L'Acte d'Union et les débuts de la Province du Canada (1840-1849) PDF
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Summary
Ce document traite de l'Acte d'union de 1840 et de ses conséquences sur la politique et l'économie du Canada. L'auteur décrit les conflits entre les Canadiens français et les Canadiens anglais, et l'adoption de l'Acte d'Union par Londres, ainsi que les changements politiques et économiques qui ont suivi. Le document met aussi l'accent sur les considérations économiques entourant l'union des deux Canadas.
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## Connaissances historiques * Acte d'Union * Gouvernement responsable * Économie coloniale * Affaires indiennes ## L'Acte d'Union et les débuts de la Province du Canada (1840-1849) Au début de 1839, **Lord Durham** dépose son rapport sur les rébellions armées dans le **Bas-Canada** et le **Haut...
## Connaissances historiques * Acte d'Union * Gouvernement responsable * Économie coloniale * Affaires indiennes ## L'Acte d'Union et les débuts de la Province du Canada (1840-1849) Au début de 1839, **Lord Durham** dépose son rapport sur les rébellions armées dans le **Bas-Canada** et le **Haut-Canada**. Dans ce rapport, **Durham** recommande la métropole d'unir les deux Canadas. Londres ne tardera pas à appliquer cette recommandation. ### L'Acte d'Union (1840) Durham considère l'union des deux Canadas comme une solution aux conflits entre les **Canadiens français** et les **Canadiens anglais**, dans la colonie. Selon lui, cette union mènerait à l'assimilation des **Canadiens français** et placerait les députés Canadiens-français en minorité dans l'unique Chambre d'assemblée. ### La Province du Canada créée par l'Acte d'Union de 1840 Une carte montre les provinces du Canada comprenant le **Bas-Canada** et le **Haut-Canada** situées au sud, la **Terre de Rupert**, et la **Province du Canada**. La légende indique les villes principales, la frontière définie, la frontière approximative, la Province du Canada, les autres colonies et possessions britanniques, et les États-Unis d’Amérique. Des **considérations économiques** sont aussi en jeu. Le **Haut-Canada** est aux prises avec une dette énorme. De plus, le **Bas-Canada** est le seul à bénéficier des droits de douane perçus aux différents ports du **Saint-Laurent**. Enfin, plusieurs considèrent que l'union des deux Canadas favoriserait l'essor du commerce intérieur. C'est dans ce contexte politique et économique que **Londres** adopte **l'Acte d'Union**, en **juillet 1840**. Cette nouvelle constitution propose une union législative réunissant le **Haut-Canada** et le **Bas-Canada** en une seule colonie: la **Province du Canada**, aussi appelée « Canada-Uni ». ### Des changements politiques La constitution de la **Province du Canada** prévoit une seule **Chambre d'assemblée** où siègent les représentants du **Bas-Canada** et du **Haut-Canada**. Bien que la population du **Bas-Canada** soit plus nombreuse que celle du **Haut-Canada**, Londres attribue aux deux régions une représentation politique égale. Ainsi, chaque **région** a **42 députés**, pour un total de **84**. L'influence **politique des Canadiens français** se voit réduite, puisqu'ils ne forment plus la majorité à la **Chambre d'assemblée**. ## Dans son rapport, Lord Durham recommandait aussi d'instaurer un gouvernement responsable dans la Province du Canada. Cependant, en 1840, Londres refuse de suivre cette recommandation. ## La structure politique créée par l'Acte d'Union de 1840 Une image représente une structure hiérarchique du gouvernement en place. * Le haut de la structure contient le **gouvernement britannique**, constitué du **souverain** et de son **cabinet des ministres**. * Au niveau suivant se trouve le **secrétaire d’État aux colonies**. * En dessous du secrétaire d'État se trouve le **gouverneur général**. * Le **gouverneur général** est rattaché au **Conseil exécutif** constitué de **huit membres**, et au **Conseil législatif** constitué de **24 membres.