PSY-1008 Introduction à la Psychopathologie Cours PDF

Summary

These slides cover an introduction to psychopathology, discussing the difficulties of defining mental disorders, different approaches to evaluating them, and principles of mental health. The slides also explain the differences between mental health and mental illness and highlight various types of mental disorders, including anxiety disorders and obsessive-compulsive disorders, along with relevant definitions and classification criteria used.

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PSY-1008 INTRODUCTION À LA PSYCHOPATHOLOGIE Cours n°2-3 Jessica Ménard, Ph. D. Chargée de cours Courriel : [email protected] Disponibilités : sur rendez-vous (courriel) Toute reproduction des diapositives, même partielle, est interdite sans l’autorisation des auteurs​ Plan du cours numéro 2-3 0...

PSY-1008 INTRODUCTION À LA PSYCHOPATHOLOGIE Cours n°2-3 Jessica Ménard, Ph. D. Chargée de cours Courriel : [email protected] Disponibilités : sur rendez-vous (courriel) Toute reproduction des diapositives, même partielle, est interdite sans l’autorisation des auteurs​ Plan du cours numéro 2-3 01 Santé mentale 02 Classification 03 Les troubles anxieux 04 Les troubles obsessionnels-compulsifs (toc) et apparentés 2 1 Santé mentale 3 SANTÉ MENTALE​ Difficulté à définir un trouble mental, toutefois de façon générale il s’accompagne toujours de dysfonctionnements :​ - Biologiques​ - Psychologiques​ - Comportementaux​ Habimana et al. (2013), p.46-53​ 4 SANTÉ MENTALE​ Absence de consensus pour définir un trouble mental, toutefois, quelques principes de base :​ santé mentale 1. Santé mentale et adaptation au milieu​ (capacité à vivre en harmonie avec les autres, suivre 2. Santé mentale et harmonie intérieure​ (capacité de ressentir du bien-être et de vivre une 3. Santé mentale et responsabilités (capacité à assumer ses rôles et responsabilités au sein de les règles et les normes sociales et avoir une conduite irréprochable) harmonie intérieure) la société, équilibre) Habimana et al. (2013), p.46-53​ 5 DISTINCTION ENTRE « SANTÉ MENTALE » ET « MALADIE MENTALE »​ Santé mentale : fait partie intégrante du bien-être et de la réalisation. Maladies mentales : sont définies comme des altérations causant un état de détresse ou un dysfonctionnement, et n’englobent pas l’état d’esprit général d’une personne. Ex. : se sentir triste ne signifie pas nécessairement être atteint d’un trouble dépressif… à moins que ces émotions n’affectent significativement sa capacité de fonctionner. 6 DÉFINITION « TROUBLE MENTAL » SELON L’APA ​ (American Psychiatric Association, 2013) important « Un trouble mental est un comportement clinique significatif ou un syndrome psychologique associé à une détresse ou une altération de fonctionnement. De plus, ce n’est pas simplement une réponse attendue, ni une réponse culturelle et ce n’est pas seulement une déviance sociale, politique, religieuse ou sexuelle sauf si la déviance est le symptôme du dysfonctionnement. » (APA, 2013)​ Habimana et al. (2013), p.46-53​ 7 DÉFINITION « TROUBLE MENTAL » SELON L’APA ​ (American Psychiatric Association) 1. « Un trouble mental est un comportement clinique significatif ou un syndrome psychologique associé à une détresse ou une altération de fonctionnement… »​ Considéré pathologique si : ​ Présence de souffrance​ Fonctionnement perturbé : en considérant les us et coutumes de la culture du sujet Habimana et al. (2013), p.46-53​ 8 DÉFINITION « TROUBLE MENTAL » SELON L’APA ​ (American Psychiatric Association) 2. « … De plus, ce n’est pas simplement une réponse attendue … »​ Dans un contexte / circonstance donné :​ Ex. : crier, courir, se sauver lorsqu’il y a un incendie = cpt acceptable et souhaitable. L’inverse pourrait être considéré comme inacceptable. exemple resté assis ou figé 3. « … ni une réponse culturelle …» Ex. : déguisements à l’Halloween Habimana et al. (2013), p.46-53​ 9 DÉFINITION « TROUBLE MENTAL » SELON L’APA ​ (American Psychiatric Association) 4. « … et ce n’est pas seulement une déviance sociale, politique, religieuse ou sexuelle… »​ Mise en garde : toute « déviance » de ce type ne doit pas être considérée comme pathologique.​ Ex. : écart de conduite années 70 : port de cheveux longs / auj. : tatouages acceptés.​ 5. « …sauf si la déviance est le symptôme du dysfonctionnement. »​ La déviance n’arrive pas seule mais s’accompagne d’autres symptômes psychologiques graves qui caractérisent une maladie donnée.