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Social Psychology Past Paper (No Exam Board)

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PicturesqueHeliotrope

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Université de Franche-Comté

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social psychology conformity social influence social norms

Summary

This document is a set of social psychology notes, likely from a university course. It focuses on social influence experiments, with a particular emphasis on conformity and social norms. It details concepts of social psychology, providing examples and experiments.

Full Transcript

TD – Approches du changement en psychologie sociale – CARREL Contrôle continu avec 2 sujets : 1 sujet du TD1 au TD5 et 1 sujet du TD6 à la fin TD1 : Conformisme et Situation d’enquête I. Rappel théorique : La Norme Sociale Norme → point de référence commun à un ensemble de p...

TD – Approches du changement en psychologie sociale – CARREL Contrôle continu avec 2 sujets : 1 sujet du TD1 au TD5 et 1 sujet du TD6 à la fin TD1 : Conformisme et Situation d’enquête I. Rappel théorique : La Norme Sociale Norme → point de référence commun à un ensemble de personnes - Bon, juste, légitime, habituel, de penser, de vivre - Ainsi que son inverse - Dans une situation donnée Processus de normalisation (Il cherche à répondre à 2 questions : - que fera un individu placé dans une situat ion dans laquelle il n'existe pas base de comparaison/ cadre de réf (situat ion d'incertitude) ? - que fera un gp de personnes placées dans la même situat ion indéfinie ? Ses membres établiront ils un point de réf commun ? ) - Réduire ses incertitudes ( Shérif , 1935) o = un individu recherche chez autrui des réponses à ses questions. o = un individu est généralement plus certain de la justesse d'une r éponse collective (consensuelle, voire unanime) que dans sa propre réponse dans la plupart des situations. - Éviter le conflit social et le rejet ( Allport , 1962) (Les divergences sont des signes potentiels de conflits donc une menace d'éclatement du gp. Les membres font des concessions réciproques (d'une posit ion initiale à médiane). = les individus tombent ainsi d'accord sur un point de vue commun. Car divergence = source potentielle de conflit et d'exclusion. Deutsh et Gerar (1955) vont parler de dépendance informationnelle (réduction des incertitudes) et de dépendance normative (évitement du conflit) de l’individu au groupe . Ils voient un double conflit dans l’XP de Asch. Ils estiment que les sujets ont tendance à se fier à leurs percept ions , mais aussi qu’ils hésitent car ayant l’info de la majorité, ils craignent d’être jugés négativement. Ils mettent en évidence ces 2 types d’influence : - L’influence normative qui existe pour ne pas ternir son image auprès d’autrui ou envers soi -même ; - L’influence informationnelle qui dit que la majorité a raison. + D'autres processus : - L’effet de l’influence normative régresse lorsque le sujet comprend que ses rép ne sont pas connues d’autrui, car la press ion au conformisme est moindre ; - L’influence normative individuelle diminue l’impact de l’influence normative d’autrui ; - Moins le suje t est certain de l’estimat ion du gp, moins il sera sensible à l’influence sociale informationnelle ; - Moins le sujet est certain de sa propre percep tion , plus il sera sensible à l’influence sociale normative et informationnelle. II. Rappel théorique : Appariti on de la Norme Sociale Les normes apparaissent selon De Montmollin (1965) par un p rincipe de « statistique spontanée » : - Recherche de la tendance centrale (= réponse la plus fréquente – mode, moyenne, médiane, etc.) - Estimation de l’écart avec la réponse in dividuelle : p lus l’écart est grand , plus l’individu pense être dans l’erreur et plus il ajuste son avis en direction de la norme « statistique » Pour Allport (1962) les normes apparaissent par « concession réciproques » graduelles : - Principe de négociation : je me rapproche un peu (de ton avis), tu te rapproches un peu du mien , etc. afin qu e personne ne gagne ou ne perde vraiment III. Conséquences des Normes : le Conformisme Définition : Lorsqu’un individu ou un petit groupe d’individus modifie ses j ugements ou ses actions pour les rendre similaires (conformes) avec ceux adoptés par la majorité du groupe . Cet individu, ou ce petit groupe, se soumet dès lors à la norme ambiante. (Le point de référence partag é par la majorité, et jug é pertinent dans u ne situation donnée). Exemple : https://www.youtube.com/watch?v=TrTk6DsEJ2Q IV. Expérience de Princeps : Asch, 1951 Deux groupes de sujets : groupe expérimental vs. Contrôle Tâche : Désigner oralement quelle ligne du carton 2 est identique à la ligne du carton 1 Dans les deux groupes, un participant (minorité) + DES compères (en m ajorité) Groupe contrôle : Les compères donnent systématiquement la réponse juste Groupe expérimental : Les compères ont de temps en temps la consigne de donner volontairement la même mauvaise réponse de manière unanime Le sujet naïf s’exprime en avant dernier, i l a donc connaissance de la norme ambiante avant de parler Problématique : - Le sujet naïf va -t-il se laisser influencer par les autres ? - Va -t-il en tout conscience donner une réponse qu'il juge absurde afin de ne pas être diffèrent des autres ? Résultat : - Taux d’erreur du groupe contrôle : près de 0 % - Taux d’erreur dans le groupe expérimental : 36,80 % (32% donnent plus de 50% de réponses fausses). Interprétation : Interrogés sur leurs décisions, les sujets naïfs expriment avoir ressenti du malaise : - Persuadés au départ d’avoir raison, - Puis certitudes progressivement ébranlées devant la constance des réponses de la majorité (les compères). La comparaison des taux d'erreurs dans les deux groupes permet de montrer qu'il est possible d'obtenir d'un individu qu’il agisse contrairement à son jugement personnel dès lors qu'il est confronté à une majorité qui pense différemment de lui . → L’individu s’est conform é à la norme ambiante. https://www.dailymotion.com/video/x738r9 V. Kelman (1958) : Pourquoi se Conformer ? https://cours -psychologie.blogspot.com/2013/01/experience -de -kelman -sur -le-conformisme.html Ainsi, Kelman (1958) a mis en évidence trois formes de conformisme , en rapport avec les conditions sociales où elles émergents. Par complaisance : dans ce cas le conformisme est utilitaire ; l’individu souhaite « ne pas avoir d’histoires » ou « avoir la paix », il se conforme pour pouvoir préserver l’approbation du groupe sur lui et continue r d’y être accepté. Les propres croyances du sujet ne sont pas atteintes (différence entre opinion publique et opinion privée). Cette forme de conformisme apparaît en particulier quand la relation d’influence est fondée sur des relations de pouvoir dans lesquelles celui qui cherche