II - Un nouveau rapport à l'art: la Renaissance - PDF
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Ce document de cours aborde la Renaissance artistique et intellectuelle, examinant comment elle marque une rupture avec le Moyen Âge. Il explore les nouvelles formes d'art, l'humanisme, l'émergence de l'artiste, les transformations de l'Europe et le développement de l'art dans différents pays.
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II – Un nouveau rapport à l’art : la Renaissance A – Un reflet de l’humanisme La Renaissance est un terme inventé au XVIe siècle par Giorgio Vasari dans ses Vies d’artistes pour qualifier ce sentiment de vivre une nouvelle époque dans les arts. La Renaissance a de nombreux traits communs ave...
II – Un nouveau rapport à l’art : la Renaissance A – Un reflet de l’humanisme La Renaissance est un terme inventé au XVIe siècle par Giorgio Vasari dans ses Vies d’artistes pour qualifier ce sentiment de vivre une nouvelle époque dans les arts. La Renaissance a de nombreux traits communs avec l’Humanisme qui lui est contemporain. Cet art met également l’Homme au centre comme en témoigne l’apparition de nombreux portraits individuels à la fin du Moyen-âge (prince ou bourgeois se font représenter dans leur environnement quotidien). L’attrait pour l’Antiquité est réel et les sujets mythologiques ou inspirés de l’art ou de l’histoire de la Rome ou de la Grèce anciennes deviennent très à la mode. La redécouverte de traités d’arts antiques suscitent l’engouement et aident au renouvellement de l’art en peinture, architecture et sculpture. Le nu en particulier, inspiré par les statues antiques redécouvertes est mis en avant. Le corps idéal devient un reflet de la perfection divine. Les thèmes religieux restent très majoritaires mais ils mêlent des éléments antiques (architecture, motifs) ainsi que des éléments contemporains de la période. B – Renouvellement des formes et techniques Contrairement au Moyen-Âge qui se soucie moins de de réalisme, mais plutôt de communiquer des idées, l’art de la Renaissance veut être le plus proche possible de la réalité. Une des caractéristiques de cet art est l’utilisation de la perspective, mise en évidence par des éléments d’architecture ou un arrière- plan de nature et les règles de la perspective conique : point et lignes de fuite (voir ci-dessous) : Cette esthétique nouvelle met en avant l’expression, le mouvement, la lumière. Le respect de l’anatomie humaine est particulièrement recherché, en opposition aux corps allongés du Moyen-âge. Sous l’impulsion notamment du peintre Flamand Van Eyck (XVe siècle), la peinture à l’huile1 se généralise et remplace la technique de peinture a tempera2, et donne plus d’éclat aux tableaux qui sont désormais de plus en plus sur un support de toile que sur du bois. C – Diffusion en Europe L’Italie est le foyer de la Renaissance dès la fin du XIVe siècle et notamment la très riche cité commerçante Florence qui se couvre de nouveaux monuments (églises, palais) commandés par la puissante famille de Médicis. Ce mouvement se répand ensuite en Italie dans l’autres cités marchandes (comme Venise ou Milan) ou encore Rome sous l’influence des papes. Le premier musée au monde est ainsi créé sur le Capitole romain en 1471, puis au Vatican pour exposer vestiges antiques et nouvelles œuvres. L’Italie attire ainsi de nombreux artistes qui cherchent à se former ou perfectionner leur art. Cette primauté artistique italienne lui permet de rayonner en Europe lorsque les artistes rentrent chez eux formés ou grâce à l’imprimerie (circulation de manuels d’architecture et de peinture, d’estampes, etc.). Dans les Pays-Bas, autre riche région commerçante, les arts se développent également et un autre grand foyer de la Renaissance voit le jour au XVIe siècle. Les artistes y puisent cependant moins dans le répertoire de la mythologie antique. Ce qui n’est pas le cas de la France où la Renaissance italienne est abondamment copiée par le roi François Ier (1515-1547) dans ses châteaux d’Ile de France (Fontainebleau) et du Val de Loire (Amboise, Chambord) même si elle reprend des éléments de l’art local. D’autres foyers secondaires naissent comme par exemple en Allemagne, en Angleterre