L'Afrique depuis 1940 PDF

Summary

Ce document traite de l'histoire de l'Afrique depuis 1940, se concentrant sur l'influence et la présence de l'empire français dans cette région. Il aborde des aspects politiques et sociaux, mettant en évidence les répercussions de la Seconde Guerre mondiale sur le continent africain.

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**[11. l'Afrique depuis 1940]** **[I. LA FRANCE ET SON EMPIRE DANS LA 2NDE GUERRE MONDIALE]** [Accroche] : Le 18 juin 1945, lors de la commémoration de l'appel à la résistance du général de Gaulle, le sultan Mohamed Ben Youssef, en voyage officiel en France, a pris place sur la tribune aux côtés d...

**[11. l'Afrique depuis 1940]** **[I. LA FRANCE ET SON EMPIRE DANS LA 2NDE GUERRE MONDIALE]** [Accroche] : Le 18 juin 1945, lors de la commémoration de l'appel à la résistance du général de Gaulle, le sultan Mohamed Ben Youssef, en voyage officiel en France, a pris place sur la tribune aux côtés du chef du GPRF qui lui a remis pour l'occasion la croix de Compagnon de la Liberté. Lors des échanges entre les deux hommes, le futur Mohamed V rappelle que le protectorat doit assurer « la transition entre le Maroc d'autrefois et un État libre et moderne ». **[I.A) L'EMPIRE AFRICAIN DE LA DROLE DE GUERRE A LA DEBACLE : BASE ARRIERE DE LA METROPOLE OU REFUGE DE LA SOUVERAINETE FRANÇAISE ?]** **[Contexte années 30]** : s'ouvre sur la mise en scène triomphante du centenaire de la prise d'Alger + exposition colonial **mais** effets de la crise économique mondiale ; montée des contestations politiques et accentuation des menaces de la guerre. Après l'intermède du Front populaire, les autorités coloniales entendent utiliser les ressources matérielles et humaines de l'empire africain pour préparer un éventuel effort de guerre. **[I.A.1) La contribution à l'effort de guerre français]** Opinion publique, préparée par l'enchainement de crises des années 30 , n'est pas surprise par l'entrée en guerre le 3 sept 1939. Mobilisation : pas de troubles majeurs mais un raidissement de l'ordre colonial : presse soumise à la censure, publication des proclamations de fidélité (sultan du Maroc appelle à la fidélité à la France lue dans toutes les mosquées le 8 septembre 1939). A Dakar, marabout Seydou Nourou Tall entreprend une tournée des garnisons de l'AOF pour encourager les tirailleurs sénégalais. Les voix discordantes sont étouffées. Messali Hadj et des responsables du mouvement (PPA) sont arrêtés. Tunisie, répression contre le Néo-Destour, les leaders dont Bourguiba sont internés au fort Saint-Nicolas de Marseille. Utilisation de la propagande : Radio-Dakar inauguré le 10 septembre 1939, relaie le discours officiel, pour contrer la propagande allemande déployé sur Radio-Stuttgart ou Radio-Melilla. Deux missions pour les forces militaires d'Afrique française : protéger les territoires d'outre-mer + renforcer les forces engagées en métropole. Algérie : 215 000 hommes mobilisés dont 92 000 européens. Les combattants africains capturés sont l'objet de représailles ciblées : exécutions sommaires (entre 1500 et 3000). Les survivants de la campagne de France, sont emprisonnés dans les Frontstalag (camps de prisonniers de guerre) installés en France =\> volonté de les tenir éloignés du territoire allemand. 1941, compte 70 000 prisonniers coloniaux. **[I.A.2) Face à l'armistice : l'heure des choix décisifs]** Défaite et armistice crée le trouble en Afrique française. Selon Eric JENNINGS, la posture politique des hautes personnalités politiques et militaires fut décisive pour déterminer le ralliement, Acteur central = général Noguès = résident général au Maroc, commandant en chef des opérations en Afrique du Nord. important précédent établi par le général Noguès au Maroc, dont le loyalisme à Vichy aurait fait tache d'huile sur d'autres administrateurs coloniaux . 20 juin, Les gouverneurs généraux Léon Cayla (Dakar), Pierre Boisson à Brazzaville et Marcel de Coppet à Tananarive affirment eux aussi leur volonté de poursuivre la lutte aux côtés du Royaume-Uni. Cpt dès le 25 juin, quand les clauses de l'armistice n'entrainent pas la perte des colonies, Noguès se rallie à Vichy. Pierre Boisson, fidèle au maréchal, est nommé Haut-commissaire de l'Afrique française pour reprendre la main sur les colonies d'Afrique. Bombardement de Mers El Kébir (début juillet 1940) nourrit une anglophobie et bcp de responsables coloniaux confirment leur rattachement à Pétain. Gouverneur du Tchad, Félix éboué, conserve des contacts avec Londres et rallie la France Libre, en novembre 1940 toute l'AEF ainsi que le Cameroun sont ralliés à de Gaulle, qui constituent « l'Afrique française libre ». **[I.B) L'EMPIRE AFRICAIN AU CŒUR DE LA DISPUTE IMPERIAL : LA FRANCISQUE OU LA CROIX DE LORRAINE]** **[I.B.1)] [L'Afrique colonial vichyste vitrine et laboratoire de la Révolution nationale]** **[α)]** En Afrique du Nord, un retour au « régime du sabre » place marins et militaires aux postes clefs. Eté 1940 remaniement des postes gouvernementaux. Général Noguès conserve sa résidence général au Maroc, amiral Abrial remplace le gouverneur Le Beau en Algérie. A Madagascar de Coppet, proche du Front populaire, est remplacé par Cayla, 1941 laisse place à Armand Aner. Général Weygand placé à la tête de la délégation général du gouvernement en Afrique française (poste créé en octobre 1940) siège à Alger. La question de l'égalité des droits entre sujets et citoyens est écartée avec le remplacement des assemblées élues par des conseils nommés où siègent des notables soumis. **[β)] l'encadrement des populations** Légion française des combattants s'impose comme le principal mouvement de masse du nouveau régime. Dotée d'un important appareil de propagande, elle marque son omniprésence durant la période. Juin 1941 compte 100 000 membres. 