** * Le **gouverneur général** nomme les membres des **Conseils exécutif** et **législatif** et il nomme les **députés** aux deux régions de la **Province du Canada** ( **Bas-Canada** et **Haut-Canada**). * Au bas de la structure se trouvent les **électeurs** qui élisent les **députés** qui siègent à la **Chambre d'assemblée** de la **Province du Canada**. La légende indique qu'il y a des **députés anglophones** à la **Chambre d'assemblée** du **Bas-Canada** qui dominent la **Chambre** au détriment des députés **Canadiens français**. ### Gouvernement responsable Le système politique met en place un **gouvernement responsable**. Dans un **gouvernement responsable**, le **gouvernement** est choisi parmi les membres du parti majoritaire à la **Chambre d'assemblée**. Le **gouverneur** et les **Conseils** conservent les mêmes rôles et pouvoirs qu'en vertu de l'Acte constitutionnel. ## Les premières années de la Province du Canada À la suite de **l'Acte d'Union**, les **politiciens** de la **Province du Canada** se divisent en deux groupes: les **réformistes** et les **conservateurs** (aussi **appelés tories**). Les premières élections ont lieu en 1841. ### Les groupes politiques dans la Province du Canada, en 1841 #### Réformistes * **Bas-Canada**: Les députés canadiens-français et quelques députés canadiens-anglais. * **Haut-Canada**: Les députés canadiens-anglais. #### Conservateurs (tories) * **Bas-Canada** et **Haut-Canada**: Des **députés canadiens-anglais** et deux **députés canadiens-français**. Les **réformistes** reclament **l'instauration** d'un **gouvernement responsable** et les **réformistes du Bas-Canada** veulent **protéger les droits des Canadiens français**. Les **conservateurs**, quant à eux, ne veulent aucun changement politique. ### L'alliance des réformistes (1841) Les députés réformistes du **Haut-Canada**, dirigés par **Robert Baldwin**, proposent aux réformistes du **Bas-Canada**, dirigés par **Louis-Hippolyte LaFontaine**, de former une alliance pour donner davantage de poids à leurs revendications **politiques**. Cette alliance, qui a lieu après les **élections de 1841**, permet aux **réformistes** d'obtenir la majorité à la **Chambre d'assemblée** en 1842. ### Les chefs de l'alliance Baldwin-LaFontaine * **Robert Baldwin** est un ardent défenseur du **principe du gouvernement responsable**. Il prend toujours **position en faveur des droits des Canadiens français,** ce qui le rend impopulaire auprès de **certains** **Canadiens anglais.** * **Louis-Hippolyte LaFontaine** est élu **député pour la première fois** à la **Chambre d'assemblée du Bas-Canada** en 1830. Après **l'adoption** de **l'Acte d'Union,** il travaille à **l'instauration d'un gouvernement responsable** et défend **les droits des Canadiens français**. ### L'abolition du protectionnisme britannique Depuis le début du **19e siècle**, **Londres** applique une politique économique appelée **protectionnisme** qui privilégie l'achat des ressources de **ses colonies**. Cela signifie, par exemple, que la métropole impose des droits de douane plus élevés aux ressources en provenance des **pays qui ne font pas partie de l'Empire britannique**, alors qu'elle accorde des **tarifs préférentiels à ses colonies**. À partir de **1846**, Londres met fin à cette **politique économique**. ### Protectionnisme Politique économique qui vise à protéger l'économie d'un pays ou d'un empire contre la concurrence étrangère. ### Tarif préférentiel Tarif appliquant une réduction des droits de douane sur les marchandises d'un partenaire commercial, par exemple une colonie. ### L'obtention d'un gouvernement responsable (1848) En abandonnant sa politique protectionniste, Londres incite ses colonies à être plus autonomes sur le plan économique. Cette decision ouvre aussi la voie à davantage d'autonomie sur le plan politique. En 1848, de nouvelles elections se tiennent