HPS2U02 Psychologie Sociale 2023-2024 Intro PDF

HPS2U02 Psychologie sociale Responsable : Christophe Demarque Année 2023-2024 Objectifs généraux - Découverte des théories et concepts fondamentaux de la psychologie sociale (relations interpersonnelles, liens attitudes/comportements, influence sociale, phénomènes de groupe). - Introduction aux outi...

HPS2U02 Psychologie sociale Responsable : Christophe Demarque Année 2023-2024 Objectifs généraux - Découverte des théories et concepts fondamentaux de la psychologie sociale (relations interpersonnelles, liens attitudes/comportements, influence sociale, phénomènes de groupe). - Introduction aux outils et méthodes de la psychologie sociale. - Introduction aux applications de la psychologie sociale (environnement, santé, travail, etc.). - Familiarisation avec la lecture de textes en psychologie sociale. Organisation générale Vérifier votre inscription sur AMETICE 12 séances de CM (36h) et 12 séances de TD (24h).  4 thèmes encadrés par un CM introductif et un CM conclusif : Introduction à la psychologie sociale (CM1) – C. Demarque - Attitudes et changements d’attitudes ; Comportements et changements de comportements (CM 2 à 4) – F. Girandola - Relations interpersonnelles (CM 5 et 6) – T. Marmorat - Influence sociale (CM 7 à 9) – C. Demarque - Groupe et phénomènes de groupe (CM 10 et 11) – B. Zouhri En guise de conclusion : regard psychosocial et niveaux d’analyse (CM 12) – T. Apostolidis CM TD Dates CM Mardi 13h-16h Mercredi 15h-18h CM 1 : Introduction à la psychologie sociale (C. Demarque) TD 1 23 et 24/01 CM 2 : Attitudes et changement d’attitude ; Comportements et changement de comportements TD 2 30/01 et 31/01 CM 3 TD 3 6 et 7/02 CM 4 (F. Girandola) TD 4 13 et 14/02 CM 5 : les relations interpersonnelles (1/2) TD 5 20 et 21/02 CM 6 : Les relations interpersonnelles (2/2) (T. Marmorat) TD 6 27 et 28/02 CM 7 : Normalisation et conformisme (C. Demarque) TD 7 12 et 13/03 CM 8 : Influence minoritaire (C. Demarque) TD 8 19 et 20/03 CM 9 : Soumission à l’autorité (C. Demarque) TD 9 26 et 27/03 CM 10 : Groupe et phénomènes de groupe (1/2) TD 10 2 et 3/04 CM 11 : Groupe et phénomènes de groupe (2/2) (B. Zouhri) TD 11 9 et 10/04 CM 12 : regard psychosocial et niveaux d’analyse (T. Apostolidis) TD 12 16 et 17/04 Tutorat Séances assurées par Oriane Mahé, étudiante en Master 2 ([email protected]) Prochaine séance : vendredi 26 janvier. Informations transmises via Amétice Séances non obligatoires mais qui pourront vous aider en cas de questions Organisation de l’UE et examen Diaporamas CM et TD mis en ligne après chaque séance de TD et de CM. Informations concernant l’UE diffusées en ligne sur Amétice. Examens (modalités identiques pour les sessions 1 et 2) : # QCM comportant 40 questions (durée : 1h30) # Les questions portent à la fois sur les CM et les TD # Pas de points négatifs, mais il faut donner toutes les bonnes réponses et uniquement les bonnes réponses pour avoir le point. Bibliographie indicative Un ouvrage de référence pour les étudiantEs aixoisEs : Girandola, F., Demarque, C., & Lo Monaco. G. (2019). Psychologie sociale. Paris : Armand Colin. En complément : Yzerbyt, V., & Klein, O. (2019). Psychologie sociale. Bruxelles : De Boeck. Delouvée, S. (2014). Manuel visuel de psychologie sociale. Paris : Dunod. Moscovici, S. (1984). Psychologie sociale. Paris : PUF. Pour aller plus loin : Bègue, L., & Desrichard, O. (2013). Traité de psychologie sociale. Bruxelles : De Boeck. Fiske, S. (2008). Psychologie sociale. Bruxelles : De Boeck. Vidéos d’introduction à la psychologie sociale : https://www.hacking-social.com/ Rappel préliminaire Ce diaporama reprend les points clés du cours mais n’est pas suffisant en lui-même et ne saurait se substituer à une bonne prise de notes !! Introduction à la psychologie sociale Qu’allons-nous étudier dans ce cours ? Ce cours introduit la psychologie sociale. Il propose des éléments de définition de la discipline et insiste sur ses spécificités. Dans une perspective historique, il revient sur les grandes étapes de son émergence. Il présente les principales méthodes d’étude de la discipline. 