​​ si ca fait du mal a l'autre ou soi-meme Habimana et al. (2013), p.46-53​ 10 Plan du cours numéro 2 01 Santé mentale 02 Classification 03 Les troubles anxieux 04 Les troubles obsessionnels-compulsifs (toc) et apparentés 11 2 Classification 12 CLASSIFICATION Définition​ La classification des troubles psychologiques signifie qu’un certain nombre des caractéristiques possibles ou des propriétés de ces pathologies sont organisées dans des listes.​ Sens large et terme utilisé dans plusieurs disciplines, sciences.​ Stratégie nomothétique (identifier une classe générale de problèmes à laquelle ils appartiennent) 13 CLASSIFICATION (suite) Évaluation par catégorie ou sur un continuum ?​ 1. Classification traditionnelle (Kraepelin) ​ Compréhension biologique des psychopathologies​ Présume que chaque trouble est unique et chaque DX sous tendu par une cause pathophysiologique (infection bactérienne, dysfonctionnement système endocrinien) L’étiologie peut être autre, mais il n’y a qu’un groupe de facteurs causals par pathologie, aucun chevauchement.​ Davantage utile en médecine (précision)​ 14 CLASSIFICATION (suite) Évaluation par catégorie ou sur un continuum ?​ 2. Approche dimensionnelle​ Prise en compte de l’humeur, cognitions, comportements exprimés par le sujet et quantifiés sur une échelle​ Davantage subjectif et fonction de chaque personne​ 3. Méthode prototypique (combinaison des deux autres approches) Caractéristiques essentielles des psychopathologies​ Autorisant certaines variation​ Plusieurs troubles peuvent comporter les mêmes comportements ou autres 15 CLASSIFICATION (suite) Fiabilité Les observations sont fiables, si elles se reproduisent, se répètent dans des conditions similaires, si d’autres cliniciens expérimentés peuvent vérifier ce que nous prétendons.​ Une des catégories la moins fiable = trouble de la personnalité ​ « Série de comportements caractéristiques ou des réactions émotionnelles qui identifient la façon dont une personne interagit avec le monde environnant »​ Objectif du DSM-5-TR : Est-ce que divers cliniciens arrivent aux mêmes conclusions en utilisant ces critères ? 16 CLASSIFICATION (suite) Validité Validité de concept (dans la composition des critère) significativement corrélé (différencie les pathologies)​ Validité prédictive, de chaque critère. Capacité à prévoir le cours que va suivre le trouble ou encore la réponse au traitement.​ Validité de contenu : critère doit représenter ce que les experts entendent par ce terme (« bonne étiquette »)​ Objectif du DSM-5-TR : Est-ce que ces critères reflètent avec précision le trouble mental en question ?​ 17 DIAGNOSTIC Le diagnostic est devenu une préoccupation pour les psychologues cliniciens et psychiatres vers le milieu des années 1970 ​(avant = absence de pertinence) :​ 1. Progrès réalisés dans le domaine de la psychopathologie et méthodes thérapeutiques.​ 2. Élaboration de nombreux instruments d’évaluation psychométrique.​ 3. Disponibilité de moyens statistiques performants (analyse sur d’importants ensembles de données) Ionescu, 2010 18 DIAGNOSTIC À partir des manifestations cliniques​ Étude du fonctionnement psychique​ Résultats obtenus aux divers outils d’investigation​ Permet de préciser le nom du trouble spécifique diagnostic tjrs un choc, mais pour certain c'est un soulagement de savoir ce qu'ils ont et que cela se traite. il y a un avant et un après diagnostic. Ionescu, 2010 19 PROCESSUS DIAGNOSTIC (7 étapes selon Maxmen et Ward, 1995) peut prendre du temps avant de donner un diagnostic 1. Recueil de données : historique des troubles actuels, antécédents personnels développementaux et pathologiques, antécédents familiaux; 2. Examen clinique et complémentaires, tests évaluation manifestations pathologie mentale; 3. Évaluation de la qualité des données recueillies : fidélité et validité des sources; 4. Identification du regroupement de symptômes et des signes les plus saillants. Ionescu, 2010 20 PROCESSUS DIAGNOSTIC (7 étapes selon Maxmen et Ward, 1995) 5. Comparaison du tableau clinique : avec les critères proposés par un système diagnostique (ex. DSM-5-TR / CIM-11); 6. Résolution de la question de l’incertitude diagnostique : Un seul diagnostic ne parait pas suffisant Contradictions Diagnostic incertain diagnostique différentiel Soit : données non pertinentes, décision trop rapide, tableau clinique atypique ou concomitance. Ionescu, 2010 21 PROCESSUS DIAGNOSTIC (7 étapes selon Maxmen et Ward, 1995) 7. Diagnostic différentiel : déterminer parmi les différents diagnostics possibles celui qui correspond le mieux au tableau clinique du sujet en question (possibilité d’un diagnostic provisoire selon durée du trouble et/ou critères tendent à être satisfaits dans un avenir proche). 