Cours sur le prestige social (PDF)
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Summary
Ce document présente une analyse de la structure sociale, en abordant les facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social, ainsi que les évolutions de la structure socioprofessionnelle en France. Il explore également les théories des classes sociales, en mettant l'accent sur les débats autour de la pertinence de l'approche en termes de classes sociales et de l'importance de l'individualisation dans la société contemporaine.
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Chapitre 2 : Comment analyser la structure sociale ? 2/10/2024 Vous êtes des suceurs Enlève le drive. Ça m'excite vrm 9/10/2024 Vous avez une prostate toute neuve 10/10/24 Va mourir J’arrive en crabe Le programme officiel : ◻ Savoir identifier les multiples...
Chapitre 2 : Comment analyser la structure sociale ? 2/10/2024 Vous êtes des suceurs Enlève le drive. Ça m'excite vrm 9/10/2024 Vous avez une prostate toute neuve 10/10/24 Va mourir J’arrive en crabe Le programme officiel : ◻ Savoir identifier les multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social (catégorie socioprofessionnelle, revenu, diplôme, composition du ménage, position dans le cycle de vie, sexe, lieu de résidence). ◻ Comprendre les principales évolutions de la structure socioprofessionnelle en France depuis la seconde moitié du XXe siècle (salarisation, tertiarisation, élévation du niveau de qualification, féminisation des emplois). ◻ Connaître les théories des classes et de la stratification sociale dans la tradition sociologique (Marx, Weber) ; comprendre que la pertinence d’une approche en termes de classes sociales pour rendre compte de la société française fait l’objet de débats théoriques et statistiques : évolution des distances inter- et intra-classes, articulation avec les rapports sociaux de genre, identifications subjectives à un groupe social, multiplication des facteurs d’individualisation. Le plan du chapitre : Introduction I. Comment déterminer la position d’un individu dans l’espace social ? II. Comment a évolué la structure socio-professionnelle ? A. Plus de salariés et une tertiarisation de l’emploi B. Plus de femmes et plus d’actifs diplômés III. Quelle est la pertinence de la notion de classe sociale ? A. Les théories des classes dans la tradition sociologique B. Une structure en terme de classes moins marquées… C. … mais une analyse encore pertinente D. Penser la classe dans une société d’individus Conclusion Notions du chapitre : ◻ Espace social / Stratification sociale / Structure sociale : Société organisée en un ensemble de groupes sociaux distincts et hiérarchisés du fait de l’existence d’inégalités. ❑ Classes sociales : Pour Marx, une classe sociale réunit des individus qui occupent la même place dans le processus de production et partagent les mêmes conditions d’existence. Lorsque les membres d’une classe ont un sentiment d’appartenance fort et défendent leurs intérêts communs, Marx qualifie la classe de « classe pour soi ». A l’inverse, il parle de « classes en soi » (ex. les classes moyennes). ◻ Inégalités : différences d’accès à des ressources rares et socialement valorisées (revenus, patrimoine, éducation, santé, culture, pouvoir…). Les inégalités sont source de hiérarchie. ◻ Groupe social : ensemble de personnes possédant des caractéristiques communes, ayant des interactions sociales et un sentiment d’appartenance à ce groupe. ◻ Distances inter-classes : inégalités entre classes sociales (exemple : un ouvrier locataire d’un petit appartement contre un cadre dirigeant propriétaire d’une vaste demeure). ◻ Distances intra-classes : inégalités au sein d’une même classe sociale (exemple : un ouvrier n’allant jamais au théâtre contre un ouvrier y allant fréquemment). ◻ Position dans le cycle de vie : situation d’un individu selon son âge et concernant les études, la vie professionnelle et familiale ◻ Rapports sociaux de genre : ensemble des rapports sociaux qui aboutissent à une hiérarchisation entre les rôles féminins et masculins. ◻ Identifications subjectives : sentiment d’appartenance à un groupe social. ◻ Individualisation : Processus par lequel les individus deviennent plus autonomes, c’est à dire effectuent des choix de moins en moins dictés par des institutions sociales contraignantes (famille, religion, syndicat ou parti par exemple). Introduction La société n’est pas qu’une somme d’individus. Les individus interagissent au sein de groupes sociaux, fondés sur la base de caractéristiques communes et d’un sentiment d’appartenance. ◻ Groupe social : ensemble de personnes possédant des caractéristiques communes, ayant des interactions sociales et un sentiment d’appartenance à ce groupe. Avant: ordres (clergé, noblesse, tiers-etat) -> pyramide Après révolution : permet mobilité sociale Depuis année 70: plus pyramidale, moyennisation société PCS ou classes sociales PCS: que stats , peut étudier pop Document 1 p 210 Q1 : Quels sont les groupes qui constituent la société d’ordre dans la France de l’Ancien régime et la société de caste en Inde ? Q2 : Pourquoi la société est-elle représentée par une pyramide ? Q3 : Sur quoi repose la hiérarchie ? 1) Clergé, noblesse, tiers état ; brahims,... Intouchables (voir scéma) 2) Car il a - perso en haut que en bas 3) Repose sur prestige social On peut donc définir les termes de structure sociale, que l’on considérera comme synonyme de stratification sociale ou espace social. ◻ Espace social / Stratification sociale / Structure sociale : Société organisée en un ensemble de groupes sociaux distincts et hiérarchisés du fait de l’existence d’inégalités. Document 1 https://lc.cx/ZHoKii Rapport dominat° dans espace social 4 types capital: économique culturel, social (réseau connaissance pour acquérir position social) symbolique dimens° qualitative: posit° individu depend capitals Document 2 Méritocratie existe mais n’est pas complète Question 1 – Après avoir défini l’espace social, caractérisez les relations entre les individus au sein de cet espace. - Caractéristiques communes - Société organisée en un ensemble de groupes sociaux distincts et hiérarchisés du fait de l’existence d’inégalités. Question 2 – L’accès aux ressources socialement valorisées est-elle égalitaire au sein de l’espace social ? illustrez votre réponse en citant des exemples d’éventuelles inégalités. - Non, elle n’est pas égalitaire.Position sociales individus sont hiérarchises en f° des K (eco, culturel, symboliques, social) -> inégalités d’accès, de resources, sociales, espérance de vie, éducation, travail, vie, de position … Question 3 – Quels sont les effets de la structuration de l’espace social sur les comportements, les préférences et les aspirations des individus ? illustrez votre réponse à l’aide du schéma. - Espace hiérarchisé -> détermine style de vie, bord politique, même pratiquez culturelles 1) Hiérarchisation de l’espace social liée aux catégories socioprofessionnelles. Document 3 PCS: catégorie statistique , créé par Jean Porte, modifié 1982 Document 4 Q1 : Rappelez les critères utilisés pour construire cette nomenclature? - Niveau qualification, type metier, position hiérarchique, secteur dactivité (primaire, secondaire, tertiaire), taille entreprise, salarié/indépendant, secteur publique/privé Q2 : En quoi les PCS sont-ils homogènes ? - Basé sur type de métier donc homogène (plus homogène: ouvriers et salariés , moins homogène:professions intermédiaires) Q3 : Quels PCS rassemblent les « classes populaires » - Ouvriers et employés (certains de la classe moyenne) Q4 : Quels PCS rassemblent les « classes supérieures » - Cadres et professions intellectuelles supérieures et artisans, commerçants d'une entreprise Q5 : Quels PCS rassemblent les « classes moyennes » - Employés et professions intermédiaires Q6 : Rappelez le but de la nomenclature des PCS - Met en évidence différence des salaires, et comprendre inégalités Document 5 - Varie selon cadre socio professionnel - Espérance de vie à 35 ans (combien années de plus à partir de 35 ans) Cadres (49 ans de + ) > ouvriers (42,6 ans de +) -> 6,4 ans de - pour les ouvriers Document 6 - Cadres sont ceux qui gagnent le +: 4 331$ vs ouvrier: 1863$ soit + de 2x + En vous aidant des documents précédents, complétez le tableau suivant. PCS Fatou Julie Yanis Antoine Louane Aïcha Profession Contremai Agricultric Proffesseur Employé Chauffeur Cheffe tre e municipal de taxi d’entrepris e Statut Salarié Indépend Salarié Salarié Salarié Indépend ente ant Secteur - Primaire - - - Secondair d’activité e Qualificati Moyenne - Elevé Faible Faible - on Groupe 4 1 4 (?) 5 6 2 A partir de 3 ans -> Qualification élevée ◻ Inégalités : différences d’accès à des ressources rares et socialement valorisées (revenus, patrimoine, éducation, santé, culture, pouvoir…). Les inégalités sont source de hiérarchie. CCl :Les P.C.S. ont pour objet de classer la population en un nombre restreint de grandes catégories présentant chacune une certaine homogénéité sociale. Vers 1950, le statisticien Jean Porte, met au point une nomenclature des catégories sociaux professionnelles (C.S.P.) qui fut utilisée pour tous les recensements de la population de 1954 à 1975 et pour de nombreux travaux statistiques et de sociologie. Mais le paysage social s’est bouleversé et rendit nécessaire en 1982, un changement de nomenclature : les P.C.S Les critères de classification sont - Le statut : indépendant ou salarié. - Les secteurs d’activité. - Qualification. - Position hiérarchique. - Taille de l’entreprise. - Diplômes. Les PCS connaissent quelques limites en effet, La profession n’est pas un indice suffisant de l’appartenance de classe. Ainsi, il ne suffit pas d’être chef d’entreprise pour être bourgeois, il faut posséder un capital ample ancien, il faut assimiler son «habitus » de classe, à défaut on n’est qu’un parvenu. C’est ce qui permet d’affirmer que les P.C.S. rangent mais ne classent pas. - Les P.C.S. prennent comme référence les actifs. On peut penser comme Schumpeter que c’est la famille et non la personne physique qui est le véritable individu pour une théorie de classe sociale. C’est par sa famille que le bourgeois naît bourgeois. - Les P.C.S. sont plus empiriques et statistiques et les classes sociales plus théoriques et sociologiques. - Les P.C.S. représentent une tentative de dépassement de l’alternative nominaliste (Weber)/réaliste (Marx). - Les reclassements entraînés par le changement de nomenclature en 1982 ont abouti à une moyennisation de la société. - Mais les sociologues ne sauraient se passer de P.C.S. On remarquera qu’il est possible d’opérer des regroupements de PCS et de mettre en évidence des classes populaires, moyenne et supérieures. Là encore, pas certain que ces catégories correspondent à la façon dont les individus se situent dans l’espace social. Beaucoup de monde se place à tort dans les classes moyennes, alors qu’elles appartiennent selon la méthode de l’INSEE aux classes populaires 2) Hiérarchisation de l’espace social liée aux conditions économiques (revenu, patrimoine) Document 7- Distribution des niveaux de vie en 2017 (revenu disponible par unité de consommation) Q1. Complétez le document et faites une phrase de lecture pour chacune des données entourées (A/B/C/D). A) Selon l’insee, en 2019, 50% de la population avait un niveau de vie inférieur à 22 040 euros et 50% supérieur. B) Selon l’insee, en 2019, 10% de la population étudiée avait un niveau de vie supérieur à 39 930 euros. C) Selon l’insee, en 2015, 10% de la population la plus aisée possédait un patrimoine brut inférieur à 4 300 euros. D) Interdécile: D9/D1=139, ce qui signifie que les 10% les plus riches ont un patrimoine brut 139 fois supérieur à celui des 10% les plus pauvres. E) 3,4 Q2. Caractérisez le niveau d’inégalités économiques en fonction du niveau de vie et du patrimoine. Utilisez les indicateurs adéquats. Comment cet écart de répartition entre patrimoine et revenus peut-il se justifier ? 