Celestin Freinet, Pédagogie et Histoire de l'Éducation PDF
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Université Toulouse-Jean Jaurès
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Ce document présente l'œuvre du pédagogue Celestin Freinet, soulignant son approche novatrice et révolutionnaire de l'éducation, qui intégrait l'environnement et le travail à l'éducation. L'article explore son contexte historique et ses méthodes innovantes ainsi que les concepts clés de sa pédagogie.
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**[« Grands pédagogues et histoire de l'éducation »]** partiel de janvier : qcm en distanciel 1 éval intermédiaire : 30min 05/11/24 8H 1 éval finale partiel de janvier 50min **Quelle éducation pour quelle société ? Envisager l'éducation au-delà de l'enseignement.** \- Célestin Freinet : le plu...
**[« Grands pédagogues et histoire de l'éducation »]** partiel de janvier : qcm en distanciel 1 éval intermédiaire : 30min 05/11/24 8H 1 éval finale partiel de janvier 50min **Quelle éducation pour quelle société ? Envisager l'éducation au-delà de l'enseignement.** \- Célestin Freinet : le plus révolutionnaire \- Maria Montessori \- Alexander Neill \- Fernand Oury \- Yanusk Korczak Un cours plutôt historique puis un cours sur l'actualité. Cet enseignement n'a pas vocation à vouer telle ou telle éducation, mais juste connaître et comprendre. \- Houssaye, J. (2013) Quinze pédagogues \- Houssaye, J. (2013) Pédagogues contemporains \- Les Grands dossiers des Sciences humaine n°45 (2016) Les grands penseurs de l'éducation **- Philippe Meirieu : l'éducation en questions** **- voir podcast sur l'ent** **- Go, H.L (2007) freinet à vence** **- De Cock, L. (2022) Une journée fasciste INTERESSANT** **- Kolly, B. et Go, H.L (2020) Maria Montessori et Célestin freinet. Voix et voies pour notre école** **-Peyronie, H. (1999) Célestin Freinet. Pédagogie et émancipation. Vanves : Hachette éducation** **- Site internet PHILIPPE MEIRIEU** **- film « l'école buissonnière » JP Chanois (1949)** **[1. Éléments biographiques]** Célestin Freinet est né en 1896 dans les Alpes Maritimes (milieu rural) et il est mort en 1966, il a certaine renommée (école Freinet, pédagogie Freinet) Le village de Freinet est assez coupé du monde, les moyens de communication sont minimes et la vie est donc plutôt communautaire et autarcique. Freinet est confronté très tôt à l'artisanat, ça fait partie de son environnement, se sera particulièrement important dans ses théories. Il veut révolutionner l'éducation, pas parce qu'il était mauvais élève mais parce qu'il s'était ennuyé à l'école. *=\> apprentissage école//artisanat* Instituteur en 1912, mais il n'est pas encore le pédagogue que l'on connaît. → Premier fait marquant, sa formation est interrompue par la Première Guerre mondiale, il est blessé de guerre puis déclaré mutilé de Guerre à 70 % ainsi, il ne peut plus faire la classe comme il le faisait (en étant à la place centrale et en parlant). → Ce qui est encore plus marquant c'est qu'à l'issue de la guerre, il la dénonce ainsi que l'ordre qui a été établi. [Pour Freinet, la Révolution passe par l'éducation. C'est un révolutionnaire qui considère l'école comme un instrument d'une révolution social.] Il s'engage au **parti communiste** jusqu'en 1950 et s'intéresse à l'alternative pédagogique, dans sa propre pratique pour compenser ses diff respi suite à ces soucis de santé et vas rencontrer des pédagogues. Il part en Russie notamment, mais visites aussi d'autres écoles et à des correspondance épistolaires avec d'autres professeurs. Très intéressé par les rencontres qu'il peut faire, [il reste convaincu que la Révolution doit se faire tout de suite et qu'il ne suffit pas d'avoir connaissance des pédagogies mais surtout de les mettre en œuvre.] Il fait ses expériences dans sa classe (imprimerie, journal scolaire, ouverture de l'école à la vie locale et à l'environnement et surtout création d'un réseau de pédagogues et enseignements). → Affaire Saint Paul de Vence en 1932 et 1933, dans son village plutôt nationaliste, Freinet est mal vu, (voir Laurence deux coqs - Être militant pédagogique est compliqué et le livre le met en lumière. - ) notamment parce qu'il fait écrire des textes sans censure, notamment celui d'un enfant qui rêve qu'il tue le maire. Affrontement très fort sur le plan politique et pédagogique, menaces