Sociologie 2 BA2 2024 PDF

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Sociologie 2 BA2 2024 Les logiques de constitution du monde social. Pourquoi existe-t-il des villes et qu’est-ce qu’une ville ? L’enjeu de la sociologie historique et la démarche générale Il faut « historiciser » l’analyse des structures sociales, des institutions, des représentations pour compren...

Sociologie 2 BA2 2024 Les logiques de constitution du monde social. Pourquoi existe-t-il des villes et qu’est-ce qu’une ville ? L’enjeu de la sociologie historique et la démarche générale Il faut « historiciser » l’analyse des structures sociales, des institutions, des représentations pour comprendre le présent. Yves Déloye : “Sociologie historique du politique” -> grands principes de sociologie historique: 1) Coupure entre le passé et le présent est artificielle. Il faut évaluer l’influence passées sur le présent. 2) Pas de lien mécaniciste entre le présent et le passé. Pas d’automaticité entre les événements. ! dérive « hagiographique » = refaire l’histoire pour chercher à prouver le triomphe d’une idée. 3) Décoder les processus historiques qui ont débouché sur les constitution des institutions. Norbert Elias et le processus de civilisation (1897-1990) Allemand, il est influencé par les travaux de Max Weber + approche constructiviste Histoire, sociologie, science politique, psychologie. Il traite de « l’Etat » ou « La société de cour », des individus. La dynamique de l’occident, 1975 (1939) La civilisation des mœurs, 1973 (1939) La société de cour, 1985 (1969) La société des individus, 1991 (1987) -> Sortir de l’opposition entre société et individu : Genèse des structures sociales et des comportements individuels 1. Objets et méthodes -> lie Sociogenèse et psychogenèse : s’intéresse aux processus qui construisent des structures sociales en reliant ces processus à la transformation des mœurs et du psychisme de l’individu. structures sociales : comme l’Etat / évolutions sociales : comme l’augmentation de la division du travail sociologie historique des processus et des relations > Comprendre la manière dont les individus pensent. > notre conception d’un individu autonome, responsable, qui pense en « je » est déterminée par l’époque. -> Entre engagement et distanciation : En tant que citoyen, nous sommes « engagés » dans le monde, par l’implication à un phénomène, une idée, une valeur. > varie en fonction du degré auquel nous sommes affectés par le monde extérieur. > + distance cet engagement + la réflexion est favorisée -> Les sciences humaines ont donc un « problème » de plus que les sciences exactes : comment séparer en évitant ambiguïté et contradiction les fonctions de participant et de chercheur ? Trouver un équilibre entre distanciation et engagement. -> critique du « retrait du sociologue dans le présent » : Les structures sociales sont le produit de l’histoire mais il faut voir les positions qu’occupent les individus dans un système d’interdépendance, évolutions historiques. 2. “La dynamique de l’occident” : la sociogenèse de l’Etat L’histoire de l’occident -> liée au développement de l’Etat moderne. -> centralisation progressive du pouvoir La société moderne = -> haut niveau de monopolisation militaire et fiscal. -> appareil de gestion de ces monopoles caractéristiques de l’Etat (= l’administration). Pourquoi ces monopoles se sont créés ? (en France) -> 11ème siècle. Etapes : 1) A l’époque féodale : Loi des monopoles = concurrence entre unités territoriales qui se soldent par la victoire d’une unité. 2) Unités de + en + grandes -> L’interdépendance augmente 3) Le monopole privé (seigneur) va devenir monopole public : Il n’est plus possible qu’un seul domine. (évoque la société de Cour) Notion d’interdépendance = la métaphore du jeu d’échec. « Comme au jeu d’échecs, toute action accomplie dans une relative indépendance représente un coup sur l’échiquier social, qui déclenche infailliblement un contrecoup d’un autre individu limitant la liberté d’action du premier joueur. » 3. La civilisation des mœurs sociogenèse impact la psychogenèse : La civilisation des mœurs = le recul de la violence, le développement de l’auto-contrôle. Pourquoi ? -> L’interdépendance augmente avec la spécialisation du travail -> L’interdépendance renforce l’Etat et inversement La civilisation des mœurs = conséquence de l’organisation de la société en Etat ( monopole de la violence ) (expl : transformation de la noblesse (chevalier) en courtisans.) La « civilisation des mœurs » pas volontaire mais ordonnée : -> refoulement de la violence, -> l’autocontrainte, -> contrôle des pulsions des individus. -> augmentation de la distance physique entre les uns et les autres Dominer ses émotions et passions = avantage social Penser aux conséquences de nos actions. La problématique d’une conscience de soi (je) liée à un stade particulier du « processus de civilisation » occidental. Etudie les manuels de civilité car donne info sur nos relations aux autres. 