Syllabus Ergonomie et Manutention 2019-2020 PDF

Summary

This document provides an overview of ergonomics and manual handling, focusing on the anatomy and biomechanics of the spine. It details the structure of the vertebral column, functions of the spinal column, and its interconnections such as intervertebral discs and ligaments. The document also discusses movements and their impact on the spinal column.

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Ergonomie et manutention En collaboration avec les éditions de la Province de Liège. Ergonomie et manutention COLLECTIF 5 PARTIE I MAÎTRISER LES BASES ANATOMIQUES ET BIOMÉCANIQUES APPLICABLES AUX PRINCIPES DE MANUTENTION ...

Ergonomie et manutention En collaboration avec les éditions de la Province de Liège. Ergonomie et manutention COLLECTIF 5 PARTIE I MAÎTRISER LES BASES ANATOMIQUES ET BIOMÉCANIQUES APPLICABLES AUX PRINCIPES DE MANUTENTION 7 CHAPITRE 1 ANATOMIE DE LA COLONNE VERTÉBRALE 1. DÉFINITION La colonne vertébrale (le rachis) est une longue tige osseuse qui s’étend de la base du crâne jusqu’au bassin. Elle est à la fois résistante et flexible. Le rachis soutient la tête et le corps et maintien le tronc en position droite, tout en permettant les mouvements du dos. Le rachis est constitué par la superposition de 33 os creux appelés les vertèbres dont : 24 sont mobiles : 7 vertèbres cervicales (C1 à C7) ; 12 vertèbres thoraciques ou dorsales (D1 à D12) ; 5 vertèbres lombaires (L1 à L5). 9 sont soudées : 5 vertèbres sacrées (S1 à S5) ; 4 vertèbres coccygiennes. 8 Partie 1 : Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention Source : https://www.dictionnaire-medical.net/term/50816,1,xhtml La colonne est parfaitement rectiligne de face, mais présente de profil trois courbures : lordose cervicale : courbure concave au niveau du cou ; cyphose dorsale : courbure convexe au niveau du haut du dos ; lordose lombaire : courbure concave dans le bas du dos. Ces trois courbures assurent un compromis entre la stabilité et la mobilité du corps. Chapitre 1 – Anatomie de la colonne vertébrale 9 2. FONCTIONS Nous retrouvons trois principales fonctions : Maintien en posture verticale : les vertèbres sont soutenues et stabilisées par les muscles ainsi que les ligaments qui l’entourent. Les mouvements : l’empilement alterné d’éléments souples (les disques intervertébraux) et durs (les vertèbres) donne une grande mobilité au tronc. Protection de la moelle épinière par le canal rachidien. Ce dernier est formé par la superposition des vertèbres. La cavité centrale est appelée canal vertébral. La moelle épi- nière donne naissance à 31 paires de nerfs rachidiens permettant la sensibilité et le mou- vement. Ces derniers passent par les trous de conjugaison situés entre chaque vertèbre. Le trou de conjugaison ou foramen intervertébral désigne l’espace situé entre les pédicules de deux vertèbres successives. Il n’a pas de diamètre constant, car il peut être modifié par les diffé- rentes positions vertébrales : il peut se rétrécir en hyperlordose ou s’agrandir en flexion lombaire. an entire facet above; a demi-facet below a demi facet above one entire facet one entire facet. No facet on strans. proc which is rudimentary One entire facet No facet on transverse process Infer artic process convex and turned lateralwards Source : https://fr.wikipedia.org/wiki/Foramen_intervert%C3%A9bral 10 Partie 1 : Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention Source : Inneorgans.com En position cambrée (hyper lordose), le poids n’est pas amorti par le disque intervertébral, mais au niveau des surfaces articulaires postérieures, il y a compression et luxation des petites articulations. Autre conséquence, il y a un rétrécissement des trous de conjugaison, par les- quels sortent les nerfs. Ces derniers sont constamment irrités et s’enflamment, il y a souvent création de sciatalgies. Chapitre 1 – Anatomie de la colonne vertébrale 11 3. STRUCTURE Le corps vertébral est la partie de la vertèbre qui porte le poids. Il représente la partie antérieure de la vertèbre. Le corps de chaque vertèbre possède deux surfaces articu- laires qui s’articulent avec les autres vertèbres. Cette superposition de vertèbres forme une partie cylindrique volumineuse. L’arc vertébral (arc neuronal) est situé à l’arrière du dos, il comprend deux pédicules, deux lames, une apophyse épineuse que l’on sent sous la peau, deux apophyses trans- verses et quatre apophyses articulaires. Source : Ergosante.e-monsite.com 12 Partie 1 : Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention 4. ARTICULATION 4.1. Disque intervertébral Le disque constitue l’articulation intervertébrale permettant d’établir la mobilité du rachis. Il se positionne entre les surfaces articulaires de deux corps vertébraux. Chaque disque est formé d’un fibrocartilage mixte : permettant un faible mouvement des vertèbres ; le maintien des vertèbres ensemble. Il est composé de 2 parties : Le noyau gélatineux au centre appelé nucléus pulposus. Il est constitué essentiellement d’eau (90%) et de protéoglycanes, déformable, mais incompressible. Par sa composi- tion, il est comparé à un coussin d’eau. Il amortit et répartit les contraintes dans toutes les directions. L’anneau fibreux en périphérie qui est constitué d’eau (65%), de fibres concentriques, de collagène et élastique permettant d’empêcher la structure du noyau de s’échapper. Source : Illustration Geneviève Gobiet, Source : www.chiropratique-paris.fr/ HELMO, Liège douleurs-lombaires.htm L’épaisseur des disques varie en fonction de leurs localisations. La zone thoracique possède des disques plus minces d’une épaisseur de 3 à 4 mm. Les disques entre les vertèbres cervi- cales ont une épaisseur allant de 5 à 6 mm. La région lombaire possède les disques les plus épais mesurant de 10 à 12 mm. Malheureusement, le disque intervertébral s’appauvrit en liquide perdant son élasticité et se dessèche. L’anneau fibreux peut se fissurer et une partie du noyau gélatineux ne restera plus au centre ; il sera projeté vers les fibres externes du disque et des douleurs apparaîtront. Chapitre 1 – Anatomie de la colonne vertébrale 13 Les particularités des disques intervertébraux sont : Leur absence de cellules nerveuses : les premières lésions qui se produisent à l’intérieur du disque restent donc indolores et « silencieuses ». –> Il est important de ménager son dos AVANT d’avoir mal ! Leur absence de vaisseaux sanguins. Leur nutrition par un système « d’éponge » : c’est grâce aux mouvements et aux chan- gements de position que le disque intervertébral est alimenté et éliminera les toxines. Une longue ou mauvaise position assise ou debout peut surmener les disques interver- tébraux, puisque l’échange des substances nutritives s’effectue uniquement dans le sens « d’évacuation de liquide ». Le disque ne peut être nourri et il se déshydrate, devient « sec » et cassant. D’où l’importance d’adopter régulièrement des positions permettant la réception de liquide (position « d’escalier », latérale, assise en « escalier »). La pres- sion, au cours d’une journée, est si importante que le liquide « pressé » hors du coussin d’eau rapetisse l’être humain de 2 à 3 cm le soir. Les fonctions du disque sont : rôle d’amortisseur : ils permettent d’amortir les chocs et les pressions de la colonne vertébrale ; rôle dans la mobilité : ils permettent de créer une certaine mobilité et flexibilité entre les vertèbres ; rôle dans la cohésion : ils consolident la colonne et les vertèbres entre elles. 4.2. Ligaments Les vertèbres sont reliées les unes aux autres par deux bandes fibreuses appelées les ligaments antérieurs, postérieurs et intervertébraux qui s’étendent sur toute la hauteur de la colonne vertébrale. L’un de ces ligaments est situé en avant tandis que l’autre est en arrière des corps vertébraux. 4.3. Apophyses articulaires Les deux apophyses inférieures et supérieures de chaque vertèbre s’articulent avec les deux vertèbres voisines. 15 CHAPITRE 2 PHYSIOLOGIE La mobilité du rachis dépend de la mobilité des vertèbres entre elles. Les mouvements de la colonne vertébrale sont répartis dans tous les étages rachidiens et s’effectuent dans ce que l’on appelle une unité fonctionnelle. Une unité est composée de deux vertèbres et d’un disque intervertébral. On distingue quatre mouvements : la flexion, l’extension, l’inclinaison latérale droite et gauche et la rotation gauche ou droite. 1. FLEXION C’est l’action de se pencher vers l’avant. Dans la flexion, le noyau part vers l’arrière (la colonne) et non vers l’avant. Il y a une ouver- ture du trou de conjugaison. Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 16 Partie 1 : Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention 2. EXTENSION C’est l’action de se pencher en arrière. Dans l’extension, le noyau part vers l’arrière. Le ligament intervertébral commun antérieur situé à l’avant du corps vertébral est mis sous tension. Il y a fermeture du trou de conjugaison. Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 3. INCLINAISON LATÉRALE DROITE ET GAUCHE C’est l’action de se pencher sur le côté. Il y a ouverture des trous de conjugaison côté convexe de par la forme des articulations inter apophysaires postérieures. C’est le mouvement où le rachis est le plus fragile, lors des ports de charges, car les vertèbres sont désemboîtées les unes des autres. Chapitre 2 – Physiologie 17 Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 4. ROTATION GAUCHE OU DROITE Ces quatre mouvements de base peuvent se combiner, mais ces attitudes sont néfastes pour notre dos : extension-rotation, flexion-rotation. Source : http://www.rhumato.info/lombalgiesconseils.htm L’antéversion, c’est le mouvement qui porte le bassin en avant. Ce mouvement entraîne une accentuation de la courbure lombaire et augmente les contraintes du rachis. La rétroversion est le mouvement du bassin en arrière. Il diminue la courbure lombaire et soulage, en la répartissant mieux, la pression des vertèbres entre elles. 