UE11, EC2 - Consultation et examen clinique parodontale - PDF

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Ce document est un cours de l'UE11, EC2, du Professeur FONTY sur la consultation et l'examen clinique parodontal. Il aborde l'introduction, l'entretien, l'anamnèse médicale générale et les traitements. Les sujets incluent les maladies parodontales, interrogatoires, antécédents médicaux, et les traitements médicamenteux. Le cours détaille les aspects diagnostiques et thérapeutiques des maladies parodontales.

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04/02/2025 Prof : FONTY Ronéo Scripteurs : Maëlys, Guilmine, Léanne UE11, EC2 La consultation et l’examen clinique parodontal Info : bien connaître le plan (elle a bien insisté dessus et vous pouvez apprendre sur son diapo qui est complet, il sera déposé sur arche)...

04/02/2025 Prof : FONTY Ronéo Scripteurs : Maëlys, Guilmine, Léanne UE11, EC2 La consultation et l’examen clinique parodontal Info : bien connaître le plan (elle a bien insisté dessus et vous pouvez apprendre sur son diapo qui est complet, il sera déposé sur arche) è Pas dit cette année mais laissé, elle pourrait pareil J I. Introduction Maladies parodontales : Pathologies inflammatoires d’étiologie bactérienne modulées par des facteurs environnementaux et immunologiques qui en déterminent l’évolution Selon l’OMS → cause très fréquente de perte de l’organe dentaire Touche 50 à 80% de la population Rôle déterminant du chirurgien-dentiste dans le dépistage précoce de ces maladies qui sont souvent indolores et passent donc souvent innapperçues. Consultation parodontale : consultation spécifique et approfondie Démarche diagnostique claire et protocolée Permet d’établir un diagnostic et une démarche thérapeutique adaptée Informer le patient qui n’a aucun signe clinique douloureux ou consulte pour d’autres motifs II. Interrogatoire et anamnèse A. Entretien et motif de consultation 1. L’entretien Instaurer un climat de confiance. Le chirurgien-dentiste a un rôle de dépistage précoce des maladies parodontales. Déroulement de l’entretien : au bureau ou dans un espace dédié, cas échéant sur le fauteuil Relation égalitaire avec le patient dans une attitude d’écoute et d’empathie Collecter les informations générales utiles à la détermination du diagnostic et à la prise en charge thérapeutique Âge, sexe, ethnie, profession, Médecin traitant/spécialiste, dentiste traitant, dernière consultation (régularité des consultations, est-ce que le patient vient seulement quand il a mal l ? …) Stress/anxiété, Consommation tabagique et/ou alcoolique et/ou stupéfiants Il commence par un entretien au bureau pour instaurer un climat de confiance. Il est important de demander au patient pourquoi il vient. On va collecter des informations générales nécessaires à la prise en charge du patient (âge, sexe, ethnie, profession, médecin traitant). Il faut obtenir le motif de consultation, noté dans les termes du patient ainsi que le recueil des symptômes en rapport avec une maladie parodontale : gencives rouges, gonflées, douloureuses, saignements au brossage ou spontanés, sensibilités, abcès, mobilités, déplacements dentaires, mauvaise haleine, bourrages alimentaires, récessions gingivales. Il ne faut pas oublier de noter les attentes du patient : esthétiques, fonctionnelles, ou les deux ? 2. Le motif de consultation 1 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 But → recueillir les symptômes du patient, orienter notre prise en charge et noter les attentes du patient Sur le plan parodontal, les motifs de consultation sont multiples : Douleur, bourrages alimentaires, Migration dentaire, mobilité dentaire, Saignement gingival, abcès parodontal, Récession parodontale, hypersensibilité, Halitose, … Les attentes du patient peuvent être : Fonctionnelles (confort masticatoire, phonation, …) Esthétiques (trous noirs, dénudation radiculaire, hypertrophie gingivale, …) → Sensibiliser le patient sur la réalité de sa situation clinique et sur la possibilité de répondre ou non à ses attentes B. Anamnèse médicale générale Permet d’identifier les pathologies et traitements médicamenteux susceptibles d’interférer avec la maladie parodontale et les soins parodontaux. 1. Antécédents médicaux et chirurgicaux De nombreuses pathologies sont susceptibles d’avoir une incidence sur la santé parodontale. A l’inverse, les maladies parodontales peuvent avoir des répercussions sur l’état de santé général du patient. L’anamnèse médicale est indispensable afin qu’aucun acte (examen, soin ou chirurgie) ne soit préjudiciable au patient. Un acte parodontal peut générer 3 risques majeurs : - Un risque infectieux local, à distance ou général (surfaçage) - Un risque allergique (anesthésie) - Un risque hémorragique (chirurgie parodontale) a. Endocardites infectieuses Les recommandations actuelles concernant le risque d’endocardite infectieuse sont celles établies par l’HAS en 2024. Précautions en Parodontologie → Antibioprophylaxie (1 dose d’ATB 1h avant geste invasif) : sondage, détartrage, surfaçage radiculaire 2g d’amoxicilline ou 500mg d’azithromycine Actes contre-indiqués : Chirurgie parodontale avec membrane osseuse Traitement chirurgical des péri-implantites, → La séparation de racine est autorisée qu’en l’absence de toute atteinte parodontale → Les parodontopathies nécessitent l’extraction 2 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Nécessité de mise en place d’une ATBprophylaxie avant la réalisation d’un acte invasif : sondage, détartrage, surfaçage radiculaire. Il y a des contre-indications pour certains actes : chirurgie parodontale, amputation radiculaire, chirurgie implantaire, traitement des péri-implantites, mise en place de matériaux de comblement. b. Pathologies hématologiques, maladies auto-immunes et syndrome Pathologies hématologiques : Agranulocytose, aplasie médullaire, Leucémie myéloïde aiguë Anémie, Troubles de la coagulation, hémophilie, Drépanocytose, Leucopénie, lymphopénie, neutropénie, Macrocytose, Thrombopénie, Thrombocytopénie, … Maladies auto-immunes → immunodépression : Sclérose en plaque, Spondylarthrite ankylosante, Psoriasis, Lupus érythémateux disséminé, Maladie de Crohn, … Syndrome : syndrome de Guillain-Barré syndrome de Down syndrome de Chediak-Higashi syndrome de Papillon-Lefevre VIH Risque infectieux et/ou hémorragique → contact médecin traitant pour juger nécessité ATBprophylaxie ; prescription de bilan