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1913_1939_1945 Synthèse incontournables.docx

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Le monde en 1913 « Cette guerre européenne est la plus grande catastrophe de l’histoire depuis des siècles, la ruine de nos espoirs les plus saints en la fraternité humaine. » Romain Rolland, 1915 L’enjeu 1913 c’est l’apogée de la suprématie européenne sur le monde sur les plans politique (les pays...

Le monde en 1913 « Cette guerre européenne est la plus grande catastrophe de l’histoire depuis des siècles, la ruine de nos espoirs les plus saints en la fraternité humaine. » Romain Rolland, 1915 L’enjeu 1913 c’est l’apogée de la suprématie européenne sur le monde sur les plans politique (les pays européens sont à la tête d’immenses empires coloniaux), économique (ce continent est le berceau de la révolution industrielle qui l’a considérablement enrichie), financier et démographique car l’Europe peuple le monde. Les notions Le monde de 1913 est celui d’une « première mondialisation » (Suzanne Berger), c’est un monde ouvert économiquement, culturellement. L’ouverture des canaux – Suez et Panama – l’évolution des navires accélèrent les échanges. La notion de puissance est centrale. La montée des périls laisse présager une guerre qui semble inéluctable ; elle est à mettre en parallèle avec une évolution de l’hégémonie. Les incontournables de la question − Le capitalisme et le libéralisme se sont épanouis. Le libre-échange est l’apanage de nations anciennement industrialisées comme la Grande-Bretagne, les États-Unis demeurent plus protectionnistes (tarifs Mc Kinley et Dingley) ; − L’épanouissement de la 2e révolution industrielle : la sidérurgie, l’industrie mécanique (automobile, les débuts de l’aviation), la chimie, l’électricité… autant d’éléments qui ont un rôle crucial lors de la Première Guerre mondiale, vraie guerre industrielle ; − L’Europe domine le monde politiquement par ses métropoles qui possèdent des colonies sur tous les autres continents ; − L’Europe – les puissances européennes – domine le monde au niveau industriel, même si la première nation industrielle en 1913 se trouve en Amérique du Nord, les États-Unis sont aussi plus innovants (taylorisme, fordisme) ; − L’Europe domine le monde au niveau économique et financier, ainsi l’Europe est au cœur des réseaux des échanges, elle domine les mers, elle est le « banquier du monde », selon Aristide Briand « l’or de la France ruisselle sur le monde » ; − Les puissances installées que sont la Grande-Bretagne et la France sont concurrencées par des challengers européens (Allemagne et Russie) et extra-européens (États-Unis et Japon) ; − La « Belle Époque » coincée entre la grande dépression de la fin du XIXe siècle et la Première Guerre mondiale : triomphe de la bourgeoisie, ouverture culturelle, Paris « phare du monde » ; − Une période de fortes tensions sociales car la classe ouvrière est mal intégrée à la société et souffre d’une grande précarité des conditions de vie comme de la dureté des conditions de travail ; − L’affirmation du socialisme et du pacifisme à la veille de la guerre, dont Jean Jaurès est la figure de proue en France : « prolétaires de tous les pays unissez-vous… » ; − La deuxième guerre balkanique entre la Grèce, la Serbie, la Bulgarie et la Roumanie ; − La dimension mortifère en Europe est à prendre en compte : les réseaux d’alliances (Triple Alliance et Triple Entente), le fait que les différents États sont prêts à entrer en guerre ou plutôt à s’y laisser entraîner (Les Somnambules de C. Clark) alors que leur situation économique et financière est plutôt bonne ; − L’année 1913 est agitée en France par la « loi des trois ans » qui allonge le service militaire d’une année pour aligner suffisamment de soldats face à l’Allemagne. La France est malthusienne, elle manque d’enfants, et risque de manquer de soldats face à une Allemagne dont le dynamisme économique et démographique inquiète les autorités françaises. Sujets possibles Ce thème ouvre le programme de première année, les sujets possibles sont en fait peu nombreux : − 1913 : La fin d’un monde ? − 1913 : une suprématie incontestable de l’Europe sur le monde ? − Le monde de 1913 : un monde européen. − 1914-2014 : quelle place pour les États-Unis ? Exemple L’Allemagne, nouvelle puissance ? Le dynamisme allemand est impressionnant. Il repose sur une organisation économique efficace, une industrie qui bénéficie d’ouvriers plutôt bien formés, bien intégrés à leur entre-prise (paternalisme) et disciplinés, mais aussi d’une recherche active au service de l’innovation. Les Allemands ont une bonne maîtrise des technologies modernes dans les secteurs de la deuxième révolution industrielle comme la sidérurgie (Krupp), la chimie (BASF, Bayer) ou l’industrie mécanique et disposent de grands groupes industriels que le IIe Reich de Guillaume II incite à exporter grâce à des primes. Le dynamisme allemand apparaît offensif d’autant que Berlin annonce son désir de maîtriser les mers pour y supplanter les Britanniques qui y sont dominateurs. Pour faire la différence Le siècle de Ken Follett, 2010 Ken Follett a publié une saga historique, Le Siècle dont le tome 1, La Chute des géants (2010, chez Robert Laffont), présente le destin entrecroisé de plusieurs familles européennes : deux familles britanniques, une famille allemande, une famille russe et une famille américaine que l’on suit de la veille de la Première Guerre mondiale jusqu’aux « années folles ». Les tourments de ce début de siècle sont très bien retranscrits, comme les liens qui unissent en fait les Européens qui se déchirent. L’ambiance de la « Belle Époque » transpire dans la série télévisée des Brigades du Tigre c’est-à-dire de Clemenceau comme dans le film Casque d’or de Jacques Becker (1952). Le monde en 1939 « La crise politique, économique et sociale dont il (ce conflit) est issu revêt une telle profondeur et présente un tel caractère d’ubiquité qu’elle aboutira fatalement à un bouleversement complet de la situation des peuples et de la structure des États. » Charles de Gaulle L’enjeu Le monde de 1939 est celui de la veille de la conflagration de la Seconde Guerre mondiale qui redistribue les cartes à l’échelle mondiale. C’est la fin de l’apogée européenne, du monde colonial, c’est la veille de l’affirmation des États-Unis. C’est aussi un monde meurtri par la dépression des années 1930 comme par les coups de force d’Hitler et Mussolini. Les notions Les notions à maîtriser sont bien sûr le totalitarisme. La hiérarchie de puissances est aussi une notion au cœur de ce thème, comme la confrontation entre démo-cratie et totalitarisme. Les incontournables de la question − Le totalitarisme que l’on peut définir comme une forme d’absolutisme poussé à l’extrême reposant sur une idéologie, qui devient celle de l’État, qui émane d’un parti unique qui organise le culte du chef, embrigade la population dès son plus jeune âge, la contrôle et la surveille. Ce régime a des velléités expansionnistes au détriment de ses voisins. Le fascisme italien, le nazisme et le stalinisme sont des totalitarismes ; − Le repli sur l’Empire des métropoles coloniales (choix britannique, conférence d’Ottawa en 1931, et français par exemple) dans le contexte de dépression économique des années 1930 : la division internationale du travail (DIT) classique fonctionne pleinement ; − La fragmentation de l’économie mondiale liée à l’effondrement du commerce mondial dans le sillage de la crise de 1929 et à la fragmentation monétaire avec la fin du Gold Exchange Standard (GES). Les années 1930 sont celles du triomphe du protectionnisme (beggar thy neighbour policy) ; − L’échec des politiques économiques de déflation en France, comme en Europe creuse la dépression et fait le lit des totalitarismes ; − Le New Deal de F.D. Roosevelt n’est qu’un demi-succès en 1939, les États-Unis n’ont pas renoué avec la prospérité des années 1920 ; − La fin des années 1930 est celle de l’affirmation des régimes totalitaires qui ont choisi la fermeture économique (l’URSS est en grande partie épargnée par la crise économique, le redressement économique italien et allemand n’emprunte pas les voies du libéralisme) et apparaissent comme des régimes politiques forts face à la faiblesse des démocraties occidentales ; − Le Japon de Hiro-Hito est dirigé par la caste militaire qui pousse à l’expansionnisme en Mandchourie (1931) puis en Chine (1937) pour dominer l’Asie et trouver les matières premières qui sont indispensables à son industrialisation (tênno-militarisme) ; − Le déclin des puissances d’Europe occidentale répond à l’affirmation des régimes totalitaires. Ce vertige du déclin est particulièrement sensible en France, pays prématurément vieilli, animé par l’« esprit Maginot » ; − La montée en puissance industrielle de l’Allemagne, de l’URSS et du Japon témoigne de l’évolution dans la hiérarchie des puissances ; − L’escalade des tensions en Europe : remilitarisation de la Rhénanie (1936), Anschluss (mars 1938), entrée des troupes nazies en