1. Qu’est-ce que la psychologie sociale ? Autrui (individu ou groupe) : indispensable dans notre vie. Influence nos pensées, nos façons de voir le monde ou nos comportements (et nous l’influençons en retour). La psychologie sociale = science des interactions humaines (Bègue & Desrichard, 2013) 1.1. Eléments de définition Psychologie = étude des faits psychiques :  Les comportements (manifestations observables de notre activité) Ex : serrer la main de votre nouveau supérieur hiérarchique  Les états mentaux (ce qui est éprouvé et réfléchi par la conscience) Ex : se dire qu’il a l’air charismatique dans son costume sur mesure et qu’il est préférable de ne pas se montrer trop familier envers lui  Les processus mentaux (activités mentales à l’origine des comportements et états mentaux) Ex : la perception visuelle de ce collègue et le traitement de l’information concernant ses choix vestimentaires, dont le port d’une cravate du dernier cri 1.1. Eléments de définition Psychologie sociale : « étude scientifique de la façon dont les pensées, sentiments et comportements des individus sont influencés par la présence réelle, imaginaire ou implicite des autres » (Allport, 1954, p. 5). Importance du rôle des dimensions symboliques dans les relations interpersonnelles. Quand l’habit fait le moine ! Influence de la tenue vestimentaire sur notre perception d’autrui et sur nos comportements à son égard. Howlett et al. (2013) : évaluation + favorable (en termes de confiance, de succès, de revenus…) quand costume sur mesure plutôt qu’un costume prêt-à-porter. Probabilité + élevée qu’on accepte une requête quand le demandeur porte une cravate (Green & Giles, 1973, cités par Guéguen, 2011). Dans certains contextes, les tenues vestimentaires ne sont pas neutres et symbolisent nos positions sociales. (Voir aussi TD 1 sur la formation d’impressions) 1.1. Eléments de définition Relations interpersonnelles : déterminées par le contexte dans lequel elles prennent place. Elles « s'inscrivent toujours dans un environnement social organisé, constitué des techniques, des règles et des valeurs qui s'appliquent aux relations humaines » (Maisonneuve, 1973). Ex : costume/cravate au bureau vs. jean/baskets au bar. Situations porteuses de dimensions sociales qui influencent les relations et interagissent avec les caractéristiques personnelles. Equation de Kurt Lewin : comportement (B pour Behavior) fonction (ƒ) de la personnalité (P) et de l’environnement (E), soit de manière formalisée : B = ƒ(P,E). 1.1. Eléments de définition Etudie également les relations entre l’individu et le groupe et les relations intergroupes (cf. CM 10 et 11). S’intéresse à la façon dont les individus « incorporent » ces dimensions sociales dans leur façon de voir le monde ou dans leurs représentations (cf. cours de Licence 2 sur les représentations sociales). « Le corps est dans le monde social mais le monde social est dans le corps » (Bourdieu, 1982, p. 38). Quand le social influence notre perception : l’expérience de Bruner et Goodman (1947) Des enfants devaient évaluer la taille d’une pièce de monnaie et celle d’un disque de carton de même surface. Tendance à surévaluer la taille de la pièce de monnaie. Surestimation plus importante chez les enfants issus de milieux défavorisés. La perception d’un objet dépend aussi de la valeur ou du sens que nous lui accordons en fonction de nos ancrages sociaux (cf. CM 12). 1.1. Eléments de définition Limite à la définition d’Allport (1954) : l’individu serait toujours influencé unilatéralement par Autrui (voir p. ex. le CM 7 sur le conformisme). Pour les psychologues sociaux, la socialisation doit être conçue comme un processus actif. Cf. CM 8 sur l’influence minoritaire (avec C. Demarque). 1.2. Un positionnement original : le regard psychosocial NB : ce point sera développé dans le CM 12 S. Moscovici (1984) : la PS se définit moins par ses objets d’étude que par le regard porté sur ces objets (réel ou imaginaire, physique ou social). Psychologie et sociologie : tendance à envisager les faits selon des grilles de lecture binaire (risque d’explication réductrice des phénomènes). Le regard psychosocial : une lecture ternaire des phénomènes, prend simultanément en compte le psychologique et le social. 