1) Égalité économiques qu'on retrouve a travers le niveau de vie et la patrimoine brut. Inégalité sont ++ marquées que les inégalitées de niveau de vie. Voit aussi à travers Indice de Gini: synthétise courbe de Lorentz -> + inégalité eloignées bisctrice, + elles sont fortes 2) Il peut se justifier avec le niveau d’étude, Définitions des indicateurs utilisés : Niveau de vie : il est égal au revenu disponible du ménage divisé par le nombre d'unités de consommation (UC). Le niveau de vie est donc le même pour tous les individus d'un même ménage. Les unités de consommation (UC) sont de 1 UC au premier adulte du ménage, 0,5 UC aux autres personnes de 14 ans ou plus et 0,3 UC aux enfants de moins de 14 ans. Exemple : un ménage avec 2 salaires annuels nets de 20 000€ net et 35 000€ net avec 2 enfants de moins de 14 ans. Ils perçoivent 1000€ de prestations sociales (allocations familiales…) et paient 2000€ d’impôt sur le revenu. => Niveau de vie annuel des individus composant le ménage = (20 000 +35 000+ 1 000 -2 000) / (1+0.5+2*0.3) = 25 714€ - Quantiles : ce sont des indicateurs de dispersion d’une variable (revenus/patrimoines par exemples) dans une population. On classe de façon croissante la population en fonction de la variable puis on la divise en quantiles. Cela peut être une division quatre (4 quartiles), par 5 (5 quintiles) ou par 10 (10 déciles) ou par 100 (100 centiles). La médiane divise la population en 2. Par exemple, en 2019, 50% de la population française a un niveau de vie inférieure à 22 040€. Le rapport interdécile correspond à D9/D1 => c’est un indicateur d’inégalité (niveau de vie relatif ou patrimoine relatif des 10% les plus aisés par rapport au 10% les plus pauvres). L’indice de Gini (ou coefficient de Gini) : Le coefficient (ou indice) de Gini permet de synthétiser la courbe de Lorenz en 1 seul indicateur d'inégalités. Le coefficient de Gini est le pourcentage de l'espace occupé par l'aire A par rapport à toute la superficie sous la droite d'égalité parfaite (A+B). Plus l'aire A est faible, plus la répartition des richesses est égalitaire. L'indice de GINI est compris entre 0 (distribution parfaitement égalitaire(aire A est nulle et se confond avec la bissectrice)) et 1 (inégalité extrême où un ménage possède 100% du revenu ou du patrimoine (aire A = aire B)). Plus l'indice de GINI est élevé, plus la répartition des richesses est inégalitaire. Document 8- Courbe de Lorenz du revenu et du patrimoine en France, 2015 (d’après INSEE, 2017) Part cumulée des revenus perçus ou du patrimoine détenu Part cumulée des ménages Q 1 –A quoi correspondent les situations des 2 points entourés sur la courbe de Lorentz ? Q2- Complétez : En France, en 2015, Q3. Caractérisez les inégalités de revenu et de patrimoine en France. Q4. Pourquoi les inégalités de patrimoine sont-elles plus fortes que celles de revenu ? Doc 9 – Le mode de calcul de l’indice de Gini Indice de Gini = A / (A+B) 1. Expliquer – Que signifierait un indice de Gini égal à 0 ? Quand à égalité la plus forte 2. Expliquer – Que signifierait un indice de Gini égal à 1 ? Le plus d'inégalités 3. Comparer – En 2017, d’après la Banque mondiale, l’indice de Gini des revenus en Thaïlande était de 0,37 et celui en France de 0,32. Que cela signifie-t-il ? +Inégalités en Thailand que en France CCL :La courbe de Lorentz représente graphiquement la répartition des revenus (ou des patrimoines) sur une population donnée. Cette représentation permet de constater la plus ou moins forte concentration des revenus et des patrimoines de cette population. Pour la construire il suffit de placer en en abscisses les déciles et en ordonnées le pourcentage cumulé du revenu et du patrimoine. Plus la courbe de Lorentz est proche de la droite d’équirépartition (diagonale), plus la distribution est égalitaire. Inversement, plus elle s’en éloigne, plus les revenus se concentrent chez une minorité de personnes. Pour mesurer l’écart entre la situation la plus égalitaire qui soit (bissectrice) et la situation réelle, on calcule un coefficient de Gini. Il s’agit de rapporter l’écart entre l’égalité pure et la réalité à la situation la plus inéquitable qui soit, c'est-à-dire le triangle ABC. Si l’indicateur est proche de 1, la situation réelle est très inéquitable. Si l’indicateur est proche de 0, la situation réelle est très équitable 3) Hiérarchisation de l’espace social liée au niveau de diplôme Document 10 Document 11 Q1 - Illustrez les inégalités liées au niveau de diplôme. Parle niveau de diplôme -> créé inégalités économiques (chômage) et sociales (espérance de vie) Biens diplômés moins touchés par chômage: 3x moins touchés Meilleure espérance de vie: 48,2 ans à partir de 35 ans vs 40,7 Sans diplômes -> ouvriers surtout -> s’investissent physiquement avec travaux pénibles Faute accessibilité soins car - bon diplôme et donc - revenu 4) Hiérarchisation de l’espace social liée à la composition des ménages Document 12 Document 13 Q 1 – Qu’est-ce que le revenu médian ? Montant qui divise pop en 2 groupes égaux: moitié sup et autre moitié inférieur Dans famille monoparentale: moitié revenu inf à 2 063 euros en 2016 Q 2 – Faites une phrase de lecture de la donnée entourée Près ¼ (24,2 %) ménages monoparentales font face à des restrictions de consommations Q 3 – Illustrez les inégalités liées à la composition des ménages. Corrélation positive entre taille famille et niveau de vie Plus famille grande, plus revenu élevé mais aussi Revenue disponible = revenue primaire (salaire + actions/dividendes…) - prestation sociales Dif entre revenue et pauvreté 5) Hiérarchisation de l’espace social liée à la position dans le cycle de vie (âge) Document 14 En f° age: dif patrimoine Plus vieillis -> moins dépenses mais revenu pareil Document 15 Q 1 – Illustrez les inégalités liées à la position dans le cycle de vie (âge). Plus les individus sont avancés dans cycle de vie, plus revenue / patrimoine / pouvoir politique est élevé et inversement. Plus exposés précarité - touche position de pouvoir: - ex. Jeunes - de 30 ans ont patrimoines - 50 000 euros alors que individus de 50 ont ont patrimoine moyen 6x plus élevé Sous représentation - de 30 ans avec une part de 2,4 % alors que représentent 17,4 de la pop à l'opposé individus de 40 à 69 ans sont surreprésentés avec une part de 78,3 % contre 48,2 % dans pop française 6) Hiérarchisation de l’espace social liée au sexe Document 16 Document 17 Question 1 - Illustrez les inégalités liées au sexe. On observe des inégalités marquées entre les hommes et les femmes. On remarque qu’il existe des inégalités entre les hommes et les femmes dans le monde du travail. Effectivement, les femmes sont moins employées que les hommes, et quand elles le sont, elles sont une importante minorité dans les positions de pouvoir et sont moins susceptibles de toucher des sommes élevées. - Malgré l'augmentation du taux d'emploi des femmes depuis 1975, les femmes sont encore moins employés que le hommes en 2018: 68,9 % contre 61,9 % pour les femmes mais taux emplois chez H à tout de meme réduit avec l'augmentation de l'emplois des F - Seulement 6% des dirigeants d’entreprises de + de 250 employés sont des femmes. En moyenne, seulement 12% des femmes sont des dirigeantes d'entreprises - Les femmes sont 50% moins susceptibles de toucher un salaire de plus de 250 000 euros que les hommes - 25% des femmes ont une rémunération de - de 50 000 alors que chez les H: 14% 7) - Hiérarchisation de l’espace social liée au lieu de résidence Document 18 Document 19 « La banlieue ne se plaint pas, elle porte plainte ». Samedi 7 septembre 2019, cinq maires de Seine-Saint-Denis ont déposé un recours contre l’État « pour rupture d’égalité ». Les édiles de Saint-Denis, L’Île-Saint-Denis, Stains, Aubervilliers et Bondy dénoncent les discriminations que leur territoire subit par l’Etat. Le recours a été présenté devant la préfecture du département, à Bobigny. La plainte fait suite au rapport d’évaluation de l’action de l’État en Seine-Saint-Denis, publié en mai 2018. Il pointait du doigt « la méconnaissance par l’État de plusieurs dimensions du territoire et des habitants de Seine-Saint-Denis ». « Les services publics de nos villes se retirent ou sont sous dotés et les moyens financiers accordés par l’État sont insuffisants pour accompagner leur rapide croissance démographique », commente Mériem Derkaoui, maire d’Aubervilliers. Pour preuve, les maires annoncent des chiffres accablants. Douze mois de délai d’audience au tribunal d’Aubervilliers contre deux à Paris, un policier pour 580 habitants à Stains contre un pour 310 à Paris, la perte d’une année de scolarité pour les écoliers de Seine-Saint-Denis faute de remplacement des enseignants.