Systèmes d'écriture et Orthographe française L1 PDF
Document Details
Uploaded by Deleted User
Tags
Summary
This document details different writing systems and orthographies, including Chinese, Japanese, and Phoenician writing. The document covers the history and development of these writing systems, and examines the relationship between written and spoken language.
Full Transcript
1 Systèmès d’ècriturè èt Orthographè françaisè L1 - Sciences du Langage et FLE III- L’Ecriture chinoise Dans l’écriturè chinoise, les mots qui se disent pareil ont un caractère graphique phonétique commun et un caractère grap...
1 Systèmès d’ècriturè èt Orthographè françaisè L1 - Sciences du Langage et FLE III- L’Ecriture chinoise Dans l’écriturè chinoise, les mots qui se disent pareil ont un caractère graphique phonétique commun et un caractère graphique sémantique différent. A l’originè de l’écriturè chinoise, la divination. Sur des os ou des écailles de tortue à partir du XIVème avant JC. Les oracles appliquaient le tison sur la carapace, puis en fonction des craquelures, prédisaient l’avènir. Ils consignaient à côté des craquelures ce qu’ils avaient prédit. Même si les graphies n’étaiènt pas stabilisées, il s’agissait bien d’un système pictographique, parce que sur 40 000 documents du XIVème au XIème avant JC, on a relevé un lexique de 4672 graphies. Au IIIème siècle avant JC, l’èmpèrèur veut unifier la Chine et se sert de l’écriturè comme un des moyens d’unification (au même titre que la langue). Il demande donc à Li-Si, son ministre de mettre fin aux proliférations graphiques qui deviennent de plus en plus nombreuses et de plus en plus complexes. Li Si établit une liste de 3000 caractères dont il fixe la forme ; mais rien n’y fait et le nombre de caractère augmente jusqu’à 47 000 au XVIIIème s. (55 000 aujourd’hui dont 3 000 2 d’usagè courant). Le problème, c’èst que c’èst la nature même des caractères qui permet d’èn construire autant : caractère phonétique + classificateur. [Diapo Chinois : classificateurs et phonétique] Parfois on a une clé sémantique donc pas phonétique + classificateur. En fait, on retrouve différents types de caractères en chinois. [Diapo Chinois : les grands types de caractères] Un même mot phonétique : on peut lui ajouter un classificateur (composé sémantico-phonétique) pour obtenir un tas d’homophonès. Par la suite, c’èst la lutte contre l’illèttrismè (gouvernement communiste, 1958) qui fait qu’on va simplifier les caractères, en réduisant le nombre de traits de 515 caractères. Là, vous voyez que la graphie descend directement de l’objèt du monde qu’il représentait au départ. [Diapo Chinois : de l’objèt à l’idéogrammè] [Diapo Evolution d’un caractère chinois] Qu’èst-ce qu’impliquè un tel système graphique ? Quelles conséquences sur l’oral ? Des règles de graphies strictes C’èst l’usagè du pinceau qui est à l’originè de l’analysè calligraphique, pour ne pas dire analyse orthographique, voire morphologique ! Cette analyse se fait en « traits », parce que l’èncrè permet de voir la directionalité d’un trait, il garde la trace des mouvements de la main, et si on veut maintenir une « écriture 3 droite/correcte » (« orthographe »), le ductus du pinceau doit respecter des règles strictes. Ces traits, fondamentaux, sont déterminés par leur forme : point, ligne horizontale, verticale, etc. ; et par leur direction. [Diapo Chinois : huit éléments composant un caractère] [Diapo Chinois : direction des tracés] Chaque caractère contient de 1 à 64 caractères qui doivent s’inscrirè parfaitement dans un carré virtuel. Disposés en colonnes de droite à gauche, les caractères sont régulièrement espacés pour former un texte continu sans ponctuation. L’ordrè des traits est rigoureux : [Diapo Chinois : ordre du tracé des éléments d’un caractère] On procède de haut en bas et de gauche à droite, etc. Un kanji se tracè/s’écrit toujours de la même manière, seul l’èspacè qui lui est imparti peut « tasser » sa graphie pour le transformer en clé (phonétique ou sémantique comme celle qu’on a vu). Un apprentissage méthodologique Autant vous dire que c’èst un rude apprentissage : connaître un kanji, c’èst connaître sa prononciation (la clé n’èst pas toujours phonétique), son sens (il n’y a plus grand chose de pictographique dans le kanji), et connaître sa graphie + l’ordrè et le nombre des traits (juste pour information, [Diapo Chinois : énoncé utilisé pour l'entraînement à la calligraphie]). Pour chercher un kanji dans le dictionnaire, on se réfère à une table qui répertorie les clés (exemple d’unè clé sémantique : « feu » qui va donner les mots frire, 4 bouillir, brûler, etc.), donc l’analysè graphique commence par l’èxtraction de la clé dans le kanji (il en existe 214 courantes aujourd’hui) ; ensuite, les mots sont répertoriés par nombre de traits supplémentaires (frire :5 ; brûler :8) dans d’autrès tableaux qui se rattachent à la clé extraite, donc il faut connaître la graphie. Analyse de la langue orale nécessaire à l’écrit A partir d’un tel apprentissage, on et inévitablement exposé à une analyse morphologique des kanji : la clé est une sorte de radical sémantique ou phonétique auquel s’ajoutè une flexion qui crée une combinaison de deux éléments (attention, l’élémènt combiné reste monosyllabique, la décomposition morphologique n’èst que graphique), mais l’écrit oblige à analyser la langue orale de façon consciente et volontaire, à faire une analyse « métalinguistique » (parler un peu d’épilinguistiquè). Une alphabétisation (une syllabisation) du chinois [Diapo Ecriture Chinoise : le pin-yin] Pour transcrire d’unè manière plus économique, est né le Pin-Yin, moyen de transcrire en terme d’attaquè (consonne) et rime (diphtongues, triphtongues ou des groupes composés d’unè voyelle et d’un [n] ou [ng]. 5 IV- L’Ecriture japonaise (et les écritures syllabiques) Les pays voisins de la Chine subissent la diffusion du bouddhisme, dont la littérature sacrée est véhiculée en chinois, c’èst la langue savante écrite (au milieu du VI è). Mais la langue japonaise n’èst pas une langue monosyllabique, donc adapter le chinois écrit à la langue japonaise, c’èst compliqué ; donc pendant longtemps, le chinois reste la langue des japonais lettrés. On invente un système mixte : les kana (lexèmes). Il s’agit de 2 ensembles de signes notant les syllabes. Il faut savoir que les systèmes syllabiques associent à chaque signe une syllabe. Ils ont un nombre de signes réduit, mais exigent de la part du lecteur une connaissance de la langue qu'ils transcrivent. On a donc deux syllabaires de 48 caractères qui sont constitués : - les katakana : phonologie, aujourd’hui, on s’èn sert surtout pour noter les mots d’originè étrangère, pouvoir noter leur prononciation. [Diapo Syllabaire katakana] [Diapo Mots étrangers en orthographe katakana et translittération] - les hiragana : morphèmes, mots ou plutôt morphèmes japonais pour lesquels il n’èxistè pas de kanji correspondant. On a une combinaison des 5 voyelles et des deux semi-voyelles avec les 7 consonnes. Les signes sont des caractères chinois simplifiés, empruntés pour leur valeur phonétique. [Diapo Syllabaire hiragana] C’èst très complexe : 6 On pourrait transcrire entièrement la langue japonaise avec des kana, mais les japonais ont choisi de s’èn servir qu’èn complément des kanji (caractère chinois : idéogramme, lexème). Pour écrire un mot, on le forme du radical « kanji » (pour la valeur idéographique, son sens), suivi d’un hiragana phonétique pour noter le suffixe et la syntaxe (il y a de très nombreux homophones en japonais, les signes chinois permettent de les distinguer puisqu’ils indiquent l’idéè). On a donc une écriture très complexe, comme ceci. [Diapo Diversité des écritures] Vous voyez, déjà, il n’y a pas d’èspacè entre les mots. On observe des caractères avec plein de tracés dans tous les sens, tout enchevêtré : ce sont les caractères chinois, les kanjis (diapo), et d’autrès plus simples, ce sont les kanas, qui appartiennent à la série syllabique. Les hiragana permettent de représenter des particules syntaxiques, des morphèmes ou des mots japonais non présent dans les kanji. Quand un kanji est suivi d’un seul hiragana (diapo), c’èst une particule syntaxique (sujet ou autre indice de la sorte : voir première ligne). Quand il y a plusieurs signes simples et qui correspondent au syllabaire katakana, c’èst que l’on transcrit un mot d’originè étrangère (diapo). L’altèrnancè kanji/hiragana ou katakana (signes syllabiques) permet de voir la séparation des mots qui n’èst pas marquée dans l’èspacè. Enfin, on voit qu’il y a toujours des mots de notre alphabet et cela quand il s’agit de noms propres, etc. (diapo). 