à influencer est celui qui a le pouvoir. L’expérience d’Asch illustre ce mécanisme . Par identification : dans ce cas le sujet désire maintenir ou établir des relations positives avec un groupe qui l’attire, qui est important po ur lui. Le sujet croit éventuellement ce qu’il affiche, mais ce qui lui importe, c’est sa relation au groupe. Cette forme de conformisme se développe si un groupe attractif existe dans l’environnement socio -affectif du sujet : c’est ce que l’on appelle gro upe de référence. - On s’identifie à un groupe et on veut plaire à ses membres - Acceptabilité sociale +++, ressembler aux autres Par intériorisation : dans ce cas, le conformisme ne vient ni du contrôle social, ni de la visibilité d’un groupe valorisé, mais du fait que le contenu évoqué par la source d’influence est intégré dans le système de valeurs du sujet. Celui -ci modifie alors ses croyances indépen damment de la source d’influence. L’individu ne pense pas se conformer mais il adhère peu à peu, de façon + lente, + discrète . Finalement, adhésion complète, de son plein gré . Pour Kelman , c’est possible quand celle -ci a une haute crédibilité (notoriété, compétences, prestige), de sorte que son message a pour le sujet une valeur de vérité ou d’objectivité. Il s’agit en fait d’une véritable restructuration cognitive du sujet , c’est à dire d ’une modification en profondeur de son mode de pensée. - L’individu ne pense pas se conformer mais il adhère pleinement - Plus la majorité est crédible + processus de socialisation culturelle VI. Deutsch et Gérard (1955) : Dépendance Sociale ? Dépendance informat ionnelle : - Besoin d’autrui pour avoir des repères (ce que je peux ou pas faire, penser, etc., dans une situation) - Ces repères permet tent d’éviter l’incertitude … - … et de permettre d’agir sans se poser de question Dépendance socio -Affective (ou dépendance normative, cf.diapo 2) - Besoin des autres pour avoir une estime de soi valorisée - Besoin d’être accepté et valorisé Exemples : Pourquoi les hommes s'habillent -ils plus souvent en costume pour aller à un entretien d'embauche qu'en tongs et en short ? Ou encore, pourquoi pr éférons -nous acheter un produit de marque célèbre pour faire un cadeau à Noël qu'un produit de marque inconnue ? Avant une soirée chez des inconnus, pourquoi cherchons -nous à savoir comment les autres s’habillent ? VII. Exercice Imaginez un protocole de recherche par questionnaire qui permettent de mettre en évidence le phénomène de conformisme lors d’une enquête. → Questionnaire d’opinion (échelles de Likert) ou de connaissances (« Vrai / Faux», QCM, etc.) Cherchez la mise en place d’une telle expérimentation : - Quelles seraient les VI ? VD ? - L’hypothèse ? - La population concernée ? - Le protocole expérimental : matériel et méthodes ? → Une question à se poser : Comment faire pour qu’un sujet soit influenc é par un groupe majoritaire (avec des compères) en répondant à un questionnaire ? VIII. Exercice – Indication sur le questionnaire Enquête de connaissances en géographie Plusieurs noms de villes sont présent és ci-dessous, dans quels pays se trouvent -elles ? Selon vous quelles sont les raisons qui expliquent la crise économique actuelle ? Plusieurs propositions sur ce sujet vous sont présentées ci -dessous. 1. La crise est due au fait que l'on a fait entrer d ans l'Union Européenne des pays qui ne devraient pas y être 2. Il faudrait limiter l'importance des marchés financiers dans l'économie actuelle 3. Il faudrait effacer la dette de tous les pays et repartir à zéro avec une gestion budgétaire saine 4. Il fau t abandonner l'euro et taxer les produits étrangers (non -produits en France) 5. La crise vient du fait que les Français ne sont pas assez travailleurs, ils doivent travailler plus 6. Les travailleurs Français coûtent trop chers aux patrons, il faut moins t axer les entreprises fran çaises (baisser les charges patronales) Pour chaque proposition indiquez à quel point vous êtes d'accord sachant que vous avez le choix entre 5 possibilités de réponse : Fortement en accord – Plutôt d'accord – Avis mitig é – Plu tôt en désaccord – Fortement en désaccord. TD2 : Norme, Communication et Rejet du Déviant Exo en groupe Hypothèse /résultats attendus : Le pouvoir des normes de groupe sur l’individu s’exprime par la communication. On s’attend à ce que le déviant fasse l’objet de nettement plus de communication que le conformiste. On s’attend à ce que le nombre de communications adressées au déviant fl ottant diminuent après qu’il ait rejoint la norme. Tableau : Déviant consistant Déviant flottant Conformiste 10ère minutes 12,831 2,33 6 10 minutes intermédiaires 9 1 4 10 dernières minutes 9,5 0,36 1,33 Comment pouvons -nous interpréter nos résultats ? Conséquences de la déviation à la norme de groupe : Schachter, S. (1978). Déviation, rejet et communication Dans A. Lévy (Ed.), Psychologie sociale, textes fondamentaux anglais et américains. Tome 1, (pp. 241 -262), Paris : Dunod. SCHACHTER pense que dans un gp, c’est le déviant qui reçoit tout l’attention. La com est un outil pour conformer les gens. Corrélation entre cohésion du groupe et puissance des normes de ce groupe (Festinger, Schachter, & Back, 1950 ). Au début des années 1940, Lew in jette les bases du concept de cohésion. Pour lui, la cohésion – le consentement de rester ensemble – est une propriété essentielle du groupe sans laquelle il ne peut exister. En s’inspirant de la théorie des champs, il définit ce « consentement » comme l’ensemble des forces gardant les membres unis, incluant des forces positives d’attraction et des forces négatives de répulsion. Une norme étant un point de référence commun définissant ce qu’il est bon de faire et de penser (et l’inverse), Schachter part du principe que : Plus le groupe est cohésif , moins il tolère les écarts aux normes , d’où une plus grande pression au conformisme Pression au conformisme : Pourquoi ? (Festinger & al., 1950) : Le respect des normes : - Est nécessaire pour que tous les membres du groupe aient la même vision du monde. = ils évoluent dans la même « réalité sociale » → facilite la cohésion et la compréhension mutuelle . - Permet de canaliser l’activité du groupe = le rendre plus efficace dans l’atteinte de ses objectifs, au -delà des intérêts particuliers → locomotion du groupe en direction de ses buts Hypothèses de Schachter : Schachter s’intéresse aux formes que prend cette pression au conformisme. (H1) Le support privilégié de ces pressions est la communication = Plus un membre du groupe est explicitement déviant, plus il fait l’objet de communication visant à se conformer. (H2) Effet de la variable « pertinence de la tâche » → Plus la tâche par rapport à laquelle il y a déviance est pertinente pour le groupe (= idée de centralit é de la t âche), plus il fait pression sur le déviant au travers des communications. Pertinence = importance vis -à-vis de la locomotion du groupe, mais a ussi valeurs intrinsèquement associées à l’activit é (par ex. : aider une personne dans le besoin), ainsi que satisfaction perçue des besoins communs aux membres du groupe (par ex : reconnaissance sociale, stimulation intellectuelle, etc.) (H3 ) Effet de la variable « cohésion du groupe » → Plus le groupe est cohésif, plus le nombre de communication envers le déviant est élev é. (H4) Si persistance du déviant → Plus le déviant persiste dans son rejet de la norme, plus il y a de probabili té qu’il soit exclu du groupe. Si la communication est vraiment le support par lequel le groupe exerce son pouvoir sur l’individu, alors cela signifie que vouloir l’exclure implique de ne plus communiquer avec lui. Schachter s’attend donc à ce qu’au bout d ’un certain temps, et dans certaines conditions (cohérence et cohésion fortes) le groupe cesse de s’adresser au déviant (il l’ignore, et décide sans lui) Protocole expérimental : Protocole Schachter, 1978 : → 4 groupes d’étudiants constitués, → Une tâche à réaliser : juger le cas d’un jeune délinquant récidiviste, mais qui a un lourd pass é personnel (il a « beaucoup morfl é »). → Ils doivent statuer sur la sanction à prendre : entre la relaxe et 20 ans de p rison. La norme qui se dégage chez les étudiants est une position compréhensive (assez tolérante et modérée) : la majeure partie souhaite la relaxe ou une très faible peine (symbolique). = Être déviant c’est demander 20 ans de prison ferme. - Opérationnali sation de la variable cohésion : → Il crée 4 « clubs » d’activité thématique : un club « cinéma », un club « journalisme », un club « étude de cas » et un club « radio ». Suite à une étude préalable (étude pilote), il sait que les clubs « cinéma » et « étu de de cas » sont largement préférés aux deux autres. Il attribue arbitrairement chaque groupe expérimental à un club. D’où : deux groupes sont cohésifs (ils sont contents et veulent rester dedans), les deux autres non (veulent partir, car insatisfaits). - Opérationnalisation de la variable pertinence de la tâche : → La tâche à réaliser est intrinsèquement en lien avec les clubs « étude de cas » (cohésif) et « journalisme » (pas cohésif). La tâche n’a rien à voir avec les clubs « cinéma » et « radio. » Tr ois types de compères : déviant consistant, déviant flottant et conformiste. Il comptabilise les communications adressées à ces compères pendant 45 minutes. Résultats Schachter, 1978 H1 (déviance = pressions = plus de communications) : Plus le temps passe, plus le déviant persiste et démontre de manière de plus en plus flagrante et explicite son non - respect de la norme. Résultat : le nombre de communications croit tout le long (moyenne sur tous les groupes). Confirme pleinement la position de S chachter : c'est par la communication que le groupe exprime son pouvoir sur l'individu hors norme. C'est l'enseignement principal de cette étude. Autres observations : - Concernant l’hypothèse 4 (exclusion de communication au bout d’un certain temps) : → C’est vrai uniquement lorsqu'il y a coh ésion forte du groupe et pertinence de la tâche. Le nombre de communications croit puis baisse d’un coup. → Le groupe, dans ces conditions, abandonne l’idée de faire changer le déviant, il préfère l'ignorer. - Concernant l’hypothèse 2 (effet pertinence ) : pas retrouv é. - Concernant l’hypothèse 3 (effet cohésion ) : pas retrouv é. Intérêt de la démarche expérimentale, car seule cette démarche permet de véritablement mettre à l'épreuve les hypothèses les plus vraisemblables d'un point de vue théorique. Les faits sont souvent plus complexes que prévus et nécessitent toujours plus de recherches. Aide Compréhension Résultats : (H1) /! \ Effet sans prendre en compte les VIs, donc moyenne des 4 modalités de l ’expérience !!! (H2) /! \ Effet principal de la VI « pertinence », donc faire moyenne bleu + marron et comparer avec moyenne orange + bleu -vert !!! (H3) /! \ Effet principal de la VI « cohésion », donc faire moyenne bleu + organe et comparer avec moyenne marron + bleu -vert !!! (H4) /! \ Effet sans prendre en compte les Vis, donc moyenne des 4 modalités de l’expérience !!! MAIS, les chercheurs ont regardé l’eff et d’interaction entre les 4 conditions expérimentales et ont trouvé un effet UNIQUEMENT pour la condition « Pertinence Forte + Cohésion Forte » TD3 : Soumission à l’autorité et aux médias : le jeu de la mort 1. Qu’a permis de mesurer l’expérience de Milg ram ? Le niveau de pouvoir que détient une autorité sur les individus/ à quel point on se conforme : 62% sont allés jusqu’au choc mortel électrique mais l’autorité doit être légitime. A la base, Milgram voulait montrer que les Allemands se soumettaient au régime Nazi d’où la Shoah. 2. Qui incarne l’autorité dans ce jeu télévisé ? Et pourquoi ? L’animatrice / Personnage connu qui présente l’émission 3. Selon vous à partir de quel moment a lieu les premiers mécanismes de l’obéissance ? Et pourquoi ? Dès le début lorsqu’il arrive seul dans le bureau et qu’on lui annonce l es règles Valeurs du participant vs. Celle du jeu (choc électrique) → conflit cognitif Participant seul, sans personne pour le conseiller (cf. dépendance i nformationnelle TD1) + réponse favorable au contra = soumission aux règles du jeu . 4. Selon vous quel est le deuxième moment où l’individu va se soumettre ? Candidat seul dans les coulisses → individu seul et sans repères → soumission aux règles et aux normes situationnelles Identité positive (volonté d’être accepté → dimension sociale) → conformisme État agentique → soumission librement consentie 5. D’après vous, qu’est -ce que l’état argentique ? On devient un agent d’exécuti on lorsqu’on se trouve dans une situation où une autre personne ayant un « statut supérieur » à nous nous oblige à faire quelque chose qui va à l’encontre de nos idées, de nos valeurs. On devient alors un agent d’exécution et on va se comporter comme o n pense que ce que la personne attend de soi . État dans lequel, en situation d’obéissance, un individu va déléguer sa responsabilité à l’autorité à laquelle il obéit. 