19 CHAPITRE 3 BIOMÉCANIQUE 1. BIOMÉCANIQUE C’est la mécanique du corps humain. Dès notre naissance, notre corps est soumis à des forces naturelles telles que la pesanteur et notre poids. Nous sommes donc obligés de lutter en per- manence contre ces forces qui ont tendance à nous ramener au sol ( force de gravité). Lorsque nous soulevons une charge, une nouvelle force s’applique sur notre corps et une nouvelle situation de contrainte s’exerce sur la colonne vertébrale. Pour nous maintenir debout, il faut absolument que l’ensemble des forces qui s’exercent sur notre corps et qui se rassemblent au niveau du centre de gravité passe par la surface d’appui au sol ou base de sustentation. Si ce n’est pas le cas, nous tombons. 2. BASE DE SUSTENTATION C’est le lieu de passage obligatoire de la résultante de toutes les forces s’appliquant sur un corps si celui-ci est en équilibre. La base de sustentation appelée polygone de sustentation est la surface comprise entre nos deux pieds. Le moindre mouvement du tronc va déplacer le centre de gravité en dehors de cette surface et il faudra mettre une force importante avec notre musculature pour rester debout. Pour augmenter la base de sustentation, il faut penser à écarter ses membres inférieurs et utiliser les positions de fente avant, fente latérale et chevalier servant. 20 Partie 1 : Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 3. BALANCE RACHIDIENNE Nous venons d’aborder l’équilibre, le centre de gravité et donc l’impact de la base de susten- tation. Que se passe-t-il au niveau de l’unité fonctionnelle ? Le fonctionnement est comparable à une balance dont l’axe serait situé au noyau autour duquel s’exercent, d’une part les forces s’appliquant sur notre corps et qui ont tendance à le faire tomber en avant, et d’autre part la force de notre musculature rachidienne qui travaille en arrière de la colonne vertébrale pour maintenir l’équilibre. Ces deux forces agissent comme un couple de force autour de l’axe qui est le noyau du disque intervertébral. Pour que l’équilibre soit maintenu, il est nécessaire que le rapport entre les forces et les distances (bras de levier) par rapport à l’axe du corps soit équivalent. Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 Chapitre 3 – Biomécanique 21 Le principe de fonctionnement est le même que celui de la balance romaine. Dès lors que la charge sera éloignée de notre corps, plus il faudra solliciter notre musculature rachidienne. Pour une charge de 10 kg portée bras tendu, les muscles du dos sont obligés de développer une force de 200 kg qui s’applique sur le disque intervertébral. F x L = fxl => 10 kg x 100 cm= 200 kg x 5 cm Si on rapproche les bras du corps, la force déployée sur le disque est de : 10 kg x 20 cm = 40 kg x 5 cm soit 80 % de pression en moins sur le disque. 4. CAISSON ABDOMINAL HYDROPNEUMATIQUE C’est l’ensemble des constituants qui limitent et entourent les viscères abdominaux. L’abdomen peut être comparé à un caisson rempli d’air et de liquide. Il est déformable et incompressible. Lors des efforts de soulèvement, on effectue une contraction abdominale et une apnée inspiratoire. Par cette manœuvre automatique, nous augmentons la pression à l’intérieur de notre abdomen qui se transforme en une poutre rigide située en avant du rachis. Cette structure gonflable va permettre de diminuer les forces de compression sur les disques intervertébraux lombaires en répartissant la pression sur toute la surface du caisson abdominal et surtout en avant des corps vertébraux. Il stabilise ainsi le rachis lombaire en évitant l’écrasement postérieur du disque intervertébral. Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 22 Partie 1 : Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention 5. VERROUILLAGE LOMBAIRE Il permet de mettre automatiquement la région lombaire dans une bonne position. Il suffit d’utiliser les membres inférieurs en effectuant une flexion de hanche. Les postures telles que fente avant et chevalier servant sont des positions qui verrouillent le rachis lombaire. Source : manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance ; Jos Curraladas, Édition Masson, 2009 PARTIE II IDENTIFIER LES RISQUES D’APPARITION DES TROUBLES MUSCULOSQUELETTIQUES (TMS) 25 CHAPITRE 1 INTRODUCTION Davantage connus sous les noms de tendinite, syndrome du canal carpien, mal de dos ou encore hernie discale, les troubles musculosquelettiques (TMS) touchent une grande partie de la population. Les TMS affectent aussi bien les travailleurs que les employeurs et le système économique tout entier. Le stress est la cause d’absences la plus fréquemment citée lorsque le thème du bien-être au travail est abordé. Il représente 20 % en Belgique. Néanmoins, les troubles musculosquelettiques sont deux fois plus élevés et incarnent, de loin, la première cause d’ab- sentéisme en Belgique1. Les TMS sont notamment responsables d’accidents, de baisses de productivité ou encore de pertes de compétences. De plus, le non-remplacement des travailleurs en incapacité peut mettre à mal à la fois la qualité de vie des professionnels, ainsi que la pérennité des systèmes économiques (SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, Guide pour la prévention des TMS au travail, non daté). Les pathologies les plus fréquemment rencontrées sont celles des tendons et du canal carpien, représentant environ 50 % des demandes d’intervention du Fonds des Maladies profession- nelles (FMP, statistiques 2014). Les affections lombaires et les pathologies osseuses, articu- laires et discales, les suivent directement. Des secteurs professionnels sont plus concernés que d’autres, tels que celui de la construction et de la santé, incluant les aides à domicile et les travailleurs en milieu hospitalier. Si plus de la moitié de la population belge connaît au moins un épisode de douleur dorsale au cours de son existence, ce chiffre dépasse les 70 % chez les professionnels de la santé et de la mobilité (SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, Prévention des TMS dans le secteur hospitalier, 2010). Ces atteintes peuvent dans certains cas conduire à un état de chronicité. L’enquête de santé des Belges montre que « le problème au niveau du bas du dos » est la maladie chronique la plus fréquente dans la population au-delà de 15 ans tant pour les hommes que pour les femmes, avec une prévalence moyenne de 20 % (Institut de Santé publique, 2013). 1 (fiche 10.4 file:///C:/Users/Audrey/AppData/Local/Temp/bobet_fiche_10_4.pdf et http://www. abbet.be/Fiche-10-4-Troubles-musculo). 26 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) D’une sensation d’inconfort initiale à une pathologie douloureuse invalidante, ces troubles mus- culosquelettiques sont parfois difficilement identifiables du fait de leur aspect multifactoriel2. Ainsi, face à ce problème de santé majeur, misant sur une approche holistique, la connais- sance des facteurs de risque et des moyens de prévention est essentielle dans nos professions de santé et de mobilité. 2 (http://www.abbet.be/Fiche-10-4-Troubles-musculo) 27 CHAPITRE 2 DÉFINITION DES TMS Le système locomoteur humain réalise un grand nombre de gestes quotidiens, dans des occu- pations professionnelles, de loisirs ou autres, la plupart de temps devenus routiniers. Cependant, malgré une automatisation et une mécanisation d’une certaine forme de travail, les professionnels sont toujours soumis à une charge physique importante : ports de bénéfi- ciaires, gestes répétitifs, travail dans une même position, mêlés à des contraintes organisation- nelles, environnements et des facteurs intrinsèques. Ces sollicitations peuvent amener à des troubles musculosquelettiques. Les troubles musculosquelettiques se définissent comme un ensemble de symptômes tels que la gêne, la faiblesse musculaire, l’engourdissement et la perte d’endurance, liés à des affections des systèmes articulaires, musculaires, tendineux ou autres tissus mous d’une ou de plusieurs parties du corps. Ils peuvent concerner les membres supérieurs (épaules, coudes, poignets) ou inférieurs (genoux), la nuque ou le dos. Ils résultent d’un déséquilibre entre les capacités du travailleur et les exigences des situations de travail, sans phénomène de type accident3. Localisation principale des TMS : Source : http://www.cgtdunlop.com/reunion-du-chsct-le-7-octobre-2014 3 http://www.abbet.be/Fiche-10-4-Troubles-musculo + (Kroemer, 1989 cité par (SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, Prévention des TMS dans le secteur hospitalier, 2010). 29 CHAPITRE 3 DONNÉES ÉPIDÉMIOLOGIQUES L’ensemble des travailleurs peut être touché par un TMS. Certaines professions ont toutefois une prévalence plus importante : https://www.beswic.be/ fr/themes/troubles-musculosquelettiques-tms/ampleur-des-troubles-musculosquelettiques. les travailleurs agricoles, forestiers et de la pêche ; les ouvriers de la construction ; le personnel de soins hospitaliers ; le personnel de soins à domicile ; les nettoyeurs ; les puéricultrices ; les conducteurs d’engins ; les travailleurs du secteur de la distribution ; les travailleurs de l’hôtellerie et de la restauration ; les travailleurs du secteur du transport et de la logistique. Les études épidémiologiques démontrent la fréquence de ces troubles parmi les profession- nels belges et européens. Comme le montre le tableau ci-dessous en Belgique, en 2010, 4 travailleurs interrogés sur 10 disent souffrir de maux de dos, environ 4 sur 10 des douleurs musculaires aux épaules, cou et/ou membres supérieurs et près de 3 sur 10 de douleurs mus- culaires aux membres inférieurs4. 