7 V- L’Ecriture phénicienne Le principe de l’alphabet. Il n’èst pas inventé par les phéniciens ; cependant, l’alphabèt phénicien qui a 3000 ans est l’ancêtrè de tous les systèmes alphabétiques du monde (les premiers étant protosinaïtiques et protocananéens, adapté au cunéiforme car forte influence mésopotamienne). Il comporte 22 lettres, et constitue un système phonétique simple qui ne note que les consonnes. Ce système est basé sur l’acrophonie : pour noter les sons consonantiques, on se sert de la représentation simplifiée d’un objet dont le nom commence par ce son. Ex : pour noter /b/, on utilise le signe qui symbolise la maison qui se dit « beit ». Par exemple, transposé au français, pour transcrire « lampe » : lapin pour le /l/ et poireau pour le /p/ si on l’avait décidé par convention. On ne note donc que les consonnes. Je vais vous donner des exemples de l’arabè où on peut ne noter que les consonnes ou les consonnes et les voyelles pour que vous preniez conscience de l’importancè des connaissances linguistiques pour lire surtout dans le cas où les voyelles ne sont pas notées. [Diapo Ecriture non vocalisée] Alors, en arabe, ce qu’on appelle les voyelles courtes sont de petits signes qu’on met au-dessus ou en-dessous des lettres. Là, on a une écriture non vocalisée. Vous voyez qu’il y a de petits signes là (/q/ et /f/) mais il s’agit en fait de parties de la 8 représentation de lettres : 2 pts = /q/, 1 pt = /f/. Donc pour dire enfant c’èst /q/ qu’il faut marquer, l’autrè étant erronée. Et vous voyez bien au niveau phonologique que lq lecture du mot ne peut se faire comme sans voyelles (ex : /tfl/, c’èst difficilement prononçable). Donc, les voyelles ne sont pas notées mais elles sont prononcées. [Diapo Ecriture non vocalisée] Voici un autre exemple d’écriturè non vocalisée. Expliquer. [Diapo Ecriture vocalisée] Alors, là on a une écriture vocalisée. On reprend le premier exemple et vous voyez qu’on a là plus de petits signes autour des lettres. Expliquer. [Diapo Ecriture vocalisée] Et voici le deuxième exemple qu’on avait vu en écriture non vocalisée. Expliquer. Vous voyez bien qu’unè erreur sur une voyelle peut donner aussi une production erronée. Le principe alphabétique : graphie linéaire (un dessin = un son et signes schématiques). Donc peu de sons pour un maximum de combinaison. Le grand carrefour pour le commerce, c’èst le port phénicien de byblos entre le IVème et le IIIème millénaire avant JC, puis la vile de Tyr : c’èst génial pour la diffusion de l’alphabèt phénicien qui est vraiment révolutionnaire : système totalement et uniquement phonétique, un signe = un son) alors que les mésopotamiens utilisaient des signes phonétiques, mais seulement en appoint de leur système idéographique, ajoutant aussi des signes complémentaires pour la 9 signification ; et en Egypte, un signe pouvait noter la combinaison de plusieurs consonnes. Avec ses 22 signes, ce système permet de noter n’importè quelle langue, ça requiert un apprentissage, d’accord, mais facile et rapide, qui n’a rien à voir avec les 50 000 signes chinois. C’èst un facteur de dynamisme social, d’autrès que les scribes peuvent s’èn servir. De ce carrefour, il se répand et donne naissance à l’alphabèt grec (et donc à l’alphabèt latin.), et à l’alphabèt araméen (donc à l’hébrèu et à l’arabè). On peut mettre en évidence quatre traits qui distinguent l'écriture alphabétique des autres systèmes. 1. Cette écriture ne repose pas sur le sens du texte mais sur sa réalisation phonétique : elle transcrit une suite de sons. Elle note donc une langue particulière, contrairement à l'écriture chinoise dans laquelle chaque 10 signe est lié à une idée, une notion. 2. Elle suppose une analyse poussée de la langue, la décomposition de sons du langage, au- delà de la syllabe, en phonèmes simples, y compris les consonnes qui sont des abstractions car elles ne peuvent être prononcées seules. 3. Le nombre de signes est réduit : de 20 à 40 selon la richesse phonétique de la langue. Le système est donc potentiellement facile à acquérir et à mémoriser. 11 Le passage d'une écriture syllabique à une alphabétique ne va pas de soi. La syllabique est naturelle, l'alphabétique ne l'est pas. Elle requiert un degré d'abstraction qui va à l'encontre de la perception la plus immédiate du langage. En effet, quand on parle, on ne prononce pas une suite de phonèmes immédiatement décomposables et perceptibles comme tels. Ce qui sort de notre bouche ce sont des phonèmes regroupés, articulés ensemble. Et si, parmi ces phonèmes, certains, comme les voyelles peuvent être prononcées isolément et le cas échéant constituer à eux seuls des syllabes, ce n'est pas le cas de tous : la plupart des consonnes (comme le b et le k ou le d) ne peuvent l'être qu'accompagnés d'une voyelle qui permet de les articuler. Ainsi la création d'un signe pour noter ces consonnes suppose un effort d'abstraction et une capacité à se dégager du sujet parlant : il faut reconnaître que parmi diverses syllabes comme ba, be, bi, bo, by, s'il y a bien en seconde place un a, un è,… qu'on peut articuler seul, il y a aussi un élément commun b qu'on ne rencontre jamais seul, mais dont la présence fait, par exemple, que cette série de syllabes se distinguent d'autres comme CA, CE ou Da, DE. Dans la pratique, il existe donc deux sortes de signes, le phonème et le graphème. La correspondance entre les deux est assurée en principe par l'écriture alphabétique. Dans l'écriture idéographique, la nature du signe dépend en revanche plus directement des objets ou des notions à exprimer. Dans d'autres types d'écritures intermédiaires, la nature du signe dépend plus ou moins du son, 12 du sens ou de la notion à exprimer. Il y a alors plusieurs sortes de signes, et c'est le cas du français. Dans l'écriture alphabétique, le rapport du signe graphique au signe phonique devrait faire qu'à chaque phonème corresponde une lettre ou graphème. En fait, cet idéal n'est appliqué entièrement dans aucune langue, essentiellement pour les raisons d'économie linguistique et de permanence qui sont les caractéristiques du langage écrit. VI- Les Ecritures grecques et latines Je rappelle que le progrès de l’alphabèt phénicien, c’èst qu’un signe = une consonne, il est entièrement phonétique alors que les systèmes cunéiforme et hiéroglyphique utilisaient des compléments de sens ou grammaticaux pour éviter l’ambiguïté de la graphie. Les grecs franchissent la deuxième étape, l’étapè ultime qui permet de transcrire tous les sons de la langue : Innovation technique : les grecs inventent les voyelles. En plus de ça, ils reprennent l’alphabèt phénicien pour l’adaptèr à leur langue : la combinaison des 2 facilite la lecture et l’écriturè. Les latins s’èn inspirent pour faire leur propre alphabet. Les grecs avaient d’abord utilisé d’autrès systèmes d’écriturè (les hiéroglyphes, le linéaire A, qu’on n’a pas encore déchiffré et qui est un mélange de caractères syllabique et d’idéogrammès, le linéaire B, qu’on a déchiffré et qui nécessitait déjà une analyse phonétique de la langue. Les hellènes adoptent l’alphabèt phénicien 13 vers 800 avant JC grâce aux échanges commerciaux dans le nord de la Syrie. Au début, ils écrivent de droite à gauche, puis comme on laboure un champ (technique du boustrophédon), et enfin de gauche à droite Les voyelles : L’alphabèt phénicien n’avait pas de signes pour les noter. Par contre, il y avait des signes consonnes inutiles au grec, donc au lieu d’invèntèr d’autrès signes, ils ont pris ceux-là pour noter les voyelles, en leur donnant une nouvelle valeur phonétique. La consonne phénicienne « aleph » devient alors alpha, gardant sa forme de base et son nom phéniciens. Au IV è avant JC, toutes les formes d’écriturè grecques qui s’étaiènt répandues s’unifiènt autour de l’alphabèt à 24 signes, qui permet de noter plusieurs langues à partir de peu de signes. L’alphabèt grec est l’ancêtrè de l’alphabèt latin via l’étrusquè vers le IV ème siècle avant JC. Les latins ont ajouté le G (à partir du C) et le F ; et on changé le nom des lettres, alpha devient a, et c’èst grâce à la puissance de l’èmpirè romain et l’èxpansion du christianisme que l’alphabèt latin s’étènd et s’imposè vers la naissance de JC. Ensuite, il y a eu plein d’évolutions dans la graphie romaine, dont je vous ferai grâce. L'invention de l'alphabet contenait donc en germe une démocratisation de l'écriture : ce n'était plus un savoir réservé à quelques spécialistes. 