Anatomie et cytologie pathologique 2024 PDF
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This document provides an overview of anatomical and pathological cytology. It discusses objectives, definitions, and introductions related to the subject. The document also covers techniques, modalities of transmission, and applications of anatomical and pathological cytology.
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UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Anatomie et cytologie pathologique OBJECTIFS : Connaitre les mo...
UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Anatomie et cytologie pathologique OBJECTIFS : Connaitre les modalités de transmission des prélèvements au labo d’ACP. Connaitre les principes de base de réalisation des techniques morphologiques*: cytologie, histologie, IHC, HIS. Connaitre les principes permettant de réaliser des techniques de biologie moléculaire (BM) non morphologique sur des prélèvements cellulaires/ tissulaires et leurs principales indications. Connaitre les principales indications de l’examen extemporané, son principe/ ses limites. Connaitre les exigences nécessaires pour l’utilisation des prélèvements dans les travaux de recherche. I. Définition de l’ACP (Anatomie et Cytologie Pathologiques) C’est une discipline médicale (ne fait pas partie des disciplines de laboratoire, même s’ils travaillent en labo) qui étudie les lésions provoquées ou associées aux maladies, sur les cellules, les tissus, les organes, par des techniques dites standard/conventionnelle très « morphologiques » (comme on peut le voir sur la coupe de tissus qui ont été colorés avec des colorants pour pouvoir analyser le tissus, les cellules, l’architecture…), ou des techniques + sophistiqué d’immuno-histochimiques ou de biologie moléculaire. Le pathologiste ou « l’anapath » est chargé d’interpréter des lésions observées macroscopiquement (càd visible à l'œil nu, qu’on peut palper) et au microscope. Il y a donc un parallèle avec la radiologie, puisque le radiologue est chargé d’analyser des clichés d’imagerie. Le diagnostic anatomo-pathologique est un acte médical et non le résultat d’un processus automatisé qu’on peut avoir en biologie. II. Introduction C’est une discipline complexe qui a beaucoup évolué dans ses moyens et son organisation depuis le 17 ème siècle. Cette discipline étudie des lésions en macroscopie (càd à l'œil nu et à la palpation), microscopie optique, microscopie électronique. Elle emprunte à la biologie des techniques : o D’immunologie (avec la notion de reconnaissance Antigène protéine par des Anticorps aboutissant à l’immunohistochimie) o De biologie moléculaire : hybridation in situ (FISH…), séquençage d’ADN (Sanger, Pyro, NGS…) Les anapathes travaillent également en réseau : les cas difficiles font l’objet de discussion auprès de pathologistes ou d’avis auprès de référents. Le professeur nous donne l’exemple d’une analyse à plusieurs via un microscope multi-têtes. La 1ère application de cette discipline médicale est le diagnostic et l’étude des maladies et notamment des cancers. Mais dans le cadre de la cancérologie/oncologie, « l’anapath » est présente à chaque étape différente : le dépistage, le diagnostic (élaboration/contribution des diagnostics), parfois le choix du traitement, et ils vont préciser éventuellement des facteurs pronostics lié à l’agressivité de la maladie, prédictifs en termes de réponse à un TTT et il évalue également l’efficacité d’un TTT donné. 1/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Tout cela est exprimé par écrit dans un compte rendu. (info complémentaire dans le collège anatomie et cytologies pathologique item 290) III. Modalités de transmission des prélèvements au laboratoire d’ACP 1. Modalités de réception des prélèvements On va recevoir plusieurs types de prélèvements au laboratoire : Cytologiques : Liquides spontanément émis (urine, crachat pour un pneumologue ou encore de l’ascite pour un hépatologue…), ponctions à l’aiguille fine, brossage (comme le frottis cervico-vaginal pour le gynécologue, raclage, aspiration… Tissulaires : Par biopsie (petite carotte sur la photo) ou sur des pièces opératoires. Par ponctions réalisées au cours d’une chirurgie ou au cours d’un acte autopsique en post-mortem. 