4 (https://www.beswic.be/fr/themes/troubles-musculosquelettiques-tms/ ampleur-des-troubles-musculosquelettiques) 30 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) Source: plaintes des travailleurs en Belgique et dans l’Union Européenne (EU 27 + Norvège, Croatie, Turquie, ex-République de Yougoslavie, République de Macédoine, Albanie, Monténégro et Kosovo) (European Foundation for the Improvement of Working and Living Conditions). Chapitre 3 – Données épidémiologiques 31 Selon cette même étude en 2005 (SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, Prévention des TMS dans le secteur hospitalier, 2010), les hommes se plaignent davantage de douleurs au dos que les femmes (27,1 – 23,6%), et de douleurs musculaires (24,9-22,3%). La tranche d’âge la plus touchée est celle de 40 à 54 ans. Ces chiffres sont appuyés par le nombre de demandes introduites pour l’indemnisation de l’incapacité de travail (2016). L’âge moyen d’introduction d’une demande est de 53 ans pour les hommes et de 48 ans pour les femmes5. Pathologie Hommes Femmes Total Tendinopathie 1.309 1.348 2.657 Syndrome radiculaire au niveau de la 1.110 346 1.456 colonne lombaire Maladies osseuses et articulaires, sans autre 663 315 978 spécification Maladies osseuses et articulaires des membres supérieurs 262 41 303 dues aux vibrations Bursites 23 2 25 5 https://www.fedris.be/sites/default/files/assets/FR/Statistiques/Statistische_jaarverslagen_BZ/rap- port_statistique_2016.pdf 33 CHAPITRE 4 RÉGLEMENTATION Les troubles musculosquelettiques figurent au premier rang des problèmes de santé liés au travail et leurs multiples conséquences socio-économiques sont loin d’être négligeables. Au niveau individuel, les TMS se traduisent par des incapacités fonctionnelles et peuvent compromettre le maintien dans l’emploi, la réalisation de tâches de la vie cou- rante, les projets professionnels. Au niveau des entreprises, les TMS engendrent un coût élevé direct et/ou indirect : cotisations à l’assurance maladie au même titre que les accidents du travail ; indemnités versées pour les salariés malades ; frais liés à la recherche et l’aménagement des postes de travail pour les personnes victimes ; absentéisme et départs ; … Au niveau de la société, les TMS obligent à des renforcements législatifs et à la mise en œuvre d’une politique d’accompagnement adaptée. D’où l’intérêt de la prévention de ces maladies pour les entreprises et le bien- être de leurs salariés. En Belgique, il n’existe actuellement pas de réglementation spécifique à la prévention des risques liés aux TMS d’origine professionnelle. Cependant, la loi du 4 août 1996 relative au bien-être des travailleurs impose aux employeurs de prendre des mesures afin de garantir le bien-être de leur personnel en évitant ou en rédui- sant l’exposition des travailleurs à tous les facteurs de risque. Ces dispositions comprennent des actions de prévention, d’information et de formation. 34 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) Pour lutter contre les TMS, l’INRS (Institut National de Recherche et de sécurité) propose un programme de prévention en 4 étapes : Source INRS Mobiliser tous les acteurs dans une démarche de cohésion participative et toutes les ressources nécessaires au niveau humain, financier et temporel. Investiguer afin de pouvoir dégager des axes de prévention : Connaître le risque : par une recherche de données sur la santé des salariés et celle de l’entreprise pour déterminer les situations de travail à analyser en priorité. L’état de santé des salariés est connu par le recensement des pathologies et des symptômes précurseurs (type de TMS, nombre, gravité, accident du travail, absentéisme…). Le taux de turnover, l’absentéisme, les types de contrats, la répartition par âge, le fonctionne- ment global sont des exemples d’informations à recueillir permettant de mieux comprendre la santé de l’entreprise. Analyser les situations de travail. Identifier les facteurs de risque physiques ou biomécaniques, environne- mentaux, organisationnels, personnels et psychosociaux. Maîtriser le risque par des actions ergonomiques pour réduire les diverses contraintes. Évaluer l’efficacité des aménagements.6 6 SPF Emploi, Travail et Concertation sociale INRS, Institut National de Recherche et de sécurité, 2017 https://www.elcom.fr/postes-de-travail/les-postes-de-travail-selon-elcom 35 CHAPITRE 5 PRINCIPAUX TROUBLES MUSCULO- SQUELETTIQUES (TMS) Dans cette partie du cours nous allons décrire de manière un peu plus précise les différents TMS auxquels nous pourrions être confrontés dans notre pratique professionnelle médicale et paramédicale. Comme vu précédemment, les pathologies les plus courantes sont celles qui touchent la colonne cervicale et la colonne lombaire, ainsi que celles au niveau des membres supérieurs. 1. PATHOLOGIES VERTÉBRALES LOMBAIRES Dégénérescence du disque intervertébral par répétition de mouvements contraignant ou maintien de mauvaises postures de travail. Déshydratation progressive du disque intervertébral. 1.1. Différents stades 1.1.1. Lombalgie et lombalgie chronique « La lombalgie est caractérisée par des douleurs lombaires diffuses, souvent unilatérales, irra- diant parfois vers les fessiers. Dans sa forme commune, la douleur est augmentée par l’effort et la fatigue. Son origine peut être structurelle ou une expression d’une tension interne ou d’un trouble psychique. »7 La lombalgie devient chronique lorsqu’elle persiste de 3 à 6 mois. 7 https://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/structures/pluriprofessionnels_de_sante/2.04-lombalgie- chronique-des-patients-avec-troubles-psychiques.pdf 36 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) 1.1.2. Lumbago « Douleur soudaine et importante, communément appelé “tour de reins”. Le lumbago est souvent le résultat de contraintes accumulées au fil des années par de nombreux gestes et positions inadéquats… tant à la suite d’un effort violent que d’un geste banal » 8 Il en résulte un blocage immédiat, dans la position déclenchante, par contraction réflexe des muscles de la zone lombaire. 1.1.3. Sciatalgie ou cruralgie La fissuration de l’anneau fibreux du disque intervertébral se poursuit et le nucleus pulposus s’y infiltre jusqu’à provoquer une boursoufflure de l’anneau (protrusion discale). Celle-ci va venir en contact avec les racines nerveuses émergeant à cet endroit (nerf sciatique ou crural) et, ainsi, les irriter de façon temporaire. –> Crise de sciatique ou de cruralgie. 8 Prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) Brochure générale d’information, Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale Chapitre 5 – Principaux troubles musculosquelettiques (TMS) 37 1.1.4. Hernie discale « À ce stade, l’anneau est devenu fragile et un mouvement banal, tel que ramasser un crayon par terre, peut déchirer les dernières couches de l’anneau et permettre ainsi à une partie du noyau de faire irruption hors de l’anneau : c’est la hernie discale »9 Cette hernie va comprimer de manière permanente les racines nerveuses émergeant à ce niveau provoquant des douleurs quasi continues au niveau du membre inférieur touché. Source : Prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) Brochure générale d’information, Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale 9 Prévention des troubles musculosquelettiques (TMS) Brochure générale d’information, Service public fédéral Emploi, Travail et Concertation sociale) 38 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) 1.1.5. Discarthrose Étape dégénérative ultime, le disque se désagrège progressivement et on peut constater l’ap- parition d’ostéophytes et de becs de perroquet. L’absence de disque intervertébral réduit fortement la mobilité de la colonne lombaire et occasionne des douleurs importantes. Source : http://image.ourclipart.com 2. PATHOLOGIES VERTÉBRALES CERVICALES On retrouve la possibilité du même mécanisme de dégradation au niveau cervical avec appa- rition de hernies discales et d’arthrose. Les pathologies rencontrées seront notamment les névralgies cervico-brachiales. 3. ARTHROSE DES FACETTES ARTICULAIRES VERTÉBRALES L’arthrose peut se loger au niveau des articulations entre les vertèbres et ainsi réduire la taille des trous de conjugaison, risquant ainsi de comprimer la racine nerveuse émergeant à cet étage. Chapitre 5 – Principaux troubles musculosquelettiques (TMS) 39 4. PATHOLOGIES MUSCULAIRES ET TENDINEUSES Au niveau de la main et du poignet : tendinite de De Quervain : inflammation de la gaine des tendons du pouce ; syndrome du canal carpien : inflammation de la gaine tendineuse du poignet par frottements lors de mouvements répétitifs, ce qui va engendrer un gonflement de cette gaine et une compression du nerf médian dans le canal carpien. Au niveau du coude : épicondylite latérale : inflammation des tendons extenseurs et supinateurs du poignet se fixant sur l’épicondyle ; fait souvent suite à l’utilisation répétitives de mouvements contraignants ; épicondylite médiale : inflammation des tendons fléchisseurs et pronateurs du poignet. Au niveau de l’épaule : syndrome de la coiffe des rotateurs : Inflammation et fragilisation des tendons des muscles rotateurs, abducteurs et élévateurs de l’épaule pouvant aboutir à la rupture de certains d’entre eux. Source : http://docteurbrunolevy.com/wp-content/uploads/2015/11/ bigstock-Shoulder-Impingement-25414559.jpg ténosynovite bicipitale : inflammation de la gaine entourant la longue portion du biceps. Elle est généralement causée par une répétition excessive de certains mouvements d’élévation du bras. 41 CHAPITRE 6 FACTEURS DE RISQUES DES TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES (TMS) 1. GÉNÉRALITÉS Les TMS sont des maladies multifactorielles à composante professionnelle. Les facteurs qui sont à l’origine des TMS sont biomécaniques et liés aux contraintes psychosociales et orga- nisationnelles. À ces facteurs, il convient d’ajouter le stress, de même que certains facteurs individuels comme l’avancée en âge ou certains antécédents médicaux, qui favorisent la sur- venue de TMS. Différents facteurs peuvent contribuer à l’apparition de TMS. Ils peuvent agir seuls ou en combinaison comme le montre la figure suivante. Source : modèle de la dynamique d’apparition des TMS, source INRS, France. 