LNG 1400A - RÈGLES DÉRIVATIONNELLES - PDF

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Ce document traite des règles de dérivation phonétique dans le contexte de la langue française. Il explique les concepts et donne des exemples, ainsi que des exercices.

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LNG 1400A RÈGLES DÉRIVATIONNELLES Annonces Remise du TP2 la semaine prochaine Révision Corrigé du néerlandais ◦ Les plosives et fricatives voisées et non voisées sont en contraste les unes avec les autres (par exemple, [p] avec [b] et ainsi de suite) dans certaines positions, telles que l'inte...

LNG 1400A RÈGLES DÉRIVATIONNELLES Annonces Remise du TP2 la semaine prochaine Révision Corrigé du néerlandais ◦ Les plosives et fricatives voisées et non voisées sont en contraste les unes avec les autres (par exemple, [p] avec [b] et ainsi de suite) dans certaines positions, telles que l'intervocalique. ◦ Ce contraste est absent dans les groupes d'obstruentes. Les obstruentes non voisées cooccurrent toujours avec des obstruentes non voisées, etc. ◦ Nous avons une alternance chez le morphème du passé pour témoigner de l'existence d'un processus. ◦ Pour ces raisons, il s'agit d'un cas de neutralisation. En ce qui concerne le passé, dans les contextes où le contraste est suspendu, le processus doit être actif. Dans le contexte où le contraste est permis (e.g., à l'intervocalique), nous devons supposer que l'obstruente qui s'y trouve au niveau phonétique sera le même au niveau SJ. ◦ La FSJ du passé doit donc être /də/. On peut confirmer davantage cette analyse avec nos principes de logique. Spécifiquement, prétendre que le passé doit être /tə/ nécessite un processus qui voise /t/ entre voyelles (pour le mot 'skier'). Ce processus s'appliquerait de manière erronée de telle sorte que 'suer' et 'Suède' seraient prononcés de la même façon. (Le contraste précédemment constaté à l'intervocalique ne serait plus permis.) Nous devons donc rejeter cette analyse. Arrière-plan Presque toutes les écoles modernes de phonologie utilisent un niveau de représentation sub- phonémique (c’est-à-dire une unité atomique plus petite que le son). Les traits, qui existent depuis près d’un siècle, sont les plus courants. Depuis leur création, ils ont beaucoup changé et de diverses manières, notamment dans leur définition (sont-ils plus acoustiques ou articulatoires ?), les aspects de la prononciation eux- mêmes qui devraient être inclus, et leurs valeurs (binaires ? scalaires ? etc.). Le système que nous utiliserons est une version simplifiée, destinée à capturer les distinctions présentes en français. Les caractéristiques et leurs valeurs présentées ici doivent être considérées comme définitives. Toute différence avec d’autres systèmes (y compris, éventuellement, celui de Brousseau & Nikiema) doit être ignorée. Utilisation Les traits sont utilisés à la fois dans la représentation technique des phonèmes et dans le formalisme des processus phonologiques. Les phonèmes n’ont pas de prononciation tant qu’ils ne sont pas « épelés » (spelled-out) à la fin d’une dérivation et fournis au module phonétique. +consonantique Par exemple, lorsque nous représentons un phonème /t/, le symbole IPA n’est −sonantique qu’une forme de raccourci, tout comme des termes tels que « plosive coronale −continu non voisée ». En réalité, nous parlons d'un ensemble d'informations, d’un +coronal groupe de caractéristiques comme celui-ci : −voisé Nous nous contentons d’apprendre ces traits et la manière dont ils s’appliquent aux sons du français. Dans d’autres cours, vous apprendrez le système complet, ainsi que la façon dont ces traits sont organisés entre eux. Motivation Les traits sont un excellent moyen de saisir les classes naturelles, c’est-à-dire les groupes de sons dont le comportement ou la distribution est similaire, que ce soit au niveau spécifique de la langue ou au niveau typologique plus large. En d’autres termes, les inventaires phonémiques et les processus phonologiques ont tendance à se comporter de manière « sage », en fonction d’une série de paramètres qui peuvent être réduits au strict minimum. Par