14 C - Synthèse / Conclusion [Diapo Synthèse / Conclusion] La forme des signes alphabétiques est-elle arbitraire ? En fait, il existe un lien originel entre la forme du signe et un objet dont le nom commence par la lettre qu'il désigne. Toutefois, en synchronie, on peut parler de lien arbitraire. Si on ne revient pas à l’histoirè, on peut dire qu’il n’y a aucune raison que le a soit tracé a. Pour une synthèse de l’évolution de l’écriture En général, il existe 3 phases dans l’évolution qui mène de l’imagè à la lettre, du dessin à l’alphabèt. [Diapo De la logographie à la phonétisation] 1- Dans un premier temps, le dessin représente le plus fidèlement possible un objet réel. Ce type d’écriturè suppose qu’il existe autant de signes que d’objèts. Le pictogramme va ensuite se styliser pour devenir logogramme (étape 1). 2- Pour éviter la multiplicité des signes, on invente certains procédés : - on permet au dessin non seulement de signifier l’objèt dessiné, mais aussi certaines réalités rattachées au même objet. En Mésopotamie, pays entouré de montagne, le signe X signifie « montagne » mais aussi frontière, puis au-delà de la frontière, « l’étrangèr ». On passe du pictogramme à l’idéogrammè. - le son du signe initial est préservé mais il ne renvoie plus à l’imagè ou à l’objèt mais seulement au son prononcé. Le signe devient phonogramme et s’associènt à d’autrès signes-sons comme dans les rébus pour former des mots (étape 2). 15 3- La dernière étape consiste à garder le signe en ne le référant plus ni à l’imagè, ni au son de l’objèt désigné, juste au début du son. Par le principe de l’acrophoniè naît alors l’alphabèt (étape 3). Pour que ça soit encore plus clair : [Diapo De la logographie à la phonétisation] Vous voyez sur ce schéma les lettres S pour Signes visuels, O pour Objet et M pour Mot. Dans la première étape, il n’èxistè aucune relation entre les signes visuels et les mots, le signe est en lien avec la forme de l’objèt qui lui a un mot qui le désigne. Dans la deuxième étape, on a un lien entre le signe visuel et le mot mais qui demeure instable, il s’agit du rébus et donc du passage par l’homonymiè pour réduire le nombre de signes, il ne s’agit pas d’unè phonétisation systématique. Dans la troisième étape, on a la phonétisation, le lien entre signes visuels et mots deviennent stables puisqu’on transcrit les sons du mot et c’èst les liens entre les signes et les objets qui deviennent instables. Il semble ainsi que le répertoire des premiers signes alphabétiques a été établi en sélectionnant pour chaque consonne un mot, dont elle est la première lettre, et, que l'objet qu'il désigne représente la lettre en question. C'est le système de l'"acrophonie". Dans les multiples formes, on a vu une évolution, une histoire des caractères, qui s’ils étaient très figuratifs au départ, le sont beaucoup moins à l’arrivéè, même si leur physionomie résulte d’unè longue transmission. Il y a 5 000 ans, « n » un serpent. 16 Qu’est-ce qui fait que les signes sont différents d’une langue à l’autre ? - Les représentations culturelles : Dès les premiers systèmes pictographiques, l’èau est vue par les égyptiens, de profil, comme tous les objets du monde, et dans un récipient, chez les aztèques. - Les supports : Les hommes ont écrit sur à peu près tous les supports qui leur tombaient sous la main : pierre, bois, omoplates de bovidés, écailles de tortues, sable, cailloux, os humain, soie, bambou, etc. Chaque matériau induisait un type d’outil privilégié (calame, stylet, plume, pinceau, etc.). Le support et l’outil d’écriturè vont conditionner la forme de l’écriturè. - cunéiforme, parce que dans l’argilè imprimé par le calame - chinois, au pinceau sur la soie ou le papier Le support a aussi une dimension symbolique. Ainsi, par exemple, écrire patiemment dans de la pierre n’a pas la même signification que tracer rapidement des signes sur de l’argilè par exemple. En effet, la pierre, destinée à durer, est particulièrement adaptée à un usage sacré de l’écriturè. En fait, un autre élément influence la nature des signes : - Cette idée d’art et d’étèrnité liée à beaucoup de culture : - dans la calligraphie islamique : direction des lignes, épaisseur des traits, longueur des étirements … il faut un équilibre général 17 - chez les égyptiens, le lien avec l’art et l’étèrnité n’èst pas difficile à faire : l’écriturè doit être belle car elle figure la parole, mais pas seulement ; également la réalité du monde. Notons que le papier et l’imprimèriè constitue une véritable révolution dans l’histoirè de l’écriturè (XVIème siècle). En fait, le papier a une grande souplesse ce qui accentue le processus d’autonomisation de l’écriturè par rapport au support. L’informatiquè va encore amplifier cette tendance, l’écriturè devenant de plus en plus autonome de son support. On passe donc d’unè situation où le texte devaient sans cesse prendre en compte les contraintes du support et de l’outil à une situation où le support et l’outil se trouvent quasiment dématérialisés. Différentes durées de vie Il faut noter que les écritures dont on a parlé ne constituent qu’unè petite partie des écritures qui ont existé. Les différentes écritures qui ont existé ou qui existent ont des durées de vie très variables. Quelques rares écritures ont été utilisées pendant plusieurs millénaires comme l’écriturè hiéroglyphique de l'Égypte (née vers -3200 et disparue au début du Vème siècle de notre ère) ou l’écriturè chinoise dont les premières traces remontent au quatorzième siècle avant J.C. et qui reste vivace aujourd’hui même si elle a beaucoup évolué entre temps (ex : plus de pictogrammes). D’autrès écritures ont une durée moyenne de vie qui ne dépasse pas les quelques centaines d’annéès comme par exemple l’écriturè kouchane dérivée de l’écriturè indienne brâhmî qui a été utilisée du premier siècle à la moitié du cinquième siècle. Enfin, certaines écritures n’ont été utilisées que pour quelques 18 dizaines d’annéès comme par exemple l’écriturè syllabaire bamoum(dans l’actuèl Cameroun) qui a été élaborée à la fin du XIXème siècle et qui a été combattue par les colons français dès 1920. La difficile percée des nouvelles écritures On a parfois l’imprèssion que toute l’histoirè de l’écriturè se résume à la période située entre le quatrième millénaire Av. J.C (écriture sumérienne) et le premier millénaire Av. J.C. (mise au point de l’alphabèt). En réalité, il n’èn est rien : jusqu’à aujourd’hui, les hommes n’ont jamais cessé d’invèntèr des écritures nouvelles. Au XIXème et au XXème siècle, on a même assisté à une floraison de nouveaux systèmes d’écriturè. On trouve parmi ces écritures de véritables créations de nouveaux systèmes avec de nouveaux symboles (exemples : l’écriturè n’ko inventée en 1950 pour transcrire le mandingue qui est une langue d’Afriquè de l’Ouèst - D’autrès alphabets africains : bété en 1956, le wolof en 1961, le zaghawa en 1980, etc.). En général, les motivations conduisant à l’invèntion de nouveaux systèmes d’écriturè ont une forte composante idéologique ou politique. Ainsi, tous les inventeurs africains du XIXème et du XXème siècle utilisent l’écriturè pour affirmer leur identité face à une culture dominante. En d’autrès termes, ils ressentent le besoin de montrer que leur langue peut aussi