Analyse des Discours Scientifiques en Histoire (HIST-D173) 2019-2020 PDF
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This document is an introduction to the analysis of scientific discourse in history. It covers the ambiguities of the term "history", the object and methods of history, and the role of the historical community. The document also discusses different historical periods and the importance of historical sources.
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Profs. M.-C. P O L L E T et C. V A N D E R P E L E N A NALYSE DES DISCOURS SCIENTIFIQUES EN HISTOIRE [ HIST - D173 ] 2019 2020 -Discours : tout est discours, seuls changent contenu/forme/formulation/vocabulaire en fonction de l’intention et du public ; -Sci...
Profs. M.-C. P O L L E T et C. V A N D E R P E L E N A NALYSE DES DISCOURS SCIENTIFIQUES EN HISTOIRE [ HIST - D173 ] 2019 2020 -Discours : tout est discours, seuls changent contenu/forme/formulation/vocabulaire en fonction de l’intention et du public ; -Scientifique : discours approuvé par la communauté scientifique. 17/09 : INTRODUCTION. L’HISTOIRE ET LES HISTORIEN.NE.S (I) 1. LES AMBIGUÏTES DU TERME « HISTOIRE » EN FRANÇAIS - « Mon » histoire : récit fidèle du passé - Story : fiction menteuse - Discours scientifique savant universitaire critique concernant des événements et phénomènes du passé è Point commun : récit (même histoire académique parce qu’on raconte l’histoire, mais avec un regard critique sur 1/l’écriture 2/l’approche des faits 3/la manière dont l’histoire a été racontée auparavant) 2. L’OBJET DE L’HISTOIRE Il n’existe pas d’objet par nature : grande quantité de champs ; seulement deux conditions : question du passé et histoire humaine Objectifs de l’historien (ce qui fait la différence avec les autres dénominations) : - Pas collectionneurs des faits du passé mais analystes critiques - Fonction sociale : § compréhension/explication/connaissance du passé pour mieux comprendre le présent (¹ présentisme car concerne analyse du passé) § mise au jour des forces qui gouvernent l’évolution sociale à ambition critique 3. LES METHODES DE L’HISTOIRE (établissement de la preuve documentaire-construction de l’explication-écriture-validation par les pairs- diffusion) Établissement de la preuve documentaire à recherche et critique des sources = heuristique - Histoire n’est pas un discours parmi d’autres car dimension de connaissance vraie car basé sur des faits attestés par des sources - Réécriture de l’histoire due à deux choses : 1/nouvelles sources 2/ regard neuf sur la source (ex. histoire des femmes à silences de l’histoire sont significatifs) Construction de l’explication Croisement des sources : différents types de sources ; parfois sujets n’ont pas (suffisamment) de sources, ok, mais toujours préciser qu’on se base sur peu de sources donc insuffisant. L’écriture - Synthétiser l’information, expliquer à l’historien est pédagogue F. T I X H O N 1 Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 - C’est le moment où l’historien confronte ce qu’il a trouvé avec les autres travaux d’historien.ne.s - Expliquer ce qu’on veut apporter (but premier est de transmettre la connaissance du passé) et en quoi notre travail est original (avant tout, voir ce qui a été fait sur le sujet) + important de poser des questions dans les travaux La validation par les pairs Évaluation des collègues (indice : maison d’édition universitaire ou académique). La diffusion (revues scientifiques) 4. LA COMMUNAUTE SCIENTIFIQUE - « L’histoire, c’est ce que font les historiens » A. PROST à défini entre autres par sa communauté (très important) - Historien = métier (apprentissage collectif, ‘héritage’ – autodidacte impossible) 5. LES TEMPS DE L’HISTOIRE Deux choses fondamentales : - les dates (temps) = chronologie cruciale pour les repères - la narration, l’explication (récit) = juste une liste de dates ne dit rien (moments-clés, cohérences et périodes unies) à Question des grandes périodes : ex. révolution industrielle ou révolution française pour déterminer le changement entre temps modernes et époque contemporaine ? è La manière dont on travaille l’histoire est modifiée quand on a encore des témoins présents pour raconter l’histoire Périodisation selon BRAUDEL - Temps court : immédiateté (journalistes et reporters) - Temps moyen : recul par rapport à l’événement de +/- 20 ans - Temps long : origines des phénomènes et des événements Ex. Génocide rwandais : - Colonisation ? - Assassinat du président ? - Conflit Hutu-Tutsi ? è temporalité très différente ! 