42 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) 2. FACTEURS BIOMÉCANIQUES Les principaux facteurs de risque biomécaniques sont : La répétitivité des gestes : entraîne une sollicitation continuelle des mêmes struc- tures anatomiques. L’effort développé pour réaliser la manipulation, qui peut engendrer des lésions par divers mécanismes. Des ruptures au niveau des tendons, ligaments ou encore des lésions au niveau des muscles ou des nerfs peuvent apparaître si l’application d’une force est trop élevée, trop fréquente ou dure trop longtemps : L’intensité de la force : plus un muscle augmente sa force de contraction, plus la traction sur ses myofibrilles et les tendons est forte. La force maximale corres- pond à la plus grande force que le travailleur peut exercer pour une articulation donnée. Il est rare que cette force maximale soit utilisée régulièrement, mais les conséquences néfastes du geste sont déjà notables à partir de 20 % de la force maximale. La conséquence pour les structures articulaires comme le disque et les ligaments peut être considérable. La contraction musculaire : lorsque l’on saisit et dépose un objet régulière- ment, la contraction musculaire est interrompue régulièrement par un moment de repos. Ce type de mouvements est appelé contraction dynamique (ou iso- tonique). Cette alternance de contraction-décontraction permet aux vaisseaux sanguins de jouer efficacement leur rôle de transport des éléments nutritifs et des déchets. Par contre, lors d’une contraction statique (ou isométrique), c’est à dire qui ne présente pas des phases de décontraction, la contraction musculaire comprime les vaisseaux sanguins, entrave la circulation sanguine et aboutit à un appauvrissement des tissus en oxygène et glucose. De même, les déchets métabo- liques s’accumulent. Ce phénomène provoque une fatigue musculaire précoce. La position articulaire et distance de la prise : L’étirement musculaire produit par la position du muscle en étirement provoque un effet semblable à celui de la position statique, c’est-à-dire une mauvaise circulation sanguine, car les vaisseaux sanguins sont comprimés par les muscles soumis à l’étirement. Un autre facteur intervient, c’est la distance de prise. Une charge de 10 kg saisie contre le tronc ou à bout de bras génère une astreinte pour les muscles des bras totalement différente en raison du bras de levier. Si on perçoit très vite la fatigue au niveau des bras et des épaules, on la méconnaît souvent au niveau du dos : Le calcul des pressions sur le bas de la colonne lombaire révèle que celles-ci dépendent de la distance à laquelle la charge est prise (mécanisme du bras de levier). Une charge de 10kg, peu contraignante lorsqu’elle est saisie contre le bassin constitue un risque élevé lorsqu’elle est tenue à bout de bras. La pression sur les disques interverté- braux passe respectivement de 50kg à 200kg selon la distance à laquelle elle est saisie (sur la tête ou bras tendus vers l’avant). Chapitre 6 – Facteurs de risques des troubles musculosquelettiques (TMS) 43 Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Source : SPF Emploi, Novembre 2010 D’autres facteurs compliquent encore la tâche tels que le caractère encombrant, instable, glissant, déséquilibré ou asymétrique de la charge ou l’absence de poignées. Ces caractéris- tiques aggravent l’effort requis. L’encombrement de la charge augmente la pression sur le dos : 140 kg au lieu de 90 kg pour une charge de 10 kg. Source : SPF Emploi, Novembre 2010 44 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) Le corps des patients (suivant les poids, posture, état général, plégies, parésies, faiblesse mus- culaire, etc.) à mobiliser peut revêtir tour à tour ces caractéristiques handicapantes. La durée de l’activité : La répétitivité des gestes et leur manque de variabilité solli- citant les mêmes régions ou structures musculosquelettiques, ainsi que la longue durée de ces manipulations favorisent le déséquilibre et la fatigue musculaire. Les postures : le risque de lésion articulaire augmente considérablement lorsque les positions adoptées sortent des zones d’amplitude de confort articulaire. Il en résulte un étirement des structures articulaires, des ligaments, des tendons et muscles. Les struc- tures nerveuses peuvent également souffrir soit par étirement direct soit par compres- sion par les structures qui les entourent. 2.1. Contraintes spécifiques pour la colonne lombaire La position debout : répartition homogène des pressions sur le segment vertébral Dans le cas de la colonne vertébrale, les pressions engendrées par la pesanteur sur les disques intervertébraux sont les plus faibles dans la position debout verticale. Le poids du tronc, de la tête et des bras se répercute à la verticale des vertèbres lombaires. Ainsi, pour une personne de 60 kg, la pression sur le disque L5/S1 équivaut environ à 40 kg. Dans cette position, la courbure lombaire naturelle (lordose) ménage une répartition équilibrée des pressions au niveau du disque et les tensions des ligaments sont les plus faibles. Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Flexion du tronc vers l’avant : provoque une inversion de la courbure du dos qui entraîne les conséquences suivantes : pincement antérieur du disque ; étirement des ligaments postérieurs et de la partie postérieure du disque ; augmentation de la pression sur le disque (effet bras de levier). Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Chapitre 6 – Facteurs de risques des troubles musculosquelettiques (TMS) 45 Extension du tronc vers l’arrière : lors du déplacement de charge en hauteur, par exemple : augmentation de la cambrure du dos ; compression de la partie postérieure du disque et des articulations postérieures ; augmentation de la pression sur le disque (effet bras de levier). Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Rotation du tronc : la rotation du tronc provoque un cisaillement des fibres de l’anneau. Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Rotation combinée à la flexion : la combinaison de ces deux postures provoque : cisaillement des fibres de l’anneau ; augmentation de la pression sur le disque (effet bras de levier) ; inversion de la courbure du dos ; compression de la partie antérieure et latérale du disque ; étirement de la partie postérieure et latérale du disque (la plus fragile). Ce type de mouvement constitue un risque majeur pour le dos. Source : SPF Emploi, Novembre 2010 46 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) D’autres positions, adoptées moins fréquemment par les soignants, mais tout aussi délétères si pratiquées sur le long terme sont : Rester longtemps assis sur un siège : inversion de la courbure du dos ; partie antérieure du disque comprimée ; partie postérieure du disque et ligaments postérieurs étirés. Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Le maintien de la position assise constitue également une entrave à la nutrition du disque. Rester longtemps accroupi : inversion de la courbure du dos ; partie antérieure du disque comprimée ; partie postérieure du disque et ligaments postérieurs étirés ; pression augmentée sur le cartilage des genoux. Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Un élément pris en singulier n’aboutira sans doute pas à faire apparaître un TMS : frapper 10 coups avec un marteau espacés sur une journée ne constitue pas un grand risque de faire apparaître un TMS. Par contre, la combinaison des quatre paramètres a plus de chances d’aboutir à l’apparition d’un TMS : frapper 1000 coups de marteau en deux heures, plu- sieurs fois par jour pendant des mois, avec un marteau de 5 kg saisi dans une position incon- fortable et un manche trop fin, augmente les risques de tendinite, par exemple. Chapitre 6 – Facteurs de risques des troubles musculosquelettiques (TMS) 47 Figure 5 : facteurs de risque biomécaniques. Source : Direction Humanisation du travail, Source : SPF Emploi, Novembre 2010 Une des conséquences des contraintes biomécaniques est la perturbation de la nutrition des structures articulaires, muscles et tendons. Cette hypovascularisation empêche les tissus d’évacuer les toxines et de recevoir les éléments nutritifs (oxygène et glycogène). La fatigue augmente et la capacité de récupération diminue en parallèle. NB : Le travail nécessitant des gestes précis et très fins : parmi les types de prise, celle en pince, c’est-à-dire effectuée entre le pouce et l’index, requière généralement un effort musculaire important. Les mouvements exigeant une grande précision peuvent impliquer des efforts musculaires accrus. Le port de gants épais, l’exposition aux vibrations et le froid constituent des facteurs aggravants, car ils augmentent notamment la force de serrage. 