4. Dynamiques sociales, société de cour, structure et signification de l’habitat Les pratiques civilisées se diffusent par les relations sociales entre les classes sociales. « les bourgeois sont influencés par le comportement des hommes de cour, les hommes de cour par le comportement des bourgeois » -> compétition pour l’appropriation = moteur principal de civilisation + apparition de compétences psychologiques Le monarque s’appuie sur les tensions entre les fractions de l’aristocratie pour maintenir un équilibre = jeu des relations sociales il est lui-même contraint par l’étiquette + le cérémonial. -> l’étiquette = ensemble des règles qui organisent la vie privée du Roi. -> Le Cérémonial = activités publiques du roi, celles des cérémonies d’Etat. configuration = formes spécifiques d’interdépendance qui relient les individus entre eux. (de tailles variables : du jeu d’échec, à la partie de cartes, la nation, le village, les relations internationales.) -> Les acteurs n’ont pas forcément conscience de ce qui les relient entre eux. Habitus = empreinte sociale sur la personnalité dû aux différentes configurations au sein desquelles un individu agit. -> La structure de l’habitat pour la société de cour : 1) Paradoxe entre la proximité spatiale >< grande distance sociale dans l’habitation. Proximité dominants / dominés : structure de l’habitat symbolise cette domination. 2) Assurer son rang = « finalité en soi » 3) Lien entre la structure de la maison et les fonctions sociales : « représentation sociale » 4) L’habitation de l’aristocratie sert de modèle à la haute bourgeoisie 5. Après l’Etat ? Unité de survie, interdépendance fonctionnelle et résistance de l’habitus Que ce passe-t-il après la formation des Etats, dans une époque plus contemporaine ? -> la poussée d’intégration vers des unités de taille plus grande continue (expl: union européenne) -> l’Etat n’est plus capable de gérer certains problèmes tout seul -> la fonction « d’unité de survie » est planétaire. (expl : climat, nucléaire) Intégration planétaire : idéaliste mais rationnel de penser une intégration politique à ce niveau. Le sentiment du nous, à ce niveau est infime. (Les droits de l’homme pourrait en être un symbole) Dans le cas d’intégration plus grandes qu’une nation, on remarque une résistance liée à l’habitus national = « intégration subjective » “ intégration objective” = politique -> Les individus ont une image familière du nous national : identité collective. 3 niveaux d’intégration : Interdépendance fonctionnelle = planétaire, humanité Intégration politique = au mieux au niveau de l’Europe Intégration subjective = national, Etat Nouvelle poussée d’individualisation. La ville, une approche économique : Karl Marx Approche partagée par d’autres domaines ; La pensée néoclassique en économie : Ville = un marché, la rencontre entre des consommateurs et leurs demandes et des producteurs de biens ou fournisseurs de services. = système qui s’autorégule pour atteindre l’équilibre entre les demandes et les offres. Historiquement, la ville se construit au travers de sa fonction de marché. Karl Marx conteste la possibilité de l’équilibre et démontre les inégalités sociales dû au système économique capitaliste. (Le capitalisme fonctionnant en engendrant des crises.) -> Pensée marxiste toujours vivante Possibilité d’une « sociologie urbaine » : Les luttes urbaines liées aux rapports de production économique, au régime capitaliste, aux classes sociales. L’approche de Marx Rappel : Il parle aussi de société et d’économie (1ère partie du cours) La pensée marxiste de la ville dans “L'Idéologie allemande” (1845), publié avec Friedrich Engels Friedrich Engels (1820-1895) est philosophe allemand, théoricien de la pensée communiste. Famille d’industriels, son père possédait des industries textiles. 1) Que disent Marx et Engels sur la ville ? La ville n’est pas un phénomène « naturel » -> production sociale -> Dû à l’évolution des rapports de production économique dans l’histoire. a) D’abord, les villes dépendent : des campagnes et d’un surplus agricole à un moment donné de l’histoire. de l’efficacité de la production agricole de la division du travail (les villes s’occupant du travail industriel et commercial) b) Ensuite, les villes vont dominer les campagnes : -> en concentrant les pouvoirs -> en devenant les nœuds du commerce, de l’artisanat, de communication. > Elles concentrent les lieux de la superstructure (le lieu du politique, du juridique, de la production d’idéologie) c) Opposition villes / campagnes = reflet de la structure de l’économie Les intérêts des gens des villes ne correspondent aucunement à ceux des gens des campagnes -> conflits + victoire des villes La ville est vecteur d’innovation sociale : -> Développement de la monnaie et de l’échange -> Mobilité sociale = la capacité à monter dans la hiérarchie sociale -> Meilleur rapport