exemple, nous voyons souvent des inventaires de voyelles équilibrés a. b. comme dans (a) mais pas comme dans (b). (Cela s'applique également i u y aux inventaires de consonnes). Le premier s’exprime très bien par opposition et équilibre de traits, mais pas (b). e o ø ə a æ a Cela prouve que les phonèmes sont définis en termes de primitives, et non d’informations phonétiques brutes. Motivation En termes de processus, comme nous le savons, les ensembles de sons ciblés et/ou les contextes qui déclenchent un processus sont par nécessité faciles à décrire par une sorte de paramètre ou de paramètres. Ils peuvent donc être décrits en termes de traits. Par exemple, si nous prenons l’arrondissement dans nuu-chah-nulth et que nous considérons tous les sons de la langue qui subissent et ne subissent pas le processus : ◦ Les sons qui ne le subissent pas : /p, t, t͡s, t͡ɬ, t͡ʃ, pʼ, tʼ, t͡sʼ, t͡ɬʼ, t͡ʃʼ, s, ɬ, ʃ, m, n, j, w, ˀm, ˀn, ˀj, ˀw, ħ, ʕ, ʔ, h/ ◦ Les sons qui le subissent : /k, q, kʼ, x, χ/ On peut définir le groupe phonétiquement comme « plosives vélaires et +consonantique uvulaires (éjectives et normales) et fricatives vélaires et uvulaires »... +postérieur Alors qu’en termes de traits, il peut être réduit à : −bas Propriétés Dans ce système, les traits correspondent le plus souvent à un corrélat articulatoire. Dans de rares cas, il existe un corrélat acoustique. Nous utiliserons une représentation binaire, c’est-à-dire avec des valeurs positives ou négatives. Les traits sont écrits entre crochets, comme une matrice (et, de manière quelque peu déroutante, comme des transcriptions phonétiques - ce n’est qu’une coïncidence). Il est déconseillé d’écrire les ensembles de traits sur une seule ligne. Vous devriez apprendre à les générer dans Word (voir la fin de cette présentation), qui devrait être disponible sur tous les ordinateurs du campus. (Notez que cela n’est pas possible dans Google Docs !) 8 Classe majeure [vocalique] : degré de constriction ◦ + voyelles & /l/ ◦ - le reste [consonantique] : présence d’obstruction ◦ + plosives, fricatives, nasales, liquides (/l, r/) ◦ - voyelles & semi-voyelles [sonantique] : naturalité de voisement spontané ◦ + voyelles, semi-voyelles, liquides, nasales ◦ - plosives, fricatives Comment isoler /l/ en termes de traits ? Les semi-voyelles? 9 Mode & divers [continu] : écoulement d’air dans la cavité buccale ◦ + fricatives, liquides, semi-voyelles, voyelles ◦ - plosives, nasales [nasal] : écoulement d’air dans les cavités nasales (+ pour les consonnes et voyelles nasales) [voisé] : vibration des cordes vocales [arrondi] : arrondissement des lèvres (+ pour les voyelles et consonnes arrondies) 10 Traits vocaliques [antérieur] ◦ + voyelles antérieures ◦ - voyelles postérieures & centrales [postérieur] ◦ + voyelles postérieures ◦ - voyelles antérieures & centrales [haut] ◦ + voyelles fermées ◦ - voyelles moyennes et ouvertes [bas] ◦ + voyelles ouvertes ◦ - voyelles moyennes et fermées [tendu] ◦ + les voyelles ‘tendues’ ◦ - les voyelles ‘relâchées’ (en part. /ɛ, œ, ɔ, ɪ, ʏ, ʊ/) 11 Traits consonantiques [coronal] : production avec la pointe de la langue ◦ + les consonnes dentales ◦ – tous les autres [antérieur] : ◦ + les consonnes bilabiales, labiodentales, dentales ◦ – toutes les autres [postérieur] : ◦ + les consonnes vélaires & uvulaires (etc.) ◦ – toutes les autres [strident] : distingue les bilabiales des labiodentales ◦ + labiodentales ◦ – bilabiales [fermé] : distingue les vélaires des uvulaires ◦ + vélaires ◦ – uvulaires 12 B&N, p. 92 13 Commentaires La plupart de ces traits sont transparents et peuvent être maîtrisés en apprenant leur définition. Je vous recommande de vous concentrer sur les regroupements de traits communs, les traits les moins évidents, ou sur ceux qui constituent un piège. ◦ Attention à [continu]: les nasales sont [–continu] ! ◦ Les voyelles moyennes: [–haut, –bas] ◦ Les voyelles centrales: [–ant, –post] ◦ Traits “rusés” ou moins évidents : [vocalique, consonantique, continu, sonantique] Vous devez connaitre par cœur les principes qui sous-tendent les traits, mais à l’examen, vous serez appelé.e.s à appliquer les