dans la Province du Canada. L'alliance Baldwin-LaFontaine remporte la majorité des sièges à la Chambre d'assemblée. La même année, Londres décide d'accorder à la colonie la **responsabilité ministérielle**. En mars 1848, le gouverneur Elgin demande à Baldwin et à LaFontaine de former le premier **gouvernement responsable** de la Province du Canada. Pour la première fois, les membres du **Conseil exécutif** sont choisis par des **représentants élus** à la **Chambre d'assemblée**. ### Le fonctionnement du gouvernement responsable, à partir de 1848 Une image représente une structure hiérarchique du gouvernement en place. * Le haut de la structure contient le **gouvernement britannique**, constitué du **souverain** et de son **cabinet des ministres**. * Au niveau suivant se trouve le **secrétaire d’État aux colonies**. * En dessous du secrétaire d'État se trouve le **gouverneur général**. * Le **gouverneur général** est rattaché au **Conseil exécutif** constitué de **huit membres**, et au **Conseil législatif**. * Le **gouverneur général** nomme les membres des **Conseils exécutif** et **législatif** et il approuve les **lois**. * Le conseil exécutif **propose les projets de loi** à la Chambre d'assemblée, **élabore des politiques** afin de mettre les lois en applications, **demande la dissolution** de la Chambre d'assemblée. * La **Chambre d'assemblée** **vote les projets de loi** présentés par le **Conseil exécutif**. * Le **Conseil législatif** **approuve les lois**. * Au bas de la structure se trouvent les **électeurs** qui **élisent les députés** qui siègent à la **Chambre d'assemblée** de la **Province du Canada**. Le chef du parti **majoritaire** à la **Chambre d'assemblée** **désigne les membres du Conseil exécutif**. ### Responsabilité ministérielle Dans un **gouvernement responsable**, le **Conseil exécutif** doit **présenter des projets de loi** qui reçoivent **l'appui de la majorité des députés** pour conserver le pouvoir. S'ils perdent l'appui de la **Chambre**, ils sont tenus de **démissionner**. Quant aux **membres du Conseil législatif**, ils sont **nommés** par le **gouverneur général** sur **la recommandation** du **Conseil exécutif**. ## La défense des intérêts des Canadiens français L'alliance **Baldwin-LaFontaine** conserve le pouvoir jusqu'en 1851. Grâce à leur alliance avec les réformistes du **Haut-Canada**, les réformistes canadiens-français réussissent à faire rétablir **l'usage du français** à la **Chambre d'assemblée**. En 1849, l'alliance réformiste fait adopter plusieurs lois, entre autres deux lois qui favorisent les Canadiens français: * Une loi accordant **l'amnistie** aux **Patriotes**. * Une loi sur **l'indemnisation** des **victimes des rébellions**. ## Les Premières Nations dans la Province du Canada Dans les premières décennies du **19e siècle**, les **terres des Premières Nations** sont de plus en plus convoitées pour **permettre le développement de la colonie**. ### La commission Bagot (1842-1844) En 1842, le **gouverneur général Charles Bagot** lance une **commission d'enquête** sur **l'administration des Affaires indiennes**. En 1844, la **commission Bagot** remet un **rapport** qui aura une **grande influence** sur **la politique du Canada** à l'égard des **Autochtones** dans la **seconde moitié du 19e siècle**. Les **recommandations** de la **commission Bagot** touchent entre autres la **gestion des terres indiennes**. ### La création des réserves indiennes au Bas-Canada A cette époque, les **territoires de chasse et de pêche des Premières Nations** sont durement touchés par **l'exploitation forestière** et la **colonisation de plusieurs régions du Bas-Canada**. C'est dans ce contexte et en s'inspirant en partie des **recommandations** de la **commission Bagot** que le **Parlement de la Province du Canada** adopte, en 1851, une **loi qui met de côté 230 000 acres**. Ces **terres** sont réparties en **plusieurs réserves**, qui s'ajoutent aux **villages de domiciliés** qui existent déjà dans la vallée du **Saint-Laurent**. Les réserves sont à **l'usage exclusif des Premières Nations**. Pour le **gouvernement**, la **création des réserves** pourrait **favoriser la conversion des Autochtones** à **l'agriculture**, et donc leur **sédentarisation**. ## Vers la fédération canadienne (1850-1867) Au milieu du 19e siècle, la Province du Canada connaît une période d'instabilité politique et son économie doit s'adapter à l'abandon du protectionnisme par le Royaume-Uni. La recherche de solutions à ces difficultés va amener certains dirigeants canadiens et britanniques à proposer l'union des colonies britanniques d'Amérique du Nord. ### L'Amérique du Nord britannique au milieu du 19e siècle Vers 1850, les possessions britanniques en Amérique du Nord comprennent plusieurs territoires et colonies. Le Territoire du Nord-Ouest et la Terre de Rupert appartiennent à l'époque à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Terre-Neuve, l'Île-du-Prince-Édouard, la Nouvelle-Écosse et le Nouveau-Brunswick sont des colonies britanniques, au même titre que la Province du Canada. Chacune des colonies britanniques a son propre gouvernement pour gérer les affaires intérieures. Cependant, en tant que colonies, elles n'ont pas le pouvoir de gérer leurs affaires extérieures, qui relèvent de la métropole, le Royaume-Uni. ### Les difficiles politiques de la Province du Canada Au début des années 1850, l'alliance réformiste qui detenait le pouvoir depuis l'obtention du gouvernement responsable en 1848 se défait. Les réformistes se scindent alors entre modérés et radicaux. ### Le bipartisme Avec la division des réformistes, de nouveaux partis politiques se créent: les réformistes modérés rejoignent les conservateurs et les réformistes radicaux deviennent des libéraux. Deux camps divisent désormais les politiciens du Bas-Canada et du Haut-Canada, et dominent la vie politique dans la Province du Canada. C’est le début du **bipartisme**. ### L'instabilité ministérielle Dans la **Province du Canada**, pour qu'un parti puisse **former un gouvernement majoritaire**, il doit **obtenir la double majorité**. À la **suite des élections** qui se **tiennent en 1854**, le **Parti bleu** est **majoritaire** dans le **Bas-Canada**, mais le **Parti conservateur** est **minoritaire** dans le **Haut-Canada**. Les **conservateurs** n’obtiennent pas la **double majorité** requise pour **former un gouvernement majoritaire**. C'est donc une **alliance des conservateurs** qui **forme un gouvernement minoritaire**, dont **le pouvoir sera sans cesse contesté** par les **libéraux**. La **même situation** se **produit ensuite** pour les **libéraux**, qui ne **parviennent pas à obtenir** une **double majorité** et sont **contraints de former un gouvernement minoritaire** dont le **pouvoir est contesté** par les **conservateurs**. ## Le projet de confédération #1 Les difficultés **politiques** et les **défis économiques** incitent les **politiciens canadiens** à chercher des solutions. C'est ainsi qu'en 1864 le **projet d'une union** des **colonies britanniques** d'Amérique du Nord **prend véritablement forme**. ### La Grande Coalition **George Brown**, le **chef des Clear Grits**, est **déterminé à mettre fin** à **l'instabilité ministérielle**. Malgré **leurs différends politiques**, il **propose aux chefs conservateurs du Haut-Canada et du Bas-Canada** de **former une alliance**. Cette alliance voit le jour en **juin 1864** et prend le **nom de Grande Coalition**. **Le gouvernement de coalition** lance **l'idée d'une** **confédération** de **toutes les colonies britanniques d'Amérique du Nord**. Cette **confédération** permettrait de **créer un vaste ensemble économique** et de **mieux organiser la défense** des **colonies britanniques face à leur voisin américain**. Les **membres de la Grande Coalition** devront cependant **convaincre les gouvernements des autres colonies** du