ou encore en Espagne. D – Nouveau statut de l’artiste Au Moyen-âge l’artiste était un artisan, travaillant avec les contraintes d’un corps de métier 3. A partir du XVe siècle il cultive sa singularité en apposant sa signature au bas de son œuvre. Certains artistes se font même représenter parmi les personnages dans leurs tableaux ou font leur autoportrait comme Albrecht Dürer. Le peintre n’est plus un artisan anonyme, mais un artiste reconnu, parfois désigné par son seul prénom, comme par exemple Raphaël, Michel-Ange ( Act 2), ou encore par un surnom comme le Pérugin, originaire de Pérouse en Italie ( Act 1). Les grands seigneurs de la Renaissance sont des mécènes4 qui mettent leur argent et influence au service des artistes qu’ils protègent. Léonard de Vinci a ainsi eu pour mécène le pape Léon X à Rome, les familles Médicis et Sforza (grands seigneurs urbains de Florence et Milan) et pour finir le roi François Ier. Ces grands personnages sont parfois en compétition pour attirer auprès d’eux des artistes de renom. Désormais libérés des contraintes des règles de production et de création des corps de métier, les artistes peuvent affirmer leur créativité dans de nombreux domaines (Léonard de Vinci était ainsi peintre, architecte et inventeur). Il témoigne ainsi de la confiance de l’Humanisme en l’Homme capable de progrès et de créativité. Les artistes doivent d’ailleurs maitriser les mathématiques (perspective, architecture) et l’anatomie (représentation du corps humain). 1 Peinture à l’huile : peinture à base de pigments liés par des huiles grasses. 2 Tempera : peinture à base de pigments dont le liant est une émulsion à base d'œuf 3 Corps de métiers (ou « corporations ») : communauté d’artisans exerçant la même activité et possédant un monopole dans une ville. 4 Mécène : une personne qui protège les artistes et leur passe des commandes. II – Un nouveau rapport à l’art : la Renaissance [ACTIVITÉS] Activité 1 : Point de passage : 1508 – Michel-Ange entreprend la réalisation de la fresque de la Chapelle Sixtine. Réalise cette activité à partir du dossier pp. (140-141) du manuel + de recherches sur un site internet de ton choix 1/ Michel Ange : Nom complet : Année de naissance Lieu de naissance Année de décès Lieu de décès Arts maitrisés : Formation : Principaux employeurs / mécènes Ses œuvres les plus célèbres (noms, date et type d’art) 2/ Le plafond de la Chapelle Sixtine : Date de réalisation : Particularité du lieu : En quoi cette œuvre est-elle caractéristique de la Renaissance ? : Activité 2 : Analyse d’un tableau de la renaissance : Sujet : l’art de la Renaissance : entre tradition et nouveauté 1/ Analyse d’abord l’œuvre ci-dessous à l’aide de Consigne : vous montrerez d’abord que cet art reprend des sujets anciens, puis repose sur l’ajout d’éléments Flèches et commentaires contemporain de techniques nouvelles. 2/ Rédige ensuite la partie I du développement sur une copie. Un personnage contemporain regardant vers nous = un autoportrait du Pérugin discrètement inséré ? (pratique des peintres de l’époque) Le Pérugin, La Remise des clefs à saint Pierre, (1481-1482), fresque, chapelle Sixtine, Vatican, Rome. III – Un nouveau rapport à la foi : le temps des Réformes A – Bousculements religieux A l’aube du XVIe siècle, l’Eglise en Occident est dans une période d’intense effervescence et de crise. Le contexte général sombre, marqué par les guerres et les difficultés, tourne les chrétiens vers la recherche intense du Salut5. Le souvenir de la terrible Grande peste6 (ou « Peste noire ») qui a décimé entre 30% et 60% de la population européenne au XIVe siècle et du Grand Schisme7 marquent encore les esprits. Cette quête spirituelle, marquée notamment par la recherche du Paradis8 et la crainte de l’Enfer9 a plusieurs conséquences. Certains chrétiens veulent intensifier leur piété personnelle, par davantage de prière individuelle et une vie simple, c’est la devotion moderna, originaire d’Europe du Nord. La masse du peuple est en forte demande de sacrements, notamment celui de pénitence10. Dans ce contexte les indulgences11 sont mises en place. Le clergé qui a la charge de célébrer les sacrements et de guider spirituellement l’Eglise est contesté. A la