Cours Critique et Théories de l'Architecture Contemporaine S05 2023-2024 PDF

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Ce document est un cours sur la Critique et les Théories de l'Architecture Contemporaine S05 2023-2024 de l'École Nationale d'Architecture d'Agadir. Le cours porte sur le logement et couvre le plan rationnel et le plan flexible. Il présente également des points de vue de différents architectes et théories liées au logement.

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ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE D’AGADIR S05 2023-2024 Cours assuré par Critique et Théories de l’Architecture M. Achraf Contemporaine BENICHOU Cours du 09/10/23 Le logement: Le plan rationnel et le plan flexib...

ECOLE NATIONALE D’ARCHITECTURE D’AGADIR S05 2023-2024 Cours assuré par Critique et Théories de l’Architecture M. Achraf Contemporaine BENICHOU Cours du 09/10/23 Le logement: Le plan rationnel et le plan flexible Plan du cours Introduction Le Plan Rationnel Le Plan Flexible Introduction «Le logement est au centre des préoccupations » Le Corbusier Crise du logement au début du 20ème siècle «nous transposons dans l’organisation du travail domestique les principes d’économie de la dépense du travail et de la direction de l’entreprise, dont l’application à l’usine et au bureau a conduit à une augmentation du rendement insoupçonnée» M. Schütte-Lihotzky « La formulation de standards d’espace pour un minimum vital » 2ème CIAM organisé à Francfort en 1929 «Le problème du logement minimum (Minimalwohnung) consiste à définir le minimum élémentaire d'espace, d'air, de lumière et de chaleur, requis par l'homme pour développer pleinement ses fonctions vitales, sans limites dues au logement même, à savoir un modus vivendi minimum, au lieu d'un modus non moriendi » (W. Gropius, « Fondements sociologiques de l’habitation minimale pour la population industrielle des villes » (1929) Sur la base de cette rationalité, plusieurs Siedlungen (quartiers de logements) remarquables vont être réalisées durant cette période : les logements d’Otto Haesler à Celle, près de Hanovre Les constructions d’Ernst May à Francfort, les quartiers de Bruno Taut et de Walter Gropius à Berlin, entre autres. C’est la naissance des lotissements! LE PLAN RATIONNEL Progrès social et technique “Four Stages in German Block-Planning” Hygiénisme et Taylorisme d’Ernst May (1932). La solution réside dans l’application de bandes de logements répétitives et orientées strictement selon la course du soleil – le Zeilenbau. (Constructions de lignes) «Le Zeilenbau privilégiait les rangées parallèles de maisons strictement alignées selon un axe nord-sud, à l’angle droit avec les voies d’accès principales, indépendamment de la topographie, de façon à assurer à tous le maximum de soleil, d’air et de tranquillité. (…) Les successions de rangées parallèles, sur d’immenses îlots, étaient moins chères à construire et à équiper en voies d’accès et en services publics» (R. Pommer, « Le spectacle des Siedlungen de Weimar » ) Cité Westhausen (1930) à Frankfort-sur-le Main Cité Westhausen (1930) à Frankfort-sur-le Main «Gropius cherche à faire la démonstration de la validité technique du prototype (Haut) qui est présenté comme une voie avancée par rapport à la pratique des petits immeubles bas des Siedlung » (F. Laisney, "Place nette pour une typologie du gratte-ciel" in L’Architecture d'aujourd'hui, n° 178, 1975, p. 22)) Diagrammes de Walter Gropius «Division du terrain en rangées de constructions parallèles. Construction comparative d'une même portion de terrain avec des rangées de maisons de 2, 3, 4,5, 6 ou 10 étages. Écartement minimum de toutes les rangées entre elles : un angle d'incidence de 30° depuis la base d'une rangée jusqu'à la gouttière de la rangée voisine. Résultat : Pour une même superficie de terrain à bâtir et un même angle d'incidence de la lumière, le nombre de lits (15 m2 par lit) augmente avec le nombre croissant d'étages. Exemple : environ 1'200 lits pour une construction de trois étages, environ 1'700 lits pour une construction de dix étages.» W. Gropius Diagrammes de Walter Gropius «Répartition du terrain en rangées de constructions parallèles. Construction comparative d'une même portion de terrain avec des rangées de maisons de 2, 3, 4, 5, 6 ou 10 étages. Dans chaque cas, on répartit le même nombre de lits, donc la même superficie habitable (15 m2 par lit) dans les corps de bâtiment de différentes hauteurs; la densité de la