bien-fondé de cette **proposition**. ### Les Conférences de Charlottetown et de Québec En **septembre 1864**, les **représentants** du **Nouveau-Brunswick**, de **l'Île-du-Prince-Édouard** et de la **Nouvelle-Écosse** se **réunissent à Charlottetown** dans le but de **discuter d'une union des colonies maritimes**. La **Province du Canada réussit à se faire inviter à cette conférence**. Elle **envoie huit observateurs à Charlottetown**, dont les chefs de la **Grande Coalition**, Macdonald, Cartier et Brown. Les **représentants de la Province du Canada** tentent alors **de convaincre** les autres délégués que l'union de **toutes les colonies** serait **plus profitable** qu'une **union limitée aux colonies maritimes**. Les **délégués des colonies** représentées à **Charlottetown** parviennent à s'entendre sur l'idée **d'une union fédérale**. Ils **décident de tenir** une **autre conférence** sur le sujet à **Québec**, en **octobre 1864**, afin de **déterminer la forme d'union** qui **conviendrait à toutes les colonies**. ### Les résultats des rencontres de négociations #### Conférence #### Résultats ##### Charlottetown (Île-du-Prince-Édouard) - Septembre 1864 Entente sur le principe d'une union fédérale. ##### Québec (Province du Canada) - Octobre 1864 * **Acceptation du** **fédéralisme** **comme cadre politique de l'union des colonies.** * **Adoption de 72** **résolutions**, portant entre autres sur: - le partage des pouvoirs entre les deux ordres de **gouvernement** (fédéral et provincial) - la **représentation proportionnelle** des **députés** de chacune des provinces - la **construction d'un chemin de fer** pour relier l'ensemble des provinces de l'union fédérale. ### Les Pères de la Confédération à la Conférence de Québec, en 1864 Un tableau montre les pères de la confédération présents à la conférence de Québec. ### Les réactions au projet de confédération Le projet de confédération ne fait pas l'unanimité. A Terre-Neuve et dans les colonies maritimes, l'opposition est forte. Ces colonies craignent entre autres d'avoir à rembourser la dette accumulée par la Province du Canada, notamment lors de la construction du réseau ferroviaire. ### Les réactions des différentes colonies au projet de confédération #### Terre-Neuve et Île-du-Prince-Édouard * Avec la **représentation proportionnelle**, ces colonies craignent d'être **sous-représentées** à la **Chambre d'assemblée** en raison de leur faible population. * Elles se **retirent du projet**. #### Province du Canada * Dans le **Bas-Canada**, les **Bleus** **appuie le projet** alors que les **Rouges** s'y opposent. Ces derniers **craignent que les francophones**, devenus **minoritaires**, perdent de leur **influence** au sein de la **nouvelle union**. * Dans le **Haut-Canada**, **la majorité des députés appuie le projet**, très avantageux pour cette région. La **représentation proportionnelle** lui permettrait **d'augmenter** **le nombre de ses députés**. De plus, le projet **prévoit la colonisation du territoire** vers le nord et vers l'ouest, des régions sur lesquelles le **Haut-Canada compte pour se développer**. * Les **députés du Haut-Canada et du Parti bleu adoptent** le **projet de confédération**. #### Nouveau-Brunswick et Nouvelle-Écosse * Au **Nouveau-Brunswick**, le parti qui **soutient la confédération est défait** aux **élections de 1865**. Cependant, le **lieutenant-gouverneur** est en faveur du projet et il **réussit à faire élire** un **partisan de la confédération** aux **élections de 1866**. * En **Nouvelle-Écosse**, le projet **est d'abord rejeté**. Cependant, la **colonie** accepte **l'union** à la **condition qu'une nouvelle ligne de chemin de fer** soit construite afin de la **relier à la Province du Canada**. ### La Conférence de Londres, en 1866 Les délégués des colonies britanniques d'Amérique du Nord se rendent à Londres en **décembre 1866** afin de **faire approuver le projet de confédération**. À partir des **72 resolutions** adoptées à la **Conférence de Québec** en **1864**, ils **mettent au point** un **projet de loi** qui est **ensuite soumis** au **Parlement britannique**. Le **29 mars 1867**, ce dernier **adopte** **l'Acte de l'Amérique du Nord britannique (AANB)**, qui **devient la première Constitution canadienne**. ## Le texte de l'AANB est différent de celui des 72 résolutions. Durant la Conférence de Londres, John A. Macdonald avait insisté pour donner au gouvernement central des pouvoirs plus importants que ceux accordés aux provinces. Ainsi, en vertu de l'AANB, le gouvernement fédéral dispose des pouvoirs résiduaires et du pouvoir de désaveu, ce qui lui donne une certaine autorité sur les gouvernements provinciaux. L'union des colonies n'est donc pas une confédération, mais plutôt une fédération. ## L'Acte de l'Amérique du Nord britannique (1867) L'Acte de l'Amérique du Nord britannique (AANB) entre en vigueur le 1er juillet 1867. Le Canada devient alors un **dominion**. Son régime politique est une **monarchie constitutionnelle**. Cela signifie que le **roi ou la reine** du Royaume-Uni demeure le **chef d'État officiel** du Canada. Cependant, **le gouvernement canadien** dirige le Dominion. En 1867, **John A. Macdonald** devient **le premier homme politique** à occuper les fonctions de **premier ministre** du **Dominion** du Canada. ### L'organisation territoriale à la suite de l'AANB En 1867, le Dominion du Canada compte quatre provinces: le Québec (l'ancien Bas-Canada), l'Ontario (l'ancien Haut-Canada), le Nouveau-Brunswick et la Nouvelle-Écosse. Terre-Neuve et l'Île-du-Prince-Édouard, qui ont refusé de faire partie de la fédération canadienne, demeurent des colonies britanniques. C'est aussi le cas de la Colombie-Britannique, devenue une colonie du Royaume-Uni en 1858. Quant à la Terre de Rupert et au Territoire du Nord-Ouest, ils appartiennent toujours à la Compagnie de la Baie d'Hudson. Ces territoires seront vendus au gouvernement canadien en 1869. ### Le Dominion du Canada, en 1867 Une carte montre les provinces du Dominion du Canada comprenant le Québec, l'Ontario, le Nouveau-Brunswick, et la Nouvelle-Écosse. La légende indique les villes principales, la frontière définie, la frontière approximative, le Territoire du Nord-Ouest, la Terre de Rupert, la Colombie-Britannique, les provinces et le dominion du Canada, et les colonies et possessions britanniques. ### Le Dominion du Canada au sein de l'Empire britannique Le Dominion du Canada demeure sous l'autorité du souverain britannique et de son cabinet des ministres, qui dirigent la politique extérieure et l'armée. Par contre, il est responsable de faire ses propres lois. Il gère aussi ses finances et sa politique intérieure. Le Dominion du Canada ne peut cependant pas modifier sa Constitution (l'AANB) sans consulter le Parlement britannique. ## La structure du fédéralisme canadien L'AANB décrit la structure politique du Dominion. Les pouvoirs sont répartis entre deux ordres de gouvernement: un gouvernement central (le gouvernement fédéral) et des gouvernements provinciaux. ### Les ordres de gouvernement dans le Dominion du Canada, en 1867 Une image représente une structure hiérarchique des ordres de gouvernement en place. Elle comprend le gouvernement fédéral et les gouvernements provinciaux du Ontario, du Québec, du Nouveau-Brunswick, et de la Nouvelle-Écosse. ### La structure politique du gouvernement fédéral, en 1867 * La structure politique du gouvernement fédéral est constituée du gouvernement britannique et de son cabinet, du gouverneur général, du pouvoir exécutif (premier ministre et conseil des ministres), du pouvoir législatif (Chambre des communes et Sénat). * Les électeurs élisent les députés qui siègent à la Chambre des communes * Les membres du Sénat sont nommés. ## Le partage des compétences L'AANB prévoit le partage des pouvoirs, nommés « compétences », entre le gouvernement fédéral et les **gouvernements