Géographie et Agriculture de l'Égypte Ancienne PDF
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Ce document présente des informations sur la géographie et l'agriculture de l'Égypte ancienne, incluant des descriptions du Nil, des techniques d'irrigation, des divisions régionales, et l'importance du Nil dans l'agriculture. Il aborde également la chronologie égyptienne.
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Géographie : Le Nil Le Nil blanc (source au Rwanda) et le Nil bleu (source en Ethiopie) se rejoignent à Khartoum au Soudan. Il compte 6 cataractes : rapides dus à des encombrements rocheux, principalement granitiques, rendant le transport fluvial difficile. La première cataracte a souvent servi de...
Géographie : Le Nil Le Nil blanc (source au Rwanda) et le Nil bleu (source en Ethiopie) se rejoignent à Khartoum au Soudan. Il compte 6 cataractes : rapides dus à des encombrements rocheux, principalement granitiques, rendant le transport fluvial difficile. La première cataracte a souvent servi de frontière pour l’Egypte mais celles plus au Sud ont pu être à un moment ou un autre contrôlées par les Egyptiens. La définition de ce qui est égyptien est territoriale et politique (cf. citation d’Hérodote dans le.ppt). Dans les années 1960, la construction du barrage d’Assouan a entraîné l’engloutissement de la Nubie et la création du lac Nasser. Les Egyptiens avaient conscience que le Nil provenait d’une région plus au Sud mais ils placent de manière symbolique sa source sur l’île de Biggeh (nord d’Assouan). ➔ Bas-relief au temple de Philae représentant les sources : une caverne formée par un ouroboros contenant le dieu Hâpy, personnification androgyne du Nil, portant des victuailles. Un des mythes de création relate que Khnoum ouvre la caverne qui déverse les flots en levant son pied du tour de potier. Agriculture : irrigation via des bassins de rétention d’eau. L’eau est d’abord transportée par l’humain, avant l’invention du chadouf au Nouvel Empire. Cette technique était encore utilisée au siècle dernier. Elevages dans les vallées et pâturages dans les zones marécageuses créées par la crue. nw : le chasseur ou le berger. On quadrillait les champs avec des canaux, ce quadrillage est le symbole de l’administration : sepat (le nome ou la province) Nouvel an Trois saisons de quatre mois Personnification des saisons sur un relief du mastaba de Juillet – septembre Mars – juin Crue du Nil Mererouka (VIe dynastie - Saqqara), couronnées de moissons CHEMOU AKHET quatre lunes (les mois). Calendrier de 360 jours (+ 5 jours dits épagomènes) ryhhmé par la crue du Nil. PERET Octobre – février Labours et semailles Régions : Le gouverneur des provinces joue quasiment un rôle cadastral, il administre un territoire. 38 provinces à l’Ancien Empire, 42 à l’époque ptolémaïque. Basse-Egypte : T3-mḥw – Ta-mekhou Symboles : papyrus, couronne rouge, l’abeille, déesse cobra Ouadjet Haute-Egypte : Šmʿ(w) – Chema(ou) Symboles : lis nubien, couronne blanche, le jonc, déesse vautour Nekhbet Dans les temples, on oriente les divinités selon si elles viennent du Nord ou du Sud. Sema-taouy : union des deux terres. Horus (du Sud) et Seth (du Nord) nouent les plantes de Haute et Basse-Egypte, cet acte est fréquemment représenté sur les trônes royaux. L’Egypte a donc essentiellement été divisée en 2 régions par les Egyptiens, mais une division tripartite a aussi été faite au Moyen Empire : d’Assouan à Abydos / la Moyenne-Egypte moderne / la Basse-Egypte. Le delta : 2 branches principales nommées Rosette et Damiette. Une troisième existait dans l’Antiquité. Durant l’inondation, formations de geziras (îles) – éminences naturelles restant hors de l’eau. Fayoum : pas une oasis. Dépression comportant le lac Qaroun, alimenté par le Bahr Youssef creusé depuis Dairout au Moyen Empire. Sinaï : territoire contrôlé par les Egyptiens mais ne faisant pas partie de l’Egypte. Cuivre et turquoise Nubie : de « nub » : l’or. Lieu de provenance de l’or égyptien. Nombreux gisements de roches (par exemple du grauwacke dans le Wadi Ammamat). Noms du pays : - Egypte du grec « Aígyptos » -> qui vient de « Hwt-Ka-Ptah » (le nom de la ville de Memphis) - Tawy : les deux terres - Idebwy : les deux rives - Kemet : pays de la terre noire - Ta-mery : terre bien aimée Un tell est un site archéologique en forme de monticule qui résulte de l'accumulation de débris de bâtiments, d'habitations et de matières sur une longue période, sur un lieu anciennement occupé par les hommes. Il s'agit d'une colline artificielle formée par les différentes couches d'occupation humaine. Un tell se distingue par : 1. une élévation aux bords réguliers, 2. son isolement dans une plaine, 3. un sommet plat, 4. la proximité de l'eau. Sources La division de la chronologie égyptienne (empires et périodes intermédiaires) a été établie par les historiens du XIXè siècle, influencés par les monarchies contemporaines. Ils déterminent les périodes selon la force du pouvoir central et interprètent les périodes avec peu d’informations qui nous sont parvenues parfois à tort comme une faiblesse du pouvoir central. C'est à Manéthon que l'on doit la division en trente dynasties des souverains d'Égypte. Son manuscrit est perdu, on connaît son travail via des résumés. Les ruptures de dynasties indiquées sur le papyrus de Turin correspondent aux changements de résidences royales. Lacunes (certains rois peu importants sont mentionnés et d’autres importants n’y figurent pas). On distingue les sources directes, qui sont contemporaines, des sources indirectes, qui sont postérieures ou apocryphes (non authentiques comme la littérature dite pessimiste). Sources classiques : - Manéthon au 3e s. BC. Rédige une Histoire de l’Egypte pour Ptolémée III. Ecrits originaux perdus, compilés par successeurs - Hérodote au 5e s. BC. L’Enquête - Diodore de Sicile et Strabon au Ier s. BC. Ecrits de géographie - Plutarque au Ier s. A propos de la religion - La description de l’Egypte. Compilation sur la campagne d’Egypte de Bonaparte entre 1798 et 1801 - Déchiffrement des hiéroglyphes, permettant l’accès aux sources égyptiennes Sources cultuelles : - Liste des ancêtres du Ramesseum, XIXe dynastie. Nomme les fondateurs des trois grandes périodes - Liste royale de Séthi Ier à Abydos, XIXe dynastie. Sélection de rois, erreurs et approximations - Table de Saqqara, tombe de Tchouroï, XIXe dynastie - Chambre des ancêtres de Thoutmosis III à Karnak, XVIIIe dynastie Sources royales : - Papyrus royal de Turin, XIXe dynastie. Parcellaire, liste de rois. - Annales memphites d’Amenemhat II, XIIe dynastie - Pierre de Palerme, Ancien Empire de la 1ere à la 5e dynastie. Liste en lignes séparées avec mention du changement de règne. Sources administratives : - Papyrus d’Abousir, Ve dynastie. Tableau de service du temple funéraire de Néferirkarê Kakaï - Autres archives de temples Sources privées : - Autobiographies. Relatent des évènements de règne du roi. Entre la fin du Moyen Empire et le début de la DPi – fin XIIIè -> XVIè dynastie : Les Annales ne mentionnent pas la DPi, certains rois contemporains sont mentionnés sur le papyrus de Turin. Selon Manéthon, le dernier souverain de la XIIè dynastie est la reine Néferousobek, ce qui est cohérent avec les informations du papyrus de Turin. Les rois de la XIIIè dynastie sont héritiers de la XIIè, éphémères et pas toujours liés par le sang. Manéthon en évoque une soixantaine sans les nommer. La table d’Abydos ne mentionne pas Néferousobek et passe directement à Ahmosis (fondateur de la XVIIIe dynastie). La table de Saqqara passe de Montouhotep II directement au Nouvel Empire. La chapelle de Thoutmosis III à Karnak mentionne de nombreux rois de la XIIIè dynastie. La capitale lors de la DPi est toujours à Ititaouy, qui n’a pas été retrouvée (hypothèse : à Licht ?). XIIIe dynastie Les égyptologues sont partagés sur le nombre et l’ordre des rois de la XIIIe dynastie. Les institutions sont dans la continuité de la XIIe (permanence des vizirs). Le pays est stable, influent au Levant et en Basse- Nubie mais il y a une crise de succession. Un fragment de relief conservé au musée national de Beyrouth représente un gouverneur de Byblos qui se représente comme un Egyptien et utilise un titre administratif égyptien. Est mentionné Khâsekhemrê Neferhotep (liens diplomatiques ?). Concernant les inhumations : proche Memphis dans des pyramides (Khendjer à Saqqara-Sud) ou dans des tombes-puits (Hor, à côté de la pyramide d’Amenemhat III à Dahshour). Quatre rois mentionnés sur le papyrus de Turin : - Sekhemrê-Souadjtaouy Sobekhotep, - Trois rois frères : Khâsekhemrê Neferhotep, Sahathor et Khâneferrê Sobekhotep (III ou IV). Les 1er et 3è sont possiblement ensevelis à Abydos. Leur grand-père Nehy était un officier d’un régiment de ville. Ils ne sont donc pas d’ascendance royale. Les connaissances sur la DPi ont grandement évolué au cours des 30 dernières années, mais les égyptologues ne sont pas tous d’accord sur la chronologie et la puissance de cette XIIIe dynastie. Trois grandes théories actuellement : - Kim Ryholt : elle ne contrôlait pas toute l'Égypte - Manfred Bietak, Daphna Ben Tor, James et Susan Allen et Janine Bourriau soutiennent que la XIVe dynastie ne peut avoir émergé avant le milieu de la XIIIe dynastie après le règne de Khâneferrê Sobekhotep. - Julien Siesse pense que la XIIIe dynastie égyptienne a contrôlé tout le territoire égyptien jusqu'à sa disparition. Où placer alors le début de la DPi ? Julien Siesse propose d’inclure la XIIIe dynastie dans le Moyen- Empire et de la qualifier de Moyen Empire tardif. La DPi commencerait donc selon les différentes théories soit à la XIIIe, soit à la XIVe dynastie. La documentation épigraphique (nombreuses inscriptions sur des scarabées en pierre) conforte l’idée de l’émiettement du pouvoir que laisse entrevoir le Canon Royal de Turin. L’étendue de l’autorité des rois locaux reste difficile à établir. Le pouvoir politique semble être fragmenté par l’émergence de monarchies locales. Les hiérarchies vassales ont probablement contribué à l’hégémonie des rois du Nord, selon un modèle politique semblable au Levant. L’arrivée des Hyksôs – XIVe et XVe dynasties Dans le delta, fin XIIIe dynastie (selon Ryholt) ou durant la XIVè, présence d'une dynastie d'origine cananéenne avec Avaris comme capitale. Principautés à dominance sémitique. Selon Manéthon, l’invasion hyksôs a lieu après le règne de Sobekhotep (III ou IV). Au moins trois rois sont cependant mentionnés et attestés dans le delta après le règne de ce dernier. De ḥḳ3 ḫswt : « chef des pays étrangers » -> expression déjà utilisée dans les textes de l’Ancien Empire et qui ne déterminent pas le lieu d’origine des Hyksôs. Manéthon les désigne comme des bergers envahisseurs. Ce terme découle surtout d’une propagande postérieure à l’arrivée des hyksôs (perçus comme envahisseurs notamment sous les Thoutmosides). Manéthon est l’héritier des constructions idéologiques des précédents chroniqueurs égyptiens. Sa description, reprise par Flavius Josèphe rappelle des textes décrivant les campagnes assyriennes et perses du début du VIIe siècle BC. Les rois saïtes ont peut-être repris à leurs comptes le mythe de la libération du royaume par les thébains sur les asiatiques. En réalité, il s’agit plutôt d’une infiltration, immigration progressive et n’étaient pas des bergers mais des marins et des commerçants. Une population d’origine sémitique est déjà