2. Brefs repères chronologiques 2. Brefs repères chronologiques NB : cours sur l’histoire des concepts en L2 pour approfondir ces questions. 2.1. Fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1930 : la difficile émergence de la psychologie sociale Milieu 19ème s. : la psychologie se constitue comme discipline scientifique. Emancipation progressive de la philosophie. Premiers labos de psychologie, dont celui de Wilhelm Wundt (1832-1920), fondé en 1879 à l’Université de Leipzig en Allemagne. Développement d’une psychologie physiologique, utilisation de la méthode expérimentale et des statistiques pour étudier les processus psychologiques élémentaires. = la psychologie comme science empirique. 2.1. Fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1930 : la difficile émergence de la psychologie sociale Fin XIXe s. : début de l’institutionnalisation de la psychologie (revues scientifiques, congrès internationaux - Paris 1889 -, laboratoires et chaires en Europe et Etats-Unis). Psychologie sociale : difficulté à émerger comme une spécialité clairement identifiée, entre la psychologie physiologique et la sociologie. En France, Gustave Le Bon publie Psychologie des foules en 1895. Etudes de psychologie sociale de Gabriel Tarde en 1898. Cf. cours de L2 pour des détails sur Le Bon et Tarde. 2.1. Fin du XIXe siècle jusqu’aux années 1930 : la difficile émergence de la psychologie sociale Années 1920 : PS dominée par le béhaviorisme (influencé par la philosophie positiviste d’Auguste Comte). Publication en 1924 de Social Psychology de Floyd Allport. En parallèle, développement d’une PS inspirée par les travaux sociologiques (Université de Chicago). Ex : le sociologue William Isaac Thomas (1863-1947) accorde une grande importance à la subjectivité. Psychologie = étude scientifique des attitudes sociales (versant subjectif de la culture). Contribution méthodologique de l’Ecole de Chicago : développement de méthodes d’investigation innovantes (ex: l’observation participante). 2.2. L’après-guerre jusqu’aux années 1970 : l’âge d’or de la psychologie sociale ? Arrivée au pouvoir d’Hitler en 1933 : plusieurs psychologues allemands et autrichiens vont émigrer aux Etats-Unis (dont Kurt Lewin). Orientation vers une PS plus cognitive, très influencée par le gestaltisme et, plus largement, par la philosophie phénoménologique (Farr, 1993). Ex : Asch et la formation d’impressions (cf. TD 1). Lewin et la dynamique de groupe (cf. CM 10 et 11). 2.2. L’après-guerre jusqu’aux années 1970 : l’âge d’or de la psychologie sociale ? 2nde Guerre Mondiale : se développe comme une discipline appliquée. Ex : Carl Hovland et l’Ecole de Yale sur la communication persuasive (cf. CM 2 et TD 2). En France : première licence de psychologie en 1947 (Sorbonne) avec un certificat de psychologie de la vie sociale (D. Lagache). Nombreuses expériences marquantes à cette période. Reconnaissance auprès du grand public et des institutions. 2.3. Des années 1970 à nos jours : une discipline toujours vive malgré les crises Années 1970 : critiques au sujet de l’éthique. Souffrance psychologique infligée aux participants (ex : expériences de Asch sur le conformisme et de Milgram sur la soumission à l’autorité, cf. CM 7 et 9). Dissimulation de l’objet véritable des expériences : question du consentement libre et éclairé. Joule (2006) : reflets d’une forme de défiance du grand public envers la psychologie sociale ? Renvoie parfois une image de l’homme difficilement acceptable (p. ex. les résultats de l’expérience de Milgram). « Crise de la reproductibilité » : étude parue en 2015 dans Science. Parmi 100 recherches parues en 2008, taux de reproduction des résultats initiaux de 36 %. Renouveler les pratiques (exigence accrue de transparence des procédures mobilisées et des données recueillies). 