CM 2 : Transsubstantiation, Consubstantiation et "Présence Réelle" dans l'Art Religieux: Production d'un Dialogue Tridisciplinaire Appliqué au Miracle de Saint Hyacinthe de Cracovie - PDF
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This document discusses transsubstantiation, consubstantiation, and the "real presence" in religious art, using the miracle of Saint Hyacinthe of Cracow as a case study. It explores the theological implications of these concepts within the context of the Counter-Reformation.
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CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de saint Hyacinthe de Cracovie Le miracle de saint Hyaci...
CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de saint Hyacinthe de Cracovie Le miracle de saint Hyacinthe Au lendemain du concile de Trente (17 avril 1594 à l’époque de Clément VIII) et dans l’esprit d’affirmer la doctrine catholique et ce qu’elle confesse à travers des dogmes comme énoncés normatifs de la foi chrétienne, adoptés par diverses autorités ecclésiastiques appuyées par l’enseignement officiel de l’Église, selon Pelikan. Hyacinthe est le premier saint canonisé par l’Église catholique après et selon le concile de trente Hyacinthe = prêtre (1183-1257) à Cracovie. Hyacinthe est en lien avec une scultpure de la vierge Marie (défend les images), porte la monstrance Eucharistique (défend l’eucharistie), par l’intercession de la Vierge Marie → réponse au Protestantisme. Son récit et son hagiographie donne le ton de toutes les canonisations qui suivent durant le 17e s. Comme s’il s’agissait de synthétiser en image les canons du Concile de Trente, la figure de Hyacinthe répond à la quasi-totalité des reproches protestants faits à la pratique catholique. En tant que prêtre il défend le sacrement de l’ordre et se donne comme exemple pour la réforme du clergé, mettant en image le decret de la 23e session du Concile de Trente, concernant le sacrement. De plus, portant d’une main une monstrance Eucharistique (objet qui comporte en lui le corps du Christ), il assure son pouvoir d’administrer le sacrement de l’Eucharistie et la CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 1 saint Hyacinthe de Cracovie vérité du dogme de la présence réelle du Christ. Il est lié à Latran IV au XIIIe s (le parti qui fixe le dogme de la canonisation) Tenant d’une autre main une effigie de la Vierge à l’Enfant, il promeut aussi le culte marial mais aussi la question de “l’invocation et de la vénération des saints, de leurs reliques et de leur saintes-images” comme support de prière. Au sein des images du corpus, la présence des agonisants rappellent au spectateur l’importance du sacrement de l’onction des malades, décrété par le Concile de Trente. La canonisation de Hyacinthe compose un geste herméneutique (l’art d’interpréter). Sacrement de l’Eucharistie : dans le contexte de la contre-Réforme, la croyance des sacrements est remise en question. “Un sacrement, c’est un rite cultuel sacré venant d’un signe sacré institué par le Christ, et actualisé dans l’Église”. Le sacrement est ainsi une source par lui-même de la grâce divine. 7 sacrements de l’Église catholique : baptême, confirmation, Eucharistie, pénitence, onction des malades, ordre, mariage. En gras = les seuls reconnus par toutes les confessions, surtout retenus par la réforme protestante, qui sont les deux sacrements de l’initiation. Ce sont ceux par lesquels on devient initié au mystère pascal du Christ par l’esprit. C’est à partir d’eux que partent tous les autres sacrements. Dans l’Ancien Testament, le mot “sacrement” vient de Mysterion, qui signifie “révélation de dieu”. Dans le Nouveau Testament, ce terme est lié au contexte apocalyptique. Paul bénéficiaire de la révélationd u mystère de dieu sur le monde en JC ce qui autorise Paul à assimiler le mystère du Christ au mystère de Dieu, et d’entendre le terme de sacrement par rapport à l’Église (épouse du Christ) Contrairement aux termes païens, le dessein de Dieu sur le monde n’est plus destiné à être caché mais révélé au publique. Le Christ est au milieu. Le Chrétien entre dans les Sacrements par la grâce de Dieu et non pas par un maître qui initie les chrétiens au mystère et les conduit au rite. La jonction avec Dieu et ses fidèles se fait directement de la créature du Christ au corps mystique. L’Église se