entre l’offre et la demande de main d’œuvre Logique économique, division du travail campagnes/villes -> impact sur la vie intellectuelle, ... c ) La recherche de profit des villes favorise l’industrialisation et tue l’artisanat. Développement des villes =intensification de la logique de la division du travail + naissance de l’industrialisation. « À la place des villes nées naturellement, elle créa les grandes villes industrielles modernes qui ont poussé comme des champignons. Partout où elle pénétra, elle détruisit l'artisanat et, d'une façon générale, tous les stades antérieurs de l'industrie. Elle paracheva la victoire de la ville sur la campagne » les villes modernes = un passage peu reluisant mais obligé dans la dynamique historique. -> Ressentir de plus en plus l’injustice de sa condition pour s’allier et faire évoluer la société. 2) “La situation de la classe laborieuse en Angleterre” (1845), Engels, Dans la ville : -> Classes prolétaires + considéré comme une marchandise -> Domination et l’inégalité -> Conditions de vie des classes ouvrières « répugnantes » -> Isolement, indifférence brutale, concurrence entre les individus vu chez Durkheim : question du lien social à la fin du 19ème siècle : Comment maintenir la cohabitation entre des groupes sociaux si différents. La situation des prolétaires est dramatique -> crise du lien social, risque de dislocation de la société : atomisation du monde L’abolition de l’opposition ville/campagne viendra de la ville : c’est là que la conscience de classe peut naître. La question de la privatisation du sol : la rente foncière -> Crise du logement liée à la logique économique capitaliste Pour abolir les problèmes de la ville, il faut abolir le capitalisme. D’autres auteurs avec des différences : • Manuel Castells • David Harvey • Henri Lefebvre Une approche contemporaine : David Harvey géographe britannique affilié au courant de la “radical geography”. 1) spatialisation du Marxisme : proposer une géographie du capitalisme. -> lieu où constituer des « rentes de monopoles » : Les capitalistes investissent dans des terrains et tentent d’en tirer le maximum de rentabilité. Rente de monopole = revenu tiré par un marché sans concurrence. -> Pour l’urbain, il part du même point que Marx : « les villes se sont bâties grâce aux concentrations géographiques et sociales de surproduits » Urbanisation actuelle (=le développement extrême des villes dans le monde) = phénomène de classe liée au capitalisme. -> Moteur du capitalisme = plus-value : l’urbanisation permet d’absorber l’excédent de production : Recherche perpétuelle d’investir -> besoin de nouveaux projets, nouveaux terrains Le circuit secondaire = insertion dans le sol d’une partie du capital = assure la reproduction à long terme du capital . -> base de la formation d’espaces régionaux Le capitalisme + urbanisation liés aux périodes de crise 2) Exemples de développement urbain qui ont eu lieu grâce à l’absorption de surproduits, suite à une crise économique : > Paris, 1848 > New York, 1942 A) Paris : B) New York : > surplus de main d’oeuvre > surplus de capital > situation politique et sociale est agitée > mouvements politiques contestataires réprimés > Robert Moses ; Rénovation de New York > absorber le surproduit > absorber le surplus de capital > vaste programme d’investissement > reconfiguration de Paris (Haussmann) -> absorption du surplus de capital -> absorption de la main d’œuvre excédentaire 3) L’urbanisation stabilise l’économie capitaliste encore aujourd’hui : le marché immobilier absorbe les surplus. Le boom de l’immobilier -> partout dans le monde Existence de nouvelles formes de crédit pour soutenir les investissements (crise des subprimes aux Etats-Unis ) Les terrains se font rares + chers : comment le jeu de la spéculation peut-il continuer ? 2 processus : -> accumulation par dépossession = basée sur la déprédation, la fraude et la violence = prendre à l’autre ce qui lui appartient, sans son consentement. -> destruction créatrice = détruire l’ancien, pour créer un « nouveau monde urbain » Destructions de certains quartiers -> objectif = déplacer la pauvreté, pas y remédier. 4) conséquences des développements immobiliers > dépossède les masses urbaines de tout droit à la ville = inégalitaire > privilégie la consommation, l’individualisme, les valeurs individuelles, les propriété privées enclavées > marchandisation de la ville (+ alliance avec les élites politiques urbaines) > villes très divisées “Ces processus sont irrémédiablement gravés dans les formes spatiales de nos villes, qui ont toujours plus tendance à se muer en agrégats de fragments fortifiés, de ghettos dorés et d’espaces publics privatisés constamment maintenus sous surveillance” L’espoir d’Harvey réside dans des mouvements sociaux qui réclament le droit à la ville. Les révoltes sont un signe positif mais fragile car pas coordonnées

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