Traumatismes Abdominaux et Épidémiologie

Les traumatismes de l'abdomen sont des blessures fréquentes qui peuvent mettre la vie en danger, avec un taux de mortalité d'environ 20% dû principalement au risque de saignement.

La plupart des traumatismes abdominaux sont des lésions fermées sans rupture de la paroi abdominale. Ces lésions affectent les organes pleins comme la rate, le foie, les reins et le pancréas, ainsi que les organes creux comme le duodénum, l'intestin grêle et le côlon.

Les accidents de la route sont la cause la plus fréquente des traumatismes abdominaux fermés, suivis des chutes et des accidents sportifs.

Les traumatismes abdominaux pénétrants impliquent une rupture de la paroi abdominale, souvent causés par des armes blanches ou à feu.

L'onde de choc d'un traumatisme abdominal fermé peut affecter les organes de différentes manières: compression, écrasement et lésions indirectes.

Les chocs latéraux sont plus dangereux que les chocs frontaux lors des accidents de la route, car ils peuvent provoquer des déchirures et des ruptures au niveau des points d'ancrage des organes.

Les lésions de cisaillement, fréquentes lors des décélérations brusques, se produisent car les organes internes se déplacent différemment.

L'efficacité de l'airbag et de la ceinture de sécurité réduit le risque de traumatisme abdominal.

La gravité d'un traumatisme abdominal dépend du type de l'agent vulnérant, de sa force d'impact et de la zone touchée.

Une plaie abdominale par arme blanche peut être abdominale pure, thoraco-abdominale ou abdomino-pelvi-fessière.

Le blast d'une explosion peut affecter tous les organes intra-abdominaux, causant des perforations, des hématomes du mésentère et des contusions.

Le risque immédiat après un traumatisme abdominal est un saignement important causé par des lésions d'organes pleins (foie, rate, reins) et des vaisseaux (mésentère).

L'augmentation de la pression intra-abdominale entraîne des complications graves comme l'ischémie digestive, la diminution de la fonction rénale, la réduction du retour veineux et la gêne respiratoire.

La contamination par l'agent vulnérant ou la perforation d'un organe creux peut conduire à des infections graves.

Les lésions abdominales peuvent être classées en fonction de leur localisation: antérieure, postérieure et latérale, chaque zone étant associée à des organes spécifiques.

L'examen physique est essentiel pour identifier les signes de choc hémorragique et les lésions abdominales.

L'interrogatoire du patient ou des témoins est crucial pour recueillir des informations sur le contexte et le mécanisme de l'accident.

L'échographie (FAST) permet de détecter rapidement un épanchement intra-abdominal, notamment un hémopéritoine.

La tomodensitométrie (TDM) est l'examen de choix pour analyser l'abdomen en urgence, permettant de localiser les lésions, d'évaluer leur sévérité et même de visualiser des saignements artériels.

La classification AAST des lésions spléniques permet d'évaluer la gravité des lésions en fonction de l'hématome, des fractures et des lésions vasculaires.

L'artériographie permet de visualiser les vaisseaux et d'arrêter les saignements par embolisation.

La ponction-lavage du péritoine (PLP) était utilisée pour détecter un hémopéritoine, mais est moins pratiquée aujourd'hui avec l'arrivée des techniques d'imagerie.

La cœlioscopie permet d'explorer la cavité abdominale avec un minimum d'incisions, et peut être utilisée à la fois pour le diagnostic et le traitement.

La prise en charge du traumatisé abdominal nécessite une équipe multidisciplinaire, comprenant des réanimateurs, des chirurgiens et des radiologues.

La réanimation vise à stabiliser l'état du patient, contrôler les saignements et restaurer les fonctions vitales.

Le traitement non opératoire est possible pour les lésions spléniques, hépatiques et rénales stables.

L'embolisation artérielle, une alternative à la chirurgie, permet d'arrêter le saignement par l'injection d'un matériau dans l'artère.

La chirurgie est nécessaire en cas d'instabilité hémodynamique ou de lésions graves nécessitant une réparation immédiate.

Le damage control chirurgical vise à stabiliser rapidement le patient en contrôlant les saignements et en minimisant le temps chirurgical pour éviter les complications.

Le traitement des lésions spléniques privilégie la conservation de l'organe, mais la splénectomie (ablation de la rate) peut être nécessaire.

Le traitement conservateur est possible pour les lésions hépatiques stables, mais la chirurgie ou l'embolisation peuvent être nécessaires en cas de saignement.

Le traitement des lésions pancréatiques dépend de la gravité et de la localisation. Une pancréatectomie distale peut être nécessaire.

Le traitement des lésions rénales vise à préserver la fonction rénale autant que possible, la néphrectomie (ablation du rein) étant une dernière option.

Les lésions des organes creux nécessitent une intervention chirurgicale urgente pour réparer les perforations et éviter les complications.

Le pronostic des traumatismes abdominaux dépend de la gravité des lésions, du risque hémorragique et du risque d'infection.