être écrite. Cette composante politique a une conséquence frappante : l’écriturè n’èst plus dans ces cas une invention collective et anonyme. Le syllabaire cherokee (1820) de 85 signes a été créé par exemple en une douzaine d’annéès par un Indien (Sequoyah) qui était persuadé que le pouvoir des blancs résidait dans l’écriturè Le n’ko, 19 l’alphabèt bamoum ont aussi été créés par un seul homme. Le destin de ces nouvelles écritures est très souvent fragile et incertain pour de nombreuses raisons. D’abord, parce qu’èllès sont nées de la volonté d’un seul homme et donc elles ont du mal à se faire adopter par la population entière surtout que ces écritures sont souvent difficiles à assimiler du fait qu’èllès sont complètement inventées (quelques-une seulement s’appuiènt sur un symbolisme traditionnel connu de tous. Ex : zaghawa). De plus, les raisons politiques jouent un rôle non négligeable. Les puissances coloniales ont toujours cherché à imposer leur langue et leur écriture en alphabétisant de force les populations soumises. Actuellement, après la décolonisation, les obstacles ont changé de nature mais ils restent importants. Ainsi, actuellement, le monde devient numérique, l’informatiquè prend de l’amplèur, et il devient impossible de communiquer sans codage informatique. Pour qu’unè langue soit informatisée, le processus à suivre est très long et compliqué (il faut avoir l’accord des organismes responsables de cela (normes Unicode et l’édition de logiciels dans une nouvelle langue dépend de facteurs économiques, etc.). Tout cela fait que l’utilisation des autres écritures continue à dominer chez certaines communautés. Ainsi, il y a eu aussi des tentatives d’utilisèr des alphabets déjà existants (alphabet latin ou arabe par exemple) pour transcrire des langues exclusivement orales, c’èst le cas dans beaucoup de pays de l’Afriquè subsaharienne qui adaptent les alphabets latin et arabe à leurs langues. 20 2- Zoom sur l'orthographe française (Diapo) 1- Introduction (Diapo) [Introduction] La notion d’orthographe est une notion relativement récente (diapo). Le mot orthographe se rattache à deux mots grecs qui veulent dire en quelque sorte écrire correctement. Toute écriture s’appuie sur certaines règles ou conventions qui contrôlent son usage (diapo) mais ces règles et ces conventions ne sont pas équivalentes au niveau quantitatif et qualitatif dans toutes les écritures (diapo). Ainsi, le grec et le latin avaient des règles orthographiques relativement simples et peu nombreuses. De même, des écritures alphabétiques comme celles du turc actuel ou du serbo-croate sont si claires que la correspondance entre le son et le signe est transparente. Ainsi, une fois connue, cette correspondance permet pratiquement d’écrire sans avoir le souci de la correction que les sujets francophones ont. Toutefois, il ne faut pas aussi penser que ce type de problème est une spécialité exclusivement française. En effet, sans parler du chinois et des langues apparentées qui ne sont pas alphabétiques, la plupart des langues modernes mais aussi anciennes (hiéroglyphes égyptiens) présentent un système mixte qui tient compte à la fois du son et du sens. L’orthographe française est une écriture romane qui était relativement proche de celle de l’italien et de l’espagnol surtout vers le treizième siècle puis elle s’est transformée assez brutalement en écriture présentant un caractère idéographique et elle s’est éloignée donc de ses langues soeurs. L’orthographe française actuelle ne répond 21 donc plus actuellement aux critères alphabétiques classiques (on le verra plus en détail par la suite). Ces critères sont les suivants (Port-Royal, grammaire générale) : [Diapo Introduction] Tout signe doit marquer un son, c’est-à-dire qu’on ne doit pas écrire quelque chose qui ne se prononce pas. 1) Tout son doit être marqué par un signe, c’est-à-dire qu’on ne doit pas prononcer quelque chose qui n’est pas écrit. 2) Chaque signe ne doit marquer qu’un seul son. 3) Un même son ne doit pas être marqué par différents signes. Toutefois, la grammaire générale ne limite pas l’orthographe à la seule notation des sons. On précise bien qu’il y a certaines lettres qui ne se prononcent pas dans certains mots ; lettres qui sont inutiles au son mais qui jouent un rôle sémique (ex: distinguer des homophones). 2- Histoire de l’orthographe [Diapo Histoire de l’Orthographè] Le système graphique français que nous connaissons aujourd'hui s'est lentement constitué. Il est courant de dire que notre orthographe actuelle est l'image approximative du français tel qu'il pouvait être prononcé au moyen âge. Ce jugement se vérifie en grande partie, mais il laisse croire que rien n'a changé depuis le moyen âge, alors qu'au contraire, au long des siècles, l'orthographe n'a cessé de se transformer, pas forcément radicalement, mais progressivement. Il ne suffit pas d'accuser les institutions, les usagers, les différents gouvernements de l'incohérence 22 orthographique qui semble caractériser le français (bien qu’ils ont joué un rôle à ce niveau). En effet, si l'on regarde les nations héritières elles aussi du latin, on peut constater qu'elles disposent d'une orthographe relativement sans problème (anglais, italien : assez régulier, on prononce un maximum de graphèmes). Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que la langue elle-même a contraint l'orthographe dans sa forme actuelle pour une grande part. [Diapo Histoire de l’Orthographè] Cette partie sera composée de 6 sous parties: A- Les origines : Adoption de l’alphabèt latin B- L’ancièn Français (XIe au XIIIe siècle) C- Le moyen Français (XIIe au XVIe siècle) D- Les deux renaissances (XVIe et XVIIe siècle) E- Vers l’orthographè d’État (les éditions de l’Académiè) F- L’orthographè actuelle On va donc maintenant commencer par la première partie, l’adoption de l’alphabèt latin. A- Les origines : Adoption de l’alphabet latin [Histoire de l’Orthographè Française] [Diapo Les origines : Adoption de l’alphabèt latin] Le français est l'héritier de l'alphabet latin (Diapo) et, au départ, le français utilisait les signes déjà employés pour la transcription du latin, alors que les problèmes phonologiques étaient différents (Diapo). En fait, le français n'a cessé d'évoluer, ce qui a créé un décalage entre la lettre et le son. En fait, pendant de 23 nombreux siècles, le français et le latin ont vécu en symbiose, ils étaient sentis comme une seule et même langue, on écrivait le français à la «latine», on lisait le latin à la «française». Par exemple, le clerc qui a transcrit les Serments de Strasbourg parlait encore français et écrivait encore latin ou plutôt, utilisait l’écriturè latine pour écrire le français. Puis, les deux langues se sont séparées. Ainsi l'évolution depuis le latin a été très rapide (Diapo) (ex: disparition des consonnes finales (clef, gobelet), réduction des diphtongues (silvae :sylvestre : de la forêt, etc.)). Le français a donc détourné une bonne partie des signes latins de leur vocation phonétique originelle (comme les autres langues romanes). C'est ainsi que la lettre u du latin servait par exemple à marquer le son /u/, le son /y/ propre au français, le son /v/ et même les sons /o/ et /o/. De même, dans l’un des tous premiers documents écrits que l’on possède sur la langue française (les Serments de Strasbourgs, 842), on retrouve une même voyelle finale transcrite par différentes lettres (ex: Karlo - Karle). Notons que, dans ce même document, on retrouve différentes caractéristiques de l’orthographè actuelle comme la présence de lettres étymologiques par exemple. L’alphabèt français a donc dû évoluer par rapport à l’alphabèt latin. Ainsi, dans un souci de marquer la différence et de lever les ambiguïtés, on a créé de nouvelles lettres : par exemple, le y plus lisible que le i (silva a donné sylvestre du fait de sa proximité avec le « l »). On a utilisé certaines techniques pour marquer certaines nuances comme par exemple le redoublement de consonnes (-ette, -otte) pour marquer le e ou le o ouverts. Certains signes ont été ajoutés comme le j, le v, (venues d'Italie et adoptées seulement d'une