3. FACTEURS PSYCHOSOCIAUX La littérature scientifique reconnaît l’origine multifactorielle des troubles musculo-squelet- tiques (TMS) liés au travail. Au-delà des facteurs biomécaniques et personnels, les facteurs organisationnels et psychosociaux contribuent également à la genèse des TMS liés au travail, mais les relations entre ces problèmes de santé et ces facteurs d’exposition sont complexes et largement méconnues. De plus, il y a un manque de consensus sur ce que signifient les « facteurs psychosociaux du travail » et ce qui constitue le contexte organisationnel du travail (Stock & al., 2013). La charge de travail excessive, la forte pression temporelle, le manque d’autocontrôle sur le travail, le manque de participation des salariés aux décisions sur leur travail, de soutien social, des collègues et de la hiérarchie, l’avenir professionnel perçu comme incertain, constituent des facteurs psychosociaux. Les facteurs psychosociaux peuvent être sources de stress lorsque le salarié en a une per- ception négative. Les effets du stress en liaison avec les TMS sont multiples. Les forces de serrage et d’appui sont accrues, la tension musculaire s’accroit, le temps de récupération s›allonge. Le stress amplifie la perception de la douleur et rend les salariés plus sensibles aux facteurs de risque de TMS. Les études scientifiques montrent que le risque de subir un mal de dos chronique augmente fortement lorsque l’on est confronté régulièrement à des situa- tions stressantes. Le stress est donc perçu comme une réaction négative qui peut entretenir le mal de dos. 48 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) Chez nos ancêtres préhistoriques, la réaction de stress était un mécanisme adaptatif de défense permettant de mobiliser notre énergie pour se défendre d’un agresseur. Les mus- cles tendus pour courir plus rapidement, le cœur qui bat plus vite pour amener le sang aux muscles ne sont que quelques-uns des mécanismes utilisés par notre corps pour sa survie. Les agresseurs ont changé, ils sont rarement directement dangereux pour notre intégrité physique, mais notre réaction n’a pas changé. Notre cœur bat toujours plus vite, nos mus- cles sont toujours contractés devant les stresseurs modernes. Ils sont devenus plus fréquents et nécessitent une capacité d’adaptation importante : le manque de temps, les nombreuses tâches à effectuer sur la journée, les délais serrés pour les accomplir, les nombreux documents administratifs. Ces stresseurs amènent un sentiment de déséquilibre entre ce que l’on doit faire (les exigences) et ce que l’on estime pouvoir faire (les moyens, l’autonomie, le contrôle), sans pouvoir s’y soustraire. Dans le secteur hospitalier, les situations potentiellement stressantes sont nombreuses. Elles peuvent être liées à 3 types de facteurs : les exigences des tâches à exécuter : quantité de travail importante ; positions pénibles ; manutentions (patient, matériel,…) ; évolution de l’état du bénéficiaire (nécessitant de plus en plus de temps) ; nécessité d’hygiène importante ; tâches multiples ; conditions environnementales (bruit, chaleur,…) ; contraintes administratives ; demandes de la famille ; … les moyens disponibles pour faire face à la demande : lieu de travail inadapté (manque de place) ; matériel inadéquat, détérioré ; manque de temps ; formation insuffisante. le soutien social : manque de reconnaissance ; manque de soutien et/ou de contact de la ligne hiérarchique ; soutien et /ou contact insuffisant des collègues ; famille récalcitrante ou peu collaborative ; … Le sentiment d’équilibre entre ces 3 facteurs exigences – moyens – soutien réduit la réaction de stress. Un sentiment d’exigences élevées (nombreuses tâches à faire en même temps par exemple) peut être contrebalancé par la perception de moyens adéquats (matériel informa- tique, médical, …) et d’un bon soutien de la part de l’équipe ou des supérieurs. Par contre, tout sentiment de déséquilibre entre ces trois facteurs aboutit à la sensation de stress avec des répercussions sur le corps et le mental. Dans un article théorique basé sur des revues systé- matiques de la littérature scientifique, Stock & al. (2013) proposent un modèle conceptuel expliquant la genèse des TMS : Chapitre 6 – Facteurs de risques des troubles musculosquelettiques (TMS) 49 Source : modèle conceptuel de « la genèse des TMS liés au travail : relations entre l’environnement organisationnel et social du milieu de travail, les contraintes physiques du travail, les facteurs psychosociaux du travail, les facteurs personnels (FP), la détresse psychologique et les TMS », Stock & al., 2013 3.1. Mécanisme des liens entre le stress et les TMS Lors d’un stress, il y a : a) activation du système nerveux central provoquant : L’augmentation du tonus musculaire, ce qui accentue la charge sur les muscles et tendons. Au niveau dorsal, la pression sur les disques intervertébraux augmente et peut contrarier à la longue leur nutrition et également sa cicatrisation. L’apparition d’œdèmes par les corticoïdes libérés par la glande cortico-surrénale. Ces œdèmes engendrent des compressions des nerfs comme dans le syndrome du canal carpien. La production accrue de cytokines qui peuvent augmenter le degré d’inflamma- tion des tendons. b) activation du système neuro-végétatif provoquant : La restriction de la circulation des petits vaisseaux sanguins musculaires et proches des tendons par la sécrétion des hormones adrénaline et noradrénaline. La fatigue chronique et les douleurs musculaires (myalgies) sont favorisées. Les tendons surchargés par les gestes répétés se réparent moins bien. Le stress peut aussi avoir un effet de focalisation sur la douleur avec le cortège de réactions qui ont aussi des effets néfastes sur la colonne vertébrale : insomnie, dépression, réduction des déplacements, repli sur soi, boulimie, etc. 50 Partie 2 : Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS) 4. FACTEURS ORGANISATIONNELS L’activité des salariés aux postes de travail est fortement déterminée par l’organisation du travail. Par exemple, le manque de pauses ou d’alternance entre des tâches qui sollicitent plus ou moins les muscles ainsi qu’une durée de travail excessive et l’absence de possibilité d’entraide sont des facteurs organisationnels qui augmentent le risque de TMS, car ils ne permettent pas une récupération suffisante. 5. FACTEURS INDIVIDUELS Ces facteurs sont liés aux caractéristiques intrinsèques des individus telles que l’âge, le genre ou encore l’état de santé (Ex : le diabète ou des antécédents de fracture du poignet sont des facteurs favorisant l’apparition du syndrome du canal carpien). Une même charge de travail peut entraîner des lésions dues à la surcharge chez une personne et n’avoir aucun effet sur une autre personne. Ces facteurs individuels peuvent être liés de manière plus ou moins importante à l’apparition des TMS : Les habitudes de travail individuelles : Certaines méthodes de travail inadap- tées s’accompagnent d’efforts inutiles ou de positions qui sont sources de surcharge. Les activités de loisir qui sollicitent les muscles et tendons de la même manière que durant le travail ne font qu’accroître le risque de surcharge. Les capacités et la condition physiques : Chaque personne dispose d’une capa- cité physique propre, avec ses caractéristiques de force, souplesse, coordination, latéra- lité et autres qualités. Ces capacités influencent la manière dont les sollicitations méca- niques vont agir sur le corps. Si la force semble le facteur qui prédispose à effectuer plus aisément des manutentions, par exemple, l’habileté motrice et la dextérité fine facilitent les tâches de précision. Malheureusement, les tâches professionnelles requièrent par- fois des habiletés variées, rarement présentes chez une seule et même personne. C’est pourquoi la formation et l’expérience en améliorant les capacités physiques réduisent les contraintes mécaniques, mais cette amélioration est toutefois limitée. Mis à part lors des activités administratives, la musculature et les articulations du person- nel d’un hôpital sont constamment en mouvement. Néanmoins, la répétition du même geste aboutit à un renforcement de certains muscles et par la suite à leur enraidissement. Ce manque de souplesse qui est souvent fort marqué au niveau des muscles de la partie pos- térieure des cuisses induit un manque de mobilité du bassin et dès lors une sollicitation plus importante de la colonne vertébrale. Cette raideur, similaire à celle produite par l’inactivité physique augmente le risque d’endommager les structures articulaires du dos. Le manque de souplesse contrarie également les activités qui nécessitent des positions contraignantes et rend plus difficile le bon positionnement du dos. Pour le personnel administratif par contre, le manque de mouvement est néfaste pour le dos. Ainsi que nous l’avons vu précédemment, la nutrition des disques intervertébraux est liée aux changements de position (effet éponge). Le port de chaussures inadaptées (sans système d’attache à l’arrière, à hauts talons, de Chapitre 6 – Facteurs de risques des troubles musculosquelettiques (TMS) 51 type « claquettes », à semelles glissantes) augmente le risque de chute ou d’entorse ; de plus, il est nécessaire que les pieds soient bien soutenus à l’arrière et, si possible, latéralement. De même, les habits étriqués (long tablier d’une pièce) compliquent l’adoption de postures adéquates (par exemple, fléchir les genoux ou écarter les pieds). Le genre : Les études