2 questions : 1. Les manifestations cliniques sont-elles l’expression d’une entité clinique médicale ou liée à une substance ? (référence d’ordre étiologique) 2. S’agit-il d’une psychose, d’une entité qui n’est pas une psychose (type névrotique) ou d’un trouble de la personnalité ? (distinction d’ordre descriptif) Ionescu, 2010 22 PROCESSUS DIAGNOSTIC (7 étapes selon Maxmen et Ward, 1995) 7. Diagnostic différentiel (suite): Possibilité de 2 ou plusieurs diagnostics. Avantages d’un « bon diagnostic » Orienter le traitement (psychothérapie ou autres) Formuler un pronostic (évolution du trouble) Faciliter la communication entre cliniciens (professionnels consultés, dossier patient) Ajuster la communication avec le patient (annonce du diagnostic) Engendrer bénéfices secondaires (maîtrise de la situation clinique, objectifs thérapeutiques réalistes, obtention informations principales) Ionescu, 2010 23 DSM-5-TR, CLASSIFICATION​ Les catégories diagnostiques sont des méthodes utiles d’organisation et d’observations visant à faciliter la communication entre des professionnels et à apporter leur contribution à la planification des traitements et à l’étude des pathologies mentales.​ Le DSM classifie des diagnostics, pas des personnes. Principaux éléments de controverse qui font encore l’objet de débats : ​ 1. Le nombre de troubles répertoriés a augmenté​ 2. Les critères dx de certains troubles ont changé 24 Plan du cours numéro 2-3 01 Santé mentale 02 Classification 03 Les troubles anxieux 04 Les troubles obsessionnels-compulsifs (toc) et apparentés 25 3 Les troubles anxieux 26 INTRODUCTION Les émotions représentent l’ensemble des sentiments éprouvés par un individu, et surviennent en général en réaction à une situation donnée. L’émotion est en général ressentie par le sujet à la fois sur le plan psychologique (affects) et sur le plan somatique (réactions végétatives). 27 INTRODUCTION La présence d’un symptôme n’est pas en soi pathologique (angoisse, tristesse, colère et autres). Il devient pathologique lorsqu’il constitue une réponse univoque à des situations variables ou lorsqu’il est d’une intensité disproportionnée. Dans l’hyperémotivité l’individu est sujet à des réactions émotionnelles exagérées (états de stress post-traumatique, état maniaque, syndrome démentiel) 28 INTRODUCTION alexithymie :difficulté a reconnaitre ces emotions et a les exprimer Un défaut d’émotivité est retrouvé dans la froideur schizophrénique, l’émoussement affectif de la démence, la contention des émotions de l’obsessionnel ou encore chez le patient déprimé. ​ regard vide, pas de réaction Film « Sens dessus dessous », 2015 (Inside Out) Parfois on peut noter une inadéquation de l’émotivité: décalage entre l’affect exprimé et le contenu du discours, cela est caractéristique dans la discordance de la schizophrénie. 29 INTRODUCTION série de changements d'humeur La labilité émotionnelle est fréquente et consiste en un passage très rapide et brutal d’un état émotionnel à un autre (du calme aux pleurs puis au rire ou à l’agressivité par exemple). dans le peak La colère est une réaction émotive paroxystique à une contrariété (menace, frustration) qui se traduit par une excitation verbale et gestuelle accompagnée de manifestations neurovégétatives (signes vasomoteurs, augmentation de la fréquence cardiaque). Elle ne peut être, seule, considérée comme pathologique. 30 INTRODUCTION L’anxiété est un état normal qui présente des formes pathologiques. ​ Comme le rappelle Graziani (2003) « l’anxiété fait partie de la perception d’une situation comme stressante (…) L’anxiété est génératrice de stress : l’hypervigilance et l’anticipation du danger mettent le sujet en constante alerte (éveil physiologique et psychologique) à la recherche de la présence d’hypothétiques stresseurs. » Dimension temporelle : associée à d’autres éléments, la dimension temporelle permet de différencier anxiété normale et pathologique important 31 INTRODUCTION L’anxiété de séparation : propre aux enfants, caractérisée par une inquiétude irréaliste, durable, qu’un malheur frappe ses parents ou autres êtres chers ayant comme conséquence la séparation (acte d’éloignement des parents qui provoque anxiété et peur).