manière régulière à la fin du 18e 24 siècle) et le w ainsi que ce qu'on appelle les signes diacritiques qui aident à la prononciation quand les graphèmes sont insuffisants, (par exemple, accents, tréma et cédille qui ont été introduits au 16e siècle), etc. Notons que la graphie a également voulu conserver la façon latine de souligner certains éléments grammaticaux qui étaient comparables au modèle latin : ainsi par exemple, l'oral n'indiquait plus le s pluriel final, ni le e du féminin. Ainsi, nous pouvons dire que le rapport entre un alphabet rigide et un système phonologique en réaménagement perpétuel (puisque la prononciation change) posaient un véritable problème ; problème qui se trouve encore plus compliqué par l'existence de variantes régionales. B- L’ancien Français : L’orthographe du «bel françois» (XIe au XIIIe siècle) [Histoire de l’Orthographè Française] [Diapo l’ancièn français] Vers le XIème siècle, l’évolution phonétique d’abord très rapide du français a commencé à se stabiliser. Cette relative stabilisation phonétique a permis un début de fixation de l’orthographè. On ne sait pas comment l’orthographè s’èst fixée à l’époquè. En fait, on remarque dans la littérature de l’époquè (Moyen âge) un certain consensus sur les points essentiels de l’orthographè. Certains parlent d’un consensus entre les scribes, les écoles des différents dialectes (Beaulieux, 1949) alors que d’autrès (Fournier, 1940) remettent en question cette affirmation puisqu’on n’a aucune preuve de l’èxistèncè de ces différentes écoles où 25 l’orthographè aurait pu être unifiée. Notons qu’à l’époquè, l’écriturè était réservée à une classe de clercs lettrés peu nombreux. [Diapo L’écriturè Caroline] Ces clercs utilisaient la minuscule Caroline qui se caractérise par une graphie homogène et régulière, avec des formes arrondies claires, mais surtout lisibles. Cette écriture établit des règles d'écriture qui n'étaient pas systématiques auparavant, comme la séparation des mots au moyen d'une espace. A cette époque, malgré le grand nombre de dialectes, la langue écrite était relativement stabilisée. La question qui se pose alors c’èst Où les clercs ont-ils appris à lire ? Cette question reste non résolue. Quelles sont les particularités de l’orthographe du « bel françois » ? [Caractéristiques de l’orthographè du «bel françois»] Le consonantisme était déjà presque équivalent à celui d’aujourd’hui (Diapo). [Diapo Aucassin et Nicolette] On note cependant certaines différences : les consonnes finales se prononçaient ; gn était marqué ign (conpaignet) ; le s intervocalique était encore parfois noté par un seul s (Aucasinet) ; le k notait encore souvent le /k/, en alternance avec le c (cors) - on utilisait parfois qu devant i ou e - on avait peu de lettres muettes et presque pas de lettres doubles, etc. [Caractéristiques de l’orthographè du «bel françois»] L’orthographè du «bel françois» reste dépendante de l’étymologiè (Diapo). De plus, elle est dépendante aussi de facteurs de position (c/qu) (Diapo). Notons que cette orthographe a du mal à noter les voyelles et surtout les diphtongues 26 (Diapo) qui étaient variables d’unè région à l’autrè. En fait, l’ancièn français avait une grande richesse vocalique : en plus des voyelles que nous connaissons aujourd’hui, il y avait environ quinze diphtongues ou triphtongues (ex: ue, ieu, uou, etc.) qui évoluaient relativement rapidement. L’orthographè a en fait essayé de suivre ces transformations rapides jusqu’au XIIIème siècle puis elle s’èst figée alors que les transformations continuaient et, par suite, l’écart entre l’oral et l’écrit continuait à grandir. Notons qu’à cette époque les signes diacritiques et notamment les accents n’èxistaiènt pas encore et donc on a inventé des artifices qui n’ont pas cessé de se multiplier (Diapo). Par exemple, la voyelle e était associée à une seule voyelle (brève ou longue) en latin alors qu’èn français elle était associée à plusieurs voyelles et on n’avait pas les accents. Par suite, on a utilisé certains artifices comme par exemple ez pour le e fermé, es pour le e fermé ou ouvert, consonnes doubles après un e ouvert, etc. Bien qu’on voit qu’il y avait des différences dans cette orthographe par rapport à l’orthographè actuelle, elle constitue les fondations de l’orthographè actuelle dans sa partie la plus conséquente. C- Le moyen Français : la période gothique (XIIIe - XVIe siècle) [Histoire de l’Orthographè Française] Cette période est relativement mal connue mais elle constitue une étape cruciale dans l’évolution de l’orthographè puisqu’il s’agit d’unè période de transition entre l’anciènnè langue et le français moderne. Les faits linguistiques 27 [Diapo Le moyen Français] Au niveau linguistique, la langue française évolue et acquiert à cette époque de nouvelles caractéristiques. Ainsi, par exemple, au niveau du système nominal, on a l’apparition systématique des articles (disparition incomplète des cas) ; au niveau du système verbal, on a une disparition - incomplète - des flexions verbales et apparition systématique du pronom (Diapo) ; au niveau de la syntaxe, l’ordrè des mots change (ex : Gerson (1400) «Dieu, en nom...» qui veut dire «Dieu, au nom de qui...») (Diapo) et les morphèmes acquièrent en partie leur indépendance (mots- outils) ; au niveau du vocabulaire, on assiste à une augmentation quantitative significative avec une «relatinisation» (Diapo), les mots nouveaux sont puisés des sources latines ou grecques ; enfin, le principal changement concerne l’évolution phonétique (Diapo), rapide, qui éloigne plus que jamais le français du latin et des autres langues romanes. Ainsi, les diphtongues commencent à disparaître et de nouveaux phonèmes apparaissent, différents de ceux du latin. Les anciennes diphtongues ont laissé beaucoup de traces dans les graphies vocaliques du français. Ainsi, on n’avait pas de graphème pour noter le /oe/ ou le /Ø/ alors on a gardé fleur, oeil, coeur, etc. Certaines voyelles nasales se dénasalisent (elles étaient parfois notées par un tilde) et laissent des traces dans l’orthographè sous forme de consonnes doubles comme dans le cas de année encore prononcée /ãne/ dans certaines régions de France ou prudemment encore prononcée /prudãmã/. Notons que cette évolution linguistique peut expliquer certaines phénomènes orthographiques tels que l’èxistèncè de consonnes doubles dans un mot mais pas dans un de ses dérivés tiré 28 directement du latin. Par exemple, on a deux n dans sonner et un seul dans le dérivé tiré directement du latin sonore (idem pour honneur et honorable). On peut donc dire que les consonnes doubles nasales suivant une voyelle orale peuvent être considérées comme des graphies historiques qui ont leur justification dans un système linguistique qui n’èst plus actuel. A part ces consonnes doubles, certains groupes consonantiques vont disparaître de la langue entraînant l’ouvèrturè de syllabes qui étaient jusque là fermées. Les conséquences de ces transformations sur la langue française vont être importantes. Ainsi, nous notons : [Diapo Le moyen Français] - Un raccourcissement du mot français qui tend à devenir monosyllabique (la moyenne des lettres des mots français relevés dans un discours est de quatre à cinq lettres). - Une diminution des liens entre le français et le latin. On le verra par la suite, alors qu’à l’oral le français s’éloignait de plus en plus du latin, on a cherché à l’èn approcher à l’écrit. - Une tendance à la coupure entre les radicaux et les dérivés. Ainsi, les radicaux s’étaiènt éloignés phonétiquement de leurs étymons alors que les dérivés étaient liés directement à certains radicaux latins. Exemple : apiculteur tiré de ape(m) qui signifiait abeille. Donc, apiculteur, qui est supposé être dérivé de abeille est en fait lié au radical latin ape(m) alors que le radical abeille s’èn était éloigné phonétiquement. - Certaines transformations phonétiques vont engendrer certains risques d’ambiguïté. C’èst le cas par exemple des homophones qui étaient différents en 29 latin (sain de sanu ; saint de sanctu ; sein de sinu, etc.). Notons que ces homophones sont distingués à l’écrit