1942 : Service d'ordre légionnaire (SOL) regroupe les ultras du mvt de la Légion française des combattants. est une organisation politique et paramilitaire de choc du régime de Vichy. Il est le précurseur de la Milice française, créée en janvier 1943 Autres institutions d'encadrement : mouvements de jeunesses, fédérations sportives. **[γ)] A l'école de la Révolution nationale** Dans le domaine de l'instruction, volonté d'utiliser les institutions scolaires à des fins d'endoctrinement politique, abandon de l'idéal d'un enseignement général au profit d'un enseignement physique et manuel. [Exemple Algérie] : Georges Hardy, recteur de l'académie d'Alger (1940-1943), constatant le retard pris par la scolarisation des jeunes musulmans, suggère de réhabiliter une formule expérimentée au début du XXe siècle, celle des **centres ruraux d'éducation** dans lesquels les sont programmes simplifiés. L'Ecole est aussi le lieu où se matérialise la politique d'exclusion du régime. Rendus responsables de la décadence morale du pays, les maîtres font désormais office de boucs émissaires : épuration du corps enseignant dès 1940 en Algérie. expulsion des enseignants socialistes, communistes et surtout ceux d'origine juive. + instauration d'un *numerus clausus* pour les Juifs dans l'enseignement supérieur en1941, puis étendu aux enseignements primaire et secondaire en 1942. **[Δ)] L'empire occupe une part importante de la propagande vichyste , pour plusieurs raisons :** **[Raison symbolique]** : Le rappel de la dimension impériale de la France offre des raisons de fierté, l'empire symbolise la permanence de la grandeur de la France et sa capacité à se relever. **[Raison politique]** : il peut incarner les valeurs de la « Révolution nationale » : le mode de vie des indigènes est présenté comme accordé à des valeurs plus authentiques **[Raison géopolitique et militaire]** : l'Empire fut durant toute la guerre un enjeu majeur de la lutte entre la France de Vichy d'une part et la France libre appuyée sur les alliés anglo-américains, d'autre part. **La semaine coloniale (15-22 juillet 1941)** constitue une opération de propagande originale, qui articule à la fois la mobilisation par le sport et les activités physiques --- sur lesquels Vichy a bâti une large part de son action vers la jeunesse --- et une propagande coloniale plus classique, qui vise également ce public. Au Dahomey, comprend des expositions sur la mission civilisatrice de la France, des compétitions sportives, des spectacles folkloriques, le tout mettant l'accent sur les valeurs de la Révolution nationale, le retour à la terre, et sur le lien entre la France et son empire. Un chant composé à cette occasion par un maître d'école africain y remporte un vif succès, son titre est « papa Pétain ». Les opposants politiques sont enfermés : renforcement du dispositif policier, existence de camps d'internement dans le sud de l'Algérie. Près de 10 000 personnes y sont relégués : nationalistes algériens, communistes locaux ou transférés de métropoles, républicains espagnols... La répression en AOF touche différemment les Européens et les Africains, ces derniers étant beaucoup plus lourdement sanctionnés. Pour les Africains, les peines de mort sont beaucoup plus fréquentes Les populations d'Afrique française ont bien reçu ce régime qui flattait leur patriotisme et mettait à l'écart les colonisés des instances de décisions. Les élites colonisées ont rapidement perçu la place réduite que leur réservait le projet vichyste. Le décret Crémieux est abrogé. Le statut du 3 octobre 1940 exclut les Juifs de métropole et de l'empire de la fonction publique, de l'armée, des métiers de l'information et de la culture. S'en suit une épuration de l'administration locale. **[I.B.2) Une France libre africaine : « se refaire une armée et une souveraineté » ]** Historien Éric Jennings rappelle que le cœur vivant de la France libre en 1940 ne se trouve pas à Londres mais en Afrique. Afrique équatoriale française possède un intérêt stratégique : permet un trafic routier et aérien du Golfe de Guinée au Nil et à l'océan Indien. ; point de départ de plusieurs offensives contre la Lybie italienne ; fournit les principales ressources financières et humaines de la France libre (27 000 hommes d'EF + Cameroun) et caoutchouc utilisée pour l'effort de guerre allié. Mais recours au travail forcé et à la capitation Entre mai et novembre 1942, Madagascar est envahie par les troupes britanniques (**opération Ironclad**) sans en avertir la France libre. François Darlan, alors commandant en chef des forces de Vichy, ordonne de résister jusqu\'au bout, y compris par des actions de guérilla. Toutefois, les forces de Vichy ne combattirent pas réellement. Le 6 novembre, un armistice est signé, prévoyant notamment le maintien d\'une souveraineté française. Les Britanniques gardent le contrôle de l\'île jusqu\'en janvier 1943. De son côté de Gaulle refuse tout accommodement avec Darlan puis se méfie de Giraud. En 1943 Giraud accepte toutefois de rompre avec Vichy et affirme que la victoire s'accompagnera d'un retour à la démocratie. Le 3 juin **le Comité français de libération nationale (CFLN**) est constitué **à Alger** sous la présidence des deux généraux. =\> Giraud très vite mis à l'écart puis exclu. =\> devient **le Gouvernement provisoire de la République française (GPRF)** à l'été 1944. Alger devient la capitale de la France libre. Débarquement en Provence compte de nombreux soldats africains. A la veille du débarquement de Provence d'août 1944, l'effectif global de l'ensemble de l'armée de terre française (FFI non compris), est de quelque 550 000 hommes : les contingents de la France libre (50 000), les évadés de France via l'Espagne (15 000), les enrôlés de la Corse libérée (13 000), les contingents de l'Afrique noire (80 000), et enfin plus de 400 000 hommes originaires de Tunisie, d'Algérie et du Maroc (176 000 « Français » sous les drapeaux, et 233 000 « musulmans »). **[II) LA REINVENTION DE L'EMPIRE APRES LA SECONDE GUERRE MONDIALE]** La contribution des colonisés aux combats de la PGM avait déjà modifié leurs relations avec les colonisateurs et soutenu l'émergence de revendications politiques, à caractère parfois national **[2.A) L'EMPIRE AFRICAIN FACE AUX HORIZONS DE L'APRES-GUERRE : REFONDATION OU CONFRONTATION ?]