Phonétique et phonologie de l'espagnol PDF

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Ce document est un cours sur la phonétique et la phonologie de l'espagnol. Il présente des définitions, des explications théoriques et des descriptions des sons de l'espagnol. L'auteur utilise des exemples pour illustrer ses explications.

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Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol CHAPITRE 6 : PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE DE L’ESPAGNOL Après avoir étudié quelques-uns des principaux concepts de linguistique...

Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol CHAPITRE 6 : PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE DE L’ESPAGNOL Après avoir étudié quelques-uns des principaux concepts de linguistique, nous allons consacrer ce dernier chapitre à une étude des signifiants de l’espagnol, plus précisément à la phonétique et à la phonologie de l’espagnol contemporain. Vous y trouverez des définitions, des explications théoriques, mais aussi des descriptions des sons de l’espagnol. À la fin de ce chapitre, vous devrez non seulement connaître le contenu du cours (définitions, théorie, etc.), mais aussi être capables de réaliser des transcriptions phonétique et phonologique. C’est pourquoi vous trouverez en Annexe quelques exercices de transcription, suivis de leur corrigé. Regardez également le sujet corrigé (Annexe 4). 1- PHONÉTIQUE ET PHONOLOGIE La phonétique et la phonologie sont deux branches de la linguistique, qui ont toutes deux pour objet l’étude scientifique de la composante sonore du langage. Mais elles ne l’abordent pas de la même façon. La phonétique s’attache à décrire l’émission des sons (les contraintes articulatoires qui permettent la production des sons de la parole), la perception des sons et la nature physique des sons (leurs caractéristiques acoustiques). La phonologie étudie les objets sonores et leurs comportements en tant qu’ils sont les pièces d’un système, représenté par une langue donnée. De même qu’un locuteur connaît la syntaxe de la langue qu’il parle (je sais qu’en français le déterminant précède le nom et non l’inverse : le chien /vs/ *chien le)1, il connaît aussi les objets sonores possibles et leurs comportements : so est une combinaison possible en français, mais pas *pktrjo. On a l’habitude de dire que c’est la distinction discours / langue (voir chapitre 4) qui sert de base à la distinction phonétique / phonologie : la phonétique est l’étude du signifiant de discours (les sons) alors que la phonologie est l’étude du signifiant de langue (les phonèmes). 1.1- Phonétique La PHONÉTIQUE est une science concrète, matérielle. Elle étudie les sons produits par la parole dans leur réalisation concrète, physique. Le phonéticien décrit tous les phénomènes acoustiques liés à l’utilisation d’une langue, sans se permettre d’en privilégier certains par rapport à d’autres. La phonétique s’attache à décrire la réalité matérielle sonore avec la plus grande exactitude possible. On distingue la phonétique articulatoire, qui décrit la manière dont les sons sont produits (quels sont les organes impliqués) et la phonétique acoustique qui décrit les sons d’après leurs propriétés physiques. L’objectif de la phonétique est de décrire et classer les sons produits par la parole. À cette fin, elle a mis au point un alphabet phonétique international (« API », créé en 1888 et révisé plusieurs fois), qui permet de transcrire tous les sons de toutes les langues. La particularité de cet alphabet est que, contrairement à ce qui se passe dans l’écriture ordinaire, la correspondance entre unités graphiques et unités sonores est biunivoque : à une unité sonore correspond une unité graphique et inversement. La transcription phonétique se fait entre crochets [ ]. 1 Rappel : un astérisque devant une forme ou un groupe indique qu’il s’agit d’une combinaison incorrecte. -1- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol Les exemples suivants vous montrent qu’un son est toujours transcrit par le même symbole phonétique – même s’il correspond à des graphies différentes dans l’écriture ordinaire – et que, corrélativement, deux sons différents sont transcrits par deux symboles phonétiques différents – même s’ils sont rendus par la même graphie dans l’écriture ordinaire. Cette correspondance : un son = un symbole et un symbole = un son s’appelle « principe de bi-univocité ». Écriture ordinaire (graphie) Transcription phonétique kilo [ˈkilo] quitar [kiˈtaɾ] casa [ˈkasa] golfo [ˈgolfo] girar [xiˈɾaɾ] 1.2- Phonologie « La PHONOLOGIE s’intéresse à la manière dont chaque langue sélectionne, dans l’éventail des sons qui sont à sa disposition, un certain nombre d’entre eux, à partir desquels elle crée des phonèmes qui vont être pertinents dans son système » (Siouffi & Raemdonck, 1999 : 40). Le phonème est le résultat d’une abstraction mentale, d’une sélection et d’une organisation ; pour cette raison, la phonologie est à relier à la langue et non au discours. La phonologie est donc beaucoup plus