6. CONCLUSION PAS d’histoire totale (complète et définitive) : constamment réécrite et parfois absence de sources (ex. cinémas de quartier) PAS d’histoire universelle : toujours interprétation faite par des individus ancrés dans leur société et leur temps Interprétation, mais statut de « connaissance vraie » car preuves et contrôles (toujours pouvoir expliquer pourquoi et comment on a écrit l’histoire !) 19/09 : HISTOIRE ET DISCOURS DE VULGARISATION (II) 2 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 - Existe des discours scientifiques de vulgarisation, d’autres qui sont tellement dans la vulgarisation qu’ils sont infantilisants ; - Certains historiens écrivent pour leurs pairs mais aussi pour un public moins averti ; - Transformation la plus importante : vocabulaire (simplification, définition). 1. GENRE DE DISCOURS Déf. : formes relativement stables que prennent les énoncés dans une situation d’énonciation particulière et qui respectent une série de conventions. *Relativement stables :règles, mais dépendent de la situation d’énonciation, de l’intention et des interlocuteurs. *Pas forcément verbales : convention aussi dans la manière d’être – contenu et forme. « Ensemble de productions langagières orales ou écrites qui, dans une culture donnée, possèdent des caractéristiques communes d’ordre communicationnel, textuel, linguistique, graphique ou visuel et/ou d’oralité, souples mais relativement stables dans le temps » 2. COMMUNAUTE DISCURSIVE « Communauté restreinte organisée autour de la production de discours, quelle qu’en soit la nature : journalistique, scientifique, etc. Leurs membres partagent un certain nombre de modes de vie, de normes, etc. » « Groupes sociaux qui n’existent pas indépendamment de l’énonciation des textes qu’ils produisent et diffusent selon des normes souvent fortement codifiées » 3. DISCOURS SCIENTIFIQUE à Situation d’énonciation particulière ! Normes de recevabilité ! Si non respect de certaines règles, malgré qualité de l’article, ne pourra être publié. è discours scientifique en histoire : la communauté discursive relève du domaine disciplinaire des historien.ne.s et des normes à respecter dans ce domaine 24 ET 26/09 : AUCTORIALITE, NICHE, PROBLEMATISATION D’UN OBJET DE RECHERCHE ET ARGUMENTATION SCIENTIFIQUE (III) -Difficultés de lecture : prérequis culturels, vocabulaire soutenu… -Facilités : notes de bas de page (contenu), organisateurs textuels, mots-liens, connecteurs d’argumentation (concession), problématisation sous forme de question, mini-conclusion, titraille… 1. CRITERES DE SCIENTIFICITE D’UN DISCOURS Maison d’édition Auteurs, éditeurs, directeurs… Genre de présentation du livre/revue… Comité de rédaction/scientifique/de lecture – composition Normes 3 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 Crédibilité du contenu Existence de compte-rendus ou ‘recensions’ de l’article et contenu 2. LA QUESTION DE L’OBJECTIVITE DANS LE DISCOURS SCIENTIFIQUE « […] La subjectivité annoncée porte sur la mise en valeur de certains traits qui relève explicitement du caractère humain de ceux qui la font (la science) » « L’écriture de recherche tend à l’objectivité, et pour cela doit tenir son objet à distance ; dans cette perspective, elle tend à être autonome par rapport à la situation d’énonciation, à laquelle elle n’est le plus souvent pas rattachée : tout discours scientifique se veut non contingent du contexte de l’individu qui le produit. » 3. L’ARGUMENTATION SCIENTIFIQUE - Mise en valeur de son raisonnement ; - Débattre du bien fondé de ses choix théoriques et méthodologiques ; - Prévenir la contestation. Argumentation : « démarche par laquelle on entreprend d’amener l’auditoire à adopter une position par des arguments visant à en montrer la validité » - Discours scientifique : degré d’argumentativité très élevé : chaque assertion doit être étayée (apporter une preuve, en histoire : multiplier les sources à polyphonie car prise en compte de toutes les voix des différents auteurs consultés) ; - Textes scientifiques comportent une forme de subjectivité en ce qu’ils ont une visée persuasive ; - Paradoxe : l’écrit scientifique à la fois, vise l’objectivité à travers l’effacement énonciatif et vise à construire un point de vue à travers l’argumentation. Objectivité : Point de vue : 4. CONSTRUCTION D’UN POINT DE VUE - Argumentation commence tôt dans le discours scientifique, parfois même dans le titre au moyen d’un point d’interrogation par exemple ; - Dans l’introduction on attend : 1/l’objet de recherche 2/les sources utilisées 3/la thèse 4/la méthodologie). Questions à propos de l’argumentation scientifique : 1. Sujet (objet de l’argumentation) 2. Pourquoi (enjeux) à fort lié à la fonction heuristique (=partie de la science qui a pour objet la recherche de documents) car il s’agit de produire des savoirs nouveaux en se basant sur des savoirs disponibles (sources et ressources càd « archives » ou travaux d’historiens) 3. Comment (réalisations : manières et moyens //méthodologie) è Dimension argumentative : 4 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 - Remise en question d’une idée communément admise pour en avancer une autre ; - Séquence prototypique argumentative : thèse ancienne – thèse nouvelle – arguments ; - Connecteurs (organisateurs textuels à valeur argumentative) ; - Étayage constant ; - Modalités énonciatives (marque de l’attitude de l’auteur vis-à-vis de ses propos): § Modalités subjectives ; o Affectives : portent sur les émotions (plus rares dans le discours scientifique) ; o Évaluatives : expriment un jugement de valeur/opinion ; § Modalités logiques : expriment degré de certitude de l’auteur sur ses propos ; § Modalités métadiscursives : jugement sur sa propre façon de dire les choses. 10/10 : LES ENCYCLOPEDIES (IV) 1. HISTOIRE DES ENCYCLOPEDIES -Antiquité : rassembler savoir sur le monde (tend à l’universalité) à Pline L’Ancien, Historia Naturalis, 1er siècle -MA : ordonner le monde + évangélisation – vision chrétienne, tend à l’universalité à Isidore de Séville (v. 560-636), Etimologiae et Mercurii (prêtre) -Lumières : classement méthodique du savoir, + de quantité de matière, +diffusion grâce à l’imprimerie, tend à l’universalité à Diderot et d’Alembert, Encyclopédie ou Dictionnaire raisonné des sciences, des arts et des métiers, Paris, 1751-1772 2. LES CARACTERISTIQUES DES ENCYCLOPEDIES - Savoir méthodique de l’intégralité des savoirs véhiculés par l’ensemble des arts, des sciences et des techniques !Connaissance : individuel ; savoir : communautaire ! - Classement rationnel à vocation scientifique - Refus position idéologique « neutralité » - Vocation pédagogique - Volonté de démocratisation à diffusion - Savoir situé (lieu et temps) : point de vue de l’historien, pas point de vue moral (cf. Larousse, Nègre, négresse) 3. LES DIFFERENTS TYPES D’ENCYCLOPEDIES ET DICTIONNAIRES 1) Encyclopédies générales : pas universelles, mais situées (temps et lieu) Britannica, universalis, americana… 2) Encyclopédies spécialisées : n’existe que pour christianisme : Larousse au XXe insoutenable car scientifique à vocation neutre, point de vue objectif sur le monde Catholicisme, judaïca, Islam… 3) Dictionnaires et encyclopédies disciplinaires Sociologie, sciences économiques, sciences politiques, littéraire, historien… 4) Dictionnaires d’histoire thématiques ou par période Transnational history : volonté de sortir d’une histoire universelle, donc on étudie un sujet à travers toutes les frontières 5 