2. Modalités de transmission et d’envoi des prélèvements dans le service d’ACP : Les prélèvements (PVT) peuvent se faire recueillir par des méthodes plus ou moins invasives. Cette transmission des prélèvements doit se faire de manière correcte, car incorrecte elle peut avoir des conséquences graves sur le résultat de lʼanalyse et donc pour le patient. Les PVT doivent être adressés dans un contenant portant l'identification du patient et avec une feuille de demande portant l'identification du patient. Tout cela rentre dans identitovigilance +++ Sur la feuille de demande d’examen anatomopathologique doivent figurer impérativement : Les identifiants du patient (nom, prénom, date de naissance) L’adresse du patient et/ ou du service de consultation ou d’hospitalisation (pour adresser les résultats au service ou pour contacter la personne) Le nom du médecin préleveur et ses coordonnées Le nom du médecin prescripteur (le médecin prescripteur n’est pas toujours le médecin préleveur) 2/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Le caractère urgent éventuel de la demande (BIEN LE PRÉCISER ! le traitement de la demande sera complètement différent) surtout pour les tumeurs pédiatriques, l’hématologie (leucémie, lymphome de Burkitt) ou concernant des patients en réanimation. La nature du prélèvement Le siège exact du ou des échantillons (latéralité, exemple : sein droit différent du sein gauche). La date et lʼheure du prélèvement (important pour des histoires de fixation et de délai d’acheminement) Les renseignements cliniques pertinents (antécédents de cancer de poumon chez un patient qui présente un ganglion suspect par exemple) Les recherches particulières demandées : préciser le type d’analyse souhaitée par exemple si on est gynécologue et qu’on fait une recherche d’HPV chez une femme. 3. Modalités de transmission (Important) : Il y a 2 façons d’acheminer une pièce : A l’état frais : c’est-à-dire pas de fixateur et un peu de sérum physiologique, on met la pièce directement dans le pot. A l’état fixé : on va mettre une solution qui s’appelle le formol tamponné. Souvent les services d'anapath fournissent les pots avec du formol avec une taille de contenant adapté pour chaque service (les dermatologues ont des petits pots et les chirurgiens des pots plus gros). Le préleveur peut fixer le PVT pour éviter son autolyse, le plus souvent par immersion dans du formol dilué à 10%, tamponné. En l’absence de fixation, il faut adresser le prélèvement le plus rapidement possible pour éviter l’autolyse (destruction) et/ou la dessiccation (= séchage à l’air) du prélèvement, sauf si le prélèvement est mis dans du tissu Safe (comme une mise sous vide) qui permet d’attendre jusqu’à 48h maximum. Cas où il faut impérativement adresser le prélèvement à l’état frais, sans fixateur : L’INDICATION PRIMORDIALE : Demande dʼexamen extemporané Demande de recherche de graisses dans le tissu (l’alcool et l’inclusion en paraffine dissolvent les graisses donc il faut faire ça sans fixation au préalable). Demande d’examen en immunofluorescence directe pour les biopsie cutanée et rénale, typage d’amylose) : nécessite un tissu congelé. Ou pour certaines tumeurs : Tumeur pédiatrique, suspicion de lymphome (tumeurs du système hématopoétique) ou de sarcome (tumeurs conjonctives) —> recommandations INCa2011. 3/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty IV. Principes de réalisation des techniques de base en ACP 1. Pour la cytologie : 4 ÉTAPES : mise sur support/ fixation puis coloration 1) Mise sur support : les cellules sont directement étalées sur lames soit par cytocentrifugation et projection (ex : LCR) soit par étalement (ex : frottis cervico-utérin). 2) Fixation se fait soit par dessiccation à l’air libre ou soit par immersion dans l’alcool, la laque 3) Coloration soit par MGG soit par Qick Diff. 4) Examen cytologique : ces préparations vont être examinées par un cytotechnicien et une seconde lecture pour confirmer par un pathologiste. Point fort : c’est une technique très rapide avec des résultat en moins de 24h Point faible : ne donne qu’une orientation diagnostique et ça n’a pas la précision d’un contrôle biopsique. 