théorique, plus abstraite : alors que le son (objet de la phonétique) est prononcé, audible, le phonème est pensé. La phonétique vise à décrire dans tous leurs détails les sons des diverses langues tandis que la phonologie s’intéresse à la façon dont les phonèmes forment un système, chaque langue ayant son système propre : Tandis que la phonétique vise à recueillir une information aussi exhaustive que possible sur la matière sonore brute, du point de vue de ses propriétés physiques et physiologiques, la phonématique, et la phonologie en général, viennent appliquer des critères strictement linguistiques au tri et à la classification du matériel rassemblé par la phonétique. (Jakobson, 1963 : 107) La transcription phonologique se fait entre barres obliques / /. N.B. Normalement, on ne prononce pas les phonèmes (ce sont des abstractions) mais on les nomme par leurs traits pertinents. 2- LA PRODUCTION DE LA PAROLE – LES ORGANES DE LA PHONATION Il n’existe pas d’organes spécifiquement dévolus à la parole : les lèvres, la langue, le larynx et les poumons, qui sont impliqués dans la production de la parole, ont avant tout des fonctions physiologiques. Les lèvres servent avant tout à la préhension des aliments ; la langue, à la mastication et à la déglutition ; le palais, à séparer les fosses nasales de la cavité buccale, mais aussi à la mastication et à la déglutition ; le larynx, à protéger les voies respiratoires et les poumons, à oxygéner le corps. La fonction linguistique de ces organes est donc une fonction secondaire. Les organes de la phonation sont de trois types : – l’appareil respiratoire, qui fournit l’air à partir des poumons (il ne faut pas oublier qu’un son est le produit des vibrations des molécules d’air ; sans air, pas de son) ; – le larynx, qui contient les cordes vocales et qui sert de générateur de son ; – des résonateurs placés au-dessus du larynx (la cavité buccale, les fosses nasales) qui donnent aux sons des caractéristiques bien particulières. -2- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol (RAE, 2011 : 7) L’air expiré des poumons passe d’abord par la trachée, puis il arrive dans le larynx (situé au niveau de la pomme d’Adam), qui abrite la glotte et les cordes vocales, qui sont des ligaments. La contraction des muscles du larynx engendre le mouvement des cartilages qui font varier la tension des cordes vocales. L’ouverture de la glotte varie selon la tension des cordes vocales : – si les cordes sont accolées, la glotte est totalement fermée, c’est ce qui se passe pendant la déglutition (cela évite que des aliments passent dans la trachée) ; – si les cordes sont écartées, la glotte est totalement ouverte (respiration) ; – si les cordes sont rapprochées, la glotte est variable et des sons sont ainsi produits quand l’air passe dans la glotte en faisant vibrer les cordes vocales dans les sens horizontal et vertical. La présence de ces cordes vocales au niveau du larynx explique le fait qu’une inflammation du larynx, par exemple, lors d’une laryngite, est souvent accompagnée d’un changement du timbre de la voix, voire d’une extinction de la voix. Lors de la phonation, on peut laisser les cordes vocales vibrer sous l’effet de l’air expulsé : on obtient alors une réalisation sonore ; on peut aussi empêcher les cordes vocales de vibrer – ce qui demande une certaine tension musculaire – : la réalisation est alors dite sourde. Après la glotte, l’air rencontre un deuxième obstacle : la luette (extrémité mobile du palais), qui peut ou non obstruer le canal nasal. Si la luette est relevée, tout l’air venu des poumons est concentré dans la cavité buccale : l’articulation est dite orale. Si la luette est abaissée, elle permet à une partie de l’air de s’échapper par le nez : l’articulation est dite nasale. -3- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol (Omnès, 1995 : 20) Enfin, dans la cavité buccale, la position de la langue permet de produire des sons variés. Les éléments qui interviennent sont : – les lèvres – les dents – les alvéoles (renflement osseux de forme convexe situé derrière les incisives) – le palais dur – le palais mou ou voile du palais – la langue, qui n’est pas une structure plate, mais ressemble plutôt aux ¾ d’une balle de tennis : l’extrémité antérieure s’appelle l’apex (pointe de la langue), on trouve ensuite le dos de la langue, puis la racine.  Les organes de la phonation et les points d’articulation (RAE, 2011 : 30-31) -4- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol 3- LES VOYELLES 3.1- Les traits articulatoires, le « triangle » des voyelles Les voyelles sont prononcées en laissant constamment le canal buccal libre ; l’air ne rencontre aucun obstacle avant d’arriver aux lèvres. Elles se caractérisent par trois traits articulatoires :  La sonorité. Les cordes vocales entrent en vibration, cela est valable pour toutes les voyelles.  