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Partie 1 : Penser la justice Introduction Les mots droit et justice ne sont pas synonymes : la justice est du droit mais du droit n’est pas de la justice pour autant. Justice : terme visant une institution régie par le d...

Partie 1 : Penser la justice Introduction Les mots droit et justice ne sont pas synonymes : la justice est du droit mais du droit n’est pas de la justice pour autant. Justice : terme visant une institution régie par le droit (tribunaux, juges,...) Étymologies : justice = ius (droit) et droit = directus (règle, en ligne droite, justice) On constate plusieurs différences fondamentales : Le droit peut être utilisé comme un outil (par contre on ne peut pas utiliser la justice, on peut uniquement faire quelque chose en son nom) Le droit est coercitif (caractère obligatoire), la justice peut nous influencer/nous pousser à réfléchir mais ne contraint pas La justice à un côté inné (on la retrouve déjà chez les enfants) Justice : BASE ou BUT du droit ? I. Qu’est-ce que la justice ? Le terme justice est un terme polysémique (plusieurs significations/sens) De nombreux philosophes se sont penchés sur la question “Ti esti la justice”. La philosophie à porté diverses définitions de la justice, menant parfois à des débats virulents tant la question est difficile à répondre. Il y a eu de nombreux désaccords entre Platon/Aristote, Saint-Paul/tradition Juive, … Socrate, grand philosophe de l’antiquité, pratique la pratique maïeutique en dialoguant avec ses concitoyens afin de trouver une définition juste et claire pour le terme justice. Le but est de déconstruire les idées préconçues. Pratique maïeutique : “accouchement des idées” : par le biais de questionnements, l'esprit du questionné parvient à trouver en lui-même les vérités (on chercher à le pousser au bout de sa réflexion) Tentatives de définition du terme justice grâce à la pratique maïeutique : Céphale :”ma vieillesse se passe bien car je suis riche et la richesse permet de vivre une vie juste : je ne dois pas mentir/je peux payer mes dettes,...” ⇒ Socrate le questionne alors : est-ce ça une vie juste, une vie sans mentir ? Ne faut-il pas mieux mentir ou tromper pour le bien? Conclusion : “la justice ne consiste pas précisément à dire la vérité et à rendre à chacun ce qui lui appartient” 1 Polémarque : “la justice c’est bien traiter les personnes honnêtes et rendre la pareille aux mauvaises personnes, à nos ennemis” ⇒ Socrate le questionne : tu ne te trompes jamais sur ton jugement à propos du caractère mauvais ou bon de la personne? Si c’est le cas, tu pourrais faire du bien aux méchants et inverse ⇒ Comparaison avec un chien et un cheval : on constate que quand on les punit/fait du mal, ils deviennent de plus en plus méchant (comme les hommes) ⇒ Socrate le questionne à nouveau : est-ce juste qu’une personne juste rende les autres méchants/injuste? Si on est juste, on ne peut pas faire du mal aux autres : ce qui est juste ne peut, au nom de la justice, faire quelque chose d’injuste. Conclusion : “la justice ne peut être définie comme rendre la pareille aux autres. Ce n’est pas le propre de l’homme juste de faire du mal ni à son ami, ni à qui que ce soit, mais de son contraire, c’est à dire de l’homme injuste.” Thrasymaque : “la justice n’est autre que ce qui est avantageux au plus fort” ⇒ Quiconque gouverne crée des lois à son avantage et déclare que la justice consiste à observer ces lois. La justice serait ce que le tyran/monarque décide (>< démocratie où le pouvoir est au peuple, c’est lui qui adopte les lois qui l’arrange et ce serait donc juste de respecter ces lois choisies par le peuple pour le peuple) ⇒ JUSTICE = POUVOIR (idée maintenue jusqu’à la fin du 19ème siècle, à partir du moment où on se demande si il est juste d’écouter les plus forts, l’église, …) ⇒ Pour Socrate, ceux qui gouvernent peuvent se tromper et faire des lois qui les désavantage : parfois les plus forts font une justice qui les désavantage Socrate estime que les affirmations de Thrasymaque sont vides et ne concernent pas tellement la justice. Elles se basent plutôt sur la domination et la soif du pouvoir. Gouverner c’est pas prendre des lois dans son propre intérêt, prendre des décisions pour la cité et donc pour les autres (comparaison avec médecin : son but est de faire de l’argent mais aussi de soigner les autres) ⇒ Le but est de faire des lois pour que la société vive dans la paix et de façon harmonieuse, le but n’est pas l’objet de l’art de gouverner mais de contribuer au bon vivant de la cité. ⇒ Thrasymaque ne parlait pas du gouvernement mais de la détention du pouvoir. Pas de la justice mais de l’impatience à détenir le pouvoir ⇒ Socrate n'arrivera pas à le pousser à la réflexion et à remettre ses idées en question. Pour Socrate la justice est capitale. Pour Platon et Socrate : parler de la cité et de l’organisation individuelle va de paire : vivre une vie éthique est nécessaire à la vie politique et n’est pas différent que de contribuer à une vie sociétale juste. ⇒ Justice est importante à tous les niveaux : intime (permet la paix intérieure) et dans la société (permet d’éviter guerre) ⇒ Justice permet de vivre en harmonie Dire que la justice est importante ce n’est pas la définir, il n’a donc pas réussi à répondre à cette question “TI ESTI la justice”. 2 ⇒ La justice peut être une valeure (on la perçoit), un sentiment (enfants), une institution Pour définir le terme “justice”, il faut faire le choix d’une approche décalée. La vraie question n’est pas tellement de savoir ce qu'est la justice. Il faudrait penser à l’acte de juger plutôt qu’au concept de justice. On doit dès lors se concentrer sur d’autres questions : PAR QUI : qui nous juge? Vaut-il mieux un inconnu? Un proche? COMBIEN : faut-il un juge? Plusieurs? COMMENT : même jugement pour tous? Juger chaque situation différemment? OU : est ce que le tribunal est vraiment le lieu (ornement/toges vraiment utile?) QUAND : dès que quelque chose est injuste? Lorsqu’on dépasse des limites ? II. Juger avec impartialité ou avec sentiment Visionnage film “The Music Box” : une avocate décide de prendre la défense de son père accusé de crimes de guerre. Cette dernière refuse d’émettre l’idée que son père puisse avoir commis horreurs sous prétexte qu’elle le connaît, qu’il l’a élevé qu’il n’aurait jamais été capable de faire ça. ⇒ Les sentiments envers son père faussent-ils son jugement sur son père et sur les témoins au procès? ⇒ La question d’impartialité s’applique aussi à propos du juge, juif or le procès parle de victimes de la shoah : l’implication personnelle possible du juge peut influencer le rendu du jugement ⇒ L’avocate de l’accusé cherche à rendre le procès un débat d’actualité : juifs vs communistes ⇒ On soulève aussi dans ce film la question du positionnement du scénariste face à l’antisémitisme. En effet, le scénariste s’est inspiré du procès de J.Demjanjuk et cherche à comprendre l'implication de son pays d’origine, la Hongrie, dans la Shoah Cela soulève deux questions fondamentales : Sommes-nous capable de prendre une décision juste quand nos sentiments sont impliqués? Pouvons-nous poser un jugement adéquat quand nous ne sommes pas impliqués dans le sujet? Parfois il vaut mieux un juge totalement impartial et un juge impliqué dans la situation est plus adéquat, il est dur de trouver la solution parfaite. Le droit actuel nous répond par le principe d’impartialité : on a le droit de demander de changer de juge si celui-ci à une quelconque relation avec le dossier ou les personnes impliquées Qu’est-ce que le juste et qu’est-ce que la justice? En réalité la vraie question est qu’est-ce que le juste et l’acte de juger. Questions soulevées par Deleuze : Comment juger ? (à distance de la situation, selon nos émotions?) Qui est le plus à même de bien juger ? (proches-personnes indifférentes?) On essayera d’y répondre à l’aide d’écrits de deux économistes et philosophes du siècle des lumières : David Hume (judicious spectator) Adam Smith (impartial spectator) Le siècle des lumières est un mouvement culturel et intellectuel du 18ème siècle rassemblant des penseurs voulant lutter contre les oppressions religieuses et politiques en proposant des projets se basant uniquement sur la raison. On cherche à écarter l’irrationnel et les croyances, on cherche à faire triompher la bourgeoisie sur la noblesse et le clergé 3 1. Propositions de Hume Son objectif est de développer une science de la nature humaine en se basant uniquement sur l’expérience et l’observation On dit de lui qu’il est empiriste : courant philosophique dans lequel se rangent ceux qui considèrent que tout se range dans l’expérience sensible : la raison peut jouer un rôle dans la connaissance mais on doit principalement se baser sur ce qu’on peut observer/percevoir : raison est pas le fondement de la connaissance. ⇒ Théories des empiriste se basent sur les faits qu’ils perçoivent Hume écrira le “Traité de la nature humaine : essai pour introduire la méthode expérimentale du raisonnement dans les sujets morales” ⇒ Il veut, par une méthode expérimentale, nous apprendre comment fonctionne scientifiquement un sujet de morale (comment vivre une vie juste) ⇒ Il applique un moralisme pratique : élaborer une science des vertus et vices pour améliorer nos capacités à bien agir et bien juger ⇒ Son effort n’est pas un pur travail de théorisation : il veut nous aider à devenir des meilleurs sujets de moral, plus vertueux Ex : un peintre saura mieux peindre un portrait avec des notions d’anatomie ⇒ Si on lit son livre, on saura mieux comment agir de façon vertueuse : lire son livre aide à développer notre morale pratique en nous aidant à mieux comprendre notre caractère et celui de nos actions. Sur quoi sont fondés nos jugements ? Faire la distinction entre le bien et le mal, le juste et l'injuste, ne dépend pas de la raison mais du sentiment (s’applique aussi à l'esthétique pour déterminer ce qui est beau ou moche) En cherchant à trouver le vice, on trouvera certaines pensées/passions : le vice nous échappe tant que l’on ne tourne pas notre réflexion vers l’intérieur de notre cœur ou s’y trouve un sentiment de (des)approbation qui naît envers l’action en question (exemple d’un assassinat) Les vices et les vertues sont comparables à des choses observables La raison nous sert pour déterminer ce qui est vrai ou faux et d’établir des liens entre les idées Raison permet de distinguer le vrai du faux Le sentiment permet de distinguer le bien du mal On parle de méthode empiriste car Hume dit qu’au fond, l’esprit s’applique à la perception, ce qu’il nous dit dépend d’un sentiment qu’on peut ressentir : une impression de notre esprit ⇒ On fonde notre jugement sur ce que l’on perçoit et on juge en fonction de ce que cela procure en nous ⇒ Observer quelque chose génère une impression de notre esprit, un sentiment qui nous permettra par la suite d’émettre un jugement 4 Comment juge-t-on sur la base de sentiments ? Hume vise le mécanisme psychologique qui permet de comprendre l’autre, l’empathie qui nous permet d’émettre un jugement (sympathie en anglais) Empathie : être sensible aux sentiments et ressentis des autres Hume met en avant plusieurs choses : o Nous n’avons pas accès à l’intériorité d’autrui : je ne sais pas ce que l’autre ressent exactement o Nous pouvons observer les causes de leur sentiment ce qui nous suscite une idée, un perception atténuée sur le ressenti des autres (parce que je me mets à la place d’autrui, je peux imaginer les sentiments des autres, il y a une notion d’identification) o Les émotions peuvent passer d’un individu à un autre : quand on observe une situation on ressent des émotions même si on n’est pas directement concerné (ex : salle d’opération: pitié pour celle qui va se faire opérer et je ressens son stress) o Empathie : conversion d’une idée en impression Exercice : Hume irait que les public regardant le film “The Music Box” serait touché par les témoignages au procès parce que : En écoutant les témoignages, on se fait une idée des souffrances subies par ces personnes et, par l’imagination, cette idée se transforme en impression, en sentiment : empathie Parce Que nos jugements sont basés sur le sentiment Parce qu’on connait l’histoire et les horreurs de la 2nd guerre mondiale : la connaissance ne rentre pas en jeux dans le jugement et le sentiment Le mécanisme mis en place par Hume s’applique tant aux sentiments qu’aux jugements moraux Vertus : actions/personnes suscitant sentiment agréable en nous Vice : actions/personnes suscitant un sentiment désagréable en nous Il existe deux types de vertus : naturelles VS artificielles Vertu naturelle : facile à observer, facile d'éprouver un sentiment afin de juger si la situation est bien ou pas Vertu artificielle : difficilement observable, demande un effort supplémentaire o Obéissance aux lois des nations, allégeance, pudeur, bonnes manières, justice o Pas naturellement présentes dans les humains : elles sont crées par et pour la société o Difficile d’émettre un jugement car l’identification est plus difficile o Parfois on n’éprouve pas de sentiment de plaisir or Hume nous affirme que ce sont des vertus Ex : justice (règles, tribunaux) : vertu de penser qu’il est bon d’avoir un système de justice dans la société mais parfois quand on observe des procès, on n’éprouve pas de sentiment de plaisir, on a l’impression que la justice n’est pas une vertu, nous devons dès lors fournir un effort supplémentaire d’identification afin de percevoir le caractère vertueux de la justice. ⇒Si j’observe que tout le monde respecte les règles et que les tribunaux sont la pour les faire respecter, alors je comprends que c’est une vertu Les humains sont, selon Hume, égoïstes de nature (généreux uniquement quand cela les arrange). Leurs actions visent uniquement à leur procurer un sentiment de satisfaction. Cela pose un problème pour construire une société. 5 Comment considérer les vertus artificielles comme des vertus? Chacun comprend qu’il est dans son intérêt de limiter son égoïsme On se base sur le sentiment procurant une sensation agréable à l’idée que tout le monde fasse comme nous, forme de convention naît entre toutes et tous sur base des sentiments de chacun On parle de régulation croisée par l’empathie, fondée sur le sentiment et développée par l’imagination Retour à l’exemple : C’est dans mon intérêt de considérer la justice comme quelque chose de bien si tout le monde le considère comme bien. ⇒ Je suis égoïste, je ne veux pas vivre dans le désordre alors je suis les autres pour une bonne société ⇒ Sentiment agréable de respecter la justice pour que les autres respectent aussi la même chose que moi Vertus naturelles : Vertus artificielles Naturellement présente chez l’homme Créées par et pour la société Facilement observable Demande un effort supplémentaire de Facile d’émettre un jugement l’imagination et l’anticipation d’une hypothèse Ex : générosité Création d’une forme de convention et limitation de notre égoïsme Ex : justice, bonnes manières L’imagination est une faculté de l’esprit: Dangereuse car non fondée sur la seule observation empirique o Si on s’imagine n’importe quoi on va mal comprendre une situation Indispensable, magique : nous permet de produire des représentations o L'observation peut nous pousser à réfuter des vertus artificielles alors que si on pousse un peu plus notre imagination, on arrivera à apercevoir la vertu en question Les processus de jugement moraux sont fondés sur l’imagination et se basent sur la seule certitude qui vaille pour un empiriste : celle de l’expérience de chacun Il est + facile de ressentir de l’empathie pour les gens qu’on connaît, pour nos proches De plus, l’empathie est spatiale et temporelle (on aura plus facile à éprouver de l'empathie pour les gens à qui on s’identifie). Comme nous éprouvons de l’empathie plus facilement pour certaines personnes que pour d’autres et que nos jugements sont basés sur nos sentiments et notre empathie, pouvons nous considérer nos jugements comme partiaux? ⇒ Nos jugements moraux sont sans fiabilité si ils basés sur nos sentiments, variant en fonction des situations ⇒ Existe-t-il des jugements généralisables, juste par tout temps/pour tout le monde? Hume constate qu’il y a choses que nous trouvons juste en Chine comme au Royaume-Uni et en conclut que : Il existe des jugements universalisables Nous accordons le même jugement sur certaines qualités morales Nos vertus se recommandent à l’estime d’un spectateur judicieux 6 Certains jugements valent partout dans le monde et il explique sa théorie par la distinction entre jugement et sentiment Sentiment : ce que je ressens : intime, incommunicable, personnel ⇒ Notre sentiment peut varier d’une fois à l’autre et on ne peut pas le contrôler Jugement : ce que j’en dit : expression langagière du sentiment moral ⇒ Jugement est à portée générale, on peut en discuter avec les autres Certaines vertus sont généralisables parce qu’elles se recommandent à l’estime d’un spectateur judicieux ⇒ Le spectateur judicieux n’est pas une personne physique, c'est une méthode, un point de vue voir la raison ⇒ Adopter méthode du spectateur judicieux : méthode de correction de nos sentiments ou tout au moins, de correction de notre langage La raison est ici vue comme une méthode (réflexion personnelle), un point de vue ou endroit ou on se place, de façon détachée, à distance raisonnable de la situation afin de juger cette dernière avec une calme détermination Capacité à adopter un point de vue général sur les choses, pas totalement à distance de la situation mais suffisamment afin de pouvoir adopter une empathie élargie La méthode du spectateur judicieux permet un jugement généralisable (mais pas sans sentiment car sentiment nécessaire pour juger mais on cherche à éprouver sentiment calme et à distance correcte de la situation). On cherche à adopter une empathie généralisée qui permettra de juger sur une base plus nourrie. Pour adopter la posture d’empathie généraliser Adopter successivement le point de vue de chacun puis se faire sa propre idée par la suite Agir comme dans un film : avoir une vue sur l’ensemble, une vision élargie de la situation o Chercher à entrer en empathie avec chacun et adopter tous les points de vus différents o Chercher à s’identifier à tout le monde en gardant une certaine distance, sans s’immerger complètement dans les sentiments de tous Le dialogue est important dans notre jugement, il permet de confronter nos propres jugements avec ceux des autres et ainsi de pouvoir faire évoluer notre jugement ou celui des autres. Sentiment ne changera pas mais discuter avec les autres permettra de créer des normes générales (pas toutes universalisables), de nous mettre d’accord sur certaines manière/règle/jugement général Enjeu du jugement impartial : se baser sur le sentiment (avec empathie et parfois un effort supplémentaire) en tachant d’adopter la position du spectateur judicieux qui consiste à se mettre à distance calme et raisonnable de la situation et d’entrer en empathie successivement avec chaque personne concernée par la situation afin de pouvoir juger calmement du caractère de la situation/action Paradoxe : l’impartialité est ancrée dans le sentiment sur lequel est fondé le jugement mais on se base sur tous les sentiments pour être le plus impartial possible ⇒ On arrive à prendre une décision basée sur notre ressenti mais pas cantonnée sur notre unique ressenti et celui de nos proches Pour juger avec impartialité, il faut faire preuve de raison imaginante, celle-ci étant fondée sur le sentiment et constituant le point du vue du spectateur judicieux 7 Il a été reproché à Hume d’inclure dans sa réflexion une antinomie, une contradiction. En effet, pour lui, tout est affaire de sentiment et tout est affaire de jugement. Tout serait affaire de sentiment : tout individu semble cantonné à la sphère du sentiment et de l’empathie ⇒ Pour trouver un jugement généralisable, il faut trouver un sentiment universalisable Tout serait affaire de jugement : nous sommes des individus vivant dans