6. A ce stade, une grande partie des candidats se met à rire. D’après vous, que veulent signifier ces rires ? Rire → réaction psychosomatique incontrôlable et indépendante de notre volonté Extériorise les tensions (conflits cognitifs) Si rire = tensions pour les candidats 7. D’où proviennent ces tensions et pourquoi apparaissent -elles m aintenant (par des réactions physiologiques) ? Feedback annonçant le début de la douleur pour le questionn é → conflit de valeur chez le candidat (je fais du mal, je suis quelqu’un de mal, ce n’est pas l’image que je veux de moi) Le rire permet de calmer + permet de continuer Diminution des tensions + pousse à l’obéissance 8. On entre dans la deuxième phase du jeu et le questionn é décide d’arrêter le jeu. Comment les candidats vont inévitablement réagir, que va -t-il se passe d’un point de vu cognitif ? D’un pdv cog nitif , 2 possibilités : soit il arrête et il perd l’argent, soit il continue et se soumet à la réalité. Si les candidats continuent, conflit cog nitif ++ → escalade/ cascade d’engagement (plus le temps passe moins on arrive à arrêter) 9. Quelles vont être les conséquences lorsque les candidats décident de con tinuer à ce stade ? Continuer = s’engager (dès la première décharge) L’engagement sera d’autant plus fort que le jeu avance = cascade d’engagement (Staw, 1979) 10. Que font les candidats et pourquoi ? Ils essayent de l’influencer/ trichent car ils n’ont pas envie de l’électriser (déculpabilisation = désobéissance) car on croit et on adhère aux règles du jeu. 11. Qu’elles vont être les conséquences de ces comportements ? Déculpabilisation = mieux se sentir → continue le jeu Renforce l’ob éissance 12. Dans la troisième phase à 320 volts, les candidats vont parler au -dessus des cris du questionn é, quel en est l’intérêt ? Milgram parle de « dérobade » → cacher les conséquences de ses actes (conflits cognitifs ). Continuer le jeu pendant qu’il hurle 13. 15% des candidats (6% chez Milgram) ont affirmé ne pas avoir cru à la situation (pourtant certain ont trich é, cela veut donc dire qu’ils y ont cru). Pourquoi affirment -ils cela ? Négation de la réalité → nier la réalité = ne pas stresser Pour Milgram, la n égation de la réalité est une excellente technique d’obéissance + résolution du conflit 14. Comment l’autorité arrive -t-elle à utiliser abuser de son pouvoir ? L’animatrice fait des injonctions/ ordres + légitimité. Après la 5 ème injonction le jeu s’arrête. Dernier niveau : le public. Très couteux car désobéissance. Influence d’une majorité qualitative (animatrice) + quantitative (public) TV permet une plus grand e emprise + autorit é légitime 15. Pourquoi certaines personnes arrivent à dire non et d’autres ni parviennent pas ? Il est difficile de dire non → états psychologiques difficilement supportables à causes des conflits cognitifs . C’est un apprentissage de di re « non » Pressions + conséquences liées à la désobéissan ce = perte de gains 68/70 participants infligent un choc électrique alors qu’ils y sont hostiles (Glass, 1964) 16. Quel rôle joue la télé ici ? Contexte qui pousse les individus à obéir. Se conformer aux normes de la télé Partie théorique Vivre en société → Reconnaissance : - de structures hiérarchiques - de pouvoirs légitimes . Ex : enfants/parents, salariés/patron, médecin/patients... Nous avons appris à obéir à nos parents, aux règles, à notre employeur, à nos profs, à nos entraineurs, ou à des signes comme l’uniforme. → Relations qui placent les personnes supérieures dans une position d’autorité , qui représente une source d’influence extrêmement puissante Expérience de Bushmann (1988) : L’expérimentatrice ordonne à des passants de donner de l’argent pour une personne. - En étant habillée en mendiante → 50 % des personnes obéissaient. - En uniforme d’agent de s écurit é → 72% obéissaient. Expérience de Hofling et collaborateurs (1966) : 21 infirmières sur 22 d’un service hospitalier sont prête à administrer des posologies mortelles à des patients sur le seul ordre du médecin. → Les caractéristiques sociales et environnementales ont un effet sur nos comportements, l’obéissance . Serions -nous tous prêts à commettre des actes pouvant conduire à la mort sur la simple ordonnance d’une autorité « légitime » ? Si l’on en croit l’expér ience de Milgram (1963) ou les variantes de son expérience (Blass, 1999 et 2000 ; Miller, 1996 ; Shanab et Yahya 1978) environ 70% des personnes sont prêtes à de tels actes. - Thomas Blass : De l'Université du Maryland, dans le comté de Baltimore, a effec tué une méta -analyse sur les résultats des performances répétées de l'expérience. Il a constaté que bien que le pourcentage de participants qui sont prêts à infliger des tensions fatales variait de 28 % à 91 %, il n'y a pas eu de tendance significative au fil du temps et le pourcentage moyen pour les études américaines (61 %) était proche de celui des études non américaines (66 %). - Shanab & Yahya : En utilisant le test d'obéissance original de Milgram, 192 sujets jordaniens ont été testés dans un design 2 X 2 X 3 dans lequel le sexe, deux types d'instructions de punition et trois niveaux d'âge (6 -8, 10 -12 et 14 -16 ans) ont été combinés de manière factorielle. Les instructions données au groupe expérimental étaient identiques à celles utilisées dans le parad igme de Milgram en ce sens que les matières enseignantes étaient invitées à administrer le choc aux apprenants confédérés chaque fois que ces derniers commettent une erreur dans une tâche associée et d'augmenter le niveau de choc avec chaque erreur supplém entaire. Les sujets du groupe témoin ont eu le libre choix de délivrer ou de ne pas délivrer un choc chaque fois que l'apprenant a commis une erreur. Les résultats ont montré que 73 % de tous les sujets expérimentaux, contre 16 % des sujets témoins, ont co ntinué à délivrer un choc jusqu'à la fin de l'échelle de choc. Ni les différences d'âge ni de sexe dans le taux d'obéissance n'ont été trouvées. Cependant, des femmes beaucoup plus obéissantes que des hommes ont déclaré qu'elles punissaient les apprenants parce qu'ils obéissaient aux ordres. Expérience de Meeus et Raaijnakes (1984) : Des sujets peuvent faire subir des tortures psychologiques sous la simple pression de l’expérimentateur. → Attention dans ces recherches, tous les participants ne sont pas des bourreaux. Ce sont des personnes « normales », qui ne profitent pas de leur pos ition de domination pour jouir de la souffrance des autres. MAIS ce sont les conditions dans lesquelles elles ont été plac ées qui vont jouer un rôle = être plac é sous les ordres d’une autorité. Variantes de Miller (1986) : Le taux d’obéissance diminue à 40 % quand la personne qui représente l’autori té n’est pas pr ésente physiquement. Cette variante a été reprise dans le jeu de la mort (cf. film complet), Sans les ordres d’une autorité (absence de l’animatrice) qui ordonnait aux candidats de continuer, 75% des candidats avaient désobéi . Ce ne sont pas les personnes directement qui agissent ainsi, ce sont les circonstances situationnelles dans lesquelles elles sont placées qui les conduisent à adopter ces comportements de violence extrême. Pour rendre compte de cette soumission Milgram fait l'hypothèse d'un état particulier de la personnalité : → Dans lequel le sujet est en position d'exécutant , → Déresponsabilisé face aux exigences de l'autorité = l’état agentique, qui est au cœur du processus de la soumission . L’état agentique : Un tel état serait appris très tôt dans les instances de socialisation : famille, école... Il s'oppose à l'état d'autonomie . Cet éta t peut être retrouv