Synthèse Livre La Fontaine pp 101 à 209 PDF
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La Fontaine
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This document summarizes pages 101 to 209 of a book about La Fontaine, focusing on his social circles and activities. The summary covers themes such as his involvement in Freemasonry (franc-maçonnerie), international relations, and political engagements. Keywords like political history could be added.
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Chapitre 3 : Une histoire de réseaux Sociabilités d’initiés La Fontaine est initiée en 1882 à la loge des Amis philanthropes de Bruxelles. Il n’est pas arrivé là par hasard, mais bien parce qu’il adhère aux idées libérales et il milite pour la constitution d’un enseignement éloignés des dogmes cath...
Chapitre 3 : Une histoire de réseaux Sociabilités d’initiés La Fontaine est initiée en 1882 à la loge des Amis philanthropes de Bruxelles. Il n’est pas arrivé là par hasard, mais bien parce qu’il adhère aux idées libérales et il milite pour la constitution d’un enseignement éloignés des dogmes catholiques. En 1910, les élections législatives se soldent par une victoire du parti catholique. Il examine comment il sera possible d’organiser la lutte intensive pour battre l’autorité cléricale. Il souhaite également réformer la franc-maçonnerie elle-même : il ouvre le débat sur l’initiation des femmes et leur accès aux loges. Il n’exige pas la mixité du GOB (Grand Orient de Belgique- obédience maçonnique nationale belge) mais sa reconnaissance officielle du Droit humain. La Fontaine souhaite une franc-maçonnerie progressiste. Ø Il existe un lien entre le système des relations maçonniques internationales et la mise en place du mouvement en faveur de la paix Il faut d’abord renouer FR et ALL (ont rompu depuis la guerre franco-prussienne de 1870) – compliqué mais La Fontaine ne décourage pas. Il soutient les essais de contrer les risques de conflit mondial. Il adhère ensuite à la Ligue Universelle de franc-maçon (LUF) Il y voit une opportunité de réconciliation et appelle à la maçonnerie universelle. Il La fontaine ne parvient pas à mettre un terme à l’opposition entre la FM continentale et ses consœurs anglo-saxonnes. A Londres, les maçons belges en exil le choisissent comme maitre de la « Loge Albert de Belgique » (atelier temporaire) GOB autorise ses loges à ouvrir des travaux sans évoquer Dieu et sans se référer à la Bible. (// anticléricalisme) - Pendant la première guerre mondiale, la Fontaine se revendique, d’un patriotisme antiallemand sans nuances. Il est désolé par le fait que dans les loges qu’il fréquente, il y a trop peu de frères issus de milieux intellectuels. Il est abasourdi par le fait qu’en plus de se montrer fermé aux femmes, la FM des USA rejette les personnes noires. A ses yeux, les confréries traditionnelles doivent disparaitre parce qu’elles ne valent pas mieux que les cultes les plus dogmatiques. Au final, de tous ces efforts, il ne ressort aucun rapprochement officiel avec la FM américaine. Ø Toutes les loges appliquent à la lettre l’interdiction de parler religion et politique, au point de rendre impossible tout débat lors des tenues. Ø Par ailleurs, tout ce qui touche au conflit mondial est écarté de leurs délibérations et le demeure même après l’entrée en guerre des états unis Après la première guerre, entre 1922 et 1925, La Fontaine occupe à nouveau la place de maitre des Amis philanthropes. Il perçoit deux voies possibles pour l’Humanité : 1. Soit celle de la « route traditionnelle » : le long de laquelle les peuples ont subi les pires aventures et qui en annonce d’autres encore pire 2. Soit celle qui court vers des « sommets énigmatiques » : exigeant le sacrifice des habitudes invétérées et chères. Selon lui, seule la deuxième permettrait à l’idéal maçonnique de devenir la norme. Mais, trop d’initiés refusent de travailler au perfectionnement de foules. Or, pour lui un FM, par ses habitudes les plus profanes, doit tenir le rôle d’éducateur de ses contemporaines et de ceux qui demain seront appelés à prendre sa place. 