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addiction au travail dépendance comportement addictif stress

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Ce document explore le phénomène de l'addiction au travail en analysant ses causes, ses mécanismes et ses conséquences. Il met en avant la notion de dépendance et de recherche de plaisir face au sentiment de mal-être. Les concepts et enjeux liés aux actions entreprises par les psychologues du travail sont également abordés.

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Travail et addictions I. Introduction Le terme addiction viens de l’étymologie latin qui signifie contrainte par le corps de celui qui ne pouvait s’acquitter d’une dette (droit). Le mot dépendance partage la même origine juridique : relation entre un fief vassal et un fief dominant. Dans les années...

Travail et addictions I. Introduction Le terme addiction viens de l’étymologie latin qui signifie contrainte par le corps de celui qui ne pouvait s’acquitter d’une dette (droit). Le mot dépendance partage la même origine juridique : relation entre un fief vassal et un fief dominant. Dans les années 1960 apparait en psychiatrie le terme addiction pour remplacer « toxicomanies » OMS, 1964. Ce terme regroupe différents types de conduites : constitue une entité clinique à part entière. L’importance dans l’addiction va être dans le rapport du sujet à l’objet plus que dans la quantité de temps, on ne peut donc pas réellement quantifier une addiction. Dépendance normale VS dépendance pathologique Dépendance primaire : manger besoin primaire. Le fait de ne pas réussir à s’empêcher de manger quand on en a pas besoin va lui être une addiction. Définition : « Répétition d’actes susceptibles de provoquer du plaisir mais marqués par la dépendance à un objet matériel ou à une situation recherchés et consommés avec avidité »( Pedinielli, Rouan et Bretagne, 1877) Le socle de l’addiction : la répétition, plaisir et la dépendance. Il n’y a pas d’addiction sans répétition, celle-ci ne survient pas forcement tout les jours. La question de la fréquence est très subtile. Les patients qui souffre d’addiction présente des émotions tel que du plaisir qui s’efface au fur et à mesure de l’addiction et devient un remplacement au mal être. L’addiction apparait toujours suite à un mal être, une recherche de quelque chose. On réfléchit toujours à quoi sert cette addiction à ce moment la pour mieux comprendre ce qu’on peut proposer aux patients. Définition : « Processus par lequel est réalisé un comportement qui peut avoir pour fonction de procurer du plaisir et de soulager un malaise intérieur, et qui se caractérise par l’échec répété de son contrôle et sa persistance en dépit des conséquences négatives » Goodman, 1990. L’addiction est un ensemble d’éléments qui interagissent pour fonctionner et emmener cette addiction. Ce processus a une fonction soit de procurer du plaisir soit de soulager un mal être intérieur ou un peu des deux en même temps. Le point essentiel est la perte de contrôle. La question à se poser est : Ai-je du contrôle sur l’objet ? Page 1 sur 7 Critères de Goodman, 1990 Plus on s’approche de la réalisation de l’acte addictif et plus la sensation du manque va être importante. Cette tension est dite désagréable mais en même temps agréable. Le tabac n’implique pas de vulnérabilité, de psychopathologie et c’est pourquoi c’est une addiction très particulière. La vision et l’anticipation de l’addiction va mettre la personne sous tension. Répondre à l’acte addictif est similaire à un soulagement d’une douleur physique. Une addiction va créer un envahissement de la vie du sujet. Peu de dénis sur les conséquences négatives. Fonction de l’addiction qui peut servir de notion de refuge exemple avec l’anxieux qui boit un verre de vin pour être moins stressé. Tolérance marqué : besoin de prendre plus de substance pour ressentir la même chose. Caractéristiques communes : Dépendance Contrainte Répétition de la conduite Fréquence des passages d’une addiction à l’autre (Déplacement) Association de plusieurs conduites addictives « polyaddiction » Problématiques sous-jacentes Centration, saillance Propositions thérapeutiques Facteurs de vulnérabilité similaires Personnalité Page 2 sur 7 Ce qu’on voit le plus comme addiction : Alcool, tabac, le cannabis et la cocaïne. Addiction comportemental : achats, jeux, nourriture, sport et le travail. Le déplacement correspond à la fréquence des passages d’une addiction à l’autre. Le tabac est quasiment toujours associé à d’autres addiction. Les problématiques sous jacente aux addiction sont: la faible estime d’eux même, impulsivité, recherche de