sur Freinet. Un jour en classe, les villageois viennent déloger Freinet avec des armes et ce dernier sort son revolver pour défendre son école. L'institution lui propose une mutation mais Freinet refuse et ouvre son école qui ne relève plus de l'administration publique à Vence, elle sera reconnue en 1992. Petit à petit il y a de plus en plus d'enfants notamment des enfants qui sont estimé « perdus » par les institutions publiques. Des stages sont organisés dans cette école, c'est un lieu d'inventions. La Seconde Guerre mondiale met fin à cette dynamique, puisque Freinet est arrêté et interné du fait de ses idées révolutionnaires. Il en profite pour se consacrer à l'écriture de ses ouvrages (il écrit au Maréchal Pétain en lui exposant les points de convergences de son éducation a contrario de celle proner à Vichy). A sa libération il retournera enseigner dans son école. Le réseau de pédagogues se développe de plus en plus, en 1947 l'ICEM ( **I**nstitut **C**oopération de l'**E**cole **M**oderne francaise) est crée et dix ans plus tard en 1957 la FIMEM (**F**édérations **I**nternational des **M**ouvement d'**E**cole **M**oderne) est créée. 1950 : rupture avec parti communiste 1966 : décès Toujours une alternance entre la théorie et la pratique, Freinet a beaucoup écrit pour théoriser et pour laisser une trace, le militant pédagogique œuvre pour une autre société, il convient donc de transmettre ses idées pour que le plus grand nombre puisse si appuyer. **[2. Principes éducatifs]** Ses principes éducatifs sont issus d'une analyse politique et des sciences humaines qui se développent, notamment la psychologie, on reconnaît d'ailleurs l'enfant comme une personne qui est porteur de sa propre dynamique, potentiellement autonome. Cette idée est étayée d'un point de vue scientifique. → **L'idée de l'école du peuple :** **-** est un refus de l'élitisme scolaire et culturel, constat de Freinet comme quoi l'école fait réussir une élite qu'on pense capable de réussir. Elle promeut d'ailleurs une culture. \- Freinet veut démocratiser l'enseignement qui doit s'adresser à toute et à tous pour faire réussir tout le monde. \- Valorisation d'une culture populaire et pas ce qui les distingue. Valorisation de certaine culture, notamment de l'artisanat, valorisation de la culture du peuple que l'enseignement est censé promouvoir. L'école ouverte sur la vie : des savoirs porteurs de sens, inscrits dans le milieu de vie des enfants : « ne vous obstinez pas dans l'erreur d'une pédagogie du cheval qui n'a pas soif » Freinet dénonce que les élèves s'ennuient et donc ne peuvent pas apprendre puisque les savoirs sont loin de leur vie. → Freinet théorise aussi **le talonnement expérimental**, les enfants doivent essayer et doivent analyser faire des hypothèses et vérifier, c'est la **pédagogie de « l'essai-erreur ».** L'environnement doit être sécurisant pour permettre à l'enfant de construire ses connaissances. L'enseignant n'enseigne plus et les enfant n'apprennent plus d'une manière traditionnelle. Les choses sont vues pour l'enfant, l'enfant apprend même si l'enseignant n'enseigne plus. Le maître est vu comme un empêcheur d'apprendre selon Freinet. Cette dynamique est naturelle pour Freinet : l'enfant est naturellement doté de tout ce qu'il faut pour apprendre et l'école traditionnelle l'empêche, l'enseignant doit donc favoriser l'aménagement d'un milieu. → **La libre expression** qui nous paraît au vingt et unième siècle moins révolutionnaire est pourtant au début du vingtième siècle un non acquis. Pour Freinet l'éducation doit permettre à chacun d'exprimer librement ses idées, ses émotions, ses doutes, ses impressions. → Autre principe important, **l'éducation au travail**, pour Freinet c'est important, (elle renverse l'idée qu'on peut avoir d'une école Freinet à notre époque) « on a oublié, sous estimé, le pouvoir créateur et formatif du travail bien compris, l'éminente fécondité des forces qu'il réveille, alimente et stimule. Je dis bien travail et non vulgaire occupation ou besogne » → L'idée de **l'école centrée sur l'enfant**, il est nécessaire de mettre au centre tout pratique sur l'enfant. C'est l'école qui doit s'adapter à l'enfant et non l'inverse. **[3. Démarche pédagogique]** → **L'imprimerie** est introduite en classe en 1924, une planche à imprimer comme celle dans les journaux, avec les lettres à placer. L'imprimerie