Le lieu ou point d’articulation. Ce trait désigne le point vers lequel la langue se dirige. On distingue : – des voyelles palatales ou antérieures (la partie prédorsale de la langue s’élève plus ou moins vers la partie antérieure du palais) : [e] et [i] – des voyelles vélaires ou postérieures (la partie post-dorsale de la langue s’élève plus ou moins vers le voile du palais) : [o] et [u] – pour la voyelle [a], voyelle dite médiane ou centrale, la langue demeure en position basse, proche de celle du repos. (Serralta & Tusón, 1967 : 90) -5- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol  Le degré d’ouverture (aperture). C’est la distance entre le dos de la langue et le palais. En espagnol, les voyelles présentent trois degrés d’aperture : – une voyelle ouverte : [a] – deux voyelles médianes : [e] et [o] – deux voyelles fermées : [i] et [u]. L’espagnol a donc un système vocalique simple que l’on représente sous forme d’un triangle, connu sous le nom de « triangle de Hellwag » ou « triangle vocalique » : I U E O A 3.2- Les glides (semi-voyelles et semi-consonnes) Les voyelles sont les sons les plus ouverts qui existent. Entre les voyelles (ouvertes) et les consonnes (fermées), se trouvent les semi-voyelles et semi-consonnes, parfois appelées « glides ». Ce sont les plus fermées des voyelles et les plus ouvertes des consonnes. En espagnol, il s’agit du yod, son palatal encore plus fermé que [i] et du wé, son vélaire plus fermé que [u]. On ne les trouve que dans les diphtongues. Rappel : une diphtongue est un groupe de deux voyelles se prononçant d’une seule émission de voix : cuando, causa. La diphtongue est dite croissante ou ouvrante lorsque l’élément le plus fermé est au début de l’émission (suelo, pie) et elle est dite décroissante ou fermante lorsque l’élément le plus fermé est à la fin (aire, trauma). Les glides sont des semi-voyelles lorsqu’elles constituent le deuxième élément d’une diphtongue : aire, audaz. Elles sont notées i ̯] (yod) et [u̯ ] (wé). Ce sont des semi-consonnes lorsqu’elles constituent le premier élément d’une diphtongue : hierba, cuando. Elles sont notées j(yod) et w (wé). 4- LE SYSTÈME CONSONANTIQUE – LES TRAITS ARTICULATOIRES Contrairement à ce qui se passe pour les voyelles, lors de l’articulation d’une consonne, le passage de l’air n’est pas libre mais obstrué ; il rencontre des obstacles en un ou plusieurs points du conduit vocal. Les consonnes se caractérisent par quatre traits articulatoires : 1) L’action des cordes vocales 2) Le mode d’articulation 3) Le point d’articulation 4) Le trait de nasalité et d’oralité 4.1- L’action des cordes vocales Si les cordes vocales entrent en vibration, il y a production d’un phénomène sonore (consonnes sonores ou voisées) : [b], [d], [g]... L’absence de vibrations donne des réalisations sourdes (consonnes sourdes ou non voisées) : [p], [t], [k]... -6- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol 4.2- Le mode d’articulation Par degré croissant d’aperture : ▪ les occlusives (ou plosives) : il y a fermeture totale de la bouche puis l’air s’échappe brusquement : [p], [t], [k] sont des occlusives sourdes ; [b], [d], [g] sont des occlusives sonores. ▪ les affriquées : elles ont un début occlusif et une fin fricative (flux d’air continu mais avec frottement). Il y en a une seule en espagnol moderne (affriquée sourde) : [t͡ʃ] (noche). ▪ les fricatives : il y a resserrement des organes de la phonation, l’air sort de façon continue, mais avec un frottement. Les fricatives sourdes sont : [x] (juego), [f], [θ] (plaza), [s] ; les fricatives sonores sont [β] (abuelo, uva), [ð] (madera), [ɣ] (trigo), [θ̬] (mayorazgo), [z] (resbala), [ʝ] (apoyo). ▪ les latérales et les vibrantes (parfois regroupées sous le nom de liquides). Elles se caractérisent par une occlusion et une ouverture du canal buccal, qui se fait soit simultanément (latérales) soit successivement (vibrantes). Parmi les autres différences entre les latérales et les vibrantes : – Pour les latérales, la langue vient se placer sur le palais et l’air passe de chaque côté : [l], [λ] (lluvia). – Pour les vibrantes, la langue occupe la même position mais il y a vibration de cet organe : [ɾ] (une seule vibration), [r (plusieurs vibrations). En dehors du monde occidental, peu de langues font la distinction entre les latérales et les vibrantes, d’où une confusion fréquente entre les deux et une certaine difficulté des enfants à les distinguer. 4.3- Le point d’articulation On distingue, de l’avant vers l’arrière de la bouche : ▪ les bilabiales : [p], [b], [β], [m] ▪ les labiodentales : [f] ▪ les interdentales (pointe de la langue entre les dents, comme th anglais) : [] (caza), [θ̬] ] (jazmín) ▪ les dentales (langue s'appuie contre les dents) : [t], [d], [ð] (cada) ▪ les alvéolaires (langue contre les alvéoles) : [s], [n], [l], [ɾ], r ▪ les palatales (langue contre palais dur) : [t͡ʃ], [ʝ], [ɲ], [λ] ▪ les vélaires (langue contre le voile du palais) : [k], [g], [ɣ] (hago) ▪ les uvulaires (extrémité du voile du palais) : [x] (jabón). 