provinciaux**. Les **compétences fédérales** concernent **l'ensemble** du **Dominion**, alors que les **compétences provinciales** s'appliquent **seulement** aux **provinces**. L'AANB **précise** aussi **la répartition des revenus** (impôts, taxes et droits de douane) **entre le fédéral et le provincial**. ### Des champs de compétence du gouvernement fédéral et des gouvernements provinciaux #### Compétences fédérales * Affaires indiennes * Commerce * Défense et armée * Droit criminel * Droits de douane * Monnaie et banques * Navigation et transport maritime * Postes * Pouvoir de désaveu * Pouvoirs résiduaires * Taxes #### Compétences provinciales * Droit civil (ex. : mariage) * Éducation * Municipalités * Ressources naturelles et matières premières * Santé #### Compétences partagées * Agriculture * Développement économique * Immigration * Impôts * Pêches * Prisons et justice * Transports * Travaux publics ## La première phase d'industrialisation (vers 1850-1896) Au moment de la création du Dominion du Canada, l'économie connaît des transformations majeures. En effet, depuis le milieu du 19e siècle, l'industrialisation a gagné l'Amérique du Nord britannique. L'économie canadienne vit une première phase d'industrialisation. ### Un nouveau mode de production L'industrialisation transforme complètement la façon de produire les biens. Avec la mécanisation, les usines remplacent les ateliers, et les ouvriers qui actionnent des machines remplacent les artisans. ### La division du travail Le passage de l'artisanat à la mécanisation change radicalement le travail de ceux qui produisent des biens. Les artisans travaillent avec des outils simples et exécutent toutes les étapes de la fabrication d'un bien de consommation. Ils sont souvent spécialisés dans la fabrication d'un bien en particulier, par exemple les souliers. Ces tâches de fabrication sont lentes et ne permettent de produire qu'une quantité très limitée de biens. La mécanisation permet de produire plus de biens et plus rapidement. Dans les usines, la production d'un bien est divisée en plusieurs tâches confiées à plusieurs ouvriers: c'est la division du travail. Dans la chaîne de production chaque ouvrier effectue le plus souvent la même tâche simple et répétitive qui ne nécessite pas de formation spécialisée. ### Du travail artisanal à la production en usine Une image montre les différentes façons de faire des souliers dans le temps. Elle montre que la production en usine permet de produire beaucoup plus de souliers que la production artisanale. ### La machine à vapeur mise au point par James Watt, en 1776 ### Les principaux secteurs de production Dans la seconde moitié du 19e siècle, les entrepreneurs investissent dans des secteurs qui permettent de répondre aux besoins d'une population en pleine croissance. Ainsi, les secteurs de l'alimentation (farine, lait, beurre, fromage, bière, sucre, etc.), du cuir (chaussures), du textile (vêtements), du tabac et du bois sont les premiers à connaître un essor. Au cours de cette période, les secteurs du fer et de l'acier se développent aussi, grâce à la construction du chemin de fer. ### L'essor de certains secteurs de production, de 1861 à 1891 Un tableau illustrant l'essor des secteurs de production entre 1861 à 1891 est présenté. Il montre les secteurs suivants: alimentation, textile, bois, et fer et acier. ### Le capitalisme industriel L'achat des machines et la mise sur pied de grandes usines nécessitent des investissements majeurs. Ce sont principalement les hommes d'affaires britanniques, mais aussi canadiens et américains, qui possèdent le capital nécessaire pour acquérir les moyens de production. La vente des biens que les entrepreneurs font produire par les ouvriers leur permet de faire des profits. Ils réinvestissent cet argent dans d'autres machines ou dans d'autres usines. Ce régime économique basé sur la recherche du profit à l'aide de la production en usine se nomme le **capitalisme industriel.