base certains prêtres sont accusés d’être trop ignorant ou de vivre une vie en contradiction avec certaines valeurs morales. Au sommet, le haut clergé (évêques, cardiaux) et le pape sont accusés d’être trop concentrés sur les affaires temporelles plutôt que spirituelles et de mener un train de vie luxueux. Les Humanistes eux aussi formulent des critiques contre l’Eglise. Ils cherchent à promouvoir une meilleure connaissance du texte biblique et par conséquent de la vie et du message de Jésus-Christ. Cela se traduit donc par la recherche d’un christianisme plus proche de celui des origines et la critique des évolutions de l’Eglise. Ils demandent donc des réformes sans pour autant remettre en cause le dogme et sans souhaiter la rupture. B – Réforme protestante Dans le cadre du chantier de construction de la nouvelle basilique Saint Pierre à Rome, le pape Léon X (1513-1521) met en place un système qui propose des indulgences en échange d’un don en argent pour financer ce projet. Ce système connait des abus et ressemble de plus en plus à un commerce où il semble possible d’acheter son Salut. Plusieurs voix se font entendre dans l’Eglise pour dénoncer cette pratique dont celle de Martin Luther, qui publie en 1517, 95 thèses critiquant les indulgences et d’autres pratiques. Grâce à l’imprimerie ces thèses sont largement diffusées et Luther se retrouve être le créateur d’une nouvelle Eglise dite « protestante » : le Luthéranisme. ( Act 1). Cette Réforme en appelle d’autres. Jean Calvin, un Français installé à Genève y fonde une nouvelle Eglise protestante, appelée Calvinisme. En Angleterre, à l’occasion d’un refus de divorce, le roi Henri VIII rompt avec Rome et fonde une troisième Eglise protestante, l’Anglicanisme. La chrétienté occidentale se trouve donc divisée entre quatre confessions différentes. ( Act 2). 5 Salut : libération définitive du mal et du péché et union complète avec Dieu. Cette libération est recherchée dans la vie présente, mais aussi après la mort. 6 Grande peste : une pandémie de peste bubonique, originaire d’Asie centrale et ayant touché des régions de la Chine à l’Europe de l’Ouest au XIVe siècle. 7 Grand Schisme d’Occident : période durant laquelle l’Eglise d’Occident est divisée entre pays reconnaissant un pape légitime différent siégeant soit à Rome, soit à Avignon durant quatre décennies aux XIVe-XVe siècles 8 Paradis : état de félicité éternelle et d’union avec Dieu après la mort. 9 Enfer : état de souffrance et de séparation de Dieu après la mort. 10 Pénitence (aussi appelé « confession » ou « réconciliation ») est un sacrement durant lequel le chrétien demande le pardon de Dieu pour ses fautes. Après avoir reçu, par l’intermédiaire du prêtre, ce pardon, il reçoit une « peine » pour réparer les torts commis (des prières, du jeûne, rembourser une personne volée…). 11 Les indulgences sont une remise, une diminution de la « peine » reçue lors de la pénitence, accordées par différents moyens. III – Un nouveau rapport à la foi : le temps des Réformes [ACTIVITÉS] Activité 1 : Point de passage : 1517, Luther ouvre le temps des réformes Découvre la position initiale de Luther dans les 95 thèses ci-dessous : Extraits de la Dispute1 sur la puissance des indulgences couramment appelée les 95 thèses de Martin Luther (1517) Par amour pour la vérité et dans le but de la préciser, les thèses suivantes seront soutenues à Wittemberg, sous la présidence du Révérend Père Martin Luther, ermite augustin2, maître es Arts, docteur et lecteur de la Sainte Théologie. Celui-ci prie ceux qui, étant absents, ne pourraient discuter avec lui, de vouloir bien le faire par lettres. Au nom de notre Seigneur Jésus-Christ. Amen. 1 En disant : Faites pénitence, notre Maître et Seigneur Jésus-Christ a voulu que la vie entière des fidèles fût une pénitence. 2 Cette parole ne peut pas s'entendre du sacrement de la pénitence, tel qu'il est administré par le prêtre, c'est à dire de la confession […]. 5 Le pape ne veut et ne peut remettre d'autres peines que celles qu'il a imposées lui-même de sa propre autorité ou par l'autorité des canons. 21 Les prédicateurs des Indulgences se trompent quand ils disent que les indulgences du Pape délivrent l'homme de toutes les peines et le sauvent. 