traits aux sons du français uniquement 14 Ex. 1 15 Ex. 1, réponses 16 Ex. 2 17 Ex. 2, réponses 18 Word Insérer > Équation (Cliquez sur le bouton et non sur la flèche déroulante) > Crochet > [ ] (ne pas sélectionner « Matrice ») Saisir votre texte. Une fois tous vos traits entrés, tout sélectionner, cliquer sur « Texte » en haut vers la gauche et changer de police pour être cohérent avec le reste de votre document. Seules les matrices de ce type, avec une police cohérente, auront tous les points de formatage. Notez qu’il n’est pas possible de supprimer des lignes. Par exemple, si vous copiez et collez une matrice qui a 5 lignes, mais que vous ne voulez que 3 traits, vous aurez 2 lignes qui ne pourront pas être supprimées. Je vous conseille d’avoir une matrice de 2 lignes prête à être copiée-collée. RÈGLES DÉRIVATIONNELLES Principes Les règles dérivationnelles sont un formalisme qui a vu le jour autour de la publication d’un ouvrage fondateur de la phonologie générative moderne, The Sound Pattern of English (SPE) de Chomsky et Halle, dans lequel elles servent d’entités cognitives de la Grammaire. Bien qu’elles ne soient pas utilisées dans tous les cadres actuels de la phonologie, les règles constituent un langage commun pour les phonologues. Les règles doivent être considérées comme des fonctions de « recherche et de remplacement » qui analysent des séquences de matrices de traits et les manipulent lorsque leurs conditions sont remplies. Dans le contexte de ce cours, les règles s’appliquent invariablement, c’est-à-dire sans exception. En plus de règles de changements de traits (comme l’assimilation), nous verrons des exemples de suppression (élision) et d’insertion (épenthèse) aujourd’hui. À l’exception de l’épenthèse (où nous nous autoriserons à utiliser les symboles API pour le segment inséré), les règles sont exprimées en termes de traits et de structure (y compris les frontières et nul). Enfin, une bonne règle rendra compte des faits. C’est le niveau d’adéquation visé dans cette classe. Une règle idéale, en revanche, sera aussi générale que possible sans être falsifiée, afin de faire des prédictions. 21 Format général A = ce qui subit le processus, B = changement effectué (et seul le(s) trait(s) modifié(s)) Interprétation : “A devient B entre C et D”, ou “CAD devient CBD” Il n’est pas nécessaire que les deux côtés soient présents ou spécifiés. Le contexte peut avoir un seul élément : ◦ C_ = après C ◦ _D = devant D Le trait qui est finalement modifié (B) ne doit pas se trouver dans le focus (A), dans l’esprit du minimalisme. Par exemple, dans une règle de voisement (où [+voi] est le changement), [-voi] ne devrait pas se trouver dans le focus. Il serait redondant. 22 Exemple Interprétation : Les plosives et les fricatives seront voisées entre d’autres sons voisés Cette règle s’appliquerait à quelles FSJ ? Quel en sera le résultat ? ◦ /ana/ NON : pas de [-sonantique] ◦ /anta/ OUI :  [anda] ◦ /ata/ OUI :  [ada] ◦ /ta/ NON : pas le contexte requis ◦ /anda/ OUI, mais aucun changement (application vide) 23 Pratique Transformez cette description en règle phonologique. “Les voyelles (et pas /l/ !) sont dévoisées devant une consonne non-voisée en fin de mot.” (Utilisez ‘#’) 24 Épenthèse Interprétation: “B est inséré entre C et D”, ou “CD devient CBD” Le segment à insérer est souvent abrégé avec un symbole (au lieu de spécifier tous les traits nécessaires) Exercice: Transformez cette description en règle phonologique : “La voyelle [e] est insérée entre une plosive et une liquide” 25 Élision Interprétation: “A est effacé entre C et D”, ou “CAD devient CD” Exercice: Transformez cette description en règle phonologique : “Les fricatives sont effacées après une plosive” 26 Application Nuu-chah-nulth : Nous avons déjà vu que le processus de labialisation s’applique aux obstruentes vélaires & uvulaires. Quels pourraient être le changement et le contexte ? Nous avons déjà parlé du focus optimal, mais si on décrit tout simplement « obstruentes vélaires & uvulaires », qu’est-ce qu’il pourrait être ? Réponse possible (mais pas maximale) : Réponse optimale : +consonantique +voc +consonantique +voc +postérieur  [+arrondi] / −cons __ +postérieur  [+arrondi] / __ +arrondi −son +arrondi −bas Notez que: ◦ Le focus est conçu afin d’exclure ce qui doit être exclu par rapport à l’inventaire phonémique de la langue. Puisqu’il n’y a pas de sonnantes postérieures, [-son] n’est pas nécessaire. ◦ [-bas] est présent au focus optimal pour exclure les pharyngales. Ce n’est pas quelque chose que vous avez appris ou que vous devrez apprendre dans ce cours. ◦ Nous n’avons pas exclu, par exemple, les latérales du contexte optimal. Cela se fait dans l'esprit d’émettre des hypothèses. 