statistiques montrent une prévalence accrue des TMS chez les femmes pour diverses raisons : Les tâches répétitives sont souvent allouées aux femmes et spécialement celles qui concernent les membres supérieurs. Les tâches ménagères combinées aux tâches professionnelles exposent encore plus la femme aux TMS. Certains facteurs de santé comme la grossesse, la ménopause, la prise de contraceptifs oraux expliquent l’apparition plus fréquente comme le syndrome du canal carpien (Ex : lors d’une grossesse par exemple, la tendance à l’appari- tion d’œdèmes augmente la pression dans le canal carpien). Le tabagisme : la nicotine inhalée par le fumeur est une substance qui possède notamment des effets vasoconstricteurs. Elle diminue le calibre des vaisseaux sanguins. Cette restriction de la circulation sanguine a comme conséquence une diminution de l’apport nutritif vers les disques intervertébraux, déjà limité, car totalement tributaire des variations de pression produite par les mouvements et changements de position (effet éponge). Il existe une corrélation significative entre le fait d’être un fumeur régu- lier et la présence de maux de dos, spécialement lorsqu’un excès de poids est présent. L’âge : Si l’expérience est un atout lié notamment à l’âge, celui-ci réduit les capacités physiques. La force musculaire et la souplesse diminuent. Si la contrainte reste sem- blable (le poids de la charge par exemple), l’astreinte (la réaction des tissus) augmente, et le risque de détérioration est plus important. L’histoire médicale, l’excès de poids peuvent aussi augmenter le risque de maux de dos. 6. AUTRES TMS ET LES FACTEURS DE RISQUES PROFESSIONNELS Cervicalgie : 1) Maintien prolongé du cou en flexion ou en extension excessive (rap- procher la tête pour mieux voir, effectuer les gestes nécessaires avec plus de précision…). TMS de l’épaule : 1) Travail fréquent ou de longue durée avec les bras au-dessus du niveau des épaules (mise en place des perfusions, changement de trousses, etc.). 2) Port de charges lourdes, même peu fréquent. 3) Tâches répétitives exigeant d’élever le bras loin du corps. Tendinite au niveau du coude : 1) Mouvements répétés de flexion/extension du poignet et de rotation de l’avant-bras. 2) Prises en force (rehaussement des patients dans le lit, lever et mise au fauteuil,…). Syndrome du canal carpien : 1) Flexions/extensions répétées du poignet, 2) appui prolongé du talon de la main sur un plan dur, 3) préhension avec le bout des doigts, 4) doigts en pince (prélèvements, préparation des perfusions et médicaments,…). PARTIE III COMPRENDRE LES PRINCIPES D’ERGONOMIE DANS LE BUT DE PRÉVENIR L’APPARITION DES TMS 55 CHAPITRE 1 INTRODUCTION : DÉFINITIONS DES PRINCIPES D’ERGONOMIE ET DE MANUTENTION L’ERGONOMIE du grec ergon : travail, est la recherche d’une meilleure adaptation entre une fonction, un matériel et son utilisateur (Larousse 2005). Il s’agit d’adapter son environnement. La MANUTENTION est une branche de l’ergonomie. Il s’agit d’une méthode de travail regroupant des techniques qui permettent de « mobiliser » une charge (un objet, un animal ou une autre personne) en toute sécurité pour la personne ET pour la charge. Le mot « manutention » vient du latin populaire « manutenere » qui signifie « tenir avec les mains ». Il est extraordinaire de voir comme ce sens s’accorde avec le métier de soignant, prendre soin. La méthode de manutention des malades (M.M.M.) est un ensemble coordonné de procédés pratiques concernant les divers déplacements nécessités par les soins et les activités quoti- diennes des malades. La M.M.M. est un acte de soin. Elle contribue à l’amélioration de la qualité des soins. 57 CHAPITRE 2 DÉMARCHE EN MANUTENTION La manutention suppose une démarche à la fois globale, pluridisciplinaire et participative. 1. COLLECTE DES DONNÉES Concernant le malade : sa taille et son poids ; ses capacités physiques (force, endurance, équilibre), sensorielles (vue, ouïe, tou- cher), cognitives (compréhension, confusion), de communication (langage) ; sa motivation et sa collaboration ; sa pathologie, ses douleurs, ses souffrances ; son autonomie : le niveau d’assistance –> Mode passif, contrôlé ou aidé. Concernant l’environnement : espace suffisant ; trajet sans obstacle ; adapté au client ; sol propre et sec ; éclairage suffisant. Concernant l’équipement : approprié à l’état du client ; disponible et en bon état ; bien disposé et à proximité ; ajusté ou ajustable ; immobilisé. Concernant la tâche : déplacement ; soin ; autre. 58 Partie 3 : Comprendre les principes d’ergonomie dans le but de prévenir l’apparition des TMS 2. ANALYSE DES DONNÉES Pour déterminer les ressources et les difficultés du malade afin de définir, avec lui, l’objectif d’autonomie. Au préalable : connaître ses limites ; savoir dire : « non, je ne peux pas » ; savoir demander de l’aide quand cela s’avère nécessaire. 3. CHOIX DE LA TECHNIQUE ET/OU DE L’ADAPTATION COMMUNICATION AVEC LE CLIENT ET LE COLLÈGUE Expliquer au bénéficiaire ce que l’on va faire afin qu’il ne se sente pas agressé. Demander au bénéficiaire de participer. Lui donner des points d’appui ; les points d’appui le mettront en sécurité : barrière, appui au niveau des hanches ou des bras de la personne aidant. 4. ACTION Utiliser des prises douces : ne pas agripper, tirer sur les bras, soutenir sous les bras, mais au contraire, favoriser l’aide par des appuis. Utiliser les creux anatomiques : la main en « cuillère » ou à plat. Appliquer tous les principes de base de la manutention durant toute la manœuvre. Observer la réaction du bénéficiaire durant la manipulation : douleurs, angoisses malaises… Chapitre 2 – Démarche en manutention 59 5. ÉVALUATION De l’atteinte de l’objectif d’autonomie. De la protection du dos du soignant. Du confort et de la sécurité du malade. Source : www.asstsas.qc.ca 61 CHAPITRE 3 PRINCIPES DE BASE DE LA MANUTENTION 1. LES PRINCIPES DE POSITIONNEMENT Pieds écartés. Pieds orientés pour faciliter le mouvement. Dos sans torsion. Dos non voûté. Genoux fléchis. Prendre des points d’appui de décharge dorsale. Garder le dos droit, toujours veiller à garder les courbes naturelles de la colonne vertébrale et veiller ainsi à ce que le noyau pulpeux reste au centre de l’anneau fibreux. 1.1. En pratique Colonne cervicale : garder le double menton Colonne dorsale : tirer les épaules en arrière et vers le bas Colonne lombaire : « fixer » le bassin en « tirant le nombril vers la colonne, les vertèbres lombaires ».10 10 http://www.rhumato.info/lombalgiesconseils.htm 62 Partie 3 : Comprendre les principes d’ergonomie dans le but de prévenir l’apparition des TMS 1.1.1. Fléchir les genoux et non la colonne vertébrale La masse musculaire des jambes est beaucoup plus volumineuse et plus efficace. SPF Emploi : « Prévention des maux de dos dans le secteur hospitalier », Travail et Concertation sociale, avril 2008, page 47. 1.1.2. Éviter les torsions et les rotations du dos Lors d’une rotation (mouvement de torsion), les fibres de l’anneau fibreux vont se cisailler: une partie de ces fibres seront tendues et les autres seront relâchées. Elles ne remplissent plus leur rôle de stabilisateur du noyau discal. En pratique : déplacer les pieds lorsqu’on change d’orientation et tourner en bloc, c.-à-d. veiller toujours à ce que les épaules et la ceinture scapulaire se trouvent au même niveau. MAUVAIS BON Alain Piat et Philippe Michau :« Personnel de santé et techniques de manutention », Elsevier Masson SAS, 2007, page38. Si on ajoute une flexion du tronc vers l’avant avec une rotation du tronc, la déchirure de l’anneau fibreux est programmée. Les contraintes suivantes s’ajoutent : compression de la partie antérieure et latérale du disque ; étirement de la partie postérieure et latérale du disque ; inversion de la courbure lombaire. Chapitre 3 – Principes de base de la manutention 63 Lors d’une compression asymétrique, il y a écrasement du disque et seul 1 cm2 est écrasé. La surface d’amortissement est donc plus petite (la superficie moyenne du disque intervertébral est de 5 cm2) => plus de contraintes pour le disque intervertébral => risques plus élevés de lésions => « garder le dos droit » lors des manœuvres de manutention. SPF Emploi : « Prévention des maux de dos dans le secteur hospitalier », Travail et Concertation sociale, avril 2008, page 45. 1.1.3. Encadrer la charge et élargir son polygone de sustentation : base de sustentation grande ou stable Veiller à un équilibre le plus parfait (la projection au sol du centre de gravité (C.G) d’un corps comprise dans sa base de sustentation). Elle sera la plus grande lorsque les pieds sont en position écartée, l’un derrière l’autre => un pied en avant. La hauteur du centre de gravité par rapport à la base de sustentation est également impor- tante. Plus on est près de la base de sustentation, plus la stabilité augmente => plier les jambes pour déplacer notre centre de gravité. 64 Partie 3 : Comprendre les principes d’ergonomie dans le but de prévenir l’apparition des TMS Superposition des centres de gravité pour un meilleur équilibre. Garder le dos droit + plier les jambes + rapprocher la charge près de soi + encadrer la charge Utiliser des points d’appui de décharge dorsale. Ils agrandissent la base de sustentation et on peut travailler d’une manière plus sûre. Exemples : quand on travaille le dos penché en avant (A) ; position accroupie les mains ou les coudes en appui sur les genoux (B) ; le pont formé par les bras (C). A B C SPF Emploi : « Prévention des maux de dos dans le secteur hospitalier », Travail et Concertation sociale, avril 2008. Chapitre 3 – Principes de base de la manutention 65 Il faut rapprocher les pieds et redresser le tronc pour avoir le dos droit : cela permet de super- poser les centres de gravité. 