[...] Dorine Goth, « Cinq maires de Seine-Saint-Denis portent plainte contre l'État », actu.fr, 7 septembre 2019 Q1 - Illustrez les inégalités liées au lieu de résidence. Revenu médian + élevé dans les grandes villes que dans endroits ruraux : niveau de vie médian à Paris, Strasbourg, Toulouse -> sup 22 268 euros Alors que corse inf à 18 289 euros Vill moins importantes reçoivent moins de moyens financiers par État -> moins services publics mais aussi dans dif zones d'une même zone urbaine - 1 policiers pour 580 habitants à Stains contre 1 pour 310 à Paris => + Inégalités Ccl. : Les critères permettant de positionner un individu ou un groupe dans l’espace social sont multiples. On a distingué les critères socio-démographiques tels que l’âge, la configuration familiale et le genre ; des critères socio-professionnels tels que le diplôme, la PCS, des critères économiques (niveau de vie, patrimoine) et enfin des critères géographiques (zone urbaine, rurale, péri-urbaine). Tout cela est résumé dans le schéma du dossier documentaire. Synthèse à compléter : Un espace social hiérarchisé sources d'inégalités : L'espace social est une représentation du monde social qui renvoie à une approche relationnelle de la société. Les individus et groupes sociaux se situent les uns par rapport aux autres selon plusieurs dimensions (sociales, économiques, symboliques…) en fonction de leurs caractéristiques, communes ou dissemblables. Les positions des individus sont hiérarchisées dans l’espace social en fonction de leurs dotations en capitaux (économique, culturel…). Cela se traduit par des inégalités dans l’accès aux ressources socialement valorisées. Cette hiérarchisation sociale se manifeste par l'existence de diverses inégalités de ressources ou de positions : - Inégalités économiques (revenus, patrimoine) - Inégalités sociales (accès à une alimentation saine, à la santé (espérance de vie inégale), à un logement salubre et confortable, à l'éducation, aux diplômes, au travail, à la culture, à l'art, au sport, aux loisirs, aux vacances…) - Inégalités politiques (de droits, de pouvoir) Par ailleurs, en fonction de la position sociale dans l'espace social, les individus ou groupes sociaux auront des comportements, des préférences et des aspirations différenciées. Les styles de vie ou les choix politiques sont influencés par la position dans l'espace social. Les facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social : Il existe de multiples facteurs de structuration et de hiérarchisation de l'espace social sources d'inégalités entre les individus: - La catégorie socioprofessionnelle: l'INSEE utilise la nomenclature des PCS (Professions et Catégories socioprofessionnelles) pour mener ses études sur la structure sociale de la population. On constate que l'appartenance à une catégorie socioprofessionnelle induit des inégalités économiques, sociales et politiques. Par exemple, le salaire d'un cadre est plus élevé que celle d'un ouvrier. C'est également le cas de son espérance de vie. - La situation économique(revenu, patrimoine) : la richesse créée au sein de l'économie n'est pas répartie de façon égalitaire au sein de la population. Les inégalités de patrimoine sont plus élevées que celles liées au revenu. - Le niveau de diplôme : plus un individu est diplômé, moins il est exposé au chômage, plus il peut espérer un emploi stable et de qualité. Un individu peu diplômé est plus exposé à la précarité, son espérance de vie est moins élevée... - La composition du ménage: il existe une corrélation positive entre la taille de la famille et le niveau des revenus. Les personnes seules ont les revenus les plus faibles. Les familles monoparentales sont les plus exposées à la pauvreté. - La position dans le cycle de vie: l'âge induit des inégalités économiques (les plus âgés ont les revenus et les patrimoines les plus élevés). Par ailleurs, les inégalités se reflètent également sur l'accès aux positions de pouvoir (direction d'entreprises, pouvoir politique...). - Le genre / sexe: les inégalités entre les hommes et les femmes sont importantes mêmes si elles ont tendance à diminuer. Les femmes subissent des discriminations à l'emploi, ont des salaires plus faibles, accèdent moins aux positions de pouvoir... - Le lieu de résidence : les ménages résidants dans les grandes agglomérations ont un niveau de vie plus élevé que ceux qui résident dans les régions rurales. L’accès aux services publics est également inégal selon le lieu de résidence. Dans les zones péri-urbaines ou rurales, l’offre de services publics est restreinte. I. Comment a évolué la structure socio-professionnelle ? Dans cette partie, on va adopter une démarche plus dynamique, en nous plaçant dans une perspective historique. On va privilégier l’angle de la structure socio-professionnelle de la société française. Comment a évolué la structure socio-professionnelle et quelles sont les causes de ces transformations ? A. Plus de salariés et une tertiarisation de l’emploi Document 3 p 213 + doc 6 Part des PCS dans la population active entre 1962 et 2017 (%) Q1 : Lecture. Faite la lecture pour les employés et les ouvriers en 2017. En 2017, il y avait un peu moins de 30% d'employés et un peu moins de 25% d’ouvriers Q2 : Quelles sont les PCS dont la part augmente sur la période ? Celles dont la part diminue ? Professions intermédiaires + cadres + employés augmentent Agriculteurs + artisans, commerçants, chefs d’entreprise + ouvriers baissent Q3 : Formulez des explications à ces évolutions ? PCS Hypothèse explicative : Agriculteurs PT w/ mécanisation + politique agricole commune -> petites exploitations x assez argent pour acheter terres Artisans, commerçants, Concurrence des grandes surfaces chefs d’entreprise Ouvriers PT w/ mécanisation / robotisation + désindustrialisation -> phénomène déversement secteur primaire vers secondaire et secondaire vers tertiaire Employés Tertiarisation de l’économie Professions intermédiaires PT -> technique + sophistiquée -> besoin encadrement + hausse emplois publiques Cadres et professions PT -> amène + encadrement (managers, ingénieurs, …) et intellectuelles supérieures amène rationalisation postes -> besoin plus formation ? Ccl. : La tertiarisation de l’économie correspond à une croissance de l’emploi et de la production dans les services (éducation, commerce, banque, assurance, services à la personne, etc.). Elle s’accompagne d’une baisse de la part des emplois industriels et agricoles. L’évolution ne concerne pas seulement le secteur d’activité, mais aussi le degré d’indépendance du travailleur. Document 20 : Q1 : Dans quelle catégorie peut-on regrouper les métiers énumérés au début du texte par les auteurs Artisans, commerçants, chefs d’entreprise + exploitants agricoles-> les indépendants (=/= professions libérales -> intellectuelles, sont indépendants aussi, niveau diplôme élevé) Q2 : Le texte retrace l’histoire de quelle forme d’emploi ? Quels en sont les bénéfices pour les travailleurs ? Le salariat, contrat de travail -> lien de subordination entre salarié et patron, chacun droits + devoirs (salariés fair ce que patron veut, patron donne protection sociale (couverture maladie, …) + salaire + pas licenciement abusive -> besoin cause réelle et sérieuse ou licenciement économique ou rupture conventionnelle) Q3 : Quelle normes d’emploi émergent à la fin du 20ème siècle ? Cette norme vous semble-t-elle remise en cause aujourd’hui ? Justifiez à l’aide du graphique CDI -> en baisse -> augmentation CDD, intérim, alternance, … + l'ubérisation de l’économie (auto-entreprenariat pour pas avoir à supporter conséquences salariat -> aucun lien entre entrepreneur et employés), perte autonomie auto-entrepreneur (Ex. Uber -> pas le droit aller sur autre parcours que celui donné par Uber, protection sociale moins bonne, peuvent être virés bcp plus simplement) Ccl. : On assiste à une transformation de la structure socio-professionnelle sous l’effet de la tertiarisation de l’économie. 9 travailleurs sur 10 sont des salariés, la plupart en CDI, bien que les emplois précaires se développent. La norme d’emploi est toujours celle consistant à occuper un emploi salarié en CDI, même si la société connaît un phénomène de précarisation de l’emploi et d’ubérisation de l’économie contribuant à l’augmentation du nombre de travailleurs indépendants ne bénéficiant pas de la protection sociale. B. Plus de femmes et plus d’actifs diplômés Document 4 p 213 Q1 : A quoi correspond le fait d’être en activité ? D'avoir un travail ou d’en rechercher un. Q2 : Comment est calculé le taux d’activité ? Faites la lecture du taux d’activité des femmes en 2017. Plus de 80% des femmes qui ont entre 25 et 49 ans ont un emplois ou sont en recherche d'emplois Q3 : Comment a évolué le taux d’activité des femmes entre 1975 et 2017 ? 2017: un peu plus de 80% 1975: un peu moins de 60% Augmenté d'environ 20 pts de % Q4 : Formulez des hypothèses permettant d’expliquer cette évolution? Évolution des mœurs -> F quittent foyers, avoir autonomie financière, avoir accès travail rémunéré + tertiarisation économie -> aides à la personne, ménage,... Q5 - Comparez l’évolution du taux d’emploi des femmes et des hommes depuis 1975. H + élevé que ceux des F même si écart se réduit depuis 75 Depuis 2018: tx des H à 95% -> baisse de 5 pts de % F passé à 80% Document 21 Q1 : Le niveau de diplôme de la population a-t-il augmenté. Justifiez votre réponse à l’aide de données chiffrées tirées de ce graphique. Comment expliquez-vous cela ? Hausse des diplômes supérieurs à bac +3, +2, CAP, bac, brevet,... Baisse des non diplômés Hausse qualification emplois -> evolution structure économique française -> spécialisée secteur à haute valeur ajoutée -> nécessité connaître savoirs -> besoins études plus longues pour répondre structure économie Travail de + en + complexe -> besoin hautes qualifications -> + de cadres,.. => PT-> innovation -> pousse à créer emplois + qualifiés Ccl. : La structure socio-professionnelle a connu de grandes transformations depuis 50 ans. La part des salariés (salarisation) parmi les travailleurs a augmenté, de même que la part des femmes parmi les actifs (féminisation). Enfin, les parts d’employés, de PI et de CPIS ont augmenté sous l’effet de la tertiarisation de l’économie et du progrès technique. Le tout est accompagné d’une augmentation du niveau de diplôme, sous l’effet de l’augmentation de la scolarisation des enfants. Synthèse à compléter : L’espace social hiérarchisé n’est pas figé et se transforme continument. Durant la seconde moitié du XXe siècle, la structure sociale a fortement évolué. La part de certaines PCS dans la population active a diminué: les agriculteurs, les artisans, commerçants et chefs d’entreprise, les ouvriers. À l’inverse, les PCS des cadres et professions intellectuelles supérieures, des professions intermédiaires et des employés sont en forte augmentation numérique. Cette évolution de la structure socio-professionnelle s’explique par : - La salarisation de l’emploi au détriment des indépendants : la part des salariés atteint 90% de la population en emploi. Une grande partie des paysans, commerçants et artisans sont devenus salariés, du fait des contraintes économiques liées à leurs activités. Les paysans ont dû faire face à la modernisation agricole : la politique européenne a incité les agriculteurs à augmenter la taille de leurs exploitations en contrepartie de subventions. Cela a contraint un grand nombre de paysans indépendants manquant de capital à vendre leurs petites exploitations non rentables pour devenir salarié. Les petits commerçants ont subi la concurrence des grandes surfaces et ont perdu une part significative de leur clientèle dû à la guerre des prix. Les petits artisans ont été confrontés à l'exode rural qui a eu pour conséquence de réduire leur activité. - La tertiarisation de l’emploi lié à l'avènement d' une économie de service : plus de 3/4 des emplois sont dans le secteur tertiaire. Le PT a contribué à un transfert d'emplois ("déversement") du secteur primaire vers le tertiaire puis le Les innovations dans l’agriculture ont généré