2. Pour l’histologie : 7 ÉTAPES La technique va être plus compliquée. Elle durera plus longtemps. 1) Étape de fixation au formol dilué (10% v/v) ou tamponné. 2) Étape de macroscopie : il faut observer, palper mais il faut aussi faire de la dissection, des tranchages et des prélèvements. Tout cela amène des délais. 3) Imprégnation et déshydratation des tissus 4) Inclusion en paraffine 5) Coupe du bloc et étalement de la coupe sur une lame de verre 6) Ensuite, déparaffinage et coloration 7) Enfin une lecture par le pathologiste Tout cela demande un certain temps. Explication des étapes : A. La fixation - L’objectif principal quand le prélèvement arrive à l’état frais : Conserver l’aspect le plus proche possible du vivant. - Le délai de fixation doit être le plus court possible (inférieur à 30mn) sinon le tissu va se lyser. Il faut donc l’amener rapidement au service de pathologie. - Le type et le volume du fixateur c’est important. Il faut utiliser le formol tamponné à 4% avec beaucoup de formol par rapport à la pièce, il faut un volume de fixateur suffisant (1/10 càd 10 volumes de formol pour 1 volume de pièce). La taille du récipient doit permettre d’avoir suffisamment de fixateur. 4/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty - IMPORTANT : La durée de fixation doit aussi être contrôlée, adaptée à la taille du prélèvement. - De 2 à 6 heures pour les biopsies - De 12 à 72 heures pour les pièces opératoires (48h pour les côlons et 72h pour les grosses pièces contenant de la graisse comme le cancer du rectum avec le mésorectum). L’examen macroscopique : L’examen macroscopique est qqch d’important qui consiste à décrire les pièces, les mesurer, mesurer les lésions, peser les pièces. Ensuite, une fois qu’ils sont suffisamment fixés, il faut faire les prélèvements qui sont nécessaires pour l’analyse histopathologique. Càd qu’on va prélever dans les zones lésionnelles, on va orienter ainsi les prélèvements pour ramener un diagnostic final. C’est pour cela que c’est véritablement un acte médical et non automatisé. Temps Technique : Imprégnation/déshydratation : 1 nuit (se fait dans des automates) : - on va déshydrater le prélèvement par de l’alcool - Puis on va mettre un solvant —> du xylène ou du toluène Ensuite il y a une étape d’inclusion, on va enrober le prélèvement en paraffine de façon à obtenir des blocs en paraffine. On place le prélèvement avec de la paraffine dans des petites cupules, on obtient ainsi un bloc en paraffine, qui est un bloc dur. Ce qui nous permet de couper le prélèvement pour obtenir des rubans. Ces rubans seront ensuite mis sur des lames de verre, qu’on va colorer grâce à un automate de coloration. B. La coloration : analyse morphologique (étape automatisée) Ces colorations sont indispensables pour avoir une analyse morphologique habituelle avec la coloration « usuelle » HES : association de 3 colorants: Hématoxyline : colorant basique nucléaire (colore les noyaux en violet/bleu) Eosine : colorant acide cytoplasmique (colore les cytoplasmes en rose) 5/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Safran : colorant se fixant sur le collagène (colore le collagène en orange) C. Lecture par le pathologiste : étude d’une biopsie VS une pièce opératoire Quand des petites carottes biopsiques sont prélevées, on a uniquement un résultat de petites taches légères sur la lame, de tous petits bouts de tissus difficiles à analyser. => (prélèvement d’une lésion bourgeonnante niveau du colon= adénocarcinome colique ) Alors que si on fait des prélèvements globaux sur une pièce opératoire (photo d'un adénocarcinome indifférencié du côlon), le bout inclus sera plus gros et l’analyse sur la lame sera beaucoup plus aisée que celle faite depuis des carottes biopsiques. On aura une vraie belle tache sur la lame. La valeur diagnostique des prélèvements biopsiques peut varier fortement… En effet, le calibre de l’aiguille avec laquelle le radiologue prélève la biopsie sera très important. Si le calibre de l’aiguille utilisée est trop fin (liée aux contraintes du geste chirurgical) on aura de trop petites carottes biopsiques. Le diagnostic