** **[2.A.1][) Préparer l'avenir de l'empire en guerre : d'Alger à Brazzaville]** **[α)] Première mission du CFLN est d'organiser l'effort de guerre** : recruté les hommes pour l'armée française de la Libération =\> ¾ sont recrutées en Afrique Pour les civils colonisés, l'effort de guerre passe par une contribution fiscale accrue et un recours au travail forcé. Ex à Madagascar : le nombre de jour de travail forcé passe de 10 à 30 par an pour réparer les infrastructures détruites par les combats et accroître les productions locales. **[β)] Deuxième mission est d'effacer l'empreinte vichyste colonial** : - La Légion française des combattants est officiellement dissoute en 1943. - Citoyenneté française est rendue aux Juifs d'Algérie - Institutions représentatives, suspendues par Vichy, sont rétablies en Afrique du Nord et en AOF Epuration des cadres et administrateurs vichystes : au Maroc Noguès est remplacé par Gabriel Puaux, en AOF, Boisson quitte son poste et est remplacé par Pierre Cournarie, qui dirigeait le Cameroun gaulliste depuis 1940 **[γ]) La conférence de Brazzaville** (janvier 1944) Réunie dans la capitale de la France Libre, Brazzaville, la conférence à l'initiative de De Gaulle a pour finalité de proposer des réformes à apporter à l'empire colonial. Toutefois, celles-ci seront aussi très modestes. Si on fait classiquement remonter à cette conférence les prémices des indépendances, il s'agit davantage d'un mythe que d'une réalité. Cette conférence réunit les gouverneurs des colonies de l'AEF et de l'AOF, et des observateurs de l'Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Elle s'ouvre avec un discours du général de Gaulle qui reconnaît la contribution des Africains à l'effort de guerre et appelle à une « fraternité ». Il pose le principe d'une participation progressive des Africains à la gestion de leurs propres affaires. La conférence marque un pas dans la reconnaissance que la colonisation ne peut être uniquement à l'avantage des colonisateurs. Elle déplore les politiques de travail forcé par exemple. L'indigénat est dénoncé et les cours de justice indigènes doivent être réformées. Elle envisage plus d'investissements dans les infrastructures scolaires et sanitaires. Toutefois, l'éducation doit rester une éducation « rurale » qui n'entraine pas d'urbanisation, et l'éducation des filles n'est pas encouragé au-delà du primaire. En revanche ses partisans maintiennent que « l'évolution » des Africains devait se produire dans le cadre de la « société traditionnelle ». Les conclusions finales sont très modérées sur le plan politique, mais plus nombreuses sur le plan social et économique. La citoyenneté devait être reconnue sur une base individuelle et non collective. Le principe de la représentation des Africains n'est pas admis Mais la déclaration d'indépendance d'Ho Chi Minh au Vietnam et les massacres de Sétif en 1945 vont précipiter les résolutions. **[2.A.2) Montée des tensions et résurgence de la violence coloniale]** Renaissance des mouvements nationalistes radicalisés par la répression qui les a frappés depuis le début du conflit. la charte de l'Atlantique reconnaît le droit des peuples à disposer d'eux-mêmes, l'hostilité des US et URSS à l'égard du colonialisme. Années de guerre très dures en Afrique du Nord : récoltes catastrophiques, pénuries, retour du typhus qui provoque une surmortalité surtout chez les musulmans. - Février 1943 : le *Manifeste du peuple algérien* rédigé par Ferhat Abbas, affirme que le temps de l'assimilation est dépassé. L'Algérie et les Algériens doivent obtenir leur indépendance. - En Tunisie : déposition du Bey Moncef, accusé d'avoir collaboré avec l'occupant, créée une vive émotion chez la population. - Au Maroc, conférence d'Anfa (1943), Roosevelt annonce au sultan le soutien des US au projet d'indépendance du pays. Les différents courants politiques nationalistes convergent pour fonder **le parti de l'Istiqlal**, néanmoins répression de la Fr =\> leaders arrêtés. Plusieurs crises jalonnent la fin du conflit, révélatrices des frustrations accumulées pendant la période. **[Ex n°1 : drame de Thiaroye au Sénégal]**. Ce dernier s\'est déroulé dans un camp militaire de la périphérie de Dakar, au Sénégal, le 1er décembre 1944 : des troupes coloniales et des gendarmes français ont tiré sur des tirailleurs sénégalais, anciens prisonniers de la Seconde Guerre mondiale récemment rapatriés, qui manifestaient pour le paiement de leurs indemnités et le versement du pécule qui leur était promis depuis des mois. Deux documents militaires français font état, l\'un de 35, l\'autre de 70 tirailleurs tués. Ces chiffres sont probablement minorés. **[Ex n°2 : printemps 1945. A Sétif]** des manifestations indépendantistes qui dégénèrent en affrontements avec les autorités, la police tire sur les manifestants. Dans les villages et les campagnes environnantes une centaine d'Européens sont tués et