une société avec des habitudes, certaines choses sont admises et d’autres non o Suscite des idées : on a été formaté par le fait d’être inscrit dans un groupe o Nos sentiments seraient influencés par les jugements donc tout serait jugement Cependant, on ne peut pas dire que tout est sentiment et tout jugement. Il faut différencier le sentiment et le jugement moral ⇒ Nous avons tous une capacité à l’empathie et une capacité à prendre distance avec nos sentiments initiaux ⇒ On ne s’arrête pas au sentiment : on est capable de faire évoluer nos jugements (notre sentiment, propre à nous-même et intime n’évoluera pas forcément pour autant) Il a une forme de formatage qui concerne nos jugements. On accepte des normes, on y contribue bien qu’elles nous aient été imposées. ⇒ Notre jugement peut être influencé par celui des autres mais on reste maître de ce qu’on fait (parfois ce qu’on a observé à l’extérieur va influencer notre jugement bien que notre sentiment soit contraire) 2. Propositions de Smith Adam Smith est considéré comme le père du libéralisme économique moderne. Il prône le fait que le marché doit s’auto-réguler et que l'État doit uniquement protéger certaines libertés fondamentales des individus. Ses réflexions économiques sont basées sur l’idée que les humains sont égoïstes : chacun suit son propre intérêt. Il rejoint Hume sur l’idée qu’une vie sans vertu est une vie qui n’est pas accomplie. Il cherche alors à comprendre les conditions de la vertu : comme agir justement et poser des bons jugements. Comme pour Hume, Smith pense qu’une vie sans vertu n’est pas une vie accomplie : il veut comprendre les conditions ⇒ Il a écrit un livre : “Théorie des sentiments moraux” dans lequel il cherche à définir le principe de notre évaluation morale, la faculté de notre esprit à déterminer le juste et le bon. Smith est également un empiriste de l’époque des lumières. Il cherche à construire un savoir sur base de l’observation : toute connaissance est valable seulement si elle s’applique sur ce qu’on peut observer à partir de nos sens. Comment juger avec impartialité ? Hume a convaincu Smith au sujet de l’importance de l’empathie : les décisions se font sur le sentiment et le sentiment est ressenti car nous sommes capables d’empathie Les humains sont capables d'empathie et d’égoïsme : ce sont deux sentiments originaires habitant les humains, les humains le sont par nature 8 Empathie : capacité à partager des passions avec autrui, véhicule de nos sentiments Source : imagination (suit l’idée d’Hume) : on n’a pas accès à ce que ressentent les autres mais par l’imagination je peux concevoir son ressenti o Les sources sont ni l’amour de soi (égoïsme) ni la raison § Raison : faculté qui nous permet de généraliser des choses, mécanisme de réflexion qui nous permet de tirer des généralités de nos expériences particulières , d’édicter des règles générales de conduite On s’identifie à l’autre en 2 mouvements : j’adopte en premier lieu le sentiment de l’autre et je me l’approprie. Ensuite, on se transporte en dehors de nous-même, dans la situation de l’autre, comme si on formait une seule personne o Ce n’est pas une question d’égoïsme : on n’éprouve pas d’empathie dans le but de ne pas vivre la situation de l’autre (ex : un homme qui ressent de l’empathie pour une femme en train d’accoucher sait bien que ça ne lui arrivera jamais) Empathie est double, elle va dans les 2 sens : du spectateur à l’acteur et vis-versa o Voir que les autres éprouvent de l’empathie pour nous soulage la douleur et accroît le plaisir, on cherche à ce que les autres s’ajustent à l’intensité de ce que nous ressentons o Chercher à ce que les autres ressentent notre sentiment avec la même intensité ne marchera jamais, ils auront qu’une perception atténuée de notre ressenti : c’est une entreprise veine de garder cet espoir o Susciter démesurément le l’empathie des autres peut leur causer du déplaisir o Un acteur vertueux va donc atténuer sa passion qu’au degré où les spectateurs pourront partager son jugement, où ils atteindront un point de concordance § Action pas uniquement vis à vis du respect pour le spectateur, en atténuant sa passion, l’acteur approchera son sentiment de façon plus calme et pourra juger de façon plus juste. § On considérera comme juste le jugement au point de concordance entre les sentiments éprouvés par l’acteur et l’empathie du spectateur § Notre sentiment sera à ce point-là un jugement juste et impartial Pour juger, on s’appuie sur le sentiment qu’on ressent face à la situation grâce au mécanisme d’empathie (se fondant sur l’imagination). Cette empathie est de double sens et permet de modérer nos sentiments afin de les rendre plus audibles pour les spectateurs de la situation et arriver à un point de concorde, point qui fonde le jugement juste et impartial. Afin de poser un jugement adéquat de la situation, 2 éléments peuvent nous être utiles : Idée de perfection o Idée d’un accomplissement parfait dans une vie idéal, d’une façon d’agir totalement vertueuse o Conscience de l’idée de l’agissement d’un individu vertueux, totalement accompli o Horizon de ce que nous voudrions être : cette idée de perfection peut nous aider à juger la situation car nous cherchons à être parfaitement vertueux Degré commun d’excellence o Moyenne par rapport à la perfection des humains, norme sociale ou encore niveau moyen d’accomplissement de soi o Conscience des vertus dont nous et les autres sommes capables 9 Pour juger, notre décision résulte donc de 3 facteurs Sentiment (et empathie) Idée de perfection Degré commun d’excellent La rencontre de ces 3 éléments se trouve la figure du spectateur impartial : Figure abstraite générale et impersonnelle Point de vue d’une personne non concernée par la situation mais qui entre en empathie afin d’accéder au point de concorde Principe ultime d’approbation ou désapprobation des choses/conduire : lieu du jugement impartial Juge qui porterait un jugement sur les situations de la vie ou sur des jugements esthétiques Pour arriver à être impartial, on se base sur notre sentiment, l’idée de perfection et le degré commun d’excellence. Smith en conclut que le jugement, fondé sur le sentiment, circule par l'empathie. L’empathie va dans les 2 sens et consiste à se placer à un stade où les autres peuvent ressentir les mêmes sentiments que nous. Juger vertueusement n’est pas chercher l’empathie excessivement. Pour atteindre le point de vue d’un juge idéal, il faut évaluer et apprécier des situation afin d’agir en conséquence En quoi le spectateur impartial est-il utile ? Le spectateur impartial est utile afin de juger situation : Autrui Nous-même Nos interactions avec autrui Autrui Nous-même Interactions avec autrui Cas où on juge par empathie : Cas où on porte une évaluation sur En imaginant le point de vue du ce que nous sommes, faisons spectateur, on limite notre On juge une situation qui ne égoïsme et on arrive à modérer nous concerne pas Lorsqu’on réfléchit à nos celui des autres On entre en empathie par actions, on se divise en deux : On cherche à évaluer la situation l’imagination ce qu’on fait et ce qu’on essaie avec les yeux d'une tiers On adopte la posture du d’en penser personnes : pas juste mon point spectateur impartial Position de spectateur de nos de vue ou celui des autres: on propres actions et adopter le cherche un juste milieu point de vue du spectateur Spectateur impartial nous permet impartial de corriger par empathie double, Je prends en compte mon les passion égoïste (sans se ressenti et celui des autres décentrer, on privilégie Recherche du point de uniquement notre intérêt et on ne concordance interne pourra pas porter de jugement juste) 10 Comment juge-t-on bien ? En adoptant la position d’un spectateur impartial Les humains ont un don de la nature, une conscience : désir de vivre bien; de réaliser nous- mêmes ce qui serait approuvé par tous et ce que nous approuvons chez les autres Nous avons en nous un juge intérieur, un œil naturel de l’esprit, une instance intérieure o Tout individu a en lui une volonté d’agir vertueusement, de façon juste o Parfois on cherche uniquement l’approbation d’une certaine personne à la place de celle du spectateur impartial mais on ressent la différence Ex : Lorsqu’on reçoit des compliments, même si ils sont sincère, ne nous font plaisir que lorsqu'on les a mérités ⇒ Compliment nous font moins plaisir lorsqu'on a mal agit ou triché ⇒ Approbation venant du compliment vient pas d’un spectateur impartial, il n’est pas au courant de la situation dans son entièreté ⇒ Preuve de cet argument : on est parfois content d’avoir agi bien même lorsqu’on ne nous a pas vu Lorsqu'on cherche l'approbation d’une certaine personne, nos jugements ne seront vertueux qu’en apparence, ils ne sont pas réellement conformes aux exigences de vertus du spectateur impartial Notre conscience nous rappelle que notre conduite n’est pas réellement digne Le fait de rechercher l’approbation spectateur impartial nous aide à atteindre la vertu véritable o On ne cherche pas l’amour des autres via le spectateur judicieux, on cherche de vivre une vie qui en vaut la peine : une vie authentiquement bonne Toute personne a une conscience, œil naturel de l’esprit : il n’y a pas de gens bien ou mauvais par nature : La nature de l’homme est définie par sa constance à se soumettre à l'avis du spectateur impartial o Tout le monde en est capable mais on fait parfois taire cette conscience Les plus vertueux sont ceux qui dans toutes les circonstances de leur vie ne cherchent pas les éloges (amour de soi) mais agissent pour un pur amour de la vertu, qui agissent en empathie désintéressée Ex : Un européen qui apprend qu’il y a eu un tremblement de terre terrible en Chine ⇒ Homme bien va exprimer sa compassion, va d’abord ressentir une empathie pour la souffrance des victimes puis va s’informer pour comprendre la situation pour poser le sentiment le plus juste ⇒ Grâce à ses connaissances acquise et à l'empathie, il peut s’imaginer à la place des victimes mais tout en prenant une distance vu