pour Freinet permet de donner à l 'écrit tout son sens , c'est en lien avec l'école du peuple qui donne du sens au savoir. L'écrit doit être communiqué et elle se fait en classe mais aussi à l'extérieur. L'imprimerie lance Freinet donc la fabrication de textes et de la création d'une revue. Des textes sur des courses d'escargot, sur des rêves ou sur les artisans du villages. =\> reproduction et diffusion → **le texte libre **: selon leurs choix, envies et centre d'intérêts mais ces textes sont discutés par le collectif classe qui y réfléchissent (qualité, forme, écriture) et ce sont des textes qui peuvent faire l'objet d'une impression pour le journal scolaire. → **La correspondance** remplit une fonction essentielle de l'écrit et inscrit des récits dans des réseaux. Tout ça donne lieu à la bibliothèque de travail, lancée par l'ICEM, les classes Freinet proposées un numéro de bibliothèque de travail. Elle est une étape d'ouverture de la classe à d'autres espaces, d'autres cultures. → **Les démarches de découverte** comme sortir de la classe et inscrire des pratique dans le milieu réel. Aller à la rencontre de l'environnement naturel, humain et culturel. → **Le plan de travail** est un dispositif qui consiste à co-conduire entre enfant et enseignant, l'organisation du travail en général à l'échelle de la semaine à partir des besoins identifiés ou des projets. Il correspond donc à une forme de personnalisation des apprentissages. Freinet avait constaté que dans sa classe multi-âge, les élèves avancent à des niveaux différents selon les périodes de l'année, leurs intérêts. Il est donc impossible de prévoir tel exercice pour telle tranche d'âge. Il prévoit donc des « brevets » et des programmation d'exercices, selon des thèmes qui sont proposés par les enfants. Les élèves s'engagent sur un plan de travail et doivent réalisés tels et tels exercices dans une périodes donnée. → **Le conseil (de coopérative)** est une instance de décision, d'organisation et de régulation notamment des relations. Elle réunit les enfants de la classe et l'enseignant. Les élèves sont censé prendre des rôles déterminants dans l'organisation de ce dispositif avec un président et un secrétaire par exemple. En général une fois par semaine, les élèves et l'enseignant se réunissent pour développer la vie de la classe, c'est le moment d'exprimer un problème, de critiquer ou féliciter quelqu'un, de mettre en place des projets, prévoir le programme de la semaine prochaine. Au fur et mesure de la vie de Freinet, le conseil prend une place de plus en plus importante pour la bonne mise en place des relations en classe. **Une « école Freinet » au XIXème siècle, quelle réalité ? Quels enjeux ? Quels résultats ?** Reuter, Y. 2007 « Une école Freinet. Fonctionnements et effets d'une pédagogie en milieu populaire ». Paris : L'Harmattan. École publique : subvention par l'état, prêt des locaux par la marie, emploi des enseignants par l'État, inscription gratuite et faite par rapport à un secteur. École privée sous contrat : projets particuliers liées soit à l'idéologie ou à la religion. L'école de la prairie à Toulouse qui a un projet d'éducation nouvelle, ayant besoin d'un statut d'école privée pour avoir des fonds. Les parents paient, mais ils l'ont choisi en fonction de ses convictions. Les enseignants suivent le programme de l'éducation nationale. École privée hors contrat : chacun peut ouvrir une école et y accueillir des enfants, attente de sécurité et d'apprentissage. Grande évolution, soit école religieuse ou écoles rattachées à un pédagogue (Montessori). **I Les principes de fonctionnements de l'école** → vidéo d'une école Freinet de Mons en Baroeul **1.1 L'école comme institution** L'école fait l'objet d'un travail d'institutionnalisation à tous niveaux : éducation nationale, écoles, classes. Il faut construire avec tous les partenaires, y compris avec la famille. L'école est constituée comme une micro société qui peut paraître autonome (sauf au regard de la loi auxquelles elle est soumise). Il existe de nombreuses instances de décisions entre la classe mais aussi entre enseignants, avec l'éducation nationale et aussi avec les familles et une forte structuration de tous les temps de travail puisque le travail permet d'apprendre. Cette société s'appuie sur un idéal démocratique vécu (donc à mettre en œuvre) où il y a des droits et des