mutilés. La répression est menée ensuite par les milices d'autodéfense civiles. **[2.A.3) Une pression internationale pour décoloniser et premières indépendances ]** Charte de San Francisco le 26 juin 1945 = création ONU, la France connaît une intrusion croissante des organisations internationales dans les affaires coloniales. En 1955, Comité sur la préservation des droits de l'Homme demande un rapport sur les mesures prises pour améliorer les conditions sociales dans les colonies. Très mal perçue car peu après le début de la guerre en Algérie. - ONU à la fois une instance de surveillance et de légitimation auprès duquel l'admin coloniale tente de faire la promotion du colonialisme à la française **En 1956, le Maroc et la Tunisie obtiennent leur indépendance** Au Maroc, **[le Parti de l\'Istiqlal]** (créé en 1944) réclame une indépendance totale et une fin du protectorat français. La France répond durement aux manifestations et à la résistance. Le sultan Mohammed V (qui régna de 1927 à 1961) devient progressivement une figure centrale dans la lutte pour l\'indépendance. En 1953, face à l'influence croissante du mouvement indépendantiste, les autorités françaises, inquiètes de la popularité du sultan, décident de le déposer et de l'exiler à Madère (Portugal). Cette décision provoque une véritable crise politique : grèves, des manifestations et des actes de résistance. L'idée d'indépendance devient un mouvement de masse porté par des citoyens de tous horizons. En 1955, face à l\'escalade de la résistance et de la pression populaire, la France cède et accepte le retour du sultan Mohammed V au Maroc. Son retour triomphal le 16 novembre 1955 est un événement décisif dans la lutte pour l'indépendance. La France décide alors d\'ouvrir des négociations avec les nationalistes pour préparer la transition vers l\'indépendance. Le 2 mars 1956, le Maroc devient officiellement un État souverain **[2.B) POLITIQUE D'INVESTISSEMENTS DANS LES TERRITOIRES D'OUTRE-MER]** 1946 : Instauration du Fonds d\'investissement pour le développement économique et social FIDES (rupture avec la loi de 1901) : nouveaux investissements dans l'éducation, 20% du budget afin de dvpper des écoles secondaires et émergence d'universités (assimilation « comme en métropole »). **AOF :** instituteurs nommés dans les mêmes conditions qu'en métropole. développement d'infrastructure scolaires, réforme : même examens. 6 années école primaire, examen de fin de primaire =\> secondaire. Possibilité de passer le baccalauréat , sésame pour toute études supérieures. (AOF) 1^ers^ lycées en 1944. (AOF + AEF) 1946 : 56 bacheliers, 1956 : 250 bacheliers. Scolarisation 11% de la pop en 1956. Enseignement dispensé en français. Les programmes scolaires fixés en métropole. - Innovation importante : **les universités**. Création de l'Institut Français d'Afrique Noire (IFAN) à Dakar en 1950 et à Tananarive en 1955. Français et certaines élites africaines préfèrent envoyer les étudiants en France : quartier latin à Paris et Fédération des étudiants d\'Afrique noire en France (**FEANF,** un syndicat) =\> création de solidarités politiques, intellectuelles et culturelles. **[2.C) LE NOUVEAU STATUT DES COLONISES : DU SUJET AU CITOYEN]** **[2.C.1) la constitution de 1946 et la création de l'Union française]** La constitution de 1946 crée **l'Union française** : préparer les territoires à l'autonomie politique à long terme. **[α)] Instaure pour la première fois une représentation des Africains** : 1946 [Loi Lamine Guèye] fait de tous les ressortissants ultramarins, dont l'Algérie, des citoyens, mais pas de plein droit. (**suffrage restreint** ; constitution de la IV e république laisse entendre la **pluralité des citoyennetés** : française, française de statut personnel, de l'Union française) \* députés des outre-mer siègent à l'Assemblée nationale : 1/5 des sièges (pourtant représentent 70m d'habitants contre 40m pour la métropole). Création d'une Assemblée nationale des outre-mer dont le but est de discuter des questions spécifiques aux outre-mer. \* La constitution prévoit des « Assemblée territoriales » **élues** pour chaque territoire : celles-ci sont finalement mises en place en 1951 et elles siègent pour la première fois en 1952. Elles se voient déléguer la discussion de textes votés par l'Assemblée nationale métropolitaine auxquels elles peuvent faire des légères modifications. Toutefois, malgré l\'affirmation de « l\'égalité des droits et des devoirs » des habitants de l\'Union française, il n\'y a pas d\'égalité en matière électorale : **création d'un double collège** pour élire les députés à l'Assemblée. Les Européens et les Africains de statut civil d'un côté (premier collège) et les Africains de statut personnel (second) de l'autre élisent leurs représentants séparément. Les représentants du second collège sont minoritaires et en nombre très limité par rapport au nombre de personnes qu'ils représentent. Elle est accompagnée de deux mesures significatives : **Loi Lamine Gueye** abolit le code de l'indigénat en 1945 et la **loi Houphouët-Boigny** abolit le travail forcé. Vote en Afrique est progressivement étendue, ex : 1945 femmes des Quatre communes manifestent pour avoir le droit de vote comme celles de métropoles =\> **1956 : accès au suffrage universel**. 