Summary

Ce document traite du développement cognitif des enfants, en particulier des aspects liés au développement du cerveau des nouveau-nés pendant leurs premières années de vie. Il aborde comment le milieu et les expériences influencent le développement cérébral. Les étapes du développement sont abordées, ainsi que l’importance des stimulations et des interactions.

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Développement cognitif Rappels de la grossesse : - 5ème semaine : construction du cerveau va démarrer avec une ébauche simple du système nerveux. - 2ème mois : le cerveau se structure en deux hémisphères - 3ème et 4ème mois : apparition des neurones,...

Développement cognitif Rappels de la grossesse : - 5ème semaine : construction du cerveau va démarrer avec une ébauche simple du système nerveux. - 2ème mois : le cerveau se structure en deux hémisphères - 3ème et 4ème mois : apparition des neurones, ils vont se multiplier et se relier les uns aux autres. Cette multiplication se fait à très grande vitesse – 100 milliards de neurones sont produits le long du tube neural à un rythme de 5 000 neurones à la seconde - 6 mois, toutes les cellules nerveuses du futur bébé sont en place De la naissance à 1 an À sa naissance, le cerveau d’un nouveau-né pèse environ le quart de celui d’un adulte. Au cours de la première année de vie, le cerveau double de volume. Le cerveau de l’être humain est nettement moins développé que chez les autres primates. Sa maturation se fera plutôt pendant les premières années de vie. Importance des stimulations quotidiennes : C’est en réponse aux stimulations provenant de son environnement que les neurones se connectent. Cette connexion entre deux neurones est une synapse. Chaque bisou, chaque changement de couche, chaque jeu et chaque expérience influencent la création de nouvelles synapses. Lien important entre les acquisitions et l’environnement de l’enfant Ce sont les expériences répétées, comme le jeu, l’apprentissage, les échanges avec son entourage, qui favorisent le développement de son cerveau. À la naissance, les connexions du cerveau d’un bébé sont encore malléables. Il a donc besoin d’interactions avec les personnes qui s’occupent de lui, mais il faut aussi qu’elles soient positives et chaleureuses. A l’inverse, les hormones de stress paralysent son cerveau et empêchent les connexions neuronales Impact du stress sur le développement du cerveau Ce sont toutes les connexions qui se mettent en place au niveau du cerveau du bébé, qui lui permettent d’acquérir de nouvelles aptitudes. Or le cortisol, hormone du stress, peut avoir des conséquences importantes sur les neurones. Le stress est l’ennemi de son cerveau et freine ses compétences. Les études montrent que les enfants mémorisent très mal quand leur cerveau est envahi par le cortisol. Certaines démontrent aussi que les bons soins, l’affection et les relations attentionnées lors de la petite enfance peuvent compenser les effets néfastes du stress chronique. En effet, lorsque face à une situation stressante, le bébé est apaisé par un adulte il secrète de l’ocytocine, “hormone de l’attachement ou de l’amour”, qui est très protectrice pour le cerveau et favorise les connexions entre les neurones. Selon Naître et Grandir, les étapes d’évolution chez l’enfant sont les suivantes : 1 mois : - il éprouve de l’intérêt pour le visage de ses parents et pour celui des personnes qui s’occupent de lui - il réagit aux bruits soudains ou intenses en sursautant - il commence à porter attention aux couleurs, aux motifs et aux lumières très contrastés - il a une capacité de mémoire et de concentration encore très limitée. 2 mois : - il fixe son regard sur ce qui l’entoure ou sur de gros objets colorés en mouvement à une certaine distance - il commence à distinguer les personnes qui lui sont familières; - il reconnaît des objets familiers à proximité, comme son hochet; - il fait volontairement des actions agréables qu’il avait d’abord découvertes par hasard (ex. : sucer son pouce ou ses doigts). 