​ **Depuis le DSM-5 : Peut être diagnostiquée à tout âge​ A différencier de la phobie scolaire : peur ciblée sur un objet appartenant à la situation scolaire. est-ce que c'est peur de l'école ou anxiété de séparation de ces parent? 32 INTRODUCTION caractérise une augmentation de la sensibilité de n'importe lequel des sens : vue, son, toucher, audition et odorat. L’anxiété chronique : état permanent d’hypervigilance et de tension interne et s’exprime par une hyperesthénie aux moindres stimuli (ex. réaction de sursaut au moindre événement inattendu), une tension motrice, une exploration de l’environnement avec distractibilité et difficultés de concentration. ​ problèmes urinaire Troubles neurovégétatifs (sueurs froides, sécheresse de la bouche, nausées, pollakiurie)​ Plan psychique : appréhension de l’avenir et ruminations pessimiste centré sur celui-ci. ​ Troubles du sommeil fréquents (surtout difficultés d’endormissement) 33 pas nécessairement un vrai danger 34 LES TROUBLES ANXIEUX Dans les précédentes éditions du DSM, ces deux troubles étaient classés dans les troubles apparaissant habituellement dans l'enfance. Depuis le DSM-5 ils font maintenant partie de la catégorie des troubles anxieux : Anxiété de séparation (peut être diagnostiquée à tout âge)​ Mutisme sélectif (incapacité régulière à parler dans les situations sociales dans lesquelles l’enfant est supposé parler ex. école) ** Comorbidité fréquente avec anxiété sociale 35 LES TROUBLES ANXIEUX DSM-5-TR : NOUVEAUTÉ 1. Phobie spécifique​ 2. Trouble de l’anxiété sociale (Phobie sociale)​ 3. Trouble panique Spécification de l’attaque de panique​ 4. Agoraphobie (Diagnostic – Dx - à part entière)​ 5. Anxiété généralisée​ **Troubles liés à des traumatismes ou à des facteurs de stress (catégorie Dx à part entière)​ **Troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés (Catégorie Dx à part entière) 36 LES TROUBLES ANXIEUX Ils se distinguent entre eux par le type d’objets ou le type de situations qui induisent la peur, l’anxiété ou le comportement d’évitement et le raisonnement cognitif associé. Hautement comorbides entre eux, ils peuvent être différenciés par une analyse fine :​ des types de situations qui sont craintes ou évitées ​ par le contenu des pensées ou croyances associées​ ** De nombreux troubles anxieux se développent dans l’enfance et tendent à persister s’ils ne sont pas traités.​ 37 Source : DSM-5 p. 221 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ Une phobie est une peur disproportionnée et persistante d’un objet ou d’une situation précis.e qui n’est pas menaçant.e.​ Exposition, anticipation ou idée d’être confronté à l’objet phobique = symptômes d’anxiété très intense et peuvent prendre la forme d’une attaque de panique.​ aux troubles anxieux Évitement de stimuli ou de situations phobogènes, souvent de la vie quotidienne. imite le parent Elle se développe soit à partir de l’expérience personnelle ou indirecte d’un événement traumatique soit à cause d’une information erronée ​(ex. mimétisme parental) DSM-5, 2013 - Habimana, 2013 - Nevid, 2017, p.140​ 38 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ La personne souffre du fait que son comportement soit régi par l’évitement du stimulus phobogène et la crainte de lui être confronté de manière inattendue Multiples tentatives d’évitement de l’objet ou de la situation (insectes, animaux, hauteurs, seringues, autres)​ Réassurance auprès d’une personne accompagnante ou par la détention d’un objet contra-phobique (toutou, porte-bonheur…) 39 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ Quatre principaux spécificateurs en fonction de la nature de l’objet phobique :​ 1. 2. 3. 