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 5) Encyclopédie collaborative Wikipédia - Principes § Pertinence encyclopédique (synthèse des connaissances sur un sujet) § Neutralité du point de vue (différentes théories/opinions sans prendre position) § Courtoisie § Liberté de droits (chacun a le droit de créer) - Positif : contrôle démocratique des savoirs (mécanismes d’autorégulation), contenu dans les faits comparable aux autres encyclopédies, organisation sans but lucratif - Reproches : pas de comité de lecture, absence de vision d’ensemble et d’ordonnancement entre les degrés d’information – propagande, promotion, enjeu de conflits ?? NORMES D’UNE NOTICE DANS UN DICTIONNAIRE OU UNE ENCYCLOPEDIE D’HISTOIRE - Signature de l’auteur ; - Auteur reconnu ; - Définition historicisée des termes ; - Histoire de l’objet de la notice ; - Point de vue personnel sur l’historiographie (*histoire de l’histoire) à ! prend position comme un historien, pas position morale ! : dit comment doivent être étudiées les encyclopédies, pas juste chronologie - Bibliographie (=ouvrages scientifiques) 17/10 : LIBERER LES FEMMES, CHANGER LE MONDE. LE FEMINISME DES ANNEES 1970 EN BELGIQUE (V) LE METIER D’HISTORIEN - Recherche scientifique ; - Conserver la mémoire des événements du passé ; - Collecter, inventorier et conserver les archives ; - Faire connaître l’histoire à un large public ; - Enrichir les débats sur des sujets d’actualité. 1. LE FEMINISME DES ANNEES 1970 - Social, politique, culturel - Revendication : libération des femmes - Deuxième vague féministe : en rupture avec les organisations plus anciennes è Contexte : un société en transition à Après 1945 : démocratisation de la société (confrontations entre avancées et tradition), mais toujours contestataire L’INSTRUCTION - Après WOII, écoles ouvrent leurs portes aux filles, elles sont plus nombreuses à accéder à l’éducation (+ démocratisation globale de l’enseignement) - 1958 : gratuité des secondaires - 1970 : mixité obligatoire dans l’officiel Mais : toutes orientations pas accessibles aux deux sexes et représentations figées des rôles sexués (maintien des inégalités car tradition) Ex. Mère au foyer LES DROITS FAMILIAUX - Devoir d’obéissance du mari (1804-1958) – incapacité civile de la femme mariée 6 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 Mais - Inégalités (pas de compte sans accord du mari jusque 1976) - Père a l’autorité parentale - Répartition des tâches domestiques inégalitaire LES DROITS REPRODUCTIFS Dans les années ’60 : pilule contraceptive à révolution sexuelle Mais : loi de 1923 interdit publicité sur les contraceptifs, code pénal interdit avortement (emprisonnement) et tabous sexuels LE TRAVAIL REMUNERE DES FEMMES - Après WOII, économie favorable au travail des femmes, de + en + sont rémunérées // niveau d’instruction à métiers + diversifiés (graphique) UN MONDE DU TRAVAIL INEGALITAIRE Mais : - Valorisation du modèle de la mère au foyer - Salair fém. systématiquement inférieur (1978 : directive eu. qui va obliger BE à adapter législation par rapport aux salaires) - Services de garde aux enfants rares (97% des travailleurs.euses sont fém.) même si de + en + sont mis en place - Inégalité dans l’emploi = inégalités accès aux droits sociaux (allocations de chômage, pension de retraite à calculé en fonction du salaire) PARTICIPATION A LA VIE POLITIQUE 1948 : femmes peuvent voter mais votent toujours pour des hommes (femmes restent minoritaires voire absentes des assemblées et exécutifs) 2. UNE SOCIETE SOUS TENSION – LES REVOLTES DES ANNEES 1960 Période favorable aux remises en cause des relations de domination è Dénoncent dans différents pays : racisme, colonialisme, impérialisme, guerres, militarisme, tabous corps et sexualité, relations d’autorité et hiérarchies, atteintes à l’environnement. à Grand espoir de construire un monde solidaire et égalitaire !! Ex. Mouvement pacifiste et antimilitariste – Viêt Nam Révoltes étudiantes de mai ‘68 ‘Walen Buiten’ à édification de LLN et