é dans de nombreux domaines : - Exemple au travail, lorsqu’un chef de service demande à ses subordonnés de « s’acharner », exercer un harcèlement moral sur un salari é pour le pousser à démissionner. Si les salari és refusent, ils son t menacés de licenciement, de mise au placard. - Exemple dans l'armée avec la prison d’Abou Ghraib, - Exemple lors des soirées bizutages dans les grandes écoles... Sur la télévision : Cette expérience montre que la télévision est devenue une autorité légitime , = nous sommes prêts, pour le jeu, à avoir des comportements que nous reprouverions dans la vie de tous les jours. La télé fait partie intégrante de la plupart des vies, certains passent plus de temps à regarder la télé qu’ à faire quoi que ce soit d’autre. Les émissions de t élé -réalit és ont apporté avec elles tout un ensemble de normes , de représentations , d’idées, de conceptions qu’elles ont diffusé de façon massive (= avec des audimats très hauts). → La télévision est devenue créatrice de normes, de modèles et par la même occasion une autorité légitime qui pousse les téléspectateurs au conformisme → Quid des réseaux sociaux ? Résumé Les individus seuls, et dans des situations inconnues, sont dépourvus de tous repèr es = absence d’autonomie . L’ escalade de l’engagement et l’état agentique sont au cœur de l’obéissance (soumission). Certains comportements et stratagèmes renforcent l’obéissance : - Les réactions psychosomatiques, qui libèrent les pressions accumulées et permettent au candidat de se détendre, - La triche, - Le déni de la r éalit é, - Parler sur les cris du questionn é, - Exprimer sa désapprobation : « c’est horrible », « je suis oblig é », « c’est mal », « je suis vraiment désolé »..., permet de rédui re les tensions et de continuer le jeu. Ce qui renforce la force et le pouvoir de l’autorité : - Sa légitimité, - Son prestige, - Les injonctions prof érées. Conclusion Face à une autorité que l’individu perçoit comme légitime : un policier, un scientifique, une présentatrice télé…, l’être humain a une tendance naturelle à obéir , ce qui l’amène à mettre son sens critique , son autonomie de côté pour se laisser naturellement influencer par l’acteur social qui représente une autorité. → NB : Quid de la déontologie dans cette recherche ? TD4 : Conformité supérieure de soi Effet PIP = Primus inter pares = Premier parmi les pères Norme = perception de ce qui est habituel ou normal. Ex : « bonjour tu vas bien ? » « Oui » (prescrit) « Non » (proscrit) Extraits de CODOL (1973), revue L’année psychologique Quelle est l’idée que développe Codol. (1973) concernant les normes que nous pouvons observer ? - Une norme « spécifique » à un groupe : Ce qui est perçu comme habituel, normal au sens statistique (= le cas le plus fréquent), par rapport à un groupe ou à une situation particulière. → C’est -à-dire ce qu’on s’attend à observer (= prescrit) ou à ne pas observer (= proscrit) pour un groupe, dans une situation, en lien avec les caractéristiques habituelles, les stéréotypes, les comportements... Ex : on s’attend à ce qu’un psychologue soit empathique (S+). On ne s’attend pas particulièrement à ce qu’un psychologue soit sportif (S -). - Une norme « générale » : Ce qui est vu comme désirable ou indésirable du point de vue d’une société donnée, en lien avec le jugement moral, les valeurs... Ex : Il est moralement valoris é d’être un individu travailleur (G+). Il n’est pas moralement valoris é d’être un individu ment eur (G -). Qu’est -ce que cela implique quant aux types de normes que l’on peut observer ? On peut donc trouver 4 typs de normes : Positives d’un point de vue général (G+) et jugées comme particulièrement spécifiques au groupe concern é (S+) : S+ G+ Positives d’un point de vue général (G+) et pas jugées comme particulièrement spécifiques au groupe concern é (S-) : S- G+ Négatives d’un point de vue général (G -) et jugées co mme particulièrement spécifiques au groupe concern é (S+) : S+ G- Négatives d’un point de vue général (G -) et pas jugées comme particulièrement spécifiques au groupe concern é (S-) : S- G- 2 VI : - valence : positive, négative → attribué d’un pdv généra l - spécifique : oui ou non → « fromage qui pue à la française » Exemple à propos du groupe des psychologues , caractéristiques pouvant être associées à ce groupe S+ G+ : moralement valorisée qui est caractéristiques des psys : Empat hie . S- G+ : moralement valorisée pas spécialement caractéristique des psys : Travail. S+ G - : moralement pas valorisée, mais caractéristique des psys : Intrusion. S- G- : moralement pas valorisée, et pas caractéristique des psys : Désorganisation. Ces troi s expériences ont toutes visé la validation d’une hypothèse. Quelle était cette hypothèse ? Lorsque les individus agissent ou s'expriment ils le font prioritairement en conformité avec les normes sociales auxquels ils adhèrent et/ou sont soumis ; dès lors ils se définissent donc en général avec les éléments les plus représentatifs de leur groupe d’appartenance (S+ ). On appartient tous à des groupes sociaux (Cf. XP SCHACHTER 1970 : listing de nos propres caractéristiques ; les premières cités sont en lien avec des groupes sociaux → normal car nous sommes des animaux sociaux. ) En même temps, chaque individu cherche à s'auto -valoriser en s'attribuant des caractéristiques jugées positive ment d'une façon générale ( G+ ). Enfin, chaque individu aurait le besoin de se différencier suffisamment d'autrui pour se percevoir comme un être unique, ce qui revient à se différencier ( Ex : pub McBook → communauté grandissante de personnes qui ont le mêm e produit mais tout le monde en fait des choses différentes. Tout le monde veut se différencier à l’intérieur du groupe. ) D’où, pour satisfaire tous ces besoins contradictoires, on ne peut se différencier positivement des autres en toute sécurité, qu’en restant conforme aux normes spécifiques du groupe . Explication : - Absence de différenciation positive tout en restant conformes aux normes - => Apparition effet PIP (Primus Inter Pares = « premier d’entre les pairs ») si S+ G+ - Si S - G+, trop grande différenciation avec groupe de référence L’hypothèse est la suivante : C’est ainsi qu’apparait l’effet Primus Inter pares « ou premier d’entre les pairs ». Effet PIP (1975) : « j’appartiens à un gp social et je suis le plus représentatif de mon groupe social ». Jeu d’équilibre entre faire partie du groupe (= se conformer) surtout si les caractéristiques sont positives (c’est mieux pour égo) et en même temps on essaye de deveni r unique mais pas n’importe comment pour ne pas être exclu. Lorsque l’individu se perçoit comme possédant encore plus que les autres membres de son groupe les caractéristiques normatives, c’est -à-dire à la fois spécifiques au groupe et valorisées d’une façon générale : S+ G+ Il ne le fait pas avec des caractéristiques perçues