Tchécoslovaquie (mars 1939), campagne italienne en Albanie au printemps 1939, le 22 mai est signé le pacte d’acier entre Mussolini et Hitler ; − Les accords de Munich (septembre 1938), apogée de la politique d’appeasement britannique de lord Chamberlain, sont un aveu de faiblesse des démocraties britannique et française acquises au pacifisme qui reculent face au coup de force d’Hitler dans les Sudètes dans le vain espoir d’éviter un conflit (esprit munichois). − Le pacte germano-soviétique d’août 1939 est un rapprochement contre-nature entre l’Allemagne nazie et l’URSS stalinienne (il partage la Pologne entre les deux signataires), et un vrai basculement géopolitique dans la perspective de la guerre ; − L’engrenage de la guerre à partir de l’invasion de la Pologne (1er septembre 1939), la France et la Grande-Bretagne déclarent la guerre à l’Allemagne nazie. Sujets possibles Les sujets sont, là aussi, peu nombreux sur ce thème : − 1939 : le crépuscule d’un monde ? − Le bilan du monde à la veille de la Seconde Guerre mondiale. − 1939 : le déclin de l’Europe ? Exemple Le New Deal Le New Deal est une politique pré-keynésienne qui tente de réorganiser le capitalisme après la crise de 1929. Un premier New Deal en 1933, réorganise le secteur bancaire (rétablir la confiance dans les banques et renforcer le contrôle fédéral), agricole (l’Agrucultural Adjustement Act qui est une gestion malthusienne des productions pour enrayer la chute des prix agricoles), et industriel (National Industrial Recovery Act) avec un code de concurrence loyale, des négociations collectives, l’interdiction du travail des enfants… Il est complété par une politique de grands travaux pour donner de l’emploi tout en équipant le pays. La reprise est assez limitée et le Congrès interdit le NIRA en 1935. Un second New Deal est mis en œuvre, il repose sur le recours au déficit budgétaire, développe la politique de grands travaux, met en place un embryon d’État-providence. En 1939, les résultats ne sont pas à la hauteur des espérances. Il y a bien une reprise économique mais le PNB américain dépasse à peine son niveau de 1929, avec un taux élevé de chômage. Si on excepte la France, les États-Unis ont progressé moins vite que toutes les autres grandes puissances. Le New Deal est une forme d’organisation de l’économie qui légitime l’intervention de l’État, incite aux conventions collectives négociées entre partenaires sociaux et repose sur des hausses de salaires. Avec le New Deal qualifié de Capitalism’s Ambulance Wagon par Daniel Rodgers (Atlantic Crossings: Social Politics in a Progressive Age, 1998) s’annonce un monde nouveau… Pour faire la différence. Le pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939 Le pacte germano-soviétique est emblématique à plusieurs égards. Il est d’abord le résultat de l’incapacité des démocraties occidentales – française et britannique en l’occurrence – de se rapprocher clairement de Moscou dont elles se méfient. Le projet du 22 juillet entre Londres, Paris et Moscou ne permettait pas à Staline de faire sortir l’armée Rouge de son territoire, même en cas d’attaque nazie ; il n’y donne pas suite. La situation soviétique est délicate car Staline a décapité l’armée Rouge lors des grandes purges des années 1930, son armée est vulnérable, il veut gagner du temps car il n’est pas prêt pour une confrontation avec Hitler. Parallèlement aux négociations avec les démocraties occidentales, Molotov négociait avec von Ribbentrop persuadé que l’Occident laissera l’Allemagne agir à sa guise et qu’il faut s’entendre avec Moscou pour se partager l’Europe orientale. Le 23 août est signé un accord de non-agression entre Berlin et Moscou, il est accompagné d’un protocole secret qui partage en zones d’influence la Pologne, les pays baltes et la Finlande. Ce pacte débarrasse l’Allemagne de la menace d’une guerre sur deux fronts, comme lors de la Première Guerre mondiale. Le 1er septembre la Wehrmacht envahit la Pologne. La Seconde Guerre mondiale commence. Le monde en 1945 « Voici qu’une angoisse nouvelle nous est proposée, qui a toutes les chances d’être définitive. » Albert Camus L’enjeu Le monde sort exsangue de la Seconde Guerre mondiale, cette longue guerre très meurtrière lors de laquelle les limites de l’horreur ont été repoussées. Elle laisse un monde en plein désarroi moral, divisé idéologiquement, un monde à reconstruire. 