1 Il continue d’œuvrer pour la paix : maitre de la loge de la paix, Comité belge d’action contre la guerre, Société belge pour la pacification universelle, etc. (composée de maçons) Elles cherchent à étendre l’Humanité sur base des principes de liberté, égalité, fraternité. // fraternité internationale. L’Association Maçonnique Internationale (AMI) est approuvée par LF car elle prend une part active dans le mouvement en faveur de la paix mais il lui privilégie la Ligue universelle des FM (LUF). A ses yeux, l’AMI n’exprime pas suffisamment de caractère démocratique. La Fontaine appelle à œuvrer pour un désarmement moral et économique : instaurer une égalité des classes, égalité des races, égalité des peuples. Il reste, dans l’entre-deux guerres, fidèle à l’idée d’une franc-maçonnerie qui fait avancer les choses. Pourtant, l’instauration progressive de régimes antidémocratiques a des conséquences sur tout le mouvement maçonnique (Hongrie, Italie et Mussolini, arrivée d’Hitler au pouvoir, etc.) La situation se détériore, interdiction de la FM en Allemagne, au Portugal, en Turquie, Roumanie et Pologne. Ø Pendant ce temps, en BE, le GOB se préoccupe de + en + du problème de la Paix Sociabilités internationales Il côtoie de nombreuses personnes, qui ont des causes communes. Il rejoint l’Union Interparlementaire (UI) : elle promeut la paix et l’arbitrage international. Elle favorise aussi la camaraderie entre élus nationaux (Émile de Mot, bourgmestre de Bxl ; Adolphe Buyl, représentant à la chambre et bourgmestre) En 1929, il part en Balkanie : tenue du congrès universel de la Paix à Athènes. Des sociétés, un salon La Fontaine prend part à une sociabilité d’establishment. Il participe à des lieus de rencontres entre notabilités en arts, en lettres, en sciences, tant belges qu’étrangères (uniquement masculins) Beaucoup de propriétaires, de professions libérales, de commerçants, industriels. Nombreuses de ses rencontres professionnelles se nuent en amitié, comme avec Adachi (docteur en droit de Tokyo), ils partagent l’idéal d’une association mondiale des états. Le couple la Fontaine a « ses protégés », qu’ils aident financièrement en accordant des prêts ou par des dons en nature – chaussures, vêtements, etc. à « chers bienfaiteurs » Il n’existe pas se sécurité sociale à proprement parler en Belgique jusqu’en 1944. Même converti au socialisme, il continue à pratiquer ce genre de bonnes œuvres. Au fur et à mesure entre 1920 et 1940 : instauration d’un système obligatoire d’assurances, de retraites, etc., la Fontaine continue malgré tout d’accorder son aide financière à ses amis. Ø Socialiste et franc-maçon Il refuse le diplôme et la décoration de la médaille civique de première classe (car pour lui la seule récompense à laquelle un homme a le droit d’aspirer consiste en la satisfaction du devoir accompli)Pourtant, il accepte les divers diplômes d’honneurs attribués par les loges (dont la médaille du Roi Albert, en 1922) Elle est humanitaire, et décernée tant aux belges qu’aux étrangers qui ont consacré leur activité à promouvoir, organiser, ou administrer des œuvres de charité et d’humanité ayant pour objet de venir en aide aux Belges malheureux » : Elle porte le nom du seul souverain que LF a réellement respecté, sinon aimé. 2 Chapitre 4 : La Fontaine dans la cité 1. La Fontaine avocat Il sort docteur en droit de l’ULB en 1877. Il postule le poste d’avocat du ministère, mais échoue. Il n’aura pas une grande carrière à ce niveau-là Autour d’Edmond Picard : une autre sociabilité croisée La Fontaine rejoint un groupe d’avocat désireux de rendre plus active et plus intense la vie du barreau et décidés à faire prévaloir dans son sein des idées de solidarité et de confraternité. Ils demandent certaines réformes : - Volonté de réorganiser le Conseil de discipline (augmenter le nombre) - Rémunérer les stagiaires - Exiger la solidarité des anciens au profit des nouveaux (caisse de secours et de retraite) - Demande de modification des programmes de la Faculté de droit Derrière ce milieu de jeunes progressistes et socialistes se cache le nom d’Edmond Picard, personnage central de la vie juridique et culturelle du XIXe s. La Fontaine collabore aux Pandectes belges = compilation de la jurisprudence nationale. Et Picard convainc Paul Otlet de réaliser une bibliographique des articles parus dans les revus de droit. Ø Tous les 2 contribuent à asseoir la science bibliographique « Conférence du Jeune Barreau de Bruxelles » : association qui rassemble une majorité d’avocats et de stagiaires qui partagent une vision moderne du droit. La conférence devient un lieu de vie, ou ils réfléchissent ensemble au métier. Henri adhère également à la Fédération des avocats belges (FAE) : a pour devise « omnia fraterne » qui souligne ce désir de développer l’esprit de corps entre gens de la profession. Enfin, il intègre aussi la libre académie Picard, lieu de sociabilité de l’avant-garde bruxelloise, contre le classicisme de l’Académie Royale (caractère masculin de l’assemblée) : composée d’avocats, d’écrivains, homme de loi, etc. à Questions de la réforme de l’enseignement, à tous les degrés et du droit de suffrage qui retiennent l’attention des convives. Au final, LF s’investit peu dans la libre académie. Picard et LF partagent un avis différent sur l’antisémitisme : Il est assez banal à cette époque de manifester publiquement sa haine envers les Juifs. LF est pourtant parmi les seuls qui osent contredire Picard à ce sujet (LF est juif par sa mère) : il lui écrira une lettre. La Fontaine définit l’ennemi commun des progressistes, le capitalisme, qu’à ses yeux seuls le socialisme peut abattre. Dans cette lutte, les juifs n’ont pas à être pris pour cible. Pour une approche internationale du droit Ses engagements mondialistes et pacifistes se retrouvent au cœur de sa pratique réflexive du Droit. Il préfère réfléchir sur le droit et sur le métier d’avocat qu’exercer en prétoire. Il prendra sa retraite en 1914, à 60 ans pour se consacrer pleinement à son cours de droit mondial et à ses études pour la constitution d’un ordre nouveau ou « gouvernement du monde ». Dès 1901, il présente sa candidature au poste du directeur de l’Institut des sciences sociales (ISS) de Solvay. 