présente en Egypte dès la XIIe dynastie sur le site de Tell el- Dabâ (Avaris). Des individus sont représentés dans la tombe du nomarque Khnoumhotep II à Béni Hassan (iconographie spécifique dans les costumes, la couleur de peau, l’âne, monture typique du chef dans les cultures orientales). Ces populations se sont installées au gré du développement du commerce avec Byblos lors de la XIIe dynastie. Phénomène d’acculturation égypto-cananéenne. Premier roi Hyksôs : Salitis, contemporain selon D. Franke des rois de la fin de la XIIIe dynastie. Néhésy Ier, traduction littérale « le Nubien » est le souverain le mieux attesté de la XIVe dynastie. Ryholt et D.Baker proposent qu’il soit le fils d’un roi d’origine cananéenne et d’une nubienne, d’où son nom. Le Canon Royal de Turin et les scarabées inscrits conservent une cinquantaine de noms de rois, dont le pouvoir a probablement été limité au delta car absents de Moyenne et Haute Egypte. Certains noms sont à consonnance sémitique. Ces rois ont été acceptés comme rois légitimes selon les traditions égyptiennes. Leur légitimation semble avoir été une question importante pour eux. Ils adoptent des titres égyptiens (« fils de Rê », « dieu parfait ») avec un syncrétisme de traditions proche-orientales. Sous la XVe dynastie, pratique de l’écriture hiéroglyphique, rois à noms égyptiens et pratiques de coutumes égyptiennes (dont administratives). Certains des rois figurent dans les annales royales, comme dans la table généalogique des prêtres memphites (XXIIe dynastie ; cf..ppt) ou dans le canon de Turin. Avaris a un rôle de carrefour commercial émergeant à la fin du IIIe millénaire. Les rois hérakléopolitains (PPi) ont fondé un centre à proximité immédiate d’Avaris, au carrefour des routes fluviales, maritimes et terrestres. Il est ensuite développé par les rois d’Ititaouy avec des quartiers d’habitation. Le site est une porte d’entrée pour le Levant, à l’instar d’Eléphantine pour la Nubie. Cela facilite de nombreux échanges avec Byblos et le développement d’une culture locale. Des tombes dites « de guerrier » y sont implantées, fournies en armes levantines et en inhumation d’ânes. Ces tombes sont principalement attestées au Levant. Avaris se développe donc rapidement au gré des immigrations comme centre d’échanges commercial avec la Méditerranée orientale. C’est une vaste agglomération avec temples et nécropoles, population mixtes d’Egyptiens et de syro- palestiniens. Administration typiquement égyptienne. Les Hyksôs y développent une certaine autonomie dans l’art, l’architecture et dans les monuments funéraires : - Tombes de culture syro-palestinienne, possibilité de sacrifices humains et d’ânes, céramiques chypriotes, armes typiques - Sculptures de style égyptien mais portant une coiffe typique asiatique (comme un champignon). - Emploi de nombreux scarabées royaux avec les noms sur leur base. Des exemplaires ont aussi été produits en Syro-Palestine. - Des noms de rois hyksôs sont mentionnés sur des objets semblant typiquement égyptiens et qui ont été trouvés à Bagdad, en Grèce… - Les sanctuaires de tradition proche-orientale côtoient les temples typiquement égyptiens érigés avant l’installation des Hyksôs. Le dieu tutélaire est Baal, assimilé à Seth (divinité du nord) (NB : c’est à partir de cette période que la figure de Seth est assimilée à un être malfaisant et il devient une divinité symbolisant l’étranger). - Palais en briques abritant de vastes salles destinées aux banquets. Palais du roi Khyan (XVe dynastie) : Source : Manfred Bietak https://www.persee.fr/doc/crai_0065-0536_2010_num_154_2_92914 Sous le règne du roi Khyan (XVe dynastie), les villes du delta sont fortifiées. Elles furent probablement parmi les plus étendues de l’Orient antique et très prospères. Son cartouche est attesté en Babylonie, en Anatolie centrale, en Crète et à Edfou. Son palais a été identifié à Avaris. Découverte à Edfou de sceaux au nom du roi avarite Khyan (XVe dynastie) et de Sobekhotep IV (XIIIe dynastie) dans une même couche archéologique : souverains contemporains et à priori ayant un contact pacifique. Il n’a pas existé de royaume hyksôs s’étendant du delta aux territoires palestiniens. Ceux établis en Egypte se sont acculturés. Le site de Tell el-Yahoudieh dans le delta, fouillé début XXe siècle par Petrie a fourni des céramiques en séries, certaines peintes, de styles différents des égyptiennes. Ces séries ont été regroupées en chronotypologies. Les tombes ont fourni des céramiques et des scarabées typiquement hyksôs forment un assemblage archéologique. Des céramiques semblables ont été trouvées à Qaret el-Toub dans l’oasis de Bahariya -> diffusion de la culture et échanges. Ces céramiques se retrouvent principalement dans le delta oriental et également à Kerma, démontrant des échanges avec les Hyksôs. Il n’y a pas eu d’importations de Syro-Palestine mais des copies ont été faites localement. Données archéologiques accréditant un lien entre le delta, la Nubie et le Proche Orient : - Nécropole de Mayana (à l’ouest du Fayoum), proche des pistes caravanières : ensemble d’objets de provenance levantine et nubienne - Avaris, objets en or, dont la matière première proviendrait de la quatrième cataracte et céramiques nubiennes produites localement, différentes de celles de Kerma - Echanges entre Avaris et le Proche Orient documentés par des lettres administratives, un fragment de tablette diplomatique et des sceaux babyloniens trouvés à Avaris. Les Hyksôs ont avancé vers le sud afin d’accéder à de nouvelles ressources (notamment lithiques). Ils ont pillé et usurpé des monuments égyptiens en y apposant leurs cartouches (sphinx d’Amenemhat III au nom d’Apopi). Le papyrus Rhind (portant sur des mathématiques) a été copié sous le règne d’Apopi. Les Hyksôs ont progressivement introduit le cheval et le char à deux roues. Le règne d’Apopi est surtout connu par un texte thébain La guerre de l’an 3 (stèles du roi Kamosé). Il y est mentionné qu’Apopi aurait étendu son influence en Moyenne Egypte. Ce discours est dénigrant envers les rois d’Avaris, présentés comme des « étrangers asiatiques ». Cette perception thébaine a conduit de nombreux égyptologues à y voir une reconquête nationale de libération. La réalité de la nécessité de reprendre le delta serait plus économique, Avaris contrôlant le transport fluvial. Les listes ramessides montrent en effet que les rois avarites n’étaient perçus ni comme des étrangers ni comme des rois illégitimes. Au XVIIe siècle, on pratique l’inhumation dans les habitations, typique du Levant. Expansion des sanctuaires, palais et bâtiments administratifs. Avaris occupe alors 250 hectares. Près de 2 millions de grandes amphores servant au transport d’huile d’olive et de vin produits au Levant ont été trouvées à Avaris. Une inscription du roi Kamosis mentionne l’importance du trafic commercial à Avaris « tous les beaux produits du pays de Réténou ». Le royaume du Nord est une puissance marchande, qui doit sa prospérité à l’emplacement stratégique de sa capitale Avaris. NB : D’anciennes hypothèses obsolètes placent un royaume hyksôs dans le delta, entouré de roitelets vassaux asiatiques et égyptiens, le tout composant la XVIe dynastie (selon von Beckerath et Helck). Ces rois sont de nos jours désormais placés dans la XIVe dynastie et la XVIe correspond alors à la dynastie thébaine indépendante. XVIe dynastie De nouveau, l’ordre chronologique varie selon les auteurs et son origine débattue : - Ryholt : successeurs de la XIIIe dynastie se déplacent à Thèbes après l’invasion Hyksôs - Siesse : successeurs de la XIIIe + roitelets thébains qui font face aux nubiens. La capitale demeure à Itytaouy. C’est durant cette période qu’émerge la figure personnifiée de la ville de Thèbes, « Thèbes la victorieuse », figure féminine tenant une massue et un arc (cf. image du.ppt) L’hypothèse de la dynastie abydénienne Certains égyptologues émettent l’hypothèse qu’Abydos serait le centre d’une petite monarchie locale à moyens limités au milieu du XVIIe siècle (selon le mobilier et la modestie générale des sépultures). Une dynastie abydénienne, contemporaine aux XVe et XVIe dynasties a-t-elle existé ? -> découverte de la tombe de Senebkay à Abydos, inconnu des textes, qui pourrait être un indice en faveur. Cette dynastie serait alors contemporaine de la XVIè dynastie thébaine. Ryholt relève le nom de deux autres rois d’après des stèles trouvées à Abydos et qui proviendraient du même atelier que la stèle de Râhotep, roi bâtisseur à Abydos et Coptos. Siesse le place fin XVIe dynastie, d’autres au début de la XVIIe (Ryholt et Baker). Il semble improbable que deux dynasties concurrentes ou rivales (Thèbes et Abydos) aient eu recours au même atelier pour réaliser ces stèles. Senebkay serait donc en réalité un roi de la XVIIe dynastie thébaine. Un conflit entre Thèbes et Abydos serait donc purement narratif et il semble ne pas y avoir réellement eu de dynastie indépendante à Abydos. XVIè et XVIIe dynasties gouvernent dans la région thébaine. On a parallèlement au sud (actuel Soudan) la formation du royaume de Koush. Kerma – le royaume de Koush Le royaume de Kerma (royaume de Koush est l'appellation que les Égyptiens antiques ont donné) s’est formé à partir du site éponyme, qui en devient la capitale (site au niveau de la 3e cataracte). La période dite « Kerma classique » (1750 – 1480) est une puissante monarchie. Des fouilles archéologiques ont montré la présence d’une nécropole entre 2550 et 1500, composée de tumuli. Cette nécropole s’est développée fortement sur cette période. L’agrandissement des tumuli est contemporain de la fin du Moyen Empire et de la DPi. Dans le tumulus #3, l’égyptologue US George Reisner découvre au début du XXe siècle une statue de Sennouy, épouse de Hâpidjéfa, gouverneur d’Assiout. Reisner en déduit alors que Kerma était une cité égyptienne et que ce gouverneur a été envoyé en Nubie pour gouverner. La statue de Sennouy, datée stylistiquement de la XIIe dynastie, a probablement été pillée par les Nubiens en vue d’une réappropriation. Il s’agit en réalité d’une culture complètement indépendante de l’Egypte, à société multiculturelle. Une partie des habitants du royaume portaient un nom d’origine d’égyptienne et utilisaient l’écriture hiéroglyphique. Son économie repose en grande partie sur l’élevage, surtout bovin. On mesure le prestige des élites nubiennes au nombre de têtes de bétail (visible en contexte funéraire avec animaux sacrifiés et ensevelis à proximité de la tombe). Le site de Deffufa (« forteresse » dans la langue nubienne locale) qui a d’abord été pris pour une montagne est en réalité la ruine d’un temple en briques crues. Kerma a forgé des alliances avec les autres régions de Basse-Nubie, a soumis les forteresses (comme Bouhen) et comptoirs égyptiens construits par les rois d’Ititaouy. Ils ont probablement continué à être utilisés par Kerma. Il semble y avoir eu des liens commerciaux entre le royaume de Koush et le royaume du Nord car les Nubiens contrôlaient les routes caravanières du désert libyque. Ils auraient d’ailleurs échangé des biens pillés. De plus, le royaume de Kerma était possiblement en contact avec le pays de Pount (transit d’encens et de myrrhe). Le royaume a probablement mené des incursions en Egypte : - Tombe de Sobernakht à Elkab qui mentionne une attaque menée par « le roi de Koush ») - Sceau à Elephantine de la 1ere moitié du XVIe siècle qui mentionne « le chef