sanguin et contre-indication d’acte à haut risque hémorragique (ex. greffes gingivales) Il faut se mettre en relation avec le médecin traitant ou prescripteur du traitement afin de connaître précisément le terrain du patient et la sévérité du cas afin de juger de la nécessité de mettre en place une ATBprophylaxie avant la réalisation d’un acte invasif. c. Diabète 2 types de diabète : TYPE 1 (6%) : insulino-dépendant. Apparaît dès l’enfance ou l’adolescence, correspond à une destruction des cellules du pancréas produisant l’insuline. TYPE 2 (92%) : non insulino-dépendant. Apparaît vers 40 ans, lié à l’évolution des modes de vie et au manque d’activité physique principalement. Une prédisposition génétique de sensibilité au diabète de type 2 peut exister. Une hyperglycémie chronique va entraîner des complications sur la santé générale en entraînant une moins bonne cicatrisation des tissus et une plus grande susceptibilité aux infections, comme les maladies parodontales. Il y a une relation bidirectionnelle entre diabète et maladies parodontales : Le diabète favorise et aggrave les lésions parodontales. Les MP influent sur la sévérité du diabète et son contrôle métabolique Les maladies parodontales : 6ème complication du diabète atteignent 60% des patients diabétiques 3x plus fréquente et sévère que dans la population générale sa sévérité est positivement corrélée au taux HbA1c 3 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Le ttt parodontal contribue au contrôle glycémique Le diabète est un facteur de risque vrai des maladies parodontales. Il est donc nécessaire de connaître les antécédents familiaux diabétiques, la date d’apparition du diabète, ses complications et surtout son contrôle glycémique. RECOMMANDATIONS : Avant la réalisation d’un acte invasif, nécessité de connaître la valeur de la dernière hémoglobine glycquée (HbA1c). (à faire tous les 3 mois). Patient avec HbA1c ≤ 7% = Ø de risque → prise en charge usuelle Patient avec HbA1c > 7% = risque infectieux → ATBprophylaxie Si le diabète est déséquilibré (HbA1c > 7%), une ATBprophylaxie est nécessaire car on a une susceptibilité aux infections et une cicatrisation retardée. d. Maladies cardiovasculaires MCV et maladies parodontales Nombreux facteurs de risque communs : tabac, diabète, stress, âge, obésité, … Risque + élevé d’infarctus du myocarde ou d’athérosclérose chez personnes atteintes de MP Association entre MCV et MP par : Voie directe : bactéries parodontopathogènes peuvent atteindre les vaisseaux → agrégation plaquettaire (thrombus) Voie indirecte : réponse inflammatoire liées aux bactéries pouvant induire un thrombus → Les maladies parodontales = considérées comme facteur de risque modifiable des MCV, son traitement a des bénéfices sur la santé cardio-vasculaire en diminuant l’inflammation systémique. e. Modifications hormonales La grossesse, la puberté, les cycles hormonaux, la ménopause peuvent favoriser l’apparition de maladies parodontales. GROSSESSE : Augmentation progestérone et œstrogènes → Augmente la perméabilité capillaire → entraîne une exacerbation de la réaction inflammatoire face à la plaque bactérienne. On observe une aggravation des gingivites préexistantes (gingivites gravidiques) et apparition de lésions gingivales type épulis gravidique Les parodontites non traitées durant la grossesse → risque d’accouchement prématuré. S’assurer avant tout geste : Ø diabète gestationnel Ø thrombopénie (manque de plaquettes) Ø hypertension gravidique 2. Traitements médicamenteux en cours ou passés Épulis gravidique a. Anticoagulants et anti-agrégants plaquettaires Ils augmentent le risque hémorragique. ANTICOAGULANTS - AVK (Préviscan®, Coumadine®, Sintrom® …) => suivi régulier grâce à l’INR. - Anticoagulants oraux direct (AOD, Eliquis®, Xarelto®, Pradaxa®) => Pas de test biologique è De plus en plus prescrits car pas de dosage nécessaire ANTIAGRÉGANTS PLAQUETTAIRES 4 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 - Aspirine®, Plavix®, Kardégic®, Effient®, Brillique® => pas de test biologique è Pas de dosage nécessaire Recommandations HAS 2018 en cas de chirurgie parodontale Patient sous antiagrégants plaquettaires -> poursuite du traitement Patient sous AVK-> poursuite du traitement avec contrôle de l’INR sous 24h qui doit être poursuite du traitement Interactions médicamenteuses AVK+METRONIDAZOLE AVK+MICONAZOLE (antifongique : Daktarin®) Aspirine + AINS b. Biphosphonates Les BPs ont pour action de ralentir la résorption et le remodelage osseux. Indications : - Pathologies malignes telles que les myélomes multiples, tumeurs malignes avancées, hypercalcémie maligne, sous forme d’injection intraveineuse principalement - Pathologies bénignes telle que l’ostéoporose, par voie orale ou intraveineuse (plus rare) Les signes cliniques ne sont pas visibles au départ. Ils surviennent quelques semaines/mois après le geste avec des douleurs, oedème localisé, infection des tissus mous, mobilité dentaire, halitose, suppuration et une exposition osseuse. Le principal risque infectieux est l’ostéonécrose des maxillaires (ONM). Le risque est plus élevé pour les patients traités par IV (dépend de la durée + dose administrée). Le risque est plus faible pour les patients traités par voie orale. Les facteurs de risques significatifs sont des actes intervenants sur les tissus osseux (extraction, implantologie, chirurgie osseuse). Les facteurs aggravants sont les maladies parodontales et la mauvaise hygiène orale avec des ttt médicamenteux concomitants et des comorbidités (diabète, obésité, tabac). Il y’a une nécessité d’informer le patient sur tous les risques encourus. Il doit avoir un suivi bucco-dentaire régulier (2x par an) et une hygiène orale rigoureuse. Le moindre symptôme doit être déclaré (mobilité dentaire ou inflammation des muqueuses). En parodontologie : La péri-implantite et la maladie parodontale sont susceptibles d’augmenter le risque d’ostéonécrose du maxillaire et doivent être traitées au plus vite. CI ABSOLUE à l'implantologie et à la chirurgie parodontale pour les patients traités par BP sous IV CI relative pour ceux traités par BP oraux (praticien-dépendant : dosage, cause…) Antibiothérapie de couverture jusqu'à la cicatrisation des muqueuses. 