3 2. La Fontaine politique Un libéral humaniste Victoire de l’Association libérale (AL) contre les catholiques. Walther Frère Orban accède à la tête du dernier cabinet libéral avant la première guerre mondiale. La Fontaine s’initie au militantisme politique. Il devient membre de l’AL à 26 ans car le vote est réservé aux hommes de +25 ans qui paient un cens réduit à son minimum constitutionnel. La question sociale retient son intérêt et il l’aborde sous l’angle moral de la charité. Plus tard, même passé au socialisme, il estimera que son devoir d’homme est d’aider tous ses frères et ses sœurs en humanité. Ainsi, il compte parmi les fondateurs de la Ligue belge des droits de l’homme (LBDH) Il partage les idéaux de la LBDH, soit l’affirmation de sentiments de solidarité. Les ennemis de cette ligue sont le cléricalisme, l’antisémitisme, le nationalisme, le caporalisme. Premiers signataires sont : politiques, docteurs en droit et francs-maçons de l’ULB. Pour illustrer ses convictions démocrates, il suggère une modification à l’Adresse du Tsar Nicolas II afin qu’il intervienne contre les atrocités anglaises commises pendant la Guerre du Transvaal. LF promeut également le « droit à la vie » En 1932, il intègre l’association française du droit à la vie (DAV) qui définit l’existence comme un droit fondamental et imprescriptible. Ø En somme, pendant les années 1870, il se revendique libérale et humaniste. Tout au long de sa vie il place au-dessus de tous ses engagements, la conviction que l’humanité, composé d’égal et d’égo, doit s’appréhender dans son entièreté. De la sociologie au socialisme Développement des sciences sociales. Un univers de la sociologie se met en place en Belgique. Il y a une commission du travail, qui a pour mission d’étudier la situation du travail industriel en Belgique et d’envisager des mesures qui pourraient l’améliorer. Il y a des réformes qui débouchent sur le vote au parlement de plusieurs lois sociales. Beaucoup d’acteurs politiques belges tente d’apporter des solutions à la question sociale. Les masses ouvrières se structurent et revendiquent des avancées sociales face à un État censitaire bourgeois, injuste à leur regard. La Fontaine se forge ses opinions socialistes. Léon Vanderkindere rétorque une erreur de 1789, celle d’avoir donné brusquement une égale somme de droit à tous les citoyens masculins, et ce sans garantie qu’il fut sa même de les exercer utilement et dignement. Il défend l’idée d’un suffrage universel corrigé par la représentation des intérêts. D’autres, préconise l’augmentation du nombre de votant, mais il redoute le passage de 136 000 citoyens à 1 500 000 dont 500 000 ne savent ni lire ni écrire. Le suffrage universel pur et simple ni les inégalités que la nature, l’éducation et la vie sociale créent entre les hommes. Les réformes britanniques doivent beaucoup à l’organisation des travailleurs très en avance dans ce pays par rapport au vieux continent. La Fontaine, rejoint par Otlet contribue au large développement du service bibliographique de la société. Il dispose de près de 30 000 fiches classées méthodiquement. Le but consiste à renseigner ses membres sur tous les ouvrages qui paraissent dans les pays les plus divers, et qui ont pour objet le droit, l’enseignement, l’hygiène, les finances, … Dès cette époque, ils songent aussi à créer une « union des sociétés scientifique, économique et artistique ». 