Syllabus Histoire de la Profession - PDF
Document Details
Uploaded by Deleted User
Cécile Hinck
Tags
Summary
Ce document présente une introduction à l'histoire de la profession de podologue. Il aborde l'importance de l'histoire de la profession et explore l'évolution historique de la podologie en Belgique et en France, en mentionnant les dates clés, les figures et les textes législatifs qui ont façonné cette profession.
Full Transcript
Cécile Hinck 1 sur 26 INTRODUCTION Avant de poursuivre plus en avant, il y a deux questions à se poser. Pourquoi un cours sur l’histoire de la profession de podologue...
Cécile Hinck 1 sur 26 INTRODUCTION Avant de poursuivre plus en avant, il y a deux questions à se poser. Pourquoi un cours sur l’histoire de la profession de podologue dans la formation des futurs podologues ? Cette profession a-t-elle une histoire ? 1. POURQUOI UN COURS D’HISTOIRE DE LA PROFESSION ? Selon C. Delory « On ne peut savoir où on va si on ne sait d’où on vient ». En e et, lorsque l’on se destine à pratiquer une profession, on est en droit de se demander depuis quand celle-ci existe ? Comment les professionnels ont exercé dans le passé ? Quels instruments et techniques utilisaient-ils ? Socrate a dit : « Plus une société connait son passé, plus elle est capable de voir son futur ». L'histoire est donc un outil de savoir important pour nos sociétés a n de poser les bons gestes. La connaissance de l'histoire donne des enseignements précieux, il s’agit maintenant de ne pas répéter les mêmes erreurs, mais plutôt s'en inspirer pour ainsi nous permettre d’évoluer. 2. CETTE PROFESSION A-T-ELLE UNE HISTOIRE ? Rien de ce qui nous entoure, de ce qui existe, ne résulte d’une génération spontanée. Tout est le résultat d’un cheminement, plus ou moins long des choses et tout a une histoire. A ce titre, la podologie n’y échappe donc pas même s’il faut faire l’aveu que raconter son histoire est une quête di cile et incomplète. Pas ou peu d’informations scienti ques sur la chose. Elle est donc quelque part intimement liée à celle de la médecine et il nous faudra nous satisfaire d’une récolte d’informations au sein des di érents écrits de médecins célèbres ou de présentations d’objets, de peintures, … Néanmoins, celle-ci débute à la Préhistoire, se poursuit dans l’Antiquité et se poursuit au travers des siècles pour évoluer plus rapidement au 20ème siècle. Brève ligne du temps : L'origine de la profession remonte à la plus lointaine antiquité et de nombreuses traces en soulignent l'importance dès les origines des sociétés : Assyriennes, Babyloniennes, Egyptiennes, Grecques et Romaines. Ainsi, le papyrus Ebers (1600 avant Jésus Christ) traite des remèdes pour les pieds et consacre un chapitre aux orteils. Hippocrate, le père de la médecine traite longuement des maladies des pieds. Dans la Rome impériale, le « pédicure » joue un rôle important, traitant les cors, soignant les pieds et vendant les onguents. Au moyen âge les médecins dédaignent le soin du pied et laissent le champ libre aux « barbiers » qui rapidement deviennent « barbiers-chirurgiens» à force de panser les plaies, d'arracher des dents, d'extirper des cors et de pratiquer des opérations. Mais quid des podologues ? Les trop rares témoignages ou écrits ne permettent de retracer qu'imparfaitement l'histoire de la podologie. Il faudra, en e et, attendre le milieu du XVIIIème siècle pour voir apparaître les premiers traités. 1. Histoire en Belgique Quelques dates : Référence : https://www.podologieweb.be/fr/HISTOIRE-BELGIQUE En Belgique, la podologie est une profession paramédicale dans le secteur des soins de santé et celle qui se développe très rapidement avec comme conséquence que la réglementation légale et les possibilités de remboursement ne sont pas encore bien instaurées comme dans d’autres disciplines. Ce n’est qu’en 1982 que démarre la première formation à Bruxelleset en 1992 en Flandres. ff ffi ff ff fi fi Cécile Hinck 2 sur 26 En 1982, démarre la première formation francophone reconnue et subsidiée à la Haute Ecole Libre de Bruxelles (HELB Prigogine/ISCAM). En 1992, débute une première formation reconnue et subsidiée en Flandres au Hoger Instituut voor Paramedische Beroepen (= HIPB) à Gand.7 En 1999 démarre une deuxième formation francophone, reconnue et subsidiée à l'Institut Supérieur du Parnasse Deux Alice à Bruxelles. Le 15 octobre 2001 est signé l'Arrêté Royal (= AR) relatif au titre professionnel et aux conditions de quali cation requises pour l’exercice de la profession de podologue et xant la liste des prestations techniques et de la liste des actes dont le podologue peut être chargé par un médecin. C'est ainsi une réglementation des conditions que le podologue doit remplir ainsi que les prestations et actes qui sont propres à la podologie. Les titres individuels ne sont pas encore reconnus par cet arrêté. L'AR du 17 mars 2003 concernant le changement dans la redistribution de revalidation prévoit de rembourser deux consultations par année et par patient et ce pour les patients diabétiques. Le 18 novembre 2004 parait un Arrêté Royal concernant la reconnaissance de ceux qui exercent une profession paramédicale par le Service Fédéral de la Santé. Là nous voyons quelle est la procédure à suivre pour la reconnaissance des titres individuels. Jusqu'à ce jour, les titres professionnels en lien avec la podologie ne sont pas encore reconnus, de là toute personne peut se nommer podologue sans aucune poursuite. Le 5 juillet 2006, une partie de l'Arrêté royal du 15 octobre 2001 a été supprimée par le Conseil d'Etat pour donner suite à une plainte de la Chambre Belge des podologues (= pédicures). Cela crée un grand vide concernant ceux qui peuvent exécuter les actes avec tous les dangers que cela comporte pour la Santé Publique. Depuis le 1er septembre 2009, il est attribué un remboursement pour deux consultations par année dans le cadre d'un trajet de soin diabète. Le 7 mars 2016 un nouvel Arrêté Royal a vu le jour (publié le 4 avril 2016) relatif au titre professionnel et aux conditions de quali cation requises pour l’exercice de la profession de podologue et portant xation des prestations techniques et des actes dont le podologue peut être chargé par un médecin. 2. Histoire en France Quelques dates : Référence : http://www.onpp.fr/profession/exercice-de-la-profession/ histoire.html « En 1363, Gui de CHAULIAC étudie dans la « Grande Chirurgie » les moyens de détruire les Hyperkératoses. En 1371, Charles V protège la corporation des barbiers-chirurgiens. Mais en 1425, un arrêt du Parlement de Paris xe les premières limites en interdisant aux barbiers de pratiquer les opérations. Désormais, ils ne peuvent que panser les plaies et arracher les cors. Les premiers ouvrages traitant de la pédicurie apparaissent au XVIIIème siècle. En 1762, ROUSSELOT « chirurgien-pédicure » de Louis XV, est l'auteur de deux ouvrages traitant des cors, des verrues et autres maladies de la peau. Il est le père de la podologie moderne. Son élève, LAFOREST, écrit en 1781 « l'Art de soigner les pieds ». Sa renommée le fait nommer « Chirurgien Pédicure du Roi et de la famille royale ». Il crée le premier cours de podologie à l'Hôtel des Invalides. Dès 1800, Tobias KOEN devient le chirurgien-pédicure de Napoléon 1er et de Charles X. En 1820 Mathieu DUDON, auteur de nombreux manuels et instructions pour la pratique est aussi le père de la semelle destinée à soulager les a ections épidermiques. En 1872 se crée près de la place Vendôme la première école formant des professionnels de la pédicurie et de la podologie. En 1902 BERTHET est le premier médecin à faire de la podologie une spécialité. Alors que les professions de santé commencent à s'organiser, en 1928, les pédicures entreprennent les premières démarches dans le but d'obtenir la règlementation de la profession. fi fi fi fi ff fi Cécile Hinck 3 sur 26 En 1935, Pierre MANET crée le premier syndicat des pédicures nommé «Syndicat des Pédicures Spécialistes ». En 1940, Création du 1er cycle d'enseignement supérieur de la pédicurie sous les auspices du Docteur HUET et du professeur LERICHE, à l'Hôpital Léopold Bellan. 1943 correspond à la fondation de la Société de Podologie (réactivée en 1951). En 1944, s'ouvrent à l'hôpital du Val de Grâce et à l'hôpital Cochin les deux premières consultations de podologie avec soins. A cette même date, la loi du 20 ou 10 mars 1944 porte création du Certi cat d'Aptitude Professionnelle pour la profession de pédicure (loi abrogée à la libération) et l'arrêté du 16 mars 1944 crée le Certi cat d’Aptitude Professionnelle de prothèse en podologie. Le texte fondateur de la profession vient de la loi du 30 avril 1946 qui institue le diplôme d'état, réglemente la profession et protège le titre et l'activité. 1951 : l'Arrêté du 14 février 1951 établie le Certi cat d'Aptitude Professionnelle de prothésiste en podologie et orthopédie. Ce même arrêté crée un Brevet Professionnel en podologie et orthopédie. L'arrêté du 15 juin 1959 crée le Brevet de Technicien pédicure orthopédiste et prothésiste en podologie (1 an d'étude après le Diplôme d'Etat). En 1971 la Fédération nationale des podologues est issue de la Fédération nationale des pédicures médicaux. En 1974 le brevet de technicien est supprimé et l'enseignement des semelles orthopédiques et de l'examen clinique est intégré au programme du diplôme d'Etat. En 1982 un second syndicat professionnel est créé : le Syndicat national des podologues. La Loi du 25 mai 1984, dans son article 9, abandonne le terme de "pédicure" au pro t de celui de "pédicure-podologue". Et c'est avec le décret du 19 juin 1985, décret dit "de compétence", que sera donnée la dé nition des actes professionnels accomplis directement par les pédicures-podologues. Ce texte sera complété par l'Arrêté du 17 novembre 1987 xant la liste des topiques à usage externe pouvant être prescrits et appliqués par les pédicures-podologues. 