APG_CM13 Réparation Tissu Cicatrisation (PDF)

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Bourgoin

Pauline Aerts, Maëlle Simonin, Chloé Jegatt, Amandine Poyau, Antonin Tortereau

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réparation tissulaire cicatrisation angiogenèse biologie

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Ces notes détaillent les processus de réparation tissulaire et de cicatrisation, incluant la régénération et le dépôt de tissu conjonctif. Elles abordent aussi l'angiogenèse, la maturation du tissu de granulation et les facteurs influençant la cicatrisation.

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APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF Pauline AERTS S5 Maëlle SIMONIN APG Inflammation Chloé JEGAT 15/10/2024 CM 13 Réparation tissulaire et cicatrisation Amandine POYAU Antonin SIF TORTEREAU Sommaire I. Processus intervenant dans la réparation tissulaire................................................................2 II. La cicatrisation......................................................................................................................3 A. Formation d’un tissu de granulation.................................................................................3 1. L’angiogenèse..............................................................................................................3 2. Dépôt de tissu conjonctif : la fibrinogenèse...................................................................5 3. Le tissu de granulation..................................................................................................6 B. Maturation du tissu de granulation et formation de la cicatrice.........................................7 1. Evolution.....................................................................................................................7 2. Morphologie................................................................................................................7 C. Facteurs influençant la cicatrisation et la réparation tissulaire...........................................8 Page 1 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF La réparation tissulaire consiste en la restauration, ou en une tentative de restauration, de l’architecture et des fonctions d’un tissu après une lésion. Il s’agit de l’une des caractéristiques de l’inflammation chronique. I. Processus intervenant dans la réparation tissulaire Deux grands processus peuvent intervenir dans la réparation : Figure 1 : Processus de réparation tissulaire : régénération et cicatrisation La régénération consiste en la restauration de cellules normales. Elle met en jeu la prolifération de cellules différenciées (hyperplasie) qui ont survécu à l’agression et ont conservé la capacité de se diviser (comme les hépatocytes par exemple), ou alors, l’intervention de cellules souches et cellules progénitrices (épithélium de la peau ou des intestins par exemple). Elle se met en place lorsqu’il y a élimination de l’agent phlogogène, une phase inflammatoire courte (moins de 5 jours), et presque aucunes lésions tissulaires. La cicatrisation consiste en un dépôt de tissu conjonctif. Il y a cicatrisation lorsque la lésion est trop sévère ou que les tissus sont incapables de se régénérer, avec un dépôt de fibrose par la participation des fibroblastes qui vont se multiplier. Elle concerne d’autant plus les tissus incapables de se régénérer, comme le tissu nerveux ou musculaire. Ces deux processus ont en commun la nécessité d’une prolifération de cellules, impliquant ainsi des cycles de division cellulaire et la sécrétion de facteurs de croissance. Ils induisent également des interactions importantes entre cellules et matrices extracellulaires. Tous les tissus et toutes les cellules n’ont pas les mêmes capacités de prolifération (tissu labiles, stables ou permanents). Rappel : Les macrophages jouent un rôle central dans les mécanismes de réparation tissulaire par leur capacité à éliminer les agents agresseurs et tissus nécrotiques, sécréter des facteurs de croissance et stimuler la prolifération de fibroblastes, la synthèse et le dépôt de tissu conjonctif. Ce sont des macrophages de type M2 qui assurent ce rôle dans la réparation. Page 2 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF II. La cicatrisation La cicatrisation consiste en une série d’étapes faisant suite à une lésion tissulaire. Si une brèche vasculaire a lieu, il y a tout d’abord hémostase avec formation du clou plaquettaire. S'ensuit un phénomène inflammatoire, puis la formation d’un tissu de granulation avec une maturation ultérieure en tissu conjonctif dense. Figure 2 : Etapes de la formation de cicatrices A. Formation d’un tissu de granulation La formation d’un tissu de granulation requiert : Une prolifération de cellules épithéliales, mettant en jeu la production de facteurs de croissance. L’objectif est d’aboutir à un recouvrement de la plaie par un épithélium (épiderme sur une plaie cutanée par exemple). Une angiogenèse. Une prolifération de fibroblastes associée à la production de collagène. 