ne sera donc pas évident à poser. Si le calibre de l’aiguille est suffisamment important, on sera plus à l’aise pour faire le diagnostic. Il est important de délivrer un prélèvement de qualité et en quantité suffisante pour permettre une bonne analyse de la part de l’anapath, et amener à un diagnostic fiable !. A gauche : carottes de ponction transpariétale de poumon (petites aiguilles, prélèvement difficile) difficilement interprétable A droite : carottes de foie (prélèvement plus aisé) facilement interprétable Exemple d’analyse morphologique sur pièce opératoire : (tumorectomie du sein ) à gauche : à droite : le résultat sur lame, après toutes les étapes techniques ( en blanc = tissus adipeux / violet = carcinome) 6/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty 3. Colorations dites « spéciales » en dehors de HES : De nombreuses possibilités, à titre d’exemple : On analyse les fibres de collagène avec le trichome vert de Masson (utilisé dans le cadre de fibrose). On analyse les fibres de réticuline (utilisé en pathologie hépatique) grâce à la coloration de Gomori, colore les fibres de réticuline en noir. On analyse les fibres élastiques (dans les artères) grâce à la coloration à l'orcéine, ou la coloration de Weigert (moins utilisée). Coloration à l'orcéine utilisée dans le diagnostic des maladies de Horton, où on a une rupture des limitantes élastiques interne. Il y a des coloration « spéciales » pour les agents infectieux : 1. Grocott: colore les parasites en noir, le pneumocystis ou certaines 1 2 bactéries. 2.Ziehl: colore les bacilles de koch (mycobacterium tuberculosis, responsable de la tuberculose) et colore aussi l’agent responsable de la lèpre 3 4 3.PAS: colore les filaments mycéliens, les champignons (mycoses) 4.GRAM: colore les bactéries à GRAM+ 4. L’échelle de temps en ACP est assez lente : Toutes ces techniques s’étalent sur un calendrier assez précis : Fixation 2-72h… (lundi avant 16h30) NB : Le professeur dit 12-72h mais dans son diaporama il est écrit 2-72h… Macroscopie 5 minutes à 2h. Les pièces sont mises dans des cassettes, qui sont mises dans des machines…(mardi/jeudi) L’imprégnation/déshydratation du tissu dans du solvant : 1 nuit (mercredi/vendredi) avec déshydratation (alcool) puis solvant (xylène, toluène) Inclusion en paraffine (liquide à 56°C) le lendemain (retirer l’eau des cellules pour la remplacer par la paraffine). Étape de coupe, étalement sur la lame de verre et ruban 7/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Puis coloration standard (HES si biopsie) Le pathologiste fera l’analyse et la conclusion de la biopsie le mercredi après-midi rendu le lendemain. Et si c’est une grosse pièce opératoire a lieu le vendredi après-midi qui demande donc plus de temps l’analyse et la conclusion seront faite que quelque jours après Il peut donc s’écouler entre 1 jour et 1 semaine de technique selon le type de prélèvement, de l’acte macroscopique. Il faut comprendre que les grosses pièces opératoires nécessitent une grosse fixation, donc un délai important. 5. L’analyse morphologique microscopique en pathologie oncologique, étudie/donne : Le rôle du pathologiste est : Donner le type histologique de la tumeur (suivant la classification OMS) Donner les facteurs histopronostiques propres à chaque type de cancer Évaluer l’extension = le stade pTNM (préciser l’année d’édition du TNM appliqué car revue régulièrement) (T : TUMEUR, N : statut ganglionnaire, M : statut métastatique) Étudier la qualité de l’exérèse chirurgicale ( zone saine ou pas ? ) Étudier le tissu non tumoral (présence de lésions tissulaires précancéreuses ?) Caractériser le micro-environnement tumoral (inflammation associée ? possibilité d’utiliser des anti-PDL-1 ?) Évaluer la réponse à un traitement anti-tumoral préopératoire (néoadjuvant) sous forme d’un grade de régression tumorale lié à l’efficacité du TTT. Donner les facteurs prédictifs de réponse ou non-réponse à certains traitements. 