28 Ce qui est certain, c'est qu'aussitôt que l'argent résonne, l'avarice et la rapacité grandissent.4 […] 38 Néanmoins il ne faut pas mépriser la grâce que le Pape dispense ; car elle est, comme je l'ai dit, une déclaration du pardon de Dieu. 41 Il faut prêcher avec prudence les indulgences du Pape, afin que le peuple ne vienne pas à s'imaginer qu'elles sont préférables aux bonnes œuvres de la charité5. 48 Il faut enseigner aux chrétiens que le Pape ayant plus besoin de prières que d'argent demande, en distribuant ses indulgences, plutôt de ferventes prières que de l'argent. 50 Il faut enseigner aux chrétiens que si le Pape connaissait les exactions des prédicateurs d'indulgences, il préfèrerait voir la basilique de Saint-Pierre réduite en cendres plutôt qu'édifiée avec la chair, le sang, les os de ses brebis. 53 Ce sont des ennemis de Christ et du Pape, ceux qui à cause de la prédication des indulgences interdisent dans les autres églises la prédication de la parole de Dieu. 62 Le véritable trésor de l'Eglise, c'est le très-saint Evangile de la gloire et de la grâce de Dieu. 86 Et encore : pourquoi le Pape n'édifie-t-il pas la basilique de Saint-Pierre de ses propres deniers, plutôt qu'avec l'argent des pauvres fidèles, puisque ses richesses sont aujourd'hui plus grandes que celles de l'homme le plus opulent? 1 : la dispute (disputatio) est une un débat oral entre plusieurs interlocuteurs dans le cadre de l’université, en général devant un auditoire et parfois en public 2 : moine vivant selon la règle de saint Augustin. 4 : Luther fait allusion à la prédication de Johann Tetzel en Allemagne en 1515 pour promouvoir les indulgences en faveur de la basilique saint Pierre de Rome, il aurait dit « sitôt que l’argent résonne [l’argent qui tombe dans la caisse], l’âme se rapproche du Ciel ! ». 5 : les œuvres de charité doivent être témoignées à son prochain, elles sont soit « corporelles » (nourrir les affamés, soigner les malades, accueillir l’étranger…) ou « spirituelle » (consoler ceux qui souffrent, conseiller ceux qui doutent, pardonner les fautes…). 1/ Que nous apprend ce document sur qui est Martin Luther en 1517 ? :…………………………………………………..………. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... 2/ Quel est le but initial des 95 thèses ? :……………………………………………………………………………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... 3/ Quels sont les points que Martin Luther défend dans ses thèses ? Des affirmations ou réaffirmations des pratiques et du Des critiques des pratiques et du dogme dogme A l’aide des documents ci-dessous, note les évolutions dans la situation personnelle et la pensée de Martin Luther par la suite Biographie de Luther après 1517 1517 : publie ses 95 thèses 1520 : Luther brule publiquement la lettre du pape qui lui delmandait de corriger 41 « erreurs » dans ses 95 thèses. 1521 : excommunié par le pape Léon X et exclu de l’Empire par Charles Quint. 1522 : le prince allemand Frédéric le Sage le prend sous sa protection. 1525 : quitte les Augustins et la prêtrise. Il se marie avec une ancienne religieuse avec qui il aura 6 enfants. 1530 : la confession d’Augsbourg pose les bases d’une nouvelle Eglise « protestante » selon les principes de Luther et appuyée par les princes protestants. 1534 : publication d’une Bible en allemand par Luther à partir de celle d’Erasme. 1546 : meurt à Wittemberg où il vivait et publiait ses travaux depuis 1530 1/ Qui s’oppose à Luther suite à la publication de ses 95 thèses ? :………………………………………………………………. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... 2/ Par quels groupes de personnes est-il soutenu. Comment Luther accueille-t-il ces soutiens ? : ………………………… ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... 