** Dans le régime capitaliste, les entrepreneurs privés sont censés assurer le développement économique. L'État les appuie cependant de diverses façons, par exemple en mettant en place des infrastructures de transport ou en adoptant des lois favorables au commerce. ## Le réseau de transport continental de l'Est Les transports maritime et ferroviaire sont essentiels pour acheminer les matières premières vers les usines ou pour transporter les biens manufacturés des usines vers les marchés canadiens et étrangers. L'augmentation des échanges commerciaux en Amérique du Nord pousse les gouvernements et les entrepreneurs canadiens à investir dans les réseaux de transport. ### Le transport maritime Dans la première moitié du 19e siècle, les canaux constituent le moyen le plus efficace pour faire circuler les marchandises entre les ports du Saint-Laurent, en particulier ceux de Québec et de Montréal, vers l'intérieur du continent et vers les États-Unis. À partir de la seconde moitié du 19e siècle, l'augmentation du trafic commercial incite les gouvernements à apporter des améliorations majeures aux canaux existants, dont le canal de Lachine (inauguré en 1825) et le canal Welland (inauguré en 1829). ### Les canaux du Dominion du Canada, à la fin du 19e siècle Une carte montre les canaux du Dominion du Canada. La légende indique les canaux, la capitale fédérale, les principales villes, la frontière définie, et la frontière approximative. #### Une vue du canal de Lachine, à Montréal, en 1896 Plusieurs entreprises décident de s'installer le long du canal de Lachine afin de profiter de l'activité commerciale et de l'énergie hydraulique générée par le cours d'eau. ### Le réseau ferroviaire Le développement du réseau ferroviaire au 19e siècle révolutionne les transports en Amérique du Nord. Il représente un des facteurs clés de la première phase d'industrialisation. Ce réseau comporte plusieurs avantages. Il permet notamment: * d’accéder rapidement aux matières premières * d’acheminer les produits manufacturés * d’assurer le transport pendant toute l'année (contrairement aux voies d'eau) ### Le réseau ferroviaire avant 1867 Dans les années qui précèdent la création du Dominion du Canada, la Compagnie du Grand Tronc met en place un réseau ferroviaire qui relie les principales villes de la Province du Canada. Par ailleurs, certaines lignes sont construites dans les Maritimes à la fin des années 1850 et au début des années 1860. C'est le cas de la ligne entre Halifax et Truro, en Nouvelle-Écosse, et du tronçon entre Saint John et Shediac, au Nouveau-Brunswick. ### La construction de l'Intercolonial Une liaison ferroviaire entre les Maritimes et la Province du Canada avait été envisagée bien avant 1867. Devenue une condition de l'adhésion de la Nouvelle-Écosse au projet de confédération, la construction de l'Intercolonial s'amorce à la suite de la création du Dominion du Canada. Au début des années 1870, plusieurs tronçons sont construits pour compléter le réseau des Maritimes et le relier à celui du Grand Tronc. Le dernier tronçon est terminé en 1876. L'Intercolonial est officiellement ouvert le 1er juillet 1876. Il fait environ 1100 km de long. ### Le réseau ferroviaire, vers 1880 Une carte montre les routes ferroviaires du Dominion du Canada. La légende indique le Grand Tronc, l'Intercolonial, la capitale fédérale, les principales villes, la frontière définie, et la frontière approximative. Le développement des transports au 19e siècle stimule l'économie. Il est désormais plus facile, plus rapide et plus sécuritaire de transporter les marchandises d'un lieu à un autre. Les coûts de distribution s'en trouvent réduits. Les nouveaux réseaux de transport ont un autre effet positif: pour construire les canaux ou fabriquer les rails et les locomotives, il faut des matières premières, comme le bois et les métaux. L'industrie forestière et l'industrie métallurgique vont donc se développer.