comme positives d'une façon générale et non spécifiques au groupe de référence (G+ S -), car cela serait synonyme d'une trop grande différenciation avec le groupe, ce qui pourrait revenir à mettre en cause la légitimité de son appartenance à ce groupe. Ex : Je suis pompier et les pompiers sont vu s comme courageux. C’est bien vu. Moi, je pense que je suis encore plus courageux que la moyenne des pompiers ! Pourquoi l’hypothèse est -elle confirmée par les résultats obtenus ? Expérience 1 - Étudiants : - Méthode : les étudiants se comparent aux autres étudiants (questionnaire A) - S+ G+ = 74, 2% (comparer aux trois autres conditions) - Les étudiants s’associent plus aux caractéristiques générales positives et spécifiques du groupe étudiant Ils ont pris des étudiants. Ils leur font passer 3 questionn aires : - Choisir 12 cara ctéristiques sur 24, - Qualité ou défaut - Est -ce qu’il la possède ou pas ? Les cara ctéristiques sont attribuées aux étudiants VD : à quel point ils considèrent que ses cara ils les possèdent ? VI : spécificité (oui ou non) et valence (positive ou négative Ils s’associent plus de cara à eux qu’aux autres membres du groupe. Expérience 2 - Cadres : - Méthode : que les normes spécifiques comme caractéristiques de comparaison - S+ (53%) et S - (52,7%) → équivalent (« Egale ») - Attribution et non attribution les mêmes traits qu’aux autres membres du groupe - (P+) → s’associe plus (moins) aux traits du groupe spécifique (non spécifique) Dans la colonne « égale » c’est équivalent Ils ont enlevé une condition ce qui fonctionne mieux Lorsque c’est spécifique au groupe, les participants s’associent plus de cara qu’aux autres membres du groupe Expérience 3 – Militant ouvrier : - Méthode : même expé. 2 – le choix « Egale » - (P+) de S+ = 64,9% ; (P+) de S - = 42,2% - S’associe plus (moins) aux traits du groupe spécifique (non spécifique) (1) Qu’est -ce qu’apportent ces résultats vis -à-vis de notre connaissance du rôle des normes ? Lien entre norme sociale et identité personnelle Comment un individu se définit (concept de soi) et s’évalue (estime de soi) ... ... dépend des normes sociales de son (ses) groupe(s) d’appartenance L’hypothèse de CODOL est soutenue malgré l’« effet marlou » (filou, pas très juste) Apports des résultats ? Cette recherche fait le lien entre : - Les norme s sociale s - Et l’identité personnelle : définition et valorisation de soi Comment un individu se définit (concept de soi) et s’évalue (estime de soi) en fonctions des normes sociales de son (ses) groupe(s) d’appartenance On veut tous appartenir à un groupe social mais avoir une part d’unicité. Nous ne sommes pas des êtres indifférenciés. Cf. théorie de l’identité sociale et auto -catégorisation (TURNER et TAJFEL). On a une identité personnelle qui apparait même si on fait partie d’un groupe. Si la norme de votre groupe est d’être raciste/ discriminant et cela vous apporte une estime de soi positive alors vous allez le faire. TD5 : Innovation et minorités active ÉLEMENTS THEORIQUES Introduction La normalisation et l’innovation sont des modalités d’influence sociale. La psychologie de l’influence sociale est une psychologie du conflit et de la différence, à la fois du point de vue de leur création que du point de vue de leur traitement. La dynamique de cette psychologie est subjective et non pas ob jective. Les travaux de Moscovici (1979) ont montré que l’influence sociale n’est pas le seul apanage de la majorité. L’importance actuelle des minorités repose précisément sur leur rôle de facteurs, et souvent d’agents novateurs, au sein d’une société. Là où elles n’existent pas ou ne peuvent exister, il ne peut y avoir de changements. Une minorité peut également exercer son influence en diffusant avec un certain succès ses normes novatrices et ce malgré le fait que par définition elle ne dispose pas de po uvoir (Collins et Raven 1969), qu’elle voit rarement sa compétence reconnue socialement (Hollander, 1960 ; Kellman et Hovland, 1953), en bref qu’elle ne bénéficie pas d’une relation de dépendance avec sa cible qui lui soit favorable, ce qui a longtemps été considéré comme la condition nécessaire de tout processus d’influence sociale (Hovland, Janis et Kelley, 1953 ; Jones et Gérard, 1967 ; Linton et Graham, 1959). L’influence minoritaire deviendrait possible grâce au conflit social généré par la minorité ac tive, essentiellement par son style de comportement consistant (Moscovici, Lage et Naffrechoux, 1969). 1. L'innovation Si l'attachement, l'obéissance et la conformité, vont dans le sens du maintien de la cohésion statique du groupe social, l'innovation pe rmet l'adaptation des groupes sociaux et donc leur évolution, leur dynamisme. C'est l'innovation qui a permis à l'espèce humaine d'évoluer de l'homo sapiens sapiens d'il y a 130000 ans à l'homo sapiens sapiens « technologique » d'aujourd'hui. La source pre mière de l'innovation est individuelle. Ce sont les individus, qui dans une situation donnée à un moment donné, découvrent le neuf, le nouveau, qui leur semble le mieux adapté pour obtenir un résultat déterminé optimal. Mais l'innovation performante est celle des groupes, c'est l'innovation des minorités actives qui imposent leur nouveauté aux majorités, majorités qui s'adaptent ainsi au changement qui résistent ou disparaissent (Norbert Alter, L'innovation ordinaire, Puf, Paris 2000). L’i nnovation qui est tributaire du comportement de la minorité mais aussi de la réaction de la majorité. Définition de l'innovation L'innovation peut être définie comme étant le processus d'influence sociale "qui s'efforce soit d'introduire ou de créer des i dées nouvelles, de nouveaux modes de pensée ou de comportement, soit de modifier des idées reçues, des attitudes traditionnelles, d'anciens modes de pensée ou de comportement" (Psychologie sociale, Moscovici, op. cité 1988 p. 55). L'innovation, est donc le fait des minorités. Toutes les minorités ne sont pas actives, elles peuvent être passives, et l'action des minorités peut être soit réformiste soit révolutionnaire (Serge Moscovici, 1976, Psychologie des minorités actives, PUF, Paris, 1979, 1991). L’innov ation tout comme la conformité et la normalisation sont des modalités qui dépendent de la réduction, de l’évitement et de la création de conflit. Quelle sont les étapes d’une innovation sociale ? - La révélation : apparition au grand jour d’un groupe minor itaire. - L’incubation : les personnes intériorisent le conflit, début de la réflexion. - La conversion : au niveau priv é, des personnes changent d’attitude par rapport à la norme, le changement reste discret, clandestin. - Le changement social : réforme ou révolution, le rapport des forces bascule, la nouvelle norme devient dominante, s’institutionnalise. 