5 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 c. Corticothérapie au long cours Les patients sous corticothérapie au long cours sont considérés comme immunodéprimés => Nécessité d’une ATBprophylaxie avant la réalisation de tout acte invasif (selon recommandation ANSM). d. Immunothérapie et immunomodulateurs ANTICORPS MONOCLONAUX (immunothérapie) Anti-RANKL : Dénosumab (Prolia®, XGEVA®) font parties des traitements contre l’ostéoporose et de certaines pathologies malignes -> ils inhibent la formation, la fonction et la survie des ostéoclastes ce qui entraîne une diminution de la résorption osseuse Attention : Dénosumab = risque d’ONM Anti-TNFa: Infliximab (REMICAB®), Adalimumab (HUMIRA®), Etanercept (ENBREL®)... font partie des traitements contre certaines maladies rhumatologiques inflammatoires (spondylarthrite ankylosante, polyarthrite rhumatoïde…) et des MICI (maladie de Crohn, rectocolite hémorragique…) Si risque infectieux-> ATBprophylaxie avant le geste invasif Si actes chirurgicaux-> ATB de couverture trouver +/- une fenêtre thérapeutique en accord avec le prescripteur selon les molécules Pose d’implants possible sans arrêt du traitement avec contrôle du risque infectieux -> Antibioprophylaxie de couverture IMMUNOMODULATEURS (chimiothérapie) Thalidomide et derivés (lénalidomide, polidomide) Interféron alpha 2A et 2B et interleukine 2 -> sont des thérapies médicamenteuse anti-cancéreuses il y a un effet aplasiant des molécules anti-cancéreuses qui augmentent le risque d’infection et le risque de contracter des maladies infectieuses bactériennes comme les maladies parodontales, fongiques et/ou virales. e. Immunosuppresseurs, inhibiteurs calciques, antiépileptiques IMMUNOSUPPRESSEURS -> sont des anti-rejets pour les patients transplantés Ciclosporine (SANDIMMUN®, NEORAL®) INHIBITEURS CALCIQUES -> sont des traitements de l’hypertension artérielle, des troubles du rythme et de l’insuffisance coronarienne Amlodipine (AMLOR®), Nifédipine (ADALATE®), Dilitiazem (TILDIEM®), Vérapamil (ISOPTINE®) ANTIÉPILEPTIQUES Phénytoïne (DI-HYDAN®), Valproate de sodium (DEPAKINE®), Phénobarbital (GARDENAL®), Carbamazépine (TEGRETOL®) ⚠ les immunosuppresseurs, les inhibiteurs calciques et les antiépileptiques provoquent un accroissement gingival 3. Allergies Il est indispensable de renseigner les allergies. Les plus courantes Antibiotiques, notamment les pénicillines ; Acide acétylsalicylique (aspirine) ; AINS ; 6 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Anesthésiques locaux ; Iode ; Latex ; C. Anamnèse parodontale 1. Recherche des facteurs et indicateurs de risque parodontaux Les maladies parodontales sont des pathologies multifactorielles associées à des facteurs locaux, généraux et environnementaux. Le contrôle des facteurs de risque modifiables fait partie intégrante du traitement parodontal, il est donc indispensable de les recenser. a. Habitudes d’hygiène orale La plaque dentaire est l’étiologie principale des maladies parodontales. Il est donc nécessaire d’interroger le patient sur ses habitudes d’hygiène orale : - Fréquence du brossage - Méthode de brossage - Durée du brossage - Type de brosse : manuelle ou électrique - Brossage interproximal : utilisation de brossettes, fil dentaire, hydropulseur - Dentifrice, bain de bouche b. Tabac Facteur de risque majeur des maladies parodontales. Il augmente la prévalence, l’étendue et la sévérité des maladies parodontales. Il amplifie le processus de destruction osseuse et diminue l’efficacité des traitements parodontaux. Agit sur le système immunitaire (nombre PNN diminué, réponse inflammatoire diminuée, production d’IgA diminuée, …) Augmentation T° buccale, modification flore bactérienne, réduction du flux salivaire Masque les signes cliniques de l’inflammation à cause l’effet vasoconstricteur du tabac → dépistage tardif des MP Quantité de tartre + importante, + grande destruction osseuse, - bonne cicatrisation aprèstraitement parodontal (chirurgical ou non chirurgical), Augmentation du risque de récidive Il faut questionner le patient sur sa consommation tabagique : depuis quand, le nombre de cigarettes par jour, et en cas de sevrage, la date de ce dernier. Le rôle du chirurgien-dentiste est d’informer le patient sur les effets délétères du tabac et de l’inciter à en cesser l’usage. De plus, les effets du tabac sont préjudiciables sur la cicatrisation notamment au niveau osseux. Il y a une relation dose- réponse entre la quantité de tabac consommée et la sévérité de la MP. Le tabac exerce une influence négative sur la progression de la MP et sur la guérison après traitement parodontal. c. Indice de masse corporelle (IMC) -> (la prof ne s’est pas attardée, elle ne croit pas forcément en ce lien mais c’est écrit dans la littérature) Le surpoids et l’obésité est un indicateur de risque des MP. → Augmentation du stress oxydatif + modification des caractéristiques de la réaction inflammatoire pourrait augmenter le risque de MP Il faut demander au patient sa taille et son poids afin de calculer son IMC. IMC entre 25-29,9 kg/m2 = SURPOIDS IMC > 30 kg/m2 = OBÉSITÉ d. Stress Il se manifeste en réponse à des agressions multiples de la vie. Il est considéré comme un indicateur de risque de la maladie parodontale et agit à 2 niveaux : 7 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 - Biologique : Diminution de la réponse immunitaire + flux salivaire → + grande susceptibilité infection - Comportemental : modification habitudes alimentaires, consommation tabagique et/ou alcool et/ou stupéfiant, diminution hygiène orale, … Facteur prédisposant des maladies ulcéro-nécrotiques. Augmentation de la prévalence parodontites, évolution + rapide et réponse aux traitements – bonne. Demander au patient la nature et l’intensité de son stress (sur une échelle de 1 à 10) et tenter de savoir s’il peut le contrôler. 2. Hérédité et ATCD familiaux Il existe une susceptibilité génétique aux maladies parodontales. Cette susceptibilité peut être expliquée par : - Éventuel polymorphisme à l’IL-1 → test PST® recherche la présence d’IL-1 - Facteur ou mutations génétiques s’exprimant par une maladie systémique engendrant des atteintes parodontales comme le syndrome Papillon-Lefèvre, le déficit d’adhésion leucocytaire,ou d’autres, plus discret, qui n’affectent pas l’état général du patient mais le prédisposent tout de même à la maladie parodontale Il faut interroger le patient sur la présence de maladies parodontales dans sa famille. 