concentrait exclusivement sur les Sacrements au détriment de la parole de Dieu, qui mérite préséance et engagement subjectif des croyants. Pour répondre ou palier à ce manque de la parole de dieu, Évangélisation : missionnaires qui partent pour convertir. Mouvement considérable au XVIe et XVIIe. On construit l’Église avec une mentalité de bâtisseur : chaque chrétien CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 2 saint Hyacinthe de Cracovie est dit être une pierre de fondation, tandis que les protestants voient les fidèles comme leur propre temple. Kerygme = proclamation du contenu de la foi + martyre (=”témoignage”) à partir de cela, il y a 3 rapports au sacrement de l’eucharistie ; La transsubstantiation : pour orthodoxes et catholiques ; fait que le corps et le sang du christ se trouvent véritablement par voie surnaturelle et miraculeuse dans les saintes espèces eucharistiques que sont le pain et le vin. Il y a annulation d’une essence (le pain et le vin) pour laisser place à une autre (le corps et le sang). Le pain et le vin sont substantiellement transformés en corps et sang du Christ tout en conservant leur aspect initial. Dans le décret du Très Saint Sacrement de l’Eucharistie du Concile de Trente ; “parce que le Christ notre rédempteur a dit qu’était vraiment son corps ce qu’il offrait sous l’espèce du pain, on a toujours été persuadé dans l’Église de Dieu, et c’est ce que déclare de nouveau aujourd'hui ce Concile que par la consécration du pain et du vin, se fait un changement de toute la substance du pain en la substance du corps du Christ et de toute la substance du vin en la substance de son sang. Ce changement a été appelé par l’Église “transsubstantiation”. Voilà la réponse au Protestant, reprenant exactement ce que Latran IV Consubstantiation : Luther, lui, développe l’idée de consubstantiation, qui exclue la transsubstantiation. Il entend par Sacrifice une oeuvre bonne accomplie par l’Homme. L’Eucharistie est pure grâce divine.Il refuse la notion de transsubstantiation mais tient en revanche à la question de la présence réelle du Christ. La consubstantiation consiste à considérer que le corps et le sang du Christ sont bien réellement présents, mais ils ne changent pas de nature. En ce sens Luther se sent plus proche des catholiques que des réformateurs. Les réformateurs en question rejettent comme lui l’idée de transsubstantiation, mais ils rejettent aussi l’idée de consubstantiation. Selon Zwingli, le corps du Christ n’est pas présent dans le pain. L’ensemble du Christ est présenté au croyant à travers l’ostie, sans être présent. C’est un signe, un symbole, pas un phénomène surnaturel. On parle de présence réelle, mystique ou surnaturelle car ceux qui participent aux rites de l’Eucharistie font toutefois l’expérience de la présence en l’esprit du Christ. Cela reste une expérience directe du Dieu. En recevant le sacrement de l’Eucharistie, il y a transformation ontologique, réception d’une Grâce, changement interne. Zwingli ne croit pas que le Sacrement produise la CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 3 saint Hyacinthe de Cracovie Grâce. Il fait du fidèle un témoin de la Grâce qui réveille la mémoire de la mort du Christ. Question de la mémoire Pour Luther, le pain et le vin sont les instruments de la présence du Christ, pour Zwingli ils en sont les signes. Calvin parle de la Sacré-Cène de J-C et de ce qu’elle apport aux chrétiens, dans l’Institution de la religion chrétienne, 1536. Pour lui la dernière cène du Christ nourrit les chrétiens avec la nourriture spirituelle de l’union avec le Christ. Les chrétiens participent ainsi à l’humanité du Christ dans la sainte- Cène. Il y a en jeu une réalité spirituelle qui provient de l’esprit saint, mais Calvin ne conçoit pas que le corps et le sang du Christ soient matériellement présents. ici, les chrétiens mangent avec le Christ et sont élevés à lui plutôt que ce soit lui qui descende. Image comme document historique. Ce qu’on considère comme des documents iconographiques sont des tableaux ou des murs représentant Hyacinthe de Cracovie, représentant son récit hagiographique. cf. jean-André Faure, Abrégé de la vie et des miracles de saint Hyacinthe, confesseur de l’ordre des Frères voir récit ; retable Est dans l’église, portant à sa droite une monstrance eucharistique plus couramment appelée au XIIIe