1957 : 10m de personnes inscrites sur les listes électorales en AOF. Politisation accrue : droit d'association, de grève, de réunion. Crée un nouvel espace où s'expriment ces revendications. La position des députés africains n'est pas unanime en faveur de l'indépendance : Senghor est à l'origine de la création d'un parti à l'Assemblée nationale métropolitaine, *Les indépendants d'Outre-mer* qui rejette la finalité de l'indépendance. Au sein des associations étudiantes ; Dilemme : assimilation intégrale et indépendance. **[2.C.2) L'Afrique et les organisations internationales]** 1945, Ligue des États arabes : L\'action de la Ligue est d\'abord dirigée contre l\'ingérence des puissances coloniales européennes dans la région, en l\'occurrence la France et le Royaume-Uni. 1955 et le Tiers-Monde (Alfred Sauvy, 1952) : Bandung avec 1500 représentants et 29 États africains et asiatiques, 4 mouvements nationalistes (Algérie, Maroc, Palestine, Tunisie). Des dissensions : Chine communiste, Égypte contre Israël, Inde neutraliste. De grands principes : anticolonialisme, souveraineté des peuples, coexistence pacifique, coopération économique. Groupe des non-alignés en 1961 dont l'Asie, le MO, le Congo-Kin, le Maroc, le FLN algérien, la Somalie, le Soudan « Hubs de la décolonisation » (Éric Burton). Article de Burton : points nodaux des réseaux transnationaux anticolonialistes après l'entre-deux-guerres (Paris et Londres comme capitales anticolonialistes). Des leaders en exil, des diplomates, des étudiants, des guérilleros. Épicentre des forces de la décolonisation et de la Guerre froide **Exemple : le Caire comme hub de la décolonisation** Capitale de la Ligue arabe depuis 1945. Soutien aux mouvements indépendantistes du Maghreb avec le gouvernement en exil du FLN ; Lieu de combats idéologiques. Pour les mouvements de libération, aide à la radio (Radio Le Caire), pour les brochures. [**III)** **CONTESTATIONS, LUTTES POUR L'INDEPENDANCE ET LA DEVOLUTION DES POUVOIRS**] **[III.A) L'EMERGENCE DE REVENDICATIONS POLITIQUES EN AFRIQUE SUBSAHARIENNE]** **[III.A.1) Un parti fédéral pour demander des droits : le Rassemblement Démocratique Africain (RDA)]** Création lors du congrès de Bamako 1946 : réuni plusieurs formations politiques africaines , PCF seul parti métropolitain=\> dénonce le maintien d'un double collège en AEF et Cameroun, propose tout un ensemble de réformes sociales mais exclut toute rupture avec le régime colonial puisque la lutte s'exerce dans le cadre de l'Union française. 1^er^ manifeste écrit en 1946 par Gabriel d'Arboussier (député Gabon-Congo) et Felix Houphouët Boigny, crée la structure fédérale du RDA. RDA nait dans ces interconnaissances scolaires. Élites instruites, qui deviennent aussi des élites pro. 1946, RDA s'affilie au PCF car seul parti anti-impérialiste et PCF soutenu les députés africains à l'assemblée constituante. En 1948, déjà 1 million d'adhérents dans les 11 sections en AEF et AOF. RDA obtient 11 députés à l'Assemblée nationale. Riche activité parlementaire : projet de loi Lamine Gueye : statut fonctionnaire africain = au fonctionnaire européen. RDA fait regrouper plusieurs partis politiques différents : - Parti démocratique de la Côte d'Ivoire, branche ivoirienne du RDA (65 000 adhérents en 1946, mène des actions contre l'admin. Boycott, grève des domestiques. Le parti subit d'importantes répressions de la part de l'admin en 1949 (arrestation des leaders) =\> Marche sur Grand-Bassam (cours 8) - Union des Populations du Cameroun (UPC), crée en 1948 favorable à l'indépendance. - Union soudanaise, dirigée par Modibo Keita Sénégal, Senghor refuse de faire partie de cette fédération. Exclusion du PCF en 1947 du gouvernement Ramadier et collusion entre RDA et communisme international eurent comme csq une répression très violente contre les membres du RDA, surtout en CIV. Pple source de division au sein de ce parti est en 1950 de se désaffilier du PCF. Ceux qui veulent la désaffiliation = négocier avec l'admin. dans un climat + apaisé. Houphouët-Boigny (président du RDA) rompt avec les communistes en 1950, au travers du 2^e^ Manifeste, ce qui lui vaut un regard plus favorable de l'administration.. Et ceux autour du secrétaire général du RDA Gabriel Arboussier qui entraine les sections du Sénégal et du Cameroun qui ne veulent pas se plier aux exigences de l'administration. Ils reprochent à Houphouët-Boigny et ses soutiens d'abandonner la lutte anticolonialiste et ainsi ce pour quoi le RDA fut créé. Le parti d'Houphouët-Boigny qui prend le dessus, ex : remporte les élections locales de 1951. Puis à partir de 1956, il est membre de tous les gouvernements français. 1955, lors d'une réunion du RDA à Conakry , décidée exclusion de deux sections : l'UPC mais aussi Union Démocratique sénégalaise (UDS). Um Nyobè (chef UPC) est écarté. **[III.A.2) Mobilisation étudiante]** Particulièrement active dans les années 1950, elles sont les premières à demander l'indépendance. Association des Étudiants africains, milite pour l'obtention et l'augmentation des bourses. =\> Suite eu désapparentement du RDA avec le PCF, une partie de AEA rompt avec la 1^ère^ et fonde AERDA l'Association des étudiants du rassemblement démocratique africain, proclamant sa loyauté avec l'ancienne ligne du RDA. Fonde en 1952 le journal *[La Voix de l'Afrique]* =\> affiliation communiste, en-tête du journal, citation du théoricien communiste Jdanov. Fédération des Étudiants d'Afrique Noire en France, FEANF, crée à paris en 1951, fédère la majorité des étudiants en France : regroupe AERD et autres associations. En parallèle du dvt des institutions supérieures =\> Associations étudiantes qui se dvppe en Afrique : AGED : Association Générale des Étudiants de Dakar =\> actif politiquement : dénonce les guerres d'Indochine et d'Algérie. **[III.A.3) Le rôle des syndicats ]** Autorisation de se syndiquer en 1937 =\> nombre de syndiqués explose ; 4000 en 1940, 60 000 en 1951. Principaux syndicats : CGT d'obédience communiste et la CFDT, chrétienne. Leurs actions : immenses **grèves** ont lieu au Sénégal en 1946, mvt de grèves des travailleurs chemins de fer entre 1947 et 1948 pendant 5 mois. **Revendications** : code du travail d'outre-mer, augmentation salariale Ces syndicats ont une vision assimilationniste : favorable à une égalité des statuts mais pas à l'indépendance =\> **L'anticolonialisme s'intègre dans une lutte plus globale contre le capitalisme.