6. Autres techniques en ACP, étude protéique, immunohistochimie, immunocytochimie : A. Etude protéique Étude des protéines grâce notamment à l’immunohistochimie qui va permettre de mettre en évidence des antigènes, on va rechercher l’expression de ces protéines. C’est une aide diagnostic mais également pronostique ou prédictive. On va rechercher de marqueurs spécifiques d’une origine : métastase d’un cancer primitif inconnu - TTF1 (origine bronchopulmonaire ou thyroïdienne) 8/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty On peut utiliser aussi la recherche de l’expression de protéines virales : - Anti-EBNA: recherche du virus EBV dans certains lymphomes - Anti-HBs: recherche de virus liés aux hépatites L’immunohistochimie peut être utilisée pour aller chercher des métastases qu’on verrait moins bien sur coloration standard. On voit un cercle avec au sein d’un ganglion des cellules qui sont parfois difficiles à identifier. On les voit beaucoup plus clairement avec immunohistochimie, on a une coloration marron, ce sont des micro métastases B. Immunofluorescence directe Elle s'effectue à partir d’un prélèvement adressé à l’état frais. Même principe que l’immunohistochimie mais avec fluorochrome (substrat fluorescent) =l’Ac couplé à un fluorochrome. Si l’Ag recherché est présent, l’Ac s’y fixe : fluorescence. Les applications sont la recherche de dépôt tissulaires d’Ig et compléments dans les biopsies cutanées et biopsies rénales congelées : ex : au niveau de la membrane basale d’une peau pour la mise en évidence d’une (pemphigoïde bulleuse) (=maladie dermatologique). ex : biopsie rénale, pour la mise en évidence d’une glomérulopathie (dépôts mésangiaux d’IgA) (maladie rénale). C. Hybridation in situ (technique de biologie moléculaire morphologique) On utilise des sondes complémentaires à l’ADN, pour détecter l’ADN d’un agent pathogène. 9/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Ex : col utérin, lésions virales en surface, cellules claires à noyaux anormaux (envahies par virus HPV (= Human Papilloma Virus) (cellules brunes)). On utilise des sondes complémentaires à l’ADN du virus HPV pour être révélé par méthode chromogénique ou fluorescente. D. Hybridation in situ en fluorescence : FISH (technique de biologie moléculaire morphologique) Indication : rechercher des altérations sur les gènes (dans les noyaux des cellules). Technique basée sur la complémentarité des bases de l’ADN. - Mise en contact sonde avec ADN via une technique de montée en température pour forcer la double hélice d’ADN des cellules tumorales à s’ouvrir. - Révélation via microscope à épi-fluorescence. Applications: - Mise en évidence d’affections virales - Mise en évidence de réarrangement de gène, d’altérations morphologiques sur les gènes dans les noyaux des cellules, qui ont un impact sur le pronostic et le TTT du patient. Ex : Amplification gène HR2 (= cancer du sein) ou translocations particulières. Ces techniques sont également utilisées en cancéro, bactério... V. L’examen extemporané : au cours d’une intervention chirurgicale (aide le chirurgien dans sa pratique) Indication : uniquement si modifie le geste chirurgical en cours (le chirurgien n’a pas le droit d’envoyer son prélèvement uniquement pour connaître plus vite la pathologie de son patient) But : donner une réponse (environ 40 min) 10/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Prélèvement FRAIS (=non fixé) sans sérum physiologique : on ne peut pas congeler un prélèvement déjà passé dans le formol Congélation, coupe au cryostat et coloration HE (Human éosine) Résultat en < de 30 min transmis par téléphone (en pratique, temps plus long) On congèle uniquement lors des examens extemporanés car on a une très mauvaise qualité des lames donc diagnostic compliqué à poser ! (En général on peut seulement dire si c’est bénin ou malin). Technique rapide, utile mais sommaire sur le plan morphologique par rapport au prélèvement fixé inclus. 1. Application: Déterminer la nature tumorale ou non d’une lésion Déterminer la nature bénigne ou maligne d’une tumeur Évaluer les limites de résections chirurgicales (en cas de tumeur) Évaluer l’atteinte d’un ganglion sentinelle (mélanome, cancer du sein, etc) S’assurer qu’un prélèvement a bien intéressé un territoire lésionnel représentatif et ramené suffisamment de matériel analysable (qualité du prélèvement. 