siècle une théophorie (”porte-dieu”), à sa gauche une statue de la Vierge. Son iconographie est donc exceptionnellement en rapport aux idées que défendent le Concile face au protestantisme ; le sacrement de l’Eucharistie et le rôle des images. En ce sens, on peut considérer que l’image parle d’elle-même et que sa remise dans le contexte historique lui donne tout son sens, mais aussi ses fonctions et ses valeurs. En premier lieu, il faut percevoir ce que l’image offre à la lecture. Comment le saint porte les objets, quelle relation mise en oeuvre entre le porteur et l’objet porté ? Quelle est la situation des objets portés, la disposition au sein de la composition ? L’ostensoir par exemple n’aura pas la même porté s’il est porté au centre ou en arrière-plan. Dans quelle mesure les figures représentées apostrophent-elles le spectateur ? CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 4 saint Hyacinthe de Cracovie /!/ la canonisation ne fait pas le saint. C’est une constatation de l’état saint, càdire que telle ou telle personne a respecté la promesse du baptême. Sa promotion serait dès lors dû au site de vie (Sitz em Liben) de la contre- Réforme. Cette promotion participerait à une Wirkungsgeschichte : histoire des effets, sous-entendu “du texte biblique” ⇒ proposition d’un déplacement avec, non pas la Bible, mais le récit hagiographique telle qu’elle apparait dans les Acta Sanctorum. SI on fait un déplacement avec le texte de référence, dans le cas de Hyacinthe l’image serait alors un effet des différents textes ayant constitué les idées d’une époque. Insiste sur la relation particulière que Hyacinthe entretenait avec la Vierge et des privilèges octroyés par le Christ par l’intercession de sa mère, c’est son “mignon”. Appuie sur l’importance du culte marital etc… “chose sacré tout comme on traite les caisses d’or et d’argent et tous les ornements reliquaires”. La statue de la Vierge Marie occupe une place imposante, large, et la montrance Eucharistique au premier plan plutôt au centre de la composition ou sur un plan supérieur dans la composition des motifs; cette intelligence sculpturale est un effet de la lecture de son récit hagiographique qui insisterait sur la valeur spirituelle des attributs des saints. Montrer comment les images défendent les valeurs catholiques en image. Dans le contexte de la contre-réforme, la multitude des récits hagiographiques avec le geste de la théophorie, pourrait être considéré comme lié au récit de Hyacinthe. 2 personnages bibliques : Joseph et Simeon. Le Christ redescend sous la forme d’un enfant, transmis des mains de la Vierge. Les théologiens de la réforme catholique disent pour Saint-Joseph qu’il a “possédé le Christ sans entre-deux, porté sur ses bras, nourrit de ses sueurs, chérit comme son fils….” Jean Jacquinot. L’auteur témoigne du plaisir ineffable qu’il ressent lorsqu’il voit Jesus dans les bras de Joseph ; il est question du plaisir de voir un homme environner Dieu. La christophorie est un jouc agréable et un fardeau léger. Outre Saint Joseph, chaque saint biblique comporte un passage de christophorie dans leur récit hagiographique. cf. Saint Antoine de Padoue, Sainte Françoise Romaine (canonis ée en 1708), elle aussi ramenée à l’aire contemporaine (XVIIe) pour défendre certaines valeurs théologiques. Saint Gaëtan de Prennes, Rose de Lima, Felix de Cantelie… Ils ont tous un rapport unique et particulier à l’Eucharistie, et tous dans un lieu différent de la hiérarchie catholique. On dit de Felix de Cantalie qu’il le reçoit en son sein. CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 5 saint Hyacinthe de Cracovie On peut considérer que la manifestation du culte de Hyacinthe et ses images sont symptomatiques d’un climat spirituel où la christophorie est très présente. L’hyppthèse serait que la christophorie telle qu’elle a été diffusée lors de la contre-réforme est due à la décroissance du culte de Saint-Christophe (un géant qui porte le Christ sur son épaule et traverse un fleuve tourmenté). À partir de 1570, on a des traités d’image qui cristallisent au sein d’un chapitre entièrement dédié à saint Christophe, son le statut trop mythologique. Association de la monstrance christique à Saint-Christophe, christophore par excellence. Ce culte, au départ le plus intense, fut ravalé au regard de simple superstition. On peut poser