27 Conseils En décrivant les focus et les contextes, adoptez une approche fondée sur l’exclusion. C’est-à-dire qu’il faut commencer par tous les sons de la langue et éliminer ce qu’il est nécessaire d’éliminer. Vous pouvez souvent procéder catégorie par catégorie. ◦ Par exemple, pour décrire le focus de la règle du nuu-chah-nulth, il n’est pas nécessaire de connaître toutes les voyelles, puisqu’elles peuvent toutes être facilement exclues. Si votre matrice inclut des sons hypothétiques qui ne sont pas présents dans la langue, ou si elle inclut des sons au focus ou au contexte pour lesquels vous n’avez pas de preuves, il n’est pas nécessaire de les exclure par l’ajout de traits supplémentaires. ◦ Par exemple, il n’est pas nécessaire de préciser que les voyelles qui déclenchent le processus en nuu-chah- nulth sont postérieures. Il n’y a pas de voyelles arrondies antérieures. Vous ne serez pas pénalisé.e.s si vous avez plus de traits que nécessaire, seulement si vous n’excluez pas les sons nécessaires ou si vous spécifiez un trait incorrect. Enfin, il ne faut jamais parler d’un trait dont la valeur n’est pas la même pour toute la matrice. On ne précise que ce qui relie tous les sons du groupe. ◦ Par exemple, [±fermé] n’est pas une inclusion valide au focus de notre règle d’arrondissement. Exercices: nēhiyawēwin (cri des plaines) Les données suivantes viennent du nēhiyawēwin ([ˌneː.hɪˈjʌ.weːˌwɪn]). Ignorez la longueur vocalique. La morphologie ne fait pas partie de cet exercice. Commencez par faire la description des plosives orales et des affriquées [ts] et [dz], qui doivent être considérées comme un seul segment. Supposons pour les besoins de cet exercice que les affriquées sont [-cont]. Faites une analyse de ces données et écrivez la règle formelle à l’œuvre. Présentez la dérivation des mots ‘en partie’, ‘bientôt’ et ‘hâche’, avec leurs FSJ, si la règle s’y applique ou non, et sa forme phonétique finale. Les corrigés se trouvent dans un document PDF. 29 Nom. Sing. Datif Nom. pluriel Ablatif Traduction a. [kitap] [kitaba] [kitaplar] [kitaptan] ‘livre’ b. [kap] [kaba] [kaplar] [kaptan] ‘récipient’ Exercice: turc c. d. [damat] [kurt] [damada] [kurda] [damatlar] [kurtlar] [damattan] [kurttan] ‘beau-fils’ ‘ver’ Considérez les plosives et les fricatives. Écrivez e. [tat] [tada] [tatlar] [tattan] ‘gout’ une règle qui tient compte du processus à f. [renk] [renge] [renkler] [renkten] ‘couleur’ l’œuvre. Fournissez la dérivation des formes ‘livre’, ‘livre-DAT’, ‘livre-ABL’, ‘capuchon’, g. [ekmek] [ekmege] [ekmekler] [ekmekten] ‘pain’ ‘capuchon-DAT’, ‘fille’, ‘fille-DAT’. h. [kep] [kepe] [kepler] [kepten] ‘capuchon’ Vous devez faire de la morphologie dans cet i. [sap] [sapa] [saplar] [saptan] ‘racine’ exercice. Il vous est conseillé de commencer par j. [vakit] [vakite] [vakitler] [vakitten] ‘temps’ traiter une liste des allomorphes et par émettre k. [at] [ata] [atlar] [attan] ‘cheval’ des hypothèses. Une analyse distributionnelle est possible mais plus difficile comme première l. [alt] [alta] [altlar] [alttan] ‘fond’ étape. m. [kiz] [kize] [kizler] [kizten] ‘fille’ n. [otobos] [otobosa] [otoboslar] [otobostan] ‘bus’ Ignorez les alternances de voyelle (p. ex. [a] ~ [e] au datif) au sein des suffixes, qui viennent d’un o. [ev] [eve] [evler] [evten] ‘maison’ processus indépendant d’harmonie vocalique. p. [buz] [buza] [buzlar] [buztan] ‘glace’ q. [savaʃ] [savaʃa] [savaʃlar] [savaʃtan] ‘bataille’ r. [giriʃ] [giriʃe] [giriʃler] [giriʃten] ‘entrée’

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