Cours de Français - Unité 1 PDF

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This document describes a French language course (Unité 1) designed for secondary school students. It introduces poetic landscapes and discusses the evolution of poetic language through the works of romantic poets, such as Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, and others.

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REGARDER LE MONDE, INVENTER LE MONDE Visions poétiques du monde UNITÉ 1 Découvrir des paysages poétiques et picturaux : du romantisme à nos jours. Durée approximative : 12 heures Cette unité 1 s’inscrit dans une des entrées du cycle 4 : REGARDER LE MONDE, INVENTER DES MONDES. Cette année, nous allo...

REGARDER LE MONDE, INVENTER LE MONDE Visions poétiques du monde UNITÉ 1 Découvrir des paysages poétiques et picturaux : du romantisme à nos jours. Durée approximative : 12 heures Cette unité 1 s’inscrit dans une des entrées du cycle 4 : REGARDER LE MONDE, INVENTER DES MONDES. Cette année, nous allons aborder ce thème en étudiant des visions poétiques du monde. Il s’agit, à travers des lectures variées, de montrer comment, au fil des siècles, le langage poétique évolue pour décrire le monde qui nous entoure. Parallèlement, nous verrons que les peintres eux-­aussi renouvellent leur perception du monde. Au cours de cette unité, nous aurons l’occasion de découvrir des poètes qui ont su séduire le lecteur à travers une écri- ture souvent très personnelle. Alphonse de Lamartine, Victor Hugo, Charles Baudelaire, Paul Verlaine et Arthur Rimbaud sont des figures essentielles de la poésie du XIXe siècle comme le sont Max Jacob, Yves Bonnefoy et Henri Michaux, un siècle plus tard. Les paysages évoqués par chacun d’eux étonnent par leur diversité. On passe d’une nature refuge à une nature dominatrice. On vit le paysage à travers une femme, à travers les sens et enfin à travers les mots si bien choisis. Par conséquent, ces textes nous permettent de réfléchir au rôle de la poésie qui n’est pas seulement d’exprimer des sentiments personnels. Elle nous oblige à percevoir autrement le monde qui nous entoure, à le vivre plus intensément. Parallèlement, nous découvrirons des peintres qui, eux aussi, ont choisi le paysage comme sujet. Comme les poètes, leurs tableaux témoignent d’une évolution remarquable : l’artiste s’est éloigné d’une représentation fidèle de la réalité pour privilégier des paysages plus personnels. Il ne s’agit plus de peindre le monde tel qu’il est mais tel que le peintre le perçoit. Nous n’avons plus qu’à te souhaiter un bon voyage à travers la lecture de ces poèmes si riches et de ces tableaux si évo- cateurs ! Prends maintenant ton cahier. En haut d’une nouvelle page, recopie en rouge le numéro et le titre de l’unité. Encadre-­les. 8 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 SOMMAIRE SÉANCE 1 Découvrir un paysage lyrique 10 SÉANCE 2 Distinguer dénotation et connotation 13 SÉANCE 3 Lire un paysage romantique 15 SÉANCE 4 Lire un paysage intérieur 17 SÉANCE 5 Connaître l’attribut du C.O.D. 18 SÉANCE 6 Découvrir des paysages au-­delà des apparences 20 SÉANCE 7 Réviser les accords du participe passé 22 SÉANCE 8 Explorer des paysages revisités 24 SÉANCE 9 Étudier les reprises anaphoriques 26 SÉANCE 10 Je m’évalue 27 « Je peux lire aussi » S. Cohen-Scali, Arthur Rimbaud : le voleur de feu, livre de poche, 2014 C. Janisson, Les p’tites récitations de notre enfance, First Editions, 2013 G. Pompidou, Anthologie de la poésie française, livre de poche, 1974 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 9 SÉANCE 1 Découvrir un paysage lyrique Durée : 1 h 30 Dans cette première séance, tu vas lire un poème lyrique. Il te rappellera les textes que tu as pu découvrir en quatrième sur le thème « dire l’amour ». Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé. Lis attentivement le poème suivant et réponds aux questions. Écoute également la lecture de ce poème à la piste 1. Le Vallon Mon cœur, lassé1 de tout, même de l’espérance, N’ira plus de ses vœux importuner le sort ; Prêtez-­moi seulement, vallon de mon enfance, Un asile d’un jour pour attendre la mort. 5 Voici l’étroit sentier de l’obscure vallée : Du flanc de ces coteaux pendent des bois épais, Qui, courbant sur mon front leur ombre entremêlée, Me couvrent tout entier de silence et de paix. Là, deux ruisseaux cachés sous des ponts de verdure 10 Tracent en serpentant les contours du vallon ; Ils mêlent un moment leur onde2 et leur murmure, Et non loin de leur source ils se perdent sans nom. La source de mes jours comme eux s’est écoulée ; Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour : 15 Mais leur onde est limpide3, et mon âme troublée N’aura pas réfléchi4 les clartés d’un beau jour. La fraîcheur de leurs lits, l’ombre qui les couronne, M’enchaînent tout le jour sur les bords des ruisseaux, Comme un enfant bercé par un chant monotone, 20 Mon âme s’assoupit au murmure des eaux. — Alphonse de Lamartine, Méditations poétiques, 1820. Notes : 1. « lassé » : fatigué. 2. « onde » : en poésie, l’eau. 3. « limpide » : transparente, pure. 4. réfléchi » : reflété. JE SAIS DÉJÀ 10 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 1 A. Dire la poésie 1. Pour vérifier que ce poème est écrit de manière conforme aux règles de versification qui te sont rappelées dans le « Je sais déjà » ci-­dessus, complète le texte suivant à l’aide des mots proposés : douze - quatrains – musica- lité - alexandrins – croisées. Cet extrait de « Le Vallon » est composé de cinq………………………………. Dans chacun, les rimes sont………………………………. Les vers sont des……………………………… puisqu’ils possèdent chacun……………………………… syllabes. Ils apportent de la ……………………………… au texte. 