1991 : Avec le décret du 2 octobre 1991, les études préparatoires aux épreuves du diplôme d'Etat passent à trois ans. Dès le début des années 70, la profession avait souhaité se doter d’une Instance ordinale pour asseoir sa représentativité, se réglementer et acquerir son autonomie. Au début des années 80, les organisations professionnelles représentatives avaient même rédigé un premier code de déontologie... Tous ces e orts se concrétisent en 1995 : la Loi du 4 février 1995 instaure l'Ordre national des pédicures-podologues dont l'organisation et le fonctionnement sont dé nis par le décret d'application du 16 mai 1997. Malheureusement le gouvernement mis en place à l'été 1997 refuse de prendre l'arrêté xant les élections ordinales et bloque le processus et empêche la mise en place de l'Ordre. L'Ordonnance n°2000-548 du 15 juin 2000 : publication du nouveau code de la santé et réactualisation de la loi du 30 avril 1946. La Loi du 4 mars 2002, en son article 71 - Titre IX, organise certaines professions paramédicales, supprime l'Ordre des pédicures-podologues et celui des masseurs-kinésithérapeutes au pro t d'un Conseil des professions paramédicales regroupant : in rmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, orthophonistes et orthoptistes. Les organisations syndicales mènent alors un combat acharné, un lobbying intense auprès des parlementaires...pour réactiver les ordres paramédicaux précédemment annoncés. 2004 : avec la Loi du 9 août 2004, publiée au journal o ciel du 11 août 2004, l'Ordre des pédicures-podologues renaît ! Il faut attendre le décret du 7 mars 2006 publié au Journal o ciel du 9 mars 2006 pour connaitre la composition et les modalités des élections du Conseil de l'Ordre des pédicures-podologues et de leurs chambres disciplinaires. La situation de la podologie dans les pays anglo-saxons : 1. En Angleterre : ff fi fi fi ffi fi fi ffi fi fi fi fi fi Cécile Hinck 4 sur 26 Le premier praticien se nommait « Corn Cutter ». Quelques noms : Heyman Lion (18°) est considéré comme le père de la chiropodie britannique.Il entreprendra des études de médecine a n d’acquérir des connaissances et un statut. Salomon Abraham Durlacher et son ls qui en 1826 rent une opération d’un ongle incarné. La famille Potter (mari, femme et lle) ainsi que les familles Runting et Durlacher sont considérées comme les pionniers de la chiropodie moderne en G.B. Première école doit ouvrir en 1914 mais son ouverture sera retardée avec la guerre En 1919 la « LONDON FOOT HOSPITAL AND SCHOOL OF CHIROPODIST » ouvre ses portes pour la formation des premiers chiropodists anglais. Le champ d’activité comprend les soins d’hygiène, le traitement des a ections cutanées et unguéales, les techniques telles que les orthoplasties, les orthonyxies, l’examen biométrique, l’analyse de la marche, l ’anesthésie locale et la petite chirurgie 2. Aux USA 1830:« Corn Doctors » 1843:John Little eld ouvre le premier cabinet de podologie à N.Y. 1895:création de la « Pedic Society of N.Y. »établissant une loi réglementant le champ d’activité de la profession de podologue. De 1895 à 1912 : octroi de licence en chiropodie délivrée par la commission d’état des examinateurs sous le régent de l’université d’état de N.Y. Puis après 1912, le terme de Podiatry fut employé et l’école de N.Y. prit la dénomination de « FIRST INSTITUT OF PODIATRY » A l’aube de la première guerre, on coopte déjà 3784 praticiens aux E.U. dont 1259 membres de la N.A.C (National association of chiropodists) 1923: enseignement supérieur de 2 ans à temps plein 1953 : le nom de chiropodist fut changé dans tous les états en podiatry et l’association devient « L ’American Podiatry Association »12 1964:tous les professionnels deviennent des D.P.M=Doctor of Podiatric Medecine Actuellement, l’association porte le nom de « AMERICAN PODIATRIC MEDICAL ASSOCIATION » Le titre professionnel: Doctor of Podiatric Medicine = podiatre Le champ d’activité : Il existe 3 formes d’exercice de la profession 1. Les chiropodiste-podiatre : pas d ’accès au champ d’activité chirurgical; la chirurgie orthopédique du pied étant assurée par des médecins chirurgiens 2. Les chiropodiste –podiatre et podiatre 3. Chirugiens-podiatres (D.P.M.):actes médico-chirugicaux et paramédicaux du pied ; les actes courants et d’hygiène sont souvent délaissées au pro l des thérapeutiques chirurgicales. Les malades qui désirent un traitement podologique non chirurgical sont parfois obligés de franchir les frontières de leur état. CHAPITRE I : LES VALEURS, LA MORALE, L’ETHIQUE, LA DEONTOLOGIE 1. MORALE ET VALEURS Morale ? « Science du bien et du mal ; théorie de l’action humaine en tant qu’elle est soumise au devoir et a pour but le bien. » « Ensemble des règles de conduite considérées comme bonnes de façon absolue » (« Dictionnaire Le Petit Robert de la langue française » 2018) La morale « décide » ce qui est bien ou mal. Les valeurs morales nous indiquent ce qu’il convient de faire ou quelle attitude adopter pour répondre aux convenances de la société. fi fi fi fi fi fi ff Cécile Hinck 5 sur 26 Cette notion de « morale » varie en fonction des époques, des pays, des convictions philosophiques, des habitudes culturelles... La morale est une connaissance normative de ce qui est bien et de ce qui est mal. Elle nous oriente vers des devoirs et nous soumet à des interdits. Son but ultime est le bien. Elle touche surtout la prise de conscience individuelle du bien et du mal, mais l’élargit aussi aux relations avec les autres. Valeur ? Chacun d’entre nous a ses propres valeurs morales. Pour Walter Hesbeen, une valeur est ce qui est important pour nous. C’est ce qui nous motive, c’est ce qui constitue nos repères essentiels. Ce qui est posé comme vrai, beau, bon, selon des critères personnels ou sociaux, et sert de référence, de principe moral. Une valeur est considérée comme une qualité mise en application. Nos valeurs in uencent notre manière de vivre, de nous comporter. Elles évoluent dans le temps, en fonction de nos vécus, des confrontations avec les expériences de vie Quelques exemples : Altruisme : Placer le bien-être des autres avant ses propres intérêts. Respect : Considérer chaque individu avec dignité et honneur. Compassion : Montrer une sensibilité envers la sou rance des autres et vouloir y remédier. Responsabilité : Être conscient et assumer les conséquences de ses actions. Honnêteté : Agir de manière sincère et transparente. Excellence : Viser la qualité et l’amélioration continue dans ses études et sa pratique professionnelle. Autonomie : Soutenir les autres dans leurs décisions tout en respectant leur capacité à choisir. Équité : Traiter les gens avec justice, sans favoritisme ou préjugé. EXEMPLES DE VALEURS dans LA PRATIQUE DES SOINS : Respect de la dignité de la personne Obligation morale de considérer la personne comme sujet et non comme un objet de recherche ou de soins et de la respecter en raison de son appartenance à la famille humaine. Ce principe s’applique quels que soient l’âge, la race, la culture, la religion, le genre ou le Q.I. de la personne. Etc…voir notes de cours 2.L’ETHIQUE L’éthique s’intéresse à ce qui est bon ou mauvais. C’est la « science du questionnement incessant » ou « l’examen du devoir bien agir ». L’éthique est un mode de ré exion qui tente de trouver la solution « la plus juste » face à un dilemme moral. L’éthique est la branche de la philosophie qui étudie les questions relatives à ce qui devrait être, moralement parlant. Plus précisément, l’éthique vise à dé nir, clari er, systématiser les principes et les valeurs qui devraient guider la conduite des agents individuels ou collectifs (les individus, les Etats, les entreprises, les universités, etc.), ainsi qu’à déterminer leur validité. Pourquoi faut-il se préoccuper aujourd'hui d'éthique ? ❑ La première raison : C’est que nous sommes des êtres humains et pas seulement des machines ou des robots pensants et que nous sentons bien en nous un devoir de responsabilité, d'écoute et de respect des autres, de rectitude personnelle. ❑ La seconde raison : C’est que malgré d'extraordinaires progrès de toute nature, notre société nous confronte perpétuellement à des décisions, des choix, des arbitrages auxquels les réponses ne sauraient être strictement techniciennes. Les philosophes contemporains distinguent en général quatre grands niveaux de l'action humaine : la technique, la politique, le droit, la morale. 1. La technique fl fl ff fi fi Cécile Hinck 6 sur 26 Est omniprésente et omnipotente. Longtemps imaginée comme solution universelle, on sait aujourd'hui, notamment dans le domaine des sciences et techniques du vivant, qu'elle n'est jamais neutre, qu'elle nous pose au contraire des problèmes innombrables et souvent d'une très grande gravité. 2. La politique Connaît aujourd'hui des changements profonds. Les grandes batailles idéologiques et dogmatiques de la première moitié de ce siècle paraissent abandonnées. La démocratie semble l'emporter. Mais, en même temps, on voit bien qu'elle s'accompagne de déséquilibres humains graves, récurrents, voire s'aggravant dans une économie globalisée dont les limites dépassent, justement, les zones traditionnelles de responsabilité des hommes politiques. Et sur certaines crises, même très graves, on voit que la coopération politique internationale a bien du mal à s'organiser. 3. Le droit a du mal à s'adapter à une société de plus en plus complexe où coexistent des cultures et des intérêts qu'il doit respecter, mais jusqu'où ? Il est souvent en retard au regard des évolutions sociales ou, justement, techniques, et notamment dans la sphère de l'action économique. 