l’hypothèse selon laquelle la christophorie de Saint Christophe serait resté en filigrane à travers l’épanouissement du culte des saints bibliques. En ce sens la christophorie de Saint Hyacinthe et sa modalité de représentation serait un effet de ce site de vie de texte théologique et spirituel. En outre, cette modalité de la christophorie de Hyacinthe peut projeter ce saint au rang de saint idéal de la christophorie pour la Contre-réforme. Il est le seul à le porter deux fois, à travers des objets eux-mêmes christophores. + figure de Marie, christophore de référence. Ces images participent à la théologie de l’époque par leur propre moyen discursif. Les images de hyacinthe sont symptomatiques de l’idée de l’Eucharistie à l’heure de la contre-réforme. Les représentations de Saint Hyacinthe mettent en avant ce qu’il porte. Attaqué, il reste stoïque ; rupture entre action et narration puisqu’il ne fuit pas sa condition. Il guérit des malades, etc… Cette rupture fige et met l’attention sur ce qu’il porte, de sorte que tous les regards se dirigent vers la vierge. Forte valeur soteriologique (qui sauve). Par la suggestion d’une anaphore (=porter vers le haut) liturgique, le saint offre le corps du christ au dévot quand il est censé fuir + littéral : il porte vers le haut et défi les lois de la gravité la statue de la vierge + anaphore salvatrice ; porter le christ vers le haut permet au dévot d’être lui-même porté vers le haut par connivence. “bien heureuse sois-tu de porter en toi celui qui porte tout”, Ambroise de Milan L’image de Saint-Hyacinthe de Cracovie ne pourrait pas être une des meilleures de la question de la défense de l’Eucharistie face aux protestants ? Sa canonisation, qui a eu lieu après le Concile de Trente. Comme Pélican le souligne, le Concile,au lieu d’Adapter, RÉACTUALISER la tradition en l’adaptant CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 6 saint Hyacinthe de Cracovie à la vision du monde (Wentanschauung), a recopié ce que Latran Iv a dit sur le sacrement de l’Eucharistie en 1215. cf. Jaroslav Pelikan, La tradition D’une part, dans quelle mesure l’histoire de l’iconographie de saint Hyacinthe soulève la question de l’historicité (cf. gadamer). De fait, en quoi l’essor de son iconographie qui a suivi sa canonisation en 1594 est-elle un évènement théologique et comment celui-ci est symptomatique du travail de l’histoire au sein de l’Église catholique ? Dès lors faire ressortir une figure canonisée lors de Latran IV et ressortie lors de concile de trente n’est-il pas une promotion du discours théologique de l’église catho en image, selon lequel dans l’Eucharistie le corps et le sang du Christ ne sont pas réellement présent mais une conjuration d’art magique. Dès lors au-delà d’une canonisation opportune, l’épanouissement de ce culte peut être considéré comme un évènement qui répond à l’ébranlement des croyances, aux vues de l’insistance sur l’ostensoir. Nous pourrions considérer que l’image porte en elle l’Aufbebnung (processus de dépassement) initié par le protestantisme (sans contradiction, pas d’émulation). Cette réponse peut générer un processus de dépassement, en vue de l’accord de la puissance de l’eucharistie au sein du culte de saint-hyacinthe et, par métonymie, au sein de l’Église. D’autre part, en quoi la reformulation des attributs de saint-hyacinthe appellent la question de la reformulation du processus de réactualisation de la tradition ? réactualisation des formes de l’accessoire de la monstrance et de la statue mariale. Ils n’ont en rien leur aspect du M-A, à l’époque où Hyacinthe vit. Cet aspect de la recherche ne peut être révélé que par l’histoire de l'art, d’où la pluridisciplinarité, qui nous permet de situer les formes et les styes des objets portés au XVIIe s. Jacques de Lestin et Michel Serre peignent des attributs portés au XVIIe. Jean-Baptiste Thiers appèle ça le “soleil de justice” = le Christ lui-même. Dès lors ces images posent un rapport à la tradition. Ces observations prouvent que la question de la réactualisation des formes peut être mise en lien avec une réinterprétation de la foi qui prend place dans un mouvement circulaire. Ce geste artistique ne serait-il pas un des cercles herméneutiques? cf. Edward Schidebeeckx En ce sens les images peuvent être véritablement considérées comme des documents puisqu’elles témoignent d’un lien