Épilepsie et Diagnostic des Crises

L'épilepsie: Définition

• L'épilepsie est une maladie chronique caractérisée par la survenue de crises épileptiques.
• Ces crises traduisent un dérèglement soudain et transitoire de l'activité électrique du cerveau.

Épidémiologie

• L'épilepsie est la deuxième maladie neurologique la plus fréquente après les accidents vasculaires cérébraux.
• Environ 50 millions de personnes sont épileptiques dans le monde.
• En France, près de 700 000 personnes sont atteintes d'épilepsie, dont 350 000 en âge de travailler.
• 50% des cas d'épilepsie se manifestent avant l'âge de 10 ans, et une autre proportion significative se produit après 75 ans.
• L'espérance de vie des personnes épileptiques est généralement plus courte (de 10 à 20%) que celle des personnes non-épileptiques.
• L'étiologie des épilepsies reste inexpliquée dans plus de 50% des cas.

Mécanisme

• Les crises épileptiques surviennent lorsque des signaux électriques anormaux sont envoyés dans le cerveau.
• La maladie épileptique est définie par la répétition de ces crises épileptiques spontanées.

Les différents types de crises

• Crises focales : Ces crises commencent dans une région spécifique du cerveau et peuvent se manifester de différentes manières.
  • Crises focales simples : Elles ne provoquent pas de perte de conscience, mais peuvent entraîner des mouvements involontaires d'une partie du corps, des changements sensoriels ou des émotions intenses.
  • Crises focales complexes : Elles impliquent une altération de la conscience ou de la confusion pendant la crise. La personne peut effectuer des actions répétitives et involontaires, comme mâcher ou frotter les mains.
• Crises focales motrices : Ces crises sont caractérisées par des mouvements involontaires focalisés.
• Crises généralisées : Ces crises affectent l'ensemble du cerveau.
  • Crises tonico-cloniques (grand mal) : caractérisées par une phase de raideur musculaire (phase tonique) suivie de secousses rythmiques (phase clonique), potentiellement avec perte de conscience et chute.
  • Absences (petit mal) : brèves pertes de conscience, ou moments d'inattention, la personne peut sembler fixer le vide et ne pas répondre pendant quelques secondes.
  • Crises myocloniques : secousses rapides et soudaines des muscles.
  • Crises atoniques : perte soudaine du tonus musculaire provoquant des chutes.
  • Crises toniques : raideur soudaine dans les muscles.

Causes de l'épilepsie

• Causes génétiques : absence d'anomalie structurelle
• Causes structurelles: malformations congénitales, traumatismes cérébraux, tumeurs cérébrales, AVC, séquelles d'infection (encéphalite, infection parasitaire).
• Causes infectieuses : méningite, encéphalites, infections parasitaires (neurocysticercose).
• Causes métaboliques : déséquilibres électrolytiques, hypoglycémie, insuffisance rénale ou hépatique.
• Causes auto-immunes : le système immunitaire attaque le cerveau.
• Causes situationnelles : consommation excessive/inhabituelle d'alcool, sevrage alcoolique, cocaïne ou amphétamines, prise de médicaments pro-convulsivants.

Comment poser le diagnostic

• Interrogatoire et examen clinique : Évaluation des antécédents médicaux et des circonstances des crises.
• Électroencéphalogramme (EEG) : Mesure de l'activité électrique du cerveau à l'aide d'électrodes.
• Imagerie médicale : scanner, IRM pour visualiser les structures cérébrales et rechercher des anomalies.
• Analyses biologiques: prises de sang pour identifier tous déséquilibres ou infections.
• Enregistrement vidéo : visualiser les symptômes de la crise.
• Suivi et Monitoring : EEG portable pour enregistrer les crises sur une période prolongée.

Traitement

• Les médicaments antiépileptiques (anticonvulsivants) représentent le traitement principal.
• La chirurgie peut être une option dans les cas de crises non contrôlées par les médicaments, avec l'objectif de retirer ou modifier la zone du cerveau où les crises se déclenchent.
• La stimulation nerveuse (VNS) est une autre option pour certaines personnes, impliquant l'implantation d'un appareil qui envoie des impulsions électriques au nerf vague.
• Modifications du mode de vie (gestion du stress, sommeil régulier, éviter les déclencheurs).
• Régimes diététiques : régimes comme cétogène.
• Thérapies complémentaires (méditation, acupuncture, yoga).

Comment réagir face à une crise

• Rester calme ; éviter de paniquer.
• Protéger la personne: dégager un espace suffisant pour éviter les blessures et éviter qu'elle ne se blesse. Placer un objet doux sous sa tête.
• Ne pas restreindre les mouvements : éviter de bloquer ou maintenir la personne au sol.
• Ne rien mettre dans la bouche ; ne pas essayer d'intervenir pour éviter des blessures ou étouffements.
• Placer sur le côté : une fois la crise terminée, placer la personne sur le côté pour assurer une bonne oxygénation.
• Rester avec la personne jusqu'à ce qu'elle soit consciente et orientée.
• Appeler les secours si : la crise dure plus de 5 minutes ; la personne répète les crises sans retrouver la conscience ; la personne se blesse ; c'est la première crise ou il y a quelque chose de anormal.

Conséquences de l'épilepsie sur la vie quotidienne

• Immédiates : blessures, accidents, interdiction de conduire.
• À long terme : perte d'autonomie, troubles psychiques, diminution des performances au travail, absentéisme, effets secondaires des traitements, troubles d'apprentissage.

L'électroencéphalogramme (EEG)

• Mesure de l'activité électrique du cerveau via électrodes sur le cuir chevelu.
• Fonction comparable à l'électrocardiogramme pour étudier le fonctionnement du cerveau, plus particulièrement dans le cortex cérébral
• Nécessité d'amplification du signal électrique des neurones (faible amplitude) suivi d'une conversion numèrique.
• Traité par ordinateur pour l'exactitude et facilité d'interprétation.

Déroulement de l'examen EEG

• C'est un examen sans préparation particulière, faisable assis ou couché.
• Pas de conditions d'âge particulières.
• Le patient doit être confortablement installé.
• L'examen se déroule les yeux fermés.
• 2 stimulations : 2 hyperpnée de 3 minutes et une hyperpnée visuelle.

Qui prescrit l'examen EEG

• Neurologue, Pédiatre, service des urgences ou médecin généraliste

Pourquoi réaliser un EEG

• Diagnostic et suivi de l'épilepsie.
• Surveillance d'un enfant prématuré.
• Troubles de la conscience.
• Troubles du sommeil.
• Encéphalites nécrosantes (méningo-encéphalite herpétique).
• Maladie de Creutzfeldt-Jacob.
• Diagnostic d'état de mort encéphalique.

Durée de l'examen EEG

• Adulte et enfant (tracé standard): 20 minutes.
• Tracé de sommeil adulte: 1 heure.
• Tracé de sommeil pédiatrie et néonat: 45 minutes.

Rôle de l'aide-soignant

• S'assurer de l'installation du patient.
• Veiller au bien-être du patient et à sa propreté.
• Si nécessaire, accompagner le patient aux toilettes.
• Préparer la personne et les cheveux du patient, notamment pour un examen IRM.
• Expliquer le déroulement de l'examen pour rassurer le patient.

Exemples d'électroencéphalogrammes (EEG)

• EEG normal
• EEG ralenti
• Épilepsie absence
• Etat de mal épileptique clonies du menton
• Etat de mal épileptique pas de Clonies
• POCS
• Etat de mort encéphalique.