population est donc la même. Résultat : Pour la même superficie de terrain à bâtir et la même densité de population, l'angle d'incidence de la lumière diminue entre les rangées de maisons plus elles ont d'étages; l'ensoleillement est donc meilleur, et la proportion d'espace libre par lit augmente. L'espacement des rangées de maisons, par exemple, est d'environ le double de la hauteur du bâtiment pour trois étages, environ le triple pour dix étages, tandis que la proportion d'espace libre entre les rangées passe de 18 à 23 m2 par lit. » W. Gropius, «l’éveil de la femme et l’acquisition croissante de son autonomie. La subordination de la femme vis- à-vis de l’homme disparaît, la loi de la société lui accorde progressivement les mêmes droits qu’à l’homme. Avec la disparition de nombreux travaux domestiques que la famille a cédé à la production sociale, les attributions de la femme se restreignent, et elle cherche désormais à satisfaire son besoin naturel d’activité en dehors de la famille. Elle entre dans la vie professionnelle. L’économie, à laquelle la machine a donné une base fondamentalement nouvelle, montre à la femme le caractère irrationnel de son travail domestique» W. Gropius Christine Frederick un « bon » à un « mauvais » exemple ? Evolution de la Wohnküche : Le point capital du plan : la relation entre la cuisine et la salle à manger « C'est dans la cuisine-salle à manger que nous trouvons le point capital du plan. On construisait autrefois chez nous, comme partout ailleurs, des cuisines habitables en mettant dans un coin quelconque de la pièce un fourneau: la buée s'échappant, non seulement imprégnait toute la pièce d'humidité, mais la rendait aussi peu confortable que possible. Il fut donc procédé peu de temps après à un perfectionnement qui consistait à enfermer la partie ménagère dans une niche où les vapeurs se trouvaient aussitôt absorbées, au moins en partie, par un manteau de cheminée. Mais cette solution ne présentant aussi qu'un compromis, nous sommes allés plus loin: nous avons mis un mur devant la partie devant être habitée et la niche de cuisine et avons ainsi obtenu une petite cuisine ou l'on peut travailler, et une pièce habitable totalement séparées. La jonction organique entre l'endroit où s'effectue la travail dans la cuisine et la table de la salle à manger restait intacte, grâce à une porte à coulisse avec panneaux en verre. » E. May, « La politique de l’habitation à Francfort-sur-le-Main », L’Architecte, 1930 La cuisine de Francfort à la cité Römerstadt à Francfort-sur-le-Main «Le problème de la rationalisation du travail de la ménagère a la même importance dans toutes les couches de la société. Les femmes de la classe moyenne, travaillant souvent sans aide chez elles, ainsi que les femmes de la classe ouvrière, ayant souvent un travail en dehors du foyer, sont surchargées au point que leur stress peut entraîner des répercussions sérieuses sur la santé publique au sens large.» Margarete Schütte-Lihotzky dans Das neue Frankfurt, mai 1926 Die neue Wohnung (le nouvel appartement) par Bruno Taut La cité Römerstadt à Francfort-sur- le-Main par Ernst May «les pièces principales à double fin. Par exemple, le petit salon sera transformé en chambre à coucher en manœuvrant une simple poignée pour faire apparaître ou disparaître les lits. Les tables dans la chambre à coucher sont toutes pliantes; les lits d’enfants non pliants sont superposés» E. May, « La politique de l’habitation à Francfort-sur-le-Main », L’Architecte, 1930, p. 8 «l'industrialisation de la construction est le problème fondamental du bâtiment de notre époque. Si nous l’abordons avec succès, alors les questions sociales, économiques, techniques et artistiques se résoudront d’elles-mêmes» L. Mies van der Rohe, «Architecture industrielle » in G, n° 3, 1924 Martin Wagner: Experimental Siedlung in à Berlin (1924–1925) Ernst May: “Frankfurter Montageverfahren” (‘Frankfurt assembly method’) «l'établissement de standards pour les pièces de construction les plus usuelles est tout aussi important que la création méthodique d'un type unique de plans, parce qu'il en découle une sensible économie du travail, de dessin et d'administration, et surtout parce qu'il permet aux exploitations professionnelles de se pourvoir de stocks, ce qui fait baisser le prix de ces éléments» E. May, “La politique de l’habitation à Francfort sur-le-Main LE PLAN FLEXIBLE «De nos jours, les expositions ne sont justifiées que si elles réalisent une liaison intime avec la