sensation, problème autour de l’abandon. Des similitudes aussi en terme de thérapie. Neurobiologie Les mécanismes biologiques communs pour les addictions : Les agents induisant une addiction augmentent la concentration de dopamine dans le noyau accubens Système de récompense activé ->Sensation de plaisir (sentiment + ne pouvant être dissocié de l’acte l’ayant engendré) apprentissages des liens entre une action et sa récompense (plaisir) ->Mécanisme de manque Choix de l’objet d’addiction, phénomènes de craving, motivation ? L’addiction modifie le système de la récompense du cerveau qui s’allume de base quand quelque chose nous fait plaisir. Au niveau cérébral de base beaucoup de chose peuvent allumer le système de la récompense donc si un manque a l’appel c’est pas grave parce qu’il y en a d’autres. Avec l’addiction l’objet va prendre de plus en plus de place et ce sera le seul qui va allumer ce système de récompense. Ce que n’explique pas la neuro c’est pourquoi on est addicte à ça et pas a autre chose. L’homme va être plus vulnérable si il a été addicte mais ça ne veut pas dire qu’on est plus addicte. Ce qui peut expliquer une addiction : -l’environnement avec l’apprentissage (Bandura). Si les parents consomment des cigarettes ça va être plus sensibilisant et normal pour l’enfant d’aller dans une même addiction. -L’accessibilité dans une société plus un produit est disponible plus on est sensiblement addicte à cela. Exemple : Salle de shoot pour mettre le moins possible en danger les personnes et éviter les propagations des maladies. Page 3 sur 7 II - L’addiction au travail Une grande caractéristique de l’addiction au travail c’est que celle-ci est socialement accepté et valorisée comme l’addiction au sport. On va dire de quelqu’un qui travail énormément que c’est un bosseur alors que pour toutes autres addictions celles-ci vont être connoter négativement. Ce qui caractérise l’addiction au travail : Hyperactivité et la compétitivité professionnelle L’implication personnelle et excessive au détriment des autres activités Besoin de reconnaissance et de satisfaction professionnelle Impossibilité de se détendre et d’arrêter de penser au travail lors de vacances ou des loisirs Souffrance psychologiques Négligence de la vie sociale, familiale, amicale Anxiété importante avec des troubles du sommeil dans certains cas (incapacité de se détendre, culpabilité pour dormir au lieu de travailler. Sorenensen et Feldman 2007 : 3 dimensions -> affective, cognitive et comportementale. Facteurs de risques Pression au travail, La pression au travail peut être un facteur de sur investissement. Nécessité d’augmenter la productivité, avec des objectif toujours plus haut a atteindre. Recours au heures supplémentaires Nouvelles technologies ( 37% actifs utilisent des outils numériques pro en dehors du travail 62% réclament une régulation) avec le fait de regarder toujours sa boite mail après le travail et donc ne pas faire de break entre son travail et sa vie perso. Interaction de facteur contextuel personnel et professionnel. Code du travail (réforme entrée en vigueur le 1/01/2017 : droit a la déconnexion Facteurs contextuels Changement organisationnel dans le monde du travail : délocalisation, association de plusieurs entreprises, changement de hiérarchie Récompenses extrinsèques (prime) Culture organisationnelle exigeante Demandes de l’employeurs Contexte marqué par la mondialisation Tension au travail, latitudes Discordances capacités-aptitudes/demandes VS caractéristiques intrinsèques Page 4 sur 7 Les conséquences/troubles associés aux addictions vont concerné la sphère sociale avec un isolement et/ou un repli sur soi ainsi que la sphère psychologique avec des dépressions, de l’anxiété généralisée, des attaques de panique, phobies, toc, idée suicidaires pouvant aller jusqu’à la TS. Les actions du psychologue du travail vont être de la prévention mais avant ça, l’amélioration de la qualité de vie au travail, le cadre de travail. Il va aussi prévenir les risques psycho-sociaux, faire des entretiens avec les employés pour s’assurer que tout va bien, s’entretenir avec l’équipe de direction. 