale.** Les références à la guerre sont omniprésentes dans les discours, sur les monuments, lors des commémorations. Cependant, les opposants politiques dénoncent l'instrumentalisation de la mémoire de la guerre : ils affirment que le pouvoir a confisqué la mémoire de la guerre, en a donné une vision simplificatrice qui ne montre pas l\'existence de courants différents parmi les nationalistes. JALON 2- MEMOIRES ET HISTOIRE D'UN CONFLIT : LA GUERRE D'ALGERIE  Comment les mémoires et l'histoire de la guerre d'Algérie ont-elles évoluées de 1962 à nos jours ? *Partie 1- Déni en France, héroïsation en Algérie : l'histoire impossible* ? p. 212-213 → Faire activités 1 à 3 + Enjeux géopolitiques voire correction sur cahier *Partie 2- Le réveil des mémoires, l'histoire au travail* p.214-215 → Faire activités 1 à 3 + Enjeux géopolitiques voire correction sur cahier C/ LA CONNAISSANCE DES CONFLITS, UN FACTEUR D\'APAISEMENT. Les travaux des historiens permettent de comprendre le déroulement objectif des faits replacées dans leur contexte et de mettre en évidence des événements oubliés où cachés. Les spécialistes de l\'Algérie étudient par exemple la question des disparus, les formes de violence. En parallèle des commémorations, le travail des historiens permet donc de faire vivre une mémoire plus sereine **La culture a aussi un rôle essentiel dans la diffusion des différentes mémoires et dans la compréhension mutuelle.** L\'évolution du cinéma occidental en témoigne. On peut observer l'évolution de la représentation de la guerre d'Algérie dans le cinéma occidental à partir de trois films : \- Gilles PONTECORVO, *La Bataille d'Alger,* 1966. Ce film est censuré en France jusqu'en 2004 ce qui révèle que cette guerre reste un sujet sensible au moins dans les quatre décennies qui suivent sa fin. \- Florent Siri, *L'ennemi intime*, 2007. Donne une approche intéressante en plongeant le spectateur dans le vécu quotidien des soldats français moblisiés, parfois très jeunes, dans ce conflit. \- Rachid Bouchareb, *Hors-la-loi*, 2010. Film qui a suscité de vives polémiques à sa sortie. Très critiqué par les représentants de ceratins partis politiques et associations mémorielles mais aussi, par certains historiens tels que Guy Pervillé et Benjamin Stora. Les autres disciplines artistiques - chanson, littérature, arts plastiques- contribuent aussi, bien sûr, à façonner les mémoires de cette guerre. Parmi de nombreuses oeuvres on peut citer : \- Les chansons d'Enrico Macias, artiste très populaire chez les Pieds-Noirs, qui témoignent de ce qu'on appelle la «  nostalgérie » dans plusieurs titres dont le plus célèbre est « Adieu mon pays » \- le roman de Yasmina Khadra, *Ce que le jour doit à la nuit* (Julliard, 2009), qui fut adapté au cinéma par Alexandre Arcady en 2011. \- la BD de Jacques Ferrandez, *Carnets d'Orient,* Casterman, 1986-2009 - \- le travail de l'artiste urbain Ernest Pigon Ernest , *Parcours Maurice Audin, Alger,* 2003. JALON 2- MEMOIRES ET HISTOIRE D'UN CONFLIT : LA GUERRE D'ALGERIE → En quoi l'écriture de l'histoire de la guerre d'Algérie reste-t-elle un défi pour les historiens ? I. L'historien face au silence ou à l'instrumentalisation : la difficile construction d'une mémoire de la guerre d'Algérie (1954-1980). 1 ) En France : du déni à l'oubli officiel des « événements d'Algérie » 1954-1970. La négation de la guerre par les autorités françaises. Dès le début de l'insurrection lancée par le FLN en octobre 1954 (Toussaint rouge), l'Etat français tente de minimiser les violences, affirmant que les responsables de ces attentats ne sont qu'une minorité et de les stigmatiser en les faisant passer pour des terroristes. On réaffirme que l'Algérie appartient à la France et que, de ce fait, le territoire national ne peut être séparé des départements algériens. Le 12 Novembre, Pierre Mendès France, président du Conseil, lance à l\'Assemblée : \"On ne transige pas lorsqu\'il s\'agit de la paix intérieure de la nation et l\'intégrité de la République (...) Entre l\'Algérie et la France, il n\'y a pas de sécession concevable\". François Mitterrand, ministre de l\'Intérieur, renchérit : \"L\'Algérie c\'est la France. Des Flandres au Congo, il y a la loi, une seule nation, un seul parlement. C\'est la Constitution et c\'est notre volonté\". Les gouvernements successifs s'enlisent dans ce que l'on nomme « la crise algérienne » mais les autorités politiques refusent de considérer les revendications d'indépendance du FLN comme légitimes. b. Une mémoire de vaincus En acceptant l'indépendance des Algériens par les accords d'Evian signés en mars 1962, la France reconnaît, à