2. a) Complète le schéma ci-­dessous : Voici l’étroit sentier // de l’obscure vallée 1 h _ _ _ _ _ _ _ _ _ er 2e h _ _ _ _ _ _ _ _ _ c_____ b) Entraîne-­toi à lire les vers suivants en respectant la césure et les coupes indiquées : Voi/ci/ l’é/troit/ sen/tier// de/ l’ob/scu/re/ val/lée : Du/ flanc/ de /ces /co/teaux// pen/dent /des/ bois/ é/pais, Qui,/ cour/bant/ sur/ mon/ front// leur/ ombr(e)/ en/tre/mê/lée, Me/ cou/vrent/ tout /en/tier// de/ si/len/c(e) et/ de/ paix. JE RETIENS Dire la poésie On ne prononce pas les syllabes d’un vers comme on prononce les syllabes dans le langage courant. Il y a donc certaines règles qu’il faut connaître pour prononcer correctement les vers. Pour s’aider, à l’écrit, on peut séparer chaque syllabe de l’autre par une barre oblique (/) appelée la coupe. Le « e » à la fin d’un mot, est dit muet dans le langage courant, car il ne se prononce pas : ce n’est pas tou- jours le cas en poésie. On a deux possibilités : a) soit le « e » à la fin d’un mot est suivi d’un mot commençant par une consonne et il se prononce. On met donc une coupe immédiatement après : Voi/ci/ l’é/troit/sen/tier// de/ l’ob/scu/re/ val/lée. b) soit le « e » à la fin d’un mot est suivi d’un mot commençant par une voyelle. Il ne compte donc pas, et on ne met pas de coupe juste après ce « e », mais après la voyelle qui suit : Me/ cou/vrent/ tout /en/tier// de/ si/ len/c(e) et/ de/ paix. c) Le « e » à la fin d’un vers ne compte jamais : Mon cœur, lassé de tout, même de l’espéranc(e). B. Comprendre le texte 1. À quelle personne est rédigé ce poème ? De qui s’agit-­il ? 2. a) Relie chaque strophe au titre qui lui convient. 1re strophe l’apaisement du poète 2re strophe la vivacité des ruisseaux 3e strophe la nostalgie du poète 4e strophe la prière du poète à la nature 5e strophe un lieu protecteur b) Que remarques-­tu concernant l’effet que la nature a sur le poète ? Coche la case qui convient et cite le texte pour justifier ta réponse.  La nature inquiète le poète.  La nature est indifférente.  La nature réconforte le poète. 3. a) Quels sont les mots qui riment deux par deux dans la première strophe ? b) Explique l’état d’esprit du poète dans cette strophe en t’aidant de l’association des mots à la rime. 4. « La source de mes jours comme eux s’est écoulée ; Elle a passé sans bruit, sans nom et sans retour » (v. 13-14) a) Ces vers signifient que : b) Le poète est donc :  la vie du poète est répétitive.  envieux.  la vie du poète arrive à son terme.  irrité.  La vie du poète est monotone.  nostalgique. CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 1 11 5. Relis attentivement les deux derniers vers de la 5e strophe. a) Quelle allitération (répétition d’un même son de consonne) trouve-­t‑on dans ces vers ? b) Quel sentiment éprouvé par le poète est mis en valeur ?  la peur  la quiétude  la joie c) Quelle est l’image employée dans ces deux vers ? Explique-­la. 6. a) Relis les vers 9-10. Que remarques-­tu au sujet de leur construction ? b) On appelle cette construction :  une ellipse  un enjambement  une césure c) Grâce à cette construction, le poète met en valeur :  la puissance des ruisseaux  le mouvement, la vivacité des ruisseaux  la fragilité des ruisseaux 7. Quel est l’élément naturel du vallon le plus présent dans ces vers ? À ton avis pourquoi ? 8. a) Montre, en citant un vers précis, que la nature est personnifiée. b) Quel rôle joue alors la nature auprès du poète ? Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le Je retiens suivant. JE RETIENS La poésie lyrique Le plus souvent, la poésie lyrique fait entendre la voix du poète avec le pronom je. Elle accorde une place im- portante à l’expression des émotions personnelles, des sensations et des impressions. Les poètes abordent la douleur de l’absence, la mélancolie, la nostalgie… Quels que soient leurs sentiments, les poètes communiquent avec force ce qu’ils ressentent. L’expression de l’émotion compte autant que l’émotion elle-­ même. Le lyrisme permet alors de célébrer la beauté de la langue. Pour compléter ta lecture, un tableau t’attend. Découvre-­le dans la partie suivante. C. Promenade picturale 1. O  bserve attentivement le tableau ci-­ contre. 2. Q  uels liens peux-­tu établir entre ce tableau et le poème que tu as étudié ? 3. E  n t’inspirant de ce tableau d’Alfred Sis- ley, imagine un quatrain en alexandrins avec des rimes croisées (cf Les Essen- tiels, fiche 69 - La versification). — Alfred Sisley, Le repos au bord ruisseau, 1872 12 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 1 Lis maintenant un exemple de quatrain dans le corrigé. Tu peux ensuite découvrir le mouvement impressionniste ci-­ dessous : Le coin des curieux L’impressionnisme Influencés par la révolution industrielle dans la deuxième moitié du XIXe siècle et par l’installation définitive de la République, certains peintres révolutionnent l’art. Abandonnant une peinture trop classique, ils s’intéressent à leur époque et puisent leurs sujets dans la vie quotidienne. Pour eux, ce n’est pas le sujet qui compte mais la vision personnelle que l’artiste va en donner, le climat qui s’en dégage. SÉANCE 2 Distinguer dénotation et connotation Durée : 1 heure Comme tu as pu le remarquer au cours de la lecture du poème d’Alphonse de Lamartine, en poésie, les mots peuvent prendre un sens particulier. On parle alors de « connotation ». Voici une nouvelle notion que tu vas découvrir. Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé. A. Observer pour comprendre Lis attentivement ces deux vers et réponds aux questions. a) « Et non loin de leur source [les ruisseaux] se perdent sans nom. » b) « La source de mes jours comme eux s’est écoulée. » 1. Dans quel vers parle-­t‑on de l’endroit où l’eau sort de terre ? 2. Quel emploi du mot « source » pourrait être remplacé par le mot « origine » ? Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit avant de faire les exercices d’application. JE RETIENS Connotation et dénotation On nomme dénotation le sens premier d’un mot ou d’une expression. Ex : La Lune est un astre qui brille dans la nuit. La (ou les) connotation(s) regroupe(nt) les idées, les jugements, les opinions associés à un mot. Ex : Il me promet la lune ! (La lune connote ici l’éloignement, l’inaccessibilité). La connotation peut être péjorative ou méliorative. Ex : Cet enfant est sans cesse dans la lune. (La lune est associée à la rêverie et la connotation est plutôt péjorative). RAPPEL : Les termes « péjoratif » et « mélioratif » ont été vus en 4e. Selon le terme employé, une description subjective peut être : — péjorative (dévalorisante) : Cette croûte est hors de prix. — méliorative (valorisante) : Cette toile de maître est d’une valeur inestimable. Une image peut aussi comporter des éléments dénotés et connotés. C’est en particulier le cas des images publicitaires : une plage de sable blanc et des palmiers (dénotation) évoquent tout de suite des vacances paradisiaques (connotation). CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 2 13 B. Appliquer 1. Comprendre la connotation d’une publicité : a) Observe cette publicité créée par une association et remplis les cadres en cherchant ce que les différents éléments de l’image connotent. Qu’évoquent ces deux par- ties boisées ?.............................................. Que représente cette partie non boisée ?.................................. b) Quel message le créateur de cette image veut-­il faire passer ? 2. Après avoir observé l’exemple proposé, complète le tableau en précisant pour chacun des mots suivants sa dénotation et sa ou ses connotation(s) possible(s). Mot Dénotation Connotation mer milieu naturel aquatique immensité / Infini pluie blanc soleil printemps lys rouge 3. Lis attentivement la première strophe de ce poème. Ô vallons paternels, doux champs, humble chaumière Au bord penchant des bois, suspendue aux coteaux Dont l’humble toit, caché sous des touffes de lierre, Ressemble au nid sous les rameaux ; — Alphonse de Lamartine, « Retour au pays natal », Méditations poétiques, 1820. a) Quelles sont les connotations des expressions en gras ? Coche deux propositions.  la vie  l’enfance  des lieux protecteurs  des lieux hostiles b) Quel sentiment du poète ces connotations mettent-­elles en évidence ?  la nostalgie  la colère  la joie Vérifie tes réponses dans le corrigé. 14 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 2 SÉANCE 3 Lire un paysage romantique Durée : 1 heure Dans la séance 1, tu as compris que la nature était pour Alphonse de Lamartine un lieu de refuge. En lisant ce poème de Victor Hugo, tu vas découvrir d’autres aspects de la nature. Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Lis attentivement le poème suivant et écoutes-­en la lecture à la piste 2. Réponds ensuite aux questions. Au bord de la mer Vois, ce spectacle est beau. - Ce paysage immense Qui toujours devant nous finit et recommence ; Ces blés, ces eaux, ces prés, ce bois charmant aux yeux ; Ce chaume1 où l’on entend rire un groupe joyeux ; 5 L’océan qui s’ajoute à la plaine où nous sommes ; Ce golfe2, fait par Dieu, puis refait par les hommes, Montrant la double main empreinte en ses contours, Et des amas de rocs sous des monceaux de tours ; Ces landes, ces forêts, ces crêtes déchirées ; 10 Ces antres3 à fleur d’eau qui boivent les marées ; Cette montagne, au front de nuages couvert, Qui dans un de ses plis porte un beau vallon vert, Comme un enfant des fleurs dans un pan de sa robe ; La ville que la brume à demi nous dérobe, 15 Avec ses mille toits bourdonnants et pressés ; Ce bruit de pas sans nombre et de rameaux4froissés, De voix et de chansons qui par moments s’élève ; Ces lames5 que la mer amincit sur la grève, Où les longs cheveux verts des sombres goémons6 20 Tremblent dans l’eau moirée7avec l’ombre des monts ; Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ; Ici cette charrue, et là-­bas cette proue8, Traçant en même temps chacune leur sillon ; Ces arbres et ces mâts, jouets de l’aquilon9 ; 25 Et là-­bas, par-­delà les collines lointaines, Ces horizons remplis de formes incertaines ; Tout ce que nous voyons, brumeux ou transparent, Flottant dans les clartés, dans les ombres errant, Fuyant, debout, penché, fourmillant, solitaire, 30 Vagues, rochers, gazons, - regarde, c’est la terre ! — Victor Hugo, Les Chants du Crépuscule, 1836. Notes : 1. « chaume » : paille qui reste sur pied. 2. « golfe » : vaste baie d’une côte où avance la mer. 3. « antres » : cavernes, grottes. 4. « rameaux » : petites branches d’arbres. 5. « lames » : ondulations de la mer sous l’action du vent. 6. « goémons » : algues marines. 7. « moirée » : qui a des reflets vifs et changeants 8. « proue » : avant d’un bateau 9. « aquilon » : vent du nord froid et violent CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 3 15 A. Comprendre le texte 1. Où se trouve précisément l’observateur de ce paysage ? Propose deux citations du texte pour justifier ta réponse. 2. La description que fait le poète du paysage qui s’offre à lui est-­elle organisée ? Justifie ta réponse. 3. a) Justifie le titre du poème en relevant un champ lexical que tu nommeras. b) Propose deux autres éléments du paysage évoqués dans ces vers. Cite le texte. 4. « Cet oiseau qui voyage et cet oiseau qui joue ; Ici cette charrue, et là-­bas cette proue. » (v.21-22) a) Observe la construction de ces vers : quels éléments grammaticaux se répètent ? C'est une construction de phrase particulière. Saurais-tu trouver son nom ? Cf Les Essentiels, fiche 51 (figures de style par ressemblance). b) Cette structure de phrase particulière permet d'exprimer ou de mettre en valeur une caractéristique du paysage : saurais-tu dire laquelle ? 5. a) Quel est le déterminant fréquemment employé dans le poème ? Cite le texte. b) Quel sentiment du poète est ainsi exprimé ?  la peur  l’émerveillement  la joie 6. « Ces antres à fleur d’eau qui boivent les marées ;… » (v.10) « Cette montagne, au front de nuage couvert,… » (v.11) a) Quelle image est employée dans ces deux vers ? b) Justifie son emploi. 7. Relis l’ensemble du poème. L’homme est-­il important au sein de ce paysage ? Justifie ta réponse. Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le Je retiens suivant. JE RETIENS Le romantisme Ce mouvement littéraire et artistique s’est étendu à toute l’Europe à partir de la fin du XVIIIe siècle. Il a atteint son apogée dans la première moitié du XIXe siècle. Les romantiques fuient la modernité et le monde matériel pour s’évader dans la nature, dans le passé, dans l’amour. Le poète exprime ses propres sentiments mais il leur donne une portée générale. Il se sent proche des hommes ; il veut leur faire partager ce qu’il a ressenti. Les rapports avec la nature sont modifiés par le romantisme. Dans les tableaux romantiques, l’homme est représenté comme contemplatif devant une nature imposante, ou démuni, victime, devant une nature violente et dangereuse. Il est donc dominé et n’a qu’un rôle secondaire. L’homme est réduit à observer la nature ou à la subir, mais il ne la maîtrise plus. Pour compléter ta lecture, un tableau t’attend. Bonne promenade picturale ! B. Promenade picturale 1. O  bserve attentivement le tableau ci-­ contre. 2. Q  uels liens peux-­tu établir entre ce tableau et le poème que tu as étudié ? 3. E  n t’inspirant de ce tableau de C.D. Friedrich et en faisant appel au vocabulaire de la nature découvert dans le poème, imagine un quatrain en alexandrins avec des rimes croisées. — C.D. Friedrich, Le Voyageur contemplant une mer de nuages, 1818 Lis maintenant un exemple de quatrain dans le corrigé. 16 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 3 SÉANCE 4 Lire un paysage intérieur Durée : 1 heure À travers cette séance, tu vas découvrir un paysage original. Dans le recueil de Baudelaire, ce poème ouvre le cycle de l’amour. Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé. Lis attentivement le poème suivant et réponds aux questions. Parfum exotique Quand, les deux yeux fermés, en un soir chaud d’automne, Je respire l’odeur de ton sein chaleureux, Je vois se dérouler des rivages heureux Qu’éblouissent les feux d’un soleil monotone1 ; 5 Une île paresseuse où la nature donne Des arbres singuliers2 et des fruits savoureux ; Des hommes dont le corps est mince et vigoureux, Et des femmes dont l’œil par sa franchise étonne. Guidé par ton odeur vers de charmants climats, 10 Je vois un port rempli de voiles et de mâts Encor tout fatigués par la vague marine, Pendant que le parfum des verts tamariniers3, Qui circule dans l’air et m’enfle la narine, Se mêle dans mon âme au chant des mariniers. — Charles Baudelaire, Les Fleurs du Mal, « Spleen et Idéal », 1857. Notes : 1. « monotone » : sur le même ton, uniforme. 2. « singuliers » : extraordinaires, uniques. 3. « tamariniers » : grands arbres exotiques à fleurs en grappes. A. Comprendre le poème 1. a) À quel sens correspond chacun de ces vers ? « […] en un soir chaud d’automne, » le goût « Je vois se dérouler des rivages heureux » le toucher « Des arbres et des fruits savoureux ; » la vue « Guidé par ton odeur vers de charmants climats, » l’ouïe « Se mêle dans mon âme au chant des mariniers. » l’odorat b) Dans ce poème, quel est le sens qui domine ? Cite le texte. Pourquoi est-­il aussi présent ? c) Le paysage décrit par le poète est-­il réel ? Justifie ta réponse. 2. Le titre du poème est « Parfum exotique ». a) Que signifie l’adjectif qualificatif « exotique » ? b) Pourquoi est-­il employé dans ce poème ? Justifie ta réponse à l’aide d’une citation. 3. Complète ces deux phrases en citant le texte. La découverte de ce paysage rend le poète heureux. Il emploie donc un vocabulaire appréciatif : « ……………………… », « ……………………… », « ……………………… », « ……………………… ». De plus, il exprime sa satisfaction par une allitération en /m/ dans la dernière strophe : …………………………………………………………………………………………………………………… 4. Finalement, quel rôle joue la femme dans ce poème ? Développe ta réponse. CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 4 17 5. a) Observe attentivement ce tableau peint par Gauguin. b) Ce paysage pourrait-­il corres- pondre à la vision du poète ? Justi- fie ta réponse. — Paul Gauguin, Paysage tahitien, 1891 Vérifie tes réponses dans le corrigé avant de lire et mémoriser le Je retiens suivant : JE RETIENS La modernité Baudelaire marque une rupture avec la tradition lyrique. Par rapport à Alphonse de Lamartine et à Victor Hugo, le poète se dégage d’une représentation figurative. Il privilégie un paysage intérieur, suscité par une sensation. Le lieu est inventé, recomposé par la rêverie pour dire un désir profond. B. Écriture Enrichis le poème de Charles Baudelaire en ajoutant une strophe supplémentaire après le vers 8. Dans cette strophe, imagine un autre paysage que le poète peut découvrir grâce à la voix de la femme, à ses paroles. Lis dans le corrigé un exemple de strophe que tu aurais pu écrire. SÉANCE 5 Connaître l’attribut du C.O.D. Durée : 1 heure JE SAIS DÉJÀ 18 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 5 A. J’observe 1. Identifie les C.O.D. des deux verbes conjugués « aime » et « trouve ». J’aime beaucoup ce poète talentueux. 2. Récris ces deux phrases en remplaçant le C.O.D. par un pro- Je trouve ces recueils passionnants. nom. 3. Que remarques-­tu concernant les adjectifs « talentueux » et « passionnants » ? Vérifie tes réponses dans le corrigé avant d’apprendre le Je retiens qui suit. JE RETIENS 1) Rappel : l’attribut du sujet L’attribut du sujet donne une information sur le sujet, en exprimant une qualité, un état, une manière d’être par l’intermédiaire d’un verbe. Ex : Ce poème est romantique. Sujet att. du sujet 2) Qu’est-­ce qu’un attribut du C.O.D. ? a- Définition L’attribut du C.O.D. donne une information sur le C.O.D., en exprimant une qualité, un état, une manière d’être, par l’intermédiaire d’un verbe. Il fait partie du groupe verbal et ne peut pas être supprimé. Ex : Certains trouvent ce poème romantique. [= Certains le trouvent romantique.] C.O.D. att. du C.O.D. C.O.D. att. du C.O.D. b- La nature de l’attribut du C.O.D. L’attribut du C.O.D. peut être : — un adjectif qualificatif (ou groupe adjectival) : Ex : Les lecteurs le trouvent talentueux. C.O.D. att. du C.O.D. — un nom ou un groupe nominal : Ex : Le poète nomma son recueil « Les Contemplations ». C.O.D. att. du C.O.D. c- Les verbes introduisant l’attribut du C.O.D. Il s’agit de verbes attributifs : — marquant l’idée de juger (croire, estimer, trouver, penser, etc.) : Ex : Le jury estima ce poète digne de leur confiance. C.O.D. att. du C.O.D. — marquant l’idée de transformation, ou signifiant nommer ou choisir (rendre, faire, élire, nommer, appeler, etc.) : Ex : L’écriture rend ce poète heureux. C.O.D. att. du C.O.D. Ils