Les intentions et la volition

• Intitulé : Les intentions et la volition
• Motivation et apprentissage : Introduction par Guido H.E. Gendolla

La motivation, l'intention et la volition

• La volition est nécessaire pour surmonter les difficultés dans la poursuite d'un but.
• La volonté est essentielle pour contrer les habitudes et les tentations (Ach, 1910; Dewey, 1897).
• Heckhausen (1987) divise le processus d'une action en deux parties, suivant Lewin (1926).
• La motivation est liée à la considération des raisons d'agir et des incitations souhaitées.
• La volition concerne l'exécution du comportement pour atteindre un but.
• Une intention manifeste un engagement envers un but et se rapporte à la formation de la volonté, reliant ainsi les deux aspects d'une action.
• Il existe différentes phases dans le passage à l'action: Motivation → Intention → Volition

ACH (1910, 1935) : La psychologie de la volonté

• La volonté se manifeste dans un conflit entre la « tendance associative » et la « tendance déterministe », une fois que l'individu a formé « l'idée d'un but » et une « idée de la relation » par rapport aux circonstances de sa réalisation.
• Les participants apprennent des associations entre des syllabes (par exemple, « tul - cre »), ce qui représente la tendance associative.
• La réaction est modifiée : Après quelques essais, les participants doivent répondre avec une rime aux syllabes stimuli (par exemple, « tul – mul »), ce qui représente la tendance déterministe.
• La tendance associative peut être influencée par la force de l'habitude, comme le nombre de répétitions.
• La force de la tendance déterministe est mesurable par la latence des réactions et le nombre d'erreurs dans la deuxième phase.

La controverse ACH vs. LEWIN

• ACH (1910, 1935): Il existe une loi de la « détermination spécifique » d'une action. Plus la détermination est spécifique, plus sa réalisation sera rapide et efficace.
• On peut augmenter la force de la tendance à l'action par une simple résolution (<< Vorsatz ») du type S – R.
• LEWIN (1926): Il n'est pas possible d'augmenter la force d'une tendance à l'action par des associations S - R.
• La force d'une action dépend de la force du besoin, qui est la base du comportement, et de la distance au but. Les intentions sont considérées comme des « quasi-besoins ».
• La base du comportement est toujours la motivation.

Le délai de gratification : MISCHEL et EBBESEN (1970)

• Une récompense attrayante et une récompense non attrayante (des « snacks ») sont présentées à des enfants de 5 ans.
• La tâche: L'expérimentateur quitte la salle. Pour obtenir la récompense préférée, l'enfant doit attendre le retour de l'expérimentateur.
• Les enfants peuvent appeler l'expérimentateur avec une sonnette, mais reçoivent alors seulement la récompense non préférée.
• Pendant le temps d'attente, les enfants peuvent voir : Pas de récompense, les deux récompenses, la récompense attrayante, ou la récompense non attrayante.
• Mesure: Le temps d'attente avant que l'enfant n'appelle l'expérimentateur.
• Résultats: Le désir est plus facilement contrôlable si l'objet n'est pas présent. Les enfants utilisent des stratégies pour résister à la tentation.

Un modèle du contrôle de l'action : KUHL (1983, 1986)

• Le contrôle de l'action commence après l'engagement pour un but et se rapporte à la capacité de réaliser ce but.
• Des conditions sont nécessaires pour contrôler l'action et réaliser une intention:
• La difficulté de la tâche (facile → habitudes; difficile → volition)
• La contrôlabilité de l'action (contrôle → poursuivre le but)
• L'orientation vers l'action vs. vers l'état (action → poursuivre le but)
• Des stratégies pour l'autocontrôle (contrôle de soi → poursuivre le but). Elles incluent le contrôle de l'attention, le contrôle du traitement des informations, et le contrôle des émotions.
• Si l'une de ces conditions fait défaut, l'intention n'est pas réalisable et témoigne de déficits psychiques si l'individu n'arrive pas à désactiver une intention non réalisable.

Le modèle des phases d'action : HECKHASUEN et GOLLWITZER (1987)

• Au cours de la réalisation d'un but, on traverse quatre phases d'action caractérisées par quatre états mentaux susceptibles de faciliter l'action (selon Lewin, 1926).
• La phase pré-décision : La personne réfléchit à ses désirs et cherche des informations objectives (stade de délibération).
• La phase pré-action : L'individu planifie la réalisation d'un but (stade d'implémentation).
• La phase action : L'action est exécutée (stade d'action).
• La phase post-action : Le comportement est évalué (stade d'évaluation).
• On peut mesurer l'état mental d'un individu grâce à des protocoles des pensées établis avant et après l'engagement pour un but.

HECKHASUEN et GOLLWITZER (1987): Le modèle « Rubicon » des phases d'action

• On traverse quatre phases d'action: Motivation pré-décision → Volition pré-action → Volition actional → Motivation post-actional.
• Le « Rubicon » décrit la formation d'une intention : L'individu s'engage pour un but.
• TAYLOR et GOLLWITZER (1994), BRANDSTÄTTER et al. (2015): L'implémentation entraîne automatiquement l'optimisme (efficacité, temps estimé pour réaliser un but).

Les états mentaux et le contrôle: L'étude de GOLLWITZER et KINNEY (1989)

• Manipulation des états mentaux:
• Concentration sur un projet personnel non encore réalisé (délibération).
• Concentration sur la réalisation d'un projet personnel (implémentation).
• Groupe contrôle (regarder des diapositives).
• Tous les participants exécutent ensuite une tâche objectivement non contrôlable pendant 10 min : Appuyer sur un bouton afin de contrôler une lumière.
• Mesure : Estimation du contrôle sur une échelle de 0% à 100%.
• Résultat: L'état mental d'implémentation entraîne le sentiment d'avoir du contrôle (illusoire).

Les intentions de l'implémentation

• GOLLWITZER (1993, 1999): Il existe deux types d'intentions:
• Les intentions par rapport aux buts (<<< goal intentions ») qui font référence aux buts spécifiques qu'on veut réaliser (p.ex., « Je veux apprendre »).
• Les intentions d'implémentation (<<< implementation intentions, Vorsätze >>) qui font référence aux circonstances – où, quand et comment - on veut faire quoi pour réaliser un but (p.ex. « Je vais préparer le cours tous les vendredis à 16h à mon bureau »).
• Les intentions d'implémentation – c.-à-d. la planification de l'exécution du comportement nécessaire pour réaliser une intention – spécifient les règles du type << if - then >> (→ « Vorsatz » selon ACH, 1935).
• Plus l'intention d'implémentation est concrète et spécifique, plus la réalisation du but est efficace.
• Principe: On donne à l'environnement du contrôle pour la réalisation d'un but.

OETTINGEN (2012): « Fantasy Realization Theory »

• Il y a deux types de pensés par rapport au futur: (1) des attentes et (2) des fantasmes.
• En cas de fantasmes, les pensées positives peuvent empêcher la réalisation des buts.
• La réalisation des buts profite du mental contrasting : Réaliser la divergence entre l'état actuel et l'état futur désiré.
• La probabilité de réaliser des buts est plus haute lorsqu'on a des attentes optimistes d'atteindre son but (→ l'efficacité de soi) et une conscience de la divergence entre l'état actuel et l'état désiré (mental contrasting).