3 principales actions : Repérage : observations, voir le nombre d’heure que la personne fait, entretien avec le N1, laisser des questionnaires de dépistages questionnaire d’auto évaluation et voir si les gens s’en saisisse, on apprend beaucoup de choses dans les échanges informelles. Evaluation : ouvrir la parole au salarié, comment il se sent tout simplement Prise en charge/orientation Quels outils, quelles compétences ? Cadre relationnelle, capacité à créer un cadre sécurisant, Evaluation : Robinson, B.E. (1999). The Work Addiction Risk Test: Development of a tentative measure of workalism. Perceptual and Motor Skills, 88, 199-210. Questionnaire d’auto-évaluation composé de 25 items Exemple : 1 - Je préfère faire les choses moi même plutôt que de demander de l'aide. 2 - Je suis impatient quand je dois attendre l'aide d'un autre ou quand une tâche prend trop de temp 3 - J'ai l'impression d'être pressé, de courir contre la montre Page 5 sur 7 III - L ’addiction au travail Dans l’addiction au travail nous avons un postulat qui comporte deux cas de figures : l’addiction préexistante « importée » sur le lieu de travail et l’addiction comme stratégie adaptative face à un stress au travail. Interaction des deux ? D’un point de vue légal la lutte contre les addictions est encadrées par différents texte de loi et plans gouvernementaux. Nous retrouvons par exemple le plan addictions 2007-2011 : prise en charge et prévention. Le fait de renforcer et coordonner les dispositifs existants ou encore la formation des médecins du travail. Addictions et risques professionnels Consommation au travail : risque pour la santé ou la sécurité des salariés Travail posté : travail de nuit, isolé, postes à responsabilités élevées, postes à forte exigence de vigilance, postes impliquant conduite.. Les consommations sont plus élevée et fréquente dans les postes à risques (les gens vont plus consommé dans les lieux où il ne faut surtout pas comme ceux qu’on a vu avant ). De plus la solitude au travail est un facteur favorisant les addictions. Baromètre santé INPES 2014 : 36% des fumeurs régulier, 13% des consommateurs de cannabis et 9% des consommateurs d’alcool ont augmenté leur consommation du fait de leur travail. Que ce soit pour avoir des pauses, le côté social, la pression au travail. Consommation d’alcool sur le lieu de travail 16%, (18,9% hommes et 10,3% de femmes). On observe que les hommes ont beaucoup plus tendance à boire de l’alcool sur les lieux de travail que les femmes. Page 6 sur 7 Quels moyens d’actions / construire une démarche collective : Lorsqu’une personne est repérer comme addicte il est conseiller de lui alléger sa charge de travail, mettre en place des dispositifs lors de son départ et lors de son retour. Construire une démarche collective au sein de l’entreprise et en assurer la promotion et la pérennité et repérer les situations individuelles. Ce qui passe d’abord par un comité de pilotage (des personnes qui vont s’investir dans le projet) avec un constat préalable accepté par tous. La construction d’une charte d’intervention en définissant bien les rôles de chacun pour que toutes les tâches soit faite. Travailler en relai avec l’extérieur (spécialistes CSAPA). Préciser les démarches en cas de problème repéré. -> D’après le dossier INRS « Addiction et travail » Comment repéré ? On peut commencer par de l’observation : moins impliqué, baisse de compétence, absence ou arrivé en retard, changement de comportement (agression). Il est primordial d’être attentif aux comportements inhabituels, notamment absences répétés ou baisse de régime, s’il y a eu des événements de vie changeant qu’ils soient positifs ou négatifs. Et surtout être à l’écoute. Informer sur les possibilités de soutien, de soins les CSAPA ou autre. Quand on prend un poste il est important de se renseigner sur les structures d’addiction ou psychiatrie qui sont a coter et les structure de psy qui sont a coter pour mieux orienté après. Avoir une attention particulière sur les métiers à risques, pénibles et a responsabilités. -> Urgence : si incapacité de prendre son poste, mise en danger. En addicto pas d’urgence sauf si la personne arrive en total ébriété. Il existe des outils de dépistage fiable pour repéré les addictions : Tabac : test de fragerstrom Cannabis : cannabis abuse screening test (CAST) Alcool: alcool use disorder test (AUDIT) Jeu pathologique : indice canadien du jeu excessif (ICJE) Substances psychoactives : Drug abuse screening test (DAST) -> Ne pas oublier que la prise de médicaments peut aussi être une addiction. Voir photo diapo Seuil de dépendance différents pour les femmes et les hommes. Ce sont des outils de screening pas de diagnostic, il permet simplement d’orienter. Addiction au jeux sur le lieu de travail peut être aussi important avec des conséquences de retard, absence ou désinvestissement du travail. Addiction sexuel dont nous avons pas parlé mais qui est fortement connu dans le contexte du travail. Situations cliniques que proposer à ces patients ? Après l’évaluation, quels interlocuteurs? -Médecins de ville -Psychiatres, psychologues libéraux -CSAPA, services d’addictologie Page 7 sur 7

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