Philosophie Morale - Introduction PDF
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This document introduces the field of moral philosophy, outlining key concepts like moral behavior, moral discourse, and moral norms. It also touches upon different approaches to moral theory and discussion.
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**1. le phénomène moral** 1.1 Il faut distinguer le [comportement moral] (par exemple altruiste) et le [discours moral]. Un animal peut avoir un comportement altruiste : C'est clairement le cas des grands singes. Ils éprouvent de l'empathie et aide un congénère même si cela leur coûte. Est-ce qu...
**1. le phénomène moral** 1.1 Il faut distinguer le [comportement moral] (par exemple altruiste) et le [discours moral]. Un animal peut avoir un comportement altruiste : C'est clairement le cas des grands singes. Ils éprouvent de l'empathie et aide un congénère même si cela leur coûte. Est-ce que cela suffit pour dire qu'ils agissent moralement ? Je ne vais pas trancher cette question. Le fait est que les humains sont capables d'actions altruistes mais aussi possèdent un discours moral qui joue un rôle important : il est l'objet de discussion, de conflit, de négociations. En outre, nous avons tendance à penser que l'action morale suppose une sorte de visée morale. Une action morale qui serait faîte totalement indépendamment de la compréhension du fait que c'est bien ne semble pas pour nous tout à fait morale. Il nous faut donc nous intéresser au [discours moral], propre aux êtres humains et comme un aspect essentiel de la pratique. Notons en outre qu'on peut envisager des actions morales envers soi-même. Donc, le seul fait de dire qu'une action est altruiste ne suffit pas pour la caractériser pour morale. [L'extension de ce couvre ou doit couvrir la morale] est objet de débat : certains pensent que seule ce qui concerne les autres est authentiquement moral : mais c'est une thèse moderne à défendre : en général, l'histoire a conçu les choses autrement. 1.2 Le [discours moral ]: [Axiologie ]: valeurs, bon, mauvais mais aussi, délicieux, courageux, admirable, [déontique ]: devoir, obligatoire, interdit, permis raison, correct, approprié, convenable, acceptable. Distinguer [termes fins et épais] Je parlerai de normativité morale en général pour recouvrir tous ces termes. 1.3 Le domaine de la [normativité morale] est un sous domaine de la [normativité ]: Celle-ci peut être théorique ou pratique : La [normativité théorique ]: Elle la justification de croyance et de la connaissance : on y parle de *raisons* de croire : on dit qu'on *doit* conclure de prémisses, qu'on *doit* accepter certains faits, que certains sont des *experts*, qu'ils sont de meilleur *connaisseurs*, qu'on peut évaluer nos croyances comme étant plus ou moins justifiées ou probable, ou plausibles. La [normativité pratique] n'englobe pas que la normativité morale : elle peut concerner par exemples des valeurs qui ne sont pas morales, elle peut être esthétique. Elle peut être prudentielle : elle concerne ce qu'on a des raisons de faire dans notre intérêt, pour notre bonheur. Donc : on peut dessiner un arbre : il y a un super-champ : [le champ normatif]. Ensuite : on peut distinguer la [normativité pratique ]: [par opposition] à [normativité théorique]. Après [à l'intérieur de la normativité pratique], on peut distinguer différents domaines : le domaine des normes ou standards morales, esthétiques, ou neutre, les raisons prudentielles. Ensuite on peut diviser ces normativités selon évaluatif/déontique ; épais/fin 1.4 [Théorie morale et vocabulaire moral] Structurer la morale à partir d'une partie du vocabulaire : Différentes théories insistent sur des éléments différents du vocabulaire morale : sur les valeurs, sur les raisons, sur les devoirs, sur la vie bonne. // historique : 1°/ vie bonne : antiquité 2°/ devoir : théoriciens du droit naturel : Grotius, Pufendorf, héritage chrétien : lois divines : commandements. Contractualisme (politique). Kant : déontologisme. 3°/ conséquentialisme : la valeur d'abord : une autre étape dans la démocratisation de la morale : pas seulement les mêmes règles, mais aussi tout le monde compte de la même manière : les mêmes plaisirs, le bonheur. **2. Types de questions sur la morale** 2.1 [Ethique normative] Que faire ? Comment devons-nous vivre ? Quelles règles ou normes pour vivre ensemble ? [Ethique appliquée ]: éthique du soin, éthique médicale, éthiques professionnelles, éthiques de l'environnement, de la guerre, du travail. 