TD4 Séance 4 - Economie de l'Incertain et de l'Information - PDF
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Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne
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These notes detail concepts of risk and uncertainty in economics. The document discusses different approaches to the concepts, with examples of how these factors are part of economic decision-making.
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Le coût privé représente les coûts que supportent normalement sur le marché les agents économiques et les coûts externes c’est ceux ne sont pas pris en compte, ceux qui échappent à la sanction du marché. Le coût privé, exemple : comment stocker les produits. Théoriquement en économie, le coût social...
Le coût privé représente les coûts que supportent normalement sur le marché les agents économiques et les coûts externes c’est ceux ne sont pas pris en compte, ceux qui échappent à la sanction du marché. Le coût privé, exemple : comment stocker les produits. Théoriquement en économie, le coût social est égal au cout privé. En réalité, les externalités (les coûts externes) existent, et cela à de lourdes conséquences. S’il n’y a aucune intervention de l’état pour prendre en compte ces coûts externes, cela conduit les agents à pousser leurs activités au delà de ce qui est souhaitable pour la communauté. Coase en 1960 écrit un livre sur le coût social. Il part d’un exemple : une collectivité qui décide de créer une activité ferroviaire à travers des champs d’agriculteur. Pour lui, il faut qu’il y ait des négociations privées entre les parties, il faut que ceux qui construisent la route négocient avec les agriculteurs. Pour Coase, pour réduire les externalités il faut qu’une partie achète une réduction de l’externalité à l’autre. Il existe 3 approches classiques du théorème : - Approche classique : la seule condition pour que le théorème puisse s’appliquer normalement consiste à vérifier que les droits soient définis et sanctionnés de manière rigoureuses dans le dispositif légal et judiciaire. La précision des droits de propriété suffirait à garantir les effets attendus du fonctionnement du marché. Arrow dès 1969 (9ans après le théorème) montre les impossibilités d’une telle approche - Approche de 1969 à quelques années plus tard : la précision des droits de propriété ne suffit plus. Parce qu’il existe des droits de transaction. Dans cette deuxième approche, le théorème n’est pas valable si on ne peut réduire ou éliminer les coûts de transaction (comprend les coûts de négociation, un avocat, expert…) - Approche des économistes modernes : cette approche réfute l’approche n°2, ni la précision des droits de propriété ni la faiblesse voire l’absence des coûts de transaction ne garantissent la validité du théorème. à Aucune négociation ne pourra supporter les coûts sociaux. (ex argument du monopole : il y a toujours une partie qui va avoir l’avantage sur l’autre. Ex : lactalys et ses éleveurs) TD4 – Décisions et risques 1) Que sont les notions économiques de risque versus incertitude ? L’univers ne peut pas être représenté par un ensemble fini de situations possibles et la connaissance des agents est limitée. Les différents courants de pensée vont chercher à 10 répondre à la question suivante : comment les agents se comportent ils en situation d’incertitude ? Dans un article intitulé Risk, Uncertainty and Profit (1921), Franck Knight effectue une distinction entre risque et incertitude : « La différence pratique entre les deux catégories, le risque et l’incertitude, est que, s’agissant de la première, la distribution du résultat parmi un ensemble de cas est connue (soit par le calcul a priori, soit par des statistiques fondées sur les fréquences observées), tandis que ceci n’est pas vrai de l’incertitude en raison de l’impossibilité́ de regrouper les cas, parce que la situation à traiter présente un degré élevé de singularité ». Une situation est risquée quand la prévision peut se faire à parer de probabilités mathématiques ou de probabilités fréquentes. Correction : On définit un risque par l’ensemble des évènements possibles qui peuvent en résulter ainsi que par la probabilité associée à chacun de ces évènements. Définition de Cordan en 1563 : il parle d’équiprobabilité des risques. Pascal et Fermat sur le risque : ils ont fondé la théorie des probabilités et leurs buts est d’essayer de calculer le nombre d’évènements probables. Un autre auteur va travailler sur les probabilités : Laplace. L’auteur important est Franck Knight : il dissocie le risque et l’incertain. Selon lui l’incertain, c’est quand une quantification objective des probabilités est impossible, or le risque c’est l’inverse c’est lorsque