des gains de productivité sources de croissance créant une demande de service, ce qui a permis de créer de nouveaux emplois dans le secteur secondaire (industrie, construction). De même, les gains de productivité dans le secteur secondaire ont été sources de croissance, ce qui a stimulé la demande de qualifications des emplois, contribuant à créer de nouveaux emplois dans le secteur tertiaire. - La hausse du niveau de qualification des emplois: plus de 40 % de la population active est aujourd’hui diplômée de l’enseignement supérieur. Le PT a favorisé la spécialisation dans des secteurs à forte ----- ----------- -------------- basés sur des tâches abstraites non routinières, ce qui a nécessité une plus grande qualification des emplois. Le développement des emplois de services et d’encadrement s’est accompagné de la création de postes qualifiés (professions intermédiaires, cadres et professions intellectuelles). - La féminisation accrue des emplois : le taux d’emploi des femmes se rapproche de celui des hommes à plus de 60 % (il a doublé depuis un siècle). Le souhait d'autonomisation des femmes pour devenir plus indépendantes financièrement de leurs conjoints et la volonté d’avoir une vie sociale qui dépasse le seul cadre de la famille ont été les moteurs de ce mouvement de féminisation de l’emploi. Cette arrivée importante des femmes sur le marché du travail ne s’est pas faite de façon homogène: les femmes sont concentrées dans les métiers du tertiaire, la PCS des employés étant la plus féminisée. Cela contribue aux inégalités salariales entre les hommes et les femmes. II. Quelle est la pertinence de la notion de classe sociale ? A. Les théories des classes dans la tradition sociologique 1) La lutte entre classes sociales chez Karl Marx Pour Marx: Théorie réaliste Antagonisme de classe -> rapport de domination entre 2 classes: bourgeoisie (dominants) et prolétariat (dominés): bourgeois propriétaires outils de production et prolétaires vendent force de W. Spolier de leur + value: grosse partie (+ value) revient aux bourgeois qui vendent + chers que coûtent mais ne paient pas les prolétaires ce qu'ils méritent de recevoir en fonction du prix auquel ça a été vendu Pour classe sociale: besoin classe en soi (caractéristiques communes) + sentiment appartenance ou “conscience de classe” = classe pour soi => Permet lutte de classe: bourgeois sentiments appartenir bourgeoisie -> rentre en lutte contre prolétariat pour se protéger et vice versa avec prolétaires Document 22 Q1 : Quels individus ne possèdent rien d’autre que leur force de travail ? Les ouvriers, femme de menages, porteur de charbon => prolétaires Q2 : Lesquels possèdent des terres, un logement, une usine ? Les bourgeois Q3 : La société allemande du début du 20ème siècle est-elle une société de classe ? Bourgeois vs prolétaires Vidéo Document 23 K. Marx (1818-1883) est un intellectuel allemand qui propose une théorie critique du fonctionnement du « capitalisme », un système de production fondé sur l’accumulation de capital et la propriété privée. Marx est frappé par les dégâts sociaux causés par la Révolution industrielle sur les populations les plus pauvres. Selon lui, une classe sociale est un groupe d’individus occupant la même place dans le mode de production. Cette place est définie essentiellement par la possession des moyens de production. Placé dans les mêmes conditions matérielles d’existence, les membres d’une classe développent une conscience de classe qui débouche sur la lutte des classes. Dans Le Capital, qui paraît en 1867, le mode de production capitaliste est caractérisé par une opposition entre deux classes sociales : la bourgeoisie, qui détient les moyens de production et le prolétariat qui ne possède que sa force de travail qu’il est obligé de vendre pour vivre. Marx opère une autre distinction qui détermine la capacité d’une classe à se mobiliser pour défendre ses intérêts. Deux cas de figure sont possibles : soit on a des « classes en soi », qui existent de fait, mais sans que ses membres en aient conscience et des « classes pour soi » : classes dont les membres ont conscience de former une classe et sont amenés à lutter contre les autres classes. C’est la conscience de classe qui va pousser, le prolétariat à s’organiser et à lutter contre la bourgeoisie pour prendre le pouvoir politique. Au 19ème, c’est principalement la classe ouvrière car la main-d’œuvre est principalement composée d’ouvriers. Chez Marx, les conflits sont des conflits d’intérêts de classe entre ceux qui ont intérêts à ce que se perpétue une situation qui leur est profitable, et ceux qui ont intérêts à ce qu’elle change. Le conflit traduit donc une relation de domination. Il exprime la contestation d’un système de pouvoir. Dans la société capitaliste, la lutte des classes est un conflit irréductible et permanent entre la bourgeoisie et le prolétariat. Q1 : Quels sont les deux critères sur lesquels Marx s’appuie pour construire sa définition d’une classe sociale ? Sentiment d'appartenance (classe pour soi) + est ce que proprio moyens de production ou non -> place occupe mode de production (classe en soi) Définition : classe sociale ❑ Pour Marx, une classe sociale réunit des individus qui occupent la même place dans le processus de production et partagent les mêmes conditions d’existence. Lorsque les membres d’une classe ont un sentiment d’appartenance fort et défendent leurs intérêts communs, Marx qualifie la classe de « classe pour soi ». A l’inverse, il parle de « classes en soi » (ex. les classes moyennes). Q2 : Quelles sont les deux principales classes sociales qui s’opposent selon Marx (reprenez ses propres termes) ?. Ouvriers (force travail) vs bourgeois Q3 : Pourquoi, selon Marx, certaines classes sociales sont des « classes pour soi », tandis que d’autres sont considérées comme des « classes en soi »? Donnez des exemples. Q4 : La bourgeoisie et le prolétariat forment-ils selon vous au 19ème siècle une « classe pour soi »? Justifiez votre réponse. Oui, car la bourgeoisie tes présente assemblée nationale, ouvriers se formaient + syndicats -> se défendre + sentiments conscience classe s’est formé Ccl. : Pour Marx, la société évolue sous la pression du conflit entre les classes sociales qui luttent pour défendre leur intérêt. Le monde ouvrier du 19ème ne verra ses conditions de vie s’améliorer uniquement s’ils s’organisent dans le cadre de s yndicats, de partis politiques pour défendre leurs intérêts contre la bourgeoisie. A retenir : ❑ Pour Marx, une classe sociale regroupe des individus ayant la même place dans le processus de production et partageant les mêmes conditions d’existence matérielle ; ❑ Marx a une vision conflictuelle des relations entre les classes sociales. Il parle de la lutte des classes. ❑ Marx distingue deux principales classes sociales : la classe bourgeoise qui regroupe tous les individus qui possèdent des moyens de production et le proletariat. qui possède que sa seule force de travail. ❑ Marx montre que la capacité de mobilisation d’une classe sociale dépend du degré de conscience dont les individus ont d’appartenir à la classe sociale. ❖ La classe en soi réunit des individus partageant les mêmes conditions d’existence matérielles, mais sans sentiment d’appartenance. ❖ La classe pour soi réunit des individus qui non seulement partagent les mêmes conditions d’existence matérielle, mais ont un fort sentiment d’appartenance collective 🡪 cela influence la capacité de mobilisation politique. ❑ Selon les écrits auxquels on se réfère, Marx dénombre plus ou moins de classes sociales. Dans Les luttes de classes en France, Marx distingue plusieurs classes sociales : l’aristocratie financière, la bourgeoisie industrielle, les grands propriétaires fonciers, la petite bourgeoisie (artisans, commerçants), le prolétariat, le lumpenprolétariat (issue de l’exode rural), la paysannerie parcellaire… Pour Marx, la tendance de fond du capitalisme est de fondre ces classes sociales dans les deux principales : la bourgeoisie d’un côté, le prolétariat de l’autre. Document 1 p 214 Q1 : Pourquoi certains manifestants continuent de se référer à Marx ? Existe antagonisme de classe, MTN: monde de la finance (rentiers) vs ouvriers 2) L’analyse de la stratification de Max Weber Approche nominaliste -> pop peut se regrouper de dif façon que classe dans mode de production Prend en compte - ordre éco (possession) - ordre social (groupe de statut -> même prestige social ) - Ordre politique (proximité avec pouvoirs -> partis politiques) Document 24 Selon [Max Weber], les classes sociales ne seraient qu'un principe parmi d'autres de segmentation et de hiérarchisation de la totalité sociale. Weber opère trois distinctions. Les classes qui n'existent, selon lui, que dans l'ordre économique. Ce sont des ensembles d'individus qui partagent une même situation économique (une même situation sur le marché, une même probabilité de pouvoir s'approprier ou non des biens économiques d'un certain type, par le biais d'échanges marchands) et, par conséquent, des intérêts économiques communs. Ces classes ne sont, selon Weber, ni nécessairement des communautés (des groupes dont les membres sont liés par la conscience de leur commune appartenance et de leur commune possession d'un certain nombre de biens matériels ou symboliques), ni, par conséquent, nécessairement des acteurs collectifs, capables de peser sur la dynamique sociale globale. Le fait de partager un commun intérêt économique ne conduit pas nécessairement les membres d'une même classe à agir de pair, de manière concertée et organisée. Les groupes de statut qui existent dans l'ordre social. Weber soutient l'idée que toute société se définit aussi par la manière dont se distribuent en son sein l'honneur et le déshonneur. De ce fait apparaissent selon lui des groupements d'individus qui partagent une même évaluation positive ou négative de leur dignité. Ce sont donc des groupements d'individus partageant un même honneur, un même prestige lié, selon le cas, à la naissance (exemple : une origine aristocratique), à la profession (exemple : les vedettes du spectacle ou du sport), au niveau d'instruction (exemple : la possession du titre de docteur) ou, au contraire, un même déshonneur, une même indignité, une même stigmatisation (exemple : les hors-la-loi, les drogués, les infirmes). Enfin les partis politiques qui existent dans l'ordre politique comme rivaux dans la course au pouvoir, dans l'occupation de l'appareil d'Etat (à ses différents niveaux) et l'exercice du pouvoir d'Etat. Ce sont des groupements d’individus qui partagent une même conception du monde et défendent les mêmes propositions politiques, les mêmes orientations gouvernementales, et qui se coalisent de manière à s'assurer les conditions de leur mise en œuvre dans et par l'appareil d'Etat. Groupements qui, tant par leur organisation hiérarchique interne (leurs appareils, leurs permanents) que par leur liaison