l'issue d'une guerre longue et terrible, son impuissance à maintenir sa présence dans son ancienne colonie. Elle accepte sa défaite dans cette guerre de décolonisation et perd ainsi son prestige de grande puissance coloniale. Les appelés rentrent souvent traumatisés par l'expérience vécue et gardent le silence sur les violences subies ou exercées (massacres, torture etc.). Le récit d'un appelé du contingent. Ceux que l'on nomme les « rapatriés d'Algérie » vont, eux aussi, rester silencieux malgré le drame de l'exil précipité : \- les harkis installés en métropole souffrent d'une double peine : considérés comme des traitres dans leur propre pays, ils se sentent lâchés par la France \- les pied-noirs rentrés précipitamment par crainte d'exactions à leur encontre, ont abandonné leurs biens et une terre où certains étaient nés et qu'ils considéraient comme la leur. Une guerre ensevelie (Benjamin Stora).Cette guerre entache profondément l'image officielle de la France, pays des des droits de l'homme, et doit être oubliée. En 1962, les lois d'amnistie accordent l'impunité à tous les combattants. En Algérie : une mémoire officielle imposée par le FLN au pouvoir (1962-1980). A la sortie de la guerre, le FLN devient le parti unique et impose une vision du conflit qui correspond à ses intérêts. Certains héros de la guerre, opposés au nouveau pouvoir, sont écartés comme Ben Bella mis en prison en 1965. C'est une vision unique et unanimiste de l'histoire, anonyme et héroïque qui triomphe proclamant qu'il y a eu pendant la guerre « un seul héros, le peuple ». Le FLN et l'armée issue de l'ALN sont présentés comme la source unique du nationalisme algérien masquant la diversité des aspirations avant 1954 cf. le MNA de Messali Hadj La guerre dite « de libération ou « révolution » est le fondement de l'existence de la Nation algérienne, elle est donc mythifiée. Sa mémoire devient centrale notamment dans les arts. Dans les années 1970-1980, l 'Etat et les collectivités locales financent de très nombreux monuments commémoratifs pour honorer le souvenir des martyrs tandis que le statut de moudjahid est source de prestige. La mémoire du conflit est clairement instrumentalisée pour légitimer le pouvoir politique en place c'est à dire la puissance du FLN. En Algérie, l'histoire officielle. L'engagement des intellectuels et des artistes. La guerre d'Algérie divise profondément l'opinion publique française pendant son déroulement et au-delà. Artistes et intellectuels prennent position en fonction de leur sensibilité. Ainsi, Jean-Paul-Sartre s'insurge par exemple contre le colonialisme ; Albert Camus prend une position plus consensuelle. Henri Alleg publie La question(1958) après l'assassinat de son ami Maurice Audin par les autorités françaises. Les mémoires de la guerre d'Algérie sont aussi construites et entretenues à travers la chanson ou le cinéma. En 1966, La bataille d'Alger est le 1er film de fiction réalisé sur le thème de la guerre d'Algérie. Ce film connait un grand succès en Algérie alors qu'il provoque un scandale médiatique en France et doit être retiré des écrans en 1970. Cette œuvre est emblématique des enjeux de la mémoire de la guerre d'Algérie. Les œuvres plus contemporaines (telles que L'ennemi intime ou Hors la loi) témoignent d'une perception de la complexité que permet la distance croissante avec les événements. Elles illustrent aussi le passage d'une mémorialisation à une historicisation du conflit. II. L'historien face au réveil de mémoires multiples et concurrentes (1980-fin des années 1990) Des mémoires militantes s'opposent en France. Des groupes de pression communautaires se constituent et cherchent à faire entendre leur voix... c'est-à-dire leur vision de la guerre d'Algérie. Ils contribuent à l'élaboration d'une mémoire sélective des événements qui se sont produits pendant et après ce conflit. Les pieds-noirs entretiennent la mémoire du pays perdu et idéalisé. Ils se regroupent dans des associations pour défendre leurs intérêts et vivent dans la « nostalgérie ». Les enfants de harkis se mobilisent et alertent l'Etat sur les conditions de vie de leurs parents et leur absence de reconnaissance officielle. En 2001, Jacques Chirac reconnaît la « dette d'honneur » de la France envers eux et institue la « Journée nationale d'hommage aux harkis et autres membres des formations supplétives », le 25 septembre de chaque année. Il faut attendre 2016 pour que François Hollande reconnaisse officiellement les « responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, les massacres de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil inhumaines de ceux