de Koush ») Stèles trouvées à Bouhen : - Ahouser, chef de la forteresse de Bouhen mentionne le roi nubien Nedjeh. Il se déclare un « valeureux serviteur du prince de Koush [Nedjeh]). - Sepedher, chef de la forteresse déclare avoir construit un temple pour Horus, seigneur de Bouhen - Stèle datée de l'an 3, nom du roi endommagé mais s’agissant vraisemblablement de Kamosis : il ordonne des travaux de restauration et d'agrandissement de la forteresse Il semble que « Nedjeh » ne soit pas le nom d’un roi mais plutôt un titre de pouvoir, équivalent de l’épithète « roi puissant », commun lors de la DPi. En effet, ce mot est accompagné du déterminatif de la force et pas de l’habituel suivant les noms propres. Sa figure a été assimilée par certains chercheurs aux représentations d’un souverain portant la couronne blanche sur plusieurs stèles de Bouhen. L’égyptologue L. Török suggère que cette représentation est une proclamation de la souveraineté de Koush sur la Haute-Egypte. Les recherches linguistiques sur le mot Ndḥ montrent qu’il proviendrait peut-être d’une rare racine lexicale égyptienne ou d’une autre famille linguistique non-originaire de la Haute-Nubie. Il semble donc improbable qu’un roi koushite ait choisi un terme étranger comme nom. Il y a toutefois une corrélation étymologique avec une racine sémitique « nṣḥ », signifiant selon les langues « être victorieux », « conquérir », « splendeur », « sermonner », des termes pouvant correspondre au déterminatif de la force. Selon K. Ryholt, la XIVe dynastie cananéenne est reliée à la famille régnante de Koush via la reine Tati, mère du roi Nehesy « le nubien ». L’écriture égyptienne est attestée en Nubie pour transcrire un dialecte égyptien pour l’élite de Napata, avant l’adaptation de l’écriture au IVè siècle BC pour la langue de Méroé. Les gouverneurs de Koush et leurs administrateurs égyptiens ont utilisé dans la forteresse de Bouhen l’écriture dans un contexte très spécifique, l’expression de la titulature royale. Kerma projette leur gouvernance aux groupes locaux égyptiens en Basse-Nubie, à la frontière entre l’Egypte et Koush. Sur un sceau découvert à Eléphantine, datant de la XVIIe ou XVIIIe dynastie, un souverain est mentionné par son titre « fils de Rê, souverain de Koush ». Les sceaux Hyksôs utilisent une construction similaire dans leurs titres « souverain du Retenou ». Il est alors possible que les rois koushites aient été influencés non seulement de la politique égyptienne mais aussi des Hyksôs. L’expression « souverain de Koush » est également inscrite dans un cartouche sur la stèle de Sepedher. Les souverains koushites adoptent aussi le culte d’Horus. Ils ont donc repris des titres, des divinités et des épithètes religieuses pour leur propre usage. Inscription pariétale d’Umm Nabari (désert oriental nubien) : rédigée en hiéroglyphes avec un emblème royal typiquement koushite, un lion pouvant être interprété soit comme un déterminatif du concept du roi, soit comme le nom lui-même. Un culte solaire local à Kerma semble s’être développé, basé sur la représentation d’un disque solaire sur un linteau de la Deffufa Est et une possible divinité solaire régionale appelée Masa. L’adoption de l’épithète « fils de Rê » peut donc être à la fois l’adoption d’un titre égyptien tout en étant liée à ce culte local. Les emprunts à l’iconographie égyptienne sont donc choisis délibérément selon les traditions locales et les aspirations politiques nubiennes. Du point de vue de la diplomatie, cela permettait aux souverains nubiens d’être traités comme des égaux par leurs homologues égyptiens. Il semble que certains Egyptiens aient pu voyager librement entre la Haute-Egypte et le royaume de Koush : Haankhef d’Edfou y mentionne un séjour dans sa biographie. Kamosis a mené une campagne militaire et a repris la forteresse de Bouhen (cf. stèle ci-dessus). Ahmosis II après la prise d’Avaris repris la campagne contre Kerma et la prise des autres forteresses nubiennes. Campagne militaire mentionnée dans la biographie d’Ahmès, fils d’Abana. Il se fait représenter sur une architrave du temple d’Horus à Bouhen avec sa mère Ahhotep (elle joue un rôle prépondérant dans le gouvernement de l’Etat). Il met en place un embryon d’administration en Nubie, crée le titre de « supérieur des pays étrangers du sud » qui deviendra au Nouvel Empire « vice-roi de Nubie ». Une statue d’Ahmosis II retrouvée sur l’île de Saï suggère qu’il a conquis la région jusqu’à la 3e cataracte. De la DPi jusqu’à la fondation de la XVIIIe dynastie XVIIe dynastie (vers 1580 – 1543) Royaume thébain entre le XVIIIe et le XVIe s. BC. Au début du XVIIIe s., effacement net du pouvoir royal. On note des innovations dans la céramique et dans l’équipement funéraire. Emergence de clans familiaux qui contrôlent les villes d’El Kab et d’Edfou ; ils sont un soutien politique du royaume thébain en formation. La région au nord de Thèbes voit un déclin économique à cause du déplacement du centre des échanges à Avaris, suivi d’un affaissement politique (aucune source attestée sur la gouvernance aux XVIIIe et XVIIe siècles). Au début du XVIe siècle à Thèbes, une lignée locale de chefs émerge (possible fondateur : Râhotep), beaucoup portent le nom d’Antef (comme les souverains thébains de la fin du IIIe mill.) Il est difficile d’établir avec précision les durées de règne de cette famille (le papyrus de Turin mentionne une moyenne de 4 à 5 ans de règne par roi). Rois bâtisseurs à Karnak (proche du temple de Ptah, architraves de porte au nom de Sénakhtenrê Ahmosis Ier). Nécropole royale de Dra Abou el-Naga (Thèbes ouest) : tombes surmontées d’une petite pyramide, reprenant probablement le modèle de la tombe de Montouhotep II à Deir el-Bahari. Un cimetière privé se développe à proximité immédiate avec 17000 sépultures recensées. Styles de cercueils spécifiques à la DPi : les cercueils Rishi, ornés d’un motif de plumes. Antef VII est l’un des rois les plus attestés. Bâtisseur à Medamoud, sa tombe à Dra Abou el-Naga est pillée en 1827. Les objets funéraires sont vendus, certains ont pu être récupérés par des musées : - Cercueil Rishi par le BM en 1835 - Diadème à Leyde - Pyramidion à son nom au musée égyptien du Caire - Obélisque funéraire mentionnant le dieu de Syro-Palestine Soped, alors que cette dynastie n’avait pas encore le contrôle sur cette région, volonté de s’approprier la culture ? L’unité de la famille royale se fait autour de figures de femmes puissantes, notamment Tétishéri, l’épouse de Senakhtenrê Ahmosis Ier. Leur petit-fils Ahmosis II se fait représenter avec sa grand-mère sur une stèle. Les rois mettent en avant leur filiation maternelle et pas leur paternelle. Tétishéri et Ahhotep (épouse de Séqénenrê Tâa) deviennent régentes à la suite de la mort prématurée de leurs époux. Elles ont ainsi pu gérer le royaume. Il y a peu d’ouverture aux autres familles, ils privilégient les mariages entre frère et sœur (c’est le cas d’Ahhotep et Séqénenrê Tâa). Le siège du pouvoir est à Deir el-Ballas (palais en briques crues, bloc de calcaire gravé au nom de Djéhouty, dont la période de règne est difficile à placer dans la chronologie). Le second pôle du pouvoir thébain est le temple d’Amon à Karnak. C’est à cette période qu’est créée la charge de « Divine adoratrice ». Entre 1600 et 1550, Coptos, El Kab et Edfou entrent dans leur aire d’influence. Sénakhtenrê Ahmosis Ier, Séqénenrê Tâa et Kamosis ont peu à peu reconquis le nord, reconquête achevée par Ahmosis II. Séqénenrê Tâa débute la reconquête. Sa momie découverte dans la cachette de Deir el-Bahari montre qu’il est mort vers 35/40 ans vraisemblablement à la guerre : plusieurs blessures mortelles à la tête, probablement faites avec des haches Hyksôs, coup de massue. Le texte apocryphe (XIXe dynastie) de la Querelle d’Apophis et Séqénenrê relate la relation contrainte entre Thèbes et le nord. Kamosis est cité sur quatre stèles et sur la tablette de Carnarvon, les textes forment un corpus relatant La guerre de l’an 3 de Kamosé. Le roi s’exprime, se lamente devant les membres de son Conseil, déclare qu’il règne entre un asiatique et un koushite. Il mentionne que les asiatiques ont avancé jusqu’à Qis. Il raconte la guerre qu’il a décidé d’entreprendre. Il décrit précisément les lieux et ses manœuvres tactiques. Il déclare régner sur « le centre de la vallée », de Cusae à Elephantine. La stèle funéraire d’Emheb mentionne qu’il a accompagné le roi « du pays de Miou jusqu’à Avaris ». La culture militaire est visible dans l’archéologie funéraire. Des Nubiens sont recrutés pour l’armée (les Medjays). L’agressivité de la politique thébaine est visible dans les textes (stèles de Kamosis). Kamosis repousse la frontière nord et conquiert Néfrousy en l’an 3 de son règne. Il semble que cette prise soit le possible détonateur de l’affrontement entre deux peuples dont les relations s’étaient déjà dégradées. En effet, dans les années précédntes, les thébains avancaient peu à peu vers le Nord tandis que les Hyksôs prenaient Memphis vers -1650 et contrôlaient la région jusqu’à Hermopolis. Les deux royaumes étaient donc devenus voisins. Toutefois, il semble que Kamosis n’ait pas nié la royauté du roi avarite Apopi, il voulait qu’il reconnaisse son infériorité. Kamosis aurait réussi à s’emparer d’Avaris et la pilla de ses richesses de produits (vins, bois, produits aromatiques). La ville ne fut cependant pas prise. Selon Ryholt, il n’aurait pas réellement pillé les ressources de la ville mais plutôt celles de la région contrôlée par les Hyksôs. Lors de sa campagne militaire, un messager d’Avaris en route pour Kerma est intercepté à Bahariya. Apopi demandait à Kerma d’intervenir contre les Egyptiens et lui promet de partager le territoire vaincu. Kerma était manifestement belliqueuse à l’égard des Egyptiens : la biographie de Sobeknakht, gouverneur dans sa tombe à Elkab (XVIIe dynastie) mentionne une attaque du pays par Kerma. La momie de Kamosis a été trouvée en dehors de sa tombe à Dra Abou el-Naga, qui a été en partie pillée. Le successeur de Kamosi, Ahmosis II achève la reprise du delta en assiégeant Avaris, mettant définitivement fin à la monarchie du nord. Les Hyksôs se replient à Sharouhen (au sud de l’actuelle Gaza) qui est à son tour prise par Ahmosis II après un siège de 3 ans. La prise d’Avaris est relatée dans le récit autobiographique d’Ahmès, fils d’Abana, un des soldats d’Ahmosis : il mentionne que le roi lui a fait don de l’or de la vaillance et qu’il a prélevé de nombreuses mains à l’ennemi. Seize mains droites ont été trouvées ensevelies dans le palais du roi Khyan à Avaris. Il est incertain si c’est une tradition égyptienne adoptée par les Hyksôs ou vice-versa. L’iconographie du compte des mains perdure au Nouvel Empire (Ramsès III à Medinet Habou). Ahmosis et sa mère Ahhotep sont représentés sur un linteau à Bouhen. Importance du rôle de la régente. Ahhotep supervisa une grande partie des opérations de la campagne militaire alors que son fils était adolescent. Elle reçut l’épithète « Souveraine des rives de la Méditerranée ». Proposition conjecturale pour situer les différentes dynasties de la DPi Début du Nouvel Empire : Ahmosides et Thoutmosides Le Nouvel Empire couvre de la XVIIIe à la XXe dynasties, d’Ahmosis II à l’avènement de la théocratie thébaine sous Ramsès XI. Il est divisé en deux phases : - Pré période armanienne : traditions du Moyen Empire - Post période armanienne : période ramesside La