** A partir des années 50, la question de la relation à la centrale métropolitaine devient primordiale pour les nationalistes qui espèrent, en se désaffiliant, permettre une meilleure prise en compte de la spécificité des revendications africaines. Ex : Sékou Touré est le 1^er^ à se désaffilier de la CGT en créant la CGTA en 1955 avec deux syndicalistes soudanais. Plus tard, il se sert de cette base syndicale pour former un parti politique qui le portera à la présidence de la république en 1958 en Guinée. **[III.B) DES INDEPENDANCES MOUVEMENTEES]** **[III.B.1) révoltes anticoloniales : Madagascar 1947]** 2GM suscité un sentiment exaspération : invasion de l'île, puis réservoir matière première et main d'œuvre =\> travail forcé accru. Rationnement mis en place, famine en 1943. Existence d'un nationalisme malgache antérieur à la révolte : société secrète née à Tananarive en 1915 sous le nom de « Fer, Pierre, Ramification » animée par des intellectuels protestants et catholiques : les penseurs ppx sont Ravelojaona, et son disciple Ravoahangy (étudiant en médecine). Ils dénoncent en particulier le travail forcé et l'indigénat, et demandent à devenir un dpt français. =\> répression féroce de la part de l'admin coloniale. Création parti Mouvement démocratique de rénovation malgache MDRM =\> remporte 3 sièges élections législatives 1946. MDRM = fédération d'organisations, certaines secrètes avec éléments radicaux : JINA (jeunesse nationaliste) à l'origine de l'insurrection de 1947. L'admin favorise les partis concurrents en particulier le Parti des déshérités (Padesm) de Philibert Tsiranana. L'administration joue sur les antagonismes entre les côtiers et les descendants d'esclaves d'une part, et les merina d'autre part (ancien proprio d'esclaves). 29 mars 1947, début de l'insurrection armée contre le régime. Prend pour cible un camp militaire français puis un chemin de fer. En retour, admin fait arrêter les membres du MDRM, l'armée procède à des exécutions sommaires. Mais les insurrections continuent et se propagent dans les zones rurales et à l'intérieur de l'île où se constituent des maquis qui pratiquent la guérilla. Militaires qui viennent de Djibouti, entreprennent la reconquête de l'île, les leaders de l'insurrection sont tués et elle prend fin en déc. 1948 =\> 30 à 40 000 morts. État d'urgence levé en 1956 et amnistie des députés. **[III.B.2) La « guerre oubliée » : le Cameroun]** Le cas du Cameroun remet sérieusement en cause l'idée selon laquelle l'Afrique subsaharienne française a accédé à l'indépendance de façon pacifique. Le Cameroun n'est pas une colonie mais un territoire dont la mandat a été confié par la SDN, régime qui devient celui d'une tutelle internationale contrôlée par l'ONU à partir de 1946 Colonie allemande de 1884 à 1916 ; condominium franco-britannique (1916-1919), Cameroun fr et Cameroun britannique puis devient un mandat SDN 1919-1945. Administration directe (auxiliariat indigène contre les chefs indociles- cas du sultan Njoya déporté à Yaoundé en 1933) parfois, des chefferies avec forte autonomie locale. Des sujets et non des citoyens. Nombreux abus : - Travail forcé et impôt - Compagnies concessionnaires pour les plantations de café, cacao, huile de palme, banane, etc **Contestations** : dès 1945, vaste mouvement à Douala contre le travail forcé grâce aux syndicats. Malgré l'arrêt du code de l'indigénat, des contestations violentes se poursuivent. Ruben Um Nyobe le 10 avril 1948 l'UPC (Union des populations du Cameroun) = bête noire des autorités coloniales. **Revendications** dures : réunification des deux Camerouns, délai sur la durée des accords de tutelle ; indépendance immédiate ; amnistie générale. =\> ces revendications trouvent un 1er écho au sein de l'ONU au début des années 50'. **[Actions]** : tracts, organes de presse nationalistes, campagnes de boycott, de sabotage, d'incendie des bureaux de vote. Roland Pré (1954-1956) puis Pierre Mesmer hauts-commissaires au Cameroun (1956-1958) en réaction organise la **répression ordinaire** (internement administratif, sévices corporels, mutations punitives, surveillance généralisée, interdictions de réunions). **+ Régime spécial contre-insurrectionnel** : méthode expérimentée au Cameroun, utilisée dans la guerre d'Algérie =\> Des opérations secrètes de répression de l'UPC, en clandestinité + opérations contre les populations les soutenant (plusieurs dizaines de milliers de morts). Bombardements, incendies de villages, exécutions extrajudiciaires, levée de milice, centre d'internement, torture généralisée... Um Nyobe exécutée en 1958 Des élections truquées en 1956 (?) : défaite de Louis Aujoulat (médecin, député français réputé précurseur de la Françafrique, opposé à l'indépendance) ; victoire de André-Marie Mbida, nationaliste modéré Mise en place d'un État fédéral en octobre 1961 sous Ahidjo , ancien cadre de l'administration coloniale et député, intégration du Cameroun britannique **[III.B.3) La guerre d'Algérie : acte final de l'Empire africain]** **[α)]** **Une guerre algérienne aux nombreux soutiens régionaux** Emergence du **panarabisme :** L'Egypte engagée dans un processus de promotion de la nation arabe. Dès 1945, centaines d'étudiants et commerçants issus de l'Afrique du Nord française vivent au Caire. Ainsi que des responsables politiques exilés : Abdelkrim el