4. Sang-injection-accident​ Situationnel​ ex: ascenseur, pont, Animal-insecte​ Environnement naturel​ ex: orage, Prévalence entre 7 à 9% - deux fois plus fréquente chez la femme que chez l’homme (APA, 2015) 40 Phobie Définition Claustrophobie Peur de l'enfermement et des espaces clos. Peut devenir un frein à la vie sociale Pyrophobie Peur du feu, peur qui prend des proportions démesurées Iconomécanophobie Peur des appareils photos Aviophobie Peur des avions Bandelettophobie Peur des momies Cruciverbophobie Peur des mots croisés Triskaïdékaphobie Peur qui se rapproche de la superstition, par exemple du nombre 13 41 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ Environ 300 spécificateurs différents de phobie (Autres)​ De situation (ex. ascenseur, moyen de transport, espace, vide, hauteur et autres)​ D’objet (ex. animaux)​ D’impulsion (ex. peur d’avoir envie de se faire mal ou de faire mal aux autres)​ Phobies limites (ex. dysmorphophobie, saleté, éreutophobie)​ default psysique ​Certaines sont plus invalidantes que d’autres​ ** Nomophobie…savez-vous ce que c’est ? crainte de rougir en publique la peur de se retrouver sans son téléphone mobile 42 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ Symptomatologie et évolution​ ​La peur, l’anxiété ou l’évitement sont persistants, habituellement d’une durée de 6 mois ou plus.​ Persistance à l’âge adulte sans nécessairement caractère pathologique ​(ex. souris, orage, vertige, certaines maladies) 43 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ Symptomatologie et évolution​ (suite) Émergence de tensions​ Attitude de surcompensation​ Appréhension​ Comportement contra-phobiques ou de défi font place à l’anticipation anxieuse​ Comportement d’évitement ​ Comportement de dépendance (médicaments, alcool, drogue)​ Isolement​ Répercussions psychiques, sociales, financières et médicales importantes (dépression) 44 LES TROUBLES ANXIEUX : Phobie spécifique​ Diagnostic différentiel​ un objet pas deux ou plusieurs Anxiété​ Attaque de panique​ Mécanisme d’évitement​ Objet/situation spécifique​ Traitement​ Thérapie cognitivo-comportementale : séance exposition à l’objet phobique 45 LES TROUBLES ANXIEUX : Trouble de l’anxiété sociale (Phobie sociale)​ DSM-5-TR : NOUVEAUTÉ Peur persistante et intense d’une ou plusieurs situations sociales durant lesquelles le sujet est exposé à l’éventuelle observation attentive d’autrui. Crainte d’agir de façon embarrassante ou humiliante Crainte d’être observé, humilié ou jugé négativement en public Spécificateur : Seulement de performance : si la peur est limitée aux situations de performance ou de parler en public 46 LES TROUBLES ANXIEUX : Trouble de l’anxiété sociale Symptomatologie​ Angoisse spécifique déclenchée par un objet ou une situation qui ne présente pas en eux-mêmes un caractère dangereux, disparait en dehors de l’objet/situation, ici en présence d’une situation sociale Symptômes somatiques accompagnent sentiment de honte, ridicule, perte de contrôle​ Souffrance majeure entrainant conséquences : dévalorisation, fatigue, épuisement, dépression fréquente, alcoolisme et agressivité​ La peur, l’anxiété ou l’évitement causés sont persistants, habituellement d’une durée de 6 mois ou plus.​ Comorbidité​ Dépression majeure, trouble panique, anxiété généralisée, dépendance alcool 47 LES TROUBLES ANXIEUX : Trouble de l’anxiété sociale Symptomatologie​ Craignent d’agir ou démontrer leur nervosité ou leur manque d’aisance sociale par peur de se sentir humiliés, embarrassés ou rejetés​ Situations généralement évitées : de performance, d’affirmation, entamer une conversation avec un inconnu ou avec l’entourage, aller sur une piste de danse ou être observé lors des activités quotidiennes = développement de cpts sociaux inhibés : ​ Anticipent le jugement négatif des autres (ce que la personne pense que les autres pensent négativement d’elle)​ Choix de carrière en fonction du minimum de contacts sociaux (plutôt que par intérêt) 48 LES TROUBLES ANXIEUX : Trouble de l’anxiété sociale Symptomatologie​ Malaises physiques : gorge sèche, transpiration excessive, tremblements, malaises gastro intestinaux, rougeur au visage, troubles du sommeil Difficile de poser un dx avant l’âge de 15 ans car ils sont encore en développement Prévalence​ American Psychological Association Environ 2 millions de Canadiens de 15 ans et plus (7%, selon l’APA, 2015) = antécédents/ symptômes au cours de leur vie​ Début pour certains avant l’âge de 10 ans et pour d’autres au cours de l’adolescence​ Deux fois plus de femmes que d’hommes 75% vient des parents 49 Comparaison trac et anxiété sociale (Delbrouck, 2019) Trac​ Présent peu de temps avant​ Anxiété sociale​ Présent longtemps avant​ Amélioration du malaise pendant la prestation​ Persistance du malaise pendant la prestation​ Disparition et plaisir après la prestation​ Honte après la prestation​ Sensible aux feedbacks positifs​ Peu sensible aux feedbacks positifs​ Habituation et éducation par la répétition​ Sensibilisation, aggravation par la répétition​ 50 Comparaison timidité et anxiété sociale (Delbrouck, 2019) Timidité​ Anxiété sociale​ Gêne​ Panique​ Inhibition et observation​ Inhibition et fuite​ Peur d’être ignoré​ Peur d’être humilié et agressé​ Rassuré par l’attention positive​ Agressé par l’attention positive​ Parle de son trac​ Peur et habituation​ Minimise et cache sa phobie​ Panique et évitement​ 51 LES TROUBLES ANXIEUX : trouble panique p 108 mini dsm5 Caractérisé par des attaques de panique répétées, de courte durée qui surviennent de façon subite et imprévisible.