transférés en France ». Des lieux de mémoire sont créés, une récolte de témoignages est coordonnée par l'Office national des anciens combattants. Dans les années 1980, les relations entre la France et l'Algérie se normalisent peu à peu. En Algérie, le récit officiel est remis en cause (1980-1992). Avril 1980 : les émeutes en Kabylie constituent un tournant dans le rapport des Algériens à leur histoire. Ce « printemps berbère » durement réprimé conteste la politique d'arabisation voulue par le FLN ; l'image d'un peuple algérien tout entier arabe et musulman s'effondre. Construction du monument aux martyrs de la guerre d\'indépendance à Alger en 1982 (doc.3 p. 215). Des débats s'ouvrent sur l'histoire du pays d'autant que les nouvelles générations qui n'ont pas connu la guerre aspirent à de meilleures conditions de vie. Octobre 1988 : les émeutes des jeunes obligent le FLN à accepter la création de partis politiques rivaux et l'organisation d'élections libres. \*Berbères : habitants de l'Afrique du Nord avant l'arrivée des Arabes au VIIe siècle. Les Kabyles sont le principal groupe berbère en Algérie. \* Arabisation : politique d'imposition de la langue arabe au détriment de la langue française et des langues berbères. 3) Une histoire difficile à écrire pour les universitaires algériens. A partir de 1992, l'Algérie entre dans une décennie noire c\'est-à-dire une période pendant laquelle des groupes islamistes multiplient les attentats sur le sol algérien après l'annulation par le gouvernement de la victoire du Front islamiste du salut (FIS) aux élections législatives de 1991 (150 000 morts).\* Le Président Bouteflika reprend et élargi les efforts pour réhabiliter l'ensemble des acteurs de la guerre. La libéralisation relative de l'édition et de la presse permet la diffusion de témoignages enfouis et des travaux des historiens étrangers. Malgré l'ouverture d'une première chaire d\'histoire contemporaine à l\'Université d\'Alger en 1992, les entraves au travail des historiens sont encore nombreuses : difficulté d\'accès aux archives, problèmes de financement, etc. III\. L'historien face au « besoin de vérité » : une historicisation complexe (depuis la fin des années 1990). *1) Un débat rouvert par les témoignages des acteurs du conflit* A partir des années 1990, la guerre d'Algérie envahit la scène médiatique sur un mode sensationnaliste... On s'intéresse à la pratique de la torture ou à la répression des manifestations parisiennes du 17 octobre 1961 ou du 8 février 1962 (8 morts au métro Charonne) En 2000, le général français Paul AUSSARESSES, publie un ouvrage qui ravive le traumatisme : son témoignage sur les méthodes utilisées par les services de renseignements en Algérie. Dans cet ouvrage, il assume et explique la pratique de la torture en Algérie  L'historien au travail : publication et documentaires se multiplient. Les ambiguïtés de la position officielle de l'Etat français. Dès 1975, les Etats français et algérien ont entrepris une réconciliation marquée par la rencontre de leurs chef-d'Etats. Ces efforts de rapprochement se poursuivent dans les décennies suivantes. L'Etat français multiplie, par ailleurs, les lois, les commémorations et gestes symboliques mais, il prend souvent des mesures contradictoires car elles visent à apaiser des communautés antagonistes (anciens combattants indépendantistes vs. pieds-noirs et harkis) Par exemple, en 1999 : loi de reconnaissance officielle de cette guerre par la France mais... en 2005, une loi sur les rapatriés et harkis affirme, dans son article 4, « les programmes scolaires reconnaissent le rôle positif de la présence française outre-mer et en Afrique du Nord ». Cet article suscite une polémique et sera finalement abrogé face à la mobilisation des historiens qui affirment que cette loi tend à imposer une histoire officielle. Les historiens français et algériens collaborent de plus en plus pour écrire ensemble une histoire apaisée du conflit. C'est le cas de Mohammed Harbi et Benjamin Stora qui co-dirigent La guerre d'Algérie, publiée en 2010. Vingt-cinq historiens de toutes origines ont contribué à cet ouvrage pour faire le point sur la connaissance historique de ce conflit. L'actuel Président français, E. Macron, a été particulièrement impliqué, tout au long de son quinquennat, tant pour favoriser la recherche sur ce conflit que pour reconnaitre les torts de la France. Lois d'amnistie : Décision de justice qu annule des actes rérié par la loi. Mémorial internationale : lieux dans lequel on va inviter des gens à se recueillir à la mémoire des morts.

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