étroite avec l'appareil d'Etat, acquièrent une certaine autonomie à l'égard des groupes sociaux (classes ou groupes de statut) qu'ils représentent. Selon Weber, classes, groupes de statut et partis politiques ne coïncident pas nécessairement au sein des sociétés contemporaines, sans être pour autant imperméables les uns aux autres. En fait, ces trois types de groupement relèvent de trois échelles différentes de valorisation, de trois hiérarchisations qui se recoupent sans pour autant nécessairement se superposer: l'une dans l'ordre de la richesse, l'autre dans l'ordre du prestige, la troisième dans l'ordre du pouvoir. Si la réponse précédente [celle de Marx] présupposait la réunion en un même groupement (la classe sociale) des trois caractéristiques de la communauté d'intérêt économique, de la communauté de style de vie et de la communauté de valeurs et d'actions politiques, la thèse wébérienne au contraire affirme que ces trois caractéristiques relèvent de trois modes et types de groupement différents. Alain Bihr, Les rapports sociaux de classe, Editions empreinte, 2012. Q1 : Complétez le tableau suivant : Ordre économique Ordre social Ordre politique Nom du groupe Les classes Groupe de status Partis politique social Principe(s) de revenu ou chance Même prestige Proximité avec hiérarchie d'accès aux biens sociale, honneur pouvoir, place que économiques , l'on peut occuper dans compétitions politiques Exemples d’individus Rentiers, industriels, Origine cades de la haute favorisés banquiers, aristocratique, fonction publique propriétaires terriens pompiers, médical, (ministres, présidents, (ceux qui possèdent) célébrités ministres,..) Exemples d’individus Ouvriers Hors la loi, Abstentionniste et défavorisés handicapés, non-inscris drogués, éboueurs Q2 : Donnez 2 exemples précis permettant d’illustrer la phrase soulignée : l’un montrant que les places d’un individu dans l’ordre économique et dans l’ordre social peuvent être indépendantes, l’autre qu’elles peuvent être liées. ? Q3 : Placez dans les 3 ordres (1) Xavier Niel (entrepreneur, fondateur de Free), (2) Charline Picon (championne olympique de planche à voile), (3) Esther Duflo (prix nobel d’économie), (4) Marion Cotillard (Actrice), (5) Riad Sattouf (Auteur de bande dessinée), (6) Sibeth Ndiaye (Porte-parole du gouvernement). 1) Économique + social + politique 2) Social 3) Social + économique + politique (ministre) 4) Social + économique 5) Économique + social 6) Politique + social + économique (fille grand militaire) A retenir : ❑ L’analyse de la stratification sociale de Weber ne se résume pas à la seule dimension économique ❑ Weber distingue des classes sociales., des groupes de statut (définis selon l’honneur social et le préstige social de la position sociale qu’ils occupent et leur mode / style de vie) et des partis politiques (groupe d’individus cherchant le pouvoir politique). ❑ Pour lui la société hiérarchise les groupes selon 3 dimensions qu’il appelle 3 ordres : l’ordre économique, social et politique ❑ Il n’y a pas de correspondance automatique entre ces trois dimensions. Une position défavorable dans un ordre peut donc être compensée par une position plus favorable dans un autre (non congruence des statuts) : exemple d’une famille noble ruinée. ❑ Cela dit, il peut exister des liens entre les trois dimensions, les membres de l’élite économique se trouvant souvent au sommet de l’échelle politique et statutaire. Document 25 Q1 – Distinguez l’approche des classes sociales de K. Marx de celle de M. Weber suivant les axes suivants : - Approche d’analyse de la hiérarchie sociale par le sociologue ? (i.e. réaliste ou nominaliste ? justifiez). Réaliste chez Marx car classes existent réellement dans économie / classes liées classe dans mode de production (antagonisme de classe) Nominaliste chez Weber car que pour statistiques cree par économiste / classes liées revenus (possession biens eco) - Définition des classes sociales ? (i.e. critères pour définir les classes sociales ?) Conscience en soi + sentiment appartenance = conscience pour soi -> classes sociales - Dimensions de la hiérarchie sociale ? (i.e. dimension unique ou multi-dimensionnelle ? justifiez) Marx: dimension unique -> 1 seul critère: critère éco Weber: multidimensionnelle -> 3 ordres / dimensions : politique, social, économique Document 26 Complétez le tableau suivant en indiquant si la situation de l’individu est en haut ou en bas de la hiérarchie. Quelle conclusion en tirez-vous sur les positions des individus en fonction des différentes dimensions ? Situation Classes sociales Groupe de statut Partis Employés peu Bas / / qualifiés Artisans dans la Moyen Haut / haute couture Ouvrier syndicaliste Bas Haut / Footballeur de Haut Haut / haut niveau Gymnaste de haut Moyen Haut / niveau Dirigeant grand Haut Haut Haut parti politique Dirigeant petit Moyen / parti politiques Autriche ayant Haut Haut / obtenu le prix Goncourt Aristocrate Moyen Haut / désargenté Synthèse à compléter : La structuration de l’espace social selon Karl Marx : Pour Karl Marx, la société capitaliste naissante qu’il analyse au XIXème siècle se caractérise par conflit central entre deux classes sociales : la bourgeoisie et le prolétariat. Ces classes se distinguent par leur position dans les rapports de production : la bourgeoisie possède les moyens de production, ce qui lui permet d’exploiter le prolétariat qui ne possède que sa force de travail à vendre à la bourgeoisie. Les classes sociales ont donc pour Marx une origine principalement économique et l’évolution de la société doit d’ailleurs conduire à une lutte des classes de plus en plus intense, conduisant à une bipolarisation de la société entre ces deux classes (tous les autres groupes dans la société, et notamment les petits artisans, étant ainsi amenés à rejoindre soit le prolétariat, soit la bourgeoisie). Pour parler de classe sociale il faut pour Marx réunir deux conditions. Il faut d’abord former une classe en soi, c’est à dire partager des conditions objectives d’existence similaires (ici du fait de la même position dans les rapports de production), ce qui entraîne un intérêt commun (pour les prolétaires, faire cesser la concurrence entre eux et s’opposer aux capitalistes). Mais il faut ensuite former une classe pour soi, c’est-à-dire développer un sentiment d’appartenance à la classe sociale, et se mobiliser pour défendre les intérêts communs. Pour Marx, c’est à travers la lutte que les prolétaires vont se mettre à s’organiser et à agir collectivement, et prendre conscience de former une même classe sociale. La structuration de l’espace social selon Max Weber : Au début du XXème siècle, l’analyse de Max Weber des classes sociales va différer sur plusieurs points de celle de Marx. Tout d’abord, les classes ne se définissent pour lui pas seulement par la propriété ou non des moyens de production, mais plus largement par le fait de partager les mêmes probabilités d’accéder à certains biens ou revenus. Il n’y a donc pas nécessairement seulement deux classes sociales, et Weber parle notamment de l’existence de classes moyennes. Pour Weber, les classes sociales ne sont qu’une catégorie sociale créée par le sociologue pour analyser la structuration de l’espace social (approche nominaliste) alors que pour Marx, les classes sociales existent réellement (approche realiste). Pour Weber, les individus n’ont pas nécessairement de conscience de classe. La lutte des classes est une possibilité historique, mais pas une nécessité. Pour Marx, l’histoire des hommes est fondée sur la lutte des classes (maitres vs esclaves, seigneurs vs serfs, bourgeois vs prolétaires). Enfin, ce qui distingue surtout Weber de Marx est le fait que, pour lui, les classes sociales ne sont pas le seul concept qui permet de décrire la stratification sociale. La structure sociale est multidimensionnelle chez Weber, et aux côtés des classes sociales qui structurent l’ordre économique , il faut également compter sur les groupes de statut qui structurent l’ordre social selon leur degré de prestige et leur style de vie (professions valorisés comme médecins ou avocats, style de vie valorisé comme celui de la bourgeoisie, ou à l’inverse personnes négativement considérés dans la société comme les drogués ou les SDF), et les partis qui structurent l’ordre politique selon leur degré de pouvoir. Chez Weber, classes sociales, groupes de statut et partis peuvent se superposer mais la relation n’est pas automatique : on peut par exemple disposer d’un prestige élevé sans occuper une position particulièrement élevée dans l’ordre économique. B. Une structure en termes de classe sociale moins marquée 1) Les « classes en soi » sont moins pertinentes avec la moyennisation de la société (baisse des distances inter-classes et hausse des distances intra-classes) PodEduc - Embourgeoisement Ouvrier "Nous Les Ouvriers" (education.fr) Document 27 Hausse des distances intra-classes : l'exemple de "L'archipel des employés" Deux caractéristiques tendent à l’hétérogénéité du monde des employés. Les employés administratifs détiennent des titres scolaires plus élevés que les autres employés ; en outre, ils sont au cœur [...] des changements techniques liés à l’informatisation : les opérations les plus répétitives s’automatisant, le niveau de qualification des tâches [qui restent] tend dans l’ensemble à s’élever. Inversement, dans le monde des services personnels, la productivité n’évolue guère ; l’allègement des cotisations et impôts pesant sur les employeurs et le développement de l’emploi féminin dans les couches moyennes stimulent la demande de services personnels gardes d’enfants, prestations culinaires, recours à des gens de maison, etc. Dans l’archipel des employés, l’île des emplois administratifs tend à se réduire, celle des services aux personnes à s’étendre, de même, à un moindre degré, que celle des employés de commerce. Alain Chenu, Sociologie des employés (N.E.), La Découverte, 200 Doc 3 p 217 Le thème de la moyennisation de la société apparaît en France dès la fin des années 1960. L’idée de « constellation centrale » permet de qualifier cet entre-deux qui gagne en nombre et, plus tendanciellement, en homogénéité. L’image de la toupie révèle une société capable de réduire les inégalités et de produire de la mobilité sociale, la base – les classes populaires – s’affinant pour rejoindre le centre. Ce processus conduirait ainsi à une homogénéisation de la société autour de sa moyenne – mesurable à la fois au niveau économique, social mais aussi culturel avec l’idée de la diffusion des comportements et des modes de vie. Cette présentation d’une société française fluide a conduit progressivement à parler de « déclin » des classes sociales, puis à abandonner toute référence à cette notion. Si cela correspond en grande partie aux transformations sociales de la France des années 1960 et 1970, cette perception consensuelle est progressivement remise en cause. En