4. La morale c’est une sphère elle aussi bien complexe. De nombreux groupes sociaux, réclament le droit d'imposer ou d'interdire des pratiques de toutes natures au nom de leurs valeurs, de leurs appartenances religieuses, culturelles ou autres. Les grandes conceptions traditionnelles de notre société, les notions même de bien et de mal, de juste et d'injuste, de vrai et de faux, par exemple, sont imprécises et parfois même contestées. L'intervention sur la personne Autre fait important pour nous, notre métier se traduit par des interventions pour la personne humaine et sur la personne humaine. Ce qui implique, une ré exion solide et permanente a n de garantir tout dérapage. Le mot « éthique» signi e science de la morale, art de diriger sa conduite. Il s'agit d'une branche de la philosophie dé nissant les comportements moralement acceptables. L'éthique peut fortement varier en fonction des valeurs et de la culture. Le principe de bienfaisance et non malfaisance Le principe de respect de l’autonomie de la personne et de son droit à l’autodétermination Le principe de justice distributive (répartir les services équitablement compte tenu des ressources limitées) La bioéthique La recherche des cellules souches, les tests génétiques, le clonage : les progrès dans le domaine des sciences de la vie ont doté les êtres humains d’un nouveau pouvoir pour améliorer la santé et contrôler les mécanismes de développement de toutes les espèces vivantes. Les interrogations concernant les implications sociales, culturelles, légales et morales de ces progrès ont mené à l’une des discussions les plus signi catives du siècle passé. Un nouveau mot a été créé pour envelopper toutes les problématiques résultant de cette discussion : bioéthique. Comité international de bioéthique (CIB) créé en 1993, est composé de 36 experts indépendants qui encadrent les progrès des recherches dans les sciences de la vie et leurs applications en veillant au respect des principes de dignité et de liberté de la personne humaine. Unique instance au niveau international, le CIB a pour fonction d’approfondir la ré exion éthique en exposant les enjeux en présence, sans pour autant condamner telle ou telle position. C’est à chaque pays, notamment au législateur, qu'il revient d’opérer des choix de société, dans le cadre des législations nationales, et de trancher entre di érentes positions. Quelles sont les tâches du CIB ? 1. Il favorise la ré exion sur les enjeux éthiques et juridiques des recherches dans les sciences de la vie, leurs applications, et encourage l’échange d’idées et d’information, notamment par l’éducation. 2. Il encourage des actions de sensibilisation de l’opinion, des milieux fl fl fi fi fi fi ff fl Cécile Hinck 7 sur 26 spécialisés et des décideurs, publics et privés, intervenant dans le domaine de la bioéthique. 3. Il coopère avec les organisations internationales gouvernementales et non gouvernementales concernées par les questions posées par la bioéthique ainsi qu’avec les comités nationaux et régionaux de bioéthique et instances assimilées. 4. Il contribue à la di usion des principes énoncés dans la Déclaration universelle sur le génome humain sur les droits de l’homme et à l’approfondissement des questions que posent leurs applications et l’évolution des techniques en cause. (b) Il organise, en tant que de besoin, toute consultation utile avec les parties concernées telles que les groupes vulnérables ; (c) Il formule, suivant les procédures statutaires de l’UNESCO, des recommandations à l’intention de la Conférence générale et des avis quant au17 suivi de la Déclaration, et il identi e les pratiques qui peuvent être contraires à la dignité humaine. 3. DEONTOLOGIE Un code de déontologie régit un mode d'exercice d'une profession (déontologie professionnelle) ou d'une activité en vue du respect d’une éthique. C'est un ensemble de droits et devoirs qui régissent une profession, la conduite de ceux qui l'exercent, les rapports entre ceux-ci et leurs clients ou le public. En e et, la déontologie (du grec deon, -ontos, ce qu'il faut faire, et logos, discours) est la science morale qui traite des devoirs à remplir. C'est en 1825 que l’on trouve l’origine du terme : « déontologie » apparaît pour la première fois en langue française, dans la traduction de l'ouvrage du philosophe utilitariste anglais Jeremy Bentham intitulée l'Essai sur la nomenclature et la classi cation des principales branches d'Art et Science. Il écrit : « L’éthique a reçu le nom plus expressif de déontologie ». Il s’agit bien de la jonction des deux mots suivants : De Déon, déontos = ce qui faut faire Et de Logos = science, discours ce qui donne LA CONNAISSANCE DES DEVOIRS La déontologie est synonyme de morale professionnelle, impliquant le respect par les membres d'un corps d'un ensemble de règles de conduite, reposant sur une axiologie (une philosophie des valeurs) de la profession. Le terme « déontologie » signi e théorie des devoirs, en morale. La déontologie est l'application de l'éthique sous forme d’obligations auxquelles doivent se soumettre les membres du groupe. Les professions suivantes possèdent un code de déontologie, ces codes sont autonomes :18 les agents de police municipale ;les architectes ;les commissaires aux comptes ;les avocats ;les professionnels de l'expertise-comptable, les agents immobiliers,... Il existe aussi un code de déontologie médicale (pour l'ensemble des médecins), un code de déontologie des chirurgiens-dentistes, et un code de déontologie des sages-femmes. Et plus récemment (depuis le 29/10/2007) un code pour les podologues français. 1. Le serment d’Hippocrate : Le Serment d'Hippocrate Je mettrai mon maître de médecine au même rang que les auteurs de mes jours, je partagerai avec lui mon savoir, et, le cas échéant, je pourvoirai à ses besoins ;je tiendrai ses enfants pour des frères, et, s'ils désirent apprendre la médecine, je la leur enseignerai sans salaire ni engagement. Je ferai part des préceptes, des leçons morales et du reste de l'enseignement à mes ls, à ceux de mon maître, et aux disciples liés par un engagement et un serment suivant la loi médicale, mais à nul autre. Je dirigerai le régime des malades à leur avantage, suivant mes forces et mon jugement, et je m'abstiendrai de tout mal et de toute injustice. Je ne remettrai à personne du poison, si on m'en demande, ni ne prendrai l'initiative d'une pareille suggestion; semblablement, je ne remettrai à aucune femme un pessaire abortif. ff ff fi fi fi fi Cécile Hinck 8 sur 26 Je passerai ma vie et j'exercerai mon art dans l'innocence et la pureté. Je ne pratiquerai pas l'opération de la taille, je la laisserai aux gens qui s’en occupent. Dans quelque maison que j'entre, j'y entrerai pour l'utilité des malades, me préservant de tout méfait volontaire et corrupteur, et surtout de la séduction des femmes et des garçons, libres ou esclaves. Quoi que je voie ou entende dans la société pendant l’exercice ou même hors de l'exercice de ma profession, je tairai ce qui n'a jamais besoin d'être divulgué, regardant la discrétion comme un devoir en pareil cas. Si je remplis ce serment sans l’enfreindre, qu'il me soit donné de jouir heureusement de la vie et de ma profession, honoré à jamais parmi les hommes ; si je le viole et que je me parjure, puissé-je avoir un sort contraire ! Serment d’Hippocrate proposé par l’Ordre national des Médecins (Révision 1996) "Au moment d’être admis(e) à exercer la médecine, je promets et je jure d’être dèle aux lois de l’honneur et de la probité. Mon premier souci sera de rétablir, de préserver ou de promouvoir la santé dans tous ses éléments, physiques et mentaux, individuels et sociaux. Je respecterai toutes les personnes, leur autonomie et leur volonté, sans aucune discrimination selon leur état ou leurs convictions. J’interviendrai pour les protéger si elles sont a aiblies, vulnérables ou menacées dans leur intégrité ou leur dignité. Même sous la contrainte, je ne ferai pas usage de mes connaissances contre les lois de l’humanité. J’informerai les patients des décisions envisagées, de leurs raisons et de leurs conséquences. Je ne tromperai jamais leur con ance et n’exploiterai pas le pouvoir hérité des circonstances pour forcer les consciences. Je donnerai mes soins à l’indigent et à quiconque me les demandera. Je ne me laisserai pas in uencer par la soif du gain ou la recherche de la gloire. Admis(e) dans l’intimité des personnes, je tairai les secrets qui me seront con és. Reçu(e) à l’intérieur des maisons, je respecterai les secrets des foyers et ma conduite ne servira pas à corrompre les moeurs. Je ferai tout pour soulager les sou rances. Je ne prolongerai pas abusivement les agonies. Je ne provoquerai jamais la mort délibérément. Je préserverai l’indépendance nécessaire à l’accomplissement de ma mission. Je n’entreprendrai rien qui dépasse mes compétences. Je les entretiendrai et les perfectionnerai pour assurer au mieux les services qui me seront demandés. J’apporterai mon aide à mes confrères ainsi qu’à leurs familles dans l’adversité. Que les hommes et mes confrères m’accordent leur estime si je suis dèle à mes promesses ; que je sois déshonoré(e) et méprisé(e) si j’y manque. 2. Jeremy Bentham : Moraliste et législateur anglais né (1748-1832) Il publie « Introduction aux principes de morale et de législation » et « Déontologie ou science de la morale » 3. La déontologie « médicale » Dé nition : Ensemble des règles qui régissent la conduite du praticien, ce qui doit faire en toutes circonstances dans l’exercice de sa profession = code de déontologie Ce sont des règles de moralités et d’honneur vis-à-vis de : - Soi-même - Des confrères - Des autres paramédicaux et médicaux - Des patients 4. Le code de déontologie des podologues Ce Code émane de la « Commission éthique et déontologie », constituée par l'Ordre national En France : - Le décret d'application de la loi du 9 août 2004 relatif à l'Ordre des Podologues a été déposé au Conseil d'État à la mi -Octobre. - En l’absence d’un code de déontologie, ce sont les textes législatifs et réglementaires qui font référence. - D’un point de vu éthique et moral, nous pouvons donc nous appuyer sur le code de déontologie des médecins. fi fl ff fi fi fi ff fi Cécile Hinck 9 sur 26 Validé par le Conseil national de l’Ordre du 16 février 2007, il a été remis au Conseil d'État en mars qui l’a avalisé le 6 Juin dernier en section sociale. Chacun, y apportant les modi cations nécessaires, a véri é sa conformité avec les lois et règlements. Ce texte aujourd'hui adopté par décret en Conseil d'État, intégré au Code de la santé publique, est signé par le Premier ministre et la ministre de la santé, de la jeunesse et des sports. Le Code de déontologie entend énoncer ce qui doit aujourd’hui constituer les règles essentielles de la profession. Dés l’origine, la philosophie retenue pour son élaboration est ambitieuse. Il s’agit de déterminer les conditions d’exercice de la profession qu’elle soit exercée à titre libéral, salarié ou mixte. Le