3 mois : - il examine davantage ses orteils, ses pieds, ses doigts, sa bouche et les objets, et il tente de deviner ce qu’il peut faire avec ceux-ci; - il reconnaît les gens et les objets familiers, même à distance; - il bébé commence maintenant à exercer sa mémoire. Par exemple, il anticipe un geste ou une activité à venir; - il aime jouer à des jeux répétitifs et refaire une activité nouvellement apprise. 4 mois : - il comprend qu’un objet qu’il tient dans ses mains ne peut pas se trouver sur la table au même moment; - il tourne la tête vers un bruit, simplement par curiosité, pour voir d’où il provient; - il se fait une image mentale du visage humain. - il prend conscience des différentes sensations que les membres de son corps lui procurent. Par exemple, avec le toucher, il peut distinguer les textures douces des textures rugueuses. 5 mois : - il commence à comprendre que certaines actions peuvent causer des réactions et il s’exerce à provoquer des relations de cause à effet. - il explore le monde qui l’entoure avec une plus grande aisance grâce au développement de ses sens. - il commence à se tenir en position assise (avec appui), ce qui l’amène à aller « vers » les objets. - il se souvient d’actions qu’il vient tout juste de faire. 6 mois : - il prend les objets avec plus de précision, ce qui lui permet de les observer et de les examiner. Il arrive aussi à les retourner à l’envers pour les étudier sous un autre angle, par exemple en soulevant une tasse par son anse; - il comprend la relation de cause à effet, ce qui peut faciliter l’installation de routines. Par exemple, il comprend que se faire bercer avec son doudou veut dire qu’il ira bientôt se coucher; - il cherche les membres de la famille ou les animaux domestiques du regard lorsqu’on prononce leur nom; - il suit du regard les objets qui bougent rapidement de même que les objets qu’il fait tomber. 7 à 9 mois : - il arrive à utiliser ses deux mains en même temps, ce qui l’amène à commencer à comparer et à catégoriser. Par exemple, il peut ainsi reconnaître la taille des objets en saisissant un petit objet avec les doigts et un gros objet avec ses deux mains; - il distingue les objets proches des objets éloignés et l’espace qui les sépare; - il arrive à reconnaître les visages familiers dans différents angles de vue; - il cherche un objet qu’on vient de lui enlever, mais seulement à l’endroit où il l’a vu la première fois. Par exemple, il cherche son hochet sur le comptoir, bien que le hochet se trouve par terre; - il peut placer son attention sur le même objet que vous. Par exemple, il regarde le même livre ou le même jouet que vous regardez; - il apprend ce que signifie « dedans » et « dehors » en laissant tomber plusieurs grosses billes dans un bol, puis en renversant le contenu du bol et en répétant ce geste plusieurs fois; - il peut montrer qu’il sait à quoi servent les objets qu’il examine. Par exemple, il secoue de plus belle un jouet bruyant, appuie intentionnellement sur les boutons d’un jouet ou presse un jouet de caoutchouc pour qu’il fasse du bruit. 10 à 12 mois : - il peut chercher un objet caché à plusieurs endroits, et non seulement là où il l’a vu pour la dernière fois. Par exemple, il soulève des bols renversés, regarde dans une boîte ou ouvre des sacs; - il associe des gestes et des sons à certaines choses. Par exemple, il miaule devant le chat et pointe le doigt en l’air lorsqu’il voit un oiseau; - il améliore sa mémoire. Par exemple, il arrive à imiter un son qu’il a entendu plus tôt et il peut se souvenir d’un objet qu’il a déjà vu, même si celui-ci n’est plus devant ses yeux; - il reste concentré quelques minutes sur des objets qu’il aime. De 1 à 3 ans Selon Naître et Grandir, vers 1 an, le cerveau de l’enfant a déjà atteint les 2/3 de la taille d’un cerveau adulte. Entre 2 et 3 ans, le cerveau d’un tout-petit est toutefois deux fois plus actif que celui d’un adulte. Il s’agit d’une période propice au développement des fonctions exécutives (mémoire, flexibilité mentale, inhibition, planification). Le jeu est essentiel dans les apprentissages et favorise la formation de lien entre toutes les sphères (intellectuelle, sociale, motrice, langagière, affective). C’est également la période des premiers souvenirs. L’enfant développe les différents types