effet, les inégalités sociales ne diminuent plus de manière aussi nette à partir des années 1980. Dans cette perspective, la situation des classes moyennes fait de nouveau l’objet d’une attention particulière. Le débat sur la question de la dégradation de la situation des classes moyennes émerge alors : il est nettement représenté dans la décennie 2000 par des ouvrages portant sur la « dérive » ou sur la « fin » des classes moyennes. Source : https://www.inegalites.fr/Les-classes-moyennes-en-quete-de-defini tion Baisse distance inter classe et augmentation distance intra classe Question 1 : A quoi correspond la moyennisation évoquée dans le texte et observée par Henri Mendras entre 1960 et 1970. Emergence classe moyenne (toupie: constellation centrale), uniformisation comportements de consommation (équipement ménager, accès lave linge, se laver à l'intérieur logement, vacances, …) -> réduction inégalités => classe moyenne Question 2 – Comment ont évolué les inégalités inter-classes entre 1970 et 2017 ? Inégalités interclasse réduit: niveau interdécile de vie des 10% + aisé et 10% les + pauvres à baissé de 25% (de 4,6 à 3,6) Question 3 – Les employés forment-ils une classe sociale homogène ? montrez que les distances intra-classes peuvent parfois être plus importantes que les distances inter-classes. Non: classe hétérogène: condition travail + vie ++ dif entre les différents employés (employés administratifs plus proches professions intermédiaires que des employés de services) administratif moins dur que technicien de surface, statut dif, rémunération un peu mieux pour administratifs Question 4 – Pourquoi la « moyennisation » de la société remet en question l’existence de classes sociales? Dans schéma Marx / classiques: 2 classes qui s'opposent mais x classe moyenne -> avec classe moyenne -> remet en cause bipolarisation et moins lutte des classes => Parle de 2 constellations: populaires et centrale: ne s'opposent pas et sont perméables Question 5 – Pourquoi l’analyse en termes de « classes en soi » paraît-elle moins pertinente aujourd’hui ? justifiez votre réponse à l’aide de l’évolution des distances inter-classes/intra-classes et de la « moyennisation » de la société. A partir de WW2 notion classe moyenne arrivé: modification forme économique et mode de production: production de masse. Niveaux de vie ont augmenté car C° et P° de masse, pauvreté à reculer car mieux payé et change de place sociale -> distance interclasse s'est réduite (avec 30 glorieuses) 2) Les « classes pour soi » ont reculé avec les identifications subjectives à un groupe social et la multiplication des facteurs d’individualisation. ◻ Identifications subjectives : sentiment d’appartenance à un groupe social. En résumé, si la distance inter-classe persiste, on observe aussi une tendance à l’augmentation de la distance intra-classe (donc à l’intérieur d’une même classe sociale). ◻ Distances inter-classes : inégalités entre classes sociales (exemple : un ouvrier locataire d’un petit appartement contre un cadre dirigeant propriétaire d’une vaste demeure). ◻ Distances intra-classes : inégalités au sein d’une même classe sociale (exemple : un ouvrier n’allant jamais au théâtre contre un ouvrier y allant fréquemment). Document 28 : Document 29 La fin des classes sociales ? « Le changement majeur des dernières décennies est moins dans l’avènement d’une société sans classes que dans leur moindre mobilisation comme référence par les individus eux-mêmes, lorsqu’ils cherchent à comprendre le monde social et à donner du sens à leur expérience. Cette évolution renvoie à une conscience plus vive [...] que les inégalités liées à la catégorie sociale sont articulées à d’autres dimensions ; notamment le genre, l’âge (et la génération), le territoire (le lieu de résidence), et l’ethnicité. [...] Dès les années 1970, grâce au mouvement féministe et au développement des études sur le genre [...] les inégalités hommes-femmes et les rapports de genre se sont imposés comme une question de premier plan, capable de concurrencer la dénonciation de l’exploitation de classe. [...] Par ailleurs, [...] dès le milieu des années 1980 puis de manière plus prononcée à partir du début des années 2000, la dégradation d’une partie des quartiers populaires des banlieues et l’apparition régulière d’émeutes urbaines ont alimenté une lecture territoriale des inégalités et des discriminations. » Marco Oberti et Bruno Cousin, « La fin des classes sociales », GD Sciences humaines n°44, sept.-oct.-nov. 2016 Question 1 – Comment le sentiment d’appartenance à une classe sociale a-t-il évolué en France depuis les années 1960 ? Sentiment d’appartenance classe ouvrière a fortement reculé: 23% à 6% (divisé par 4), identification subjective classe moyenne à augmenté 13% à 38% (x3) Question 2 – A partir de l’exemple de la classe ouvrière, indiquez si l’identification subjective à ce groupe social correspond à la réalité objective (statistique). Il y a 19, 7% d’ouvriers mais seulement dans pop qui se sent appartenir à une classe sociale, seulement 6% ont dit pense appartenir a la classe ouvrière,a Question 3 – La classe sociale est-elle le seul critère d’analyse des inégalités ? Non, il existe d’autres inégalités au sein d'une même classe sociale: rémunérations, niveau qualifications, genre, âge, cycle de vie, origine ethnique,... Question 4 - Comment les sociologues expliquent-ils la moindre utilisation du concept de classe sociale aujourd'hui ? Emergence mvt féministe et etude sur le genre -> discriminations subies par les femmes, lutte contre inegalités genre devenue aussi légitime lutte inégalités classes,nouvelles inégalités: territoriales (banlieue et quertiers bourgeois), émeutes de 2005: mis en avant dif mode de vie en f° endroit de vie, rapport sociaux plus que classes sociales (age, genre, territoires, …) notion classe sociale peut pas perdre en compte tous les paramètres Conclusion : Avec l’émergence des classes moyennes, la structure de classe est moins marquée (un peu plus brouillée), car des classes intermédiaires s’immiscent entre les classes populaires et classes supérieures. Néanmoins les classes populaires restent majoritaires et leur situation est bien plus dégradée que celle des classes moyennes, même si les franges inférieures des classes moyennes voient leurs conditions de vie économique se dégrader aussi. La capacité de mobilisation des classes sociales, notamment de la classe ouvrière est remise en cause du fait des divisions internes. Quels sont les facteurs qui créent des clivages internes aux classes sociales, notamment au sein de la classe ouvrière ? On va voir qu’ils sont nombreux. Document 30 Q1 : Montre qu’il existe des différences internes à la classe ouvrière à l’aide de ce tableau. Sur quoi repose ces différences ?. Peut distinguer employés qualifiés et moins qualifiés en f° du niveau de diplôme 9,6% au chômage pour ouvriers qualifiés, et 17, 8% pour ouvriers non qualifiés Q2 : Montrez cependant que les écarts entre les ouvriers et les cadres sont encore plus importants Ouvriers 9,6% au chômage contre 3,4% pour les cadres C. Mais les analyses en termes de classes sociales restent pertinentes 1) Les « classes en soi » n’ont pas disparu : Des inégalités qui ont tendance à augmenter Document 31 Question 1 – Comparez l’évolution des revenus disponibles entre les 10% des ménages les moins aisés avec les 10% les plus aisés. Utilisez l’écart interdécile pour justifier votre réponse. En 1996: 57 070 - 12 750 = 44 320 En 2017:63 870 - 13 800 = 50 070 = 5 750 -> écart interdécile des inégalités 10% + riches et 10% + pauvres a augmenté Question 2 – A l’aide des 2 documents, montrez que l’existence des « classes en soi » est toujours actuelle. Ecart interdécile augmente -> inegalités économique persistes. Ecart + élevé quand compare 10% - aisés a 5% + aisés (hausse 8 550) Part patrimoine mondiale des milliardaires à plus que triplé de 1995 à 2020 0,01% plus riches - > augmente de 5 pts de % => Existe encore classe en soi car inégalités x disparues et on meme augmenter -> inegalités économique = classe en soi 2) les « classes pour soi » n’ont pas disparu : des classes sociales qui défendent leurs intérêts (conscience de classe) PodEduc - Bourgeoisie Et Classe Pour Soi (education.fr) Document 32 Question 1 - Quels sont les 4 formes de capitaux (de richesses) qui font de la bourgeoisie une classe sociale ? 1) K symbolique (prestige) 2) K culturel (objective (diplome) ou symbolique ( connaissances) 3) K social (reseau social) 4) K économique Question 2 - A l'aide de l'exemple de la haute-bourgeoisie, montrez que la structuration de la société française en classes sociales persiste (i.e. montrez que la haute-bourgeoisie continue de former une classe pour soi). Partagent meme mode de vie, meme K, sont capables de se mobilisés (ex: placement de logements pour SDF dans le bois de boulognes) Bourdieu (1930-2002) synthétise les approches de Marx et de Weber et les prolonge. ❑ Avec Marx, il y a toujours des rapports de domination (des classes bien dotées en Kx sur les classes moins dotées en kx), donc relation conflictuelle entre classes sociales ; ❑ Mais en opposition à Marx, les « classes sociales » ne sont pas définies uniquement par leur place dans la production, donc la détention ou non de moyens de production… (dimension économique) ❑ Autrement dit, tout comme Weber, les rapports de domination ne sont pas seulement économiques (on retrouve l’idée de Max Weber d’une stratification qui repose sur plusieurs dimensions) Selon P. Bourdieu (1930-2002), la société est divisée entre dominants et dominés et cette domination repose sur la possession de différents types de capitaux : ❑ Le capital économique : ensemble des ressources économiques détenues par un individu : revenus élevés, patrimoine… ❑ Le capital culturel : le capital culturel existe sous trois formes. Il est incorporé, inscrit dans les corps (manières de parler, posture du corps, confiance en soi, etc.). Il est objectivé lorsqu’il prend la forme de biens culturels (livres, tableaux, etc.) et de pratiques culturelles (fréquentation des musées, de l’opéra, etc.). Enfin, le capital culturel prend la forme de diplômes attestant de la réussite scolaire. ❑ Le capital social : ensemble des ressources auxquelles on a accès grâce à son réseau de relations. Plus l’individu détient de capitaux, plus il est en position de domination. Mais P. Bourdieu met surtout l’accent sur le capital culturel en montrant que la domination entre classe sociale n’est pas qu’économique (Marx), elle est également symbolique : dans la façon de parler, d’écrire, d’être en mesure de décrire une œuvre d’art, etc. Cette domination symbolique passe par la possession de capital culturel. Dans La Distinction (1979), Bourdieu distingue alors 3 grands types de « classes sociales » : ❑ Les classes supérieures qui possèdent toutes les formes de capitaux économiques, culturels et sociaux : ce sont les