3/ En comparant les 95 thèses et ses écrits postérieurs, sur quels aspects du dogme et de la pratique Luther rompt-il avec l’Eglise catholique romaine ? : ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... …………………………………………………………………………………………………………………………………………….. Eglises protestantes Catholiques Luthériens Calvinistes Anglicans Sources de la Bible et Tradition13 Bible seule Bible seule Bible seule Révélation12 (Vulgate) (Bible de Luther) (Bible d’Olivétan ou de Genève) (La Bible du roi Jacques) Salut obtenu par La foi et les œuvres La foi seule La foi seule La foi seule Prédestination14 ? Pas de prédestination= libre arbitre Prédestination Double prédestination Prédestination Nombre de Baptême, pénitence, confirmation, Baptême, sainte cène Baptême, sainte cène Baptême, eucharistie (+ cinq « rites sacrements ordination, communion, extrême- sacramentaux » : pénitence, confirmation, onction, eucharistie ordination, communion, extrême-onction) Culte des saints ? Vierge Marie et saints et saintes Non Non Non Nom du culte et du église Messe Temple Sainte Cène Temple Sainte Cène église Messe lieux de culte Présence du Christ Présence réelle (transsubstantiation) Présence réelle (consubstantiation) Présence spirituelle Présence réelle (consubstantiation) dans le pain et le vin Communion lors de Sous l’espèce du pain seulement Sous les deux espèces (pain et vin) Sous les deux espèces (pain et vin) Sous les deux espèces (pain et vin) la messe Personnes Un clergé (évêques, prêtres) avec à sa Des pasteurs avec à leur tête les Des pasteurs avec à leur tête les Un clergé (évêques, prêtres) avec à sa tête le chargées du culte tête le pape princes laïcs « anciens » de la communauté roi/la reine d’Angleterre Célébration du culte Fastueuse, en latin (sauf l’homélie en Très sobre en langue nationale Très sobre en langue nationale Fastueuse, en langue nationale langue nationale) Activité 2 : A l’aide du tableau repère les différences entre : Entre Eglise catholique et Eglises protestantes Entre les Eglises protestantes entre elles 12 Révélation = Dans les religions, la révélation comprend les façons dont Dieu se fait connaitre des Hommes à travers différents moyens. 13 Tradition = Source orale ou secondairement écrite du catholicisme, en complément des livres bibliques. 14 Prédestination = Doctrine religieuse selon laquelle Dieu destine d’avance certains Hommes au salut et voue les autres (quoi qu'elles fassent) à la damnation Activité 3 : Compare ces deux lieux de culte et note les différences, en faisant le lien avec ce que tu as appris dans le cours et les activités précédentes. Jean Perissin, Eglise catholique Temple de Lyon saint Jacques le nommé Le Paradis Majeur, dite du (1569-1540), huile Gesù (1612- sur toile, Musée 1642). international du Construite par les protestantisme, jésuites de Nice, Genève. cette église servit de modèle à toutes les églises baroques de la région. temple calviniste église catholique Elément central du culte dans le lieu ? Position du célébrant ? Position des fidèles ? Elément de décor ? (matériaux, ornements ?) C – Réforme catholique Autrefois appelé par les historiens « Contre-Réforme », le mouvement de réformation du côté catholique est désormais appelé « Réforme catholique » car il ne vise pas seulement à contrer la Réforme protestante, mais plus largement à répondre à une demande de réformation en interne. Dans ce contexte de nouveaux ordres religieux se créent, portés par la devotio moderna et l’Humanisme. La Compagnie de Jésus, ou « Jésuites » est fondée par Ignace de Loyola et approuvée par le pape en 1540. Ses membres se consacrent à la prédication, ainsi qu’à l’organisation de retraites qui répondent aux besoins spirituels de l’époque. Il se trouvent rapidement chargés d’ouvrir des écoles secondaires proposant une solide formation chrétienne et humaniste (dans les lettres et les sciences). L’année précédente, l’Ordre de Sainte-Ursule, les « Ursulines » avec les mêmes missions. Depuis longtemps des catholiques réclamaient un concile15 pour réformer l’Eglise. Ce concile s’ouvre finalement à Trente en Italie en 1545. Il tient de nombreuses sessions jusqu’en 1563. Le concile réaffirme les principaux dogmes mais en les précisant. Par exemple, le refus de la prédestination, les œuvres participent au Salut mais ne remplacent pas la foi, la Vierge, les saints et saintes peuvent être vénérés mais à Dieu seul est rendu un véritable culte, etc. ( Act 2). L’autorité du pape comme chef spirituel de l’Eglise est réaffirmée. La pratique des indulgences est réformée pour empêcher les abus. Le besoin de moralité et de formation du clergé est réaffirmé, et des séminaires16 pour leur formation sont ouverts. Pour