vie. A Stuttgart, on s’est efforcé de créer avant tout une cité qui est déjà habitée. La signification de l’exposition du « Werkbund » se résume par les mots suivants: trouver les moyens pour remédier à la pénurie des logements » S. Giedion, « La leçon de l’exposition du « Werkbund » à Stuttgart 1927 », L’Architecture Vivante, 1928 Weißenhofsiedlung à Stutgart (1927) «Il n'est pas tout à fait inutile de souligner aujourd'hui que le problème du logement nouveau est un problème architectural, malgré ses aspects techniques et économiques. Comme c’est un problème complexe, seules les forces créatrices peuvent le résoudre, et non les calculs ou les mesures d’organisation. En dépit de tous les mots d’ordre de "rationalisation" et de "standardisation" en usage aujourd’hui, c’est cette conviction qui m’a poussé à placer les thèmes proposés par l’exposition de Stuttgart au-dessus de l’état d’esprit unilatéral et doctrinaire ambiant» L. Mies van der Rohe préface à Bau und Wohnung, Deutscher Werkbund, Stuttgart, 1927, Afrikanischestrasse (1925) à Berlin «le groupement peu dense des masses bâties et leur plasticisme cubique soulignent le paysage naturel. Reliées par des terrasses, elles forment une sorte de sculpture de terrain. Le résultat est un ensemble urbain dont la distribution équilibrée des volumes fait plus penser aux villages méditerranéens qu’à des cellules standardisées et rationalisées» F. Neumeyer, Mies van der Rohe – Réflexions sur l’art de bâtir, op. cit Les architectes de la Weißenhofsiedlung de Stuttgart (1925) La Weißenhofsiedlung de Stuttgart (1927) «Mies van der Rohe domine la cité de « Weissenhof » par son bloc d’habitation: c’est l’ossature métallique (…) qui permet de supprimer les murs fixes à l’extérieur et à l’intérieur (…) Les parois intérieures peuvent être disposées librement au gré du locataire qui n’aura à tenir compte que des larges rangées de fenêtres» S. Giedion, « La leçon de l’exposition du « Werkbund » à Stuttgart 1927 L‘immeuble de Mies au Weißenhofsiedlung de Stuttgart (1927) L‘immeuble de Mies au Weißenhofsiedlung de Stuttgart (1927) «Des raisons économiques exigent aujourd’hui la rationalisation et la standardisation des immeubles locatifs. Or la différenciation toujours croissante de nos besoins en matière de logement exige d’un autre côté la plus grande liberté d’utilisation possible. A l’avenir, il sera nécessaire de tenir compte de ces deux exigences. Le bâtiment à ossature est le système de construction qui y répond le mieux. Il permet une conception rationnelle qui laisse entièrement libre l’organisation intérieure de l’espace. Si on n’aménage de manière fixe que la cuisine et la salle de bains, à cause de leur équipement spécifique, et si on décide de diviser la surface habitable restante avec des cloisons mobiles, je pense qu’on pourra répondre à toutes les exigences en matière de logement» L. Mies van der Rohe Le système structure Dom-ino «L'intuition agit par éclairs inattendus. Voici en 1914 la conception pure et totale de tout un système de construire, envisageant tous les problèmes qui vont naître à la suite de la guerre et que le moment présent a mis à l'actualité (...). On a donc conçu un système de structure-ossature, complètement indépendant des fonctions du plan de la maison : cette ossature porte simplement les planchers et l'escalier. Elle est fabriquée en éléments standard, combinables les uns avec les autres, ce qui permet une grande diversité dans le groupement des maisons» Le Corbusier, O.C. 1910-29, p. 23 Maisons jumelles à la cité de Weißenhof A l’intérieur des maisons jumelles à la cité de Weißenhof Maisons jumelles et Maison Citrohan à la cité de Weißenhof «Simplification des sources lumineuses : une seule grande baie à chaque extrémité; deux murs portants latéraux; un toit plat dessus; une véritable boîte qui peut être utilement une maison. On songe à construire cette maison dans n'importe quelle région du pays; les deux murs seront donc soit en briques, soit en pierres, soit en agglomérés maçonnés par le margoulin de l'endroit. Seule la coupe révèle la structure des planchers standardisés suivant une formule très claire du ciment armé (…) Maison en série "Citrohan" (pour ne pas dire Citroën). Autrement dit, une maison comme une auto, conçue et agencée comme un omnibus ou une cabine de navire» Le Corbusier, O.C. 1910-29, pp. 31 et 45 La Maison Citrohan à Stuttgart, 1927 Merci de votre Attention A suivre …

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