3. Histoire dentaire et parodontale Il est important de connaître le suivi dentaire du patient et de questionner le patient sur : - La date de sa dernière visite - La fréquence de ses RDVs dentaires (régulière ou seulement si douleur ?) - Les traitements dentaires effectués - Un éventuel traitement orthodontique (peut avoir une incidence sur le parodonte en induisant un risque de récession ou augmenter la sévérité d’une parodontite non traitée) - L’origine et la date de la perte dentaire (carieuse, parodontale, traumatique, orthodontique, - prothétique, …) - La présence de manifestations parodontales antérieures (épisodes de saignements, douleurs gingivales, d’abcès. Il faut lui demander également si un diagnostic et une prise en charge parodontale ont déjà été réalisés et si oui, à quelle date. III. Examen clinique superficiel A. Examen visuel dentaire 1. Examen des dents et facteurs de rétention de plaque L’examen des dents d’une manière générale doit être réalisé. Ainsi, il conviendra de noter les éléments suivants : - Les anomalies de nombre, de forme ou de structure : - Les malpositions dentaires (rotation, version, encombrement, égression, mésialisation) : Rotation, version, encombrement, mésialisation → facteurs de rétention de plaque par difficulté d’accès au brossage Égression → perte de tissu de soutien - Lésions carieuses - Lésions cervicales non carieuses : →Peuvent engendrer une disparition de la jonction émail-cément (JEC) → Différentes étiologies : Érosion (chimique), Abrasion (brossage traumatique), Abfraction (contrainte biomécanique), Attrition (usure mécanique) - Fractures/fêlures 8 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 → Fractures verticales engendrent une perte d’attache localisée déterminée par une augmentation du sondage localement (dit « en doigt de gant »). - Prothèses & restaurations → adaptation (sous/surcontour), reprise carieuse, état de surface, embrasure et points de contact → facteurs de rétention de plaque - Édentements → origine, compensé/non compensé - Facettes d’usures - Colorations dentaires - Dispositif de contention, traitement ODF → facteurs de rétention de plaque et d’inflammation Il faut identifier les facteurs locaux de rétention de plaque, les éliminer lors thérapeutique initiale pour faciliter contrôle de plaque 2. Évaluation des paramètres occlusaux a. Occlusion statique et dynamique Il est indispensable à réaliser au moment de la consultation parodontale pour : Éliminer un facteur aggravant, Supprimer/diminuer une mobilité pathologique susceptible de perturber le patient ou de perturber la cicatrisation du système d’attache Le Papier articulé : examen de l’occlusion statique en OIM et en dynamique (latéralités, propulsion) : - Relevé les contacts prématurés et interférences (travaillantes/non travaillantes) → à corriger par meulage doux et sélectif lors de la thérapeutique initiale (réglage occlusal) - Les malpositions secondaires à une migration ou une avulsion dentaire (égression, mésialisation) → traitement orthodontique éventuel après traitement parodontal initial Les forces occlusales excessives ne sont pas un facteur étiologique mais aggravants des maladies parodontales. b. Malocclusions primaires Malocclusion primaire : non liée à une atteinte parodontale Faire un bilan rapide de l’occlusion en déterminant les classes d’Angle : - OVERBITE (recouvrement) : normal = 2-3mm - OVERJET (surplomb) : normal = 3mm 9 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Réaliser un traitement parodontal si maladie parodontale diagnostiquée. avant correction de la malocclusion par traitement orthodontique. c. Malocclusions secondaires Malocclusions secondaires : apparition spontanée secondairement à une maladie parodontale Migrations dentaires pathologiques et spontanées, aggravées par l’état inflammatoire + perte support osseux = modification de la position des dents → prématurités → augmentation de la mobilité et/ou poursuite du déplacement dentaire → surcharges occlusales en OIM et en dynamique = altération de la fonction occlusale Prise en charge nécessite une approche globale + multidisciplinaire : parodontie (maintien dents résiduelles), orthodontie (rétablir bonne stabilité occlusale) & prothèse (contention + remplacement dents manquantes). d. Forces occlusales traumatiques et traumatisme occlusal Définition = les « forces occlusales traumatiques » sont celles qui dépassent les capacités d’adaptation du parodonte et/ou des dents, et entraînent une lésion dentaire ou parodontale. Primaire : engendré par des forces occlusales anormales exercées sur des structures parodontales saines. On a un élargissement du ligament alvéolo-dentaire, sans perte osseuse ni migration apicale de l’attache épithéliale Secondaire : forces occlusales s’exerçant sur un parodonte affaibli par une maladie parodontale. Le traumatisme occlusal à lui seul ne peut pas provoquer une parodontite mais, dans un contexte défavorable, peut accélérer la formation de poches. 3. Évaluation de l’hygiène orale L’hygiène orale est un paramètre à évaluer lors de la 1ère consultation parodontale. il devra être réévaluée et comparé après traitement initial et au cours du suivi parodontal 10 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 a. Plaque dentaire C’est un facteur étiologique des maladies parodontales-> la qualité des thérapeutiques et du suivi parodontal dépend du contrôle de plaque. Il faut évaluer la quantité de plaque dentaire présente initialement afin d’en suivre son élimination et sa maîtrise par le patient. La plaque est facilement identifiable en supra-gingival à l’œil nu mais aussi à l’aide d’une sonde ou d’un révélateur de plaque Il existe différents indices de plaques (IP) qui permettent de quantifier la plaque dentaire, les deux principaux sont : - L’indice de SILNESS & LOË (1964) - L’indice de O’LEARY & AL (1972) Indice de plaque de Silness et Loë (1964) - il prend en compte la quantité de plaque au contact de la gencive sur les faces vestibulaires, linguales et proximales - se fait avec un examen à la sonde, sans colorer la plaque - comprend des scores allant de 0 à 3 ; la moyenne de ses scores correspond à l’état globale du patient 6 dents retenues : 16, 12, 24, 36, 32, 44. On mesure l’indice sur chaque face de la dent et on fait une moyenne par dent puis une moyenne sur les 6 dents. Indice de plaque de O’Leary et al. (1972) - Indice utilisé en clinique. - Il permet de déterminer la qualité du contrôle de plaque individuel - la plaque est mise en évidence par un révélateur de plaque ou à la sonde - c’est un indice dichotomique (présence notée +, absence notée -) 11 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 - il est mesuré sur 6 sites par dent en bouche complète Les nouveaux patients ont souvent un IP>60%, il est nécessaire qu’il reste bas et stable au cours du traitement parodontale c’est à dire 20%= CI à la chirurgie car l’étiologie n’est pas éliminée et non maîtrisée b. Tartre Le tartre est un dépôt minéralisé dur très adhérent. Il résulte de la calcification de la plaque dentaire par les sels minéraux présents dans la salive. Il y a 2 types de tartre : - Le tartre supra-gingival : de couleur blanchâtre/jaunâtre, préférentiellement localisé face aux canaux excréteurs des glandes salivaires - Le tartre sous-gingival : de couleur brun foncé Il n'y a pas d’intérêt diagnostic ni pronostic à enlever le tartre mais un intérêt thérapeutique-> prévention des maladies parodontales Aspect rugueux de la gencive= facteur de rétention de plaque (facteur aggravant) -> important d'éliminer régulièrement la plaque Colorations : Les colorations externes correspondent à des zones de plaque colorées, adhérentes, le plus souvent brun-jaunâtre, parfois noires chez les fumeurs. B. Examen visuel des muqueuses 1. Muqueuse saine et santé parodontale La gencive saine Elle est de couleur rose pâle (qui peut être modifiée en fonction de l’apparence ethnique), possède une texture ferme, un aspect piqueté en peau d’orange, fermement attachée au parodonte profond, un contour harmonieux, épousant le collet des dents au niveau marginal, un sulcus sain jusqu’à 3 mm et un espace inter dentaire comblé par la papille. La classification de Chicago (2017) donne une définition de la santé parodontale : une absence d’inflammation ou un niveau faible d’inflammation d’un parodonte intact ou réduit. 2. Le phénotype parodontal L’évaluation du phénotype parodontal est un paramètre important car il influence les stratégies thérapeutiques (principalement en chirurgie muco-gingivale) + permet d’évaluer le risque de récessions tissulaires. Il est principalement déterminé visuellement avec l’aide d’une sonde parodontale. Il y’a 3 classifications : Classification de MAYNARD & WILSON (1980) Classification de SEIBERT & LINDHE (1989) Classification de ZWEERS & AL. (2014) Rappel : hauteur tissu kératinisé = distance sommet rebord gingival - ligne muco-gingivale 12 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Classification de MAYNARD & WILSON (1980) Type I (40%) : Dimension normale/idéale de TK et épaisseur vestibulo-linguale normale/idéale du procès alvéolaire. Cliniquement la hauteur de TK = 3 à 5 mm ; palpation révèle os alvéolaire épais. Une dimension d’environ 2 mm de gencive attachée (GA) qui sépare la gencive marginale de la muqueuse alvéolaire mobile. Type II (10%) : Dimension de TK réduite mais l'épaisseur vestibulo-linguale du procès alvéolaire est normale. Cliniquement, la hauteur de TK est inférieure à 2mm. La palpation révèle un os alvéolaire normal. Type III (20%) : Dimension TK normale/idéale mais l’épaisseur procès alvéolaire est mince. Cliniquement la hauteur TK normale mais les racines dentaires peuvent être palpées. Type IV (30%) : Dimension de TK réduite (< 2 mm) et l’épaisseur procès alvéolaire est mince. Dans cette situation, il existe un fort potentiel d'apparition de récession gingivale en l’absence de contrôle de plaque et en présence d’un traumatisme local. Classification de SEIBERT & LINDHE (1989) 2 types de parodontes : Parodonte plat et épais et parodonte fin et festonné Classification de ZWEERS & AL. (2014) Classification adoptée dans la classification de CHICAGO (2017), elle complète la classification précédente par un 3ème phénotype parodontal : épais et festonné. 3. Freins et brides La classification de PLACEK & coll. (1974) répartit les freins selon leur insertion par rapport au parodonte marginal 13 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 En fonction de la position de leur insertion coronaire : Incidence sur la santé parodontale et un risque pour le parodonte marginal entraînant la nécessité de les supprimer par frénectomie. Peuvent entraîner un déplacement de la gencive marginale avec ouverture du sillon gingivo-dentaire et représenter une entrave à l’hygiène orale. Associé à un parodonte à risque, ils augmentent fortement le risque d’apparition ou d’aggravation de récessions gingivales 4. Évaluation des papilles inter-dentaires Les papilles inter-dentaires sont des structures tissulaires de petites tailles et fragiles, situées sous le point de contact dans l’embrasure des espaces inter-proximaux. Leur présence ou leur absence sont des éléments à prendre en compte concernant le dépistage des maladies parodontales et représente un critère décisionnel en chirurgie-muco-gingivale. La perte des papilles inter-dentaires favorisent l’apparition de « trous-noirs », des problèmes de phonation et de rétention alimentaire. Les étiologies sont nombreuses : Maladies parodontales et leurs séquelles post-thérapeutiques, Avulsions dentaires traumatiques, Âge, Absence de point de contact, Absence de nettoyage inter-proximal, Malformations dentaires, Soins iatrogènes,... 5. Muqueuse pathologique a) Inflammation gingivale-gingivite Modification de couleur => rouge vif ou vermillon, voire violacée ou bleutée. Modification de volume => œdème ou hyperplasie. Aspect lisse et luisant. Le rebord gingival n’adhère plus à la dent. Perte du feston gingival. Présence de saignements au brossage, au sondage parfois spontané. Plaque dentaire visible à l’œil nu, tartre supra- gingival et sous-gingival. Différents indices, les 2 principaux utilisés : Indice gingival de LOË & SILNESS (1963) = Gingival Index (GI) Indice de saignement d’AINAMO & BAY (1975) = Bleeding On Probing (BOP) → utilisé en clinique Indice gingival de LOË & SILNESS (Gingival Index [GI]): Permet d’évaluer l’importance de l’inflammation Indice classiquement utilisé en recherche Examen sur les 6 dents (même principe que le « plaque index »), 4 sites par dent (M, D, V, L/P) La somme des scores des 4 sites divisée par 4 → score de la dent La somme des scores des 6 dents divisée par 6 → GI du patient 14 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Il y a 4 classes : 0 : absence d’inflammation 1 : légère inflammation gingivale avec un léger changement de couleur, aucun saignement provoqué 2 : inflammation gingivale modérée, gencive de couleur rouge voire bleutée, œdème, aspect vernissé, saignement provoqué au sondage 3 : inflammation