veiller à la conformité du dogme et des pratiques un tribunal spécial pour trancher les questions religieuses est mis en place : le Saint-Office. Une liste de livres considérés comme dangereux pour la foi et la morale est mise en place, l’Index, et la lecture en est limitée aux personnes autorisées. La Réforme catholique se concrétise aussi dans la construction de nouvelles églises dans un style nouveau, le baroque. Cette architecture mettant l’accent sur le spectaculaire, le mouvement, l’exubérance tranche avec la sobriété des temples protestants qui sont construits à l’époque ( Act 3) D – Entre affrontements et compromis Des régions entières basculent dans le protestantisme, parfois pour des raisons politiques plutôt que religieuses, leurs princes voulant marquer leur indépendance vis-à-vis de l’Empereur ou des rois restés catholiques. Des guerres civiles, plus tard appelées « guerres de religion » éclatent dans les régions où les différentes religions se côtoient. Dans le Saint Empire les princes allemands luthériens entrent en rébellion ouverte contre l’empereur Charles Quint, en plus de révoltes paysannes. Lors de la Paix d’Augsbourg en 1555 l’empereur doit reconnaitre le droit pour chaque prince de choisir sa religion et de l’imposer à ses sujets. C’est le principe « cujus regio, ejus religio » (à tel prince, telle religion). Aux Pays-Bas, la révolte des calvinistes se mue en véritable guerre d’indépendance qui donne naissance à la République des Provinces-Unies qui se séparent de l’Empire en 1581. Dans le royaume de France, abritant également des minorités calvinistes, une série de conflits oppose nobles protestants et catholiques au pouvoir royal entre 1562 et 1598. L’édit de Nantes signé cette année-là met fin à cette situation en instaurant un régime de tolérance relative ( Chapitre 5). Ces compromis sont cependant fragiles et une nouvelle géopolitique divise l’Europe ( Act 4) 15 Concile = Assemblée d'évêques et de théologiens qui, en accord avec le pape, décide de questions de dogme et de pratiques religieuses. 16 Séminaire = Établissement religieux où étudient les jeunes clercs qui doivent recevoir les ordres. Act 4 : Classe les pays d’Europe selon leur appartenance religieuse dans le tableau ci-dessous : L’Europe religieuse à la fin du XVIe siècle Pays/régions restés catholiques Pays/régions devenus luthériens Pays/région devenus calvinistes Pays/régions devenus anglicans Etats abritant des minorités religieuses importantes Activité 5 : Analyse d’une image du temps des Réformes : Sujet : l’apparition du protestantisme : entre critiques et nouvelles pratiques et dogmes 1/ Continue d’abord l’analyse de l’image ci-dessous à l’aide Consigne : vous montrerez d’abord que le protestantisme nait de certaines critiques du catholicisme puis qu’il de Flèches et commentaires repose ensuite sur de nouvelles pratiques et dogmes.. Saint François d’Assise est représenté au ciel, au même Pèlerinage ou procession niveau que Dieu = critique du « culte » des saints qui est organisée pour un saint interprété comme de l’idolâtrie par les protestants ou une sainte = rejet de cette pratique Des éclairs ou flammes tombent du Ciel = condamnation divine de ces dogmes et pratiques Un mourant recevant le sacrement de l’extrême onction = sacrement non reconnu par les protestants Une messe célébrée à la manière des catholiques, centrée sur l’autel. Un personnage avec une tiare (le pape) assis à une table (couverte d’argent et de papiers) face à un moine Lucas Cranach le Jeune, La Vraie et la Fausse Église, gravure imprimée, 1546 plumant un poulet = critique de la pratique consistant à vendre les indulgences. Un moine, en chaire, semble dicter leur conduite à l’assemblée, sans avoir de Bible avec lui avec lui et en pointant vers la table où sont vendues les indulgences. Il écoute Une assemblée comptant de nombreux moines un diablotin coiffé d’une mitre (habits marrons, tonsure) et un cardinal (chapeau (symbole des évêques) qui lui rouge) et évêque (mitre) = critique d’un clergé « souffle » ce qu’il doit dire à (séculier et régulier) séparé des fidèles. l’oreille. 