​ La répétition fréquente (+/- hebdomadaire) et durable de ces attaques de panique et/ou la survenue d’une anxiété anticipatoire, peuvent être associées ou non à une agoraphobie.​ ​Comorbidité​ Abus de substance, dépression = vaines tentatives pour réduire la souffrance.​ La peur de se retrouver dans un lieu, situation où il serait gênant d’avoir une crise, peut favoriser le développement d’une agoraphobie. ​ Études démontrent qu’il est plus fréquent de souffrir d’un trouble panique associé à un trouble anxieux qu’à un trouble panique seul. peur d'etre confronter a une attaque de panique Delbrouck, 2019 & Nevid 2017 52 Séquence attaque de panique 1. Crise d’anxiété paroxystique de survenue brutale et d’évolution brève (dure de quelques minutes à 10 minutes, rarement des heures) 2. Sans circonstance particulière, du moins sur le plan conscient (sauf une légère anxiété) 3. 4. 5. 6. battement de coeur rapide,sueurs froides etc... Manifestation somatique d’anxiété toujours au premier plan Vécu extrêmement pénible Peur de mourir ou de devenir fou Lorsque terminé laisse place à une fatigue intense et soulagement 53 Spécification - Attaque de panique​ Une montée brusque de crainte intense ou de malaise intense qui atteint son acmé (paroxysme) en quelques minutes, avec la survenue de quatre (ou plus) des symptômes suivants : Palpitations, battements de cœur sensibles ou accélération du rythme cardiaque. Transpiration Tremblements ou secousses musculaires Sensations de « souffle coupé » ou impression d’étouffement Sensation d’étranglement Douleur ou gêne thoracique Nausée ou gêne abdominale Sensation de vertige, d’instabilité, de tête vide ou impression d’évanouissement 54 Spécification - Attaque de panique​ Une montée brusque de crainte intense ou de malaise intense qui atteint son acmé (paroxysme) en quelques minutes, avec la survenue de quatre (ou plus) des symptômes suivants : Frissons ou bouffées de chaleur Paresthésies (sensations d’engourdissement ou de picotements) Déréalisation (sentiments d’irréalité) ou dépersonnalisation (être détaché de soi) Peur de perdre le contrôle de soi ou de « devenir fou » Peur de mourir Important : L'attaque de panique n'est pas un trouble en tant que tel et la spécification « avec attaque de panique » peut s’ajouter à n’importe quel dx. 55 SPÉCIFICATION ATTAQUE DE PANIQUE​ Concomitance et évolution​ Abus d’alcool, de drogues​ Développement de phobies​ Évolution possible vers dépression​ peur de ne pas pouvoir s'enfuir La répétition des attaques suscite une anxiété chronique anticipatoire et une anxiété situationnelle agoraphobique qui peut cristalliser la personne dans un trouble panique installé pouvant impliquer concomitance, perte d’emploi et troubles familiaux. (Delbrouck, 2019​) Simultanéité **Les attaques de panique sont considérées comme un marqueur et un facteur pronostique de la sévérité du diagnostic et de l'évolution de différents troubles incluant, mais sans s'y limiter, les troubles anxieux. Elles constituent un spécificateur applicable à tous les troubles du DSM-5. avec attaque de panique est souvent un signe que le trouble est sévère 56 SPÉCIFICATION ATTAQUE DE PANIQUE​ Exemple d’évolution​ 1ère attaque de panique -> rémission​ Répétition des attaques de panique -> rémission​ Anxiété chronique anticipatoire - Anxiété situationnelle agoraphobique Trouble panique ​ Formes co-morbides (dépression, alcoolisme)​ Delbrouck, 2019 57 LES TROUBLES ANXIEUX : AGORAPHOBIE (Dx à part entière)​​ Accompagnée ou pas d’un trouble panique Crainte de se retrouver dans des endroits ou des situations d’où il pourrait être difficile ou gênant de s’échapper ou dans lesquels on ne pourrait pas trouver de secours en cas de survenue brutale de symptômes pouvant être embarrassants. Englobe peur des déplacements, lieux clos (ex. ascenseurs, cinéma, grands magasins), voyager en train, métro, autobus, bateau, automobile. ​ Emphase sur la sécurité (ex. repérer issue de secours) Fréquemment associée aux autres troubles anxieux comme facteur d’aggravation.