Musique du Soufisme Populaire au Maroc PDF
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Université Moulay Ismail Meknès
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This document explores the music of popular Sufism in Morocco. It examines the practices, associated with brotherhoods and zawiyas, and highlights the integration of praise, dhikr, and esoteric beliefs. The piece examines aspects of the music and culture of the region.
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Unité 3 : La musique du soufisme populaire et des rites de possession Au Maroc, tout un ensemble de répertoires relèvent de ce que nous appelons soufisme populaire, un ensemble de pratiques artistiques associées à des confréries et à des zawiya. Ces répertoire diffèrent de leur pendant citadin et é...
Unité 3 : La musique du soufisme populaire et des rites de possession Au Maroc, tout un ensemble de répertoires relèvent de ce que nous appelons soufisme populaire, un ensemble de pratiques artistiques associées à des confréries et à des zawiya. Ces répertoire diffèrent de leur pendant citadin et élitiste représenté par le sama’. Dans le domaine du soufisme populaire, les louanges et le dhikr peuvent se mêler à un ensemble de croyances ésotériques et à de rituels de guérison et de possession. 1. Dakka Marrakech Liée à la réalité des quartiers populaires, la dakka de Marrakech, est essentiellement une célébration de Achoura. D'ailleurs, les groupes de daqqa issus des quartiers de Marrakech entrent en compétition et usent d’une variété de rythmes composés entamant la séance par la salutation des saints de la ville. La dakka est une performance masculine qui se déroule en position debout à travers trois étapes rythmiques, à savoir : jarr al ‘ait dans un rythme lent et des voix collectives pesantes. Chaque phrase s’y termine par un signal du moqaddem en levant le bandir suivi par le coup effectué par le joueur des qraqb. La phase intermédiaire s'appelle le hiwa s'accélère progressivement jusqu'au dernier moment appelé « afous », où parfois le neffar intervient pour accompagner la joie collective. 2. Aissawa La confrérie des Isawa est l'une des zawiya les plus influentes dans le mouvement soufi populaire. Son influence s'étend à travers l'Afrique du Nord et même dans certains pays d'Asie centrale. En partant de la zawiya-mère à Meknès, où se trouve le tombeau de son fondateur au XVIe siècle, Sidi Mohamed Ben Aissa, également connu sous le nom de Cheikh Al Kamel (le chikh parfait). Le moussem principal méthode se trouve dans la ville de Meknès à l'occasion de la célébration de la nativité du Prophète. Les Issawa de différentes régions du Maroc y participent. Certaines familles ont également recours aux services des Issawiya pour le divertissement musical et rythmique, mais que pour attirer la baraka et la quiétude. La nuit Issawiya est divisée en deux parties : la première comprend le hizb du cheikh et les dikr, la deuxième partie, elle-même divisée en horm puis en hadra. De nombreux poètes du malhoun composaient des poèmes de dhikr au profit des chantres de la tariqa Issawiya. 3. Gnawa L'art gnaoui a des origines communes avec le sud du Sahara, son art est similaire en plusieurs points aux arts des tribus Bambara, peuls, Haoussa, la plupart de celles longeant la boucle du Niger. avec des instruments et des rythmes similaires. Les Gnawa s'appuient sur trois instruments de musique pour accompagner la voix et la danse, principalement le hajhoj, le tabl (tambour) et le qarqeb (grandes castagnettes). En plus de la fonction de divertissement, les groupes traditionnels des Gnaoua exercent une fonction de musicothérapie en fonction de différents effets dont le rythme, les notes du hajhouj, la présence d'une atmosphère encensée par le jawi, ainsi qu’une mise en condition particulière. La nuit Gnaouie est divisée en trois étapes, dont la première est dite « al ‘ada » la coutume, qui est la procession avec tambours et qraqb à travers la rue jusqu'au lieu de la cérémonie. la deuxième étape est appelée le koyou et est consacrée aux danses ludiques et acrobatiques, tandis que la troisième étape est la partie sérieuse se faisant en position assise où le hajhouj du maallem intervient à travers une série de couleurs. Ces couleurs qui font référence à un groupe de saints et d'esprits occultes. La musique a donc une fonction libératrice.