2/ Poursuivez ensuite la rédaction de l’analyse rédigée ci-dessous : - Repérez les différents éléments qui composent l’introduction (soulignez, entourez…) - Rédigez la partie II et la conclusion. Ce document est une gravure imprimée, réalisée par Lucas Cranach le Jeune en 1546. Cette image intitulée La Vraie et la Fausse Eglise est divisée en deux parties visant à mettre en évidence les distinctions entre le protestantisme luthérien sur sa moitié gauche (la « Vraie Eglise ») et le catholicisme à droite (la « Fausse Eglise »). Cette opposition caricaturale a été produite à une époque où le protestantisme existe depuis déjà quelques décennies : Martin Luther (mort cette année-là et qui apparait sur la gravure) a ouvert la Réforme protestante en 1517 avec la publication de ses 95 thèses, et la Confession d’Augsbourg en 1530 a fixé le cadre du luthéranisme. C’est également une période d’affrontement dans l’Empire puisque cette gravure a été produire une année après l’ouverture du concile de Trente (1545) et une dizaine d’année avant la Paix d’Augsbourg qui reconnait officiellement l’existence d’Etats protestants en 1555. Cette œuvre s’inscrit donc dans le cadre d’un affrontement qui passe aussi par l’image en utilisant l’imprimerie pour diffuser des idées. Le support (une gravure imprimée) et le sujet de l’œuvre (contenant peu de textes et intelligible sans eux) permettent donc une large diffusion et un large public pour ce type de production. Quelles sont alors les critiques formulées par les protestants à cette époque mais aussi leurs dogmes et pratiques mis en avant dans cette gravure dans le cadre de cette controverse religieuse ? Nous analyserons d’abord dans cette image les aspects que les protestants critiquent dans le catholicisme de leur époque pour ensuite mettre en évidence cette fois-ci ce qui sert à la promotion de la nouvelle foi et la nouvelle Eglise protestante. La moitié droite de l’œuvre met tout d’abord en évidence et de façon cinglante les errements de la « Fausse Eglise » que ce soit sur des pratiques de l’époque ou plus généralement certains aspects du dogme. La réforme protestante a en effet commencé par une critique de pratiques au sein de l’Eglise catholique, en particulier celle des indulgences. En bas à droite de l’image, un personnage avec une tiare, le pape, est assis à une table couverte d’argent et de papiers face à un moine plumant un poulet (symbolisant le peuple). C’est également vers eux que le moine en chaire pointe au centre gauche de l’image pointe lors de son prêche. Cette représentation de la pratique de la vente des indulgences, généralisée au début du XVIe siècle avec le début du chantier de Saint Pierre de Rome, expose le motif qui a poussé Luther à publier ses 95 thèses en 1517, élément qui a enclenché la réforme protestante. Cette pratique qui ressemblait de plus en plus à un commerce (la table de vente avec le pape) pouvait laisser penser que le Salut pouvait s’acheter et dispenser d’une réelle pénitence. D’autres pratiques plus anciennes sont aussi critiquées par les protestants de cette époque. A droite de l’image un mourant est allongé et entouré de moines lui donnant l’extrême onction. Ce sacrement, être oint d’une huile et recevoir la communion une dernière fois avant de mourir, n’est plus reconnu comme tel par les protestants. De la même manière, à côté de ce groupe de personnages un prêtre célèbre la messe, centré sur l’autel, et sur la gauche le moine prêchant en chaire semble se faire souffler sa prédication par un diablotin. Ces deux images témoignent du rejet de la manière de célébrer le culte dans l’Eglise catholique, trop focalisé sur l’autel et sans suffisamment s’appuyer sur la lecture et la prédication de la Parole de Dieu. Cette image nous montre également la remise en cause de certains dogmes et pas seulement de pratiques. Le groupe nombreux de personnes au pied de la chaire est surtout composé de membres du clergé reconnaissables à leurs habits : moines (habits marrons, tonsure) cardinal (chapeau rouge) et évêque (mitre). On peut donc lire dans cette représentation la critique de l’existence même d’un clergé (séculier et régulier) séparé des fidèles. Le protestantisme ayant choisi une organisation différente, avec un culte célébré par les pasteurs et des Eglises dirigées par les princes laïcs, rejetant