ont élu cet artiste poète de l’année. C.O.D. att. du C.O.D. d- La construction de l’attribut du C.O.D. L’attribut du C.O.D. est directement relié au C.O.D. Ex : Je trouve ces vers riches. C.O.D. att. du C.O.D. Il est parfois précédé des prépositions « de », « pour » ou « comme » : Ex : Il considère Baudelaire comme le plus grand des poètes. C.O.D. att. du C.O.D. B. J’applique 1. Dans cette biographie incomplète du poète Arthur Rimbaud, surligne les attributs du C.O.D et encadre le C.O.D. auquel chacun se rapporte. Arthur Rimbaud est un poète français. Ses trois principaux recueils sont Poésies, Une saison en enfer et Illumina- tions. Il est considéré comme un adolescent révolté. Cependant son écriture passe pour son occupation préfé- rée. Il trouve la poésie trop figée et la renouvelle. On le prend pour un fou. Ses contemporains jugent ses textes dérangeants. CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 5 19 2. Lis attentivement chaque phrase et souligne les attributs du C.O.D. s’il y en a. a) Le journaliste donne ce jeune poète gagnant. b) Il sait le jury exigeant. c) Je pense qu’il a raison. d) Le jury nommera le lauréat poète de l’année. e) Chaque lecteur imagine la joie du futur lauréat. 3. Récris les phrases suivantes pour faire apparaître un attribut du C.O.D. en variant les constructions. Indique la classe grammaticale de chaque attribut obtenu. Sers-­toi des verbes utilisés dans le « Je retiens » ci-­dessus. a) Ce tableau est vraiment admirable. b) Les visiteurs deviennent rêveurs. c) Ce tableau est le plus beau du musée. d) Ce tableau est le chef-­d’œuvre du peintre. e) Ainsi ce peintre est-­il le chef de file du romantisme. Vérifie tes réponses dans le corrigé. SÉANCE 6 Découvrir des paysages au-­delà des apparences Durée : 1 heure Les deux poèmes que tu vas lire dans cette séance te proposent une vision très originale et très personnelle de la nature comme tu vas pouvoir le constater. Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé. Lis attentivement les deux poèmes suivants et réponds aux questions. A. Ariettes1 oubliées I C’est l’extase langoureuse2, C’est la fatigue amoureuse, C’est tous les frissons des bois Parmi l’étreinte des brises, 5 C’est, vers les ramures3 grises, Le chœur des petites voix. Ô le frêle et frais murmure ! Cela gazouille et susurre, Cela ressemble au cri doux 10 Que l’herbe agitée expire… Tu dirais, sous l’eau qui vire, Le roulis sourd des cailloux. Cette âme qui se lamente En cette plainte dormante 15 C’est la nôtre, n’est-­ce pas ? La mienne, dis, et la tienne, Dont s’exhale4 l’humble antienne5 Par ce tiède soir, tout bas ? — Paul Verlaine, Romances sans paroles, 1874. Notes : 1. « ariette » : air léger, de mélodie gracieuse. 2. « langoureuse » : mélancolique, rêveuse. 3. « ramures » : branches. 4. « s’exhale » : s’exprime, se manifeste. 5. « antienne » : refrain. 20 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 6 1. Coche la bonne réponse pour compléter les affirmations. a) Ce poème parle :  d'amour  de guerre  de jardinage b) Dans ce poème, les vers sont :  des alexandrins  des octosyllabes  des heptasyllabes c) Dans ces vers, la nature est :  personnifiée  menaçante  secrète Souligne les mots du poème qui justifient ta réponse. d) Le sens le plus présent est :  l’ouïe  l’odorat  le toucher Surligne les mots du poème qui justifient ta réponse. 2. Quel autre titre pourrait-­on proposer pour ce poème ? Justifie ta réponse sur ton cahier. Marine Les chars d’argent et de cuivre Les proues1 d’acier et d’argent Battent l’écume2, Soulèvent les souches des ronces. 5 Les courants de la lande, Et les ornières3 immenses du reflux, Filent circulairement vers l’est, Vers les piliers de la forêt, Vers les fûts4 de la jetée, 10 Dont l’angle est heurté par des tourbillons de lumière. — Arthur Rimbaud, Illuminations, 1886. Notes : 1. « proues » : avants d’un navire. 2. « écume » : mousse blanchâtre formée à la surface de la mer. 3. « ornières » : creux, trous. 4. « fûts » : troncs d’arbres. 3. Coche la bonne réponse pour compléter les affirmations. a) Le titre du poème rappelle :  un tableau  un champ  un événement b) Les mots en gras correspondent au champ lexical :  du ciel  de la mer  de l’armée c) Quel autre champ lexical trouve-­t‑on dans ces vers ?  le ciel  la forêt  la lumière Surligne les mots du poème qui justifient ta réponse. d) Comment s’organisent ces deux champs lexicaux dans le poème ?  ils se succèdent  ils sont mêlés 4. Que penses-­tu de ce paysage ? Exprime tes impressions sur ton cahier en les expliquant. Le coin des curieux Verlaine, comme Rimbaud et d’autres poètes, s’intéressent à ce qui, dans le monde qui nous entoure, reste mystérieux, incertain et fascinant. Au certain, ils préfèrent l’incertain, à la réalité concrète, ils préfèrent le rêve. Ils veulent voir au-­delà des ap- parences et privilégient le plaisir des sensations rares. Ils annoncent le symbolisme, mouvement littéraire apparu à la fin du XIXe siècle. Vérifie tes réponses dans le corrigé. CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 6 21 B. Écriture Choisis un des deux sujets d’écriture et rédige-­le à la manière d’un poète. 1. Récris la deuxième strophe de Verlaine en conservant la 2. Trouve cinq mots du champ lexical du ciel, même structure mais en imaginant d’autres bruits. et cinq du champ lexical de la ville et écris un court poème à la manière de Marine Ô le/la………………………………………… ! d’Arthur Rimbaud. Cela……………………………………………., Cela……………………………………………… Que………………………………………… … Tu dirais, ………………………………………, Le/la/les……………………………………….. Lis des exemples de poèmes dans le corrigé. SÉANCE 7 Réviser les accords du participe passé Durée : 1 heure Dans cette séance, tu vas voir ou revoir les règles d’accord du participe passé, quel que soit son emploi. Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé. A. Observer Lis le poème suivant avant de répondre aux questions. Les roses de Saâdi J’ai voulu, ce matin, te rapporter des roses ; Mais j’en avais tant pris dans mes ceintures closes Que les nœuds trop serrés n’ont pu les contenir. Les nœuds ont éclaté. Les roses envolées Dans le vent, à la mer s’en sont toutes allées. Elles ont suivi l’eau pour ne plus revenir. La vague en a paru rouge et comme enflammée. Ce soir ma robe encore en est toute embaumée… Respires-­en sur moi l’odorant souvenir… — Marceline Desbordes-­Valmore, Poésies inédites, 1860. 