​ Comorbidité : alcoolisme, toxicomanie et dépression​ ** Pour un diagnostic d'agoraphobie il faut maintenant que les peurs concernent deux situations ou plus, car il s'agit d'un bon moyen de distinguer l'agoraphobie des phobies spécifiques. Delbrouck, 2019, DSM-5, 2013 58 LES TROUBLES ANXIEUX : ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE Anxiété excessive sur un fond permanent d’anxiété d’intensité modérée souvent émaillée de crises aiguës d’angoisse.​ Ressentie la plupart du temps durant au moins 6 mois.​ Symptomatologie​ État d’anxiété flottant (sentiment d’une catastrophe imminente)​ Crises d’angoisse paroxystiques​ Manifestations d’anxiété chronique (incapacité à cesser de s’inquiéter)​ Manifestations somatiques (tension musculaire)​ 59 Delbrouck, 2019 LES TROUBLES ANXIEUX : ANXIÉTÉ GÉNÉRALISÉE Symptômes psychologiques​ inquiétude persistante et irrationnelle​ Faible estime de soi​ Agitation, tension, irritabilité intense ​ Problème de concentration​ Troubles de l’endormissement et du sommeil​ hypervigilance toujours présente Symptômes physiques​ Tremblements, maux de tête, vertiges​ Tension musculaire, douleur, endolorissements​ Symptômes cardiovasculaires, gastro-intestinaux, respiratoires, génito-urinaires 60 Delbrouck, 2019 Plan du cours numéro 2-3 01 Santé mentale 02 Classification 03 Les troubles anxieux 04 Les troubles obsessionnels-compulsifs (toc) et apparentés 61 4 Troubles obsessionnelscompulsifs (toc) et apparentés 62 TROUBLES OBSESSIONNELS-COMPULSIFS (TOC) ET APPARENTÉS (​ Dx à part entière)​​ Le trouble obsessionnel-compulsif (TOC) a été retiré du chapitre des troubles anxieux dans le DSM-5 pour constituer une nouvelle catégorie spécifique, celle des Troubles obsessionnels-compulsifs et apparentés afin de mettre en évidence les caractéristiques communes de ces troubles les distinguant des autres troubles anxieux.​ Regroupe plusieurs troubles (voir DSM-5 pour plus d’informations) 63 TROUBLES OBSESSIONNELS-COMPULSIFS (TOC) ET APPARENTÉS (​ Dx à part entière)​​ Les obsessions :​ Ce sont des idées, affects ou images qui s’imposent de façon répétée et involontaire à la conscience du sujet et génèrent de l’angoisse. Ces pensées ne sont pas simplement des préoccupations excessives concernant les problèmes de la vie réelle. Le sujet, comme dans toute névrose, reconnaît cette pensée comme sienne malgré son caractère absurde mais n’arrive pas à s’en débarrasser. ​ Les plus fréquentes : pensées répétées de contamination, doute, ordre particulier, impulsions agressives ou horribles, représentations sexuelles 64 TROUBLES OBSESSIONNELS-COMPULSIFS (TOC) ET APPARENTÉS (​ Dx à part entière)​​ Obsessions idéatives : ruminations obsédantes d’une image, d’une phrase (injures religieuses, fautes anciennes, doutes et scrupules) Obsessions phobiques : crainte spécifique d’un objet ou d’une maladie (sida, cancer, syphilis), ou d’une contamination (souillure, pollution, saleté, microbes). Cette peur existe, contrairement aux phobies, en dehors de la confrontation avec l’objet.​ Obsessions impulsives : crainte angoissante et assiégeante de réaliser, contre sa volonté, un acte répréhensible plus ou moins grave​ 65 TROUBLES OBSESSIONNELS-COMPULSIFS (TOC) ET APPARENTÉS (​ Dx à part entière)​​ Les compulsions :​ Ce sont des comportements ou actes mentaux destinés à neutraliser ou à diminuer l’angoisse générée par les obsessions. Le sujet se sent obligé de les réaliser même s’il les trouve absurdes et ridicules. Certains ont une valeur quasi-magique pour le patient et le soulagent au moins en partie. Mais l’angoisse des obsessions s’accroît si le sujet ne peut faire face à ses compulsions. ​ Parfois, les compulsions sont organisées en véritables rituels qui doivent être faits selon certaines règles bien précises pour être efficaces 66 TROUBLES OBSESSIONNELS-COMPULSIFS (TOC) ET APPARENTÉS (​ Dx à part entière)​​ Ces obsessions et compulsions sont à l’origine d’une perte de temps importante (plus d’une heure par jour) et/ou interfèrent de manière significative avec les activités habituelles du sujet ou son fonctionnement professionnel (ou scolaire).​ Le sujet reconnaît que ses obsessions et compulsions sont excessives et irraisonnées mais n’arrive pas à lutter contre.