création de la KUL 3. UN « NOUVEAU » FEMINISME EST DANS LA RUE Concentré sur les relations de sexe, dominations hommes-femmes - Parti des USA (souvent influences étrangères) - Premières actions en BE : Dolle Mina en Flandre (milieu « intellectuel ») influence création des Marie Mineur en Wallonie (milieu ouvrier) POURQUOI UN « NOUVEAU » FEMINISME ? - Féminisme de la 1e vague en BE : fin du 19e à égalisation des droits familiaux, enseignement, travail et politique - 2e vague se superpose mais se distingue par : § Radicalité très à gauche § Actions joyeuses et tapageuses (médias) 7 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 § è Nouvelles revendications : o POUR UNE SOCIETE JUSTE ET SOLIDAIRE - Cadre d’analyse marxiste (justice de classe, justice de sexe) + terminologie et argumentation souvent révolutionnaire (dans manière d’analyser situation des femmes : exploitation capitaliste) - Dénonciation de toutes les formes d’oppression (très inclusives) o LIBERER LE CORPS ET LA SEXUALITE - Autre représentation du corps féminin - Stimuler éducation à sexualité (information ++, brochures…) - Sexualité libre et épanouie des femmes, sexualité lesbienne - Sexualité libérée de la procréation « Un enfant, si je veux, quand je veux » : Maternité désirée, planification des naissances //comportements des couples (petites familles), 1973 : suppression de l’interdiction d’information pour la contraception, 1990 : dépénalisation partielle de l’avortement, mais : difficulté de changer des lois face à des corps composés d’une majorité, voire totalité d’hommes o CHANGER LA FAMILLE - Remise en question de la gratuité du travail domestique, plutôt analyse : travail qui a 1 valeur économique (résultante d’une économie d’exploitation dans laquelle la femme travaille gratuitement dans la sphère domestique) - S’épanouir en dehors de la famille : être autre chose que mère, femme au foyer… - Reconnaissance de la diversité des familles (célibataires, veuves, divorcées, mariées, c’est pareil !) à Comment changer la famille ? Répartir équitablement le travail domestique et éducatif, développement des services collectifs, diminution générale du temps de travail pour une conciliation harmonieuse vie-travail (hommes et femmes) o DENONCER LES VIOLENCES FAITES AUX FEMMES - Harcèlement dans l’espace public, violences domestiques, violences sexuelles - Apparition des premières associations d’entraide o REVENDICATIONS FEMINISTES « CLASSIQUES » - Égalité dans l’emploi - Vie politique (compliqué car d’un côté sont contre les politiques, mais veulent intégrer) - Lutte contre stéréotypes sexistes 4. PROFIL DES MILITANTES - Ancrage à gauche - Grande diversité (géographie, âge, situation familiale, milieu social, niveau d’instruction ,orientation sexuelle, opinions philosophiques et religieuses et « nationalité ») À L’ORIGINE DE L’ENGAGEMENT FEMINISTE - Engagement militant préalable (souvent gauche, communiste à réajustement de l’engagement donc transfert de méthodes) - Événements féministes à l’étranger + lectures (de Beauvoir) - Souffrances personnelles ou entourage 5. MODE D’ACTION MILITANTS 8 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 - Se retrouver entre femmes : espaces non mixtes car racontent leurs histoires - Actions coups d’éclat - Rassembler (invitent de Beauvoir à réseau) - Groupes d’entraide Mais : alliances avec des organisations plus anciennes, ponctuelles avec des médecins, juristes… à + de visibilité 6. LA FIN D’UN MOUVEMENT/NOUVEAUX DEPARTS - Crise des années 70 - Défi de l’utopie de sororité (mouvement + triste, on croit – à l’utopie) - Concrétisation difficile des objectifs (division, disputes) - Surmenage militant (« on en pouvait plus » : enfants + travail + …) - Essor du féminisme institutionnel professionnalisation des actions militantes) è Nouveau départ à l’aube de 1980 7. ÉVALUATION DES RESULTATS - Difficile car néo-féminisme s’inscrit dans un mouvement d’ensemble - Médiatisation plus grande - Théorisation – études féministes, revues, centres