1945, c’est aussi le moment de la prise de conscience de l’indéniable recul des puissances européennes, qui ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes, au profit du challenger d’hier – les États-Unis – et d’une nouvelle puissance eurasiatique : l’URSS. Les notions Les notions à maîtriser sont bien sûr la Shoah, la guerre totale, celles de puissance et de superpuissance. Il faut bien comprendre le fonctionnement des institutions de Bretton Woods comme le fondement de l’antagonisme entre les deux « supergrands ». Les incontournables de la question − Le bilan de la Seconde Guerre mondiale : un dramatique bilan humain (50 millions de morts), de terribles destructions, l’usage de la bombe atomique, des États endettés, des monnaies fortement dépréciées, des pays occupés par les armées libératrices ; − La « Grande Alliance » : alliance entre la Grande-Bretagne, les États-Unis, le Canada… mais aussi l’URSS ; − Les conférences interalliées de Yalta (février 1945) et Potsdam (juillet 1945) qui préparent la fin de la guerre et surtout l’après-guerre autour d’accords comme la liberté de circulation sur les mers ou l’organisation d’élections libres après la chute de pouvoir nazi ; − Les Nations unies : essayer de régir le monde par le droit et non par la domination d’une puissance sur une bonne partie du monde. Le rôle du conseil de sécurité dont les membres permanents disposent d’un droit de veto ; − Les institutions de Bretton Woods : le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) ; − Un dollar « as good as gold », pivot du nouveau système monétaire international ; − Le rôle des colonies et des coloniaux dans l’effort de guerre : impôts, livraison de matières premières indispensables à l’effort de guerre, soldats… ; − L’éveil des peuples colonisés : émeutes de Sétif en Algérie le 8 mai 1945, proclamation de l’indépendance du Vietnam le 2 septembre 1945 ; − Un monde qui se « déseuropéanise » : le monde en 1945 ne ressemble plus du tout à celui de 1913 qui correspond à la suprématie européenne ; − La méfiance s’accroît entre les supergrands dès l’été 1945, les États-Unis procèdent à un premier essai atomique sans en prévenir leur allié soviétique. Les bombes lancées sur Hiroshima (6 août) puis Nagasaki (9 août) confirment la supériorité militaire américaine. Sujets possibles Il faut s’attendre à peu de sujets sur ce thème, si ce n’est des sujets pour dresser le tableau d’une situation : − Le monde en 1945. − L’Europe en 1945. Exemple La domination monétaire des États-Unis à partir de 1945 Elle succède à celle de la livre sterling mise en place au XIXe siècle quand Londres dominait le monde : l’étalon-or était l’étalon sterling. Il n’y a plus, à la suite de la Première Guerre mondiale, d’hégémonie monétaire clairement établie, mais une concurrence entre Londres qui veut que la « livre regarde le dollar en face » et Washington qui ne veut pas assumer les charges de son nouveau leadership. La Seconde Guerre mondiale change la donne. Les États-Unis entendent désormais exercer pleinement leur leadership face à une Europe dévastée et une URSS dont Washington se méfie. Les États-Unis détiennent alors près de 75 % du stock d’or mondial – stock qui s’est déplacé de l’Europe vers l’Amérique – et peuvent alors imposer, avec les accords de Bretton Woods (juillet 1944) qui fondent un nouveau système monétaire international, leur hégémonie. Le dollar « as good as gold » est la seule monnaie convertible en or en 1945, elle est reconnue comme telle par les 44 participants de cette conférence. Aucune contrainte ne pèse sur le Trésor américain qui peut créer de la liquidité monétaire comme il l’entend. Faut-il encore que les intérêts américains coïncident avec ceux du monde. La conférence de Bretton Woods a vu l’affrontement de deux économistes, l’Anglais J. M. Keynes et l’Américain H.D. White, le plan White l’emporte soulignant la nouvelle puissance du pays hôte. Pour faire la différence. Allemagne année zéro Le film de Roberto Rossellini, Allemagne année zéro a été réalisé en 1948. Il décrit l’Allemagne défaite, au travers des yeux d’Edmund un petit Berlinois de 12 ans qui essaie de faire vivre sa famille grâce à de petits trafics. Il décrit aussi le désarroi moral d’une société qui a perdu ses repères et dont la priorité est de survivre dans une Allemagne occupée par les vainqueurs de la guerre. Ce film dur, appartient au mouvement du néo-réalisme, il révèle l’ampleur de la misère en Europe et singulièrement en Allemagne, et ne promet pas des « lendemains qui chantent » aux jeunes Européens. C’est le film de la fin d’un monde, celui dominé par l’Europe.

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