2. PRINCIPES DE PRISE Prise solide. Prise douce. Contact étroit – rapprocher la charge. Bras enveloppants. Utilisation de poignées. Blocage des points de glissement. Participation du client à la prise. 2.1. Choisir ses prises Choisir des prises « douces » pour le patient Utiliser les creux anatomiques de la personne. Utiliser le plus souvent la main en « cuillère » ou à plat. Mains en « cuillère» Main à plat Alain Piat et Philippe Michau : « Personnel de santé et techniques de manutention », Elsevier Masson SAS, 2007, pages 45/46. 3. PRINCIPES DE MOUVEMENT Accorder seulement le niveau d’assistance nécessaire. Dire au client quoi faire. Respecter le mouvement naturel. Rouler, glisser, pivoter le client; ne pas le soulever. Utiliser le transfert de poids et/ou le contrepoids pour fournir l’effort. Effectuer les mouvements un à la fois, étape par étape. Amener le client vers soi plutôt que de le pousser. 67 CHAPITRE 4 COLLABORATION DU BÉNÉFICIAIRE DE SOIN À l’heure actuelle, la manutention des malades s’orientent vers les gestes naturels et sponta- nés tant du client que du soignant. Au vu de cela, les méthodes de manutention abordées dans le cadre de ce cours seront en lien avec la méthode PDSB (Principe Déplacement Sécuritaire du Bénéficiaire). 1. 3 MODES – NIVEAUX D’ASSISTANCE Mode passif : aucune participation du patient –> assistance totale. Mode contrôlé : participation minimale du patient –> assistance partielle. Mode aidé : participation active du patient –> supervision. Source : www.asstsas.qc.ca 68 Partie 3 : Comprendre les principes d’ergonomie dans le but de prévenir l’apparition des TMS 2. RÈGLES À RESPECTER POUR TOUTE TECHNIQUE EN AIDE Explications claires. Tester les gestes proposés au malade. Ordres précis : ordre de synchronisation du mouvement : = ATTENTION – PRÊT – HOP. Laisser démarrer le mouvement par le malade. Montrer, toucher pour désigner. (Ex. : « Ce bras » à la place du bras droit.) 3. LE MALADE Côté inactif : côté ou membre incapable d’agir. Côté à protéger : côté ou membre particulièrement fragile ou douloureux. >< Côté actif : côté ou membre capable d’agir, sur lequel on va « s’appuyer » pour favoriser l’autonomie du patient. 4. POURQUOI SE PLACER DU COTÉ « À PROTÉGER » DU MALADE ? Côté le plus fragile, le moins autonome. Pour sécuriser le malade lors des mobilisations. Pour laisser au malade la liberté de bouger le côté sain et nous aider efficacement s’il le peut. 4.1. Aspects humains de la manutention Aider une personne à se déplacer, à s’habiller ou à se lever n’est pas une chose facile. Il faut tenir compte de son handicap et de sa possibilité de collaborer. Certaines personnes nécessitent une supervision légère, alors que d’autres sont incapables de se déplacer seules et requièrent une aide importante de la part du personnel soignant pour se mouvoir. D’autres peuvent avoir des mouvements violents lorsqu’on les assiste ou des gestes qui contrarient le sens de la manœuvre. Il faut veiller le plus possible à maintenir l’autonomie de la personne et veiller à ce que le patient reste actif pendant les actes de manutention même si réaliser des tâches à sa place font gagner du temps…. La façon de communiquer pour solliciter la participation du patient est primordiale N’oublions pas l’aspect humain de la manutention. Chapitre 4 – Collaboration du bénéficiaire de soin 69 Comprendre Respecter l’appréhension Respecter la culture au toucher la douleur Relation positive Respecter S’abstenir Respecter les croyances de tout jugement le rythme de valeur PARTIE IV COMPRENDRE LES PRINCIPES D’UTILISATION DE DIFFÉRENTES AIDES TECHNIQUES 73 CHAPITRE 1 MOYENS D’AIDE À LA MANUTENTION 1. TAPIS DE GLISSE (OU DRAP DE GLISSE) Le tapis de glisse se compose d’un manchon de toile aux surfaces rendues glissantes. Placé sous les zones de contact entre la charge et son support, il facilite le déplacement en réduisant les forces de friction. 74 Partie 4 : Comprendre les principes d’utilisation de différentes aides techniques 1.1. Bon usage On placera le drap sous les parties du corps qui restent en contact avec le support (matelas, assise du fauteuil, surface de la table d’examen), en couvrant le plus possible les zones de déplacements. Source : http://www.carsat-alsacemoselle.fr/sites/carsat-alsacemoselle.fr /files/aides_techniques_en_ehpad_s_fourel.pdf 1.2. Cas du rehaussement avec drap Le drap couvre la zone des épaules et de la tête, et continue vers le haut du matelas. Lors de l’appui sur les jambes, le poids du tronc se retrouve aux épaules. Le drap ainsi chargé s’en- roule sur lui-même, dans un effet chenillette. Chapitre 1 – Moyens d’aide à la manutention 75 2. PLANCHE DE GLISSE Elle se compose d’une planche souple, doublée d’un manchon de toile glissante. Utile dans le transfert horizontal et pour le franchissement d’espaces creux, discontinus. 2.1. Bon usage Engager la planche sous le flanc du client, en engageant épaule et bassin sur le bord de la planche. Celle-ci doit être déposée sur la surface à atteindre. Cette manœuvre se fait soit par retournement latéral, soit par un léger soulèvement de l’épaule et de la hanche. Les jambes peuvent-être déposées sur la planche (par glissement) en anticipation du mouvement final. Le soignant se place du côté à quitter, place les mains en poussoir à hauteur de l’arrondi de l’épaule, l’autre sur l’ischion, et se poste en transfert de poids arrière / avant. Il informe le client de la manœuvre et commence le mouvement par un soulèvement de manière à amener le poids du client sur la planche, il pousse ensuite en utilisant la puissance de son transfert de poids. Le mouvement s’arrête quand le flanc du client touche le plan à atteindre. Pour retirer la planche de dessous le client, toujours commencer par dégager les jambes, puis pivoter la planche sous les épaules et tirer horizontalement en bloquant l’épaule. 76 Partie 4 : Comprendre les principes d’utilisation de différentes aides techniques 3. PLANCHE DE TRANSFERT Planche étroite rectangulaire, ou courbée en forme de boomerang, aux surfaces glissantes munies ou non de zones antidérapantes. Elle assure un plan continu entre deux surfaces discontinues, permettant de glisser d’une à l’autre. 3.1. Bon usage Engager la planche sous le bassin du client. La planche doit reposer sur les deux surfaces (de départ et d’arrivée). On demande au client de porter son poids sur la planche, et ensuite de se repousser de façon à glisser au contact de la planche. Ce glissement n’est pas possible peau nue. Il faut une surface de tissus entre la peau et la planche. On peut doubler l’effet de glissement en utilisant conjointement l’effet de la planche et d’un drap de glisse. Chapitre 1 – Moyens d’aide à la manutention 77 4. DISQUE PIVOTANT DE TRANSFERT (DE VOLTE, OU TOURNE DEBOUT) Deux disques pivotant librement sur un même axe, avec un minimum de friction. Cela assure la rotation par pivotement. Les disques sont soit rigides pour l’usage au sol ou souple pour l’usage sur siège. Source : https://www.e-medical-shopping.com/accessoires-de-lits-medicalises/442-disque-pivotant- pedilette.html 4.1. Bon usage Le client pose les pieds sur le disque et prend appui sur les pieds. Le soignant place son pied entre ceux du client, de manière à engager la pointe au centre du disque et le talon au contact du bord de celui-ci. Faire pivoter le disque chargé de l’appui des deux intervenants. 78 Partie 4 : Comprendre les principes d’utilisation de différentes aides techniques 5. DRAP DE GLISSE = TAPIS « ONE WAY GLIDE » UNIDIRECTIONNEL Il s’agit d’un manchon matelassé avec, en surface, un revêtement antidérapant et, en interne, une surface glissante munie de bandes en peau de phoque. Cela permet le rehaussement dans le fauteuil, tout en empêchant le glissement vers l’avant, les peaux de phoque ne per- mettant que de glisser dans un seul sens. 5.1. Bon usage Placer le matelas sous les fesses, sur l’assise du fauteuil. Faire glisser vers le fond du fauteuil, en gardant l’appui sur l’assise. Le mouvement inverse est impossible. 6. SANGLE HAUSSIÈRE Il s’agit d’une sangle large munie de cordons servant de poignée. Placée aux hanches du client, l’opérateur placé devant le client prend les poignées de part et d’autre, disposant ainsi d’une traction possible aux hanches. Pour un passage siège/siège, ou pour une aide au redressement. La sangle permet aussi la traction sous fessière dans le rehaussement. 79 BIBLIOGRAPHIE 1. OUVRAGES Curraladas, J., Manuel d’ergonomie à l’usage des professionnels de la petite enfance : Prévention lombalgies, Masson, 2009. Demaret, J., Gavray, F., Eeckelaert, L., Op de beeck, R., Verjans, M. et Willems, F., La Prévention des troubles musculosquelettiques dans le secteur hospitalier, Bruxelles, Direction générale Humanisation du travail SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, Novembre 2010. Demaret, J., Gavray, F. et Willems, F., Prévention contre les maux de dos dans le milieu hospitalier, Bruxelles, SPF Emploi, Travail et Concertation social, 2008. Piat, A. et Michau, P., Personnel de santé techniques de manutention, Elsevier Masson, SAS, 2007. Stock, S., Nicolakakis, N., messing, K., Turcot, A. et Raiq, H., Quelle est la relation entre les troubles musculo-sque- lettiques (TMS) liés au travail et les facteurs psychosociaux ? Survol de diverses conceptions des facteurs psychosociaux du travail et proposition d’un nouveau modèle de la genèse des TMS, dans Perspectives interdisciplinaires et la santé, XV, n°2, 2013. Guide pour la prévention des TMS au travail, Bruxelles, SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, 2015. Prévention des troubles musculosquelettiques (TMS). Brochure générale d’information, Bruxelles, SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, 2017. Préventions des maux de dos dans le secteur hospitalier, Bruxelles, SPR Emploi, Travail et Concertation social, 2008. 