2. Technique Prélèvements adressés immédiatement (car le patient est ouvert sur la table et plus c’est long, plus le risque de survenue de complication augmente) À l’état frais (càd non fixé, sans sérum physiologique Le plus souvent l’examen extemporané est histologique : le tissu est durci par congélation à - 20° (étape chronophage), Coupé avec un microtome à congélation 11/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Coloration rapide de la coupe. Objectif : donner un résultat en moins de 30 minutes 3. Les limites Ne représente pas une réponse définitive (il faudra faire un examen conventionnel pour confirmer la pathologie) Les coupes obtenues ne présentent pas la qualité d’une coupe après inclusion en paraffine Les résultats sont moins précis et moins fiables Ils doivent toujours être vérifiés par inclusion en paraffine du tissu restant et analyse conventionnelle La congélation à -20°C rapide mais abîme le tissu Si le prélèvement est trop petit et unique, la congélation peut l’altérer dans sa totalité et interdire un diagnostic plus précis ultérieur Les prélèvements calcifiés ne peuvent pas faire l’objet de coupes au cryostat (car il faut avant les décalcifier) Allonge le délais opératoire V. Principes de réalisation des techniques non morphologiques de biologie moléculaire en ACP => Ici on envoie un morceau de prélèvement en biologie-moléculaire, qui sera analysé sans vraiment regarder la morphologie tissulaire. La biologie moléculaire possède les Indications et applications suivantes : - Aide Diagnostique : Aide au Diagnostique différentiel : faire la différence entre un ganglion réactionnel (mononucléose) et un lymphome (réarrangement clonal des gènes du BCR ou TCR) Mise en évidence d’une altération génétique spécifique d’une maladie : mutation ou translocation Ex : t(8;14)(q24;q32) qui juxtapose l’oncogène MYC/c-MYC situé en position 8q24 près du gène des chaînes lourdes des immunoglobulines situés en 14q32 Mise en évidence de virus (EBV/Lymphome) ou de bactéries - Préciser le Pronostic : Recherche d’une anomalie génétique qui est un facteur pronostic de la maladie : mutation IDH-1 dans les gliomes diffus. - Thérapeutique : Recherche d’une anomalie qui conditionne le traitement (mutation BRAF : possibilité de donner un traitement anti-BRAF dans le mélanome malin, ralentissant la maladie. Mutation de résistance T790M sur l’EGFR dans les carcinomes broncho-pulmonaires non à petites cellules.) => Mise en œuvre de ces techniques : Aux mieux réalisés sur des tissus congelés à l’azote liquide à -80°C/ -196°C. Sinon ces techniques sont réalisées sur des prélèvement qui ont été fixés puis déparaffinés 12/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Recommandation INCA de congeler des fragments tissulaires tumoraux non fixés. Indications incontournables, voici les cas qui doivent être non fixées et congelées : - -Lymphomes - -Sarcomes - -Tumeurs pédiatriques Rq : Ces techniques peuvent aussi être réalisées sur tissus FFPE (=tissus fixés au formol et inclus en paraffine). Qualité des ADN extraits : FFPE vs congélation : Cependant l’ADN extrait des tissus FFPE est fragmenté. L’amplification par PCR peut donc s’avérer plus difficile... Le risque d’échec technique de biologie moléculaire est plus important qu’avec du tissu congelé. L’idéal reste donc la congélation des fragments pour y réaliser des analyses de biologie moléculaire de comme la PCR, le séquençage = la congélation ! Maintenant les techniques de séquençage nouvelle génération permettent qu’on envoie des fragments congelés ou du FFPE aux biologistes, à la tumorothèque (=banque de tumeurs) à des fins diagnostiques ou des fins de recherches. Les cas doivent être non fixées et congelées uniquement pour les Lymphomes, les Sarcomes et les tumeurs pédiatriques. Le prélèvement reçu à l'état frais va faire l’objet d’un prélèvement ciblé dans un petit tube et va être mis dans une bonbonne d’azote liquide et va être mis au frais dans des conditions appropriées. Suite à cela nous pouvons réaliser une tumorothèque (on a l’identification du prélèvement, du patient etc..) →Biologie moléculaire : amplification PCR et séquençage ADN sur tissus FFPE 13/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Un