devoirs ainsi que des règles élaborées collectivement et qui sont évolutives. Inspirés d'un idéal démocratique pour que les élèves deviennent des citoyens responsables. Maître et élèves se soumettent aux règles et sont instaurés des valeurs comme la coopération, l'entraide et la non compétition. Cette société se construit aussi sur une culture commune et ne vit pas en autarcie comme ça avait pu être le cas de Freinet puisqu'il y a un fort enfermement culturel. **1.2 Les élèves et les apprentissages** Tout élève peut apprendre pourvu que le milieu lui soit favorable, l'échec d'un élève constitue l'échec de l'organisation. Une perpétuellement mise en cause des adultes. L'enfant est à construire comme sujet apprenant. L'enfant à son entrée à l'école n'est pas naturellement doté de toutes les dispositions sociales pour apprendre. Cela doit faire l'objet d'un travail. C'est l'élève qui apprend, l'enseignant n'est pas tant un transmetteur de savoirs qu'un concepteur de dispositifs qui permettent l'apprentissage. L'enfant apprend à partir de ses questionnements mais il existe aussi des activités « décrochées » de ces dispositifs. L'élève apprend en faisant des projets, du travail et des expérimentations, mais cela ne suffit pas, il faut qu'il incarne plusieurs rôles et de positions par rapport au savoir (élève, usager, créateur, chercheur, professeur, conférencier...) L'élève apprend en expérimentant différentes formes de pensée, il lui faut créer, expérimenter, critiquer et s'entraîner. L'élève apprend parce qu'il est sécurisé de toute violence scolaire et de tout comportements qui pourrait lui nuire. Il est nécessaire de mettre en place de rituel et d'instaurer un « droit à l'erreur ». L'élève apprend parce qu'il ne peut se situer dans une histoire (brevets, ceintures\...) **1.3 La part du maître** Chacun à sa place mais avec un maximum de coopération, les places et les rôles sont en permanence réaffirmés et reconstruits. Des dispositifs sont essentiels, héritiers de Freinet mais pas de dogmatisme. Le maître est garant des apprentissages, de la sécurité, des dispositifs, le rôle de garant est lui-même contrôlé. Le maître est aussi adjuvant, il aide chacun à se substituer à son cheminement. Il est aussi équilibriste et sous tension permanente. **2. Quelle évaluation ?** **2.1 Violences scolaires** → déqualification idéologique de la violence, évolution des phénomènes de violence et de représentations et réactions des élèves et des évolutions des normes sociales qui habitent l'école. Ils ne représentent plus de la même façon l'autorité, elle est moins détenue par les enseignant et aussi sur les élèves les plus « fort » et les relations avec les autres puisqu'ils s'engagent beaucoup de le conseil et dans les relations avec les autres. Identification d'un sentiment de justice très fort, les élèves adhérent à l'organisation parce qu'elle est porteuse de justice même si certains élèves résistent → apprentissage de manières de parler et gérer les problèmes et globalement de réguler la vie scolaire → autorité redéfinie : moins détenue par les enseignants et les élèves les plus forts mais par le groupe → sentiment de justice particulièrement fort et adhésion des élèves à cette configuration pédagogique → limites : des élèves qui « résistent », voire des nouvelles attitudes déviantes créées par le dispositif **2.2 Le passage en sixième** Le passage en sixième pose questions : la pédagogie de l'école n'est-elle pas un cocon protecteur pour les élèves en primaire ? Ne comporte-t-elle pas des risques au moment de l'entrée dans un autre contexte de scolarisation ? Les habitudes prises d'un système « sans note » ne mettent-elles pas en péril l'avenir des élèves ? Une bonne capacité d'analyse des élèves sur ce qu'ils vivent Les élèves des autres écoles plus prisonniers du passé, c'est à dire que les chercheurs ont vu que ceux là regrettaient leur ancienne école et ne voulait pas passer en sixième. Globalement les élèves Freinet s'adaptent et vivent bien le passage en sixième. **2.3 Les mathématiques** → des textes conséquents produits par les élèves → des pratiques langagières porteuses d\'argumentation, de questionnement → des contenus conformes aux programmes officiels → des résultats aux évaluations nationales conformes aux autres élèves, voire supérieurs en géométrie → des défaillances sur l\'emploi des termes techniques