sévère, œdème important, tendance à l’ulcération et à l’hémorragie spontanée Indice de saignement d’ AINAMO & BAY (Bleeding On Probing [BOP]) Utilisé en clinique. Le saignement peut survenir avec un temps de latence de 20-30 secondes après le sondage. Indice dichotomique : saignement (1), Ø saignement (0) sur 6 sites par dent ; exprimé en pourcentage. Rapport entre le nombre de zones présentant un saignement au sondage et le nombre total de zones examinées, multiplié par 100. BOP < 10% = santé parodontale BOP > 10% = gingivite BOP > 10% = CI à la chirurgie La gingivite est induite le + souvent par la plaque mais parfois peut être liée à des facteurs systémiques et/ou locaux sans rapport avec la plaque dentaire (maladie systémique, désordres hormonaux, prise médicamenteuse,...). Signes cliniques de la gingivite : Symptômes de la gingivite : Œdème Saignements Douleurs Douleurs Chaleur Halitose Erythème Difficulté à s’alimenter Si 10% < BOP < 30% = gingivite localisée Si BOP > 30% = gingivite généralisée b) Récessions gingivales C’est un déplacement du rebord gingival apicalement à la jonction amélo-cémentaire (JAC). Il y’a une exposition partielle de la surface radiculaire. Elles peuvent être unitaires ou multiples. Elles se mesurent depuis la JAC jusqu’au sommet de la gencive marginale. Elles sont associées ou non à des lésions cervicales non carieuses, associées ou non à des hypersensibilités dentaires ou associées ou non à une maladie parodontale. Les étiologies sont multiples : malpositions, brossage traumatique, traction de brides/freins, mouvements orthodontiques, phénotype parodontal fin, … 15 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Il est indispensable de les identifier et de les mesurer pour déterminer la perte d’attache des dents. 2 classifications principalement utilisées : Classification de MILLER (1985) et Classification de CAIRO (2011) Classification de Miller (1985) Classe I : la récession n’intéresse qu’une seule face de la dent, elle n’atteint pas la ligne muco- gingivale, il n’y a pas de perte tissulaire inter dentaire. 100% de recouvrement peut être envisagé. Classe II : la récession n’intéresse qu’une seule face de la dent, elle atteint ou dépasse la ligne muco-gingivale, il n’y a pas de perte tissulaire inter dentaire. 100% de recouvrement peut être envisagé. Classe III : la récession n’intéresse qu’une seule face de la dent, elle atteint ou dépasse la ligne muco-gingivale, il y a perte partielle des tissus interproximaux et le tissu gingival proximal est apical à la JAC tout en restant coronaire à la base de la récession, ou il existe une malposition. Seul un recouvrement partiel peut être envisagé. Classe IV : la récession atteint plusieurs faces de la dent, elle atteint ou dépasse la ligne muco- gingivale, la perte des tissus interproximaux est importante, ils se situent au même niveau que la base de la récession. Aucun recouvrement ne peut être envisagé. Classification de Cairo (2011) (celle que l’on utilise maintenant) Classification axée sur le traitement, permet de prédire le pronostic de recouvrement. 3 classes basées sur l’évaluation de la perte d’attache interproximale. RT1 : récession gingivale sans perte d’attache interproximale. La JAC interproximale n’est pas cliniquement détectable. è Regroupe les récessions de classes 1 et de 2 de MILLER RT2 : récession gingivale associée à une perte d’attache interproximale. La perte d’attache interproximale (mesurée de la JAC interproximale au fond du sulcus/de la poche interproximale) est inférieure ou égale à la perte d’attache vestibulaire (mesurée de la JAC vestibulaire au fond du sulcus/ de la poche vestibulaire). RT3 : récession gingivale associée à une perte d’attache interproximale. La perte d’attache interproximale (mesurée de la JAC interproximale au fond du sulcus/de la poche interproximale) est supérieure à la perte d’attache vestibulaire (mesurée de la JAC vestibulaire au fond du sulcus/de la poche vestibulaire). c) Éruption passive altérée L’éruption passive est un phénomène physiologique de migration apicale de la gencive marginale et du système d’attache lors du développement de la dent sur l’arcade. Une éruption passive altérée/incomplète/retardée correspond à une altération de ce phénomène physiologique à différent stade, entraînant un recouvrement +/- partiel de la couronne clinique par la gencive marginale et une JAC non visible. Si c’est localisé, cela concerne un groupe de dents. Si c’est généralisé, cela concerne l'ensemble de l’arcade. 16 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Les signes cliniques sont : Couronnes courtes, carrées Parodonte souvent épais et plat JAC non visibles → située à la base du sulcus Au sondage, profondeur sulculaire faible (< 3mm) Examen radiographique → évaluation position crête osseuse par rapport à la JAC 2 types, en fonction de la quantité de tissu kératinisé : 2 sous-types (dans chaque type), en fonction relation Type 1 : quantité excessive de tissu kératinisé entre la crête osseuse & la JAC : Type 2 : quantité normale de tissu kératinisé A : distance crête alvéolaire-JAC est supérieure de 1,5 à 2mm (laissant la place à l’attache épithélio- conjonctive). B : la crête osseuse est au niveau de la JAC d) Fissures de Stillman, Bourrelet de McCall Fissure de Stillmann : aussi nommée « fissure », récession étroite partant de la gencive marginale en direction apicale, comme une virgule Bourrelet de Mc Call : également appelé « feston », est un épaissement de la gencive attachée sous forme d’un bourrelet fibreux et non inflammatoire (rose pâle). Ces anomalies sont dues à un traumatisme mécanique lié à un brossage traumatique → important à noter lors de l’examen clinique. C. Examen des parafonctions Les parafonctions sont l’ensemble d’activité qui s’exerce de manière arbitraire détournant les fonctions de l’appareil manducateur de leur fonction normale. Elles viennent perturber l’équilibre dentaire et leur sévérité dépendra de leur fréquence, leur durée et leur intensité. 