3. Les méthodes en psychologie sociale 3.1 La méthode expérimentale Discipline dominée par la méthode expérimentale. Rappel : démarche scientifique qui consiste à tester empiriquement la validité d’une hypothèse (relation de causalité entre 2 phénomènes), en la mettant à l’épreuve des faits au travers d’expériences. Données obtenues : permettront de valider / invalider l'hypothèse initiale. Situation expérimentale : vise à mesurer, avec le moins d’ambiguïté possible, l’effet d’une (ou plusieurs) variable manipulée sur une (ou plusieurs) variable mesurée. Une des premières expériences de psychologie sociale : Triplett (1898) Hypothèse : la présence d’autrui améliore les performances des individus lors de la réalisation d’une tâche. Situation expérimentale : des enfants doivent enrouler une bobine de fil de pêche le + rapidement possible. Groupe 1 : les enfants sont seuls. Groupe 2 : les enfants réalisent cette tâche en duo. Variable manipulée = la présence vs l’absence d’autrui. Variable mesurée = la vitesse avec laquelle les enfants enroulent la bobine. Résultats : les enfants du groupe 2 ont réalisé la tâche plus rapidement. Ceteris paribus, la différence de performance entre les deux groupes serait causée par la présence d’un autre enfant dans le groupe 2. 3.1. La méthode expérimentale Validité interne + Contrôle rigoureux de la situation Validité externe - Réductionnisme/artificialité Expériences en laboratoire Expériences en milieu naturel (ex : dans la rue) Validité interne - Possibilité de variables parasites Validité externe + Se rapproche d’une situation écologique 3.2. Autres méthodes mobilisées en PS Méthodes quantitatives Quantifier les phénomènes étudiés par le biais de variables mesurables. Recours à des échelles psychométriques (enquêtes par questionnaire). Renvoient à une diversité de phénomènes psychosociaux (croyance en un monde juste, optimisme comparatif, désirabilité sociale, etc.). Etudes corrélationnelles : pas possible d’établir des relations de causalité (contrairement aux expérimentations). 3.2. Autres méthodes mobilisées en PS Méthodes qualitatives Se centrent sur l’expérience singulière et les représentations des individus et des groupes. Etude des discours (entretiens individuels ou collectifs). Observations de terrain systématiques. Ex : l’observation participante. Proposée par B. Malinowski (1884-1942), immersion complète dans le groupe ou la société humaine observée. Un exemple d’observation participante en psychologie sociale : L’échec d’une prophétie (1956) Festinger, Schachter & Riecken (1956) : observation participante (infiltration) au sein d’un groupe d’individus convaincus de l’imminence de la fin du monde (Chicago). Une certaine Mlle Keech aurait reçu des messages extraterrestres l’alertant d’une gigantesque inondation à venir le 21 décembre 1954. Elle convainc un groupe de personnes et leur prédit qu’ils seront sauvés par la venue d’une soucoupe volante. Le groupe s’organise (démission, vente des biens, etc.). Le 21 décembre, la catastrophe annoncée… ne se produit pas. Réaction du groupe face à ce démenti de leur conviction ? Vous le saurez lors du TD 3 sur la dissonance cognitive !!! Pour aller plus loin FARR, R. (1996). The roots of modern social psychology, Oxford, Blackwell Publishers. MOSCOVICI, S. (1981). L’âge des foules, Paris, Fayard. PÉTARD, J.-P., KALAMPALIKIS, N., & DELOUVÉE, S. (2001). « Les histoires de la psychologie sociale dans ses manuels » Les cahiers internationaux de psychologie sociale, 51-52, 59-80. + Manuels de psychologie sociale. Wooclap Merci de votre attention ! Exemple de questions Les recherches en psychologie sociale mobilisent fréquemment la méthode expérimentale, dans le cadre d’expériences en laboratoire. On peut dire à ce sujet que :  Les expériences en laboratoire présentent souvent une validité interne forte    Les expériences en laboratoire présentent souvent une validité externe forte Les expériences en laboratoire permettent un contrôle rigoureux de la situation Les expériences en laboratoire ne permettent pas un contrôle rigoureux de la situation Exemple de questions Les recherches en psychologie sociale mobilisent fréquemment la méthode expérimentale, dans le cadre d’expériences en laboratoire. On peut dire à ce sujet que :  Les expériences en laboratoire présentent souvent une validité interne forte    Les expériences en laboratoire présentent souvent une validité externe forte Les expériences en laboratoire permettent un contrôle rigoureux de la situation Les expériences en laboratoire ne permettent pas un contrôle rigoureux de la situation