grâce à l’orthographè. En fait, ces transformations linguistiques ont un rapport direct avec les transformations que va subir l’orthographè à partir du XIIIe siècle. Nous allons le voir par la suite, deux tendances n'ont cessé de jouer au cours de l'histoire de l'orthographe : ❑ une tendance à la simplification - régression savante - qui tend à dissocier de plus en plus les deux niveaux de langue donc le français populaire et le français des lettrés (ex : suppression des lettres étymologiques) ❑ et une tendance contraire à la complication par le souci de marquer le lien étymologique avec le latin. Les Français lettrés vont chercher à atteindre une graphie nationale invariante malgré les différences des parlers. Au niveau de l’écrit, les transformations se sont faites à plusieurs niveaux en même temps. Notons que l’écriturè est, plus que l’oral, le lieu de marques de culture et de société. On parlera un peu de ces faits parce qu’il faut les comprendre pour mieux comprendre l’orthographè. De l’écriture Caroline à l’écriture Gothique - Contexte social et culturel [Diapo Le moyen Français] L’écriturè Gothique semble être née au XIIe siècle au nord de la France. Vers la fin du XIIe siècle, les tracés gothiques commencent à se codifier et deviennent des modèles adoptés de plus en plus dans les éditions de livres, remplaçant ainsi l’anciènnè Caroline. La graphie gothique est considérée par certains comme étant 30 une déformation de la graphie Caroline. Les caractères ne sont plus arrondis mais ils deviennent pointus et anguleux. Les lettres sont aussi plus hautes que larges, elles sont plus serrées et plus étroitement liées entre elles. Ceci permet d’avoir plus de lignes sur un document. A ce moment, les professionnels de l’écriturè étaient réputés comme étant les plus rapides du monde. (Notons que l’écriturè continue à être utilisée). [Diapo L’écriturè Gothique] A cette époque, la culture initialement orale commençait à devenir écrite (avant, même la lecture se faisait à haute voix). Plusieurs domaines s’appuiènt alors sur l’écriturè comme le droit, l’administration, etc. Les conditions culturelles se transforment alors, la transcription des manuscrits devient ouverte à un plus grand nombre de personnes (non limitée aux scribes - nouveaux clercs séculiers) et le commerce des livres se développe. Tout cela est aidé par le début d’utilisation en France du papier de chiffon et donc par la diminution des coûts. Les livres sont alors destinés à des classes sociales plus importantes (bourgeoisie marchande, noblesse) et la demande des universités va aussi s’accèntuèr... Il est à noter qu’on assiste toujours à cette époque à un certain bilinguisme culturel : on utilisait le français mais on utilisait encore le latin. Notons que l’introduction de l’écriturè gothique va avoir une influence sur l’orthographè. Ainsi, comme le dit Cohen (L’écriture, 1958), d’unè manière générale, « Le besoin de facilité et de rapidité dans le tracé produit des usures de formes, quelques fois des remplacements. Le besoin de clarté assure des conservations et amène des réfections par compléments ou remplacements. Le 31 besoin ornemental produit, selon les cas, des simplifications ou des complications. Le choix et les transformations des tracés sont en relation dans le détail avec les besoins sociaux, dépendent des corporations et des professions en général, et des moyens techniques trouvés naturellement ou fabriqués ». L’orthographe du moyen français [Diapo L’orthographè du moyen français] Nous avons donc vu que des tendances nouvelles marquent l’écriturè à cette époque. Ces tendances sont liées à des facteurs sociaux, techniques, psychologiques, esthétiques, linguistiques, etc. La première caractéristique de l’orthographè du XIVe au XVIe siècle est l’éloignèmènt de l’aspèct phonétique (Diapo). Ainsi, l’orthographè devient de plus en plus idéographique. Une des raisons de cette évolution est la contradiction en quelques sortes entre le caractère rapide et cursif de l’écriturè d’unè part et l’impératif de lisibilité d’autrè part. Ainsi, d’unè part, les lettres se rejoignent, les ligatures, les accolements et les abréviations se multiplient (rapidité et caractère cursif) et, d’autrè part, certaines lettres s’allongènt pour aider à distinguer les tracés trop semblables de mots différents. Un des procédés les plus curieux qui accompagnent les nouvelles écritures est celui des variantes calligraphiques de position (Diapo) : on distingue alors un s rond final d’un S long initial ou médian. Le V à l’initial va noter indifféremment le u et le v alors que le u à l’intérièur va noter indifféremment le u et le v, etc. Cela va avoir une conséquence importante sur la lecture. Ainsi, on doit apprendre à déchiffrer chaque lettre selon son contexte et sa position dans le mot. Toute une série de 32 consonnes va être utilisée comme repères diacritiques (Diapo) et pour cela on puise souvent les consonnes des mots latins correspondants. Ainsi, l’étymologiè dans ce cas n’èst pas une fin mais un moyen. De plus, certaines consonnes vont être ajoutées sans lien avec l’étymon latin. C’èst l’èxèmplè du h qui servait à indiquer que la première voyelle était prononcée u et pas v. (Exemple de consonnes diacritiques peult ou le l permet de préciser qu’on ne dit pas pe-ut en deux syllabes, donc le l sert à distinguer l’élémènt qui le précède). C’èst ainsi qu’on a pu expliquer la plupart de ces consonnes qui, par la suite, ont été remplacées par des accents dans certains cas (consonnes doubles au début pour marquer le e et le o ouverts puis possibilité d’utilisèr des accents). Différentes explications ont tenté de rendre compte de ces complications graphiques. Ainsi, l’absèncè d’un alphabet adéquat aux problèmes phonétiques qui se posaient et la difficulté culturelle, sociale et religieuse de se séparer de l’alphabèt latin conduisaient à une impasse. Une autre explication avancée est l’absèncè, au moment de la mise en place de l’écriturè française, d’unè littérature d’amplèur nationale. Ainsi, par exemple, une des différences à l’époquè entre la France et l’Italiè se situaient sur le plan littéraire. Ainsi, la France étaient encore, entre le XIVe et le XVIe siècles soumise au bilinguisme culturel alors que la seconde possédait une littérature reconnue qui a servi très tôt de modèle (La divine comédie de Dante, 1300). Ce facteur, en plus, de l’évolution moins rapide et plus régulière de l’italièn peuvent peut-être rendre compte du fait que cette écriture n’a pas subit les modifications profondes qu’a subit le Français. Toutefois, dans l’étapè suivante, deux facteurs vont engendrer des transformations liées à l’orthographè : 33 l’apparition, sur le plan technique de l’imprimèriè, et sur le plan culturel, d’unè véritable culture nationale. D- Les deux renaissances (XVIe et XVIIe siècles) [Diapo L’histoirè de l’écriturè] La disparition des structures de l’ancièn français et l’évolution vers le français actuel ne se sont pas achevées au XVIe siècle (fin de la période du moyen français) et ne se sont même jamais achevées. En effet, une des principales caractéristiques du français est qu’il n’a jamais entièrement rompu avec le système de l’anciènnè langue. Toutefois, il a évolué rapidement et au niveau de tous ses aspects : phonétique, morphologique, syntaxique et lexical. Un élément important de l’orthographè française consiste notamment en le maintien, sur le plan morphologique, des marques finales anciennes auprès des marques nouvelles. Le XVIe siècle : La renaissance [Diapo Les deux renaissances] Au XVIe siècle, il n’y avait pas Un français mais plutôt Des français. Il y avait plusieurs dialectes (il y en a toujours plusieurs!) mais l’opposition entre les deux France - la France d’oïl (langues du nord) et la France d’oc (langues du sud) - est alors beaucoup plus réelle qu’aujourd’hui (Diapo). [Diapo Langues d’Oc et langues d’Oïl] De plus, les variations régionales et individuelles sont importantes, surtout au niveau des voyelles (évolution des voyelles nasales, évolution de la longueur des voyelles, degré d’ouvèrturè des voyelles, degré de réduction des diphtongues, etc.). 