4.4- Nasalité et oralité Si la luette est relevée, l’air sort totalement par la bouche et la consonne est orale. Si la luette est abaissée, l’air circule à la fois par la bouche et par le nez : la consonne est nasale. Il en existe trois seulement en espagnol : [m], [n], [ɲ]. Toutes les autres sont orales. Récapitulatif : voir Annexe 1 en fin de chapitre -7- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol 5- PHONOLOGIE 5.1- Phonème, archiphonème, variantes combinatoires Sons et phonèmes Le travail de la phonétique, on l’a dit, est un travail de description des sons, qui peuvent être considérés comme des faits physiques objectifs ; la phonologie, elle, s’intéresse aux phonèmes, qui sont des représentations abstraites. La phonologie procède à un travail d’interprétation des données phonétiques, pour mettre au jour le système phonologique, propre à chaque langue. En effet, les langues diffèrent par les sons qu’elles utilisent mais surtout par la catégorisation qu’elles opèrent dans l’éventail des sons du langage. Il n’est pas rare que deux langues possèdent les mêmes sons mais ne les catégorisent pas de la même façon. Une différence de catégorisation ne correspond donc pas nécessairement à une différence de prononciation. Pour mieux fixer les idées, nous allons prendre l’exemple du [o] et [ɔ] en français, puis en espagnol. Ainsi, il existe en français deux voyelles très proches qui se distinguent par leur degré d’aperture : [o] de saule et [ɔ] de sole. Un autre exemple est celui du [o] de paume et du [ɔ] de pomme. Pour certains francophones, ces deux sons correspondent à deux types phoniques différents, à deux catégories, car selon le degré d’ouverture, le sens n’est pas le même. L’aperture permet donc de distinguer deux mots différents. En espagnol, on entend également ces deux réalisations vocaliques : [o] dans veo, barco, coger et [ɔ] dans sol, por, son. Pourtant, pour tout hispanophone, ces deux réalisations phoniques ne correspondent qu’à un seul type, une seule catégorie, et la plupart des hispanophones ont du mal à différencier saule de sole. Cela s’explique par le fait que nous ne percevons que les caractéristiques phoniques susceptibles de distinguer des mots différents. Ces caractéristiques définies par la fonction distinctive s’appellent des phonèmes. La phonologie s’occupe de la fonction des sons dans la transmission d’un message. Il faut donc comprendre une langue pour faire de la phonologie, alors qu’en phonétique, on n’en a pas besoin (par exemple, les chanteurs et les acteurs peuvent réaliser des prestations dans des langues qu’ils ne maîtrisent pas en utilisant l’API). En d’autres termes, la phonologie recherche les différences de prononciation qui correspondent à des différences de sens, ce qu’on appelle des oppositions distinctives. Or, tous les changements de prononciation ne changent pas le sens. Par exemple, en français, certains locuteurs réalisent un [r] roulé (Midi, Bourgogne, Québec, Sarthe), d’autres un [ʁ] uvulaire (c’est le plus répandu). Il s’agit de variations qui n’affectent en rien le sens. Tous les locuteurs francophones reconnaissent le même type, la même catégorie i.e. le même phonème. Mais d’autres changements de prononciation peuvent influencer le sens. En espagnol, il existe deux « r » : une vibrante simple [ɾ] et une vibrante multiple r. Or, il existe des mots qui diffèrent entre eux par ce seul son : [kaɾo] (caro) /vs/ [karo] (carro) ou encore [θeɾo] (cero) /vs/ [θero] (cerro). On en tirera donc la conclusion que les deux sons appartiennent à deux classes distinctes, qu’il s’agit donc de deux phonèmes. Phonème, paires minimales et traits pertinents (d’après Moeschler & Auchlin, 2012 : 50-51) On peut définir le PHONÈME de la façon suivante : le phonème est la plus petite unité linguistique non porteuse de signification, susceptible de produire un changement de sens par commutation, et constituée d’un ensemble de traits distinctifs (traits pertinents). -8- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol Pour comprendre cette définition, il convient de revenir sur un certain nombre de notions. La commutation est la substitution (le remplacement) d’une unité phonique par une autre : [‘paɾo] → [‘kaɾo]. Par ce procédé de la commutation, on peut repérer les PAIRES MINIMALES, pour isoler les plus petites différences acoustiques significatives, que l’on nomme TRAITS PERTINENTS. Les paires minimales sont des paires d’unités linguistiques de sens différents, qui ne s’opposent que sur un trait pertinent, comme dans les exemples ci-dessous : 1) ['kasa] ~ ['gasa] (occlusives vélaires sourde/sonore : opposition de sonorité) 2) ['pasa] ~ ['tasa] (occlusives sourdes labiale/dentale : opposition de point d’articulation) 3) ['pasa] ~ ['masa] (labiales sourdes occlusive/nasale : opposition de mode d’articulation) L’opposition entre les éléments de ces paires repose sur un seul trait pertinent : la sonorité en 1) ; le point (ou lieu) d’articulation en 2) ; le mode d’articulation en 3). Ces oppositions permettent de distinguer beaucoup d’autres paires de mots : 1) ['kiso] ~ ['giso] ; [pe'kaɾ] ~ [pe'gaɾ] ; ['toka] ~ ['toɣa], etc. 2) ['mapa] ~ ['mata] ; ['papa] ~ ['tapa] ; ['lepɾa] ~ ['letɾa], etc. 3) ['paɾ] ~ ['maɾ] ; ['mapa] ~ ['mama] ; ['pino] ~ [‘mino], etc. Les traits pertinents