qu’il n’est pas là-bas : cette empathie va l’aider à agir et à apporter de l’aide Le spectateur impartial peut donc être universel. On concorde avec l'ensemble des ressentis. ⇒ Cette idée de Smith a été très critiquée : pouvons-nous vraiment nous défaire de nos propres ressentis? Ce n’est pas simple car notre point de vue, nourrit de notre conscience, est construit en fonction de notre milieu et société (et il y a des milliers de sociétés donc comment avoir un poit de vue universelle) Notre empathie dépendait en partie de notre appartenance culturelle 11 Smith explique qu’il est quand même possible que certains transcende des limites, c’est peut-être une espérance mais c’est un objectif qu’il se fixe, qu’il défend : il répète que le point de vue pour poser un jugement vertueux est celui de n’importe quel/tout spectateur impartial : tout le monde en est capable et cela implique de nous informer afin de mieux comprendre. ⇒ Il l’observe empiriquement au quotidien : nous avons tous cette conscience, ce désir d’agir bien Nous jugeons dans 3 tribunaux différents : L’homme du dehors L’homme dedans la poitrine Juge omniscient du juge Norme sociale Conscience Espoir d’un jugement suprême On a appris par nature à Point de vue du spectateur impartial, juge respecter les sentiments supérieur de notre conduite Dans circonstances ou notre des autres Tribunal troublé par l’homme du dehors : conscience est perturbée, on a On juge en fonction de notre conscience nous donne sa propre l’espoir d’être juger par un ce que les autres vont opinion avec crainte et hésitation personne parfaite, qui connaît penser de nous et nos (interaction sociale peut susciter en nous tout action des passions troublantes : l’impartialité ne ⇒ Aide à résister au poids résiste pas toujours à l’hésitation et regard des autres crainte) ⇒ Horizon d’un jugement dernier qui nous récompensera d’avoir bien jugé Nous ne sommes pas toujours capables de vivre une vie vertueuse. Notre constante nous le permet cependant, parfois nous n’avons pas le courage de faire l’effort et parfois, nous n’arrivons juste pas à identifier comme bien agir. Pour répondre à notre faiblesse (lorsqu’on n’arrive pas à adopter la figure d’un spectateur impartial), nous pouvons nous fonder sur le sens du devoir, une approximation de la vertu. Consiste à respecter ce que l’on observe autour de nous comme être visiblement ce qui se fait, les règles de la société dans laquelle nous vivons Sens du devoir est bien moins parfait que le juge du 2ème tribunal o Retour au 1er tribunal : ne contredit pas pour autant le fondement de la moralité : agir selon le sens du devoir n’est pas hypocrite, c’est conforme à une forme de sentiment à la base de tous les jugements o Raison nous permet d’édicter des normes morales, opération de généralisation qui n’est pas universelle : écouter le juge du premier tribunal et ne pas adopter un modèle de conduite universelle n’est pas généralisable comme un positionnement véritablement vertueux o Règles pas instaurées dans la réalité deviennent la mesure du jugement moral : quand on les respecte, le sentiment du devoir est accompli Lorsqu’on agit avec le sens du devoir nous nous appuyons sur le sentiment du devoir accompli : approximation de la vertu pouvant nous aider dans la vie. ⇒ Prise d’appuie sur des règles morales de la société dans laquelle on vit, mesure de la règle sociale à ce moment-là et dans cette société-là. 12 L’éducation est très importante car elle nous permet de connaître les normes et d’identifier les règles sociales auxquelles il s’agit de se conformer : Quelqu’un de bien éduquer se conforme tellement bien aux règles qu’il agit comme si il avait un sentiment moral o On ne parle pas d’hypocrisie, ces personnes sont motivées par une désir d’accomplir leur devoir o Leur sentiment et action restent digne d'éloges car leur comportement est quasiment identique (de l’extérieur) à celui d’une personne vertueuse o Nous ne pouvons parler de triche : ce sont des personnes faibles se basant sur le sens du devoir Sens du devoir suffit au bon ordre de la société : au vu de la faiblesse des individus, les normes sociales et sens du devoir nous permettent de fonctionner en groupe Ex : un homme ayant du mal à être reconnaissant lorsqu’on est gentil avec lui manifeste quand même de la gratitude du à son éducation bien qu’il n’en ressent pas. ⇒ Agit comme l’aurait fait un spectateur impartial ⇒ Apparaît vertueux de l’extérieur, présence d’une très fine nuance : l’individu manquera de délicatesse de quelques infimes nuances, adoptable que du point de vue d’un spectateur impartial. Les normes sociales sont vagues et c’est important pour travailler notre 2ème tribunal, celui du juge du dedans de la poitrine. Il est impossible de prévoir ce qui pourrait se passer et les actions d’un sujet moral dans une situation particulière : il n’existe pas de catalogue de bonne conduite Il est plus intéressant d’édicter des lignes de conduite (règles générales) de ce qu’il est bon de faire plutôt que des règles strictes et étroites Règles strictes sont celles de la justice écrites selon 2 méthodes o Jurisprudence : définition de grands principes de jugement laissant une ouverture éthique à la diversité des situations o Casuistique : définition méticuleuse de cas particuliers et de la règle qui s’y rapporte Aucun humain ne supportera jamais l’injustice. Il faut des règles (pouvoir de la nation) afin d’éviter une société chaotique où tout le monde se venge. Le pouvoir sert à éviter le chaos et les jugent indispensables afin de prendre des décisions justes et éviter la vengeance privée. Les juges sont indispensables à la bonne conduite de la société Juges s’appuient sur des règles, fondements juridiques Il est important de déterminer les règles de justice afin de rendre une bonne décision La jurisprudence sera considérée comme les règles générales qu’ont les juges à suivre Personne n’est arrivé à déterminer les bonnes règles de justice : les deux méthodes ont été utilisées mais aucune n’est considérée comme suffisante. Smith rejette casuistique et met en avant la jurisprudence o La casuistique est faite de désaccord, c’est une entreprise vaine : il est impossible de recenser toutes les situations possibles et leur résolution à priori § Ex : Certains disent qu'il faut tenir ses promesses (position de les pères de l’église) alors que d’autres disent que, lorsqu’on a promis sous la menace, la promesse n’a pas à être respectée § Juste position : adopter le point de vue du sentiment commun de l’humanité 13 La jurisprudence permet de garder un caractère général et dégager de grands principes généraux et donner une ligne de conduite tout en laissant une marge de manœuvre o Juste position pour poser des principes afin de s’organiser dans l’état et la justice o Seule façon de donner des règles de justice laissant de l’espace pour les vertus et l’éthique § Permet au juge d'effectuer un travail de réflexion lors d’un jugement, de s’adapter au cas par cas et de prendre en compte le contexte o Le spectateur impartial reste nécessaire pour évaluer ce qu’il est bon de faire dans chaque situation particulière Position politique de Smith : Smith affirme que la confession est un problème. En effet, la confession nous dit quoi faire et de ce fait nous coupe dans notre propre cheminement éthique : Prêtre : directeur de conscience Rapport de pouvoir problématique : confesseur remplace le spectateur impartial, prétend savoir quoi faire dans chaque situation et ne permet pas de faire appel à notre propre conscience Or, pour Smith, un bon jugement est d’adopter la position du spectateur impartial devant le 2ème tribunal. Le spectateur impartial doit rester un point de vue, personne ne peut prétendre l’être ⇒ Quête personnelle de chacun vers une vie ou présiderait notre conscience, lieu où se jouent les grands principes N’oublions pas que Smith est à la base un économiste. Pourtant, ses propositions sont loins de ses théories économistes ⇒ Figure de la main invisible : main par laquelle le marché s’autorégule, chacun poursuit son propre intérêt et mené à l’harmonie de la société Smith part de l’idée qu’on est égoïste et qu’on suit nos propres intérêts : confrontation de nos intérêts propres permet harmonie Combinaison entre : o Main invisible : agit sans que les individus n’en ai conscience o Invitation au spectateur impartial : demande un engagement personnel, une responsabilité consciente Théories économistes de Smith : Smith serait libéral, cependant il l’est moins que ce qu’on pourrait penser o État doit réglementer certaines choses o Hommes d’affaires ne doivent pas s’en occuper car ils prendraient des règles allant dans leur intérêt Smith plaide afin que les richesses soient en parties redistribuées o Interdit les plafonds salariaux (salaire maximum) : chacun doit gagner le plus d’argent Main invisible : métaphore se rapportant à l’autorégulation du marché o Il en parle pour la première fois dans le livre : théorie des sentiments moraux o Il en parle au sujet du paradoxe § Riches veulent toujours plus et ce désir a des conséquences bénéfiques sur les plus pauvres 14 o Il en parle après avoir longuement réfléchi à propos de la beauté, jugement moral (question d’esthétique : belle si suscite en nous un sentiment de plaisir) § Smith observe qu’on juge une chose belle lorsqu’on contemple une belle harmonie, un système bien rangé/organisé § Système bien ordonné suscite un sentiment de plaisir § Ex : quand on a bien rangé sa chambre : sentiment de plaisir § Ex : homme qui arrive dans une pièce et chaises pas rangées, l’homme les range et s'essaie pour être content (bien que de base il ne range pas, il le fait sans que son valais soit la) Le fait que les riches veulent acquérir le plus de choses possible, qu’ils aient une soif insatiable de possession n’est pas une satiété corporelle ⇒ On mange tous la même chose, un riche ne peut pas manger 20 000 fois plus qu'un pauvre Vouloir acquérir plus de choses tient à la satisfaction de vouloir voir les choses bien rangée o Un riche achète