de documentation… 8. L’HISTORIEN.NE ET L’ACTION MILITANTE Comment combiner les deux ? Important quand on voit que les revendications étaient les mêmes il y a 50 ans - Stimuler réflexion sur les obstacles - Stimuler les rencontres entre anciennes et nouvelles - Conserver mémoire des combats anciens : rassembler archives et récits de vie (défi : aucune archive du mouvement féminin/féministe) 9. SOURCES POUR L’HISTOIRE DU NEO-FEMINISME Mission sociétale de l’histoire de fournir toutes les preuves - Bibliographie belge et étrangère - Publications des militantes (romans, mémoires, revues, brochures, théorisation) - Affiches - Archives des militantes et associations (notes manuscrites, PV de réunions, correspondances, tracts…) - Photos - Chansons, caricatures, dessins - Histoire orale (toujours confronter les archives avec la mémoire orale) - Archives d’organisations externes, presse Discours scientifique de diffusion = discours scientifique de vulgarisation Conférence scientifique parce que : - Exploitation des sources - Spécialiste - Chronologie - Argumentation par les sources (iconographie, schémas…) - Méthodique, toujours expliciter sa démarche Q :COMMENT SE POSITIONNE-T-ELLE EN TANT QU’HISTORIENNE PAR RAPPORT AU MOUVEMENT FEMINISTE ? 9 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 07/11 : L’EXPOSITION JEUNESSE REBELLE A LA MAISON DE L’HISTOIRE EUROPEENNE (VI) 1. INTRODUCTION -Projet politique, mais aucune intervention politique à laissé au comité scientifique (international européen) -Pas musée privé/développé dans une entreprise ou collectivité locale -Mise en récit dans un espace au moyen d’objets mais aussi documents -Dispositif de communication à exposition (objets, documents, vitrines, décors, cimaises…) -Difficulté : grosse institution européenne n’offre pas toute la flexibilité qu’on peut attendre pour un projet culturel mais privilège du budget -Aspect pédagogique : famille (interactivité) + activités scolaires spécifiques 2. DEROULEMENT 09/2015 : formulaire de proposition d’exposition, soumis au Comité scientifique Été 2017 : lancement du marché public pour la scénographie et la production (appels d’offres) à premier scénario provisoire de l’exposition (description générale, message principal, approche expositionnelle, objectifs, expérience du visiteur, public cible, structure, différentes parties, style et atmosphère, lien avec la mission de la MHE, description détaillée des contenus, visualisations) + travail avec les scénographes en // du travail de recherche (entre autres pour les objets) 02/2018 : début de la collaboration avec les scénographes o O6/2018 : scénographie préliminaire o 08/2018 : scénographie finale o 11/2018 : scénographie détaillée 3. CHOIX D’EPOQUES -Époque où la jeunesse devient une force sociale en soi – va écrire son histoire, plus la subir à la culture jeune spécifique qui se développe après l’après-guerre -Difficulté : quelles dimensions européennes ? Influence des USA, convergences et divergences dans une Europe de la guerre froide qui est divisée à jeunesse a contribué à l’européanisation 4. TEXTES Trame narrative évolue en fonction des objets et documents collectés Défi 24 langues, mais dans exposition temporaire 4 langues (3 nationales + anglais) Textes hiérarchisés : a. Niveau 1 : introduction générale à toute l’exposition b. Niveau 2 : introduction à chaque partie spécifique c. Niveau 3 : sous-thèmes d. Niveau 4 : textes vitrines et identifications des objets 21/11 : LE « COMPTE-RENDU » D’OUVRAGE SCIENTIFIQUE (VII) = rencension, lecture, note, note critique, xxx a lu pour vous… - INTENTION D’UN COMPTE-RENDU : Pas objectif de vendre, mais de faire vivre la communauté scientifique, dynamisme (permettre au lecteur éventuel de faire des choix) à veille scientifique : se tenir au courant des publications - DIFFERENCE AVEC GENRES PROCHES : § 4e de couverture : description objective positive § Préface : auteur demande à un spécialiste qui abonde dans le sens de sa thèse 10 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 § Compte-rendu : dimension critique prépondérante ! demandé par éditeurs/organes de diffusion à des spécialistes - À PROPOS DU COMPTE-RENDU § Lieux de publication : revues scientifiques § Auteurs du livre ≠ auteurs du compte-rendu !! § Destinataires : pairs et intéressés § Fonctions et « missions » : renseigner, mais surtout faire vivre communauté scientifique § Contenus incontournables :thème abordé, contexte chronologique et géographique, angle de recherche, question de recherche, « d’où » parle l’auteur, son raisonnement scientifique… § Dimension analytique voire argumentative – dimension critique ! § Caractéristiques scripturales + analyse d’un compte-rendu : 05/12 : LES FAUSSAIRES ET FALSIFICATEURS DE L’HISTOIRE SCIENTIFIQUE (VIII) 1. QUI TRAFIQUE L’HISTOIRE ? Tout le monde – c’est l’intention qui qualifie la falsification 2. POURQUOI TRAFIQUER ? - Accroître renommée scientifique : recherche d’un scoop, vanité - Obtenir de l’argent – concurrence scientifique car de – en – d’argent investi - Accréditer une thèse, postulats politiques 3. QUOI ? (Jeanne d’Arc, Révolution française, esclavagisme, colonies, crimes du XXe…) 4. COMMENT ? Analyse Robert Badinter : LES TROIS AXES DE L’ART DE PERSUADER (LA RHETORIQUE): Ethos : façon dont le locuteur se présente à son auditoire (représentation de soir, posture, vêtements, comportement, position…) Pathos : façon dont locuteur touche les émotions de l’auditoire (création d’empathie ou antipathie par des descriptions émotionnelles, appel aux grandes valeurs) Logos : façon d’avancer des arguments -certain type de raisonnement (jeux sur faits et réalité, omission, hyperbole, détournement du point de vue comme oblitération du général pour se concentrer sur un particulier, trafic de chiffres/témoignages/textes…) 5. LES MOYENS 11 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 - Ouvrages scientifiques, de grande vulgarisation, débats radio et télévision, blog internet, revues au « caractère scientifique » 6. QUESTION DE VOCABULAIRE - Révisionnisme : démarche scientifique qui consiste à revenir sur le passé, le déroulement des faits, leur interprétation, grâce à de nouvelles sources ou de nouveaux paradigmes - Négationnisme : refus d’admettre la réalité de faits criminels massifs et avérés, particulièrement lorsqu’il s’agit des cas de génocide reconnus par le droit international ANALYSE « REVUE D’HISTOIRE EUROPEENNE » - Ethos de la revue (layout) : austère, sérieux - Global history : courant en histoire qui a montré qu’on a trop longtemps analysé les faits d’un point de vue trop local, qu’on interrogeait pas les influences transnationales (ex. histoires de BE et RDC à part) – montre que la moindre petite localité dans le monde est traversée par les influences internationales (flux économique, épidémie, migration…) Q : QUELLE GRILLE D’ANALYSE POUR CES TEXTES ? 28/11 : L’APPAREIL CRITIQUE EN HISTOIRE : SOURCES ET RESSOURCES (IX) 1. DEFINITION Appareil ou apparat critique est l’ensemble des outils textuels dont se sert l’historien pour permettre à ses lecteurs de suivre son argumentation, laquelle est basée sur des preuves à infos dans bibliographie/annexe/note : signes extérieurs qui sont la structure témoignage et argumentaire sur lesquels l’historien se base pour construire son discours et qui nous permet en tant que scientifique de voir comment il a travaillé 2. CONTENU - Note de bas de page ou infrapaginale - Inventaire des sources et de la bibliographie - Biographies - Lexiques (noms, lieux, concepts) - Iconographie légendée avec crédits photographiques - Carte de géographie légendées 3. OBJECTIF DE L’APPAREIL CRITIQUE - Livre les conditions d’énonciation du discours à communiquer (argumenter, prouver) - Chimiste // protocole de recherche : composition du produit 4. DISTINCTION ENTRE SOURCES ET TRAVAUX SCIENTIFIQUES - Sources (source primaire) : tout ce que le passé nous a laissé, sur lequel l’historien s’appuie pour écrire sa synthèse - Bibliographie (source secondaire) : travaux