1. Souligne les différents participes passés employés dans ces vers. Puis place-­les dans le tableau ci-­dessous comme dans les exemples donnés. Participe passé employé Participe passé avec avoir Participe passé avec être comme adjectif, avec un nom. — voulu (« ai ») — allées (« s’en vont ») — closes (« ceintures ») — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… — ………………................………… Vérifie tes réponses dans le corrigé et apprends le « Je retiens » qui suit avant de faire les exercices d’application. 22 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 7 JE RETIENS Pour accorder correctement le participe passé, il faut d’abord observer s’il est ou non employé avec un auxiliaire. Le participe passé employé sans auxiliaire Comme l’adjectif, il s’accorde avec le nom ou le pronom auquel il se rapporte. Ex : Intéressé par ce poète, Paul a lu sa biographie dans un dictionnaire. Le participe passé employé avec un auxiliaire a. ÊTRE s’accorde avec le sujet du verbe Ex. : Les peintres sont reçus dans le salon d’honneur. b. AVOIR - ne s’accorde pas avec le sujet Ex. : Ils ont écrit de nombreux recueils poétiques. - Le C.O.D. est après le verbe ; le participe passé reste invariable. Ex. : Ses poèmes ont enchanté les enfants. - Le C.O.D. est avant le verbe ; le participe passé s’accorde avec le C.O.D Ex. : Ses poèmes les ont enchantés. * Attention ! Quand le C.O.D., placé avant l’auxiliaire avoir, est que, l’ ou les, il faut vérifier le genre et le nombre de son antécédent (le ou les mots remplacés par ce pronom). B. Appliquer 1. Accorde les participes passés dans les phrases suivantes. a) Elle aime chaque arbre de son jardin. Elle les a vu (……………) grandir. b) Les poèmes que les élèves ont étudié (……………) sont tous romantiques. c) Le professeur a présenté (……………) à ses élèves une biographie de Verlaine. d) Comme chaque année, le musée a exposé (……………). des toiles de maîtres. 2. Justifie sur ton cahier l’accord des participes passés soulignés. a) La forêt, les étangs et les plaines fécondes Ont plus touché mes yeux que les regards humains, […] Et j’ai tenu l’odeur des saisons dans mes mains. — Anna de Noailles, « L’Offrande à la nature », Le cœur innombrable, 1946. b) Victor Hugo évoque la mort de ses parents et de son premier fils. Je les ai vus partir comme trois hirondelles Qui vont chercher bien loin des printemps plus fidèles Et des étés meilleurs. — Victor Hugo, « À un voyageur », Les Feuilles d’automne, 1831. c) Tout est transi, tout tremble et tout a peur ; je crois Que la bise grelotte et que l’eau même a froid. — Anna de Noailles, « L’Automne », Le cœur innombrable, 1946. d) J’ai cueilli cette fleur pour toi, ma bien-­aimée. Elle est pâle et n’a pas de corolle embaumée, — Victor Hugo, « L’Offrande à la nature » Les Contemplations, 1856. 3. Récris les vers suivants au passé composé Les étoiles aux cieux brillent une à une, Les feuillages mouvants tremblent doucement Les vagues de la mer apparaissent sous la lune. La plainte des oiseaux éclate par moments… CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 7 23 SÉANCE 8 Explorer des paysages revisités Durée : 1 h 30 Dans cette dernière séance de lecture, tu vas découvrir des paysages poétiques qui étonnent, qui surprennent. Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Lis attentivement les poèmes suivants et écoutes-­en la lecture à la piste 3. Complète ensuite le tableau proposé. Poème de la lune L’Orée1 du bois Il y a sur la nuit trois champignons qui sont la [..] lune. Aussi brusquement que chante le coucou C’est comme quand il pleut le matin, vois-­tu, d’une horloge, ils se disposent autrement à Et qu’on va soulever l’étoffe de l’eau minuit chaque mois. Il y a dans le jardin des Pour se risquer plus loin que la couleur fleurs rares qui sont de petits hommes cou- Dans l’inconnu des flaques et des ombres. chés, cent, c’est les reflets d’un miroir. II Il y a dans ma chambre obscure une navette1 lumineuse qui rôde, puis deux… des aérostats2 Et pourtant, c’est bien l’aube, dans ce pays phosphorescents, c’est les reflets d’un miroir. Qui m’a bouleversé et que tu aimes. La maison de ces quelques jours est endormie, Il y a dans ma tête une abeille qui parle. Nous nous sommes glissés dans l’éternel. — Max Jacob, Le Cornet à dés, © Éditions Gallimard. Notes : Et l’eau cachée dans l’herbe est encore noire, Mais la rosée recommence le ciel. 1. « navette » : véhicule qui effectue des liaisons L’orage de la nuit s’apaise, la nuée courtes et régulières entre deux lieux A mis sa main de feu dans la main de cendre. 2. « aérostats » : dirigeables — Yves Bonnefoy, Ce qui fut sans lumière, © Éditions Mercure de France. Notes : 1. « Orée » : bordure, lisière du bois Icebergs Icebergs, sans garde-­fou, sans ceinture, où de vieux cormorans abattus et les âmes des matelots morts récemment viennent s’accouder aux nuits enchanteresses de l’hyperboréal1. Icebergs, Icebergs, cathédrales sans religion de l’hiver éternel, enrobés dans la calotte glaciaire2 de la planète Terre. Combien hauts, combien purs sont tes bords enfantés par le froid. Icebergs, Icebergs, dos du Nord-­Atlantique, augustes Bouddhas gelés sur des mers incontemplées. Phares scintillants de la Mort sans issue, le cri éperdu du silence dure des siècles. Icebergs, Icebergs, Solitaires sans besoin, des pays bouchés, distants, et libres de vermine. Parents des îles, parents des sources, comme je vous vois, comme vous m’êtes familiers… — Henri Michaux, La Nuit remue, © Éditions Gallimard. Notes : 1. « hyperboréal » : de l’extrême Nord 2. « calotte glaciaire » : glacier de forme convexe qui recouvre l’ensemble du relief 24 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 8 A. Lecture poétique Pour mettre en valeur l’originalité de ces trois poèmes, résous ces exercices. 1. Que remarques-­tu concernant la forme de ces trois poèmes ? 