un champ à côté de chez lui si il le trouve mal rangé afin de le remettre en ordre et éprouver un sentiment de satisfaction Possession sans fin serait liée à un jugement de goût, d’esthétique : riches veulent acquérir de plus en plus et répartissent un peu de leur richesse afin de rendre le monde autour d’eux plus beau, mieux organisé Ruse de la Nature, en lien avec la providence mais les riches ne s’en rendent pas compte de o La cause véritable de leur action est l’amour du beau : on agrandit le patrimoine pour l'organiser et l’harmoniser L’Ambition derrière est de bien équilibrer les choses : Smith se moque des riches : quand des personnes fortunées partagent de leur richesse avec les plus pauvres au nom d’un jugement de goût, il n’est aucunement question d’empathie : acte purement égoïste, désir d’harmonie Ruse de la nature conduit à une forme de répartition des richesse, main invisible, totalement inconsciente pour les riches o Riches deviennent les jouets de quelque chose prévu par la nature : personnes riches sont rabaissés à la base de l’être humain égoïste : rien du spectateur impartial, loin d’un acte empathique et vertueux Enjeu pour Smith est d’éviter de tomber dans la bêtise des riches : partager en posant des actes vertueux et en adoptant le point de vue du spectateur impartial : ne pas se faire prendre par la ruse de la nature Philosophe pourrait partager comme les plus riches mais sans se laisser guider par son seul plaisir égoïste et poser des actes en tant que spectateur impartial Économie et morale ne sont pas totalement imperméable : un peu d’éthique dans ses positions d’économie et main invisible intervient aussi en matière morale Enjeu en économie reste aussi de vivre une vie vertueuse 15 3. Conclusion La justice est souvent représentée comme une femme avec une épée ou glaive, une balance et un bandeau sur les yeux (parfois il y a également un chien ou serpent) Femme : o Souvent représentée par Thémis : déesse de la justice et ordre social § Tient une balance dans ses mains afin de peser les arguments des parties o C’est une femme car son statut de mère permet de la rendre sensible à la peine (parfois représentée enceinte car elle aurait de l’expérience) o On prête à la femme des compétences et qualités se rapprochant à l’empathie : la femme renvoie à la douceur Balance : représente l’impartialité que l’on attend o Représente le moyen d’arriver à un jugement juste et peser les arguments o Représente objectif de la justice : concilier les intérêts en conflits et apaiser les tensions Épée/glaive : symbolise une forme de puissance : o S’agit de trancher quelque chose, juger peut parfois être violent o Image de Némésis, déesse grecque de la vengeance Bandeau : la justice est aveugle et ne peut pas voir dans quel sens penche la balance o Sans bandeau, l'épée serait trop brutale o Mieux vaut que la justice soit aveugle aux sollicitations et corruption : juger sur les faits et non les apparences o Faut-il être aveugle pour bien juger ? § Interprétation de l’iconographie judiciaire disant que le bandeau renvoie à l'oeil intérieur, juge jugerait en fonction de sa conviction § Justice devrait-elle être sensible à ce qui ne se voit pas ? § Bandeau pose la question du travail sur soi que requiert la justice Chien : symbole de la vertu et fidélité Serpent : vice; justice veut haïr le vice et se tenir à distance des péchés Proposition alternative d’ A.Supiot : Il représente la prudence avec plusieurs accessoires Visage d’une jeune femme d’un côté et vieil homme de l’autre ⇒ Pour être prudent, regarder vers l’avenir et avoir derrière nous l’expérience d’une vie vécue Compas dans une mains : permet de prendre des décisions en calculant les mesures des choses Miroir dans l’autre : renvoie au retour sur soi, qui suis-je pour juger Prudence peut nous faire penser à la jurisprudence : pour rendre de justice il faut être jurisprudent ⇒ Pour juger bien, avec impartialité : prendre distance avec ce qu’on ressent, il faut appeler nos sentiments, s’impliquer en arrivant à se mettre à distance avec ce qui nous concerne directement 16 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart II. Comment fonder la justice sociale Intéressons nous maintenant à comment déterminer, choisir les principes d’une société juste. On passe d’un niveau individuel (comment juger en tant que personne) à un niveau collectif. ⇒ On s'intéresse aux questions relatives à la fondation de la société C’est une grande interrogation soulevée par les philosophes contractualistes Société typique de la philosophie moderne du 18ème, époque de Hume et Smith Philosophes postulant que la société est fondée sur un contrat entre membres de la société ○ On parle d’un contrat fictif (il n’a jamais réellement été passé) ○ Ce contrat serait l’accord par lequel on passerait de l’état de nature à l’état civil (état au sens d’être), par lequel les individus deviennent citoyens en se donnant certains principes d’organisation sociale ○ Contrat posant les bases de la société Thomas Hobbes Il grandit dans un contexte avec beaucoup de guerres civiles ayant de nombreuses conséquences sur sa vie. Il vit dans une peur permanente et avance même que “la peur et moi sommes jumeaux”. ⇒ Il veut trouver une façon de penser, une organisation politique afin d'atteindre un état solide et sur afin que les gens puissent être en sécurité ⇒ Son contexte de vie influence ses réflexions Il écrit “Léviathan ou matière, forme et puissance de l’état chrétien et civil” Première conceptualisation du contrat social ○ A l’état de nature, tous les humains sont égaux ⇒​​Tout le monde a le droit de prendre ce qu’il veut et utiliser sa force/puissance pour tout ce qui lui semblera nécessaire à sa satisfaction et sa survie ○ Tout le monde a un droit naturel (un droit de nature) :user de sa force pour prendre ce que l’on veut Ce n’est pas une norme mais une aptitude L’autre est un objet pour moi pas un sujet (il n’y a pas d’accord) ○ Puissance génère un état de guerre : tout le monde a le droit égal à prendre tout ce qui lui plait et peut donc entrer en conflit pour la même chose : état de guerre de tous contre tous « L’homme est un loup pour l’homme » : Hobbes exprime sa peur; dans état de conflit permanent, tout le monde a peur des autres et pour sa vie : sentiment de sécurité : nous ne sommes pas méchants pour autant mais nous représentons un danger pour les unes pour les autres Hobbes cherche à déterminer la façon de fonder un état sûr afin d’arrêter les guerres civiles et évincer la peur “c’est un précepte et une règle générale de la raison que chacun doit s’efforcer à la paix". Calcul théologique s’impose : on vise un certain objectif, celui de sortir de cet état de nature. 1 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Droit naturel ≠ loi naturelle Droit naturel : pouvoir d’assurer son autoconservation et assurer sa survie Loi naturelle : précepte de la droite raison, règle générale trouvée par la raison selon laquelle chacun a l'interdiction de faire ce qui détruit sa vie, ou qui le prive des moyens de la préserver et de négliger de faire ce par quoi il pense qu’elle serait mieux préservée ○ Cheminement de pensée incontournable à laquelle tout individu va parvenir : atteindre la paix ○ Pour atteindre la paix : individus confient leurs forces au souverain et renoncent à leur droit naturel Il y a donc un contrat de chacun et chacune avec l'État : chacun confie son droit naturel à l'État : Etat : représenté par le Léviathan, individu immense composé de la force du droit naturel de tous les individus, structure extrêmement puissante composée par les personnes ayant donné leur droit naturel Le souverain aura la puissance (force de tout le monde) et aura la force d’imposer des règles Passage d’une vie où les individus coexistent à une vie civile Contrat social : contrat fondant la société, contrat par lequel les individus passent de l’état de nature à l’état civil et deviennent donc des citoyens L’enjeu de Hobbes est la survie. Par un cheminement naturel on en conclut qu’il faut arriver à la paix et pour se faire, renoncer à notre droit naturel et le confier à l’Etat ⇒ Contrat de chacun avec le léviathan Jean-Jacques Rousseau Il réfléchit au fondement de l’état, et réfléchit à nouveau à propos du passage d’un état de nature à un état civil. ⇒ Il propose une autre hypothèse sur les fondements de la société But du contrat social : survie, d’abord liberté ○ À l'état de nature : guerre, humains vaquent à leurs activités, pas de liens sociaux Série d’évènements poussent les humains à entrer en contact Les humains ne sont pas égaux (certains plus malins, raides, méchants) ce qui va pousser certains à dominer les autres (prendre de l’autorité et les dominer) Aucun humain supporte la domination : on a le désir d’être libre Il faut agir : à un moment, tout le monde va arriver par la raison, à la conclusion qu’on ne peut pas rester dans cette situation (même les riches vont comprendre qu’il y a quelque chose à faire dans leur propre intérêt) Il va falloir passer un pacte : contrat des uns avec les autres ayant pour objectif que personne n'ait à vivre sous la domination d’autrui 2 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Objectif du pacte : éviter le déroulement naturel des relations entre les humains Chacun va renoncer à ses droits au profit de la communauté, de la volonté générale ○ Chaque individu conserve une voix : on décide tous ensemble, une personne qui décide pour tous On passe d’une liberté à une autre symbolisant le passage de à l’état de citoyen : ○ Etat de nature : liberté de faire ce qu’on veut, liberté d’indépendance ○ Contrat social : liberté d’autonomie, conventionnelle : liberté de se donner à soi ses propres règles Situation avant le pacte : pas de peuple, pas de société, aucun lien social ⇒ Rousseau précise que c’est une hypothèse théorique ⇒ Rousseau tente de fonder les bases d’un état démocratique : tout le monde à le droit à sa voix ⚠ Ne pas confondre la théorie de Hobbes et Rousseau Hobbes : ○ Etat de nature : homme possède