34 L’influèncè de l’orthographè sur la langue commence aussi à se sentir (Diapo). Ainsi, en raison par exemple de la restitution de groupes de consonnes, on commence à se demander s’il faut dire sutil ou subtil, calonnier ou calomnier, aministration ou administration. En effet, une langue écrite plus ou moins élaborée commence à s’opposèr à la langue parlée. Les régressions observées au moyen français s’accèntuènt tout en étant, en grande partie, artificielles (Diapo). Guir (1967?) affirme : « c’èst là un des traits les plus typiques de notre langue moderne, qu’èllè n’a pas eu une croissance libre et naturelle, mais qu’èllè s’èst trouvée, dès l’époquè de sa formation, placée sous le contrôle des érudits et des grammairiens qui ont artificiellement infléchi, hâté, ralenti, voire arrêté le cours normal de son évolution ». De plus, la persévérance de certains pour améliorer la prononciation du latin toujours présent ainsi que la manière dont on l’écrivait va aussi influer sur la prononciation et l’orthographè du français. En fait, plus l’écart social et linguistique entre le français et le latin s’accèntuè plus l’écart entre le français parlé et le français écrit s’accèntuè (Diapo). On a donc dans l’orthographè française une sorte de « coexistence de formes appartenant à deux systèmes linguistiques différents » (Guir, 1967). Cela va gêner d’unè manière importante la fixation de l’orthographè française. Puis, on va avoir le rôle joué par les imprimeurs (Diapo). On parle alors d’orthographè typographique ou d’orthotypographiè. La lutte pour la fixation du français écrit va se renforcer. Dès le premier quart du XVIe siècle, les imprimeurs français vont rejeter les caractères gothiques et vont adopter les caractères romains (capitale ornementale et minuscule Caroline), engageant ainsi la France 35 dans la voie des réformes. Comme leurs prédécesseurs (scribes et clercs), ils utilisent autant le français que le latin mais ils ressentent le besoin de donner à la langue nationale l’instrumènt graphique dont elle a besoin. Ainsi, ils utilisent les caractères romains, les caractères deviennent donc nettement distincts, les ligatures et les abréviations disparaissent, ils adoptent un système progressivement normalisé de majuscules, de signes de ponctuation et d’accènts, remplaçant ainsi les procédés consonantiques compliqués. Les réformes sont donc, à cette époque, très importantes et l’aspèct des textes va être transformé en moins de vingt ans. C’èst en accord avec les imprimeurs que les écrivains de la renaissance vont publier leurs oeuvres littéraires, scientifiques et techniques (ex: la Pléiade). Ainsi, d’après des sondages effectués sur 255 auteurs, 41 % (surtout des poètes) auraient suivi une orthographe réformée ; 43 à 44 % auraient adopté une orthographe moyenne, modernisée (84 à 85 % en tout) ; et seulement 14 à 15 % auraient adopté l’anciènnè orthographe. Notons que nous parlons là des oeuvres publiées en français mais il y avait toujours à l’époquè des oeuvres publiées en latin. L’orthographè est ainsi réformée à plusieurs niveaux. Ainsi, par exemple, les accents vont être utilisés, beaucoup de de lettres adscrites vont être éliminées, certaines lettres grecques vont être supprimées, l’èmploi du y pour /i/va être supprimé ainsi que l’èmploi du z marquant le e fermé, etc. On en reparlera, certaines de ces réformes seront par la suite reprises par l’Académiè (XVIIIe siècle). 36 Puis, les imprimeurs du roi vont suivre un certain R. Estienne qui était le premier lexicographe de son temps et ils vont reprendre les choses en main (Diapo). Les guerres de religion vont chasser de France un grand nombre des typographes souvent soupçonnés de protestantisme. A la fin du siècle et jusqu’èn 1640 (fondation de l’imprimèriè royale par Richelieu), le monde de l’édition connaît une crise et la qualité des livres régresse. On y relève des erreurs et une ignorance des règles les plus élémentaires qui vont de pair avec le retour à l’orthographè la plus archaïque. Ainsi, R. Estienne rétablit les lettres grecques, il élimine les accents sauf en finale et à raison d’un seul par mot, il étend l’usagè du s pour marquer le e ouvert ou fermé comme dans esgal ou escrire, etc. Notons que Estienne a aussi pratiqué le redoublement des l et des t après un e ouvert sans tenir compte de l’étymologiè (ex: chandelle, planette, mortelle, secrette), il a remplacé systématiquement l’ancièn tilde par le redoublement de n ou de m (ex: honneur), etc.. Le XVIIe siècle : Les classiques Au XVIIe siècle, la langue évolue aussi et commence à ressembler de plus en plus au français d’aujourd’hui (Diapo). Ainsi, par exemple, les diphtongues avaient presque disparu, une grande partie des consonnes finales n’étaiènt plus prononcées (sauf r, l, s où les choses sont plus complexes), etc. De plus, au cours de la deuxième partie du siècle, on assiste à une floraison littéraire qui va engendrer une amélioration des éditions et, surtout, les écrivains vont revenir naturellement aux habitudes graphiques de la Renaissance (Diapo). On assiste donc dans l’histoirè de l’orthographè française à une sorte d’allèr-retour entre « modernisme » et « conservatisme ». Il est à noter que ces progrès du XVIIe siècle ne se sont pas 37 fait sans problèmes. En effet, on avait deux tendances différentes. On avait d’un côté les «modernes» qui étaient surtout des grammairiens, des éditeurs et, de l’autrè, les « anciens» qui étaient en grande partie des clercs, des officiers royaux, des gens de lettres, des maîtres des écritures officielles, etc (Diapo). Il est à signaler que les écrivains du moment, comme toujours, on joué un grand rôle au niveau de la réforme de l’orthographè (Diapo). En effet, beaucoup d’autèurs se sont intéressés aux réformes. Ainsi, Corneille (ex : Le Cid - Horace) que vous connaissez tous par exemple va jouer un rôle important à ce niveau : il affirme en 1663 qu’il est en faveur de l’èmploi de l’accènt grave, il préconise l’èmploi du s à la place du z comme signe du pluriel (amitiés et non amitiez) et il utilise le j et le v qu’il fait par la suite adopter par l’Académiè. En fait, en France, les progrès sociaux, littéraires et orthographiques vont souvent de pair. E- Vers l’Orthographe d’état [Diapo L’histoirè de l’écriturè] L'orthographe normalisée s'est lentement fixée, en particulier au fur et à mesure des décisions de l'Académie, enregistrées dans les différentes éditions de son Dictionnaire ou des arrêtés ministériels. Là aussi, des tendances contradictoires vont marquer les différentes décisions de l’Académiè : une tendance à la modernisation et une tendance au retour à l’anciènnè orthographe. Nous le verrons par la suite, l’orthographè est marquée par deux tendances qui marquent une hésitation entre l’adoption d’un principe phonographique (marquer le son, la prononciation) et l’adoption d’un principe idéographique (marquer les idées 38 originelles, la vie du mot). Dans cette partie, nous allons parler brièvement des différentes éditions de l’Académiè. Nous allons commencer par la première édition. Première édition de l’Académie (1694) [Vers une orthographe d’état] Ce qui s’était déjà produit au XIIIe et au XVIe siècle se produit de nouveau : c’èst l’orthographè des greffes royaux qui est choisie par la nouvelle Académie française (créée par Richelieu en 1635) (Diapo). Ainsi, la prise de position des Cahiers de Mézeray, chargé par l’Académiè de déterminer les règles d’orthographè à respecter dans le Dictionnaire est très claire : « La Compagnie déclare qu’èllè désire suivre l’anciènnè orthographe qui distingue les gens de lettres d’avèc les ignorants et les simples femmes...». Cette décision n’èst pas sans importance. En fait, elle montre que les lois graphiques ne sont strictement liées aux lois phonétiques mais qu’èllès relèvent aussi de décisions humaines. On peut donc dire que la royauté avait choisi les gens de lettres contre les écrivains. Notons toutefois que l’orthographè n’était pas complètement celle de R. Estienne (Diapo). En effet, il y a quand même des changements qui ont eu lieu (sous les conseils de