2. Chaque poème est écrit à la première personne. Quel autre titre pourrait-­on proposer à chacun pour mettre en valeur le rôle du poète ? « Poème de la lune » une expérience nocturne et personnelle « L’Orée du bois » un observateur admiratif « Icebergs » une communion à l’aube 3. À quelle figure de style correspondent les passages suivants dans chaque poème ? « Il y a » (v.1, 4, 7, 10) dans « Poème de la lune » une métaphore « la nuée / A mis sa main de feu dans la main de cendre » dans « L’Orée du bois » une anaphore* « cathédrales sans religion de l’hiver éternel » dans « Icebergs » une personnification 4. De ces trois paysages quel est celui qui t’étonne le plus ? Développe ta réponse sur ton cahier en justifiant ton choix. Vérifie tes réponses dans le corrigé. Le coin des curieux La poésie moderne La poésie des XXe et XXIe siècles, si elle continue à se livrer au lyrisme, s’intéresse à de nouveaux sujets (la modernité sous toutes ses formes, la peinture…) Elle porte sur le monde un regard original, décalé, loin du réalisme. Elle privilégie le rêve, la réflexion intérieure. Les poètes nouent des liens étroits avec les peintres. Les mouvements culturels associent les deux arts. C’est le cas du surréalisme. De nombreux recueils poétiques sont illustrés par des peintres. JE RETIENS La poésie contemporaine se caractérise par une rupture avec les règles classiques de l’écriture poétique et de la versification. Elle se caractérise par une grande liberté d’écriture : vers libres (sans rimes), vers longs et rythmés (versets), absence de vers (poèmes en prose…). L'accent est mis sur des éléments de versification comme le rythme (enjambement, rejet, contre-rejet), sur les sonorités (allitérations et assonances) et les rimes internes aux vers ou aux phrases (cf Les Essentiels, fiche 69 - La versification). Pour compléter ta lecture, voici une petite promenade picturale. B. Écriture 1. Observe attentivement le tableau ci-­contre. a) Donne-­t‑il une image fidèle et précise de la réalité ? Com- ment les maisons et les arbres sont-­ils représentés ? b) Choisis l’affirmation qui convient : – le peintre représente les maisons seulement de face. – le peintre donne l’impression de tourner tout autour. c) Qu’est-­ce qui te frappe dans la manière dont l’artiste occupe l’espace du tableau ? 2. Quels liens peux-­tu établir entre ce tableau et les poèmes que tu as étudiés ? 3. En t’inspirant de ce tableau de Georges Braque, imagine une strophe en vers libres. — Georges Braque, Maison à l’Estaque, 1908 © Adagp, Paris (2023) CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 8 25 SÉANCE 9 Étudier les reprises anaphoriques Durée : 1 heure Prends ton cahier. Note le numéro et le titre de la séance en rouge. Souligne-­les. Fais ensuite le travail demandé. A. Observer Relis attentivement le poème d’Henri Michaux intitulé « Icebergs ». 1. Relève trois groupes nominaux qui servent à désigner les icebergs. 2. Quelle image donnent-­ils des icebergs ? Lis et mémorise le Je retiens suivant et fais ensuite les exercices proposés. JE RETIENS Les reprises anaphoriques On nomme « reprises anaphoriques » des noms, groupes nominaux ou pronoms qui désignent des éléments (personnes ou choses) déjà mentionnés dans le texte. Ces reprises permettent : — d’éviter les répétitions : J’ai vu la Joconde au Louvre. J’adore cette œuvre d’art. — d’enrichir le sens du texte en ajoutant des informations : Arthur Rimbaud a écrit ses premiers poèmes dès dix-­sept ans. Ce poète est très célèbre. — de livrer un point de vue sur quelqu’un, un lieu : il observa le paysage. Ce paradis sur terre le stupéfia. Ces reprises peuvent se faire avec : — le même nom et un déterminant précis : Elle voit un tableau et ce tableau lui plaît. — un pronom : Elle aimerait acquérir celui-­ci. — un synonyme : Elle décide d’acheter cette peinture. — un terme générique (qui désigne un grand ensemble d’éléments) reprenant un nom spécifique : Cette œuvre d’art la bouleverse. — une périphrase : Elle ne se lasse pas d’admirer la toile aux couleurs éclatantes. B. Appliquer 1. Dans les phrases suivantes, surligne les reprises anaphoriques des mots soulignés. a) J’ai fini la lecture de Poésies, d’Arthur Rimbaud. Ce recueil m’a beaucoup émue. b) Demain, Paul récitera le poème de Rimbaud. Le collégien, très timide, devra être courageux. c) Le professeur a décidé d’emmener ses élèves au musée afin qu’ils découvrent Le Semeur. Ce tableau de Vincent Van Gogh est représentatif de son œuvre. d) Clémenceau était l’ami de Claude Monet. La peinture passionnait le Père la Victoire. 2. Recopie les phrases en remplaçant les mots soulignés par des reprises pronominales variées. a) Les cigognes blanches migrent vers l’Afrique en hiver car les cigognes blanches ne supportent pas les condi- tions climatiques difficiles. b) Mathieu cherche une maison ; cette maison doit être spacieuse et lumineuse. c) L’été, les touristes se rendent dans les musées parisiens ; les touristes évitent la foule. d) Mon roman est plus intéressant que ton roman. 3- Complète chaque phrase par la reprise anaphorique indiquée entre parenthèses. a) Tous ces arbres sont en bonne santé mais……………………… doivent être taillés. (pronom indéfini) b) Ce recueil est le plus célèbre du poète. ……………………… a été traduit dans le monde entier. (GN) c) Anne et Thomas sont allés à Paris, ………………………. (périphrase) d) « Le Vallon » a été écrit par Lamartine. Dans………………………, la nature est glorifiée. (GN) Vérifie tes réponses dans le corrigé. 