​ Comorbidité​ Dépression ou autre trouble anxieux​ Nécessité fréquente d’une médication 67 Anxiété chez les jeunes et les adolescents Les troubles anxieux font partie des problèmes de santé mentale les plus fréquents chez les enfants et les adolescents. Au Québec : 6,4 % des jeunes de 5 à 17 ans souffrent de troubles anxieux (Lesage et Émond, 2012) Chez les adolescents, 23 % des filles et 12% des garçons ont obtenu un diagnostic de trouble anxieux (Institut de la statistique du Québec, 2018) Les taux auraient doublé en 10 ans => la pandémie de COVID-19 n'a fait qu'exacerber cette tendance à la hausse (Laurier et Pascuzzo, 2021). Troubles anxieux les plus fréquents : anxiété de séparation, trouble d'anxiété généralisée, phobie spécifique et trouble d'anxiété sociale (American Psychiatric Association [APA], 2013). 68 Anxiété chez les aînés Parmi les Québécois de 65 ans et + vivant à domicile : environ 6 % souffrent d'un trouble anxieux (Préville et al.,2008); Troubles anxieux les plus fréquents chez les 65 ans et + : phobies spécifiques, le trouble de stress post-traumatique et le trouble d'anxiété généralisée (Grenier et al.,2019); Anxiété gériatrique : peut être camouflée par un problème de santé physique; De 20 % à 85 % des personnes de 65 ans et + développeraient une peur de tomber variant en intensité (Scheffer et al.,2008). 69 Dimension sociale: Environnement (événement stressant de la vie courante, moments de transition et autres), culture (légalisation et normalisation des diverses substances psychoactives), exemple Dimension psychologique: Cognitions (interprétations cognitives erronées), personnalité (volonté de contrôle, sentiment d’impuissance, anxiété et autres), comportement (association de la peur et d’un événement stressant), santé mentale (ex. dépression, schizophrénie) parental anxieux, milieu social perturbé. Dimension biologique : Facteurs génétiques (vulnérabilité), facteurs biochimiques (désquilibre dans le système limbique, lobes frontaux répondant mal aux signaux de menace et danger), âge et sexe 70 En résumé… Les troubles anxieux sont les témoins d’un bris de fonctionnement de plus ou moins longue date chez la personne et constituent souvent la pointe d’un iceberg dont il faut sonder l’étendue et comprendre la mécanique pour aider la personne à y trouver un sens, puis pour poser les jalons d’une relation de confiance qui lui permettra pas à pas de remonter à la surface, de développer ses ressources personnelles, ses besoins et ses valeurs ou de reprendre contact avec eux. Gauthier, G., Rouleau, M.-E. (2021). L’évaluation des troubles anxieux. Les troubles anxieux, Les cahiers du savoir, 2, décembre 2021, p. 2-8. 71 Comment différencier les différents troubles anxieux? Sémiologie : répond à la question : « que se passe-t-il ? » La sémiologie décrit les symptômes et les regroupe sous forme de syndrome. Le symptôme est subjectif : il est perçu par le sujet, c’est ce dont il se plaint. Ex : « je ne parviens plus à dormir », « j’entends des voix ». Le signe est plus objectif, il correspond à une définition partagée par tous les experts de la discipline. Ex : Insomnie, hallucinations auditives. Syndrome : est une constellation de signes et de symptômes. C’est un regroupement de symptômes morbides qui peut être produit par des causes différentes. Pathogénie : répond à la question : « comment est-ce arrivé ? »​ Étiologie : est l’étude des causes de la maladie, son origine. Ce n’est pas l’étiologie qu’il faut rechercher en 1er, il faut commencer par décrire donc par une approche sémiologique : la 1ère question qu’il faut se poser est comment ? et ensuite pourquoi ?​ Nosologie : est la science sur laquelle repose la nosographie. L’étude des caractères distinctifs qui permettent de définir les maladies. Nosographie : concerne la classification méthodique de la maladie selon des critères d’exclusion et de différences. Elle permet de constituer des entités complètement distinctes entre elle et de la normalité (Freud a travaillé avec la nosographie de Kraepelin. Classifications : forment ces nosographies bien établies depuis la seconde guerre mondiale. Diagnostic : éléments permettant de conclure à une entité pathologique​ Diagnostic différentiel : autres diagnostics correspondant à la sémiologie​ Le pronostic est l’évolution de la maladie. 72

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