Code xe les devoirs du pédicure-podologue envers les patients : principe de sauvegarde de la dignité de la personne humaine, les règles d’information et de consentement des patients ou encore les règles relatives au secret professionnel et à l’obligation de porter secours aux malades en situation d’urgence… Il assure le respect de l’indépendance des autres professionnels de santé et régit les relations entre confrères : concurrence entre professionnels, règles d’installation et de création de cabinets secondaires, recours à l’assistanat… La déontologie servira de référence aux instances juridictionnelles de l'Ordre et ce Code facilitera l’organisation e ective et homogène de la profession. Sa publication a rme la place de la pédicurie - podologie dans le système de santé français. Mais revenons au cours d’histoire… Nous allons donc d’abord nous intéresser à l’objet même de cette profession à savoir le pied humain et de rechercher ce qu’il a représenté à travers l’histoire. Nous allons ensuite nous intéresser à sa protection et à l’évolution donc de la chaussure. Pour nir par la collecte des informations plus techniques sur la profession. CHAPITRE II : LE PIED HUMAIN AU TRAVERS DE L’HISTOIRE : 1. LE PIED PRÉHISTORIQUE Ce cours ne nous permet pas de faire le tour de la question sur la bipédie, celle-ci pouvant faire partie d’un cours à part entière. Cependant, voici quelques pistes de ré exion. Nous sommes passés de la position de Quadrupède → bipède Pour comprendre ce que cette évolution a apporté nous pouvons analyser les squelettes, les empreintes mais aussi le bassin et le crâne. Les pistes d’explication de l’évolution de la bipédie : Quelques liens : https://www.youtube.com/watch?v=j2kn4OIEYAQ https://www.youtube.com/watch?v=-fD6d67W7T0 https://www.youtube.com/watch?v=ecU7sH4fXp0 https://www.youtube.com/watch?v=3LUCB4gVWdg a) L’analyse des squelettes : LUCY a été découverte en 1974 par l’équipe franco-américaine dirigée par Johnson et Coppens en Ethiopie dans la région de l’Afar, au lieu dit Hadar et provient de dépôts datés entre 3,4 Ma (million d’années) et 2,8 Ma et a été attribuée à l’espèce Australopithecus Afarensis Aujourd’hui cette région est aride, mais à l’époque c’était une mosaïque de marais, de forêts et de prairies. Caractéristiques du squelette de LUCY : - Squelette complet à plus de 40% (soit 52 fragments osseux). - Sa capacité crânienne n'est que de 450 cm3 - Caractéristique principale : une bipédie fi fi ff fi fl fi ffi Cécile Hinck 10 sur 26 - Nourriture à priori végétarienne. La morphologie du bassin et des fémurs traduit un comportement bipède. En e et, le bassin est court et évasé ce qui le rapproche plus de celui des hommes modernes que celui des grands singes. - Age : de 4.1 à 2.9 millions d'années - Taille : 1.05 à 1.35m - Poids : 30 à 45 kg - Localisation : Afrique Orientale - Habitat : Arboré et humide - Feux : non maîtrisé L’évolution se fera donc à di érents stades : de la taille du volume crânien du poids … SELAM Nom du squelette d’une llette de 3 ans, plus complet encore que celui de Lucy. Elle a été découvert le 10 décembre 2000.Il s’agit d’un bébé Australopithecus afrarensis. Elle est bipède mais également arboricole (elle a des jambes adaptées à la marche et des doigts conçus pour grimper). a : extrémité distale de l'humérus droit b : extrémité distale du fémur gauche et tibia proximal c : extrémité distale du fémur gauche et tibia proximal en position échie d : fragment du pied gauche ( mt = métatarse ; ti = tibia ; = bula ; ta = talus ; ca = calcaneus ; ts = tarse ) (échelle : 1 cm pour d, 2cm pour a-c)) Les membres inférieurs, la forme du pied ainsi que la partie post crânienne inférieure correspondent à une locomotion bipède. b) L’analyse des empreintes : Les premières empreintes se situent environ à 3,7 millions d’années. Lucy date de plus de 3 millions d’années. Le pied de l’« Australopitheus habilis » (Homo) possède à la fois des arches longitudinale et transversale. Les empreintes de Laetoli en Tanzanie (le tuf à empreintes) : En 1976, en Tanzanie, Marie Leakey découvre des empreintes de pas d’animaux conservées dans des tufs volcaniques consolidés et datés de 3,75 millions d’années. En 1978 et 1979, deux nouvelles pistes seront découvertes. L’une d’elles est constituée par trois séries d’empreintes de pas laissées par des homininés, qui seraient des Australopithèques. Ces pistes d'empreintes se sont conservées grâce à une succession de conditions favorables : le dépôt d'une couche d'environ 15 cm de nes cendres provenant de l'éruption du volcan Sadiman ( situé à 20 km ) avant le passage du groupe d'Homininés et des autres animaux, puis une averse légère qui a cimenté la couche de cendre en la transformant en tuf sans détruire les empreintes, en n le recouvrement de la piste par d'autres dépôts de cendres venus la protéger. Le plus grand des 16 sites de Laetoli comporte environ 18000 empreintes, représentant 17 familles animales, sur une surface de 800 mètres carrés environ. Des fouilles furent entreprises et révélèrent deux pistes parallèles d'empreintes de pas d'Hominidés, sur une distance de 27 mètres (voûte plantaire et le pouce est déporté vers l’intérieur). http://hominines.portail-svt.com/articles.php27 c) L’analyse de di érentes parties du corps : La bipédie va entraîner des modi cations caractéristiques, dont les plus importantes et les plus évidentes d’un point de vu ostéologique, sont les suivantes : ✓ Le crâne La position du trou occipital par rapport à l'ensemble du crâne va donner des informations sur la position générale du corps. Chez les quadrupèdes, le trou occipital est en arrière de la tête, dans le prolongement de la colonne vertébrale. fi ff ff fi ff fi fi fi fi fl Cécile Hinck 11 sur 26 Alors que, plus l'hominidé est bipède, plus le foramen magnum va se trouver au centre, sous le crâne. Développement important du neurocrâne et une réduction des superstructures crâniennes et de la face. Chimpanzé - Autralopithecus - Pithecanthropus - Homo sapiens ✓ Le bassin Il est plus large et plus bas dans l'anatomie générale des bipèdes, plus robuste également il permet de soutenir les viscères et le poids du tronc. Les fémurs sont orientés vers l’intérieur. Bassin de Chimpanzé et d'Homme vu du dessus et vu de face (d’après Lovejoy (1990) à droite et Bacon (1999) à gauche)29 Chez les quadrupèdes comme les autres grands singes, le bassin est de forme plus allongée et plus étroite. ✓ Le pied Chez les hominidés le gros orteil est large et "en ligne" avec les doigts de pied. La forme générale du pied présente une voûte plantaire longitudinale qui permet absorber les chocs dus à la bipédie (tout le poids du corps repose sur 2 appuis contrairement aux quadrupèdes) et de donner une impulsion supplémentaire lors de la marche. Nous verrons donc comment le pied est utilisés dans des expressions ; est devenu une mesure de longueur, des signi cations religieuses, son utilisation dans les contes, … Résumé : La verticalité de nos ancêtres australopithèques a débuté il y a environ 7 millions d’années. La première trace de pas datant de 4 millions d’années a été retrouvée par Marie LAEKEY dans les cendres du volcan de Laetolie en Tanzanie. L’empreinte avec rapprochement du premier rayon et deux voûtes médiane et antérieure se rapproche de celle de l’homo sapiens actuel. Les principales modi cations ostéo-articulaires liées à la verticalisation sont les suivantes : stabilisation du genou, augmentation de la longueur des membres inférieurs, antéversion pelvienne entraînant une inclinaison du plateau sacré vers l’avant et une lordose lombaire compensatrice, Chimpanzé - Australopithèques africanus - Homo sapiens médialisation du trou occipital et lordose cervicale. Globalement, chez l’homo sapiens la tête se projette au niveau du polygone de sustentation et la verticalité est possible quasiment sans activité musculaire. Au niveau musculaire on note : renforcement des fessiers et dissociation de la musculature thoracopelvienne permettant un pas pelvien qui n’existe pas chez le grand singe. Ces modi cations progressives aboutissent à une locomotion économique qui va di érencier l’homo sapiens de Cro-Magnon de l’homme de Neandertal. 2. L’IMPORTANCE DU PIED (ET DE SON CHAUSSANT): Le pied a été longtemps le système de mesure, et la botte ne demeure-t-elle pas encore une expression courante de paquetage ? Son chaussant ou chaussure a lui aussi de l’importance comme dans les coutumes, les contes,… 1. Les mesures en « pied » : Les noms des anciennes mesures étaient, dans toutes leurs variantes, souvent très imagées, et attachés par exemple aux dimensions de l'homme (pied, pouce), Les mesures anciennes : - Le pied est une unité de longueur d’approximativement 30 centimètres, correspondant à la longueur d’un grand pied humain d’une pointure 45 environ. - Dans l’Antiquité le pied était régulièrement divisé en seize doigts ou quatre paumes. Le pied romain était de 29,64 cm. - Depuis le Moyen Âge, on commença à diviser le pied aussi par douze, ce qui donna le pouce. Quelques exemples : fi fi fi ff Cécile Hinck 12 sur 26 - Le pied du Roy de France était de 32,48 cm (pointure 48¾ !) - et le pied anglo-saxon est de 30,48 cm. Les mesures actuelles : Dans le monde scienti que : le système métrique décimal (SI) est aujourd'hui le système de référence. Dans le monde technique et industriel, les mesures en pouces et en pieds sont encore omniprésentes. Actuellement, en Angleterre par exemple, le pied est très utilisé pour les usages courants. La plupart des longueurs comprises entre 50 cm et 500 m sont exprimées dans cette unité. En aéronautique (sauf en ex-URSS et en Chine) les altitudes restent exprimées en pieds anglo- saxons. Les niveaux de vol sont donnés en centaines de pieds : FL180 = 18000 ft. Mais il faut un taux de conversion commun et précis. Depuis 1960, un pied correspond exactement à 30,48 cm. 1 pied = 30,48 cm 1 pied = 12 pouces Exemple : le symbole pour pied est ' (apostrophe) ou ft (pour foot) et ‘'(guillemet) pour pouce. Un bateau de 21 pieds 6 pouces s'écrit 21'6" est mesure donc 6,55 m 2. Les signi cations religieuses : le pied et la religion Dans de nombreuses religions, le