un droit naturel, celui de posséder ce qu’il désir menant à des conflits permanent ○ Etat civil : confier son droit naturel à l'État afin de vivre en paix via un contrat social Rousseau : ○ État de nature : le but n’est pas la survie mais la liberté. A un moment les humains entrent en contact et la domination apparaît. Pour évincer la domination et être libre il faut passer un pacte ○ Pacte entre les uns et les autres pour éviter le déroulement naturel des relations entre humains et préserver les libertés, base d’une société civile Constracutalisme dans l’actualité : Michel Serres ⇒ Il cherche à repenser le contrat social et le définit comme contrat naturel Sa réflexion sur le sujet se fait suite à une conférence philosophique au Japon en 1980, en marge d’une conférence économique réunissant les états les plus riches Intellectuels ont pour but de trouver une éthique universelle mais n’y arrivent pas Serres sort inquiet de cette conférence et publiera en 1990 le contrat naturel : contrat social inscrit dans une logique environnementale Il avance que la relation entre l’humanité et l’environnement devient de plus en plus violente Quand on réfléchit aux grands fondements de l’organisation sociale on constate que la déclaration universelle des droits de l’homme exclut tout ce qui ne révèle pas du genre humain Il réfléchit à ce qui s’est passé en philosophie moderne : on a imaginé qu’on pouvait s’arranger seulement entre humains, sans se préoccuper des choses. ○ Contrat social n'implique que humains sans se préoccuper de notre environnement ○ Il est impossible de ne pas prendre en compte que nous avons un rapport au monde, que nous sommes dans un environnement Il faut trouver un contrat social qui inclut la nature : elle doit devenir un sujet du droit et inclure que nous faisons parti de la nature dans les fondements de notre organisation sociale 3 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Contrat naturel reste une fiction. Il serait virtuel et non signé, au même titre que les premiers puisque les grands contrats fondamentaux demeurent tacites Il pointe l’existence d'accords ancrés dans la nature, accords incontournables dûs à notre ancrage dans les choses, le monde ○ Il faut se mettre d’accord en incluant le fait que nous sommes inscrits dans la nature ○ Le contrat naturel reconnaît l’égalité nouvelle entre la force de nos interventions globales et la globalité du monde John Adams Suite au visionnage d’un épisode de la série, de nombreuses questions se posent. Par qui les principes de justice sociale doivent-ils être définis? ○ Les caractères et caractéristiques des personnes de J.Adams et des autres délégués ont-ils une importance ? ○ La diversité au sein du congrès est-elle importante ? Faut-il inclure des femmes ? Est-ce judicieux d’avoir uniquement des hommes blancs favorisés? ○ Ces délégués parlent-ils en leur nom ou au nom de l'État qu’ils représentent ? ○ Qui doit rédiger la déclaration d’indépendance ? Faut-il être talentueux et puissant? ○ Qui rédige cette déclaration ? Une ou plusieurs personnes ? Comment définir les principes de justice? ○ Faut-il une discussion libre ? Un débat organisé afin de laisser la parole à tous? ○ Faut-il la majorité ou l’unanimité pour adopter une décision ? ○ Faut-il décider des principes à partir de la raison ? Du coeur ? De la nature ? 1. Propositions de Rawls John Rawls est un philosophe américain du XXème siècle. Il s’inspire des contractualistes et dialogue avec les philosophes ayant travaillé avant lui. Question majeure : comment établir des principes de justice sociale dont on puisse être sur ? Objectif : réfléchir à la justice et à la structure de base de la société ⇒ Justice sociale implique la réflexion sur les institutions ⇒ Institution au sens large : étatique, sociale (la famille), économique (propriété),... Rawls associe la justice à l’équité Equité : s’assurer que toute personne ait son dû (recevoir une part équitable) Pour atteindre une justice institutionnelle, Rawls établit 2 principes permettant de pallier les inégalités, principes que toute personne choisirait dans la position originelle d’égalité (condition de la possibilité de la pensabilité) Liberté : tout individu dans la société doit avoir accès à un certain nombre de liberté de base ○ Principe égalitaire : tout le monde à le même accès et les mêmes droits ○ Il reprend toute une série de liberté fondamentale dont toute personne doit pouvoir jouir Droit politique, libertés personnelles (droit à avoir une sécurité, ne pas être arrêté de façon arbitraire), liberté de conscience/expression/réunion et d’association 4 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Principe de différence ○ Initialement les individus ne sont pas égaux dans la société : il faut organiser les choses de façon inégalitaire pour l’égalité des chances et si c’est à l’avantage des défavorisés Pas une logique de compensation (pitié pour les pauvres) : on cherche juste à donner l’égalité des chances : donner plus de moyens aux défavorisés afin de leur permettre d’être plus tard égaux et avoir un rôle égal dans la société Rawls va à l’encontre de Hobbes sur l’égalité des individus : les individus ne sont pas égaux. ⇒ Inégalités sont un fait. Pour prendre une décision en matière de justice sociale il faut l’égalité ⇒ Il faut forcer l’égalité et trouver une façon de neutraliser les inégalités Les êtres humains sont des êtres rationnels, rationnels dans le sens où ils vont chercher les meilleurs moyens d’arriver à leurs objectifs, posséder ce qu’ils veulent et qui servira leurs intérêts Conséquence : lorsqu’on cherche à déterminer les règles fondamentales de la société, chacun va faire des calculs pour arriver à ses fins et déterminer le principe de justice qu’il préfère ⇒ On ne réfléchit pas aux principes fondamentaux mais aux meilleurs moyens d’atteindre nos objectifs Comparaison avec l’idée de la théorie des prix ○ Pour établir les prix, chacun poursuit ses intérêts et vend aux autres des choses dont il ne veut pas pour obtenir ce qu’il veut : un équilibre se construit basé sur des accords communs Au moment de choisir principes de justice : on fait un calcul de coût/bénéfice Forcer l’égalité afin d’éviter un accord impossible au vu des inégalités et éviter de servir les intérêts personnels Position originelle d'égalité : fiction, situation originelle au sens hors société Individus sont placés sous un voile d’ignorance et perdent la connaissance de leur rôle dans la société Sous le voile d’ignorance on est a égalité car on ignore nos spécificités : on conserve uniquement une connaissance générale de la société humaine (psychologie et organisation de la société) Position à égalité dans laquelle on peut poser une décision juste et certaine C’est une fiction théorique mais nécessaire pour penser : si nous n’arrivons pas à imaginer une situation dans laquelle on ne sait plus qui on n’est on ne pourra pas établir une décision valable (on servira nos intérêts) ⇒ Position transcendantale, condition de possibilité, nécessaire : afin de pouvoir penser et concevoir les principes de justice et les concevoir. ⚠ Pas un contrat social comme Hobbes et Rousseau. On parle d’une situation préférable afin d’imaginer les principes de justice Position originelle devient une sorte de point de vue, la situation dans laquelle toute bonne décision peut être prise (échos a Smith et Hume) 5 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Sous le voile d’ignorance, à la position originelle d’égalité : Réfléchir de façon rationnelle (comme le font les humains de base) : pas de décisions amorales, décisions globalement teintés de moralités car la rationalité nous permet de faire un calcul coût/bénéfice nous amenant à une certaine moralité Dans l’idéal, l’individu sous le voile devrait pouvoir choisir entre toutes les possibilité imaginables, toutes les conceptions de la justice possible (c’est impossible en réalité) ○ Difficultés empêchant le choix ouvert : On ne voit pas comment principes pourraient être inventés dans position originelle d’égalité : rien ne garantit que les individus vont faire le bon choix et comprendre toutes les conceptions Impensable que des individus inventent des principes de justice et envisagent tous les principes possible ainsi qu’ils fassent LE bon choix On propose donc aux individus une courte liste possible de la justice et ont leur demande de faire un choix parmis, se mettre d'accord sur la meilleure des conceptions Pour arriver à se mettre d’accord, individus vont procéder par paire et identifiant avantages et inconvénients de chaque proposition ○ De façon binaire on va comparer les principes de justice et arriver à une conclusion ○ A l’issu du processus de réflexion, décision sera unanime : sous le voile je ne sais pas qui je suis donc je ne suis pas influencé : réponse s’impose à nous ○ Sous le voile on est plusieurs : pas de débat ou discussion, processus complètement intérieur, individuel nécessitant d’être plusieurs de façon à ce qu’il y ait un accord Conception univoque de la rationalité : tout le monde réfléchit de la même façon et arrive à la même conclusion Plusieurs personnes décidant comme un même homme : il y a un accord unanime (pas de négociation, ni assemblée délibérante), ils sont co-contractrants Quand il y’a débat il y a une inconnu : délibération peut amener à une conclusion contingente Rawls veut arriver à une conclusion certaine, savoir sans doutes les principes de justice Principes ne se déduisent pas naturellement : si il y a un doute, le contenu des principes n’est pas absolument valide Pensée fortement critiquée par les démocrates car ne prend pas en compte la délibération Rawls s’oppose à la mode de son époque : il estime que les philosophes autour de lui sont utilitaristes Leur perception (utilitariste) est inacceptable Il veut dépasser leur orientation à l’aide du conceptualisme 6 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Utilitarisme : courant de pensée née à la fin du 18ème siècle Philosophes réformateurs voulant réfléchir à l’amélioration