2.2 [Métaéthique ]: Qu'est-ce que le phénomène moral ? On prend du recul *[sémantique]* Un discours : mais quel discours ? Que faisons-nous lorsque nous évaluons, jugeons ? Est-ce un discours qui cherche le vrai ou pas ? Ou un discours qui cherche à influencer, par ex ? Si oui, qu'est-ce qui rend vrai ? Les questions de métaéthique nécessitent souvent des connaissances théoriques dans d'autres champs qui sont complexes : Ex : signification des jugements moraux : Suppose une [théorie de la signification]. Supposons que les énoncés moraux soient descriptifs : comme La table est en bois. Ou sinon, par exemple, on peut s'appuyer sur différentes analogies : ex : impératif : ferme la porte ! ou encore sur les termes péjoratifs ou mélioratifs : le cleps (des termes insultants : le mot s'épelant « N-e accent grave-G-R-E » : remarquez que je ne prononce pas ce mot : pourquoi ? Son simple usage est insultant.) *[ontologie]* Une réalité morale ? Un accord ? qqchose en nous ? *[épistémologie]* Comment sait-on ce qui est moralement correct, ce qu'on doit faire ? La raison seule ? Les émotions ? Autre faculté ? par exemple, de la même façon que nous connaissons tout le reste. On ne le découvre pas, on le détermine : tradition conventionaliste/contractualiste/constructiviste On va se concentrer sur les [éthiques normatives]. **3. Les trois candidats principaux :** conséquentialismes/déontologismes/théories de la vertu première description lors de la première séance : ensuite on regardera de plus près. Ce qui est remarquable est que chacune de ces théories part d'une partie du vocabulaire moral et considère cette partie comme la partie la plus fondamentale : Bien : axiologie : conséquentialisme Devoir : déontique : déontologisme « courageux, gentil, bienveillant, juste » : Termes de vertu : théorie de la vertu 3.1 *Le conséquentialisme* On part des choses « bonnes » Seules les conséquences de mon action comptent. Le conséquentialisme s'est d'abord présenté comme un utilitarisme Il y a des bonnes et des mauvaises conséquences : Donc il faut faire l'action qui produit le meilleur somme de bonnes conséquences par rapport aux mauvaises : Somme des B moins somme des M. Bref, [mon devoir est de maximiser le bien dans le monde]. Donc utilitarisme = thèse de maximisation. Suppose aussi une théorie de ce qui est bien, une « [théorie du bien ]». La plus simple : le bien, c'est le plaisir, ou le bonheur : Si plaisir : bien= plaisir : hédonisme Si bien=bonheur : welfarisme On va alors parler d'un utilitarisme hédoniste : il faut maximiser le plaisir Ou d'un utilitarisme welfariste : il faut maximiser le bonheur. (pb : qu'est-ce que le bonheur). 3.2 [Le déontologisme ]: On part de la notion de devoir : vivre moralement, c'est accomplir ses devoirs. L'idée selon laquelle la morale consiste en un ensemble de règles ou de normes ou de devoirs qui doivent être absolument suivis : Ex : dix commandements : Il ne faut pas tuer Théorie des droits de l'homme : il est interdit d'interdire qq'un de s'exprimer, de se déplacer. Ce sont les droits-liberté (droits négatifs : des interdits d'interdire), mais pas toujours : droit à un traitement égal. Droit-créance : droit au logement, à la sécurité, Kant est la version moderne la plus aboutie : Agis de telle sorte que la maxime de ton action soit universalisable. Ce n'est pas un devoir mais un principe qui interdit certaines actions qui ne passe pas le critère : Ex : le mensonge. 3.3 [Les théories de la vertu] Ce qui importe, c'est d'être vertueux. En quoi cela consiste ? Il suffit de regarder ceux que nous considérons vertueux et d'agir de la sorte. Il n'y a pas de recette, mais notre identification des gens vertueux à propos desquels il existe, suppose-t-on, une grande convergence, suppose que nous avons une certaine compréhension de ces vertus. 3.4 [deux remarques] Notez que l'ordre de présentation est inverse à [l'ordre d'apparition historique ]: Les théories de la vertu sont antiques : grecques, romaines. Le christianisme et le judaïsme semble introduire des règles. C'est aussi l'émergence de la notion de droit naturels à la rennaissance. (Grotius 1583-1645 : Le droit de la guerre et de la paix, qui introduit l'idée de droit attachés aux personnes comme la liberté de circulation par exemple). Le conséquentialisme est un peu le résultat de la philosophie morale du 18° anglaise et aussi et surtout écossaise. Hume s'en approche fortement : pour lui, seul compte le plaisir et le déplaisir ; Pour Hume, les vertus sont les différentes manières de produire du bien pour les autres et pour soi. Il n'y a plus qu'un petit pas pour en arrive à l'œuvre de Bentham, le fondateur de l'utilitarisme. J'ai dit que [chacune de ces théories met en avant un aspect du vocabulaire moral ]: Bien pour conséquentialisme, et les devoirs en sont déduit et les vertus consistent à suivre le ppe utilitariste de maximisation. Devoir pour le déontologiste : Il n'y a rien d'authentiquement bon que l'action bonne : celle faite en accord avec le devoir et par devoir. Vertu pour les théoriciens de la vertu qui rejette l'importance des deux autres termes : il faut d'abord savoir comment vivre : il n'y a pas authentiquement de devoirs : l'action bonne n'est pas la conformité à la règle, mais savoir vivre comme il faut.