fait de se déchausser représente la piété et le respect, en particulier dans les lieux de culte. Christianisme Le lavement des pieds, pèlerinages, pieds nus… Le lavement des pieds : le Christ, comme un esclave, se met aux pieds de ses disciples ,il se fait ainsi petit et vulnérable. Dans les lois liturgiques de l’Exode, le lavement des pieds avait le sens d’une puri cation. Ce geste symbolique de Jésus est interprété comme étant la manifestation très claire de l’identité de « serviteur » que Jésus a assumée en venant dans notre monde. Le lavement des pieds est un geste symbolique qui veut nous montrer bien concrètement que Jésus est venu nous laver intérieurement, laver nos âmes. Jesus Washing the Apostles’ Feet (Jesus Washing the Feet of the Apostles), by Del Parson Dans la religion chrétienne, les membres de certains ordres religieux, comme les Carmes déchaussés ou les Augustins déchaussés, sont pieds nus. La plupart des ordres religieux prêchant la pauvreté marchaient sans chaussures à l’origine. Aujourd’hui le port de sandales est plus courant. Marcher pieds nus est également une manière de faire pénitence, ainsi certains pèlerinages se font pieds nus (Croagh Patrick, Irlande /Saint-Jacques-de-Compostelle). Les pieds nus symbolisant la pureté et sont très représentés sur l’iconographie chrétienne. La Vierge Marie, ainsi que de nombreux Saints, sont généralement représentés pieds nus. Islam Les musulmans pratiquent la prière sans chaussures et se déchaussent pour pénétrer dans une mosquée. Mais chaussettes pour les femmes ( ?)et certaines mosquées pas de chaussettes acceptées... Ablutions : les obligations de l'ablution33 Hindouisme Les hindous se déchaussent également pour pénétrer dans un temple. Dans la culture indienne, les pieds sont considérés comme la partie du corps la plus sale car sans cesse en contact avec le sol (la tête étant la partie la plus pure). En conséquence, quand on respecte énormément quelqu’un, même lui toucher les pieds est un honneur et un signe de grande humilité. Signe de respect est particulièrement accordée aux les aînés, ou à des chefs religieux. Bouddhisme Bouddha marchait pieds nus. Il existe plusieurs lieux de cultes où ses empreintes de pas sont vénérées (souvent des formes géologiques en forme d’empreinte de pas). Elle représente les traces de son enseignement. fi fi fi Cécile Hinck 13 sur 26 Dans la religion bouddhiste, il faut retirer ses chaussures avant d’entrer dans un temple. Le dessous des pieds étant considéré comme impure, il est interdit de le diriger en direction d’une personne, d’un moine ou d’une représentation de Bouddha. Judaïsme : Prier pieds nus n'est pas une tenue digne pour être devant le Roi des Rois. On prie tête et pieds couverts(debout). 3. La symbolique : 1.de l’innocence et pureté Les symboliques de l’innocence et de la pureté sont surtout présentes dans la littérature américaine du 18ème -19ème siècle. Le fait d’être pieds nus était indissociable des jeux d’enfants principalement à la campagne. Exemple dans les romans de Mark Twain - "Les aventures de Tom Sawyer" 2.De l’esclavage Beaucoup de lois sur l’esclavage (Slave codes) insistaient sur le fait que les esclaves n’étaient pas autorisés à porter des chaussures. Dans certains pays, comme la Thaïlande ou le Zimbabwe, cette pratique est aujourd’hui appliquée aux détenus. 3.Pauvreté et tristesse Dans l’Antiquité, les pieds nus, souvent associés à une nudité partielle ou totale, représentaient la tristesse et les lamentations. Dans la plupart des cultures, seules les couches aisées de la population avaient accès aux chaussures qui étaient un produit de luxe. Les couches inférieures devaient donc marcher pieds nus. Cette symbolique est souvent reprise dans l’art et la littérature. 4. Les expressions : Nous nous modérerons, faute de place, et nous dirons simplement : il n'est pas indispensable de vivre sur un grand pied, mais en nous e orçant de vivre sur un pied raisonnable, en tâchant de trouver chaussure à notre pied, nous ne serons jamais des va-nu-pieds. Quelques expressions : Faire des pieds des mains Mettre les pieds dans le plat Être pieds et poings liés Être au pied du mur Être mis à pied Être pris à contre-pied Lutter pied à pied Tenir pied Ne plus pouvoir mettre un pied devant Marcher sur la pointe des pieds l'autre36 Se lever du pied gauche Casse pied Se lever du pied droit Mettre sur pied un projet Ça lui fera les pieds Attendre de pied ferme Se faire marcher sur les pieds Bon pied bon oeil Être sur un pied d'égalité Avoir un pied dans la tombe Être remplacé au pied levé Perdre pied Trouver chaussure à son pied Mettre pied à terre Toujours retomber sur ses pieds Vivre sur un grand pied Être remis sur pied Bête comme ses pieds Être aux pieds de quelqu'un Prendre son pied Se jeter aux pieds de quelqu'un 5. Les coutumes : Il en existe de nombreuses, chaque pays, région en possèdent. Voici quelques exemples … Egypte antique : lorsque le pharaon pénétrait dans le temple ou quand ses sujets célébraient le culte des défunts dans les chapelles funéraires, ils laissent leurs sandales à la porte du sanctuaire. Cette coutume sera reprise par les musulmans à l’entrée des mosquées. Au XVIII e siècle, on échangeait des petits souliers en porcelaine. Les jeunes gens o raient des chaussures en gage d’amour ; elles symbolisaient leur désir de partager leurs biens avec l’élue de leur cœur. Le soulier = vie heureuse, calme et prospère. Dans le domaine matrimonial = chance prospérité et espoir de fécondité Exemples : ff ff Cécile Hinck 14 sur 26 - Le père donnait les souliers de sa lle au marié. Cela signi ait que maintenant, elle lui appartient et qu’il devait veiller sur elle. - Le marié donnait un coup de chaussure sur la tête de sa nouvelle épouse a n de lui indiquer qu’il était le maître. - En Finlande, tous les invités accompagnent les jeunes mariés dans leur chambre et la mère de la mariée ne quittera pas la chambre sans les chaussures de son gendre. -En Allemagne, une femme enceinte portera les chaussures de son mari a n d’avoir un peu de sa force. -On place la chaussure de la mariée à la tête du lit, du côté du mari a n de symboliser la possession sexuelle et favoriser la fertilité. Les chaussures portent bonheur aux amoureux ou aux jeunes mariés. La plus répandue est l'habitude d'attacher un vieux soulier à l'arrière du véhicule qui emporte le jeune couple vers son nouveau foyer ou sa lune de miel. La chaussure fut choisie parce qu'elle représentait non seulement la fertilité, mais la stabilité, la prospérité et l'harmonie. Elle était la marque du confort et de la chaleur, indispensable pour un mariage réussi. Au siècle dernier, il était de coutume d'o rir à ses proches, en guise de porte-bonheur, des souliers miniatures en porcelaine ou en terre cuite.On marque encore aujourd’hui les événements familiaux: baptêmes, noces d'argent ou d'or et anniversaires. Ceci dit, les souliers ne portent pas toujours bonheur.38 Dans « Les Chaussons rouges, réalisé en 1948 par Michel Powell », les ravissants chaussons écarlates de Moira Shearer étaient si malé ques qu'ils l'obligèrent à danser jusqu'à la mort. 6. Les contes : Cendrillon (première version en Chine au IX e la chaussure = pantou e de fourrure « vair »). En tout cas, l'erreur était heureuse car le verre fragile et rigide semble bien fait pour interdire toute tricherie lors de séance d’essayage. En outre sa transparence et son brillant en font un symbole idéal à la fois pour la pureté de Cendrillon et pour le luxe qui l'attend. Le Chat Botté (= pouvoir de l’apparence) Le petit Poucet (= pouvoir)… 7. La sexualité : Le pied a été considéré une partie tactile et sensible de l'anatomie, et été inclus dans le désir (érotisation) et dans l’acte amoureux (sexualisation). Le pied devint un signe de di érenciation sexuelle. Le pied féminin petit et courbé, le pied masculin plus grand mais avec les mêmes caractéristiques. Cela est décrit dans les lois d'art sous le nom de l’esthétique de proportion. Les épidémies de la syphilis des 16 et 19 siècles expliquent peut-être l’intérêt du pied féminin comme un objet sexuel sous l’in uence de l’imagerie orientale. Connotations romantiques du pied La vénération du pied est à la fois un chant de louange et une marque d'humilité. Les pieds sont vénérés parce qu'ils soutiennent le corps et le mettent en contact direct avec le pouvoir régénérateur de la terre. Le pied est aussi la partie du corps la plus indigne ainsi que la plus grande source possible d'impureté et de corruption. L'homme exprime sa dévotion exclusive en caressant et en massant les pieds de sa bien-aimée. La femme accorde une faveur extrême en touchant de son pied la tête de son amant. Le tatouage au henné (mehndī) sur la plante des pieds (signe de séduction, mais également de protection contre les mauvais esprits).Il constitue un véritable langage. Autrefois, chaque motif de tatouage temporaire au henné avait une signi cation bien précise que ce soit en Inde, dans les pays arabes ou en Afrique. Dans ces pays où les femmes s’avancent souvent voilées, mains et pieds constituaient la seule partie visible de leur corps. Fétichisme du pied : référence : les1001pieds.fr/sensualite/fetichisme-pied-chaussure.html -Soit il s’agit d’un fantasme indispensable et incontournable à leur épanouissement sexuel. Rien à faire, ils ne peuvent alors prendre leur pied qu’en passant obligatoirement par une ou plusieurs approches podales. Certains hommes ne peuvent dans certains cas même pas ressentir d’excitation sans cet élément. ff fl fi ff fi fi fl fi fi fi fi Cécile Hinck 15 sur 26 -Soit, bien qu’il ne s’agisse pas d’un fantasme, c’est une pratique qui a déjà été explorée à l’occasion, ayant pu apporter aux protagonistes un certain plaisir, mais qui n’a rien d’obsessionnel. Il peut être reproduit si l’occasion se présente et selon l’appréciation du partenaire. 