cadres dirigeants des grandes entreprises, le grand patronat des entreprises du CAC 40 ; les hauts salaires du monde de la finance mondialisée, la haute fonction publique d’Etat, etc. ❑ Les classe des « petits bourgeois » : on dirait aujourd’hui : les « classes moyennes » on y trouve les professions intermédiaires (infirmières, techniciens, certaines couches d’employés, les professions du système éducatif ou de la culture) ❑ Les classes populaires, enfin, regroupant les ouvriers, les personnels de service et une partie des employés. Ce qui rassemble ces catégories est autant leur faible capital économique que leur situation dominée dans l’ordre culturel et la sphère politique. ❑ Pour Pierre Bourdieu, la hiérarchie entre groupes repose sur des rapports de domination qui ne se résument pas à la sphère économique : donc à la distinction riche/pauvre ; ❑ Les classes sociales sont définies à travers la possession de 3 types de capitaux : économique, social. Et culturel. Mais, Pierre Bourdieu insiste sur la dimension économique de la domination, elle devient symbolique. ❑ Sur la scène sociale, c’est le capital culturel. qui contribue à classer les individus. C’est le cas, à l’Ecole, dans l’Entreprise, dans tous les lieux où des individus appartenant à des milieux sociaux différents peuvent se côtoyer. ❑ En croisant PCS et comportements de consommation, loisirs, préférences politiques, P. Bourdieu met en évidence des relations statistiques fréquemment observées à l’échelle de la société entre place dans l’espace social et comportements sociaux. Document 33 Taux de syndicalisation baisse + nb de journées de grève baisse aussi Tx syndicalisation baissé car 1) baisse des grands bastions industriels (métallurgie, sidérurgie, mines,...) 2) Grandes batailles syndicales gagnées -> pk avoir syndicat si déjà tout (payant) + si autres se mobilisent et gagnent, autres qui ne se sont pas mobilisés gaga et aussi, et si perd, ne perd rien 3) Tertiarisation économie, précarité marché du travail (CDD, intérims, …) 4) Chute mur de Berlin + fin URSS -> parti communiste touché et donc syndicats ++ revendiquent communistes Classe ouvrière existe plus ? Question 1 – Les « gilets jaunes » forment-ils une « classe en soi » ? justifiez votre réponse. Ont caractéristiques communes -> ++ classe populaire + mode de vies qui se rapproches Question 2 - Pourquoi peut-on parler de retour de la « classe pour soi » avec le mouvement des Gilets jaunes ? utilisez les 3 documents pour justifier votre réponse Conscience de casse -> se mobilisent pour défendre intérêts communs malgré baisse syndicalisation / grèves (pour hausse des px d'essence pour gilets jaunes, …)-> retour de classe pour soi Ccl. Les analyses en termes de classes sociales restent pertinentes car elles permettent de mettre en évidence les inégalités qui frappent non seulement la classe ouvrière, mais les classes populaires qui intègre aussi les employés du secteur des services, réalisant un travail manuel. Ccl. : la classe sociale est un critère pertinent pour comprendre les mouvements sociaux dans la France contemporaine. Le mouvement des gilets jaunes montre que les classes populaires sont capables de s’organiser et de lutter contre des mesures qu’elles jugent injustes, elles luttent contre un gouvernement qui envisager de lever une taxe qui serait toucherait beaucoup plus les classes populaires que la bourgeoisie urbaine, alors que dans le même temps, ce même gouvernement, supprimait l’impôt sur la fortune (cadeau de 4 milliards d’euros aux plus hauts patrimoines). 3) Les classes sociales n’ont pas disparu, elles s’articulent avec d’autres rapports sociaux dont le genre PodEduc - Combat Des Femmes De Chambres Subsahariennes… (education.fr) ++ Pression -> peu de temps -> pb de santé Maltraitance Pas payé pour travail => Grève, démoralisation une par une + maris, menaces licenciement Permis de séjour enlève si travaille pas Grèves renforcent liens entre les travailleuses Catégorie: femme, origines subsaeriennes, titre de séjours, femmes de chambre… Classe pour soi: liens entre les femmes Retour grèves Discrimination sur groupe ethnique: femmes subsaeriennes qui savent pas lire -> pas lire fiches de paye -> pas payés heure sup Document 34 Question 1 - Dans le mouvement social de l'hôtel Ibis Paris 17ème, comment les caractéristiques sociales des grévistes s'inscrivent-elles dans la hiérarchisation de l'espace social (CSP, revenus, diplôme, sexe, origine migratoire…) ? Classe populaire: employés w/ revenus faibles, pas de diplômes Vivent toutes même endroit de résidence, femmes, origine subsahariennes (pas question couleur de peau -> origine ethnique) => forme classe en soi Question 2 - En prenant l’exemple des tâches domestiques, montrez l’intérêt d’associer analyses en termes de genre et analyses en termes de classes sociales. Il existe des inégalités entre les hommes et les femmes sur les tâches domestiques (hierarchisation de l’espace social suivant le sexe) 70% tâches domestiques sont faites par femmes Dans les classes populaires: prennent bcp en charge ces tâches car pas assez d'argent pour employer quelqu'un / femmes cadres emploient femmes de menages… => Selon classe sociale, temps passé différé Question 3 - Montrez que ce n’est pas parce qu’il existe de multiples facteurs de hiérarchisation sociale que les analyses en termes de classes sociales ont perdu de leur pertinence. Analyses en termes de genre sont incomplètes si utilisent pas aussi classe sociale -> analyse en terme classe sociale reste pertinente D. Penser les classes dans des sociétés d’individus Si les classes sociales restent pertinentes, c’est parce qu’elles permettent de comprendre les pratiques, les comportements des individus appartenant à ces classes. Certaines pratiques sportives restent associées à des classes sociales. Ex. : tennis, golf, équitation, malgré quelques signes de démocratisation. La classe sociale peut donc être un facteur explicatif des différences de comportements observés entre les individus en société. La difficulté est que les sources d’influence de l’individu sont multiples et ne se limitent pas à celles dont ils héritent à la naissance : son milieu social d’origine. Il faut donc affiner l’explication par la classe sociale. C’est ce que fait le sociologue B. Lahire, dans la continuité de P. Bourdieu. ⮚ Document 2 p 224 et doc 3 p225 Q1 : Mettez en évidence les appartenances multiples qui rendent l’individu pluriel selon B. Lahire Individu socialisé dans contextes variés + multiples influences (groupes de pairs, parents, …) pas habitus (pp changé stéréotype de sa classe sociale) Genre, génération, appartenance religieuse / politique, PCS, origine sociale + ethnique Q2 : Qu’est-ce qu’un profil culturel dissonant ? Donnez un exemple. Pratiques qui ne sont pas forcements cohérentes avec le profil de l'individu, personnes font parties certaines classes sociales mais ne correspond pas case / stéréotype de la classe sociale : Agrégé en philo et regarder la star ac. ◻ Individualisation : Processus par lequel les individus deviennent plus autonomes, c’est à dire effectuent des choix de moins en moins dictés par des institutions sociales contraignantes (famille, religion, syndicat ou parti par exemple). Ccl. : Avec le processus d’individualisation, la classe sociale d’un individu est un critère parmi d’autres pour appréhender les différences dans les pratiques inter-individuelles (pratiques culturelles, sportives, scolaires, etc.) Synthèse du chapitre Problématique : 1-Un espace social hiérarchisé qui se transforme continûment 1.1. Les multiples facteurs de structuration et hiérarchisation de l’espace social L’espace social est organisé en un ensemble de groupes sociaux distincts et hiérarchisés du fait de l’existence d’inégalités. Ces différences d’accès à des ressources rares et socialement valorisées sont multiformes, se rencontrant aussi bien dans le domaine économique (inégalités de revenus ou de patrimoine) que dans d’autres domaines sociaux (inégalités d’espérance de vie, de pratiques culturelles…). Les facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social sont donc multiples, relevant aussi bien du domaine socio-professionnel (catégorie socio-professionnelle, revenus, diplômes) qu’extra socio-professionnel (composition du ménage, position dans le cycle de vie, sexe, lieu de résidence). 1.2. Les principales évolutions de la structure socio-professionnelle Cet espace social hiérarchisé n’est cependant pas figé et se transforme continûment. Depuis la seconde moitié du XXe siècle, la structure socio-professionnelle a connu des phénomènes de salarisation (les indépendants ne représentent plus que 12% des actifs en emploi), de tertiarisation (le secteur tertiaire regroupe plus de ¾ des emplois), d’élévation du niveau de qualification (plus de 40% de la population active est aujourd’hui diplômée de l’enseignement supérieur), et de féminisation des emplois (le taux d’emploi des femmes se rapprochant régulièrement de celui des hommes). 2. Les théories des classes et de la stratification dans la tradition sociologique 2.1. Karl Marx et la lutte des classes Pour Karl Marx, la société capitaliste naissante qu’il analyse au XIXème siècle se caractérise par conflit central entre deux classes sociales : la bourgeoisie et le prolétariat. Ces classes se distinguent leur position dans les rapports de production : la bourgeoisie possède les moyens de production, ce qui lui permet d’exploiter le prolétariat qui ne possède que sa force de travail à vendre à la bourgeoisie. Les classes sociales ont donc pour Marx une origine principalement économique et et l’évolution de la société doit d’ailleurs conduire à une lutte des classes de plus en plus intense, conduisant à une bipolarisation de la société entre ces deux classes (tous les autres groupes dans la société, et notamment les petits artisans, étant ainsi amenés à rejoindre soit le prolétariat, soit la bourgeoisie). Pour parler de classe sociale il faut pour Marx réunir deux conditions. Il faut d’abord former une classe en soi, c’est à dire partager des conditions objectives d’existence similaires (ici du fait de la même position dans les rapports de production), ce qui entraîne un intérêt commun (pour les prolétaires, faire cesser la concurrence entre eux et s’opposer aux capitalistes). Mais il faut ensuite former une classe pour soi, c’est-à-dire développer un sentiment d’appartenance à la classe sociale, et se mobiliser pour défendre les intérêts communs. Pour Marx, c’est à travers la lutte que les prolétaires vont se mettre à s’organiser et à agir collectivement, et prendre conscience de former une même classe sociale. 