4 Un institut des sciences sociales La Fontaine joue un rôle de premier plan dans une tentative de rapprochement entre la Société des Études Sociales et Politiques (SESP) et l’Institut des Sciences Sociales (ISS). Solvay instaure des mesures de protection des travailleurs dans ses usines bien avant que des obligations légales ne contraignent les patrons. Il estime que toute réforme politique doit faire l’objet d’études scientifiques préalables. Il pense que les progrès de la recherche induit celui de « l’humanité dans son ensemble » et conduisent à une forme d’unité générale. Il était en collaboration avec la revue universitaire pour la transformer en un organe de l’Institut. Pourtant il ne publiera que 4 à 6 fascicules par an, ce périodique s’arrêtera avec la disparition de l’institut en 1900. Vdv, Denis, Dbck, De Greef y publient beaucoup sur l’économie. La tentative de faire de Solvay le principal donateur de leur Office bibliographique échoue. Pire encore, en avril 1895 l’industriel nomme Émile Vinck à la place de LF au poste de secrétaire administrateur. La Fontaine aurait souhaité conserver la Haute main sur la gestion financière ainsi que sur le droit de signature. C’est la première manifestation du rapport problématique que LF entretient avec les philanthropes. Malgré cette fin de non-recevoir, les relations demeurent cordiales entre LF, Otlet et les membres de l’institut. L’ISS disparaît en 1900 à la suite de différents entre Solvay et l’équipe directrice. Un institut de sociologie Solvay (IsoS) se substitue à l’ancien. À l’étranger, LF compte parmi les membres fondateurs, porteur d’une « carte permanente », de l’École des hautes études sociales (EHES), crée par Jeanne Weill. Enfin, en 1909 LF est élu membres associés de l’institut international de sociologie de Paris. Il défend l’idée d’une sociologie globalisante. Une université nouvelle, de nouveaux universitaires En 1889, LF adhère au cercle des étudiants et anciens étudiants socialiste de l’ULB. Il fréquente les amphithéâtres pour suivre le cours de physiologie générale. En 1891, VDV propose à LF de présider le premier Congrès international des étudiants et anciens étudiants socialistes, à la Maison du peuple de Bruxelles. Il assiste aussi à la réunion en qualité d’auteur d’un rapport sur le rôle des universités dans le mouvement pour l’arbitrage et la paix. À ses yeux ces institutions doivent s’investir notamment par l’enseignement de l’histoire. La Fontaine parie sur l’avenir puisqu’il observe que l’élément socialiste croit au sein des ligue de paix. Il approche le socialisme par la recherche et la réflexion (la sociologie). Mais aussi par le biais de l’action revendicatrice de la jeunesse étudiante universitaire d’extrême gauche. En juillet 1892, le conseil d’administration nomme Elisée Reclus mais le 9 décembre 1893 l’anarchiste Auguste Vaillant lance une bombe dans l’hémicycle de la chambre des députés en France. De Greef verra son cours suspendu parce qu’il a encouragé des étudiants à se révolter. Une Université Nouvelle (UN) sera créée, avec des cours provisoires. LF s’est engagé à dispenser un cours de « droit des gens ». Il est alors question de fonder une école libre d’enseignement supérieure de Bruxelles, composé d’un Institut des Hautes Études et d’une Université Nouvelle. Pour offrir à la jeunesse libérale belge un lieu d’enseignement ou élever « les âmes ». L’université Nouvelle fera la part belle à la sociologie ainsi qu’à la physiologie, la psychiatrie, etc. LF donne cours d’éléments du droit des gens et éléments du droit international privé, législation comparée. LF et ses amis vont démissionner de l’UAE (Union ancien étudiants) et créer une union des anciens étudiants universitaires de Belgique. Il reproche à l’UAE d’avoir gardé le silence à l’égard du conseil d’administration. 5 Extension universitaire (EU) : initiative de l’ULB inspiré d’expérience similaire menée en Angleterre et aux États-Unis, qui œuvre en faveur de l’éducation populaire. L’EU se rapproche dès lors de l’UN et installe son secrétariat dans ses locaux, à Bruxelles mais aussi dans plusieurs autres villes. L’extension s’affirme à l’image d’une « société alliée » de l’UN. Elle se charge de répondre dans le pays entier et l’enseignement général mais elle s’adresse avant tout un public ouvrier. Une autre idée de la Justice La Justice : hebdomadaire cofondé par LF sous la forme d’une société coopérative. Le 17 mai 1893, date importante car il y a eu une grève générale qui s’est achevée dans le sang. La troupe a tiré sur les manifestants. LF a pris une part active dans la tenue du référendum en février 1893, à propos d’une question de choisir entre différents types de système électoraux : soit le suffrage censitaire, le capacitaire ou l’universel. Les classes moyennes libérales sont désireuses une réorganisation de la production et d’une redistribution des richesses afin que disparaissent les inégalités et la pauvreté. LF opte donc pour les solutions réformistes, non pour les révolutionnaires. Les statuts de La Justice défendent les idées démocratiques et socialistes. Une centaine d’articles seront signés, dont 65 de politique : pacifisme et enseignement retiennent toute son attention. Il souligne l’échec libéral dans la question scolaire parce qu’à ses yeux les doctrines n’ont organisé pour le peuple qu’une instruction utilitaire, adaptée aux besoins du capitalisme. Alors que les socialistes eux ont l’ambition d’éduquer réellement et émanciper les classes