8. Autres signi cations : La mère d'Achille (la nymphe Thétis) veut rendre son ls invulnérable. Alors elle le trempe dans les eaux du Styx (un des euves des Enfers). Mais il faut bien tenir le bébé par quelque part. Elle choisit le talon. A la guerre de Troie, Pâris le blesse mortellement au talon, avec une èche guidée par Apollon. CHAPITRE III : LA CHAUSSURE « Pratiques ou fantaisistes, traditionnelles ou avant-gardistes, confortables ou insupportables, les chaussures ont un pouvoir méconnu de séduction. L’escarpin pour la provocation, la mule pour l’érotisme, la botte pour l’a rmation, la sandale pour l’audace… » Indispensable accessoire, les chaussures assurent nos pas. Voilà pourquoi les choisir est parfois si di cile : tout le monde craint le faux pas et chacun veut trouver chaussure à son pied. 1. LE BUT : protéger et couvrir 2. LA CLASSIFICATION : - en fonction de la climatologie - du travail (éperons = bottes, outil,…) - des matériaux, matières premières - autres facteurs : la mode, la fonction sociale, l’appartenance à un groupe professionnel, les loisirs, … Évolution de la chaussure dépendra donc de plusieurs facteurs : grâce au produit de l'élevage, le cuir des animaux et de plusieurs outils bien spéci ques La préparation du cuir comprenait le raclage des graisses avec des paroirs de fer. Le tannage dans des baquets de bois, à cœur pour les dessus de chaussures, les fourreaux et les courroies, mais moins complètement pour les semelles a n de leur garder une certaine imperméabilité. Les di érentes parties étaient cousues entre elles avec des cordonnets de cuir ou des ls textiles, puis mises en forme sur des embauchoirs de bois parfois décorés. 3. LES DIFFÉRENTS TYPES : L’homme préhistorique couvert sa plante de pied d’une peau épaisse de bête. La chaussure est donc la partie du vêtement que l’on porte aux pieds, qui doit à la fois couvrir et protéger. Même si au cours du temps la chaussure a évoluée, il existe toujours trois grandes catégories : la sandale, la botte et le soulier. I.La Sandale : Elle est la plus ancienne forme de la chaussure ; simples et dégagées, elles étaient idéales pour les climats chauds. ffi ff fi fl ffi fi fi fi fl fi Cécile Hinck 16 sur 26 A.En Égypte : Parmi les objets retrouvés dans les tombes de l’Egypte antique, aux côtés de somptueux tissus et de bijoux précieux, on recense des attributs vestimentaires longtemps ignorés : les chaussures. Le mort les emportait dans sa tombe, au même titre que son mobilier, a n de pouvoir en jouir dans l’au-delà. Relief : pied chaussé d’une sandale (fragment de statue ou modèle de sculpteur) © Photo RMN - Franck Raux Produit d’un artisanat souvent poussé, ces chaussures fournissent des indications complémentaires sur un savoir-faire spéci que et sur l’art de travailler plusieurs matériaux : bres végétales, bois, cuir. Elles renseignent également sur le rang social du défunt. En e et, dans l’Egypte antique, être chaussé indique un certain niveau social. Nombreux sont ceux qui vont nu-pieds. Le porte- sandales du roi avait par exemple un titre envié dans la maisonnée de Pharaon. Des techniques variées Un certain nombre de pièces retrouvées sont formées de bres végétales, papyrus ou palmier Phoenix. Il s’agit de sparterie. Pour les réaliser, l’artisan procède en deux étapes. Il doit d’abord assembler les bres pour obtenir une certaine super cie. Ensuite, celle-ci est découpée et assemblée selon di érentes méthodes, pour former une chaussure. Trois techniques principales sont utilisées dans la sparterie. 1. La plus rudimentaire consiste à faire se chevaucher les bandes, puis à les assembler par une couture surjetée avec un lien de bre. 2. La deuxième technique reprend la méthode en diagonale du tissage des nattes. Le rendu de ces pièces est proche de celui des textiles. 3. La troisième technique se rapproche quant à elle de celle de la vannerie liée et cousue. Ces chaussures en sparterie remontent pour la plupart à l’époque pharaonique. Quelques chaussures à semelles de bois nous sont parvenues. Elles peuvent présenter des points d’ancrage pour des brides ou des lanières. Les éléments retrouvés sont en cèdre du Liban, bois d’importation, ou en cus. Souvent rudimentaires, ces chaussures datent de Les premières sandales apparaissent dans l’Antiquité égyptienne. Ce type de chaussure plate à lanières s’explique par les conditions climatiques et géographiques de l’Egypte. Souvent représentés pieds nus sur les peintures murales, hommes et femmes portent aussi des sandales. Confectionnées en cuir, en paille tressée, en lanières de feuilles de palmier ou de papyrus, en joncs ou en roseaux des marécages, en or pour les notables et les pharaons, la sandale reste un objet de luxe. Nous devons aux égyptiens les plus anciennes représentations du métier de cordonnier. La forme des sandales se di érencie pour le pied droit et le pied gauche. Les sandales faites de palmes tressées et cousues, n'étaient guère que des semelles avec une lanière à la cheville et aux orteils. Sandale égyptienne : 1580 avant J.C B.En Grèce Antique : Comme en Egypte, la sandale est la chaussure la plus courante dans la Grèce antique. Portée par les hommes et par les femmes, la sandale grecque se compose d’une semelle de cuir ou de liège, pouvant varier en épaisseur, di érente pour le pied droit et le pied gauche. Des courroies la maintiennent au pied. Simples au début, elles deviennent d’une élégante par la suite. Les esclaves et enfants étaient pieds-nus. Quelques exemples : - le Sandalion = simple semelles à lacets - Les cothurnes portées par les acteurs tragiques (dans le rôle des héros et des dieux). Cette sandale se compose d’une très haute semelle en liège haussant la taille, mais au détriment de la stabilité. Cette chaussure de théâtre s’adapte indi éremment aux deux pieds d’où l’expression "plus changeant qu’un cothurne". Le cothurne, par son élévation, représente aussi le premier du talon. C.Chez les Romains : fi fi ff fi fi ff ff fi ff fi fi ff fi Cécile Hinck 17 sur 26 Les « Romains reprirent en grande partie les modèles des chaussures grecques, dont ils réglementèrent bien plus sévèrement le port. Ainsi sous l’empereur Hadrien (117-138) était-il moralement répréhensible de sortir avec des sandales lorsque l’on était une femme ou que l’on appartenait à la caste des sénateurs. La toge et le calceus étaient les insignes honori ques de l’habit du citoyen romain. Les citoyens romains portaient habituellement des semelles de cuir tenues autour du pied et de la cheville par des bandelettes de cuir et attachées à l’aide de lanières. Le nombre de bandelettes indiquait le rang social. Les chaussures montantes sur les chevilles, fermées ou ouvertes sur les orteils, servaient d’accessoire de la toge à l’extérieur de la maison. Certaines positions sociales ouvraient le droit de porter des calcei distinctives. Exemple : le mulleus, soulier fermé de couleur rouge di ère peu du Calceus. Porté par les empereurs, les magistrats et les enfants de sénateurs, il tire son nom du coquillage dont on extrait le pourpre rouge vif. L’empereur Aurélien (270-275) « t punir sévèrement les excès. Il était interdit aux hommes de porter des chaussures de couleurs. Les femmes conservaient l’option de porter des chaussures pour lesquelles des matériaux précieux, ornés de perles et de pierres précieuses étaient utilisés. Durant l’Antiquité, l’utilisation des sandales avec une variété de formes et de modèles reste majoritaire. La Caliga, chaussure militaire des Romains, est une sorte de sandale. Maintenue au pied par des lanières, elle comprend une épaisse semelle de cuir ferrée de clous pointus. Le Campagus a ecte la forme d’une bottine laissant le pied à découvert. Garni de fourrure, souvent orné de perles et de pierres précieuses, c’est la chaussure des généraux. De couleur pourpre, elle est exclusivement réservée aux empereurs. D.Au Moyen-âge : Les chaussures semellées, espèces de bottes en toile renforcées par des semelles en cuir, se portaient avec des patins en bois pour aller à l’extérieur. Les ra nés et désœuvrés, se mirent à lancer la mode des bouts pointus. Ensuite, la chaussure ou simples bottines sont recouvertes de bandelettes qui remontent sur la jambe. Au 14e siècle, en France, les paysans portaient de gros souliers à fortes semelles et à bouts pointus appelés poulaines, car cette mode venait de Pologne. Les Anglais appelèrent ces souliers des cracows (faisant référence à Cracovie, capitale de la Pologne). La poulaine dura plus de cent ans, malgré l’hostilité du clergé, du Vatican (pape Urbain V), et du roi Charles V qui interdirent de porter ou fabriquer la poulaine (ordonnance royale de 1368). Ces mesures échouèrent, se brisant contre la mode. Au 15e siècle, il a fallu attendre 1470 pour voir disparaître la poulaine.46 Ii.Quelques Particularités A. La poulaine : B. La botte Elle apparaît suite au domptage des chevaux et au traitement du cuir, , … Quelques particularités A Venise, à partir du XVème siècle et jusqu’au règne de Catherine de Médicis. Importées d’Orient et réservées aux dames, ces chaussures, appelées chopines étaient des espèces de pantou es ou sandales surmontées de hautes plateformes (allant parfois jusqu’à 60 cm), elles étaient tout à fait impraticables. - il faut aider les femmes à se déplacer - intérêt dans les campagnes C. Les talons Fin du XV siècle apparition de la cambrure et du talon indépendant (élément de base de notre chaussure moderne). Les talons royaux : ffi ff fi fi ff fl Cécile Hinck 18 sur 26 Après les chopines, les talons sont moins hauts et souvent ornés. Le XVII siècle voit apparaître des hommes vêtus de soie, coi és de perruques visages poudrés et chaussures à talons. Ces chaussures étaient uniquement portées par le roi et sa cour et avec une prédilection pour les talons rouges (dès lors associés à l’élite). Remarque : les chaussures de Christian Louboutin ont la particularité de posséder des semelles rouges et des talons. Elles ont un haut pouvoir de séduction Fin du XVII siècle : rupture totale entre chaussure féminine et masculine Le XVII siècle fut un siècle de grande richesse, on voit apparaître les chaussures en soie et brocart somptueux présentant des bouts pointus et des boucles servant à la fois d’ornement et de fermeture. Et après… Ra nement pour la chaussure féminine et aussi apparaît des chaussures plus pratiques comme la bottine. En 1850 : Evolution grâce à la découverte du caoutchouc par Hiram Hutchinson et Charles Goodyear le caoutchouc (littéralement arbre