2.2. Max Weber et les trois ordres de la stratification Au début du XXème siècle, l’analyse de Max Weber des classes sociales va différer sur plusieurs points de celle de Marx. Tout d’abord, les classes ne se définissent pour lui pas seulement par la propriété ou non des moyens de production, mais plus largement par le fait de partager les mêmes « chances de vie » c’est-à-dire les mêmes probabilités d’accéder à certains biens ou revenus. Il n’y a donc pas nécessairement seulement deux classes sociales, et Weber parle notamment de l’existence de classes moyennes. Ensuite, pour Weber, les individus n’ont pas nécessairement de conscience de classe. La lutte des classes est une possibilité historique, mais pas une nécessité. Enfin, ce qui distingue surtout Weber de Marx est le fait que, pour lui, les classes sociales ne sont pas le seul concept qui permet de décrire la stratification sociale. La structure sociale est multidimensionnelle chez Weber, et aux côtés des classes sociales qui structurent l’ordre économique, il faut également compter sur les groupes de statut qui structurent l’ordre social selon leur degré de prestige et leur style de vie (professions valorisés comme médecins ou avocats, style de vie valorisé comme celui de la bourgeoisie, ou à l’inverse personnes négativement considérés dans la société comme les drogués ou les SDF), et les partis qui structurent l’ordre politique selon leur degré de pouvoir. Chez Weber, classes sociales, groupes de statut et partis peuvent se superposer mais la relation n’est pas automatique : on peut par exemple disposer d’un prestige élevé sans occuper une position particulièrement élevée dans l’ordre économique. 3. Les analyses en termes de classes sociales sont-elles pertinentes pour rendre compte de la société française contemporaine ? 3.1. La puissance explicative des analyses en termes de classes sociales semble s’être affaiblie… 3.1.1. La réduction de certaines inégalités fait reculer la « classe en soi » La représentation marxiste d’une société bipolarisée est mise en question dans les années 1960-70. Suite à la réduction des inégalités socio-économiques (de revenu, d’accès à la culture, à la scolarisation) et à une certaine homogénéisation des pratiques de consommation (développement d’une consommation de masse à travers la diffusion de la voiture, de la télévision, du matériel électroménager, …) certains sociologues ont parlé de moyennisation. Ce processus correspond à la réduction des inégalités (réduction des distances inter-classes) qui s’accompagne d’une croissance des catégories sociales intermédiaires (cadres et Professions intellectuelles supérieures, prof. intermédiaires, ouvriers et employés qualifiés) qui vont constituer une vaste classe moyenne. 3.1.2. Un processus d’individualisation qui fait reculer la « classe pour soi » On assiste dans le même temps à un déclin du sentiment d’appartenance à la classe ouvrière et une forte augmentation du sentiment d’appartenance à la classe moyenne. Ce déclin de la « classe pour soi » chez les ouvriers est parallèle au recul du parti communiste français et du syndicalisme, instances de représentation politique du monde ouvrier. Les mutations économiques (externalisation de la production, mondialisation) font peu à peu disparaître les grands bastions industriels où le syndicalisme ouvrier était particulièrement implanté. Un nouveau mode d’organisation du travail développe l’individualisation au travail et fait obstacle aux solidarités ouvrières : la précarisation du travail, dans un contexte de chômage de masse, met les ouvriers en concurrence entre eux, le développement des horaires atypiques ou l’instauration d’une gestion individuelle des carrières déstructure les collectifs de travail. De nouvelles catégorisations du monde émergent :la question sociale (l’opposition prolétaires / bourgeois) est peu à peu éclipsée par l’opposition entre inclus (ceux qui ont un emploi, dont les ouvriers) et exclus (ceux qui sont privés d’emploi) ou celle entre Français et immigrés. 3.1.3. La classe n’est pas le seul facteur de hiérarchisation de l’espace social (cf. 1.1 et 2.2) La force des analyses en termes de classes sociales va également être relativisée au regard de la multiplicité des facteurs de hiérarchisation de l’espace social. Les classes sociales ne suffisent pas à analyser la structure sociale. Weber l’avait déjà montré en mentionnant l’importance de l’ordre social et de l’ordre politique aux côtés de l’ordre économique, mais de manière plus contemporaine, on peut également mentionner le genre comme principe de hiérarchisation sociale toujours très puissant (inégalités de salaires, de répartition des tâches domestiques, d’accès aux fonctions de représentation politique…). L’âge (ou « position dans le cycle de vie ») est également un critère pertinent pour décrire les inégalités de patrimoine ou les inégalités politiques d’accès à la représentation. De même, le lieu de résidence (centre-ville, banlieue, campagne) peut aussi être un élément déterminant dans des inégalités d’accès à la culture, aux soins, ou au logement. 3.2. … mais elles conservent aujourd’hui encore une certaine pertinence 3.2.1. La persistance de la « classe en soi » : des inégalités toujours présentes Les inégalités entre groupes sociaux (distances inter-classes) n’ont pas disparu et se sont même parfois renforcées. Les inégalités économiques ont globalement cessé de se réduire depuis les années 1980 et l’écart entre le pourcent le plus riche des ménages et le reste de la population s’est même accru. Les inégalités culturelles ou de réussite scolaire restent également fortes. Il continue d’exister des classes en soi, c’est-à-dire des groupes partageant des conditions concrètes d’existence similaires et inégales par rapport à d’autres groupes dans la société. 3.2.2. La persistance de la « classe pour soi » : haute bourgeoisie et gilets jaunes Les sociologues Michel Pinçon et Monique Pinçon-Charlot ont montré que la bourgeoisie, en plus d’avoir des conditions de vie qui la distinguent du reste de la population (classe en soi), met en place des stratégies pour conserver son statut de groupe social fermé, à travers la fréquentation de certaines écoles, ou l’organisation de rallyes influençant les rencontres amoureuses, constituant ainsi également une classe « pour soi ». De l’autre côté de l’échelle sociale, les Gilets jaunes, bien que regroupant des individus hétérogènes, ont montré qu’il était encore possible de développer un sentiment d’appartenance et de lancer une mobilisation à large échelle pour défendre ses intérêts économiques. Si la conscience de classe des catégories populaires a régressé depuis plusieurs décennies, on ne peut donc pas dire qu’elle ait disparu. 3.2.3. Des facteurs de hiérarchisation qui s’articulent aux classes sociales sans les dépasser L’existence d’autres facteurs de hiérarchisation de l’espace social (notamment le genre) ne signifie pas que les analyses en termes de classes soient périmées. L’enjeu est plutôt de savoir comment articuler ces différents facteurs. Par exemple, les approches en termes de genre sont incomplètes quand elles négligent ou oublient les clivages de classes. La répartition des tâches domestiques dans le couple ne peut être analysée indépendamment du milieu social, car certaines catégories populaires pourront difficilement faire appel à des femmes de ménage, contrairement aux catégories supérieures. Pour rendre compte de la structure sociale, il est donc impératif d’articuler rapports de classe et de genre (et les autres types de rapports sociaux). Lexique Espace social / Stratification sociale / Structure sociale : Société organisée en un ensemble de groupes sociaux distincts et hiérarchisés du fait de l’existence d’inégalités. Classes sociales : Ensemble de personnes occupant une position sociale similaire dans l’ordre économique (classe en soi), et partageant une communauté d'intérêt (classe pour soi). Inégalités : différences d’accès à des ressources rares et socialement valorisées (revenus, patrimoine, éducation, santé, culture, pouvoir…). Les inégalités sont source de hiérarchie. Groupe social : ensemble de personnes possédant des caractéristiques communes, qui ont un sentiment d’appartenance ou qui sont identifiés comme appartenant à un même groupe en vertu de ces caractéristiques communes. Distances inter-classes : inégalités entre classes sociales (exemple : un ouvrier locataire d’un petit appartement contre un cadre dirigeant propriétaire d’une vaste demeure). Distances intra-classes : inégalités au sein d’une même classe sociale (exemple : un ouvrier n’allant jamais au théâtre contre un ouvrier y allant fréquemment). Rapports sociaux de genre : ensemble des rapports sociaux qui aboutissent à une hiérarchisation entre les rôles féminins et masculins. Identifications subjectives : sentiment d’appartenance à un groupe social. Individualisation : Processus par lequel les individus deviennent plus autonomes, c’est à dire effectuent des choix de moins en moins dictés par des institutions sociales contraignantes (famille, religion, syndicat ou parti par exemple). Exemples de sujets type Bac : EC1 – Mobilisation de connaissances Donnez deux exemples de facteurs de structuration et de hiérarchisation de l’espace social. Montrez que les catégories socioprofessionnelles sont un facteur de structuration et de hiérarchisation de l’espace social. A partir d’un exemple, montrez que la structure socioprofessionnelle en France a évolué depuis 1950. Quelles sont les caractéristiques de la stratification sociale selon Max Weber ? Quelles sont les caractéristiques des classes sociales selon Karl Marx ? En quoi l'analyse des classes sociales de Max Weber se distingue-t-elle de celle de Karl Marx ? A l’aide d’un exemple, montrez que l’évolution des distances intra-classes peut remettre en cause la pertinence de l’analyse en termes de classes sociales. A l’aide d’un exemple, montrez que l’évolution des distances inter-classes peut remettre en cause la pertinence de l’analyse en termes de classes sociales. Donnez deux exemples de facteurs d’individualisation qui peuvent remettre en cause la pertinence de l’analyse en termes de classes sociales. EC3 – Raisonnement appuyé sur un dossier documentaire Vous montrerez qu'il existe une multiplicité de critères pour rendre compte de la structuration de la société française. Vous montrerez que la structure socioprofessionnelle en France a évolué depuis la seconde moitié du XXe siècle. Vous montrerez que l'analyse de la structure sociale en termes de classes sociales peut être remise en cause. Vous montrerez que les classes sociales reste un outil pertinent pour analyser la société française contemporaine. Dissertation Comment rendre compte aujourd'hui de la structure sociale en France ? L'analyse en termes de classes sociales est-elle pertinente pour rendre compte de la structure sociale française actuelle ? Dans quelle mesure l’analyse en termes de classes sociales ne permet plus de refléter la structure sociale française actuelle ? Dans quelle mesure l’analyse en termes de classes sociales reste un outil pertinent pour analyser la structure sociale française actuelle ?