Khattabi, Ben Bella En 1955 : un navire égyptien, livre 21 tonnes d'armes pour l'Armée de libération du Maroc et l'Armée de Libération nationale du FLN =\> constitue un tournant dans la guerre, le FLN était alors peu armé, inaugure une filière de fourniture d'armements qui dure durant toute la guerre Bourguiba, Mohamed V, s'engagent à aider le peuple algérien et donc le FLN jusqu'à la victoire. Lors de la conférence de Tanger 1958 : les trois partis nationalistes, FLN, Néo-destour et Istiqlal annoncent un Maghreb arabe, libre et uni. En 1962, l'armée du FLN et ses forces vives stationnent dans les deux pays voisins. **[β)] La guerre d'Algérie a été principalement une victoire politique et diplomatique** [ ] Ouvrage historien américain Matthew Connelly (2002) inscrit la guerre d'Algérie dans son contexte diplomatique et international. \* Le FLN n'a pas gagné la guerre sur le terrain car elle a perdu la majeure partie de ses combattants (70 000 hommes), a perdu les batailles (Alger). C'est donc sur le plan diplomatique que le FLN a gagné la guerre : joue le jeu de la guerre froide, le jeu onusien, neutralisme, nationalisme arabe... Le FLN s'est peu à peu imposé sur la scène mondiale. \*Dans ce jeu diplomatique mondial, le FLN a su jouer du contexte international favorable à la décolonisation : ONU, Américains, URSS, pays arabe, tiers-monde... FLN envoie une délégation à la conférence de Bandung (1955) qui acte la naissance du tiers-monde=\> FLN y fait entendre et reconnaître sa revendication nationale. En 1955, la question algérienne s'internationalise avec l'ouverture du bureau du FLN à NY. \*En 1960 : une résolution de l'Assemblée Générale de l'ONU reconnaît le droit du peuple algérien à la libre détermination et à l'indépendance. En septembre 1961, à la Conférence des non-alignés de Belgrade, l'Algérie est accueillie en pays membre fondateur. \* En parallèle **France de + en + isolée d'un pdv international** : 1956 : crise de Suez (victoire de Nasser). La condamnation des deux superpuissances.1957 : bataille d'Alger =\> utilisation de la torture fermement condamnée, embarrasse le camp occidental. Dans le monde arabe, la condamnation de la politique coloniale française est unanime. **[γ)]** **les opérations militaires** **[\*]**Algérie coloniale a été surprise par les 70 attentats du 1^er^ novembre 1954 « Toussaint rouge ». FLN est une force mineure : environ 1 000 hommes mal équipés. Le véritable enjeu de la guerre révolutionnaire est d'abord le contrôle de la population algérienne , objectif de la former politiquement et de tuer les notables qui travaillent avec la France =\> En quelques années, la guerre révolutionnaire retourne l'essentiel de la population musulmane et gagne des milliers d'hommes qui montent au maquis. \*Mais l'armée française, qui a reçu les pleins pouvoirs en 1956 en Algérie, ne désarme pas et pratique la guerre contre-révolutionnaire. La guerre s'intensifie en 1958 : le FLN dispose de 90 000 hommes. C'est pourquoi entre 1957 et 1959, l'armée française construit une double ligne de défense entre l'Algérie et ses deux voisins, le Maroc et la Tunisie. Politique qui vise à couper les maquis de l'appareil politique du FLN de la population musulmane. S'en suit des transferts de population et la création de 1000 villages encadrés par l'armée en 1959 qui parvient à isoler plus de 2 millions de paysans.=\> **Le plan Challe** vise en outre une reprise systématique du territoire algérien et de traquer les maquisards dans tous leurs espaces : grottes, forêts, villages... **[Δ]) Le FLN extérieur a négocié Evian et pris en main le FLN et son armée** FLN fabrique un État extérieur pendant la guerre, basé dans plusieurs lieux : Caire, Tripoli au Maroc et en Tunisie. GPRA, le pouvoir politique créé en 1958 se situe au Caire. Pdt est Ferhat Abbas Mars 1962 : GPRA négocie la paix avec de Gaulle =\> Boumediene ne reconnaît pas le GPRA et les accords d' Evian ne sont jamais ratifiés. Pour le FLN, l'essentiel est la bataille pour le pouvoir à la tête de l'Algérie indépendante. Début juillet le GPRA débarque à Alger et reçoit le pouvoir. Un coup d'état militaire met fin au pouvoir du GPRA. Boumediene place Ben Bella au pouvoir. **[Ɛ)] Une victoire arabe qui place l'Algérie sur les devants de la scène internationale** Algérie sort de la guerre en pays transformé : - Un des pays les + riches d'Afrique - Dispose d'une puissante armée - Prestige énorme =\> champion de mondial de la lutte anti-impérialiste - Découverte pétrole + gaz promesse de développement prochain La France a plus investi en Algérie depuis la guerre que pendant toute la période coloniale. Le pays est déjà en voie d'industrialisation. Mais : 350 000 morts pendant la guerre, exode de plus d' 1 million de personnes ; perte des cadres importants, cadres algériens sont décimés pendant la guerre et les cadres européens fuient l'Algérie. **[III.C) LA DEVOLUTION DES POUVOIRS ET LA TRANSITION CONSTITUTIONNELLE ]** **[III.C.1) La Loi Cadre de 1956]** La Fédération de l'Union française créée en 1946 change avec la Loi Cadre juin 1956, dite loi Gaston Defferre : - Instaure le suffrage universel - Collège unique - Assemblée territoriales de nouveaux pouvoirs - Instaure autonomie financière des territoires au sein de l'Union française Répond à la nécessite de lâcher du lest en raison de l'importance de l'Algérie : les députés ne veulent pas ouvrir un 2^e^ front de guerre +, voulaient réduire le pvr de l'assemblée métropolitaine sur les questions des colonies influence forte des colons algériens qui empêchait les réformes significative en outre-mer. C'est une décentralisation sélective : le pouvoir exécutif est confié aux élus africains, mais