populaires. Ces critiques s’adressent avant tout au milieu bourgeois. Il lui reproche ses préjugés de classe lorsqu’il exprime son mépris envers le travail manuel. Les colonnes de l’hebdomadaire lui permettent de tenir une forme de journal public dans son évolution politique. Ainsi, il appelle à la création d’un grand parti démocratique de l’évolution sociale qui ne tomberait pas dans l’ornière de la politique anticléricale. Celle-ci recréer l’ancien antagonisme des classes bourgeoise entre parties libérales et particulière clérical. La comparaison lui permet de critiquer à nouveau le mouvement antisémite qui détourne sur une race. Il espère l’union des socialistes, des démocrates-chrétiens et des progressistes dans un vaste parti. Ø L’objectif est d’améliorer le sort de ceux qui souffrent de l’actuel déséquilibre économique Ø Il faut se positionner pour les prolétaires et contre l’ennemi commun, le capitalisme. Au final, la Justice manquera de moyens et sera endetté. Encore plus qu’au socialisme, LF adhère au collectivisme. Il développe cette doctrine dans La Liberté. À ses yeux, la société capitaliste doit aboutir à une société collectiviste. Il insiste sur l’importance de l’organisation organisation du travail, l’accessibilité totale a des services publics gratuits et souhaite que les syndicats dirigent les industries. Selon lui, seul le collectivisme peut conduire à l’équilibre parfait entre les êtres. Il décrit l’inspiration du socialisme à une « conception plus harmonique et plus fraternelle de la vie collective ». Au POB : dans la Maison du Peuple LF fréquente les milieux socialistes plusieurs années avant de rejoindre officiellement le POB. Sa rupture officielle avec le mouvement libéral se produit en 1894. Une fois aux parties il siège au conseil d’administration de la maison du peuple de Bruxelles. Dans sa logique réformiste, le POB cherche à construire une économie de production et de consommation à l’intérieur du système capitaliste. La Fontaine devient sénateur. Ainsi au sein du POB les bourgeois font bénéficier les ouvriers des avantages liés à leur statut social. Ils vont faire de nombreux emprunts qui révèlent le dynamisme des coopératives socialistes, mais soulignent aussi leurs importants investissements 6 dans des constructions de nouveaux bâtiments. LF ne cesse de chercher à nouveau de l’argent auprès de l’une des banques coopératives d’Angleterre, voire chez des particuliers en Belgique. En vérité les charges sont devenues si lourdes que l’avenir semble compromis. En 1906, la création d’une compagnie d’assurance dédié aux adhérents du parti est proposée. L’argent récolté par cette coopérative doit permettre des investissements de fonds favorables au monde socialiste (construction de maison du peuple ou de « commerce équitable »). De telles opérations financières contribuent à rendre le monde indépendant des entreprises capitalistes. En campagne avec le « peuple » LF s’engage avec le plus de rigueur au sein du POB avant la première guerre mondiale. Par après, il reste fidèle aux parties mais consacre toujours plus de temps à la cause pacifiste internationale. Les débatteurs reçoivent une sorte d’éléments de langage conseillé lors des interventions ainsi qu’une liste de thèmes à éviter. Parmi ceux-ci, l’anti-religiosité parce qu’elle froisse les ouvriers catholiques. Or il s’agit de réaliser l’union entre les prolétaires contre les capitalismes. Et encore de convaincre que le parti ouvrier respecte toutes les convictions philosophiques. Avant la guerre, LF adhère au comité de défense de la fédération Bruxelloise du POB afin de conseiller les camarades. De récurrente contribution financière lui sont demandé notamment pour la lutte législative et provinciale. Sénateur socialiste La Fontaine est élu sénateur provincial du Hainaut, de Liège et enfin du Brabant. Il n’ira pas au Sénat agiter les vieux accessoires de l’anticléricalisme mais il ira défendre la cause de la réforme sociale avec toute l’autorité que lui mérite ses travaux consciencieux et son indiscutable honnêteté intellectuelle. Les problématiques touchant aux « affaires étrangères « ainsi qu’à tout « élément de politique internationale » constitue sa préoccupation centrale. Avant la première guerre mondiale, en 1913, il interpelle le gouvernement et le ministre sur le sujet alors que les menaces de guerre se précisent chaque jour davantage. Il reproche au pouvoir exécutif son abstention devant les initiatives du mouvement pacifiste. Il l’exhorte à servir d’intermédiaire et de pacificateur auprès des grandes nations, car à ses yeux la neutralité à laquelle la Belgique est assignée ne veut pas dire l’indifférence. Il faut qu’elle propose des initiatives en matière de désarmement ou d’arbitrage international. LF utilise la tribune du Sénat pour tenter de convaincre