ainsi le dogme d’un sacerdoce particulier des prêtres. La présence en haut de l’image de François d’Assise (moine franciscain stigmatisé objet d’une grande vénération à l’époque) au Ciel, immédiatement à la droite de Dieu, et d’un groupe de fidèle en procession autour d’une église cible cette fois-ci le « culte des saints ». Pour les protestants en effet cette vénération des saints, des saintes et même de la Vierge Marie que les fidèles peuvent prier comme intercesseurs est perçue comme de l’idolâtrie et une remise en cause d’un culte qui doit être rendu à Dieu seul. Dans cet ensemble très chaotique de la moitié droite de la gravure on peut donc identifier des critiques des pratiques de l’Eglise d’alors, soit très contemporaines (la vente d’indulgences) soit plus anciennes, mais c’est aussi certains aspects du dogme lui-même qui sont remis en cause. Cette moitié droite contraste fortement avec la scène à gauche de la colonne centrale qui elle magnifie cette fois-ci la « Vraie Eglise », protestante, épargnée par la colère divine. ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... ……………………………………………………………………………………………………………………………………………... Fiche bilan - Chapitre 4 d’Histoire Renaissance, Humanisme et réformes religieuses : les mutations de l’Europe Objectifs du chapitre : Ce chapitre vise à montrer comment l’effervescence intellectuelle et artistique de l’époque aboutit à la volonté de rompre avec le « Moyen Âge » et de faire retour à l’Antiquité. On peut mettre en avant : - l’imprimerie et les conséquences de sa diffusion ; - un nouveau rapport aux textes de la tradition ; - une vision renouvelée de l’homme qui se traduit dans les lettres, arts et sciences ; - les réformes protestante et catholique qui s’inscrivent dans ce contexte. Points de passage et d’ouverture : - 1508 – Michel-Ange entreprend la réalisation de la fresque de la Chapelle Sixtine. - Érasme, prince des humanistes. - 1517 – Luther ouvre le temps des réformes. Problématique : Comment s’expriment les mutations profondes que l’Europe connait au XVe-XVIe siècles et qui marquent une volonté de rompre avec le Moyen-Âge ? Plan : I – Une vision renouvelée de l’Homme dans les lettres et les sciences : l’Humanisme A – Une volonté de rompre avec le « Moyen-âge » et de revenir à l’Antiquité B – Une diffusion en Europe C – Une confiance renouvelée en l’homme II – Un nouveau rapport à l’art : la Renaissance A – Un reflet de l’humanisme B – Renouvellement des formes et techniques C – Diffusion en Europe D – Nouveau statut de l’artiste III – Un nouveau rapport à la foi : le temps des Réformes A – Bousculements religieux B – Réforme protestante C – Réforme catholique D – Entre affrontements et compromis METHODOLOGIE : Méthodologie de l’analyse d’un document (image) : introduction + analyse + conclusion Repérer des lieux importants : - Les foyers de la Renaissance et de l’Humanisme en Europe - Les régions catholiques, luthériennes, calvinistes/réformées et anglicane au XVI e siècle Des personnages importants : - Aristote et Platon - Erasme (1466/7-1536) - Martin Luther (1483-1546) - Jean Calvin - Henri VIII - Michel-Ange - Gutenberg - Léon X (pape 1513-1521) Dates importantes : 1450 : invention de l’imprimerie 1471 : ouverture du musée du Capitole (Rome) 1508 : début de la réalisation du plafond de la chapelle Sixtine par Michel-Ange 1516 : traduction du Nouveau Testament par Erasme 1517 : 95 Thèses de Martin Luther 1521 : excommunication de Martin Luther 1530 : Confession d’Augsbourg 1540 : Fondation de la Compagnie de Jésus (Jésuites) 1545-1563 : Concile de Trente 1555 : Paix d’Augsbourg 1562-1598 : Guerres de religion en France 1581 : indépendance des Provinces-Unies 1598 : Edit de Nantes Analyser des notions importantes : - Imprimerie - Humanisme - Humanités - Anciens - Théologien - Vulgate - Académie - République des lettres - Estampes - Héliocentrisme - Renaissance - Peinture à l’huile / a tempera - Perspective - Corps de métiers / corporations - Mécènes - Devotio moderna - Salut - Paradis - Enfer - Pénitence - Indulgences - Dispute (disputatio) - Œuvres (de charité) - Révélation - Tradition - Prédestination - Concile - Séminaire - Baroque - Catholiques/Anglicans/Luthériens/Calvinistes