de la société, changer les institutions du passé pour les rendre meilleures Institutions devraient servir à garantir le plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes possible (si ce n’est pas le cas, il faut les réformer) ○ Contrairement à J.Adams qui pense que les institutions servent uniquement à une petite partie de la société, aux aristocrates Il faut faire un calcul d’utilité : mesurer la satisfaction d’un plus grand nombre de personnes (valable pour nos actions et institution) : ○ Calcul de maximin : maximiser la satisfaction en minimisant les inconvénients ○ Bien est définit par la satisfaction d’un désir ○ Chaque individu à un but : maximiser sa satisfaction personnelle, faire un choix rationnel, un calcul des plaisir et déplaisir et pondérer ce qui coûte et ce qui rapport afin de décider comment agir Rawls admet qu’il faut réfléchir de la sorte et est d’accord avec le fait que ce soit un choix rationnel mais il n’est pas d’accord avec la façon d’impliquer les choses au niveau collectif surtout à propos de la justice sociale Problèmes à ses yeux : Conception utilitariste de la justice accepte qu’on sacrifie le bien être de certains pour le bien être général de la société ○ En réfléchissant de cette façon, l’accord unanime sera impossible ○ Considérer que le juste est une simple maximisation peut justifier peut justifier qu’on bafoue les intérêts/droits/désirs de certain·es au nom de la satisfaction générale des autres : immoral Vision utilitariste ne prend pas en compte la pluralité, oublie l’individualité de chaque membre de la société, on parle d’un agrégat ○ Société est vue comme un agrégat : somme de désirs à satisfaire ○ La justice serait pour cet agrégat et non pas une justice pour chacun/chacune ni pour la société Rawls dépasser ces failles avec l’aide du contractualisme : “Avec ma théorie, je retrouve quelque chose des contractualiste qui m’ont précédé : la base de la société est un accord, un contrat (>< contrat différent) : accord auquel chacun adhérerait si on était sous le voile d’ignorance, choix résolu par chaque individu” Comme il y a plusieurs personnes sous le voile, on parvient à mettre en avant la pluralité des individus et d’ainsi introduire le conflit Les individus sauraient que la société est tout le temps conflictuelle mais sous le voile d’ignorance, le conflit serait mis entre parenthèses (car personnes n'ont plus de caractéristiques propres). 7 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Ils sauraient pourtant que dans la société le conflit fait rage : Chaque personne, sous le voile d’ignorance, pose sa décision en envisageant la situation la plus conflictuelle possible Chaque personne sera d’accord sur les principes de justice car il se seraient imaginés dans la position la pire possible et auraient conscience de ce qui les attend dans le pire des cas Accord résolument posé : choisi par chacun, singularité du citoyen est respectée Choix inclut le conflit et l’unanimité n'empêche pas de reconnaître l’individualité Selon Rawls : l’unanimité est d’autant plus garantie que les partenaires vont se mettre d’accord tout en se fichant de l’avis des autres L’individu s’intéresse à son intérêt, ce n’est pas égoïste mais réaliste : ils ne sont pas touchés par la situation des autres Chacun va faire un calcul du maximin Individus ne sont pas solidaire ou altruistes : ils sont rationnels et cette rationalité va les pousser à coopérer ○ Ce n’est pas une forme de morale mais un calcul sur l’avantage mutuel (il n’y a pas de projet de collectivité commun) Sa théorie des individus ayant une réflexion rationnelle avec une réciprocité mutuelle permet de préserver la valeur de la communauté : Société ne doit pas être un tout dissolvant les identités Rawls prétend penser une communauté sociale « à l’aide d’une conception de la justice dont les bases théoriques sont individualistes » mais qui n’assimile pas la société à un individu : ○ Inclut la pluralité des individus ○ En imaginant sa position on arrive forcément à un calcul rationnel ○ Les deux principes empêchent, ensemble, de bafouer les droits et les désirs des individus Rawls critique entre autres Hume, qu’il traite d’utilitariste. Il prend du temps pour parler des travaux de hume dans son livre. Idées de Hume selon la vision de Rawls : Justice serait une organisation des désirs : est juste de façon générale ce qui procure un sentiment de justice et est vertueux ce qui nous donne un sentiment de plaisir ○ Juste : simple maximisation du bien, management/organisation des désirs ○ Hume ferait dépendre la justice sociale selon la recherche du bien être individuel, sorte de moyenne des satisfactions/insatisfaction faite par le spectateur judicieux ○ Il faut pourtant selon Rawls différencier juste et bien et faire primer le juste sur le bien Sous le voile d’ignorance on arrive forcément à la ccl qu’on s’auto-limiter Principe de justice vient de paire avec l'autolimitation des désirs Hume oublierait le législateur idéal, l’acolyte du spectateur judicieux : on néglige les intérêts et libertés de certains pour satisfaire une majorité 8 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Spectateur judicieux : point de vue calme et détaché entrant en empathie élargie permettant d’acquérir un jugement impartial ○ Spectateur détruit la pluralité inhérente à la société : société serait organisée sur la base de ce qu’UN spectateur judicieux considère comme désirable Spectateur voit la société comme une société où lui seul va juger : une personne peut juger de toute la société Société réduite à un point de vue et une pensée de collectif Rawls trouve que cette vision ne prend pas en compte la pluralité de la société ⇒ Il ne faut pas confondre impartialité et impersonnalité ➔ Impartialité : prendre en compte les conflits et désaccord selon Rawls ➔ Hume oublie que dans la société il y a différentes personnes avec différents points de vue ➔ Hume donne une réponse impersonnelle et gomme les conflits sous la position du spectateur Il y a un paradoxe aux yeux de Rawls : Hume : prétend que tous sont empathique Cependant Hume néglige une minorité au profit d’une majorité (en faisant une moyenne des satisfaction) ⇒ Hume nous dit d'être altruiste mais de tolérer certaines injustices sociales (prise de décisions contraire à l’avis de certaines personnes) Evaluation des propositions développées par Rawls : Idée du voile d’ignorance consiste à gommer les inégalités et la particularité des individus ○ Rawls ne préserve pas totalement la pluralité de la société et des individus lorsque sous le voile il s’agit de choisir les principes de justice Rawls fait un calcul de maximisation du bien même si il met des limites et une touche morale à l’utilitarisme : ○ Bien : toujours la satisfaction d’un désir ○ Juste : toujours un management des désirs, quoique corrigé en faveur des plus défavorisés ○ Sa pensée reste coincée dans l’individualisme méthodologique : il pense le social a partir de la personne individuelle Rawls assume de penser d’être d’accord avec la pensée individualiste de penser au niveau individuel, même théorie du choix rationnel : tout individu cherche à satisfaire ses intérêts en limitant les dégâts Rationalité est possible qu’au niveau de l’individu : ○ Personnes sous le voile d’ignorance sont chacunes a la recherche de leurs propres intérêts et sont préoccupées par leur propre bien être et aspirent à ce que tout le monde soit d’accord afin de contribuer à la réalisation de leurs propres objectifs Failles de la théorie : Le choix des principes de justice : somme des choix individuels ○ le « bien absolu » pour les êtres humains est que « tous les autres se joignent à lui pour réaliser sa propre conception du bien » ; les principes de justice sont « la meilleure réponse de chacun aux demandes correspondantes des autres » ○ un choix collectif est inconcevable L’approche rawlsienne ne permet pas de penser l’invention des principes de justice 9 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Rawls n’a probablement pas toujours bien compris Hume Hume nous parle du spectateur judicieux il dit qu’on entre en empathie avec toutes les personnes qu’on veut juger, point de vue d’empathie élargie ○ Spectateur judicieux ne fait pas de calcul : il a une vision globale Rawls ne se rend pas compte que Hume conçoit la justice à partir du spectateur ○ Justice serait une vertu perçue par l’imagination et imagination serait propre à chacun, on ne gomme donc pas l’individualité ○ Selon rawls : on pense de la même façon ○ Selon Hume : on entre en empathie grâce à notre imagination, propre à chacun Hume reconnaît une grande importance à la discussion pour faire avancer nos jugements moraux ○ Sentiment reste le même, il nous est propre mais notre jugement peut évoluer ○ Rawls : l’accord ne se fait pas sur base d’une discussion (introduirait une inconnue et fausserait les jugements moraux) Hume prend en compte le fait que les sentiments/jugements moraux ne sont pas juste du management, ils varient d’une personne à l’autre ○ Tension permanente entre sentiments de chacun et normes sociales ne sont pas la meilleure façon de juger mais peuvent avoir une valeur universelle Lecture de Hume par Rawls n’est pas toujours très convaincante et montre la faiblesse de la théorie de la justice, Rawls a une vision très idéaliste de la justice, un vision déconnectée de la réalité Faiblesse de la Théorie de la justice : l’individualisme méthodologique ○ Pas de conflit possible quant aux choix des principes de justice : l’accord est forcément unanime ○ Tous les individus réfléchissent de la même façon, ont la même vision morale ○ Société : homogène, aucunement diversifiée ou multiculturelle ○ Rawls n’envisage pas que plusieurs principes de justice puissent être également valables Comment déterminer les principes d’une société juste selon Rawls : ⇒ Avec position originelle d’égalité : principes valables car ils seraient choisis par quiconque placés dans cette position, tout le monde arriverait à la même position Rawls : Imaginons des individus totalement