sont en nombre limité et doivent permettre d’opposer plusieurs paires de phonèmes, qui sont dites corrélées : sourdes sonores labiales dentales /p/ /b/ /p/ /t/ /t/ /d/ Corrélation de /b/ /d/ Corrélation de /k/ /g/ sonorité /f/ /θ/ lieu /m/ /n/ d’articulation Un phonème est identifié par l’ensemble des oppositions dans lesquelles il entre, c’est-à-dire par l’ensemble des traits pertinents qui le distinguent des phonèmes auxquels il s’oppose. Ainsi, si je cherche à définir les traits pertinents qui composent le phonème représenté à l’initiale de ['pasa], j’obtiens les résultats suivants : ['pasa] ~ ['masa] → occlusive ~ nasale ['pasa] ~ ['kasa] → labiale ~ vélaire ['pasa] ~ ['basa] → sourde ~ sonore Le phonème /p/ sera donc défini comme une consonne occlusive labiale sourde. Attention : chaque phonème n’a de réalité qu’à l’intérieur du système phonologique. Un trait peut être pertinent dans une langue et ne pas l’être dans une autre. Ainsi, en français /s/ est défini comme étant fricatif dental sourd (il s’oppose à /z/ fricatif dental sonore : poisson /vs/ poison). En espagnol /s/ est défini comme fricatif alvéolaire ; le trait « sourd » n’est pas pertinent puisqu’il n’y a pas de phonème fricatif alvéolaire sonore. -9- Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol Les variantes combinatoires On a vu qu’un même phonème peut être réalisé de façons différentes en fonction du contexte i.e. des autres phonèmes qui l’entourent, dans la chaîne parlée. Le /o/ espagnol est réalisé ouvert dans une syllabe entravée i.e. terminée par une consonne (contra), au contact de /r/ (borrar, rosa), avant /x/ (hoja) ou dans la diphtongue /oi/ (soy) et il est réalisé semi-fermé dans les autres contextes. À chaque contexte, à chaque environnement correspond une réalisation. Chacune de ces réalisations particulières est appelée VARIANTE COMBINATOIRE ou ALLOPHONE. On nomme allophones ou variantes combinatoires les différentes réalisations possibles d’un phonème. Quelques variantes combinatoires de l’espagnol ▪ /b/ – [b] – en position initiale absolue ou après une pause : bodega – après /N/ : ambos – [β] – dans tous les autres contextes : habano, selva (Serralta & Tusón, 1967 : 58) ▪ /d/ – [d] – position initiale absolue ou après une pause : duna – après /N/ et /L/ : hindú, aldea – [ð] – participes en -ado : cantado – position finale absolue : bondad – [ð] – dans tous les autres contextes : cada (Serralta & Tusón, 1967 : 67) - 10 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol ▪ /g/ – [g] – position initiale absolue ou après une pause : gato – après /N/ : tango – [ɣ] – dans tous les autres contextes : alga, pagano (Serralta & Tusón, 1967 : 63) ▪ /θ/ – [θ̬] – en fin de syllabe devant une consonne sonore : jazmín – [θ] – dans tous les autres contextes : zumbar ▪ /s/ – [z] – en fin de syllabe devant une consonne sonore : abismo – [s] – dans tous les autres contextes : sirena, después ▪ /ʝ/ – [dʝ] – en position initiale absolue ou après une pause (en cas de prononciation lente ou emphatique) : yo, hierro – après /N/ ou /L/ : cónyuge, el hielo – ʝ – dans tous les autres contextes : rayo Les archiphonèmes (oppositions neutralisées) Lorsqu’une différence phonétique pertinente, phonologique (i.e. qui permet d’opposer des signes entre eux) perd son caractère oppositif dans certains contextes, on dit qu’il y a NEUTRALISATION de l’opposition. Le résultat de cette neutralisation est UN ARCHIPHONÈME. L’archiphonème, produit de la neutralisation d’une opposition, signale que, dans une distribution donnée, une distinction entre deux phonèmes, efficace dans d’autres contextes pour distinguer des mots, perd là son caractère distinctif. Attention : la neutralisation n’est pas la disparition d’un son mais la disparition du caractère distinctif d’une opposition entre deux phonèmes. Les archiphonèmes de l’espagnol ▪ /R/ En position intervocalique (c’est-à-dire entre deux voyelles), on peut trouver /ɾ/ ou /r/ et cette opposition est pertinente (c’est un trait distinctif qui permet de différencier des mots) : ['kaɾo] (caro) ~ ['karo] (carro). Mais, dans les autres contextes, l’opposition est neutralisée (le trait simple/multiple n’est pas pertinent) : - 11 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol – en position initiale, on ne peut trouver que r (ron) – après /N/, /L/, /s/ : [r] (enredo, milrayas, israelí) – après une autre consonne : [ɾ] (petróleo) – en position implosive (i.e. en fin de syllabe) : [ɾ] ou r selon que la prononciation est plus ou moins emphatique. Dans tous ces contextes, l’opposition est neutralisée et l’on trouve l’archiphonème /R/ (vibrante alvéolaire) : /'RoN/, /isRae'li/ /pe'tRoleo/ /de'θiR/ ▪ /N/ En position intervocalique, on peut trouver /m/, /n/ ou /ɲ/ et cette opposition est pertinente (c’est un trait distinctif qui permet de différencier des mots) : cama ~ cana ~ caña. De même, en position initiale, les trois phonèmes sont possibles : mata ~ nata ~ ñata. En revanche, en position finale, on ne peut trouver que [n] (même quand la graphie est ): ['albun] (álbum). En position implosive (fin de syllabe), l’articulation dépend de la consonne qui suit: – [m] devant /p, b, m, f/ (implorar, un vaso, inmediato, ánfora), car /p, b, m, f/ sont des consonnes labiales ; – [n] dans les autres contextes (ante, anchoa, berenjena). Dans tous ces contextes, l’opposition est neutralisée et l’on trouve l’archiphonème /N/ (nasale) : /'aLbuN/ /uN 'baso/ /aN't͡ʃoa/ ▪ /L/ En position initiale ou intervocalique, on peut trouver /l/ ou /λ/ : /'lama/ (lama) ~ /'λama/ (llama), /'ala/ (ala) ~ /'aλa/ (halla). En revanche, en position implosive, on ne peut trouver que /l/ : dulce, abril Il y a donc neutralisation de l’opposition /l/ ~ /λ/ en position implosive, ce qu’on note par l’archiphonème /L/ (latérale) : /'duLθe/ /a'bRiL/ ▪ /B/ /D/ /G/ Les phonèmes /p/ et /b/, /t/ et /d/ ainsi que /k/ et /g/ s’opposent selon le critère de sonorité : paso ~ vaso, tomo ~ domo, casa ~ gasa. Mais en position implosive, il n’y a jamais d’opposition de sonorité ; les oppositions /p/ ~ /b/, /t/ ~ /d/ et /k/ ~ /g/ sont donc neutralisées. Les archiphonèmes qui en résultent sont /B/ (labiale), /D/ (dentale) et /G/ (vélaire) : – [a'depto] /a'deBto/, ['abside] /'aBside/ – [at'mosfera] / aD'mosfera/, ['seð] /'seD/ – [ak'twar] /aG'tuaR/, [ag'nostiko] /a'Gnostiko/ - 12 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol 5.2- Le système phonologique de l’espagnol contemporain labiales dentales alvéolaires palatales vélaires occlusives /p/ /t/ /k/ sourdes affriquées ͡ /tʃ/ sonores mode non /b/ /d/ /g/ pertinent fricatives /f/ (//) /s/ /ʝ/ /x/ nasales /m/ /n/ /ɲ/ avec cas de latérales /l/ (/λ/) neutralisation vibrantes /ɾ/ /r/ aperture /i/ /u/ minimale voyelles aperture /e/ /o/ moyenne aperture /a/ maximale N.B. Les deux phonèmes entre parenthèses (// et /λ/) n’existent que dans certaines variétés d’espagnol. Pour aller plus loin ▪Sur les principes généraux de la phonétique et la phonologie MARTINET André (1980) : Éléments de linguistique générale, Paris : Armand Colin, p.61-82 MOESCHLER Jacques & AUCHLIN Antoine (20123) : Introduction à la linguistique contemporaine, Paris : Armand Colin, « Cursus », p.48-52 ▪ Sur l’espagnol OMNÈS Robert (1995) : Phonétique, phonologie, orthographe et prononciation de l’espagnol, Paris : Nathan, coll. « 128 » QUILIS Antonio (1998) : Principios de fonología y fonética españolas, Madrid : Arco/Libros, col. “Cuadernos de lengua española” REAL ACADEMIA ESPAÑOLA & ASOCIACIÓN DE ACADEMIAS DE LA LENGUA ESPAÑOLA (2011) : Nueva gramática de la lengua española. Fonética y fonología, Barcelona : Espasa SERRALTA F. & TUSÓN V. (1967) : Phonétique espagnole pratique, Université de Toulouse Je vous recommande tout particulièrement ce site de l’Université de l’Iowa, sur lequel vous pourrez entendre les différents sons de l’espagnol tout en visualisant le mouvement des organes phonatoires. - 13 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol Annexe 1 : Liste des phonèmes et des principaux allophones de l’espagnol A) Consonnes /p/ [p] occlusive bilabiale sourde padre /t/ [t] occlusive dentale sourde tentación /k/ [k] occlusive vélaire sourde cura, quiebra /t͡ʃ/ [t͡ʃ] affriquée palatale sourde noche [b] occlusive bilabiale sonore – position initiale absolue ou après une pause : viaje, bueno – après consonne nasale : costumbre /b/ [β] fricative bilabiale sonore – distribution complémentaire : navío, abuelo [d] occlusive dentale sonore – position initiale absolue ou après une pause : diente – après [l] et [n] : toldo, ronda /d/ [ð] fricative dentale sonore – distribution complémentaire (sauf cas particulier ci-dessous) : dedo, cuadro, advertir [ð] fricative dentale sonore relâchée – participes en –ado : cantado – position finale absolue : bondad [g] occlusive vélaire sonore – position initiale absolue ou après une pause : ganar – après consonne nasale : venganza /g/ [ɣ] fricative vélaire sonore – distribution complémentaire : agua /f/ [f] fricative labiodentale sourde frío [θ] fricative interdentale sourde plaza, cecina /θ/ [θ̬] fricative interdentale sonore – au contact d’une consonne sonore : mayorazgo [s] fricative alvéolaire sourde sentir /s/ [z] fricative alvéolaire sonore – en fin de syllabe devant une consonne sonore resbalar /x/ [x] fricative vélaire sourde juego, gente - 14 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol [ʝ] fricative palatale sonore – position initiale : hierba – position intervocalique : apoyo /ʝ/ [dʝ] affriquée palatale sonore – position initiale (prononciation emphatique) – après consonne nasale et [l] : cónyuge, del hierro /m/ [m] nasale bilabiale (sonore) mesa /n/ [n] nasale alvéolaire (sonore) nido, álbum /ɲ/ [ɲ] nasale palatale (sonore) año /l/ [l] latérale alvéolaire (sonore) lino /λ/ [λ] latérale palatale (sonore) lluvia /ɾ/ [ɾ] vibrante alvéolaire simple caro, cantar /r/ [r] vibrante alvéolaire multiple carro, roto, cantar B) Voyelles [j] semi-consonne palatale (yod) premier élément d’une diphtongue : pie /i/ [i ̯] semi-voyelle palatale (yod) deuxième élément d’une diphtongue : aire [i] voyelle fermée palatale nido [w] semi-consonne vélaire (wé) premier élément d’une diphtongue : cuando /u/ [u̯] semi-voyelle vélaire (wé) deuxième élément d’une diphtongue : caudal [u] voyelle fermée vélaire puro /e/ [e] voyelle médiane palatale medio /o/ [o] voyelle médiane vélaire corto /a/ [a] voyelle ouverte centrale paso - 15 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol Annexe 2 : Mots toniques et mots atones (D’après le Diccionario Panhispánico de Dudas de la RAE ) a) Palabras tónicas. En español son tónicas las siguientes clases de palabras: – los sustantivos; – los adjetivos; – los verbos; – la gran mayoría de los adverbios; – los pronombres personales yo, tú, él, ella, ello, nosotros/as, vosotros/as, nos (en el plural mayestático), vos, ellos/as, usted/es, mí, ti, sí, conmigo, contigo y consigo; – los demostrativos; – los posesivos, cuando no aparecen antepuestos al sustantivo (mío, tuyo, suyo, nuestro, vuestro, y sus femeninos y plurales); – los interrogativos y exclamativos; – el relativo cual/es; – los indefinidos; – los numerales; – algunas conjunciones (normalmente las derivadas de adverbios, como la concesiva así o la temporal apenas), – la preposición según. Los adverbios terminados en -mente son las únicas palabras que se pronuncian, de manera natural y no enfática, con dos sílabas tónicas: la que corresponde al adjetivo del que derivan y la del elemento compositivo -mente, cuya primera sílaba es tónica: HÁbilMENte, aLEgreMENte. b) Palabras inacentuadas o átonas. Algunas palabras carecen de sílaba tónica, por lo que se unen, a efectos de pronunciación, a la palabra tónica que las sigue o a la que las precede, formando con ella un grupo acentual. Estas voces que carecen de independencia fónica se denominan «palabras clíticas» o «clíticos»; si se agrupan con la palabra tónica siguiente, se llaman «proclíticos»: en mi casa [enmi’kasa] (la preposición y el posesivo, que son átonos, son aquí palabras proclíticas); y si lo hacen con la palabra tónica precedente, se llaman «enclíticos»: dímelo [dímelo] (los pronombres personales átonos me y lo son, en este caso, palabras enclíticas; los pronombres enclíticos se escriben siempre unidos al verbo). En español son átonas las siguientes clases de palabras: – los artículos el, la, lo, los, las; – las conjunciones; – los adverbios tan y medio; – los pronombres personales me, te, se, lo, la, le, los, las, les, nos, os; – las preposiciones, excepto según; – los posesivos antepuestos al nombre, sean formas apocopadas o no (mi, tu, su, nuestro, vuestro, y sus femeninos y plurales); – los relativos, salvo cual/es, – algunas fórmulas de tratamiento, como don, fray, san, sor. También suele ser átono el primer elemento de los nombres de pila compuestos: José Luis [jose’luis], María Luisa [maɾia’luisa]) y el de otras expresiones compuestas: tres mil [tɾes’mil], veintidós mil [beintidos’mil], boca abajo [boka’bajo], cuesta arriba [kuesta’riba], etc. - 16 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol Annexe 3 : Exercices de transcription Pour pouvoir réaliser les exercices de transcription ci-dessous, vous devez connaître quelques règles : a) On commence toujours par la transcription phonétique (plus facile, car on transcrit ce que l’on entend), puis, à partir de cette dernière, on procède à la transcription phonologique. Pour passer de la transcription phonétique à la transcription phonologique, vous devez être particulièrement attentifs à deux choses : les variantes combinatoires, qui sont des phénomènes phonétiques et n’ont aucune existence phonologique et les archiphonèmes. b) On note toujours la place de l’accent tonique. On la marque par une ligne verticale (une sorte d’apostrophe) avant la syllabe accentuée : ['kasa] /kaN'taR/.. Attention, tous les mots ne comportent pas d’accent tonique (voir Annexe 2) c) Lorsque l’on transcrit phonétiquement un texte, on marque par une barre ( | ) les pauses au sein d’une phrase et par deux barres (||) les pauses entre deux phrases. d) Lorsque la dernière voyelle d’un mot et la première voyelle du mot suivant sont identiques, et qu’il n’y a pas de pause entre ces deux mots, les deux voyelles sont prononcées en une seule émission de voix (synalèphe) : on n’entend qu’une seule voyelle, un peu plus longue qu’une voyelle habituelle. Dans la transcription phonétique (mais pas dans la transcription phonologique), on note l’allongement de la voyelle par « : » (mais on ne le fait pas toujours, cela dépend du degré de précision de la transcription). e) Transcription des conjonctions de coordination y et u Y – entre deux consonnes [i] – entre consonne et voyelle [j] – entre voyelle et consonne [i]̯ – entre deux voyelles [j] U : toujours [w] À vous de jouer ! I- Transcription phonétique et phonologique des mots suivants vaso, sabio, savia, suevo, fusil, mayo, cónyuge, jamón, azahar, cigüeña, arma, rama, alrededor, partir, cerril II- Découpez les mots suivants en syllabes, puis transcrivez-les phonétiquement et phonologiquement secretaria, contraespionaje, secretaría, hay, hacia, hacía, monstruosamente, ahí, cambiáis, santigüéis, baúl, reúma, situado, hoy, oí III- Transcrire orthographiquement les mots suivants [gwaɾ'ɣweɾo] /xeN'xibɾe/ /θigθa'geo/ /pi'λaxe/ ['tagsi] ['testo] [ek'samen] IV- Transcription phonétique et phonologique des phrases suivantes 1) Hasta el cuarenta de mayo, no te quites el sayo. 2) En la gran ciudad de Jauja, se come, se bebe y no se trabaja. 