1. L’angiogenèse L’angiogenèse est le développement de nouveaux vaisseaux à partir de vaisseaux existants. L’angiogenèse est un processus très important lors des réparations tissulaires : aucun tissu ne peut vivre à moins d’1 mm de vaisseaux sanguins. L'angiogenèse permet : La reconstruction du réseau vasculaire détruit ; Le rétablissement de la nutrition et de l’oxygénation des cellules ; L’élimination de leurs catabolites ; Le transport des cellules souches responsables de la réparation tissulaire. Remarque : L’angiogenèse est également importante pour la survie des cellules tumorales qui sont capables de la stimuler pour se construire un réseau vasculaire adapté à leurs exigences. L’angiogenèse est un processus multi-étapes qui passe par l’action de différents médiateurs : Sous l’action des médiateurs NO et VEGF, il y a une vasodilatation des artérioles. Modifications et rupture de la membrane basale sous l’action de métalloprotéinases. Migration des cellules endothéliales vers le tissu lésé. La migration se fait par chimiotactisme sous l’effet du gradient de concentration des facteurs de croissance. Prolifération des cellules endothéliales, qui forment la lumière. Page 3 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF Remodelage et recrutement des cellules périvasculaires (autour des cellules endothéliales) : création de jonctions intercellulaires. Arrêt de la prolifération endothéliale. Figure 3 : Etapes de l’angiogenèse Plusieurs facteurs stimulent l’angiogenèse : VEGF (vascular endothelial growth factor) est un facteur très puissant qui agit sur l’angiogenèse et sur la perméabilité vasculaire. PDGF (plateled derived growth factor) est responsable du recrutement des cellules musculaires lisses autour des néo-vaisseaux. TGF-β (transforming growth factor beta) est responsable de la production de la membrane basale. L’hypoxie est capable d’activer directement des gènes nucléaires. Le manque d’oxygène détermine la formation de protéines, appelées HIF. Dans le noyau, ces protéines activent des gènes de régulation et de transcription stimulant l’angiogenèse, mais aussi la prolifération cellulaire. Remarque : On peut utiliser des anti-VEGF pour bloquer l’angiogenèse tumorale et donc réduire la tumeur. Page 4 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF Néo vaisseaux Figure 4 : Tissu néo-vascularisé Pour info : Histologiquement, un tissu néo-vascularisé présente de nombreux petits capillaires délimités par des cellules endothéliales turgescentes. On observe souvent une hyperhémie dans ce type de vaisseaux. Etant donné que les néovaisseaux ne sont pas encore matures, leur perméabilité est accrue et leur résistance faible. Autour des capillaires néoformés, on observe donc un œdème très important et des microhémorragies. On reconnaît les vaisseaux néoformés par : La présence de filaments avec noyaux : ce sont les cellules endothéliales qui s’allongent pour aller vers le stimulus chimique (là où les médiateurs sont produits). La présence d’un œdème. Leur petit diamètre. Macroscopiquement, les tissus néo-vascularisés sont très humides, voire œdémateux et rouges par augmentation de flux sanguin dans les néovaisseaux. Ils peuvent présenter des hémorragies et des troubles vasculaires. 2. Dépôt de tissu conjonctif : la fibrinogenèse Le nouveau tissu conjonctif ne peut pas remplacer la fonction du tissu préexistant mais il a une fonction structurale. Il est très résistant et a besoin de moins d’oxygène que d’autres tissus. Le mécanisme de la fibrinogenèse se fait en deux étapes : 1. Migration et prolifération fibroblastique : En sous-stimulation chimique, les fibrocytes présents dans le tissu environnant s’activent en se transformant en fibroblastes. Les fibroblastes migrent et prolifèrent. La fibrine, déposée lors de la phase exsudative de l’inflammation, représente un élément fondamental : elle constitue le support pour la migration fibroblastique et pour le travail de conversion en tissu conjonctif. 