scientifiques ; synthèse de l’historien à partir de sources et des autres travaux scientifiques (légitime : impossible de revoir toutes les sources de toutes les périodes) ATTENTION un travail peut se transformer en source si disparition des témoignages et sources qui l’ont fondé (ex. historiens de l’Antiquité) ou si l’historien accomplit un travail sur la mentalité de ses devanciers (ex. histoire de l’histoire) Intention : 12 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 § Source intentionnelle : créée pour témoigner § Source non intentionnelle : pas pour laisser un message (ex. restes de nourriture) Important à s’interroger sur l’intention du producteur du message ! 5. GRANDS TYPES DE SOURCES Sources matérielles : sources monumentales (bâtiment, sculpture) ou objet de prestige ou usuel (casque, monnaies, vestiges dont ossements…) voire un paysage (témoin climat ou activité humaine) Sources iconographiques : peinture, œuvre d’art, photo Sources écrites On a longtemps pensé qu’il y avait une histoire « écrite », solide, et la préhistoire, des civilisations n’écrivant pas – paraissait plus fragile è représentation de l’histoire vieillie ; aujourd’hui, plus peur de travailler avec des géologues, anthropologues… à Support matériel : tablettes terre cuite, pierre, cire, papier, parchemin, digital (traiter comme du non digital càd bien référencer !) … Existent disciplines qui étudient l’écriture en fonction des supports (papyrologie, épigraphie (=étude des inscriptions anciennes gravées ou peintes sur des supports durables) - Sources littéraires (narratives) § Ne se limitent pas à des œuvres de fiction § Œuvres historiques rédigées dans le passé o Annales : liste événements classés chronologiquement sans liens (rare en histoire contempo) o Chroniques ou histoires : récits explicatifs rédigés dans le passé mais souvent orienté : but précis à mettre en valeur le prestige de l’institution ou du groupe o Récit spécifique : mémoires (homme politique, vie de saint…) - Documents d’archives (sources diplomatiques) Sources diplomatiques (essentiellement documents d’archives)= sources de la pratique: § Actes écrits § Lettres ex-officio (règles) § Documents résultant de (personne physique ou morale): o Actions juridiques o Activités financières et administratives § Archives médicales, inventaire de bibliothèque, PV de réunions… - Sources inédites vs sources éditées § Sources inédites : source pas éditée § Sources éditées : sources dont on a établi et présenté le texte pour la publication, généralement en le présentant et en l’annotant ; objectif : faciliter la compréhension et l’accès des sources à comment reconnaître une bonne édition de source ? maison d’édition, auteur, collection, mais aussi présence d’une présentation, annotation systématique, transcription exhaustive et rigoureuse suivant les normes - Sources manuscrites (écrites à la main) vs imprimées (diffusées par l’imprimerie – livres ou autres papiers) 13 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 - Commission royale d’histoire (CRH) = édition de sources avec normes figées Sources orales § Message véhiculé sans support matériel (bouche à oreille…) § Traditions anciennes folkloriques ou actuelles, poèmes oraux, chansons… Sources cartographiques Sources audiovisuelles : cinéma, télévision, documentaires, film privé… 6. REFERENCEMENT BIBLIOGRAPHIQUE : contient donnés bibliographiques nécessaires pour identifier le type de document : Livre, revue, articule de revue, journal, dictionnaire, site internet, chapitre d’un livre, actes de colloques, thèse, mémoire, rapport… 12/12 : ÇA SE LIT COMME UN ROMAN (X) - RES FICTAE (au roman, la fiction - fictionnel)/RES FACTAE (à l’histoire, la restitution du passé par les traces documentaires qui en attestent authentiquement la réalité - factuel) - TABLEAU COMPARATIF 14 F.Tixhon Profs. M.-C. POLLET et C. VANDERPELEN A N A L Y S E D E S D I S C O U R S S C I E N T I F I Q U E S E N H I S T O I R E [ H I S T - D 173 ] 2019 2020 15 F.Tixhon