2. Conflit social A la base de l’influence sociale, il y a le conflit, c’est le point de départ qui permet l’investigation du mécanisme d’influence des minorités, des déviants. Dans son aspect positif le déviant constitue un des pôles du groupe et du changement social. Dans son aspect négatif le déviant est source d'instabilité et de tensions. On reconnaît ses qualités, ses mérites et sa contribution sans les admettre, ni les approuver ouvertement. C’est comme si la société les acceptait et les rejetait à la fois Les minorités ont un pouvoir, celui de créer des conflits (d’ordre cognitif). La création d’un conflit implique : - D’induire un c onflit ou - De maintenir un conflit sur le long terme. Si le groupe veut être crédible, il faut qu’il soit porteur de nouvelles normes ou d’une nouvelle idée, ce qui créera fatalement le conflit, car modifier ce qui existe effraie les gens, surtout ceux qui ont le pouvoir. (Conflit cognitif : Pour que l’influence minoritaire se faire, qu’est -ce qu’il faut faire ? Le conflit est la première étape pour amener le changement et l’innovation pour la minorité. Minorité = point de vue dissident de la norme Entraîne une remise en question des idées, comportements, etc., de la majorité Processus de négociation → consensus social ) 3. Minorités passives et minorités actives Au sein d'un système social les minorités se définissent comme étant des sous -systèmes q ui refusent de reconnaître la norme de la majorité, la norme dominante. Les minorités sont donc non -conformistes. Mais si toutes les minorités sont non -conformistes elles peuvent être classées en deux catégories, la catégorie des minorités passives et la c atégorie des minorités actives. Les minorités passives refusent la norme majoritaire, dominante, parce qu'elles ne la comprennent pas ou parce qu'elles sont incapables de l'adopter psychiquement ou matériellement, et elles ne proposent pas de norme de sub stitution, de norme de rechange. Les minorités actives refusent la norme dominante, non pas parce qu'elles ne la comprennent pas ou sont incapables de l'adopter, mais parce qu'elles proposent une norme de rechange, qui, de leur point de vue, répond mieux q ue la norme dominante à leurs croyances, à leurs besoins, ou à une situation concrète déterminée. Processus de conversion : La minorité doit être investi, autonome et consistante (synchronique : unanimité et diachronique = durable dans le temps) Processus de validation de la majorité - Rejet/discrimination dévalorisation - Acceptation - Validation Conversion = influence latente (changement profond et durable) 4. L'action des minorités Deux sortes d'action sont possibles, l'action dite orthodoxe et l'ac tion dite hétérodoxe. - L'action d'une minorité active est dite orthodoxe lorsqu'elle se situe à l'intérieur de la norme dominante et que son objectif est de la modifier modérément sans porter atteinte à son existence. C'est une action réformiste, réformatri ce. Ex : scrutin majoritaire vs. Représentation proportionnelle - L'action d'une minorité active est dite hétérodoxe lorsqu'elle se situe à l'extérieure de la norme dominante et qu'elle entend la remplacer par une nouvelle norme dominante. C'est une action révolutionnaire. Ex : Révolution d’octobre (ou révolution bolchévique) 1917 Lorsqu'au sein d'un système social une minorité active propose l'adoption d'une norme orthodoxe ou hétérodoxe il y a généralement conflit avec la norme dominante. La soluti on du conflit dépend du style de comportement de la minorité et de la réaction de la majorité. 5. L’influence des minorités sur un plan psychologique Moscovici (1976, 1980) défend l’idée d’un contraste entre influence majoritaire et influence minoritaire - Influence minoritaire : on aurait un traitement cognitif scrupuleux des informations avant que l’influence ne s’opère ; - Influence majoritaire : on a un traitement plutôt superficiel et donc pour exemple dans l’expérience de Asch sur les segments, on a vu q ue les sujets ne traitent pas l’information donnée par les autres sujets, il se focalise sur les aspects sociaux de la situation. En effet, selon Moscovici, la minorité lorsqu’elle donne un point de vue divergent force les membres de la majorité à se lancer dans un processus de validation c'est -à-dire qu’ils vont essayer de comprendre pourquoi la minorité avance un tel point de vue et donc ils vont examiner ce point de vue de façon approfondie pour essayer de valider leur propre point de vue. Ce proces sus de validation joue un rôle fondamental dans le phénomène de conversion de la majorité par la minorité. Ce processus de validation suit les étapes suivantes : (1) rejet/discrimination/dévalorisation de la minorité mais mémorisation des idées/arguments développés qui intègrent inconsciemment alors les pensées des individus de la majorité, (2) avec le temps, ces idées s'ancrent durablement dans l'esprit des individus qui alors ne les associent plus à leur source minoritaire (dissociation entre les idées e t son groupe d'origine), (3) dès lors l'acceptation de ces idées ne prend plus une connotation conflictuelle du point de vue social (car n'étant plus associé à un groupe minoritaire déviant, marginal, étrange, etc.), elles peuvent donc faire l'objet d'une validation. Pour être opérant, efficace, le comportement de la minorité doit présenter certains caractères : Il doit manifester de l'investissement , de l'autonomie et de la consistance , avec une éventuelle flexibilité. L'investissement C’est l’importance que le sujet ou la minorité accorde à son objectif ou à ses idées. La minorité doit s'investir fermement dans le conflit et ne pas renoncer devant la difficulté de convaincre, ou de vaincre, la majorité ; elle doit être particulièrement volontaire. L'autonomie C’est l’indépendance du jugement et des attitudes et cela reflète la détermination selon ses propres principes. Ensuite la minorité doit faire preuve d'autonomie par rapport au point de vue majoritaire, c'est à dir e présenter une thèse clairement distincte de la thèse majoritaire. Elle doit montrer clairement sa différence. La consistance C’est le fait de maintenir toujours la même idée. La minorité doit utiliser des arguments crédibles perçus comme étant logiques, ne pas se contredire apparemment et maintenir son point de vue sans craindre la répétition. La flexibilité La minorité active doit persister jusqu'au résultat dans son point de vue. Mais, si son action est orthodoxe, son point de vue ne doit pas être per çu comme étant trop rigide, c'est à dire être perçu comme étant franchement déviant car alors il serait inacceptable. Si l'action est hétérodoxe la flexibilité peut être une tactique nécessaire ... pour affaiblir la majori té. La majorité l’emporte souvent dans une situation de groupe, mais il n’y aurait jamais de changements sans l’innovation. Cette innovation est une influence sociale minoritaire vient à créer des comportements nouveaux ou à modifier les comportements existants. 