2. Production de la MEC : Les fibroblastes commencent à produire la matrice extracellulaire, qui va combler « les trous ». Page 5 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF Remarque : ces mécanismes sont sous la dépendance de facteurs de croissance (facteurs de cicatrisation), le principal étant le TGF, qui permet de stimuler la migration des fibroblastes, leur prolifération, d’augmenter la synthèse de collagène et de fibronectine, de diminuer la dégradation de la matrice extracellulaire et de diminuer l’inflammation. D’autres molécules comme le PDGF et FGF-2 sont importantes pour cette phase. Le tissu fibreux néoformé est caractérisé par une matrice extracellulaire abondante, de nombreux fibroblastes, et une orientation de ses éléments (fibroblastes et fibres collagéniques) au hasard ou perpendiculaire à la surface de la lésion. Figure 5 : Tissu fibreux néoformé 3. Le tissu de granulation Un tissu de granulation est caractérisé par l’angiogenèse et la présence de tissu conjonctif non mature. L’aspect microscopique est caractéristique, montrant un tissu présentant une néovascularisation à paroi fine (tapissée par des cellules endothéliales renflées et non aplaties), des fibroblastes organisés perpendiculairement aux vaisseaux et une matrice extracellulaire peu dense et œdémateuse (du fait du caractère non complètement perméable des néovaisseaux). Elle est riche en fibroblastes et pauvre en fibrocytes. Les fibres conjonctives sont espacées par le liquide d’œdème et sont mal orientées. Macroscopiquement, le tissu de granulation est un tissu exubérant, bien délimité, rose à rouge, humide et fragile. Figure 6 : Tissu de granulation et zoom sur la néovascularisation Remarque : les néovaisseaux ont été entourés en noir sur la photo du milieu. Sur la photo de droite, on observe que les cellules endothéliales ne sont pas encore parfaitement plates, et que la pâleur de la lame signe l’œdème présent (car les vaisseaux néoformés ne sont pas encore imperméables). Page 6 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF B. Maturation du tissu de granulation et formation de la cicatrice 1. Evolution Avec le temps, le tissu de granulation évolue avec : une régression de la vascularisation, une contraction du tissu en cicatrice, grâce à un dépôt de collagène et à la transformation des fibroblastes en myofibroblastes, acquérant ainsi des propriétés contractiles. un remodelage du tissu conjonctif, selon les tensions dans le tissu, mettant en jeu des métalloprotéinases. Figure 7 : Tissu de granulation et zoom sur la néovascularisation 2. Morphologie A terme se développe donc un tissu cicatriciel, reconnaissable par son aspect pâle, ferme, irrégulier et en dépression. Du collagène dense est présent à l’examen microscopique (cf. cours sur la fibrose). Figure 8 : Rein sain à gauche, rein cicatrisé à droite Page 7 sur 8 APG_CM13_Réparation tissulaire et cicatrisation_TORTEREAU_SIF C. Facteurs influençant la cicatrisation et la réparation tissulaire Les principaux facteurs induisant un retard ou une fragilité dans la cicatrisation sont : Les infections. Le diabète. Le statut nutritionnel (carence en vitamine C chez les cobayes et primates). Les glucocorticoïdes (effets anti-inflammatoires). Les contraintes mécaniques. La perfusion altérée du tissu (maladies vasculaires associées). Les corps étrangers toujours en place. Les molécules médicamenteuses (AIS (corticoïdes) et AINS entraînent un retard ou une diminution de l’inflammation). La localisation de la lésion : Atteinte des grandes cavités (organisation et non résolution : travées de fibrose et adhérences). On peut aussi observer un tissu de granulation exubérant, notamment chez le cheval. Figure 9 : Cicatrisation hypertrophique par excès de dépôts de collagène : granulation exubérante D. Conséquences cliniques La cicatrisation peut être réalisée par première ou seconde intention. Le choix dépend de la taille et de la nature de la plaie. S’il y a une extension de la fibrose cicatricielle dans les tissus, ce dernier perd en fonctionnalité. Conclusion Il existe deux processus de réparation tissulaire : la régénération (restauration de cellules normales) et la cicatrisation (à la suite de lésions tissulaires ou quand un tissu est incapable de se régénérer). Elles sont toutes deux souvent associées à l’inflammation chronique et sont deux mécanismes distincts. Il est important de connaître les étapes de la cicatrisation. Merci beaucoup à nos incroyables relectrices ! Page 8 sur 8

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