le gouvernement catholique du bien-fondé de l’arbitrage international. À nouveau, il souhaite que la Belgique prenne la tête du mouvement (étant donné qu’elle occupe la cinquième place auront des puissances économiques après les États-Unis, la Grande-Bretagne, l’Allemagne, et la France. Il est profondément marqué par les atrocités du conflit mondial. Après la guerre il continue à œuvrer en faveur du désarmement et de la pacification universelle. Soutenu par le POB, il parle de l’engagement solennel que tous doivent prendre afin que la catastrophe qui a frappé le monde ne se reproduise plus jamais. Un de ses plus longs discours concerne l’attitude que le gouvernement compte prendre ce qui concerne le projet de Société des Nations. Car ce dernier constitue à ses yeux la véritable solution en faveur de la concorde universelle. 7 Il s’agit d’un projet transactionnel, au final peu satisfaisant, même s’il autorise une certaine délégation de souveraineté à des institutions centrales. Ø Durant l’antre de guerre LF n’a cessé de rappeler l’urgence du désarmement mondial et l’intérêt de bâtir la grande communauté humaine Dès le début des années 1930, le contexte international atteste la menace d’une nouvelle guerre. Selon La Fontaine, la faute revient à ceux qui ne cesse de réarmer alors que le pacte de la Société des Nations exige au contraire la réduction des armements. Rolin, comme LF se pose en ardent défenseur des traités internationaux et de la SDN ou il siège également. Il manifeste un sens politique plus affirmé et concret. LF, homme de principe s’éloigne de Vandervelde, homme d’action. Il se siège plus au Sénat car les candidatures sont interdites pour les plus de 65 ans. Ils espèrent obtenir une place de coopté. En plus d’une baisse de revenus significatifs, la perte de son siège de sénateur l’exclu statutairement du groupe belge de l’Union Interparlementaire (UI). D’après LF, son bref retour au Sénat doit beaucoup à l’intervention d’Albert Marteaux. Il adhère avec force au pacifisme et à l’international également. En 1932, il lance l’Action socialiste. En 1935, Spaak retourne sa veste et entre dans le gouvernement tripartite (catholique-libéral- socialiste) de Van Zeeland. L’action socialiste cesse de paraitre l’année suivante. De Man réfléchit à une doctrine qui irait au-delà du marxisme. Pour ce faire, il conçoit un « plan du travail » qui envisage la mise en place d’une économie mixte et réglementée à l’échelle nationale ainsi qu’un système politique basé sur un pouvoir exécutif renforcé. Dans le contexte d’après crise mondiale, ses idées séduisent au-delà du monde socialiste. DM est invité à parler de son plan du travail chez les amis philanthropes ou dans La Fontaine que Vandervelde et Marteaux se côtoient. LF pense que l’unification harmonieuse des législations commerciales entre les états (ainsi que la lutte contre les fraudes) peut le mieux éviter la guerre dont tous sentent l’imminence. A l’Union interparlementaire Ce désir de construction d’un pouvoir législatif supranational fait que le sénateur Lafontaine adhère tôt à l’Union Interparlementaire (UI). Il souhaite agir dans les chambres nationales en faveur du maintien de la paix, de l’arbitrage mais aussi du désarmement. Il va partir en séjour en Hongrie, ce qui va lui permettre de découvrir les premiers mouvements ouvriers du pays (syndicat des maçons, meeting des menuisiers, etc.) Le développement de l’arbitrage et la constitution d’une cour internationale retiennent toutes les attentions de la délégation. Les membres tentent d’y intéresser leurs collègues et les gouvernements. Ces derniers sont méfiants devant ce qu’ils considèrent comme une forme d’ingérence et se retranche derrière le statut de neutralité de l’État belge. En août 1910, LF compte parmi les membres du Comité d’organisation de la Conférence de l’Union organisée à Bruxelles, au Palais des Nations. Pour nombreux pouvoirs exécutif, l’ambition de l’UI se muer en parlement supranational suscite la méfiance. Ø En BE, le gouvernement craint d’être soumis (petit état) aux pressions des plus grands 8 En Belgique, nous avons souffert économiquement et moralement de l’occupation allemande, mais la brutalité de l’invasion, les crimes et les cruautés, la violation de notre neutralité ont détruit toute confiance en Allemagne pour l’avenir. En février 1920, Houzeau va réunir les membres belges de l’U. il présente une résolution au nom du groupe belge demandant l’exclusion de la délégation allemande tant qu’elle n’aura pas reconnu la responsabilité qui incombe aux puissances centrales. Sinon, les Belges auront eux- mêmes à quitter l’association. Il agit de même envers les loges allemandes rester sourdes pendant la guerre, à ses appels à la dénonciation. Magnette plaide pour la rupture de tout lien tant qu’elles n’ont