17 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Parmi ces fonctions il y a : - bruxisme - Onychophagie (se ronger les ongles) - Interposition labiale - Déglutition atypique - Pulsion linguale - Ventilation buccale - Habitude de succion non nutritive (pouce, doigts) - Mastication de stylo… -> Nécessité de prise en charge d’interruption de ces parafonctions avant le traitement d’une maladie parodontale. -> Nécessité d’alerter le patient sur leurs effets délétères sur le parodonte. IV. Examen clinique profond A. Sondage parodontal et examen des furcations 1. Sondage parodontal Il met en évidence 2 paramètres importants : La profondeur de poche (ou de sondage) La niveau d’attache clinique (ou perte d’attache clinique) La profondeur de poche définit le besoin ou non d’un traitement parodontal. Le niveau d’attache clinique définit la présence et la sévérité de la parodontite. Il est réalisé grâce à l’utilisation d’une sonde parodontale graduée. Il y a différentes sondes commercialisées mais les 2 principales sont : La sonde PCP-UNC15 → clinique, graduée à chaque mm jusqu’à 15, bandes noires entre 4-5 et 9-10 La sonde CP12 → clinique, graduée à 3-6-9-12 mm La sonde CPITN (OMS) → épidémiologie, graduée à 3,5 et 5,5 avec extrémité boule de 0,5mm pour manipulation douce des tissus C’est un acte très technique → courbe d’apprentissage Plusieurs règles afin d’être le + fidèle & reproductible possible : Sonde parallèle au grand axe de la dent, Repérer la JAC ou autre repère si elle est absente (noter ce repère dans le dossier), Faible pression : 25g (force exercée sur un stylo) → s’arrêter lorsqu’une résistance souple est atteinte Retenir la valeur la + faible si on hésite entre 2 mesures Ne pas sonder dans la papille inter-dentaire 18 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 a) Profondeur de poche La profondeur de poche (PS) se mesure par insertion douce de la sonde parodontale entre la gencive et la dent en 6 points définis (DV, V, MV, ML, L, DL). Elle correspond à la distance entre le bord marginal gingival (DGM) & le fond de la poche. Dans les zones saines, la profondeur de sondage ne dépassera pas 3mm Dans les zones pathologiques, la profondeur de sondage ≥ 4mm En clinique : Lors de toute première consultation → sonder les incisives/molaires afin de dépister une éventuelle MP. Si profondeur de poche ≥ 4 → sondage parodontal étendu à toutes la bouche + charting parodontal complet b) Niveau d’attache clinique Le niveau d’attache clinique (NAC) correspond à l’enregistrement de l’intégrité du système d’attache. Il prend en compte la profondeur de sondage et la perte liée à une récession. Il est calculé par une mesure circonférentielle des dents à l’aide d’une sonde parodontale standardisée avec la JAC. NAC = profondeur de sondage (PS)+ hauteur de la récession (DGM) Important : DGM = valeur positive en cas de récession DGM = valeur négative en cas d’accroissement gingival Lorsque DGM même niveau que JAC → NAC = PS c) Saignements et suppuration Il est important de noter la présence ou non de saignement au sondage. Il peut être spontané ou retardé (20 à 30 sc), localisé en 1 point ou généralisé, faible ou abondant. RAPPEL : le saignement est le signe pathognomonique d’une inflammation des tissus parodontaux, marqueur de la présence d’une MP. Il peut être associé ou non à une suppuration = suintement ou écoulement de pus au sondage ou à la palpation vestibulaire. → Signe tardif d’une infection parodontale. → Inconstant et moins fréquent que le saignement Attention : Diagnostic différentiel avec lésion infectieuse d’origine endodontique. 2. Examen des furcations 19 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Il est réalisé avec une sonde parodontale de NABERS pour examiner la zone de séparation radiculaire sur les dents pluriradiculées. La sonde graduée à 3-6-9-12mm Il permet la mesure de la perte osseuse horizontale. La présence d’une lésion inter-radiculaire représente un critère de complexité du fait de leur faible réponse aux traitements. Il est essentiel de diagnostiquer une atteinte inter-radiculaire lors du diagnostic car le choix de la stratégie thérapeutique et du pronostic du traitement va en découler. La classification de Hamp et al. (1975) évalue l’atteinte horizontale - Classe 1 : lyse osseuse horizontale inférieure à 3 mm - Classe 2 : lyse osseuse horizontale supérieure à 3 mm et non transfixiante - Classe 3 : lyse osseuse transfixiante La classification de Tarnow et Fletcher (1984) évalue l’atteinte verticale : - Degré A : profondeur de sondage verticale de 1 à 3 mm - Degré B : profondeur de sondage verticale de 4 à 6 mm - Degré C : profondeur de sondage verticale supérieure ou égale à 7 mm B. Examen des mobilités dentaires La mobilité est évaluée cliniquement en plaçant la dent entre le manche de 2 instruments. Instrument de mesure spécifique pour mesurer objectivement la mobilité dentaire = PERIOTEST® Les 2 indices de mobilité utilisés : Indice de mobilité de MILLER (1950) Indice de mobilité de MÜHLMANN (1954) 20 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Indice de mobilité de Miller (1950) : Indice de mobilité de MÜHLEMANN (1954) C. Le charting parodontal C’est l’enregistrement des données issues du sondage parodontal sous forme de tableau accompagné d’un schéma dentaire et parodontal. Il illustre de façon claire et synthétique l’ensemble de la situation parodontale du patient. C’est un élément indispensable de la consultation parodontale qui témoigne de la prise en charge globale du patient. Réalisé lors de l’examen initial avant thérapeutique parodontale initiale (charting initial) et au moment de la réévaluation parodontale (charting de réévaluation). Charting initial sert de base de référence Charting de réévaluation permet de confronter les données actuelles à celles de référence, aide à la décision thérapeutique + compare et évalue l’efficacité de la thérapeutique parodontale initiale. Données enregistrées : Plaque Saignement Profondeur de sondage (poche) Niveau gingival (- si récession ; + si accroissement) Mobilités Furcations (lésions inter-radiculaires) Implants Il calcule automatiquement : le % de saignement au sondage, le % de plaque, le niveau d’attache moyen & la profondeur de sondage moyenne. Utilisation de l’outil en ligne : Charting en ligne de l’Université de Bern (www.periodontalchart-online.com). Ligne bleue => niveau des poches (profondeur de sondage) Ligne rouge => niveau de la gencive marginale (récessions). L’aire bleue = poches parodontales 21 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 V. Examens complémentaires A. Les examens radiographiques Il existe différents types de clichés radiographique : - la panoramique dentaire - les clichés rétro-alvéolaires et rétro coronaires - le CBCT (Cone Beam Computer Tomographie) Un cliché radiographique doit être justifié, c’est à