entre compréhension et foi chrétienne d’un instant T de l’Histoire. Tout se passe comme s’il était considéré que confronter le fidèle à des formes et des aspects qui lui sont CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 7 saint Hyacinthe de Cracovie familiers lui rendaient plus aisé d’avoir une intuition de l’eidos du sacrement de l’eucharistie et de l’intercession des saints. Eidos : forme intelligible (concepts, idées etc…ont de véritables formes) = structure invariable de l’objet. Ouverture anachronique avec Kierkegaard et la reduplikation. On peut envisager cette reformulation des formes comme un moyen par lequel l’invention de l’iconographie de Hyacinthe au XVIIe fait sienne la réalité médiévale. L’aura qu’avait l’Eucharistie et le culte des images (les dogmes du XIIIe) est comme réactivé au XVIIe s (wink wink Walter Benjamin). Si on reprend la logique du cercle herméneutique théologique et qu’on considère que la mise en oeuvre d’un récit hagiographique est une interprétation de ce récit, alors la représentation du récit médiéval de Hyacinthe avec les codes du XVIIe, une reduplication dirait mieux l’importance des enjeux théologiques de la vie du saint pour la contre-réforme, ce que ne fait pas son récit hagiographique. Par ailleurs porter le Christ comme le fait Hyacinthe (ou la monstrance eucharistique…), c’est par conséquent porter l’image du “Dieu invisible”. cf. Conlossien 1-15 cf. gravure ; 2 rayons relient la statue et la vierge marie et l’enfant en apparition ; l’un part du regard de la vierge marie à la statue, l’autre de l’enfant en apparition à la main de Saint-Hyacinthe. évoque le miracle ; la statue devient aussi légère d’une branche de roseau. Lie le lien entre le prototype (l’apparition), son image (la sculpture) et son effet par la trajectoire de ces faisceaux de lumière divine (la main peut porter une sculpture d’albâtre). L’hagiographie de Saint Hyacinthe est par ailleurs riche en répétition du mot “image”. Présente St-Hyacinthe comme le promoteur d’une médiation périphérique à replacer dans l’économie du culte des statues mariales miraculeuses. cf. Images de dévotion. Calvin défend l’idée selon laquelle les images ne relèvent pas de question de foi. En radicalisant la pensée de Luther, ces images doivent être détruites car elles sont Adiaphora : qui ne portent pas vers, ici vers dieu. Saint eikonosoter = sauveur d’images. Au-delà de défendre leur utilité, il montrerait aussi le bon comportement à suivre. Sauver les images permettrait au dévot d’être à son tour sauvé. Toutefois, pour proposer une lecture plus complète sur le plan historique, le corpus peut être élargi, en continuité ou en rupture avec le discours théologique produit par les représentations de Saint Hyacinthe. En ce qui CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 8 saint Hyacinthe de Cracovie concerne la théologie, il faudrait mobiliser plus de disciplines ; la théologie trinitaire, la christologie, la sotériologique, et l’ecclésiologie. Réactualisation sur le plan salvifique. Selon Aristote, il y a deux états des choses, inséparables ; en puissance ; à l’état potentiel, inchoatif, en devenir, qui tend vers en acte ; actualisation de quelque chose passant d’un état potentiel à un état actuel. Une fois que l’état de pleine actualité est atteint, on parle d’entéléchie. Tout changements actualisation d’une ou plusieurs puissances. L’état qui suit un changement peut être entéléchie de cette ou de ces puissances. entéléchie = maximum de ce qu’on peut être. L’acte d’une puissance peut être la puissance d’un autre acte. Ex : la brique est à la terre ce que la maison est à la brique. Il faut déjà qu’il soit en acte dans la pensée du sculpteur. Pourquoi réactualisation ? Il existe un état des choses qui a déjà subit une actualisation mais qui n’est pas encore entéléchie (encore imparfait) → réactualisation. Le dogme est un langage physique, humain, une règle donnée par l’Église sur terre. Il désigne en théologie une vérité figée que l’Église pose comme devant être cru. Si on suit le dogme, on fait preuve de sa foi véritable en Dieu. On ne peut pas considérer que ce qui a été dit avant lors d’un Concile. CM 2 : transsubstantiation, consubstantiation et “Présence réelle” dans l’art religieux : production d’un dialogue tridisciplinaire appliqué au miracle de 9 saint Hyacinthe de Cracovie