qui pleure en indien). - Le premier invente un procédé de vulcanisation rendant irréversiblement le latex élastique et étanche après vulcanisation,48 - Le second, lui achète son brevet pour confectionner chaussures, bottes et vêtements de protection. Charles préférera le pneu et l’Amérique, Hiram, la botte et la France. En 1900 ,les cordonniers font place aux créateurs…(1910) D. La spéci cité de la chaussure selon la fonction et la mode Quelques exemples d’utilisation sportive XIe - XIIe siècle Chaussure et patin à glace Chaussures de sport, … L’évolution de la chaussure de 1900 à nos jours… De 1900 à 1919 : Début 1900, la mode est au corset et aux petits pieds. Les chaussures présentent des bouts pointus. A cette époque la majorité des gens ne possèdent qu’une paire de chaussures et elles étaient sensées durées plusieurs années. Les étaient très chères et di ciles à trouver. Le début du XXe siècle voit la production à la chaîne apparaître et donc une nouvelle façon de fabriquer des chaussures, en quantité et pour un prix plus raisonnable. En 1910 : premier chausseur moderne : Pietro Yantorny. Créateur de chaussures de luxe, il fût également conservateur de la collection de chaussures du musée de Cluny. En 1914 : 1er guerre mondiale ,on doit mettre en place au système D pour trouver main d’œuvre et matériaux pour fabriquer les chaussures. Les femmes doivent remplacer les hommes partis à la guerre et ont besoin de tenue pratique et confortable. Elles optent pour des Richelieu (chaussures basses à empiècement où sont placés les lacets) ou encore des bottines noires ou marrons avec des talons carrés (austérité et confort). Pour économiser le cuir, les semelles sont confectionnées en caoutchouc. Les chaussures en tissus sont fréquentes et déclinées dans les tons de bruns. Les femmes ne possèdent généralement qu’une seule paire de chaussures habillées (type escarpins). Durant la guerre, les femmes usaient d’ingéniosité pour les harmoniser leur seule paire de chaussures avec leurs tenues. En 1916 : la chaussure devient sportive. La marche, le tennis et le basket deviennent populaires et amènent à la création de chaussures spécialement adaptées à l’activité sportive. En 1917 : naissance de la converse All Star conçue par le marquis Mr. Converse pour jouer au basket. Elle sera portée par la première équipe professionnelle de basket afro-américaine puis par l’armée de l’air et sponsor o ciel des JO de Los Angeles en 1984. ffi fi ffi ff ffi Cécile Hinck 19 sur 26 Les stars punks des années 1970 l’adoptent pour son confort De 1920 à 1939 … C‘est le début de l’époque dite moderne : les femmes américaines et les britanniques peuvent désormais voter, fumer, boire, jurer et parler ouvertement de sexe... Les vêtements se raccourcissent et permettent une visibilité plus immédiate des souliers. Les chaussures doivent dès lors être en parfaite harmonie avec les tenues. Les femmes en possèdent plusieurs paires et pour diverses occasion (marche, sport, sortie et pour la danse). En 1923 : le charleston apparait.Cette danse nécessita des chaussures tenant bien aux pieds fermées et à talons moins hauts (2,5à 4cm). En 1927 : l’élégance Art déco avec des noms comme Salvator Ferragamo, Coco Chanel En1929 : la crise boursière (krach de 1929), les chaussures pour être moins chères sont faites avec plus de tissus que de cuir. Les gens pour se changer les idées, trouvent refuge dans le cinéma. C’est le temps de premiers lms parlants et le début du glamour hollywoodien. Les chaussures des actrices font rêvées. Mais à l’extérieur des salles obscures, les chaussures portées par les femmes sont fort di érentes : tons neutres, totalement dépouillées d’ornement et ont des talons massifs. En 1936 : Jeux Olympiques à Berlin en pleine alliance entre Allemagne nazie et Italie fasciste. Jesse OWENS remporte 4 médailles d’or et porte des chaussures créées pour lui par les frères Rudolf et Adolf Dassler. Rudolf Dassler quittera l’entreprise familiale pour créer PUMA et Adolf (surnommé ADI) baptise son entreprise ADIDAS De 1940 à 1959 … Durant la deuxième guerre mondiale on se tourne à nouveau vers d’autres matériaux (le liège, les peaux d’animaux exotiques,) et les talons sont plats demandant moins de matière première. En 1949 : David Evins connut la gloire grâce à ses escarpins mais aussi à ses chaussures à plate- forme. Il créa Les escarpins de brocart d’Audrey Hepbrun dans le lm « Sabrina ». Les mules en strass rouge et verte d’Ava Gardner dans « Tous en scène ». Il créa les sandales à brides obliques perlées de Grace Kelly dans « La main au collet » ainsi que ses chaussures de mariage. En 1955 : la rock attitude Chaussures plates pour danser et portées avec des socquettes. Les danses assez athlétiques nécessitaient des semelles antidérapantes en crêpe. Pour les hommes apparaissent des souliers à bouts pointus. De1960 à 1979… Mode de plus en courte (car bas et collants sans jarretelles sont créées). L’élégance de Jackie Kennedy En1966, c’est l’arrivée du Plastique et André Courrège l’utilisa pour créer des bottines en plastique blanc. Ses modèles les porteront avec une minijupe (créée par Mary Quant ). En 1970: les talons sont au sommet. La chaussures plate-forme pour le bureau, pour la détente, …(confort même avec des talons hauts) Le glam rock avec ABBA (costumes de strass et de paillettes et plates-formes vertigineuses). En 1976 : apparaît LES DOC MARTENS - chaussures de la classe ouvrière avec 8 oeillets mais qui sera reprise par le mouvement punk opposé à l’ordre établi. Il adopte une apparence choquante, un certain type de musique. Exemple les Sex Pistols En 1977 : on trouve la èvre de samedi soir et le style disco Plate-forme et aussi chaussures dorées ouvertes à l’avant et talon découvert. En 1979 : la chaussures sera élevée au rang d’art ( expositions en tout genre). De 1980 à 1999… Les chaussures de sport NIKE, ADIDAS et les DOC Martens sont à la mode et le mouvement grunge remet aussi la converse à l’ordre du jour. La vogue de l’aérobic voit Reebok lance le modèle Freestyle. Les chaussures de marques sportives deviennent des symboles de statut social. Nirvana devient le symbole de la musique grunge et porte de chaussures fi fi fi ff Cécile Hinck 20 sur 26 massives, voyantes et aux semelles épaisses (« écrase-merde ») La n de 20ème … Hauteur et transparence Christian Louboutin et ses semelles rouges créa aussi des talons en résine transparente. Les femmes a rment leur féminité et leur réussite sociale perchées sur des talons aiguilles. Voir « Charlotte, Samantha, Miranda et Carrie », les héroïnes de « Sex and the City » qui font faire de l’achat de chaussures une quête honorable ! Manolo Blahnik créateur de chaussures depuis 1973 voit sa popularité exploser suite à la série. Madonna dira aussi que : « Les chaussures de Manolo Blahnik sont aussi agréables que le sexe …mais elles durent plus longtemps » Et depuis 2000…. Les hommes et les femmes se dé nissent par leurs chaussures : -des marques pour les fanatiques de haut de gamme, -de rétro pour la quête d’authenticité, -des bottes Ugg pour réchau er les citadines l’hiver et des Birkenstock pour l’été… CHAPITRE IV LES CONSEQUENCES DU PORT DES CHAUSSURES L’apparition de la chaussure servant de protection aux pieds, provoquera également selon les modèles de nombreux dégâts. a) Égypte : plante du pied est protégée mais pas les orteils b) Les pieds des soldats : Les soldats du fait des longues marches furent victimes des chaussures non adaptées (actuellement les Rangers causent toujours des problèmes). Les souliers inadéquats (peu de protection, pas de entre pied gauche et droit) provoquaient des cors, de verrues, de l’hyperhidrose, … Ces problèmes nécessiteront des soins et on verra apparaître les premiers pédicures militaires en Perse 519-465 avant J.C. c) Le talon : - arti ce des semelles qui permettait de relever l’assiette arrière de la chaussure - surtout porté par les rois a n de paraître plus grands … e) Le fétichisme : Le fétichisme n'a rien de nouveau, il est lié à la sexualité depuis que la chaussure existe. Quelques exemples : -Allen Jones peintre et un sculpteur britannique. Qui représentent les femmes comme des Maîtresses avec des talons aiguilles. Le plaisir sexuel est lié au châtiment – les talons comme symbole de cruauté et de sou rance. - Robert Mapplethorpe, dont les photographies ont exploré dans les années 70 et 80 les allées du sexe, a porté à son paroxysme le désir qu'éprouve le fétichiste (embrasser et de lécher les chaussures de sa partenaire). Il semblerait en réalité que l’attirance et l’érotisme de la chaussure ne soit ni plus ni moins qu’un substitut à celui du pied ! En e et, elle est beaucoup plus accessible à la vue et au toucher et facilement avouable (en justi ant un intérêt esthétique tout naturel). Il faut tenir compte de la pointure de la chaussure, de sa beauté, de sa qualité, des matériaux utilisés, de sa couleur aussi… Bref, un tas de signes à décoder, sans parler du sacro-saint TALON (excitant et suggestif). Les talons hauts signi ent la maturité sexuelle, l’ascension dans l’échelle sociale et la suprématie de la femme ! Elle prend le pouvoir, l’homme est à ses pieds (il exauce ses désirs et elle reste sur son piédestal…chacun y trouvant ainsi son compte). Il y a derrière tout cela bien évidemment une notion de sadomasochisme plus ou moins consciente, mais totalement assumée et partagée par l’un et l’autre. fi fi ffi fi fi fi ff ff fi ff Cécile Hinck 21 sur 26 f) La particularité de la Chine : Ces pieds déformés ont longtemps symbolisé pour l’Occident la barbarie et l’exotisme chinois. Cette mode a fait son apparition en Chine en l’an 950 de notre ère. La coutume des pieds bandés, tout d'abord pratiquée dans certaines parties de la Chine médiévale sur des jeunes femmes, s'étendit progressivement et persista jusqu'au début du XXe siècle où elle fut interdite. Les pieds des petites lles, en général à l’âge de six ans, mais souvent dès cinq ans, étaient enveloppés de bandages serrés de telle manière qu’ils ne pouvaient pas grandir normalement et se déformaient au fur et à mesure qu'elles grandissaient. Même à l'âge adulte, le pied restait petit et dysfonctionnel, enclin