26 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 9 SÉANCE 10 Je m’évalue Durée : 1 heure Comme à la fin de chaque unité, tu vas faire un bilan de ce que tu as appris. Cela te permettra de faire le point sur ce que tu dois savoir et ce que tu dois être capable de faire pour le devoir. Complète maintenant le tableau suivant. Bien sûr, si tu as oublié quelque chose ou si tu n’es pas sûr(e) de toi, tu peux utiliser ton cours. Lorsque tu auras fini, prends le corrigé et vérifie tes réponses. Il est très important que ce tableau de synthèse ne comporte pas d’erreurs. Je connais Je suis capable de  La poésie lyrique  Surligner la strophe extraite d’un poème lyrique de Elle est écrite à la………………. personne. Dans Victor Hugo : ses vers, le poète exprime ses…………………., Où vont tous ces enfants dont pas un seul ne rit ? ses…………………… On trouve des thèmes Ces doux êtres pensifs que la fièvre maigrit ? comme la m…………………., la n…………………… Le Ces filles de huit ans qu’on voit cheminer seules ? lyrisme célèbre la beauté de la……………………. Ils s’en vont travailler quinze heures sous des meules ; Ils vont, de l’aube au soir, faire éternellement Dans la même prison le même mouvement. Demain, dès l’aube, à l’heure où blanchit la campagne, Je partirai. Vois-­tu, je sais que tu m’attends. J’irai par la forêt, j’irai par la montagne. Je ne puis demeurer loin de toi plus longtemps.  La versification Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, Le rythme : enjambement [entre crochets], Je me suis promené dans le petit jardin rejet, contre-rejet. Les sonorités : allitérations [Qu’éclairait doucement le soleil du matin,] (en p dans les mots en gras) et assonances (en Pailletant chaque fleur d’une humide étincelle. é dans les mots soulignés). Cf Les Essentiels, fiche 69.  La connotation et la dénotation  Définir la dénotation et la connotation du mot colombe La dénotation est……………………… d’un mot ou en l’employant dans deux phrases différentes. d’une expression. Dénotation : …………………………………............................……. La connotation d’un mot est……………………… ……………………………………..............................……………………. qu’on lui………………………. Connotation : ……….………………………............................……. ……………………………………..............................…………………….  Le romantisme  Réussir un test sur le romantisme : Mouvement littéraire et artistique — Parmi ces thèmes, lequel est romantique ? du……………………… siècle. Les romantiques o le progrès o la nature sauvage o la ville fuient la s……………………… pour s’évader dans la — Quel mot manque à ce vers n………………………, dans le p………………………, dans « Vois, ce spectacle est beau. - Ce paysage……… » l’a……………………… Le poète s’exprime au nom — o étrange o immense o aride de tous les……………………… Dans les tableaux Parmi ces peintres, lequel est romantique ? romantiques, l’homme ne maîtrise plus o Sisley o Van Gogh o Friedrich la………………………  Les paysages intérieurs  Surligner les différents sens sollicités par Baudelaire Baudelaire invente un autre paysage, celui qu’il dans cet extrait du poème : en bleu la vue, en vert l’odo- découvre grâce à la f………………… Pour cela, il rat, en jaune l’ouïe. fait appel à l’univers s…………………… Laisse-­moi respirer longtemps, longtemps, l’odeur de tes cheveux, y plonger tout mon visage, comme un homme altéré dans l’eau d’une source, et les agiter avec ma main comme un mouchoir odorant, pour secouer des souvenirs dans l’air. Si tu pouvais savoir tout ce que je vois ! tout ce que je sens ! tout ce que j’entends dans tes cheveux ! Mon âme voyage sur le parfum comme l’âme des autres hommes sur la musique. CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 10 27  L’attribut du C.O.D.  Souligner les attributs du C.O.D. dans une phrase. L’attribut du C.O.D. donne une i………………………… — Le jury pense ce poète capable de remporter le prix. sur le COD. Il se construit avec un verbe expri- — L’écriture a rendu ces hommes plus sages. mant un j……………………., une t……………………., un — On appelle ce poème un sonnet. c………………………….  Le paysage au-­delà des apparences Replacer les mots dans ces vers des deux poètes :   Certains poètes comme Verlaine et Rimbaud murmure – écume – gazouille – courants – cri – reflux. ont choisi de recréer les paysages en jouant sur le………………… et la……………………………. Les proues d’acier et d’argent Battent l’……………………, Soulèvent les souches des ronces. Les…………………… de la lande, Et les ornières immenses du reflux […] Ô le frêle et frais…………………… ! Cela…………………… et susurre, Cela ressemble au…………………… doux Que l’herbe agitée expire… […]  Les accords du participe passé  Choisir les bons accords : Je sais qu’avec l’auxiliaire avoir, le participe Ces manuscrits sont………………… intacts ; leur couverture passé…………………………………..... avec le sujet. Il n’est pas……………………. ; et les spécialistes les ont facile- s'accorde avec............... si....................... est ment………………… placé............ lui dans la phrase. a) demeurés / abîmée / déchiffrés Je sais qu’avec l’auxiliaire être, le participe b) demeurées / abîmée / déchiffrer passé s’accorde avec……………………….. c) demeuré / abîmées / déchiffrés  Les paysages revisités  Identifier et encadrer le poème du XXe siècle à partir de Les poèmes du XXe siècle surprennent. Ils se quelques vers, sans connaître l’auteur et le siècle de caractérisent par une…………………. de l’écriture. création. Ils proposent une vision…………………. de la réa- a) Icebergs, Icebergs, dos du Nord-­Atlantique, augustes lité et privilégient le……………………. Bouddhas gelés sur des mers incontemplées. Phares scintillants de la Mort sans issue, le cri éperdu du silence dure des siècles. b) Ô lac ! rochers muets ! grottes ! forêt obscure ! Vous, que le temps épargne ou qu’il peut rajeunir, Gardez de cette nuit, gardez, belle nature, Au moins le souvenir !  Les reprises anaphoriques  Surligner de deux couleurs différentes les reprises ana- Ce sont des n……………., des g……………. phoriques des mots soulignés. n……………. ou des p……………. qui désignent des La lune est large et pâle et semble se hâter. éléments déjà mentionnés dans le texte. Elles On dirait qu’elle a froid dans le grand ciel austère. permettent notamment d’éviter les…………….. De son morne regard elle parcourt la terre, À ne pas confondre avec les anaphores : Et, voyant tout désert, s’empresse à nous quitter. figures de style qui consistent à commencer des vers ou des phrases qui se suivent par le Et froids tombent sur nous les rayons qu’elle darde, même mot ou le même groupe de mots. Fantastiques lueurs qu’elle s’en va semant ; Et la neige s’éclaire au loin, sinistrement, Aux étranges reflets de la clarté blafarde. — Guy de Maupassant, Des vers, extrait de « Nuit de neige », 1880 28 CNED – Collège 3e FRANÇAIS – Unité 1 – Séance 10

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