chronologie relative est précise, la documentation pléthorique : les rois relatent largement leurs principaux faits et gestes. C’est la seule période de l’histoire égyptienne où le territoire a effectivement constitué un empire, de la Syrie actuelle à la Nubie. Prise en compte d’un monde plus large : adaptation des institutions égyptiennes aux contacts des autres pays (nombreuses recherches sur les toponymes étrangers et leurs localisations actuelles). La Basse-Nubie et Kouch sont gouvernés par un vice-roi égyptien. Cette région connaît une volonté d’égyptiannisation plus poussée, avec l’édification de temples à la gloire personnelle du roi (sans équivalent au Levant). Le delta détient une importance politique avec Memphis et Pi-Ramsès. Thèbes et Abydos restent des références religieuses. L’armée se professionnalise, de nombreux généraux travaillent dans l’administration, ce qui amène au recrutement de nombreux mercenaires. Le Nouvel Empire est le réceptacle de nouveautés introduites par la présence asiatique (notamment militaires) mais aussi dans l’art et la religion (introduction des divinités Baâl, Astarté et Réchep). Le Proche-Orient est très présent dans la littérature de fiction (Le Prince prédestiné). Il y a un retour au modèle monarchique du Moyen Empire. Les rois de la première moitié de la XVIIIe dynastie développent une idéologie royale sur le culte d’Amon-Rê -> montée en puissance du clergé d’Amon (Amon est associé à Rê depuis le Moyen Empire). Le dieu se manifeste désormais à travers l’oracle. Les reines conservent une grande importance politique, vecteur de la légitimité royale par les femmes, dans la continuité de la XVIIe dynastie. Forte tradition de la présence de la famille royale. Cette importance politique des femmes s’explique par le jeune âge des rois, leurs mères jouent un rôle de régentes et sont de réelles protagonistes. - Tétishéri est considérée comme l’ancêtre de la famille - Ahhotep reçoit le titre de Grande Epouse Royale. Objets à son nom liés à ses fonctions militaires (poignards, haches, mouches d’or [reçues pour avoir participé aux batailles]) - Ahmès-Nefertari est la première à posséder le titre d’Epouse du dieu Amon. Il s’agit d’une nouvelle fonction qui perdure jusqu’au 1er millénaire et qui deviendra le titre de « Divine Adoratrice », où le roi est engendré par Amon lui-même. Cette fonction sacerdotale et politique lui assure un domaine et des revenus. Elle dirige le collège du dieu, les chanteuses d’Amon. Elle représente le pouvoir royal au sein du clergé d’Amon. Ahmès est parfois représentée seule en train d’exécuter des tâches sacerdotales (tombe de Tétiky). Divinisée, elle est souvent représentée avec la peau noire. Interprétations : rapport à Osiris ou évocation d’une statue à son effigie peinte en bitume « Nefertari » épithète signifiant « la belle qui lui appartient [à Amon]). Ahmosis II, bien que classé comme premier roi de la XVIIIe appartient bien à la famille de la XVIIe dynastie, qui avait rendue importante la filiation et la conservation de certains pouvoirs au sein du clan. Seule statue attestée découverte sur l’île de Saï. La stèle dite « de la tempête » a été rédigée autour de l’an 20 de son règne. Certains égyptologues y voient le récit de l’éruption de Santorin. Ryholt l’analyse comme de la propagande. Il bâtit plusieurs monuments à Karnak et a fait rouvrir les carrières de Tourah. Sa tombe est à Dra Abou el-Naga (emplacement incertain) et sa momie trouvée dans la cachette de Deir el-Bahari. Son épouse était Ahmès-Nefertari, dont la momie a également été retrouvée dans une cachette. Ahmosis II fit ériger à Abydos un complexe funéraire cénotaphe : une pyramide pour lui et une autre dédiée à sa grand-mère Tétishéri ainsi que plusieurs temples dont certains ont été érigés par son épouse. Cette pyramide est la dernière connue d’Egypte, exception faite de celles de Nubie. Amenhotep Ier est le fils et successeur d’Ahmosis II -> son nom a été trouvé inscrit sur une bandelette d’Ahmosis II, preuve qu’il était couronné au moment des obsèques d’Ahmosis et qu’il est donc bien son successeur. Il eut un règne de 21 ans, sa momie fut retrouvée dans la cachette de Deir el-Bahari. Il n’était pas destiné à régner, Ahmosis et Ahmès-Nefertari avaient un fils aîné, Iahmèsankh, mort avant son père. Il épouse sa sœur Mérytamon : leurs noms théophores montrent la volonté politique royale de se lier au culte d’Amon. Faits politiques : - Une expédition en Nubie en l’an 8, conquête définitive de la région - Temple sur l’île de Saï, ville fortifiée et point d’appui de la région - Première mention du titre de vice-roi de Kouch, détenu par Touri, en l’an 9 du règne : s3 nswt n ḫ3swt rsy (fils royal des terres étrangères du sud). - Nouvelles carrières (Gebel Silsileh) Il est l’un des premiers souverains de la XVIIIe dynastie à vouloir suivre les modèles architecturaux des rois de la XIIe dynastie. Il agrandit le complexe de Karnak datant du Moyen Empire, reproduit les piliers de la chapelle blanche de Sésostris Ier dans la cour intérieure et y adjoint abattoirs et chapelle reposoir. Il développe également les axes ouest et sud qui deviendront importants. Chapelle d’Amenhotep Ier à Karnak. Temple de Montouhotep II à Deir el-Bahari : piliers colossaux d’Amenhotep Ier en Osiris. Il est le premier roi à séparer sa tombe de son temple de culte ou de millions d’années (situé probablement dans la montagne thébaine). Dans ce temple, fusion du roi mort avec une forme particulière d’Amon. Il se met également en scène lors de la Fête de la Belle Vallée, où Amon de Karnak quitte son temple pour visiter les temples de la rive Ouest, afin de légitimer sa position via ses ancêtres. A l’époque ramesside, lui et sa mère Ahmès Néfertari bénéficient d’un culte à titre posthume -> chapelle du roi divinisé à Deir el-Medinah. Lui et sa mère divinisés sont représentés sur de nombreuses stèles privées (piété personnelle). La couronne khepresh apparaît lors de son règne. Le papyrus médical Ebers est rédigé sous son règne. La continuité familiale perdure au-delà des Ahmosides, les Thoutmosides conservent un lien culturel et idéologique. Avant Akhenaton, la famille royale se met déjà en scène. Exemples d’Ahmès Sipair, fils de Séqénenrê Tâa et d’Ouadjmès, fils de Thoutmosis Ier dont les représentations font l’objet d’un culte. Cette famille se place sous le signe de la Lune, que l’on retrouve de manière récurrente dans les anthroponymes : - « Iâh » la Lune o Iahmès : nom de fils de Rê d’Ahmosis II - « Ka » le taureau lunaire (Osiris est assimilé à la Lune) o Kamosis - Thot, lié à la Lune o Thoutmosis Question religieuse, la Lune est une divinité protectrice de la famille jusqu’au milieu de la XVIIIe dynastie. Seuls sont concernés les noms de naissance, ce n’est pas un dogme politique mais bien un lien uniquement familial. A partir du règne de Kamosis, le symbole de la Lune est renversé afin de rappeler la forme des cornes du taureau. Il semble que Thoutmosis Ier n’ait pas de lien direct avec Amenhotep Ier, bien que certains égyptologues le considèrent comme l’un de ses cousins. Il épouse Ahmès Moutneferet, considéré par certains égyptologues comme la fille d’Ahmosis II et la sœur d’Amenhotep Ier. Thoutmosis Ier est le premier roi à affirmer aussi clairement sa volonté impérialiste. Il mit fin au royaume de Kerma (vers 1504) et atteint pour la première fois l’Euphrate. Le plateau de Gizeh devient un lieu de pèlerinage, le sphinx est assimilé à une forme de l’Horus de l’horizon. Fort développement de Karnak sous les Thoutmosides, facilité par l’utilisation d’outils en bronze. Thoutmosis Ier fait bâtir les 4e et 5e pylônes, une enceinte en grès avec magasins, les premiers obélisques attestés de Karnak, en granit rose, une salle à colonnes hypostyle1 (ouadjyt), un temple-trésor où se déploie dans le décor l’iconographie des prisonniers étrangers (proche du secteur où un temple similaire avait été érigé par Ahmosis Ier). A Deir el-Medineh, développement d’une zone pour les ouvriers travaillant dans la montagne thébaine, le village des artisans est fondé par Thoutmosis Ier, agrandi sous Thoutmosis III et sous les Ramessides. Il s’agit de contrôler une communauté connaissant la localisation des tombes royales. Les tombes des ouvriers étaient souvent orientées vers Karnak. Thoutmosis Ier est le 1er à être inhumé dans la Vallée des Rois. Sa momie a été retrouvée dans la cachette de Deir el-Bahari. La KV20 était probablement sa tombe initiale et a accueilli ensuite la dépouille d’Hatchepsout. Le règne de Thoutmosis II (fils de Thoutmosis I) est bref et mal documenté. Hatchepsout est sa demi- sœur, fille de Thoutmosis Ier et de la grande épouse royale Ahmès (d’ascendance incertaine, peut-être la sœur de son époux ?). Une stèle utilisée à une période tardive comme ancre et retrouvée dans la mer proche Turquie relate une campagne en Nubie en l’an 1 de son règne. A Karnak : cour de fête devant le 4e pylône, 2 obélisques, peut-être une chapelle-reposoir. Momie à l’identification incertaine, l’âge d’un corps trouvé dans la cachette de Deir el-Bahari ne correspondrait pas à l’âge de Thoutmosis II au moment de sa mort. A la mort de Thoutmosis II, Hatchepsout devient la régente alors que son beau-fils et neveu Thoutmosis III devient roi. Ce dernier est le fils d’Iset, une épouse secondaire mais c’est bien Hatchepsout qui joue le rôle de reine-mère -> 1ere corégence avérée avec sa tante et belle-mère. 1 espace fermé dont le plafond est soutenu par des colonnes Au début de sa régence, l’iconographie d’Hatchepsout est classique : porte la dépouille de vautour, le sceptre souple. Elle peut être représentée seule en tant qu’épouse royale et ritualiste pour Amon. Après 7 ans de régence, elle se fait couronner roi, ses représentations évoluent peu à peu d’un roi féminin à des représentations purement masculines. Des monuments sont érigés en son nom et on connaît de nombreuses représentations comme roi ritualiste en position active (jambe en avant, en adoration agenouillé, faisant des offrandes, en course jubilaire). Elle cherche encore à se légitimiser en se présentant comme choisie comme successeur par son père. Elle n’écarte pour autant pas son neveu du trône et se fait parfois représenter avec (comme dans la chapelle rouge à Karnak). L’ensemble des monuments érigés par Hatchepsout sont datés selon l’année de règne de Thoutmosis III. Elle eut une fille avec Thoutmosis II, Neferourê, dont Senmout, fonctionnaire et architecte du royaume est le précepteur. Les pronoms utilisés dans les textes sont tantôt masculins, tantôt féminins. La sépulture initiale d’Hatchepsout est prévue en tant que reine, dans une voie secondaire de la montagne thébaine (la vallée des Reines n’existe pas encore). Elle adopte ensuite la prérogative royale de se faire construire une tombe pour elle et son père Thoutmosis Ier. Temple funéraire à conception architecturale originale (en terrasses) à Deir el-Bahari où une scène de théogamie légitimise son couronnement : sa mère s’unit à Amon, puis il confie à Khnoum le soin de façonner Hatchepsout et son ka. Ce discours de légitimation n’est pas nouveau (papyrus Westcar, naissance des trois premiers rois de la Ve dynastie). Elle y commémore son époux et se présente comme son successeur. L’expédition de Pount est représentée sur les parois de Deir el-Bahari : paysages, structures architecturales locales sur pilotis, reine de Pount, hommes typés avec