2. SITES INTERNET « Ampleur des troubles musculosquelettiques », sur BeSWIC. URL : https://www.beswic.be/fr/themes/troubles-musculosquelettiques-tms/ampleur-des-troubles-muscu- losquelettiques (Consulté en mai 2019). « Chirurgie de l’épaule », sur Docteur Bruno Levy. URL : http://docteurbrunolevy.com/wp-content/uploads/2015/11/bigstock-Shoulder-Impinge- ment-25414559.jpg. (Consulté en mai 2019). « FICHE 10.4. TROUBLES MUSCULO-SQUELETTIQUES », sur Association bruxelloise pour le bien-être au travail ABBET. URL : http://www.abbet.be/Fiche-10-4-Troubles-musculo (Consulté en mai 2019). « Foramen intervertébrale », sur Wikipédia. URL : https://fr.wikipedia.org/wiki/Foramen_intervert%C3%A9bral (Consulté en mai 2019). INRS. URL : http://www.inrs.fr/ (Consulté en mai 2019). « Les postes de travail selon elcom », sur Elcom. URL : https://www.elcom.fr/postes-de-travail/les-postes-de-travail-selon-elcom. (Consulté en mai 2019). « L’ergomotricité au quotidien par Bruno Maginot », sur Ergosanté. 80 Bibliographie URL : Ergosante.e-monsite.com (Consulté en mai 2019). « Lombalgies chroniques chez les patients atteints de troubles psychiques », sur Hug. URL : https://www.hug-ge.ch/sites/interhug/files/structures/pluriprofessionnels_de_sante/2.04-lombalgie- chronique-des-patients-avec-troubles-psychiques.pdf (Consulté en mai 2016). « Main Organs In The Skeletal System », sur Inneorgans. URL : https://inneorgans.com/ (Consulté en mai 2019). « Que soigne la chiropratique ? », sur Chiropratique Network. URL : www.chiropratique-paris.fr/douleurs-lombaires.htm (Consulté en mai 2019). « Rachialgie », sur Medicopedia. URL : https://www.dictionnaire-medical.net/term/50816,1,xhtml (Consulté en mai 2019). Rapport statistique 2016. Maladies professionnelles, Bruxelles, Agence fédérale des risques professionnels. URL : https://www.fedris.be/sites/default/files/assets/FR/Statistiques/Statistische_jaarverslagen_BZ/rap- port_statistique_2016.pdf « Réunion du CHSCT le 7 octobre 2014 », sur Syndicat Cgt Dunlop. URL : http://www.cgtdunlop.com/reunion-du-chsct-le-7-octobre-2014/ (Consulté en mai 2019). Rhumato.info. URL : http://www.rhumato.info/lombalgiesconseils.htm (Consulté en mai 2019). « Troubles musculosquelettiques (TMS) », sur INRS. URL : http://www.inrs.fr/risques/tms-troubles-musculosquelettiques/facteurs-risque.html (Consulté le 10 mars 2019). 81 TABLE DES MATIÈRES PARTIE I - Maîtriser les bases anatomiques et biomécaniques applicables aux principes de manutention................................ 5 Chapitre 1 - Anatomie de la colonne vertébrale.......................... 7 1. Définition.......................................................... 7 2. Fonctions........................................................... 9 3. Structure.......................................................... 11 4. Articulation........................................................ 12 4.1. Disque intervertébral............................................ 12 4.2. Ligaments..................................................... 13 4.3. Apophyses articulaires........................................... 13 Chapitre 2 - Physiologie.............................................. 15 1. Flexion............................................................ 15 2. Extension.......................................................... 16 3. Inclinaison latérale droite et gauche..................................... 16 4. Rotation gauche ou droite............................................ 17 Chapitre 3 - Biomécanique........................................... 19 1. Biomécanique...................................................... 19 2. Base de sustentation.................................................. 19 3. balance rachidienne.................................................. 20 4. Caisson abdominal hydropneumatique................................... 21 5. Verrouillage lombaire................................................ 22 PARTIE II - Identifier les risques d’apparition des troubles musculosquelettiques (TMS).............................. 23 Chapitre 1 - Introduction............................................ 25 Chapitre 2 - Définition des TMS....................................... 27 Chapitre 3 - Données épidémiologiques................................ 29 Chapitre 4 - Réglementation.......................................... 33 82 Table des matières Chapitre 5 - Principaux troubles musculo-squelettiques (TMS)............ 35 1. Pathologies vertébrales lombaires....................................... 35 1.1. Différents stades................................................ 35 1.1.1. Lombalgie et lombalgie chronique............................ 35 1.1.2. Lumbago................................................ 36 1.1.3. Sciatalgie ou cruralgie...................................... 36 1.1.4. Hernie discale............................................ 37 1.1.5. Discarthrose............................................. 38 2. Pathologies vertébrales cervicales....................................... 38 3. Arthrose des facettes articulaires vertébrales............................... 38 4. Pathologies musculaires et tendineuses................................... 39 Chapitre 6 - Facteurs de risques des Troubles Musculo-Squelettiques (TMS). 41 1. Généralités......................................................... 41 2. Facteurs biomécaniques............................................... 42 2.1. Contraintes spécifiques pour la colonne lombaire...................... 44 3. Facteurs psychosociaux............................................... 47 3.1. Mécanisme des liens entre le stress et les TMS........................ 49 4. Facteurs organisationnels.............................................. 50 5. Facteurs individuels.................................................. 50 6. Autres TMS et les facteurs de risques professionnels........................ 51 PARTIE III - Comprendre les principes d’ergonomie dans le but de prévenir l’apparition des TMS......................... 53 Chapitre 1 - Introduction :Définitions des principes d’ergonomie et de manutention........................................ 55 Chapitre 2 - Démarche en manutention................................. 57 1. Collecte des données................................................. 57 2. Analyse des données................................................. 58 3. Choix de la technique et/ou de l’adaptation communication avec le client et le collègue....................................................... 58 4. Action............................................................ 58 5. Évaluation......................................................... 59 Chapitre 3 - Principes de base de la manutention........................ 61 1. Les principes de positionnement........................................ 61 1.1. En pratique.................................................... 61 1.1.1. Fléchir les genoux et non la colonne vertébrale.................. 62 1.1.2. Éviter les torsions et les rotations du dos........................ 62 1.1.3. Encadrer la charge et élargir son polygone de sustentation : base de sustentation grande ou stable.......................... 63 Table des matières 83 2. Principes de prise.................................................... 65 2.1. Choisir ses prises............................................... 65 3. Principes de mouvement.............................................. 65 Chapitre 4 - Collaboration du bénéficiaire de soin....................... 67 1. 3 modes – Niveaux d’assistance......................................... 67 2. Règles à respecter pour toute technique en aide............................ 68 3. Le malade......................................................... 68 4. Pourquoi se placer du côté « à protéger » du malade ?....................... 68 4.1. Aspects humains de la manutention................................. 68 PARTIE IV - Comprendre les principes d’utilisation de différentes aides techniques............................. 71 Chapitre 1 - Moyens d’aide à la manutention........................... 73 1. Tapis de glisse (ou drap de glisse)........................................ 73 1.1. Bon usage.................................................... 74 1.2. Cas du rehaussement avec drap.................................... 74 2. Planche de glisse.................................................... 75 2.1. Bon usage..................................................... 75 3. Planche de transfert................................................. 76 3.1. Bon usage..................................................... 76 4. Disque pivotant de transfert (de volte, ou tourne debout)..................... 77 4.1. Bon usage..................................................... 77 5. Drap de glisse = tapis « One way glide » unidirectionnel.................... 78 5.1. Bon usage..................................................... 78 6. Sangle haussière..................................................... 78 Bibliographie....................................................... 79 1. Ouvrages.......................................................... 79 2. Sites internet....................................................... 79

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