à des surinfections, paralysies, et des atrophies musculaires. Les édits impériaux de 1902 interdisent la déformation des pieds. Mais, il faudra attendre 1911 et la naissance de la République pour que des mesures e caces soient prises. L’origine des pieds bandés : Les origines de cette pratique mêlent histoire et légende : Les historiens chinois situent l’apparition du bandage déformant sous les « Cinq petites dynasties », qui se partagent la Chine entre 907 et 962. Cette méthode est alors spéci que aux courtisanes de haut rang. La légende de l’Impératrice Taki (XIII e) et son pied bot X e : coquetterie de danseuses désirant avoir le pied de la taille d’une eur de lotus (obtenir un coup de pied en forme de Croissant de Lune) La signi cation la plus historique serait celle-ci : son origine remonterait à la n des Tang, au Xe siècle, quand l’empereur demanda à sa jeune concubine de se bander les pieds pour exécuter la traditionnelle danse du lotus et ainsi croître son désir. Un siècle plus tard, la coutume entre dans les mœurs et devient à la mode chez toutes les femmes de l’empire, devenant ainsi une tradition familiale qui symbolise la richesse et la distinction. En e et les femmes aux pieds bandés ne peuvent travailler qu'à des tâches domestiques simples, ce que ne peuvent se permettre les familles pauvres. Le statut d'une femme dépend en grande partie de ses talents de brodeuse exercés dans la fabrication de minuscules souliers et de jambières qu'elle coud pour sa famille et pour elle-même. Les chaussures, nement brodées, témoignent de l’importance donnée à l’esthétique féminine. Plus tard, à la n de la dynastie Qing, on pouvait voir des femmes aux pieds bandés dans toutes les classes sociales de la société Han, à l'exception des plus misérables et du groupe des Hakka chez qui les femmes assumaient une partie des travaux dévolus aux hommes dans les autres ethnies. Signi cation : piété familiale et prestige L’éducation chinoise favorise surtout la soumission et au conformisme social. Les chinois sont persuadés que de cette atrophie dépend le prestige de la famille. A leurs yeux, une jeune lle qui n’a pas de petits pieds ne pourra jamais trouver un mari qui fasse honneur à sa famille. En e et, la taille du pied est un élément essentiel de la beauté. Les petits souliers deviennent un véritable critère standard de beauté. Le pied est, en Chine, la partie du corps la plus érotique. Certains, comme Sigmund Freud, considèrent cette pratique comme du fétichisme, car elle était pratiquée pour des raisons esthétiques, comme en peuvent témoigner les manuels érotiques chinois qui cataloguaient toutes les manières possibles d'utiliser les pieds bandés, considérés comme des zones érogènes. ff ff fi fi fi fi fi fi fi fi fl ffi Cécile Hinck 22 sur 26 CHAPITRE V: LA PODOLOGIE A TRAVERS L’HISTOIRE Peu à peu le pied devenant captif de la chaussure, il nécessitera des soins et donc des professionnels capables de s’en occuper. Comme vu dans l’introduction, l’histoire de la podologie se retrouve au travers de celle de la médecine. Celle-ci pourra être vue au travers de di érentes époques, à travers di érentes sources comme les récits, les peintures, … Attention, il ne s’agit pas ici de l’histoire de la médecine mais au travers de cette dernière de retirer les éléments importants pour l’évolution de la profession de podologie. A.A TRAVERS DIFFÉRENTES ÉPOQUES 1.L’Égypte : On y trouve les « Barbiers » qui sont à la fois dentistes, chirurgiens,… des instruments de chirurgie des prothèses, béquilles, le principe de soins : nettoyer les plaies à l’eau bouillie ; suturer les « plaies plan par plan » une méthodologie dans l’examen du patient: o observation de la « tête aux pieds » o examen clinique comprenant: palpation, sondage de la plaie, prise du pouls,… o diagnostic o pronostic o traitements o et si nécessaire : prières et incantations Médecine et magie sont intimement liées en Égypte antique, la maladie résultant de l'intervention de mauvais génies, d'humains mal intentionnés ou de divinités. Le système de soins des anciens égyptiens est un service public : - gratuit, c'est-à-dire accessible à tous, quelle que soit la situation de fortune; - disponible dans tout le pays ; - disponible à tout moment. La préparation du médicament est le fait du prescripteur, selon des protocoles rigoureux. L'utilisation se fait sous forme d'emplâtres, pommades et onguents, préparations locales, préparations à absorber macérées dans la bière, fumigations. Quelles sont les di érentes sources ? - Les récits des voyageurs grecs : HERODOTE : Surnommé le père de l’histoire, il visita l’Égypte vers - 450, et lui consacra tout son livre II. Ce père de l’histoire et du reportage, demeure une source inégalée.Grâce à lui, nous connaissons des traits précis de la vie des Égyptiens. Exemples : Récits sur l’organisation du corps médical Sur les di érentes méthodes d’embaumements Sur l’utilisation de vomitifs, de lavements, … DIODORE DE SICILE Ier siècle av. J.-C., a laissé une œuvre considérable, la plus riche d’informations sur l'Antiquité grecque, romaine et égyptienne, la Bibliothèque historique : Il apportera également la description précise de la vie égyptienne avec des informations sur le diabète - Les papyrus médicaux : Dans les temples se trouvait une partie appelée "maison de vie" où les jeunes médecins pouvaient peau ner leurs connaissances auprès de grands médecins, et consulter dans les ff fi ff ff ff Cécile Hinck 23 sur 26 bibliothèques des Papyrus médicaux, que les scribes recopiaient sans cesse a n de conserver la mémoire de cette science. Ils nous en aient parvenus plusieurs dont certains très intéressants : d’après des textes anciens, ils ont mis au point 800 procédés médicaux, depuis la compression d’une plaie pour arrêter le saignement jusqu’à la remise en place des os déboîtés. Ils connaissaient plus de 600 remèdes, notamment l’emploi des feuilles et de l’écorce de saule (à l’origine de l’aspirine) comme antiseptique. Bien qu’ils n’aient pas découvert l’anesthésie, ils pratiquaient une chirurgie simple, comme l’ablation des tumeurs et des kystes en utilisant une grande gamme d’instruments. - Le papyrus Ebers : C’est le plus ancien que l’on connaisse. Probablement extrait de la bibliothèque d’une école de médecine, on y trouve 700 recettes de médicaments, des cas pathologiques accompagnés des traitements. On y retrouve une recette pour éliminer le cor (eau de vie de cassis ou autre baie à appliquer dessus /chau er de la graisse de bœuf et l’appliquer sous forme de cataplasme dessus pendant 4 jours). - Le papyrus Smith : Traité de pathologies internes et de chirurgie interne, long de 4,50 m ! On y trouve 48 cas de blessures et lésions ainsi que leurs remèdes. - Le papyrus Hearst : Contiennent des traités médicaux, des pathologies et des remèdes, mais également des incantations magiques de guérison et de protection. Instruments chirurgicaux : Beaucoup d'instruments de médecine utilisés aujourd'hui existe depuis l'Égypte Antique, dans une forme moins évoluée, ou parfois identique : scalpels, couteaux divers, pince, pointe, aiguille et l, compresse, forceps, divers pots et vases contenants, balances, cuillers, etc. Les archéologues ont également mis au jour de nombreuses prothèses, pour les doigts, les mains, etc. 2.La Grèce Antique HIPPOCRATE (médecin grec (île de Cos, 460 av. J.-C. - Larissa, v. 370 av. J.-C.) Il est l’auteur de plusieurs traités médicaux rassemblés sous « la Collection Hippocratique » Dans cette collection, on retrouve : Description du pied bot (traitement précoce par bandage) Correction du pied de l’enfant par bandages correctifs et chez l’adulte par une chaussure ou une botte correctrice. Traitement du cor : « lorsque la peau est épaisse et cornée, cette couche kératineuse doit être retirée avec précaution, amincie puis lissée et cela sans provoquer de saignement » Serment d’Hippocrate (voir 2ème partie du cours sur la déontologie) Instruments médicaux en bronze du IXe siècle, musée d’Epidauros en Grèce. 3.L’Empire Romain Lorsque Rome devient la capitale du monde, elle attira de nombreux savants, dont : GALIEN (130-200 ap J.C) Il est sans aucun doute le plus grand médecin de l’Antiquité ap. Hippocrate. Médecin de l’école de gladiateurs ; béné ciant là de sujets " volontaires ", il perfectionne ses connaissances en chirurgie ➔ décrit les os, périoste, cartilage, apophyse, mais pas de dissection sur humains (nombreuses erreurs) Il mentionne le traitement des cors, des callosités et des ongles incarnés et prétendait que la plupart de ces problèmes étaient liés directement au port des chaussures AULUS CORNELIUS CELSIUS - médecin romain ayant notamment pratiqué la chirurgie et devenu comme le précédent une autorité jusqu’au temps de Zénon pour avoir fait une synthèse précise des connaissances médicales accumulées depuis Hippocrate - Il pensait que les cors peuvent se situer ailleurs que sur les pieds et préconisait d’extraire le cor avec la racine (car si cette dernière restait, le cor se reformait). Actuellement, beaucoup de personnes croient encore ce vieil adage. ff fi fi fi Cécile Hinck 24 sur 26 4.Le Moyen Age On y trouve quelques chirurgiens (Barbiers Chirurgiens): Conditions lamentables d’exécution car il y a une méconnaissance de l’anatomie, de l’asepsie, de l’anesthésie et des gestes chirurgicaux. L'Église régit les hôpitaux en cette n du Moyen-âge. Ces hôpitaux accueillent surtout les malades et les in rmes. D'autres lieux (des maladreries ou léproseries) permettent de soigner les malades de la lèpre. Peu de médecins se mettent en évidence en cette n du Moyen Age. Les progrès les plus importants sont réalisés par les chirurgiens barbiers qui commencent à pratiquer quelques dissections de cadavres humains. Plusieurs événements expliquent le renouveau progressif de la médecine à la n du Moyen-âge : - la fondation d’universités ; - la traduction de l’arabe au latin par les médecins juifs et les chrétiens de Syrie, - des traités perdus des auteurs de l’Antiquité ; - l’implantation d’établissements hospitaliers pour accueillir lépreux, pestiférés et malades mentaux ; - l’arrivée des médecins arabes dont les œuvres original