les pouvoirs régaliens (armée, justice, monnaie) restent prérogative du gvt métropolitain. Loi Cadre très débattue, s'y affrontent des **visions adverses** : - Senghor dénonce une « balkanisation » de l'Afrique, pouvoir trop important dévolue aux territoires, Senghor revendique une fédération dont l'échelon fort serait régional avec un conseil basé à Dakar pour toute l'Afrique française. - Houphouët-Boigny, avec un des T les + riches de l'Union, la décentralisation devait permettre au territoire ivoirien de conserver les bénéfices économiques. Contre le maintien de liaison administrative entre les territoires africains, pas dans son intérêt de soutenir les budgets déficitaires des autres territoires. - René Maran (Martinique) Maurice Violette demandent l'approfondissement de la citoyenneté française, égalité complète dans tous les domaines de la société. =\> partisans d'une assimilation sont ceux aussi qui plaident des dépenses + importantes de la métropole envers les colonies : égalisation des conditions de vie. - Sékou Touré incarne une ligne opposée qui appelle à la décolonisation intégrale de l'Afrique et un renforcement des liens entre les nouveaux États indépendants. Plusieurs objectifs de cette décentralisation : d'abord économique : fonctionnaire du ministère de la France d'Outre-mer souhaitent laisser aux territoires la responsabilité d'équilibrer leur budget. L'égalisation des statuts entre fonctionnaires africains et européens constitue une part significative des budgets locaux. Ensuite politique : moyen de détourner les mécontentements des populations vers leur gvt local plutôt que vers la métropole. **Fragmentation des partis fédéraux** comme le RDA : fragilise l'unité africaine. **[III.C.2) La Communauté française (1958)]** Arrivée de de Gaulle en juin 1958, nouvelle constitution qui instaure la **Communauté française** : les territoire se voient reconnaître le nom d'États qui ont leurs propres gouvernements. Elle reconnaît la citoyenneté pleine et entière de tous les membres de la communauté. (pouvait se déplacer dans tous les territoires sans contraintes). Septembre 1958, tous les territoires à qui est soumis le vote de la Constitution, votent pour, sauf la Guinée qui devient donc indépendante. Au sein de la communauté des rivalités se manifestent sur les modalités d'accession à l'indépendance entre les partisans d'une confédération supranationale et les partisans d'une indépendance de chaque territoire. C'est dans ce contexte que naît la fédération du Mali. **[Fédération du Mali]** : 1959 : Fédération du Mali qui regroupe 4 territoires : Sénégal, Soudan Français, Haute-Volta et Dahomey. Fédération se dote des attributs classiques de la souveraineté : drapeau, gouvernements, assemblée... Le gvt français est hostile à ce projet, ainsi que d'autres leaders politiques africains dont Houphouët-Boigny. **Les pressions extérieures** conduisent au retrait de 2 territoires : Haute-Volta et Dahomey. Puis, désaccords entre les deux pays liés à l'attribution de la présidence de la Fédération et de la direction des ministères clés. En 1960, la Fédération ne survie pas à ces profondes tensions Fin 1959, à l'initiative du Soudan français, l'ensemble de ces pays signent avec la France des accords pour la sortie de la Communauté, qui amène à leur indépendance en 60. **[III.C.3) Les indépendances négociées]** 1958 Ahmed Sékou Touré parvient à orienter le vote d'une majorité de Guinéens en faveur du « non » à la constitution de la Ve république =\> d'apparence sans heurts, l'indépendance est conflictuelle. Ailleurs en AOF et AEF, leaders politiques ne souhaitent pas obtenir l'indépendance à court terme =\> Léon Mba à la tête du gvt du Gabon en 1957, souhaite que son pays devienne un dpt français. Cpdt à l'été 1960, tous les territoires de AOF ET AEF accèdent à l'indépendance. Pour autant, la France a partout utilisé la contrainte et de multiples formes de pression pour orienter ce moment de transition dans le but de maintenir son influence **[III.D) LA CONSTRUCTION DES ÉTATS AFRICAINS DANS LES ANNEES 1960]** **[III.D.1) Des liens maintenus avec l'ancienne métropole]** FAC : Fond d'Action pour la coopération crée en 1959 qui remplace le FIDES. 1961 : Volontariat Service National créé par la France : permettait de récupérer des jeunes gens qui a la place d'un service militaire, faisaient un service de coop. Comme prof notamment =\> 90% du personnel du secondaire en 1965 est Français. Tous les membres des nouvelles admin africaines sont envoyés en stage à l'École d'Administration Nationale. Franc CFA crée en 1945, ojd France indiqué sur l'euro. **[III.D.2) Indépendances dans un contexte de guerre froide]** Position fr contre la décolonisation, contexte GF : guerre d'Indochine perçue comme une lutte contre le communisme. Depuis 30's admin font une assimilation entre nationalisme et communisme. Les affiliations politiques des pays d'Afrique diffèrent après indépendance : Boigny choisit coop avec France, Mali s'engage dans un gvt socialiste =\> contexte d'affirmation du tiers-monde (Alfred Sauvy) et des non-alignés. **[III.D.3) 6^e^ Festival mondial de la jeunesse à Moscou (1957)]** Institution créée par l'URSS au lendemain de la 2GM pour faire se rapprocher les jeunes des pays socialistes. 6e festival en 1957, contexte de déstalinisation, environ 300 africains y participent , des représentants des pays déjà indépendant comme Egypte et Ghana, des militants communistes, anti-impérialistes, présence de la FEANF ; bcp sont enthousiastes. =\> échanges culturels (spectacles, conférences) entre l'Union soviétique, l'Occident et le Tiers Monde

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