barbe dite pountite. En l’an 12 du règne [de Thoutmosis III], expédition en Nubie, elle fait restaurer le temple d’Horus à Bouhen. A Karnak, la chapelle rouge, deux obélisques, le huitième pylône dans l’axe nord-sud vers le temple de Mout. La plupart des monuments d’Hatchepsout ont été démembrés et réemployés (notamment la chapelle rouge). Thoutmosis III est le premier à porter le titre de “pr-’3” (pharaon) et a régné 33 ans seul après la mort d’Hatchepsout (environ 54 ans en tout). Il détruit les représentations d’Hatchepsout à la fin de son règne car il n’est pas prévu dans le dogme royal d’avoir deux rois conjoints. Amon “dieu d'Empire” à la XVIIIe dynastie, divinité nationale par excellence, l’unificateur de l’Égypte qui a permis la victoire d'Ahmôsis sur les envahisseurs Hyksôs. Sur les représentations dans les temples, il prend les cheveux des ennemis et est en position d’attaque : massacre rituel des ennemis de l’Egypte. Les expéditions militaires se font en son nom et selon sa volonté. Il est parfois difficile de dissocier les actes de la corégence et du règne seul de Thoutmosis III. Période d’intense politique de construction (cf. scènes de la tombe de Rekhmirê). A Karnak, il fait ériger un mur devant les salles d’Hatchepsout, et y fait inscrire ses Annales (uniquement ses conquêtes et leurs incidences économiques). Thoutmosis III fait également ériger un reposoir dans l’axe de la voie du 6e pylône. L’Akhmenou, à l’est de l’ancien temple de Sésostris Ier. C’est une structure destinée à asseoir sa légitimité royale. Colonnes en forme de piquets de tente (évoquent vraisemblablement les piquets du pavillon de la fête-sed). C’est à la fois un mémorial de ses hauts faits mais aussi un temple jubilaire destiné à la régénération du roi (3 jubilés attestés). Dans l'angle sud-ouest de l'Akhmenou se situe la chapelle dite « des ancêtres », Thoutmosis fait des offrandes à ses ancêtres. On a constaté que la plupart de ceux représentés avaient eux-mêmes bâti à Karnak. Toujours dans l’Akhmenou, il y a aussi des chapelles destinées au culte du ka du roi. Par ailleurs, il copie et remplace des scènes de Sesostris Ier. Dans le “couloir de la jeunesse”, il se fait représenter face à Sesostris. Entre eux, un texte oraculaire relate la désignation du roi par Amon, par le truchement de sa statue oraculaire. Autres constructions : - Temple à Deir el-Bahari, derrière celui d’Hatchepsout - Temple hypostyle de Khnoum et Satet à Elephantine - Chapelles à Denderah (démontées, en cours d’anastylose) Après l’an 20, il réside à Memphis et dans le delta oriental. Sur le site d’Avaris, résidence militaire et 3 palais royaux fortifiés et érigés sur des plateformes à caisson. L’égyptologue Manfred Bietak propose de situer le port de Perou-nefer à Avaris (autre hypothèse à Memphis). Erection de la forteresse de Tell el-Heboua (Tjarou) : poste-frontière, entrepôts Une politique intense d’extension de l’Egypte se met en place sous son règne, en Nubie et surtout au Proche-Orient à compter de l’an 22 (soit du début de son règne personnel). Parallèlement, période de l’émergence de grandes puissances : le Mitanni (Nord-Est de la Syrie actuelle), Hatti (actuelle Anatolie centrale). On enregistre 17 campagnes entre les ans 23 et 42 du règne, documentées grâce aux Annales de Thoutmosis III à Karnak, énumération des tributs à Amon : "Sa majesté a ordonné de consigner, sur un mur de pierre dans le temple qu'elle avait rénové...les triomphes que lui a accordés son père Amon...et le butin qu'elle en a rapporté. Et ainsi fut fait." La 1ere campagne militaire entre 1458 et 1457 (fin an 22 du règne) a probablement été la plus importante. Face à la position menaçante de Sharouhen, Thoutmosis intervient au Levant. S'ensuit une bataille à Megiddo contre la coalition des peuples dirigée par le roi de Kadesh. Afin d’atteindre au plus vite la cité, le roi choisit le chemin le plus direct et le plus dangereux par le Wadi Ara : défilé étroit où les troupes ne pourraient passer qu'en file indienne : si l'ennemi attendait à la sortie, l'armée n’aurait pas le temps de se déployer. Prise de denrées et de métaux précieux. Le scribe Tjenen qui accompagnait l’armée dressa un décompte précis du butin : « 340 prisonniers (« sḳrw cnḫw »), 2 041 juments (« ssmwt »), 191 poulains (msywt nywt ssmwt), 6 étalons (jbrw), un char (« wrrt ») incrusté d’or… ayant appartenu à cet ennemi [de Kadesh], un beau char incrusté d’or ayant appartenu au Grand de Megiddo, 892 chars ayant appartenu à sa méprisable armée, 200 armures (« mssw n cḥȝ », litt. « tuniques de combat »), 502 arcs (« pḏwt »), 1 929 bovins (« jwȝw »), 2 000 grandes chèvres (« cwt wrwt »), 20 500 moutons (« cwt ḥḏt »). » Le Mitanni, bloqué au nord par Hatti tente d’abord d’être en bons termes avec l’Egypte. Toutefois, la poussée au Levant de Thoutmosis III le décide à appuyer la coalition du roi de Kadesh. En l’an 25 du règne, saisie en Syrie d’espaces agricoles et de blé : représentation à Karnak sur les parois de l’Akhmenou du ”Jardin botanique” (faune et flore étrangères à l’Egypte) ; offrande d’un nouveau territoire à Amon et affirmation du contrôle du cosmos par l’Egypte. Les campagnes deviennent ensuite quasi-annuelles. Fondation d’un sanctuaire à Byblos. An 30, siège de Kadesh. 36 fils de princes locaux pris en otage afin de les élever à l’égyptienne pour les renvoyer administrer le territoire : les enfants du Kep (titre honorifique donné aux princes et princesses, égyptiens ou étrangers, élevés à la cour royale). A compter de l’an 33, affrontement direct avec le Mitanni qui devient le principal adversaire et qui est cité de manière récurrente dans les textes. Constructions de bateaux à Byblos (riche en bois), navigation jusqu’à l’Euphrate et la ville de Karkémish, qui avait déjà été atteinte par Thoutmosis Ier). Stèles des deux rois, exposées sur place. En franchissant le fleuve, Thoutmosis III atteint pour la 1ere fois le territoire mitannien. Démonstration de force afin de rallier les villes et obtenir l’allégeance des princes locaux. Il n’y a pas de réelle administration égyptienne au-delà de Byblos. Pillages fréquents dans la région et nombreux biens et objets manufacturés rapportés. Selon la théorie de Pierre Grandet, ces fréquents pillages étaient destinés à se procurer de l’étain, nécessaire à la fabrication du bronze. L’administration compte de plus en plus de militaires : exemple du général Djéhouty “responsable des contrées étrangères du Nord”. Le bol doré de Djehouty au Louvre contient une inscription qui indique qu'il s'agissait d'un cadeau de Thoutmôsis III à son général. Les princes locaux conservent une certaine autonomie. La conquête du Nord est également une question théologique : stabilisation du cosmos selon l’ordre de Maât, repousser le chaos. Cette vision est reprise dans les temples où les scènes guerrières sont représentées à l’extérieur et des scènes liées à la prospérité à l’intérieur. Stratégie de mariages diplomatiques avec l’étranger : Thoutmosis III épouse 3 femmes asiatiques, notamment des mitaniennes. Elles ont été enterrées selon leurs coutumes (vêtements de culture asiatique). Actions en Nubie : révoltes ponctuelles à mater. Fondation de Napata (vers 4e cataracte), temple d’Amon (NB : future capitale des rois de la XXVe dyn et du royaume de Méroé). Vices-rois installés à Miam (Aniba). Les élites locales sont égyptiannisées. Contrôle des routes commerciales et des gisements aurifères (exploitation du Ouadi Allaqi, pistes d’accès par Bouhen et Corosco). Nombreuses représentations de tributaires nubiens dans les tombes. Relations pacifiques avec les Egéens, représentations des tributaires, large diffusion de la céramique crétoise. Contact d’abord avec les Minoens, puis avec les Mycéniens. Peintures minoennes à Avaris (décors du palais de Thoutmosis III), technique minoenne d’enduit à la chaux et coquillages : lions, griffons, motifs géométriques, scènes de tauromachie. Les liens se raréfient après le règne de Thoutmosis III : fin du Minoen récent et avènement des Mycéniens. La momie de Thoutmosis III a été trouvée dans la cachette de Deir el-Bahari. Sa tombe, la KV34 est la 1ere à être décorée du livre de l’Amdouat. La réception de Thoutmosis III dans la mémoire collective fut considérable. Il apparait dans la littérature de fiction comme la Prise de Joppé (époque Ramsès II ?). Son épouse Mérytrê est la mère de son successeur, Amenhotep II. Il est associé au règne de son père 2 ans avant la mort de Thoutmosis et est couronné vers l’âge de 18 ans. Il termine la construction du temple de Thoutmosis III, où une scène le dépeint être allaité par la vache Hathor. Il développa le culte du Sphinx à Gizeh en aménageant un temple à proximité. Durant son règne, sa force physique et son rôle guerrier sont exaltés dans ses représentations ; fonction belliqueuse de la monarchie (ex de scènes où il tire à l’arc depuis son char, linteau à Karnak). Il bâtit le 8e pylône à Karnak. Deux campagnes au Proche-Orient, apaisement des relations avec le Mitanni et développement des relations diplomatiques ; mariage de Thoutmosis IV avec une princesse mitanienne. Il poursuit par ailleurs la construction de Napata. Il est enseveli dans la KV35, c’est le 1er roi que l’on retrouve dans son sarcophage et dans sa tombe (découvreur Victor Loret). Plusieurs autres dépouilles y ont également été retrouvées, placées pour les protéger du pillage (rois et personnes de la famille royale). Thoutmosis IV, fils et successeur, règne assez court (moins de 10 ans, 1399-1390). Sa mère est la reine Tiâa. Une statue en granit du musée égyptien du Caire la représente avec son fils entrelacés (alors peu courant). Sous son règne, importance accrue du rôle de précepteur pour élever les princes avec les princesses et les princes étrangers (enfants du Kep). Il est sorti connu par la stèle dite « du Songe » (an 1 de son règne), monumentale (+ de 3m), exposée entre les pattes du Sphinx de Gizeh : il s’endormit à l’ombre du sphinx et Harmakhis lui apparut en songe, il lui promet la royauté s’il désensable la statue -> question de sa légitimation. Il a 2 grandes épouses royales : Iâret et Nefertary. Moutemouia, la mère d’Amenhotep III n’est pas connue avant sa mise en avant par son fils -> est-elle une 3e épouse ou l’une de 2 grandes épouses qui a changé de nom ? Les décors des tombes de particuliers mettent à l’honneur la famille royale et les précepteurs des princes parvenus au pouvoir. Cette haute fonction est mise en avant dans leurs chapelles funéraires. Cette fonction est héréditaire : Héqaréchou, précepteur de Thoutmosis IV est le père de Héqaernéheh, précepteur d’Amenhotep III (représentés dans la tombe TT64, d’Heqaernéheh). Thoutmosis IV stabilise les frontières fixées par Thoutmosis III, malgré quelques tensions diplomatiques au Proche-Orient (expéditions au Levant et en Syrie du Nord). Un traité de paix est signé avec le Mitanni, alors menacé au Nord par l’émergence du royaume hittite. Des princesses mitaniennes sont envoyées à la cour et le roi épouse l’une d’elles. Sur l’île de Konosso (proche Philae), une stèle de l’an 7 cite 2 divinités mineures de Nubie : Dedoun et Ha. En l’an 8, une expédition en Nubie est menée pour châtier des rebelles dans le désert oriental. Il reste peu de monuments érigés à Karnak par Thoutmosis IV encore en place : reposoir de barque et cour péristyle à portique où sont représentés Amon et plusieurs divinités solaires (prémices de la solarisation ultérieure). Sa momie a été retrouvée dans la KV35 (Amenhotep II) par V. Loret. Sa tombe a été découverte en 1903 par Howard Carter (KV43). Elle avait déjà été ouverte, était toutefois encore intacte sous le règne d’Horemheb selon un graffito). Carter y retrouva un élément de char en bois, au décor guerrier dont le style sera repris dans la tombe de Toutânkhamon. Il s’agirait de la première tombe à recevoir un fond jaune pour le décor. Amenhotep III, eut un règne long (1390 – 1352), période de prospérité et de paix. Il naît au plus tard en l’an 2 du règne de son père et monte sur le trône entre ses 7 et 10 ans. Sa mère Moutemouia devient régente. Personne absente des textes aupravant, reçoit-elle un nom-programme en accédant à la régence et au titre de reine-mère ? Est-elle l’une des épouses avérées de Thoutmosis IV ou une troisième distincte ? Moutemouia signifie « Mout est dans la barque ». La déesse Mout symbolise les valeurs maternelles. Une statue en granit trouvée à Karnak la représente assise à bord d’une barque, cette représentation illustre son nom. Elle est souvent représentée aux côtés de son fils ou de la reine Tiyi (grande épouse d’Amenhotep III), comme par exemple sur les colosses de Memnon. La reine Tiyi est elle-même représentée de nombreuses fois et supplante la reine-mère : tête en ébène de Berlin, statue en stéatite du Louvre aux côtés d’Amenhotep III (portant la coiffe de plumes et le sceptre souple, attributs typiques des reines). Le règne d’Amenhotep III voit le développement de scarabées dits de cœur, commémorant des évènements majeurs du règne. Genre de lettres envoyées dans le royaume et dans les royaumes voisins, à l’occasion de mariages royaux, d’érection de monuments importants. Les documents officiels indiquent le nom des parents de la mariée, ce qui est une nouveauté. Par ailleurs, on ne cherche plus la mariée au sein du clan familial, c’est le cas de Tiyi. Les momies de sa mère Touyou et son père Youya ont été retrouvées dans la KV35, leur tome initiale est la KV46, fait rare pour des personnes non royales d’être ensevelies dans la Vallée des Rois. Son père est prêtre de Min dans la ville d’Akhmim, sa mère est chanteuse d'Hathor, chanteuse d'Amon, cheffe des musiciens chargés du divertissement d'Amon et Min et supérieure du harem de Min. Ils font partie des élites. Youya est également chef de la cavalerie, il est issu d’un clan militaire. A compter du règne d’Amenhotep III, le champ du pouvoir devient peu à peu militaire et le fait militaire devient important des points de vue économiques et sociaux. La XIXe dynastie d’ailleurs sera créée sur la base des élites militaires (Horemheb et Ramsès Ier). Youya et Touyou ont également un fils, Âanen, qui est deuxième prophète d’Amon. Il est chargé de fixer les heures des actions liturgiques quotidiennes. Dans la tombe de Khérouef, TT192 (intendant de Tiyi), le décor permet d’appréhender la promotion de la fonction liturgique de la reine. Dans une représentation du 2ème jubilé royal, elle est représentée aux côtés de son époux assistant aux festivités. Leurs filles agitent les sistres à l’occasion du jubilé. Khérouef a été en charge de l’organisation de deux jubilés. La course terrestre a été remplacée par deux courses en barque (une le matin et une le soir), évoquant le parallélisme avec la course du soleil le jour et la nuit. Le couple royal est également représenté conjointement en train de redresser un pilier Djed, associé à Osiris, qui est une nouveauté dans le rituel de la fête-sed. Sur une stèle trouvée dans le temple des millions d’années d’Amenhotep III, elle est figurée en tant que prêtresse d’Hathor, agitant le sistre. Le son produit évoque le bruissement qu’émet Hathor, sous forme de vache, lorsqu’elle émerge d’un champ de papyrus. Cet acte, évoquant magiquement l'apparence de la déesse, participe à la régénération du roi. Tiyi est également représentée sous les traits de ntrw : - Vase à onguents de Thouéris avec le visage de Tiyi - Plaque en cornaline en forme de sphinge ailée et visage de Tiyi, issue d’un bracelet (MET NYC) Il y a donc d’une part une volonté de renouveler les représentations royales et d’autre part un culte du couple royal. Amenhotep III fait orner l’enceinte de son temple funéraire de nombreuses statues de Sekhmet. Elles présentent des inscriptions en hiéroglyphes gravées sur le socle ou sur le trône et sur le pilastre dorsal, qui attribuent à la déesse de nombreux épithètes différents. Ces quelque 365 épithètes, un pour chaque jour de l’année, seraient une authentique « litanie de pierre », par laquelle le pharaon voulait apaiser la déesse sous 365 dénominations différentes. Importance croissante de la représentation du roi comme dieu vivant, développement du culte royal dans les temples. La statuaire divine est évoquée dans les représentations royales créant un parallélisme délibéré des couples divins / couples royaux. Sont également développés les groupes statuaires roi / dieu (Amenhotep III et Sobek, musée de Louxor). Le temple d’Amon à Soleb (actuel Soudan) est également dédié au culte du couple en tant que Nebmâatrê (nom de Nesout-bity d’Amenhotep III) et Hathor (Tiyi). Le roi y est représenté se rendant un culte à lui-même, où Nebmâtrê est figuré en Khonsou ou Thot (coiffé du disque lunaire). Le temple de Louxor, érigé par Amenhotep III présente des scènes de théogamie. Multiplication des scènes de représentation des jubilés (trois connus) où le roi est marié rituellement à ses filles, participant de ce fait à sa régénération. A compter du jubilé de l’an 30 du règne, le roi est représenté sous des traits juvéniles. Une effigie cultuelle d’Amenhotep III l’identifie à Atoum, la statue du roi est posée sur un traîneau, signe hiéroglyphique lu tm, soit le nom du dieu ; représente une hypostase. Son règne montre également l’essor du culte du disque solaire Aton. Le palais royal de Malgatta porte le nom de « le palais de l’éblouissant Aton ». Le roi est identifié au globe solaire durant le jubilé. De nouvelles formes d’art apparaissent selon le développement des rites. Les relations internationales sont pacifiques, aucune source attestée à propos d’expéditions militaires. Entre les années 30 et 38 du règne (sa mort en 38), les archives sont transférées à Amarna, parmi lesquelles des tablettes en argile en akkadien ; lettres du roi de Mitanni évoquant des négociations d’associations matrimoniales. Amenhotep III a plusieurs épouses mitanniennes et possiblement une babylonienne, qui représenterait la première trace de reltion avec ce peuple. Les liens matrimoniaux sont à sens unique (pas d’exemples de princesses égyptiennes données à l’étranger). La tombe de Sobekhotep (trésorier sous Thoutmosis IV) montre des scènes de tributs nubiens et du Levant, notamment de biens de luxe comme l’or nubien, qui vient massivement remplir les trésors des temples. Une expédition du vice-roi de Koush est documentée, il est intervenu à la 5è cataracte afin de sécuriser l’accès aux routes de l’or. Constructions monumentales : - A Karnak, troisième pylône, marquant la nouvelle entrée et l’allée processionnelle vers le temple de Louxor. Dixième pylône (inachevé) - A Louxor, temple d’Amon d’Opet à proximité immédiate d’une chapelle-reposoir d’Hatchepsout. Dédié au ka royal. Amon sous sa forme Amon-Min-Kamoutef est lié à la fertilité car s’est généré lui-même. Lors de la procession d’Opet, le dieu part de Karnak vers Louxor afin de se régénérer en rejoignant sa forme fertile. Ce temple permet donc de régénérer la fonction royale : par le rituel de l’herminette (qui donne vie aux représentations divines), la régénération du dieu est transmise au ka du roi, qui est représenté avec les cornes d’Amon (repris plus tard par Alexandre III). - Amenhotep fils de Hapou, architecte du roi, a réalisé le temple des millions d’années, une partie du temple de Soleb et le temple de Louxor. Il sera divinisé à l’époque ptolémaïque. - Le temple des millions d’années est un temple mémoriel, résultat de la division de la partie cultuelle d’une tombe, déjà fait par Hatchepsout (Deir el-Bahari). Au cours de la XVIIIe dynastie, on assiste à un accroissement significatif de la superficie de ces édifices. Dans la partie arrière du temple, une stèle fausse-porte est souvent placée afin de permettre au défunt de voyager entre sa tombe et son temple. Celui d’Amenhotep III a probablement été détruit par un séisme. Son plan comprend des statues monumentales du roi (dont subsistent les colosses de Memnon) une série de cours avec pylônes et d’un temple péristyle2 à l’arrière. Son décor comprenait une série de statues peu répandues comme des sphinx à queue de crocodile et les nombreuses statues de Sekhmet (Yoyotte a théorisé un total de 2 x 365 statues soit une par jour de l’année, de chaque côté du temple – à ce jour, une centaine retrouvées). - Ensemble palatial de Malgatta est construit en terre crue et est une résidence secondaire, érigée à l’occasion du 1er jubilé (le roi réside probablement à Memphis principalement). Il comprend plusieurs quartiers d’habitations pour le roi et le harem et pour les fonctionnaires, un temple d’Amon desservi par le creusement d’un lac sacré, permettant son accès avec la barque jubilaire. Un 2e palais a été érigé à l’occasion du 2e jubilé. De nombreuses céramiques recevant un décor peint en bleu y ont été trouvées (conservées au MET NYC). - A Sédéinga, un temple est érigé pour Tiyi, elle est associée à Hathor en tant que déesse lointaine3 sous forme de sphinge. 2 Galerie de colonnes faisant le tour extérieur, ou intérieur, d'un édifice. 3 Lorsque la déesse lointaine échappe au contrôle de Râ, un dieu est envoyé pour retrouver sa fille et la ramener. Elle apporte alors avec elle l'inondation du Nil. Il fallait l'apaiser et lui montrer de la reconnaissance. La cour est itinérante à la XVIIIe dynastie. A Gourob dans le Fayoum, vestiges d’un harem, le seul dont la localisation a été clairement identifiée, érigé par Thoutmosis III, a été utilisé par Amenhotep III jusqu’aux Ramessides. Une tête de Tiyi y fut trouvée (musée égyptien de Berlin) et on sait que des princesses étrangères y ont résidé. La momie d’Amenhotep III était dans la tombe d’Amenhotep II (KV35) dans un cercueil et une cuve qui ne sont pas à son nom. Sa tombe initiale est la WV22 dans la Vallée des Singes, découverte lors de l’expédition de Bonaparte. Des oushebtis au nom de Tiyi y ont été trouvés (enterrée avec ?) Son plan est très similaire à la tombe de Thoutmosis IV. Le règne d’Amenhotep III est l’apogée de l’empire. Développement d’une statuaire aux dimensions colossales, affirmation de la divinité du roi et de la fonction liturgique de la reine. Développement d’un art raffiné en particulier des objets de petites dimensions, aux formes sophistiquées, parfois sensuelles, typiques du règne de ce roi. De l’époque amarnienne à l’avènement des Ramessides Amenhotep IV est le fils d’Amenhotep III et Tiyi. Il change de nom pour Akhenaton en l’an 5. Son règne est une période de césure politique, religieuse et culturelle. Une nouvelle capitale est fondée à Amarna. Représentations androgynes et visages émaciés : on a longtemps spéculé que le roi aurait été porteur de maladie. Réforme religieuse, vénération du globe solaire au détriment du culte des autres dieux. Règne de 17 ans après la mort de son père en l’an 38 de son règne. Il n’y a pas de traces avérées d’une