de mémoire (procédurale, épisodique, de travail). Grâce à sa mémoire procédurale, il enregistre de nouvelles habiletés (ex. : marcher, tenir sa cuillère), tandis que sa mémoire épisodique lui permet de se rappeler d’informations plus précises (ex. : un objet, un visage, un événement). On note que les interactions entre le parent et son enfant sont déterminantes dans le développement de la mémoire. Il est important de noter que tous les enfants ne se développent pas au même rythme. Certains enfants vont développer davantage le langage avant la motricité et d’autres vont faire tout à fait l’inverse. C’est également une période très importante dans le processus d’individualisation. L’enfant va progressivement prendre conscience qu’il est une personne à part entière et qu’il possède son identité propre (son nom, son corps). Selon Naître et Grandir, les étapes d’évolution chez l’enfant sont les suivantes : De 1 an à 1 an ½ : - il montre qu’il distingue certaines couleurs et certaines formes. Par exemple, il insère des cercles et des carrés aux bons endroits sur une planche trouée; - il est en mesure de regarder avec vous un livre et ses images de plus en plus longtemps; - il connaît la fonction des objets de la vie courante (ex. : fourchette, téléphone, brosse). Par exemple, il se sert d’un jouet en forme de tournevis de la même façon qu’un adulte, il essaie d’insérer une clé dans la serrure d’une porte, il montre qu’il reconnaît certains sons, comme le son de l’eau qui coule dans le bain; - il connaît et pointe une ou quelques parties de son corps; - il explore d’une nouvelle façon le monde qui l’entoure. Par exemple, il joue dans le sable, fait des mélanges, remplit des contenants, les empile et les renverse, empile des boîtes ou des cubes, les fait tomber, puis les empile de nouveau. De 1 an ½ à 2 ans : - il prend conscience du temps qui passe grâce à certains repères, bien que le concept de temps soit encore abstrait à cet âge. Par exemple, il comprend ce que veulent dire des expressions comme « pas maintenant » et « quand nous serons à la maison »; - il est capable de trier des objets selon leur couleur ou leur forme; - il reconnaît et peut nommer les personnes de son entourage qu’il voit sur des photos; - il fait semblant avec des gestes simples et répétitifs. Par exemple, il peut prendre votre téléphone, le mettre sur son oreille et dire : « Allô »; - il est en mesure de construire des tours de quatre blocs et plus. De 2 ans à 2 ans ½ : - il commence à se représenter les choses à partir de mots ou de symboles, alors qu’avant il explorait le monde surtout avec ses sens et son corps. Par exemple, il n’a plus besoin de lancer un objet pour voir s’il rebondit, car il peut s’imaginer s’il rebondira ou non; - il joue de plus en plus à faire semblant avec les autres en reproduisant des actions de sa vie quotidienne comme donner à manger à sa poupée; - il aime imiter et utiliser des objets d’une façon inusitée, par exemple prendre une banane pour en faire un téléphone; - le tout-petit comprend mieux les similarités et les différences de formes et de tailles, mais n’est pas nécessairement capable de les exprimer; - il commence à compter; - il fait peu de compromis, car il prend en considération davantage son point de vue que celui de l’autre; - il fait preuve d’une attention plus soutenue et il s’intéresse plus longtemps aux activités qu’il entreprend. De 2 ans ½ et 3 ans : - il peut comparer la taille de différents objets en utilisant des mots comme « plus gros » ou « plus petit »; - il intègre des éléments connus à son imaginaire, ce qui l’amène à vouloir faire des jeux de rôles. Par exemple, il fait semblant d’être une caissière, un parent ou une éducatrice; - il contrôle peu ses pensées, ses paroles ou ses gestes. Par exemple, il parle par- dessus vous quand vous parlez; - il associe des images et des objets semblables, et il trie des objets différents; - le tout-petit aime observer les éléments qui l’entourent et s’en inspirer pour inventer des mouvements, par exemple ramper comme un serpent ou marcher sur la pointe des pieds, etc. De 3 à 5 ans Entre 3 ans et 4 ans, le volume du cerveau aura triplé. Sa