pas condamné la violation de la neutralité belge et les massacres de 1914. Ø L’UI doit se prononcer sur ses monstruosités de 52 mois. Dès 1920, LF rejoint l’avis de Lange quant à la nécessité d’une rencontre avec la délégation allemande de l’UI. Mais ce point de vue est rejeté par la majorité des représentants belges. La situation n’évoluera pas, c’est pourquoi il préfère ne pas aller à Stockholm ou le très petit nombre de délégués franco-belge prêt à s’y rendre les mettrait dans un état d’infériorité considérable vis-à-vis de ceux qui partagent la manière de voir des membres du groupe interparlementaire allemand. Grâce a la société des nations (SDN), l’UI compte désormais davantage comme un lieu de prise de décision que telle une simple instance de propagande en faveur de l’interparlementalisme. Plus tard, La Fontaine aura l’occasion de rappeler son attachement au libre commerce mondial et son désir d’unification des monnaies du monde. Il défend sa grande idée de règlement international de la question des réparations de guerre exigée de l’Allemagne vaincu. Il va être mandaté pour « préparer un texte qui soit en quelque sorte le chapitre préliminaire d’un code international » Ø Il s’agit d’une déclaration des droits et des devoirs des peuples et des états. Aux yeux du belge, le pacte de la SDN n’inclut pas encore tous les principes essentiels à tous les peuples. Il plaît pour un concept dans lequel les étapes primeraient sur les nationalités. Les tensions vont petit à petit se calmer. Preuve d’apaisement au sein de l’union, en août 1928 la conférence interparlementaire se déroule à Berlin. 63 pays signent le Pacte Briand Kellogg. Ø Se traiter exige des nations qui ont adhéré de renoncer à la guerre en tant qu’instrument de politique nationale. Ø D’autres part il proclame que le règlement ou la solution de tous les différents de quelque origine ou nature qu’il puisse être ne devra jamais être cherché que par des moyens pacifiques. La Fontaine présente à Berlin l’état d’avancement des travaux de la commission juridique sur la déclaration des droits et des devoirs des états. Ce texte insiste à son tour sur l’obligation de régler tout différent entre État par une voie juridictionnelle. Il rend également illégal pour chaque peuple le droit de conquête ou celui de se faire justice par lui-même qualifiant de « crime » toute agression armée. Il reconnaît aussi les droits des minorités sans distinction de religion, de race ou de nationalité. 9 L’influence de La Fontaine au sein de l’union atteint son sommet puisqu’il compte parmi les quatre membres du comité exécutif de l’assemblée ces gens à côté du président. Pourtant, en 1929 le groupe belge ne se composera plus que d’une centaine de membres, or avant 1914 il comptait la très grande majorité parlementaire. Ø La crise mondiale de 1929 et ses effets durables sur les années 1930 change la donne. Ø Elle contraint Herman Muller à la démission et la chute de ses alliés de l’UI marque la fin de la république de Weimar. De son côté, LF poursuit son travail en faveur d’un plan synthétique de codification du droit international. Mais la perte de son mandat de sénateur provincial hypothèque son avenir au sein de l’UI. 1933, le groupe belge parvient à obtenir le maintien de son collègue au sein de l’assemblée. Il s’appuie sur le règlement (en grande part écrit par lui) selon lequel d’anciens parlementaires est rendu des services imminents peuvent demeurer membres honoraires toutefois avec voie consultative. Il développe son projet de codification du droit mondial. Il rêve d’une SDN transformée en organisme suprême de justice et en gardienne de l’ordre public mondial. Mais en 1935, seul deux ou trois articles de sa déclaration des droits et des devoirs des états ont été adopté par l’union. Il s’agit de peu de choses au regard de son ambition. Il exige des candidats qu’ils se déclarent citoyens du monde. Ainsi, ces élus d’un nouveau genre doivent représenter l’humanité et non uniquement la nation dont ils sont élus. Une Cour permanente d’arbitrage et une Cour mondiale de justice constitueraient le pouvoir judiciaire. En vérité beaucoup de ses idées audacieuses ont été formulée en 1916 dans la Magnissima Charta. Mais, à partir des années 1930 LF décrit qu’il qualifie de destruction de tout le système de sécurité international. Chaque délégué souhaite désormais privilégier les intérêts de sa nation. Ø Il a déjà observé qu’en Belgique le mouvement socialiste lui-même se désintéresse largement de l’internationalisme. La Fontaine se range au côté des partisans de l’alliance de gauche au sein des Fronts populaires et s’oppose au rapprochement avec les parties bourgeois conservateur. Antifasciste, antiraciste Jusqu’en 1922 la notion de nationalité repose en Belgique pour l’essentiel sur le jus sanguinis : soit le droit du sang qui accorde la qualité de belge à toute enfant légitime d’un père belge. La loi du 15 mai 1922 se ressent des idées nationalistes et patriotiques de l’après-guerre parce que d’une part elle restreint la définition de la nationalité à la jus sanguinis, et d’autre part elle exige une série de conditions qui doivent démontrer à la suite d’une enquête l’adéquation entre la moralité du demandeur et les usages belges ainsi que son « loyalisme » vers la Belgique, au point même de ne plus montrer l’attachement à son ancienne patrie. Quant à l’acte de naturalisation il relève d’un vote des chambres législatives. Ce nouveau texte durcit les conditions de naturalisation en raison de la flûte d’étranger (beaucoup sollicite la naturalisation dans le seul but de jouir des avantages réservés aux Belges. Ø Tout déplaît à LF dans cette législation à laquelle il se confronte l’entre-deux-guerres durant. 10 Ø Dès la fin du conflit mondial, il intervient en faveur des Russes ayant fui l’URSS Il crée le « passeport Nansen » permettant d’identifier les Russes privés de nationalité par le nouveau pouvoir. Il partage encore moins l’opinion largement répondu en Belgique selon laquelle les autorités du pays accueillent beaucoup trop d’étrangers louche et indésirables. Lorsqu’un décret d’expulsion frappe ses « protégés », il entreprend aussitôt des démarches auprès de la Sûreté Publique afin d'obtenir des prolongations. Ø Sa sollicitude doit d’abord à son credo internationaliste. Ø Mais aussi aux souvenirs de l’accueil accueil charmant et fraternel que les États-Unis lui ont réservé alors que lui-même était réfugié. Il continue à œuvrer pour se protéger même à l’âge de 85 ans. À l’époque, l’appartenance à un groupe ethnique persécuté n’identifie pas au statut de réfugié alors que la persécution raciale demeure un concept inconnu de la législation belge. La Fontaine étudie les rapports du haut-commissariat pour les réfugiés (mais l’État belge n’adhère pas à cette institution) Il intervient également pour le sort des apatrides israélites qui est en l’occurrence le plus dramatique. Entre autres, Simon Selinger de père belge et ayant résidé en Belgique pendant 16 ans a dû regagner la Pologne et son pays d’origine après avoir été expulsé. Entre-temps la nationalité polonaise lui avait été retirée, il avait été expulsé de là-bas et s’était retrouvé apatride. Ø LF, « son avocat » avait obtenu la suspension provisoire de l’exécution de l’AR d’expulsion. En 1936 en arrêté royal existe de tout étranger séjournant en Belgique un Permis de travail renouvelable tous les deux ans (sous peine d’expulsion immédiate) Au final Henri et sa femme ont porté secours à des dizaines de personnes (juives et non juive, francs-maçons…) toujours avec plus de difficultés. La sûreté publique et la police des étrangers recevront des consignes catégoriques aux demandes de La Fontaine, aucun Permis de TRAVAIL n’est plus délivré pour permettre l’exercice de profession libérale. Pourtant, à partir de 1939 il recevra systématiquement des fins de non-recevoir. Comme le lui écrit la Sureté publique, le nombre de réfugiés en Belgique est tel et beaucoup d’entre eux sont à la charge du trésor public. Ø Le gouvernement a décidé de ne plus en accroître le nombre La Belgique s’interroge sur le problème juif en Belgique. En somme l’anti-fascisme et l’anti-racisme constitue les ultime combat politique d’Henri La Fontaine désormais octogénaire. De la conférence de Paris, émane un bureau international pour le respect du droit d’asile et l’aide aux réfugiés politiques. Ce bureau souhaite l’instauration par la SDN d’un règlement international concernant les réfugiés politique pour tenter de résoudre le problème de l’immigration particulièrement celle allemande, qui est massive. Mais aussi l’inscription du droit d’asile dans les différentes législations nationales. Afin que chaque pays s’engage à accorder au réfugié l’accès à leur territoire. Enfin il est demandé à l’ensemble des nations qu’elle s’engage à ne pas expulser ses réfugiés et à ne pas restreindre ou interdire leur accès aux professions. Au final, le bureau appelle à la mise en place d’un véritable au commissariat des réfugiés 11 Ø Une idée généreuse mais inacceptable pour les opinions politiques de l’entre-deux- guerres La guerre d’Espagne viendra bouleverser encore Henri et sa femme. L’impuissance de la SDN et la non-intervention de l’Europe démocratique (inaction des siens) le révolte. Le problème politique majeur posé par la guerre d’Espagne en Belgique se situe au sein du parti socialiste. Ø D’un côté le mouvement naturel du cœur et de ses convictions, d’une majorité de militants. Ø De l’autre, les élus et les instances du POB qui soutiennent la politique d’un gouvernement non interventionniste auquel ils participent. 12