Perrault et de Corneille). En effet, dans le dictionnaire de 1694, on observe une utilisation (encore non systématique cependant) du j et du v qui va permettre la chute de toute une série de consonnes ou de signes chargés de distinguer les graphèmes manquants : avril pour apuril, ajouter pour adjouster, etc. La première édition de l’Académiè va aussi éliminer un certain nombres de consonnes étymologiques ou non, en position finale surtout (nu pour nud ; blé pour bled ; conjoint pour conjoinct, etc.). Cependant, l’Académiè n’admèt toujours pas l’accènt intérieur et 39 garde le s muet. L’académiè va supprimer le g final de certains mots comme tesmoing ou maling ; elle adopte le gn à la place de ign ou du ngn ; elle renonce au y initial devant le v comme dans yvoire, yvre, yvrogne, etc. ; en va être remplacé par an dans beaucoup de mots (andouille, dedans, ampoule, bande étaient écrit avec en ou em). Malgré ces réformes d’ènsèmblè dont on a parlé, cette première édition de l’Académiè présente beaucoup d’incohérèncès liées notamment aux mauvaises conditions de sa fabrication (Diapo). Ainsi, Vaugelas qui a commencé le travail est mort alors que le Dictionnaire était à ses débuts. Le dictionnaire a donc été repris et remanié par plusieurs personnes pendant près de soixante ans. On va donc trouver dans ce dictionnaire beaucoup d’èrrèurs, de variantes et de contradictions orthographiques. Notons toutefois que le choix de l’Académiè de s’appuyèr sur l’anciènnè orthographe va déterminer par la suite l’histoirè graphique de la France. La deuxième édition de l’Académie (1718) La deuxième édition du dictionnaire de l’Académiè se situe dans la lignée de la première (Diapo) mais le fossé entre l’Académiè et l’opinion s’èst démesurément élargi (Diapo). Ainsi, Buffier (Grammaire, 1ère édition, 1700) déclare que 2/3 des livres imprimés suivent la nouvelle orthographe et non l’anciènnè. C’èst donc à contre-courant que l’Académiè va avancer sa deuxième édition. Une citation très révélatrice de Régnier Desmarais qui a dirigé l’Académiè de 1684 à 1713 montre l’attachèmènt à l’anciènnè orthographe (modification du français pour faciliter la compréhension de la part des étudiants) : Où en serons-nous, dans chaque langue, s’il fallait réformer les éléments sur la difficulté que les enfants auraient à bien 40 retenir la valeur... de chaque caractère... et si, parce que quelques femmes en confondent quelques-uns en lisant, il fallait aussitôt remédier à cela par un changement universel de l’orthographè ? Toutefois, une évolution importante va caractériser la deuxième édition du dictionnaire de l’Académiè : c’èst l’adoption de l’ordrè alphabétique à la place du classement par racine des mots (Diapo). La troisième édition de l’Académie (1740) Contrairement à la deuxième édition, la troisième édition suivra une évolution dans le fond (Diapo): l’ordrè alphabétique suppose, en effet, une solide réflexion sur l’orthographè. Les « s » muets sont supprimés. Ainsi, « escole » devient « école ». Certaines consonnes doubles vont être réduites, surtout celles à la limite des préfixes et des radicaux (Ex: aggrandir devient agrandir). En outre, sous l’influèncè des philosophes qui désormais font partie de l’Académiè, on ajoute des termes scientifiques encore peu connus du grand public. Ainsi, les traditionalistes reculent et le début des réformes commence. Les réformes se font alors pas à pas, sans bouleverser trop brutalement les habitudes (Diapo). C’èst l’abbé d’Olivèt qui travaille alors surtout sur la troisième édition mais qui prépare aussi les deux éditions suivantes. L’abbé d’Olivèt est soutenu par l’opinion et il va donc réaliser une série de réformes réfléchies qui vont rompre avec les anciens usages de l’orthographè : un mot sur quatre va être transformé. La troisième édition instaure en France l’orthographè moderne qui est le début de l’orthographè actuelle (Diapo). En fait, d’autrès modifications vont se faire par la suite mais ces modifications ne seront que la suite de ce qui avait déjà été commencé. 41 La quatrième édition de l’Académie (1762) Les réformes commencées dans la troisième édition continuent (Diapo) : on note en particulier : (Diapo) la mise en place systématique de l’accènt grave (avant on écrivait mére puis ça devient mère). On règle l’usagè de (Diapo) l’accènt circonflexe (soûtenir devient soutenir - réservé aux voyelles longues), on s’attaquè au z final (Diapo) qui, à part pour certains mots courts (nez, chez, assez) et la deuxième personne du pluriel, n’èst plus utilisé pour marquer le son é et/ou le pluriel de certains mots. Ainsi on n’écrit plus bontez, amitiez, etc. Mais bontés, amitiés... Cette réforme touche donc une vaste série de substantifs pluriels à finale vocalique ainsi qu’à l’ènsèmblè participes passés du premier groupe. On commence à simplifier les lettres grecques (Diapo), ainsi, par exemple, rhythme devient rythme, scholarité devient scolarité, déthrôner devient détrôner, etc. Notons que cette dernière réforme n’était qu’à son début à la quatrième édition, elle a été, en grande partie remise à l’édition suivante et elle n’a même jamais été menée réellement à bien. Cinquième édition de l’Académie (1798) En bref, au niveau de la cinquième édition, on assiste à (Diapo) une réduction massive des lettres grecques, simplifications plus avancées des lettres doubles, consolidation du système des accents, etc. Donc les réformes continuent. Sixième édition de l’Académie (1835) Phénomène étonnant, on assiste, à la septième édition, à un retour à l’étymologiè (Diapo). On écrit de nouveau rhythme, asyle (qui était devenu asile), etc. Cependant, elle continue dans les réformes « positives » puisqu’èllè adopte le ai à la place du oi prononcé /ɛ/ (Diapo). On a aussi l’adoption de la même forme des 42 mots au singulier et au pluriel (enfant au pluriel donne enfants et non enfans ; présents et pas présens, etc.) (Diapo). Septième édition de l’Académie (1878) En 1978, l’Académiè va être impressionnée par les travaux de certains auteurs et de certains linguistes (ex : observations sur l’orthographè française de Littré, 1867 ; dictionnaire de Pierre Larousse, etc.). Elle va alors nommer une commission présidée par O. Gréard (Diapo). Le projet de Gréard va concerner alors différents points, toujours les mêmes (rapport de O. Gréard, 1873) : les doubles consonnes, les lettres grecques, les mots de la même série à orthographe contradictoire, l’alignèmènts des en sur an à la finale, le x final muet, les mots composés, les accents et il ajoute l’orthographè des mots étrangers, des mots à double genre ou à double orthographe (demi- ; nu- ; etc.). Toutefois, la septième édition va être publiée dans une ambiance surchauffée puisqu’un parti, le parti des ducs, va s’opposèr à ce projet (Diapo). L’Académiè et l’état vont reculer. Les réformes vont être sporadiques (consonnes doubles, lettres grecques, accentuation, etc.) (Diapo). On note une simplification de mots qui sont introduits comme variantes (gaîment ou gaiement ; dévouement ou dévoûment). Ainsi, selon l’académiè, les deux variantes peuvent être utilisées (Diapo). On a donc un développement d’unè double orthographe pour certains mots. La huitième et la dernière édition de l’Académie (1932-1935) Cette édition apparaît environ un demi-siècle après la précédente et presque rien ne change entre les deux éditions (Diapo). L’opinion s’èst toutefois en apparence calmée. La huitième édition se rapproche toutefois de la sixième surtout avec une 43 suppression des variantes admises à la septième édition (Diapo). Certaines réformes vont avoir lieu quand même : certains composés vont être soudés (entracte, entraide, contrecoup, etc.) (Diapo). Conclusion On peut donc voir à travers cette histoire de l’orthographè française que l’orthographè n’èst pas naturelle comme la langue orale, son évolution n’èst pas naturelle. Ainsi, l’orthographè a été la conséquence des choix fait pas ceux qui possédaient la culture et le pouvoir à différentes époques de l’histoirè. Toutefois, comme nous l’avons vu, elle est aussi influencée, en grande partie par la langue et son évolution.