corégence hormis une stèle posthume. Amenhotep IV a entre 13 et 18 ans à son avènement, il prend un nom de couronnement classique de la XVIIIe dynastie sous la tutelle solaire. Tiyi est chargée de la régence, la correspondance avec le Mitanni démontre un doublement des lettres pour deux destinataires : le roi et sa mère. Elle est représentée avec son fils dans la tombe de Kherouef. Amenhotep IV épouse Nefertiti en l’an 3 ou 4. D’origine incertaine, certains égyptologues pensent qu’elle est « Younger lady », momie trouvée dans la KV35. Ils ont eu 6 filles et 1 garçon. Nefertiti et ses filles sont omniprésentes aussi bien dans les scènes officielles que dans les scènes familiales privées. Les gestes d’affection représentés sont inédits jusqu’alors. L’iconographie du globe solaire dont les rayons sont terminés par des mains, certaines tenant le signe ânkh, marque le lien étroit avec la famille royale. L’harmonie amenée par le soleil est mise en avant dans les représentations familiales. On connaît une, peut-être deux épouse(s) secondaire(s) : Tadoukhépa (mitanienne) et Kiya : même personne ? A Thèbes, vaste politique architecturale dès le début du règne. A Karnak, avant-porte du 3è pylône, le Hout-Benben (ḥwt bnbn, « Le Château de la Pierre Benben », référence directe au sanctuaire d'Héliopolis). A compter de l’an 4, domaine d’Aton à Héliopolis-sud. Cour à ciel ouvert pour permettre l’éclairage solaire direct. Le roi suivra un modèle similaire pour le temple d’Amarna. Il achève Soleb et érige son propre temple en Nubie. Pour accélérer les constructions, on a recours à des talatates, pierres de construction standardisées (1 coudée de longueur pour ½ de largeur). De nombreux talatates ont été remployés à Karnak après démantèlement lors du règne d’Horemheb. Akhenaton met en place une imposition légère des temples pour financer le développement des temples d’Aton. En l’an 4 de son règne, un jubilé a probablement été célébré, qui est très représenté à Karnak. La royauté du globe solaire est proclamée, il est érigé comme une divinité à part entière. La réforme se fait toutefois en plusieurs étapes. Amenhotep IV change de titulature en l’an 5 ou 6 pour Neferkheperourê Ouâenrê Akhenaton. Rê est maintenu car il est une forme d’Aton. Amon en revanche est proscrit. Ses représentations sont mortelées et détruites. Les déesses Mout (parèdre d’Amon) et Nekhbet sont également touchées. Ces destructions ont lieu essentiellement à Thèbes et Héliopolis. La charge de prêtre d’Amon est probablement supprimée et les temples fermés. Les scènes de déploration des morts et des corps apparaissent, le domaine d’Osiris disparaît. Akhenaton a la volonté de mettre en place un culte exclusif d’Aton. Le culte solaire avait été mis en avant par ces prédecesseurs. Il a de plus été éduqué dans la solarisation des jubilés, il évolue donc dans la continuité de cette pensée. Le roi devient intermédiaire exclusif entre Aton et les Hommes, il est renforcé dans son rôle rituel. Akhenaton est comme un prophète. Dans les faits, le culte d’Aton est uniquement imposé à l’entourage et aux manifestations officielles. Le peuple demeure attaché aux cultes précédents. Le nom d’Aton est inscrit dans des cartouches royaux et on célèbre pour lui des fêtes jubilaires. L’institution royale est associée à Aton. Il s’agit donc de l’aboutissement d’un courant spirituel développé tout au long de la XVIIIe dynastie. Le culte est dépendant des moments diurnes. Les concepts religieux sont simplifiés, la divinité n’est pas anthropomorphique. On connaît bien les rites grâce aux Hymnes à Aton, souvent présentés dans les tombes des élites amarniennes. Aton, le roi et la reine forment une triade, où le roi peut être associé à Chou et la reine à Tefnout. Le couple est la correspondance solaire sur Terre. Cette religion oscille entre monothéisme et hénothéisme. Freud a même théorisé que Moïse, présent à la cour d’Akhenaton, aurait été influencé dans la création du judaïsme (théorie complètement rejetée). Amarna est construite sur un site vierge où Akhenaton y fait une adoration au dieu et y déclare l’érection d’une ville. La cour s’y installe définitivement en l’an 7. Seize stèles-frontières rupestres sont disposées autour du site. Elles défendent le territoire et commémorent la fondation de la ville. Le décor du palais rappelle celui de Malgatta, avec de nombreuses représentations de scènes de nature. La tombe de Méryrê II à Amarna montre des représentations de réception des tributs étrangers en l’an 12 du règne (son apogée). Le roi est représenté sous un dais entouré de six princesses. Le règne d’Akhenaton voit émerger des troubles au Proche-Orient, prémices des troubles politiques futurs. On voit apparaître le mot « hittite » dans les correspondances. Le royaume d’Amurru est un état- tampon entre la zone d’influence égyptienne et le royaume hittite. Le Mitanni devient moins influent. L’armée occupe une place centrale. On a peu de sources portant sur les années 12 à 17 (mort d’Akhenaton). C’est une période à priori sombre et difficile : série de deuils, mort de 3 de leurs filles, de Tiyi. Nefertiti disparaît de la documentation peu après avoir eu un fils. Possible épidémie de peste. Kiya meurt et est possiblement disgrâciée car son nom est supprimé et ses représentations remplacées. Akhenaton est enseveli à Amarna mais est déplacé sans doute par Touthankamon dans la KV55, petite tombe d’une seule chambre (comme pour Toutankhamon). Elle fut ouverte sous Horemheb et caillassée. Le règne d’Akhenaton correspond à une période où l’Egypte a une très grande influence hors de ses frontières. Les Lettres d’Amarna, tablettes diplomatiques rédigées en akkadien couvrent les règnes d’Amenhotep III et Akhenaton, possiblement Aÿ. L’akkadien est alors la lingua franca au IIe mill. dans la région. Elles furent retrouvées dans une pièce de stockage à Amarna. Les auteurs sont classés en « grands rois » et « petits rois ». Les premiers sont les dirigeants des cours étrangères les plus puissantes de l’époque, comme Babylone, l’Assyrie, le Mitanni. Entre eux et le roi d’Egypte, ils s’appellent « mon frère ». Ces lettres démontrent que l’Egypte fait loi dans la région, comme par exemple l’unilatéralité des mariages de princesses uniquement issues des cours étrangères. Elles montrent aussi l’ascension de l’Assyrie qui conquiert le Mitanni. L’Egypte reste toutefois la puissance prééminente. Les « petits rois » forment la plus importante partie des correspondances. Les royaumes de Gaza, Jérusalem, Tyr, Byblos, Qadech etc. sont des vassaux de l’Egypte. On les qualifie parfois de « rois fantoches ». Ils sont tourmentés par le peuple Habiru (que certains rapprochent des Hébreux de la Bible). Certains sont tentés de s’y allier comme Hazor. Les lettres reflètent un sentiment d’extrême soumission à l’Egypte. Epave du naufrage d’Uluburun (sud de la Turquie) : l’épave est une source d'information précieuse sur les échanges maritimes en Méditerranée orientale à cette époque. Le naufrage est daté de la fin du règne d’Akhenaton. C’est un navire marchand de dimensions massives pour l’époque transportant une cargaison de marchandises diverses provenant d’Egypte, du Levant, de Chypre, Grèce et Crète. La grande quantité de cuivre à bord (10 tonnes) tenderait à montrer qu’il venait de Chypre. Son équipage était possiblement d’origine cananéenne car il transportait des poids typiques de ceux utilisés au Levant. Sans doute jamais pillée, sa cargaison comprenait aussi entre autres des lingots d’étain (étain + cuivre = bronze), du verre brut, des murex, ivoire d’éléphant, céramiques chypriotes, minoennes et mycéniennes, vaisselle, des jarres cananéennes avec denrées alimentaires, des bijoux (dont un scarabée-amulette au nom de Nefertiti), de l’ambre d’Europe du Nord. La mort d’Akhenaton entraîne une période trouble où un mystérieux roi apparaît dans les textes : Ankhkheperourê Semenekharê. Son nom est mentionné dans des empreintes de sceaux et à propos de fondations de bâtiments. La majorité des égyptologues vaident l’hypothèse qu’il s’agirait d’une femme, Merytaton, la filles aînée d’Akhenaton et Nefertiti. Elle épouse à la fin de son règne son père et porte alors le titre de Grande épouse royale. C’est peut-être une volonté d’Akhenaton qu’elle soit son successeur. Selon l’hypothèse de Marc Gabolde, Merytaton aurait demandé un prince étranger pour époux. Des archives de la capitale hittite mentionnent en effet une telle demande de la part d’une princesse égyptienne veuve. Le prince hittite Zannanza fut envoyé pour l’épouser et fut assassiné, peut-être sur le chemin, car ceci aurait été perçu comme une mésalliance. Merytaton aurait alors régné avec le nom égyptien de son mari : Semenekharê. Merytaton est représentée aux côtés de son père sur deux stèles de Berlin. Selon M. Gabolde, il est probable qu'une grande partie, voire l'ensemble du trésor de Toutânkhamon, soit composé de pièces créées à l'origine pour sa sœur, Mérytaton. Un pectoral de la tombe de Toutankhamon comporte des pronoms féminins, le nom de Mérytaton aurait donc été remplacé par celui de son frère. Dans la tombe de Méryrê II à Amarna, on trouve deux cartouches distincts pour Merytaton et Semenekharê, preuve qu’ils n’aient pas été à l’origine la même personne. Quoi qu’il en soit, ce souverain qui régna 3 ans entama le rétablissement du culte d’Amon et l’abandon d’Amarna pour retourner à Memphis. Agé d’environ 7 ans, Toutankhamon accède au trône et change son nom de naissance (qui était Toutankhaton). Par son jeune âge, le roi est assisté d’un conseil de régence composé de hauts fonctionnaires déjà présents à Amarna : Maya, Nakhmin, Aÿ et Horemheb. Ils sont probablement issus du clan militaire d’Akhmim. Toutankhamon organise de nouvelles funérailles pour Akhenaton dans la Vallée des Rois pour marquer la transmission de son héritage paternel. Il épouse sa sœur Ankhésenamon. La stèle de la Restauration datée de l’an 1 du règne met en relief le retour du polythéisme. Elle était affichée à Karnak vers le IIIe pylône. Le groupe statuaire du Louvre illustre ce retour à Amon : le roi est protégé par lui. On restaure les images et noms des dieux martelés (ex : sur l’obélisque d’Hatchepsout). Toutankhamon continue les travaux sur la Grande Colonnade à Louxor et ses décors illustrant la fête d’Opet. Il achève probablement le décor du temple de Soleb. Le décor de la tombe d’Horemheb à Saqqara relate une activité militaire sous le règne de Toutankhamon, qui n’est cependant attestée par aucun document. Toutankhamon meurt vers 17-19 ans, peut-être d’une septicémie due à une blessure à la jambe. Sa tombe, la KV 62, n’est pas de type royal. Quasiment intacte, elle présente un décor réalisé hâtivement et une iconographie originale. On y trouve notamment la première attestation du Livre de la Vache du Ciel. Il n’a pas de descendants. Son successeur Aÿ est un règne de transition, il conduit les funérailles de son prédecesseur. Il a entre 55 et 60 ans à son accession au trône et porte le titre de Père du dieu, peut-être une preuve qu’il serait le père de Nefertiti et le grand-père de Toutankhamon ? Il poursuit les travaux de la Colonnade de Louxor et fait ériger un temple à son nom à Akhmim. Il règne maximum 4 ans, sa tombe est préparée dans la Vallée des Singes mais il n’est pas certain qu’il y ait été enseveli (WV 23). Ses représentations sur les parois ont été mutilées, probablement parce qu’il était