6. La réaction de la majo rité La solution du conflit dépend également du style de comportement de la majorité, de sa réaction, qui est variable selon qu'elle est ouverte ou fermée. Lorsque la majorité est fermée , c'est à dire refuse purement et simplement la thèse minoritaire, deu x réactions sont possibles : - Soit la majorité oblige la minorité à accepter la norme majoritaire, il y a ralliement forcée, - Soit la majorité oblige la minorité à rejeter la norme majoritaire et il a déviance forcée ; le conflit peut persister et peut se te rminer soit par l'élimination de la minorité soit par la prise révolutionnaire du pouvoir par celle -ci. Lorsque la majorité est ouverte , deux solutions se présentent : - Soit la majorité reste au pouvoir mais modifie, plus ou moins, sa norme dans le sens souhaité par la minorité. - Soit la majorité succombe à l'action de la minorité qui prend le pouvoir et impose sa norme à l'ancienne majorité maintenant dominée : il y a innovation réformiste ou révolutionnaire. 7. Résumé des quatre étapes dans l’influence minoritaire (innovation) : → Révélation : un groupe minoritaire apparaît = conflit, style de comportement, négociation, dénégation. → Incubation : les gens commencent à réfléchir = comparaison sociale et validation, intériorisation du conflit, dissociation. → Conversion = changement d’attitude au niveau privé, clandestinité du changement. → Changement social (réforme, révolution) : basculement du rapport de force, les idées à l'origine minoritaires deviennent majoritaires, changement généralemen t accéléré par des événements médiatiques catalyseurs qui rendent publics et donc visible la nouvelle donne. A partir de là, les idées nouvelles sont vues comme normales, allant de soi, s'institutionnalisent. Étude de cas sur le féminisme Antenne 2 – 1982 1958 - planning familial 1923 - délit d’avortement 1970 - naissance du mouvement de libération des femmes 1979 - loi sur l’avortement 1982 - remboursement de l’avortement Ils comparent l’avortement au nazisme Un appel de 343 femmes : manifeste de femmes notamment de célébrités qui avouent avoir avorté. Débat présidentiel, islamogauchisme, wokisme Exemple Théorie Tout ceux contre l’avortement le compare au nazisme Rejet, discrimination Suffragette, le droit de vote, à l’avortement, le compte bancaire Création du conflit avec le groupe majoritaire Revendication dans le temps (et toujours actuel) Consistance Féministes Gp minoritaire actif (manifeste des 343 femmes célèbres) Une minorité fait changer la norme donc la nouvelle génération n’a pas l’impression d’être révolutionnaire -> contexte particulier TD 6 : Approche systémique → On interagit avec différente personne Étude de cas de Nicolas : - Quelles sont les questions que l’on se pose ? Depuis quand il a ces comportements ? Anamnèse Par qui la prof a -t-elle reçu des informations ? Comment cela se passe à la maison (dispute de garde) ? Quels moyens ont été mis en place ? Sa relation au groupe ? Quelle position prend la maîtresse quand les autres élèves le pointent du doigt etc Correction : Qu’est -ce qu’il ne va pas chez l’enfant ? Pourquoi il a ce comportement au sein de la classe ? Qu’est -ce que ça veut dire ? Ce qui nous a induit en erreur c’e st que la maitresse place le problème en dehors de la classe et ne remet pas en cause sa façon de faire. Il faut différencier le problème thérapeutique et le problème scolaire. Approche linéaire . L’approche systémique a un objectif qui est d’avoir un cercl e vertueux, faire en sorte que tout se passe bien. Le travail d’un psychologue scolaire relève de la prévention et de mener des interventions au sein d’un système précis. Deux types de plaintes à prendre en compte : la plainte du présent (fait référence à un passé tout en décrivant des causes précises) et la plainte du future (qu’est -ce qui doit changer pour que ça aille mieux ?) Ajouter quelqu’un dans le système pour que ça aille mieux (AVS) → problème car on rajoute au système mais en partant on peut remettre au début du système quand on part → donc éviter d’ajouter quelqu’un au système Cette approche systémique va aider à sortir de cette pensé linéaire. Chaque situation est différente, il faut donc s’adapter au contexte et à la situation. Quelles sont les attentes et les demandes : Circonscrire l’approche psychologique = déf les limites - Quelles sont les actions possibles ? Rencontrer les parents Rencontrer la maitresse Puis l’enfant Puis parents + maîtresse Puis parents + enfant Rencontrer psy pour AVS Mettre en place des temps calme Accentuer vers la collaboration : Promouvoir les communications fonctionnelles +++ vers agents éducatifs ; postion d’égal à égal TD 7 : Introduction au principe de rétroaction dans l’Approche Systémi que I. L’approche systémique en bref - Aborder les phénomènes complexes - Vision synthétique des problèmes - Pdv original sur la réalité → si nous ne changeons pas nos façons de pensé nous ne serons pas capable de changer nos problèmes avec notre méthode d’aujourd’hui - Einstein - École de Palo Alto Globalité → indépendance + cohérence des éléments du système Complexité → difficulté compréh ension de la réalité Système → « ensemble d’éléments en interaction tels qu’une modification de l’un d’eux entraîne une modification de tous les autres » ; Il y a des systèmes ouverts donc échange avec l’environnement et a contrario des systèmes fermés. Exemple : la voiture est un système ouvert. Interaction → complexité au niveau élémentaire de chaque relation Système → - Structure avec une limite qui est l’environnement - Constitué d’élément s - Aspect fonctionnel : il va y avoir des échanges d’infos au sein du système - Communique avec l’environnement (in puts + outputs) II. Concepts complémentaires Un système à une finalité/but/projet Quand il n’y a pas de rétroaction le système est linéaire. Rétroaction (feedback) (système circulaire) - Rétroaction positives (expl osives) → accentuation du phénomène, peut y avoir un effet boule de neige car il y a un effet accumulatrice - Rétroaction négatives (stabilisatrices) → le corps humain fonction avec des rétroactions négatives qui permettent de maintenir et stabiliser le syst ème. III. Exercice : fenêtre de Johari Objectif : identifier la mani ère dont on se comporte dans nos relations Mat ériel : chronom ètre Consignes : - Speaker (celui qui parle) ; Questionneur (posera des questions) ; Observateurs - 0 à 2 min → speaker se pr ésente au questionneur (sans interruption) - 2 à 4 min → questions au speaker sur ce qu’il a dit ( échanges) - Observateurs → (1) note ce que dit le spea ker, (2) ce que dit le questionneur & la r éaction du speaker - Tout le monde fait au moins une fois speaker & questionneur Groupe de 3 : *la fille est turque et parle seulement turque ; burak sait parler turque D’abord moi qui p

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