égaux (car dans la position originelle d’égalité) Comme ils sont rationnels, ces individus s’accorderont forcément sur les 2 principes de justice ceci permet de répondre à la question mieux que les utilitaristes Philosophie de de Rawls : hybridation de l’utilitarisme et du contractualisme, mélange entre les 2 ➔ Utilitariste : conception de la rationalité et des conditions de justice ➔ Contractualisme vague vu que la société est fondée sur un accord (fictif) ➔ Société serait une entreprise de coopération en vue d’un profit mutuel Cependant, sa théorie s’est révélée : - Très fertile : inspire beaucoup de philosophes politiques - Très critiquée 10 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart 2. Réponse à Rawls Les critiques portent sur la question de Rawls en elle-même : “qu’est ce que la justice ?” ⇒ On s’intéresse sur le contenu des principes Critiques ouvrent un débat entre libertariens et socialistes Libertarianisme : pensée politique inspirée par Lock, tourne autour de la propriété ○ Libertarisme trouvent que Rawls en demande trop, trop d’égalité ○ Une société juste doit garantir le respect du droit de propriété : chacun doit être libre d’exercer son droit de propriété sur sa personne et ses objets acquis L’état à un rôle minimal mais doit soutenir le droit de propriété et les droits individuels fondamentaux ○ R.Nozick : philosophe collègue de Rawls, produit une des meilleures critiques de Rawls et pointe les problèmes de sa théorie : la clé est le droit de propriété Ce n’est pas bien de forcer l’égalité, il n’y a pas de raison que certains donnent leurs temps de travail à d’autres, que ce temps ne leur rapportent rien à eux mais à d’autre oui : droit de propriété n’est pas respecté, on prive l’individu de ce qu’il génère comme richesse Il crée des inégalités que Rawls n’a pas imaginé : si on demande à toutes les personnes qui travaillent de donner de l’argent au profit des moins chanceux, alors ils seront eux pas égaux : conséquences inégalitaires et injustes aux principes de Rawls Socialistes (proches du marxisme) : Principes de rawls ne sont pas assez égalitaires ○ K. Nielsen : le problème avec principes de Rawls est qu’il n’y a pas assez de place pour l’égalité et ne rendent au fond impossible de d’exercer les libertés Modifier le 1er principe : l’égalité des chances doit être inscrite dans le premier principe et ne peut primer sur le second 2ème principe : répartition à égalité de tous les revenus et ressources doit engendrer un répartition des avantages sociaux faite à égalité stricte D’autres critiques sont plus pragmatiques : principes de ralws ont influencés de vértiables idées politiques : lutte contre discrimination, répartissement juste des impôts,... Le second principe de Rawls avance que nous ne sommes pas à égalité et nous devons donc organiser les inégalités afin de permettre à chacun de jouer un rôle dans la société pour que chacun ait les mêmes chances ⇒ L’idée n’est pas de lisser tout le monde mais donner des chances selon les envie de chacun ⇒ Comment garantir concrètement l'égalité des chances car c’est différent que de traiter tout le monde de la même façon D’autres critiques portent sur la façon dont Rawls présente certains arguments comme totalement neutres car le calcul maximin permettrait qu’on arrive tous à la même idée sous voile ⇒ En réalité on y trouve des intuitions morales bien qu’il présente sa théorie comme neutre et évidente R.Nozick développe une critique sur la neutralité de Rawls : Sur quelle base Rawls affirme que sous le voile d’ignorance partenaires choisiraient d’aider nécessairement les personnes moins favorisées ? Les individus ne vont pas nécessairement conclure de la même façon que Rawls : sa théorie est nourrie d’une intuition morale, celle de penser que les plus favorisés auraient un sens du sacrifice 11 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart ○ Ex : groupe d'étudiant qui a réussi à un examen à qui ont dit le total de toutes leurs notes sans donner leurs notes précises : groupe départagera les points de façon égale à tout le monde et ne favorisera pas un étudiant en difficulté Critique aussi la dotation naturelle : on n’est pas à égalité, certains sont plus talentueux et il faudrait alors donner un peu de chance à tout le monde ○ C’est fait de la nature, c’est innée, pas de raison de forcer l’égalité Nozick a raison sur les critiques de Rawls qui mélange droit et moral : évidences avec vision personnelle de l’individu et de la société ○ Est ce que cette idée du voile ignorance est la bonne ? Faut-il, pour déterminer des bons principes de justice sociale, oublier qui nous sommes et nous abstraire du concret et de nos identités ? ○ Si oui, nos lois actuelles adoptée ne le seraient pas dans de bonnes conditions Nozick remet en question le fonctionnement démocratique Amartya Sen et Martha Nussbaum sont des philosophes travaillant ensemble sur la question de l'évaluation de la qualité de vie dans les pays en voie de développement ⇒ Comment évaluer la qualité de vie et critique du PIB qu’ils estiment pas suffisant car les chiffres ne suffiraient pas Amartya Sen : philosophe et économiste Indien grandissant dans une famille d'intellectuels mais marqué/traumatisé par les difficultés socio-économiques indienne dont la famine ayant fait des millions de morts ○ Ses origines vont influencer ses recherches ○ Il travaille sur la question du bien être social, lutte contre pauvreté et contre les inégalités ○ Livre “Idée de justice”, dialogue avec Rawls et Smith Martha Nussbaum : philosophe américaine d’abord spécialisée dans philosophie de l’antiquité mais qui s’est concentrée par la suite sur la question de la vulnérabilité et des émotions ○ Dans quelle mesure nos émotions et nos fragilités sont importantes en démocratie, plus précisément lorsqu'on doit faire des choix ○ Travaille beaucoup sur les enjeux d’égalité ○ Pour juger il faudrait mobiliser des émotions ○ Livres : “poetic justice” et “frontières de la justice” 1° Amartya Sen “Il est important de prévenir l’injustice flagrante dans le monde plutôt que rechercher ce qui est parfaitement juste” Depuis platon, les philosophes politiques se consacrent à identifier ce que serait une société parfaitement juste : Platon l’a fait en se désintéressant totalement à la réalité : ne travaille pas dans la pratique mais dans un niveau large et abstrait Philosophes politiques font pareils depuis Platon : ils imaginent mais ne préviennent pas A.Sen veut prévenir l’injustice et empêcher ce qui est concrètement injuste, ⇒ Cherche à se distinguer de la tradition philosophique : institutionnalisme transcendental Institutionnalisme : penser les institutions sans s’occuper de la mise en oeuvre concrète, de l’aspect pratique Transcendental : condition nécessaire, de possibilité : philosophes politiques réfléchissent aux conditions de penser de la justice 12 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart On se concentre sur la justice parfaite sans s’interroger sur le comment faire pour que ce soit plus juste maintenant, une justice relative (un peu plus un peu moins) ○ Sujet n’a pas intéressé les philosophes politiques depuis Platon, on cherche juste l'idéal de justice Pourquoi repenser une théorie de la justice ? Il semble nécessaire de repenser une nouvelle « théorie de la justice » sociale, justice au niveau collectif, fonder une société qui soit juste Pour Sen, l’enjeu est de limiter, prévenir l’injustice plutôt de chercher de qui est parfaitement juste, cherche à se démarquer de l’institutionnalisme transcendantale Il veut partir du concret et mettre des choses en place afin de limiter l’injustice, dépasser le niveau purement théorique et fuire le transcendantalisme Il ne veut pas se concentrer sur une justice parfaite, il veut une approche concrète par des moyens permettant une société plus juste possible Sen veut comparer des situation réelles, vécues et il partir du sentiment général d’injustice : nous sommes tous sensibles à l’injustice (même les enfants) ⇒ Objectif : passer de l’individuel au collectif et du spontané à une raisonnement raisonné ⇒ Il s’inscrit dans un courant comparatiste : compare des situations concrètes et essaie d’arriver à une conclusion pour plus de justice Réfute l’idée de Rawls comme quoi justice = équité ○ Il ne s’arrête pas à un calcul d’équité mais regarde les faits en eux mêmes, il ne suffit pas de viser un partage équitable Afin d’atteindre son objectif, il s’inspire de philosophes cherchant à rendre les choses moins injustes ⇒ Idée de gradualisme : essayer d’améliorer la justice sans pour autant atteindre le niveau parfait Sen estime que certaines approche passent à côté de l’essentiel : le vécu 2° Martha Nussbaum Il faut repenser la théorie de la justice car 4 enjeux fondamentaux ont étés oubliés Revendication d’égalité des femmes : dans théorie de la justice, on oublie l’égalité entre tous et pour tous Droits civiques des personnes handicapées : elles ne sont pas prises en compte et doivent entrer dans la réflexion des philosophes politiques Problème de la mondialisation : on a toujours penser à l’échelle d’une petite société, d’un état or il est indispensable de réfléchir à une théorie de la justice à l’ensemble des habitants de la planète Nécessité d’accorder des droits aux animaux « non humains » Oublier ces problèmes amène à repenser ce qu’on entend par justice et citoyenneté : il faut repenser le cadre (état) et la base (conception de l’individu) des théorie de la justice ⇒ Objectif : trouver un nouveau modèle prenant en compte la diversité de la société, englobant complexité du monde et ses réalités 13 2021-2022 DROIT1122 Bruyère Duvieusart Nussbaum cherche à rétablir une théorie de la justice pour : Dialoguer avec le monde (universel et concret) : répondre aux problèmes les plus urgents Comparer les effets des théories avec la réalité concrète Construire une théorie générale et abstraite, à distance suffisant avec les problèmes immédiat pour prétendre à la généralité

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