c’est possible. Risque = on peut faire des pourcentages, probabilités Incertain = pas de probabilités Ex de Franck Knight le plus connu = urne avec boules blanches et boules noires. On nous demande de tirer que des boules blanches. C’est une incertitude car on n’a pas le nombre de boules blanches et boules noires. Or cela devient un risque si on a le nombre de boules blanches et noires (on peut donc faire des probabilités). Il y a des outils qui permettent de soit réduire le risque soit de passer de l’incertitude au risque. Il existe trois outils = - La recherche d’informations - La diversification (ex : si on prend des actions, de diversifier les actions) - La mutualisation (partage des risques, ex : prendre une assurance). Tous les risques ne sont pas mutualisables ex : le chômage. Théorie de la finance dans les années 60 qui postule que même s’il y a une forte volatilité des prix des actifs, il y a des outils qui nous permettent d’orienter nos choix (risque). 11 2) Qu‘est ce que le paradoxe de SAINT PETERSBOURG ? Le paradoxe de Saint-Pétersbourg fait référence à une histoire que le mathématicien suisse Daniel Bernoulli (1700-1782) aurait racontée à son frère Nicolas en écrivant son traité de probabilité de 1738. à C'est la satisfaction escomptée plus que l'espérance de gain qui gouverne le choix des individus face à une prise de risque. Correction : Pourquoi il y en a qui prennent plus de risques que d’autres (ex : parier, jeu d’argent) - Différences de personnalité (Les risquophobes/Les risquophiles) - Différence des moyens financiers à C'est le fait que la satisfaction escomptée plus que l'espérance de gain gouverne le choix des individus face à une prise de risque. Paradoxe de Saint Pétersbourg ? Dans cette histoire, un mendiant trouve un billet de loterie dans les rues de Saint-Pétersbourg. Il a une chance sur deux d’empocher 20 000 ducats et donc une chance sur deux de ne rien gagner du tout. Un riche marchand s’approche du mendiant et lui propose de lui racheter sur le champ son billet de loterie 6 000 ducats. Le mendiant accepte la proposition et s’en va avec ses 6 000 ducats. Le paradoxe réside dans le fait que le mendiant accepte un gain inférieur à l’espérance de gain que contenait son billet. Il a préféré avoir un gain plus petit mais certain, qu’un gain plus important mais incertain. Il y a donc une aversion à l’égard du risque. Le choix va dépendre donc de la personnalité et des finances. 3) Qu‘est ce que le concept d’utilité espérée ? L'incertitude existe quand le consommateur ne connaît pas parfaitement la situation dans laquelle il effectue son choix. Exemple : Prendre ou non son parapluie en partant de chez soi le matin ? Cette conception, bien que d’essence mathématique, introduit une évaluation sur ce qui « pousse » l’être humain à rechercher les gains et à éviter les pertes dans les situations où il doit faire des paris. C’est pour tenir compte du comportement humain dans les situations de risque que Bernouilli propose le concept d’utilité espérée. 12 De plus, l’homme économique prend ses décisions en vertu de la maximisation de l’utilité espérée. Ce principe de maximisation repose sur l’hédonisme et c’est à ce niveau que les théories économiques et motivationnelles se rejoignent sans doute le plus. En effet, comme l’explique Weiner (1992), les théories de la motivation partent du principe que l’homme recherche le plaisir et évite la douleur (principe de l’hédonisme). Correction : Les deux auteurs sont John Von Neumann et Oskar Morgenstern. Le critère d’utilité espérée : consommer quelque chose en espérant que cela va satisfaire un besoin et que ça va remplir une utilité. C’est donc bien une utilité espérée. Ex : achat tél pour faire de belles photos, il est très résistant… le produit ne remplit pas l’utilité première mais également les autres besoins. On consomme quelque chose parce qu’on a un besoin premier (prendre des photos), mais finalement notre produit remplit d’autres besoins. Théorie de l’utilité espérée est aussi appelée la théorie de la représentation des préférences. Le principe fondamental de la théorie, c’est qu’en situation de risques, le comportement du décideur est entièrement déterminé par ses préférences sur les distributions de probabilités et sur les conséquences de ses actions. Cette théorie permet de définir un critère grâce auquel les loteries peuvent être évaluées. C’est un critère de choix. Donc ce critère là il y a deux axiomes : - C’est la stabilité et l’indépendance de toutes les conséquences - Sur la continuité des décisions et des conséquences Un comportement rationnel sera celui d’un décideur qui reconnaît ses normes et qui prend ses décisions selon le critère qu’elles ont permis de définir. 