3) Mozo de silla y albarda pocas veces se halla. 4) Herrando y errando se aprende el oficio. 5) Quien tiene amigo no cierto, tenga un ojo cerrado y otro abierto. 6) El carro está lleno de guijarros. - 17 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol V- Transcription phonétique et phonologique du texte suivant El viento norte y el sol porfiaban sobre cuál de ellos era el más fuerte, cuando acertó a pasar un viajero envuelto en ancha capa. Convinieron en que quien antes lograra obligar al viajero a quitarse la capa sería considerado más poderoso. El viento norte sopló con gran furia, pero cuanto más soplaba, más se arrebujaba en su capa el viajero; por fin el viento norte abandonó la empresa. Entonces brilló el sol con ardor, e inmediatamente se despojó de su capa el viajero; por lo que el viento norte hubo de reconocer la superioridad del sol. (Quilis & Fernández, p.168) Corrigés I- vaso, sabio, savia, suevo, fusil, mayo, cónyuge, jamón, azahar, cigüeña, arma, rama, alrededor, partir, cerril vaso ['baso] /'baso/ azahar [aθa'aɾ] /aθa'aR/ sabio ['saβjo] /'sabio/ cigüeña [θi'ɣweɲa] /θi'gueɲa/ savia ['saβja] /'sabia/ arma ['aɾma] /'aRma/ suevo ['sweβo] /'suebo/ rama ['rama] /'Rama/ fusil [fu'sil] /fu'siL/ alrededor [alreðe'ðoɾ] /aLRede'doR/ mayo ['maʝo] /'maʝo/ partir [paɾ'tiɾ] /paR'tiR/ cónyuge ['kondʝuxe] /'koNʝuxe/ cerril [θe'ril] /θe'riL/ jamón [xa'mon] /xa'moN/ II- secretaria, contraespionaje, secretaría, hay, hacia, hacía, monstruosamente, ahí, cambiáis, santigüéis, baúl, reúma, situado, hoy, oí se/cre/ta/ria [sekɾe'taɾja] /sekRe'taɾia/ con/tra/es/pio/na/je [kontɾaespjo'naxe] /koNtRaespio'naxe/ se/cre/ta/rí/a [sekɾeta'ɾia] /sekReta'ɾia/ hay ['ai]̯ /'ai/ a/hí [a'i] /a'i/ ha/cia [aθja] /aθia/ ha/cí/a [a'θia] /a'θia/ ba/úl [ba'ul] /ba'uL/ re/ú/ma [re'uma] /Re'uma/ mons/truo/sa/men/te [monstɾwosam'ente] ou /moNstRuosam'eNte/ mons/tru/o/sa/men/te [monstɾuosa'mente] cam/biáis [kam'bjai ̯s] /kaN'biais/ san/ti/güéis [santi'ɣwei ̯s] /saNti'gueis/ si/tua/do [si'twaðo] /si'tuado/ hoy ['oi]̯ /'oi/ o/í [o'i] /o'i/ III- [gwáɾ'ɣweɾo] → guargüero (pop. Amér. ‘gosier’); /xeN'xibRe/ → jengibre; /θigθa'geo/ → zigzagueo ; /pi'λaxe/ → pillaje; ['tagsi] → taxi (['tagsi] est la prononciation la plus fréquente en Espagne, la prononciation ['taksi] est plus rare); - 18 - Espagnol – L2 – TC2H311-Linguistique (semestre 3) Chapitre 6 : Phonétique et phonologie de l’espagnol ['testo] → texto (['testo] est une prononciation relâchée, une prononciation plus soignée est ['teksto]) ; [ek'samen] → examen IV- 1a) [asta el kwa’ɾenta de ‘maʝo | ‘no te ‘kites el ‘saʝo||] 1b) /asta eL kua’ɾeNta de ‘maʝo ‘no te ‘kites eL ‘saʝo/ 2a) [en la ‘ɣɾan θju’ðaðe ‘xau̯ xa | se ‘kome | se ‘βeβe | i ‘no se tɾa’βaxa ||] 1a) [asta el kwa'ɾenta de 'maʝo | 'no te 'kites el 'saʝo||] 1b) /asta eL kua'ɾeNta de 'maʝo 'no te 'kites eL 'saʝo/ 2a) [en la 'ɣɾan θju'ðaðe 'xau̯ xa | se 'kome | se 'βeβe | i 'no se tɾa'βaxa ||] 2b) /eN la 'gRaN θiu'daD de 'xauxa se 'kome se 'bebe i 'no se tRa'baxa/ 3a) ['moθo ðe 'siλa jal'βaɾða | 'pokas 'βeθes se 'aλa||] 3b) /'moθo de 'siλa i aL'baRda 'pokas 'beθes se 'aλa/ 4a) [e'rando je'rando | se a'pɾende:l o'fiθjo||] 4b) /e'raNdo i e'raNdo se a'pReNde eL o'fiθio/ 5a) ['kjen 'tjene a'miɣo 'no 'θjeɾto | 'tenga 'un 'oxo θe'raðo | 'jotɾo a'βjeɾto||] 5b) /'kieN 'tiene a'migo 'no 'θieRto 'teNga 'uN 'oxo θe'rado i 'otRo a'bieRto/ 6a) [el 'karo es'ta 'λeno ðe ɣi'xaros||] 6b) /eL 'karo es'ta 'λeno de gi'xaros/ V- (a) Transcription phonetique [el 'βjento 'noɾte jel 'sol poɾ'fjaβan soβɾe 'kwal 'deλos 'eɾa el 'mas 'fweɾte | kwando aeɾ'to a pa'saɾ 'um bja'xeɾo em'bwelto en 'ant͡ʃa 'kapa || kombi'njeɾon en ke kjen 'antes loɣɾa'ɾia oβli'ɣaɾ al βja'xeɾo a ki'taɾse la 'kapa | se'ɾia konside'ɾaðo 'mas poðe'ɾoso || el 'βjento 'noɾte so'plo kon 'gram 'fuɾja | peɾo kwanto 'maso'plaβa | 'mase areβu'xaβa en su 'kapa el βja'xeɾo || poɾ 'fin el 'βjento 'noɾte aβando'no la em'pɾesa || en'tones bɾi'λo el 'sol kon aɾ'doɾ | e immedjata'mente se ðespo'xo de su 'kapa el βja'xeɾo | poɾ lo kel 'βjento 'noɾte 'uβo de rekono'eɾ la supeɾjori'ðað del 'sol ||] (b) Transcription phonologique /eL 'bieNto 'noRte i eL 'soL poR'fiabaN sobRe 'kuaL de 'eλos 'eɾa eL 'mas 'fueRte kuaNdo aeɾ'to a pa'saR 'uN bia'xeɾo eN'bueLto eN 'aNt͡ʃa 'kapa koNbi'nieɾon eN ke kieN 'aNtes logRa'ɾia obLi'gaR aL bia'xeɾo a ki'taRse la 'kapa se'ɾia koNside'ɾado mas pode'ɾoso eL 'bieNto 'noRte so'pLo koN 'gRaN 'fuɾia peɾo kuaNto 'mas so'pLaba 'mas se arebu'xaba eN su 'kapa eL bia'xeɾo poR 'fiN eL 'bieNto 'noRte abaNdo'no la eN'pResa eN'toNes bRi'λo eL 'soL koN aR'doR e iNmediata'meNte se despo'xo de su 'kapa eL bia'xeɾo poR lo ke eL 'bieNto 'noRte 'ubo de Rekono'eR la supeɾiori'daD deL 'soL/ - 19 -

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