contrôle morphologique du prélèvement à analyser est nécessaire qu’il soit congelé ou FEPE (s’assurer du matériel en quantité et nature (tumoral)) : - Tumoral ? - Nombre de cellules tumorales ? - Nécrose ? Mélanine ? Hémorragie ? Importance du contrôle morphologique car on ne va pas envoyer des cellules saines en PCR, on ne trouvera pas de mutation ! Il faut indiquer au technicien quelle zone du prélèvement doit être amplifiée par PCR. - Extraction de l’ADN - Amplification par Polymerase Chain Reaction (PCR) !!! ADN non amplifiable : si le délai de congélation par fixation est trop long ou si la durée de fixation est trop longue cela peut abimer l’ADN, il faut donc trouver un bonne équilibre pour le conditionnement du prélèvement - Séquençage de l’ADN : recherche d’une mutation, altération (dans cadre diagnostic, prédictif, pronostique donner). →Analyses de biologie moléculaire sur tissus congelés : pourquoi, quoi, comment ? Objectif sanitaire = à visée diagnostic, pronostic ou thérapeutique : Lymphomes Sarcomes Tumeurs pédiatriques Tumeurs cérébrales Tumeurs broncho-pulmonaires (CBPNPC) Cancers colo-rectaux (< de 60 ans) (ex :on peut chercher des mutations tel que Ras) Objectif scientifique = projet de recherche : - Protocoles - Tumeurs digestives/ mammaires/ pulmonaires/ cérébrales/ mélanomes Nécessité d’un logiciel de gestion des prélèvements congelés = tumorothèque 14/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Synthèse dans compte rendu Anapath : Données cliniques Examen macroscopique : nombre de fragment reçu Examen microscopique : qu’est-ce qu’on voit au microscope Étude immunohistochimie : qui va préciser qu’on a bien à faire à un adénocarcinome d’origine pulmonaire primitif. Tout cela fait l’objet d’un contre-rendu synthétique VI. Conclusion L’examen ACP fait partie des examens clés pour : Le dépistage Le diagnostic La détermination du stade d’extension d’une tumeur sur pièce opératoire stade pTNM (=pathologique Tumor Node Metastase) L’évaluation du pronostic La recherche de cibles thérapeutiques Sur pièce opératoire à but curatif sera précisé : Le type histologique d’une tumeur (selon la classification OMS en vigueur) Les facteurs pronostiques à chaque type de cancer L’extension, en précisant les points clés figurant dans la classification pTNM adaptée La qualité de l’exérèse chirurgicale Évaluation de lésions en tissu non tumoral (lésions précancéreuses, effets post TTT : grade de régression) Les facteurs prédictifs de la bonne ou de la mauvaise réponse à certains TTT 15/16 UE PAB 26/09/2024 Binôme : Rick et Morty Données minimales du CR anapath: - Données minimales : informations essentielles à la prise en charge du patient et devant figurer dans le CR ACP - Définies par : L’INCA (Institut National du Cancer) La SPF (Société Française de Pathologie) Le CAP (College of American Pathologist) L’AFACAP (Association Française d’Assurance Qualité en Anatomie Pathologique) → mises à jour régulières Exemple d’une synthèse dans un compte rendu anapath : →Examen microscopique, macroscopique, analyse immunohistochimique puis conclusion →De + en + on ajoute le compte rendu du biologiste moléculaire pour être complet Mise en place d’une double lecture systématique : 2ème avis par double lecture par des réseaux régionaux/ nationaux Prise d’avis auprès d’un pathologiste expert Pathologies de diagnostic difficile : tumeur rare, images équivoques, techniques spécialisées de BM (certains centres) Réseau INCA : mésothéliomes, lymphomes, sarcomes, tumeurs neuro endocrines Vraie conclusion Quasiment tous les prélèvement cellulaires/tissulaires doivent faire l’objet d’un examen d’ACP Le processus technique est chronophage (mais pas interminable non plus) L’analyse en ACP se base sur l’interprétation d’images (macroscopique et microscopiques) en fonction du contexte clinique (ACP= spécialité médicale) Pour les principales pathologies tumorales : « données minimales » établies par l’INCA et la SPF Stockage : pièces jetées (3 semaines après signature du CR), blocs FFPE + lames conservées plusieurs années (30 ans, pour le plan légal, de plus ces prélèvements peuvent aussi être utilisés à but de recherche). 16/16