4) Qui est Maurice Allais ? Le paradoxe d'Allais est un paradoxe en théorie de la décision proposée par Maurice Allais pour montrer les contradictions de la théorie de l'utilité espérée développée par John Von Neumann et Oskar Morgenstern. Allais essaye d’enrichir la théorie en évoquant la prime de risque : quand un risque est trop important, l’individu va chercher à acquérir une prime de risque. La théorie du capital = il tente de réconcilier deux explications du taux d’intérêt. La première explication est classique qui considère que le taux d’intérêt est le prix d’équilibre entre épargne et investissements, de ce fait l’épargne et l’investissement s’équilibre par l’effet des modifications du taux d’intérêt. 13 Economie de l’Incertain et de l’Information Antoine ACHARD – Année 2024/2025 S éan c e 4 : D éc isio n s en I n c erta in et en R isq u e Au préalable des sciences probabilistes → Le hasard pour les jeux, les superstitions pour le fondamental → De l’effacement de Dieu au profit de la Science → Définition du risque : « ensemble des événements possibles qui peuvent en résulter et la probabilité qui leur est associée » → Calcul de la probabilité d’un événement : rapport du nombre d’événements favorables sur le nombre d’événements possibles (exemples). Définitions essentielles → Univers : ensemble de tous les résultats possibles → Eventualité / issue : chacun de ces résultats est une éventualité → Evènement : Sous-ensemble de l’univers → Union, intersection et contraire → Gain : résultat négatif, nul ou positif d’un jeu aléatoire Risque vs incertitude vs incertitude radicale → Un théoricien : Frank KNIGHT (1885-1972) → Une échelle de l’aléa imprévisible : vers la quantification impossible (événements possibles et probabilités connus vs événements possibles connus et probabilités présumées vs inconnu) Exemple : assureurs, wifi, dés, placements boursiers, loto, OGM, spatial, PMU… → Limitation des risques : préventions, normes et sécurités (exemples) → Transferts et mutualisation du risque : mutuelles, assurances, introduction en bourse, etc… L’espérance → Définition et explication (valeur gain moyen - avantageux, désavantageux, équilibré) → Le paradoxe de Saint-Pétersbourg : l’aversion au risque et l’irrationnalité – supplément de bien-être < espérance (Daniel BERNOULLI puis NEUMANN et MORGENSTERN (risque) et SAVAGE (incertitude)) – (A preuve : Livret A vs actions ou assurances) → Remise en cause partielle par Maurice ALLAIS (dépendance situationnelle cf paradoxe d’ALLAIS) → Réflexion : l’humain a-t-il vraiment une aversion au risque ? (Actions, assurances, jeux de hasard / FDJ) Une explication des différences : les profils Une explication des différences : les profils Florent PRATLONG, 2021 Aversion au risque : → Aversion au risque : Préfère les choix les moins aléatoires à espérance égale. Rappel du paradoxe de Saint Pétersbourg et exemple des placements. Source : 40 ans de performances Comparées 1974-2014 Étude réalisée par Charles-Henri DE MARIGNAN analyste senior IEIF Zoom – Maurice ALLAIS : → Un économiste tout aussi brillant que peu consensuel ; → Travaux sur le marché des fonds prêtables et taux d’intérêt ; → Etudes sur les risques et les choix en situation d’incertitude en opposition avec ARROW ; 02/12/2024 Salah MOUSTAOUI TD3106 TD4 1. Que sont les notions économiques de risque versus incertitude ? La distinction entre risque et incertitude est un concept fondamental en économie, particulièrement bien illustré par Frank Knight dans son ouvrage Risk, Uncertainty and Profit (1921). Cette distinction repose sur la capacité à quantifier ou non les événements futurs par des probabilités. Le risque désigne une situation où il est possible d’associer une probabilité à différents résultats futurs. Cela signifie que même si l’issue est incertaine, il existe des informations suffisantes pour estimer la probabilité de chaque résultat. Par exemple, dans un jeu de dés, on peut calculer les probabilités de chaque résultat (1/6 pour chaque face). On parle alors de risques mesurables. Ce type de situation est souvent représenté par des calculs mathématiques ou des observations statistiques passées. L’incertitude, selon Knight, est différente dans le sens où elle ne permet pas une telle quantification. Elle se produit lorsque les événements futurs sont trop imprévisibles pour être mesurés par des probabilités objectives. Par exemple, dans le cas où l’on doit tirer une boule d’une urne sans connaître le nombre exact de boules blanches et noires, il est impossible d’estimer les chances de tirer une boule blanche. L’incertitude est donc présente lorsqu’on ne dispose pas de suffisamment d’informations pour effectuer une évaluation statistique des résultats possibles. Les économistes ont élaboré