dire en cas de : - suspicion de maladies parodontales - suspicion de lésions carieuse, lésion infectieuse d’origine endodontique - pour la visualisation des dents de sagesse en cas de symptômes cliniques Il doit être complément à l’examen clinique-> pas de radio en première intention de manière systématique ! Le choix du type de cliché doit être raisonné En parodontologie : c’est un élément indispensable qui permet d’élaborer un plan de traitement et d’orienter les décisions thérapeutiques et/ou chirurgicales permettent d’évaluer la perte osseuse alvéolaire, la morphologie des lésions osseuses et des structures anatomiques environnantes ne remplacent pas l’examen clinique réalisé en amont mais donnent seulement des informations supplémentaires sur l’étendue et la sévérité des lésions osseuse elles constituent une aide au diagnostic des maladies parodontales Les informations recherchées en parodontologie sont : Le niveau osseux (situation physiologique= sommet des crêtes osseuse à 1-2mm de la JAC) Forme de l'alvéolyse (horizontale/verticale) Degré d’alvéolyse exprimé en % (légère= 66%) Morphologie des zones inter radiculaire, hauteur du tronc radiculaire, longueur et divergence des racines Largeur de l’espace desmodontale la présence de tartre sous-gingival L’aspect des restaurations (reprises carieuses, restauration débordantes, point de contact…) Qualité des traitement endodontiques Caries… => en parodontologie, la radiographie intervient à divers stades : consultation initiale, phase pré et post chirurgicale, suivi parodontal (maintenance) 1. Panoramique dentaire Selon l’AAP en 2003-> elles constituent une valeur limitée des diagnostics des maladies parodontales. Avantages : 22 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 - de nombreux paramètres sont détectables avec une dose faible d’irradiation dans un temps de réalisation court Inconvénients : - difficulté d’observer précisément la destruction osseuse (superposition de structures et déformation) : il y a un manque de précision Indications : - Dépistage - en cas de d’impossibilité de clichés rétro-alvéolaire (palais plat, ouverture limitée, réflexe nauséeux…) - peut être utilisé en complément de l’examen clinique chez un patient présentant pas de poches parodontales et si la justification le permet 2. Le cliché rétro-coronaire et rétro-alvéolaire Le cliché rétro-coronaire (“Bite-wings”) - Visualisation d’une atteintes parodontales débutantes (ne dépassant pas le ⅓ sup et moyen) - A utiliser chez des patients n’ayant pas de restauration ou de problème endodontique soupçonné Avantages : permet une visualisation précise plus fine de la JAC et du niveau osseux crestal maxillaire et mandibulaire en même temps. Il y a aussi peu de distorsion d’image Inconvénient : ne permet pas de visualiser les apex ->il est à réaliser en complément d’un cliché panoramique Le cliché rétro-alvéolaire - réalisé à l’aide d’un angulateur - permet la prise de 1 à 3 dents contigües Avantages : permet une image précise, une visualisation de l’ensemble des structures osseuses et parodontales Inconvénients : Difficile à réaliser chez certains patients 3. Le bilan cône ou status parodontal Bilan long cône (BLC): C’est un examen de référence en parodontologie. Il s’agit de la seule technique fiable pour mesurer l'alvéolyse osseuse. Chez un patient totalement denté : 17 clichés rétro-alvéolaires et 4 clichés rétro-coronaires (facultatifs) Examen à réaliser si présence de poches ≧4 mm 23 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 4. Cône Beam Computer Tomography (CBCT) CBCT : Il a un intérêt dans le bilan pré-chirurgical des lésions inter- radiculaires des molaires maxillaires et des lésions intra-osseuses. C’est un examen indispensable en implantologie et en chirurgie pré- implantaire. Il est non recommandé en examen de première intention en parodontologie Inconvénients : Coût, dose d’irradiation supérieur à un bilan à long cône 5. Examens biologiques, microbiologiques Test microbiens : ne sont pas un outil diagnostique de la maladie peuvent être un outil de motivation, un outil pronostic (cibler les sujets les plus à risques de détérioration majeure et/ou les sujets nécessitant un suivi plus régulier) Non recommandés en 1ère intention-> réservés aux parodontites ne répondant pas au traitement conventionnel Examens biologiques : Selon le type de pathologie ou de thérapie médicamenteuse du patient nécessitant un traitement parodontal, on peut être amené à réaliser : - Numération formule sanguine (NFS) - Bilan d’hémostase, bilan rénal, bilan hépatique, glycémie (hémoglobine glycquée) VI) Synthèse et conclusion Conduite pratique de l’examen clinique pour chaque nouveau patient en consultation : Lors de l’examen clinique d’un nouveau patient, le charting parodontal complet ne doit pas être réalisé de façon systématique Doit être justifié par les symptômes et les signes cliniques relevés lors de l’interrogatoire et au sondage des incivises/molaires Arbre décisionnel adopté lors de la dernière conférence de consensus (CHICAGO 2017) Etape 1 : - Examination clinique du patient + évaluation du niveau d’attache Si une perte d’attache (PA) est détectable-> patient cas parodontal potentiel Si pas de PA détectable-> évaluer la présence des récessions associés à des profondeurs de sondage >3mm Si sondage positif= patient cas parodontal potentiel Si Sondage normal -> évaluer l’indice de saignement (BOP)= écarter diagnostic de gingivite 24 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 ➔ Si BOP>10%= gingivite Etape 2 : devant une suspicion de parodontite= perte d’attache (PA) Vérifier que ce n’est pas dû uniquement à des facteurs locaux (lésions endo-parodontales, fracture verticale, carie, restauration inadaptée, dent de sagesse…) Rechercher si PA présente sur une autre dent non adjacente -> si oui : Charting parodontal complet= présence parodontite Évaluer la présence ou l’absence de poche -> Profondeur de sondage (PS)> 3 mm= parodontite à diagnostiquer Donner le diagnostic de la parodontite : STADE et GRADE -> cours à venir 25 FONTY La consultation et l’examen clinique parodontal UE11, EC2 04/02/2025 Info exam : elle pourrait demander une réflexion clinique, plutôt que des détails précis. Exemple : En cas de récession RT1 de Cairo, est-ce qu’on peut espérer avoir 100% de recouvrement ? Elle fera QCM ou QCS à la limite, pas de rédactionnel. 26

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