lié à Amarna. Horemheb, général militaire était le « substitut du roi » Toutankhamon dans le pays et a exercé une grande influence sous son règne. Avant son accession au trône, il fit réaliser une somptueuse tombe à Saqqara proche de la pyramide d’Ounas. A cette époque, Memphis reprend une importance dans l’idéologie funéraire. Il a possiblement été écarté par Aÿ et Horemheb s’est employé ensuite à le faire disparaître, de même que les rois amarniens, pour se présenter comme le successeur direct d’Amenhotep III. Il fait détruire les temples d’Akhenaton à Karnak, les talatates sont remployés notamment pour le IXe pylône. Sa légitimité repose sur ses qualités et actions passées, ainsi que par la volonté d’Amon -> Horemheb renoue avec les pratiques oraculaires où le dieu lui remet les insignes du pouvoir. Il insiste qu’il administrait déjà le pays avant son avènement. Sa politique de restauration monarchique est dans la continuité de ses prédecesseurs. Grands chantiers à Karnak : IIe pylône comme nouvelle entrée principale à l’ouest et IXe pylône. En l’an 7, il réinstalle la communauté de Deir el-Medineh. Sa tombe royale, la KV57, est une grande tombe de 100m de long rectiligne. Elle est décorée de plusieurs livres funéraires royaux. Sa durée de règne est incertaine, peut-être 27 ans selon un graffito. Il meurt sans descendance mais a préparé sa succession en nommant le militaire Paramessou, issu d’une famille non royale originaire du nord. L’héritage amarnien marque l’Egypte durablement. C’est à cette période que l’on adopte durablement le langage vernaculaire (néo-égyptien). L’art perdure : les plis du cou des personnages deviennent le propre de l’art égyptien. La solarisation accrue d’Amon le hisse comme démiurge et dispensateur de la vie, universel comme l’était Aton. Son épithète « roi des dieux » est fixée. Les hymnes à Amon sous la période ramesside sont très proches des hymnes à Aton. La piété mise en place sous Akhenaton perdure. La XIXe dynastie – les Ramessides Paramessou devenu Ramsès Ier est connu par plusieurs documents avant son accession (statue en position de scribe et portant le costume de vizir – musée Egyptien du Caire). Issu d’un régiment d’infanterie, il a probablement accédé au statut de vizir sous Horemheb. Ils portent d’ailleurs tous deux des titres similaires (iry-pat4 et substitut du roi). C’est un homme âgé mais à la descendance assurée : il a un fils et un petit-fils. Horemheb est par conséquent le fondateur de la XIXe dynastie. Le nom de règne de Ramsès Ier rappelle celui choisi par Ahmosis II. Il meurt après 2 ans de règne, sa tombe dans la Vallée des Rois (KV16) est peinte dans le même style que celle d’Horemheb. Sa momie fut retrouvée dans la cachette de Deir el-Bahari. Son épouse Satrê fut inhumée dans la QV38, qui n’a pas été terminée. Sa succession jusqu’à Merenptah est prospère, s’ensuit une lente période de déclin, sauf sous Ramsès III qui tente de renouer avec ses prédecesseurs. L’ensemble des rois de la XIXe dynastie sont directement liés à Ramsès Ier : Séthi Ier est son fils, Ramsès II est son petit-fils et Merenptah son arrière petit-fils. Séthi Ier et Ramsès II consolident la légitimité de leur lignée notamment au travers de vastes programmes architecturaux. L’iconographie est riche de nombreuses images du roi régnant accompagné de son successeur. On exalte l’ascendance divine du roi et un culte lui est rendu comme un dieu à part entière. Séthi Ier a un règne bref de moins de 12 ans. Il met en place l’idéologie de la dynastie. Le culte de Seth se répand car le dieu est lié à l’origine septentrionale de la famille. Séthi a la volonté de renouer avec le modèle de la cosmogonie héliopolitaine et particulièrement de la succession divine sur le trône d’Egypte. Chapelle de Ramsès Ier à Abydos : stèle dédicatoire de Séthi Ier, honore l’ancêtre qui l’a directement précédé. Une place importante est accordée au fils, associé au règne du vivant de son père -> temple de Séthi Ier à Abydos, où il est représenté en compagnie de son fils dans l’accomplissement des rites. Cette scène a été achevée par Ramsès II mais en la faisant passer pour une réalisation de son prédécesseur. Son règne est bien documenté, particulièrement à propos de la lutte pour la gestion du Proche-Orient (murs du temple d’Abydos et à Karnak, Poème de Séthi Ier sur ses exploits militaires). Le royaume hittite est alors le principal interlocuteur et rival. L’Assyrie et la Syro-Palestine forment une zone d’influence à la fois pour l’Egypte et pour le royaume hittite. Le royaume d’Amurru est sous domination hittite depuis la fin du règne d’Akhenaton. L’échec de l’alliance maritale avec Merytaton semble avoir lancé les hostilités. Les deux camps essaient de conquérir la ville de Qadesh pour son emplacement stratégique. En l’an 5 du règne de Séthi, il s’empare de la ville, y fait dresser une stèle et atteint l’Amurru. Son roi fait alors défection et se rallie à l’Egypte. Ans 6 et 7, nouvelle campagne, les Hittites parviennent à reprendre Qadesh. La ville, en plus de son emplacement stratégique, est également proche de riches sources de cuivre. Le roi fait ériger de nombreuses forteresses comme Tjarou (actuelle Tell el-Héboua). S’y établit une garnison, nombreux entrepôts. Le site est d’ailleurs représenté sur une paroi de Karnak en tant que frontière vers l’est. Une résidence royale est érigée à Avaris, qui sert de base militaire de départ. En l’an 8, campagne en Nubie à Irem appuyée par le vice-roi de Koush, Amenemipet. Réalisations architecturales : - Grande salle hypostyle à Karnak. Ses scènes extérieures relatent le couronnement du roi. Sur l’une de ses représentations, il porte une couronne divine. - Temple des millions d’années d’Abydos : le site choisi est en lien avec la ville supposée abriter le tombeau d’Osiris (le roi mort est assimilé à Osiris). A l’arrière du temple, l’Osireion reproduit 4 Titre le plus élevé à la cour royale, souvent celui du prince héritier et le titre annonçait que le titulaire était le deuxième dirigeant du pays la tombe du dieu. Première attestation du Livre du Jour. Liste des ancêtres (sélection) où Séthi et son fils font des offrandes à leurs prédecesseurs. - Temple des millions d’années de Thèbes : terminé par Ramsès II. Abrite un sanctuaire pour Ramsès Ier (qui n’avait pas de temple funéraire). Il y a un retour aux canons de l’art égyptien pré-amarniens. Séthi Ier est inhumé dans la KV17, la plus grande et grandiose de la KV, découverte par Belzoni. C’est une sorte de « bibliothèque » où sont représentés tous les livres funéraires. 1ère version complète du « Livre de la Vache du ciel ». Sa momie était dans la cachette de Deir el-Bahari. Ramsès II est roi à 14 ans. Il fait ériger durant son règne d’environ 65 ans de très nombreuses statues à son effigie et se réapproprie des monuments de ses prédecesseurs (dont son père). Dans son propre temple d’Abydos, non loin de celui de son père, une liste de roi similaire à Séthi Ier est représentée : à nouveau sélective, on ne trouve ni sur l’une ni sur l’autre notamment Hatchepsout et les rois amarniens et post-amarniens. Dans le temple de son père, il fait aménager des chapelles dédiées au culte royal, où Séthi Ier est associé à Ramsès Ier et à Osiris. Une inscription dédicatoire de Ramsès II dans le temple de Séthi Ier à Abydos : le père désigne son fils comme successeur, ce qui diffère des rois précédents qui se réclamaient issus d’une théogamie. Le roi est à la fois issu d’un père humain et de Rê pour sa légitimation divine. Ramsès fait aussi représenter les princes royaux à ses côtés dans des scènes de bataille (Ramesseum, Abou Simbel). Son fils Khâemouaset, prince héritier, a reçu la charge de grande prêtre de Ptah à Memphis. Il a fait restaurer de nombreux monuments de l’histoire égyptienne. Il fait donc figure de pionnier dans la préservation de monuments anciens. L’iconographie montre l’exaltation de la famille royale, avec une priorité donnée aux enfants mâles (procession des princes au Ramesseum). Une cinquantaine de fils et plus d'une cinquantaine de filles sont attestés. Ramsès II fait construire une vaste tombe dans la KV pour certains de ses fils (KV5). Le roi est fréquemment représenté comme un enfant divin (pendentif de Shed, stèle de la collection Salt). Au nord du Ramesseum, un petit temple, prémice des mammisi présente des scènes de théogamie. On a également de nombreuses représentations de triades divines avec Ramsès divinisé au centre (avec Ptah et Sekhmet, musée du Caire). Archictecture monumentale : - Il achève la salle hypostyle de son père - Statues colossales entre 2 et 20m -> peut-être en rapport avec son 1er jubilé ? dont on a peu de traces - Omniprésence du roi dans les temples en tant que protagoniste - Abou Simbel : dédié à lui-même divinisé. Temple de Nefertari qui est assimilée à Hathor -> rappelle le temple de Soleb. Le temple de Ramsès présente des piliers osiriaques à son effigie. A l’extérieur au-dessus de la porte, rébus de son nom de couronnement Ousermaâtrê : le dieu Rê tient dans ses mains les signes ouser et de la Maât. Le roi, représenté de part et d’autre de Rê, rend donc un culte à sa propre image. - Ramesseum : ses statues y reçoivent un culte. Le colosse actuellement à terre qui faisait à l’origine 18m est surnommé « soleil des princes » Ramsès II apparaît aussi dans les stèles de piété personnelle où le roi est représenté rendant un culte à sa propre statue (stèle de Rêhotep). Côte actions militaires, la bataille de Qadesh en l’an 5 de son règne est relatée sur de nombreux monuments et dans des textes commandés par Ramsès II qui relatent les évènements de manière différente (Poème de Pentaour – sur bas-reliefs et papyrus, la plus détaillée mais aussi romancée, le Bulletin – sur bas-reliefs, se concentre sur l’héroïsme du roi). Des sources hittites retrouvées dans leur capitale relatent également la bataille de manière probablement plus objective. On a également trouvé dans la capitale le traité de paix de l’an 21 du règne. Une stèle du mariage à Abou Simbel mentionne le mariage de Ramsès avec une fille du roi hittite Hattousi III. Elle est renommée Maâthornéferourê et est grande épouse royale. Ramsès fait ériger une nouvelle capitale et résidence royale, Pi-Ramsès (site actuel de Tell el-Dabâ) dans le delta, non loin d’Avaris. Elle sera la capitale de toute l’époque ramesside. Son emplacement est stratégique pour le contrôle du nord. On y a retrouvé de nombreuses tablettes en akkadien, preuves des échanges avec d’autres cours. Cette situation permet une influence proche-orientale dans la société égyptienne. Des divinités sémitiques comme Astarté, Réchep ou Baâl (assimilé à Seth) s’implantent. Ramsès est inhumé dans la KV7, sa momie retrouvée dans la cachette de Deir el-Bahari. Sa tombe est dans la tradition des précédentes. Elle est très abîmée. Nefertari est inhumée dans la QV66, la plus grande de la QV. Amenemipat en est probablement l’auteur et aurait utilisé sa propre tombe (TT41) comme modèle. C’est Merenptah, le 13e fils de Ramsès II qui lui succède. Il apparaît en tant que prince héritier à compter de l’an 55 du règne, probablement donc après la mort de Khâemouaset. Il hérite d’un pays stable qui domine une vaste partie de la région. En l’an 5 de son règne, il se confronte à une tentative d’invasion massive des Libyens alliés aux peuples de la mer, dont il sort vainqueur. Sa mort entraîne une crise dynastique.