consommation en glucose augmente en consommant une quantité équivalence à 3 fois celle d’un cerveau adulte. Entre 4 et 5 ans, la consommation en énergie peut aller jusqu’à environ 65% de la consommation totale du corps (20 à 25% chez l’adulte). Des conditions indispensables à son bon fonctionnement doivent être réunies : une alimentation complète, un sommeil réparateur et la présence d’une activité physique régulière. C’est la période où l’enfant développe ses habiletés intellectuelles pour son entrée dans le monde de l’école, avec les compétences propres au langage et aux mathématiques. On remarque une importante évolution dans les habiletés de planification avec des enfants plus intéressés par la découverte que la répétition désormais. Peu à peu, l’enfant prend conscience du monde qui l’entoure, ce qui peut générer des peurs. Les études estiment à 71% le taux d’enfant rencontrant des peurs à l’âge de 4 ans, se traduisant par de l’anxiété, des peurs sociales et la peur de l’inconnu. Il ne distingue pas encore totalement la réalité de l’imaginaire et a tendance à modifier la réalité lorsqu’il fait une bêtise pour ne pas se faire disputer. Peu à peu, l’enfant va également prendre conscience de la différence entre les garçons et les filles, et tient à être reconnu comme tel. Il développe son imagination et trouve du plaisir dans les jeux symboliques. Les jeux deviennent de plus en plus complexes et permettent à l’enfant de développer sa créativité et de développer des compétences en lien avec la résolution de problème. Selon Naître et grandir : Par sa nouvelle capacité à planifier un jeu, l’enfant apprend d’abord à formuler une intention pour accomplir quelque chose de particulier. Il doit alors se concentrer et imaginer ce qu’il souhaite faire. Il utilise alors des processus intellectuels complexes comme l’inhibition, qui lui permet de contrôler son comportement et ses émotions, ou la flexibilité mentale, qui l’aide à s’engager dans différentes activités De 3 à 4 ans : - il joue à faire semblant de manière plus développée et réaliste. Par exemple, il joue à faire l’école, à aller au restaurant ou au magasin; - il est maintenant en mesure de retenir plus qu’une consigne et il peut donc comprendre les règles d’un jeu de table simple; - il est parfois capable de se retenir avant de parler quand quelqu’un parle déjà; - il prend les jeux de rôles au sérieux et parvient à adopter les comportements qui y sont associés. Par exemple, s’il joue le rôle d’un pompier, il éteint des feux; - il classe les objets selon leur utilisation, par exemple « pour jouer » et « pour porter »; - votre tout-petit connaît la séquence des activités quotidiennes et il devient de plus en plus autonome. Par exemple, il peut se brosser les dents seul, avec votre supervision; - il peut compter environ jusqu’à 10. De 4 à 5 ans : - il comprend comment trier et classer des objets selon des caractéristiques plus complexes. Par exemple, il peut amasser des objets de la nature comme des roches et décider de les classer par couleurs, par tailles et par formes; - il est en mesure de rester attentif quelques minutes et même plus lorsqu’il fait une activité qui l’intéresse beaucoup; - avec l’aide du parent ou celle d’un autre adulte, l’enfant apprend peu à peu à développer des stratégies pour réfléchir avant de faire une action. - il est en mesure de placer les objets selon une suite logique (ex. : il place une perle rouge, deux perles vertes, une perle rouge, deux perles vertes sur un collier) et commence à maîtriser ainsi des concepts mathématiques de base; - il aime les jeux où il faut associer des objets; - il reconnaît et sait nommer ce qui est plus gros, le plus gros, plus petit et le plus petit; - il peut remettre les étapes d’une histoire en ordre en suivant la chronologie des événements; - il comprend l’ordre des chiffres; - il prend conscience de ses apprentissages à l’aide du soutien d’un adulte et en ressent une fierté qui l’amène à persévérer sur le plan cognitif. Par exemple, il tente de trouver différents moyens de répondre à ses questions ou de nouvelles solutions à un problème.

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