plusieurs outils pour réduire le risque ou pour tenter de convertir une situation d’incertitude en situation de risque. Parmi ces outils, on trouve : - La recherche d’informations, qui permet d’améliorer la connaissance d’une situation et de réduire l’incertitude. - La diversification, une stratégie qui consiste à répartir ses investissements ou ses décisions sur plusieurs domaines afin de minimiser l’impact négatif d’un événement particulier. - La mutualisation, qui consiste à partager les risques avec d’autres acteurs, par exemple via l’assurance, ce qui permet de limiter l’impact financier d’un risque. Ces outils sont au cœur des théories financières modernes, qui cherchent à guider les choix d’investissement en prenant en compte le risque. Par exemple, dans les années 1960, la théorie du portefeuille développée par Harry Markowitz a montré comment les investisseurs pouvaient gérer les risques associés à la volatilité des marchés grâce à la diversification de leurs actifs. En résumé, la différence clé entre le risque et l’incertitude repose sur la capacité à attribuer des probabilités aux résultats futurs. Le risque est quantifiable, tandis que l’incertitude ne l’est pas, ce qui rend la prise de décision dans un environnement incertain beaucoup plus complexe. 2. Qu’est ce que le paradoxe de SAINT PETERSBOURH ? Le paradoxe de Saint-Pétersbourg est un problème de probabilité où, malgré une espérance de gain théoriquement infinie, les gens ne sont pas prêts à miser des sommes importantes. Le paradoxe met en évidence que les individus ne basent pas leurs décisions uniquement sur l’espérance de gain, mais plutôt sur la satisfaction attendue. Dans l’exemple, un mendiant préfère accepter 6 000 ducats sûrs plutôt que de risquer de gagner 20 000 ducats avec une chance sur deux. Cela montre une aversion au risque : beaucoup de gens préfèrent un gain certain, même s’il est inférieur à ce qu’ils pourraient espérer, à cause de l’incertitude. Les choix dépendent donc de la personnalité et de la situation financière. 3. Qu’est ce que le concept d’utilité espérée ? Le concept d’utilité espérée, introduit par Bernoulli, aide à comprendre comment les individus prennent des décisions en situation d’incertitude. Plutôt que de se concentrer uniquement sur l’espérance de gain (ce qu’ils peuvent espérer obtenir en moyenne), ils cherchent à maximiser leur satisfaction ou “utilité”. L’utilité est subjective et varie selon les préférences individuelles face au risque. La théorie de l’utilité espérée, formalisée par Von Neumann et Morgenstern, propose que les individus font leurs choix en fonction de leurs préférences pour des distributions de probabilités. En d’autres termes, face à une situation où les résultats sont incertains, ils vont évaluer chaque option en fonction de l’utilité qu’ils espèrent obtenir, plutôt que simplement le gain monétaire attendu. Par exemple, une personne pourrait préférer un gain plus faible mais certain, plutôt qu’un gain plus élevé mais risqué. Ce comportement est rationnel selon la théorie de l’utilité espérée, car il reflète les préférences et le niveau d’aversion au risque de l’individu. Les décisions sont donc prises selon deux principes clés : - Stabilité des préférences : Les préférences d’une personne restent constantes, peu importe les alternatives proposées. - Continuité des décisions : Les choix faits par une personne sont cohérents avec les probabilités des résultats et les conséquences attendues. 4. Qui est Maurice ALLAIS ? néo-classique Maurice Allais (1911-2010) est un économiste français de renom, prix Nobel d’économie en 1988. Il est particulièrement connu pour avoir introduit le paradoxe d’Allais, qui critique la théorie de l’utilité espérée de Von Neumann et Morgenstern. Ce paradoxe démontre que, face à des choix risqués, les individus ne se comportent pas toujours de manière conforme à cette théorie. En effet, les individus ont tendance à privilégier des gains certains plutôt que des gains incertains, même si cela ne maximise pas leur espérance de gain, révélant ainsi une aversion au risque. En plus de ses travaux sur la décision sous incertitude, Allais a également contribué à la théorie du capital. Il a tenté de combiner deux grandes explications du taux d’intérêt : l’approche classique, qui le voit comme un équilibre entre épargne et investissement, et l’approche keynésienne, qui le relie à l’offre et la demande de monnaie. Allais a cherché une solution intermédiaire, tentant de réconcilier ces deux visions. Il a aussi introduit le concept de prime de risque, selon lequel, face à un risque élevé, les individus cherchent une compensation supplémentaire pour l’accepter, enrichissant ainsi l’analyse des comportements face à l’incertitude.