Situation Clinique de Mme Gabrielle - 2025 Past Paper - Grenoble
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Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes
2025
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This document is a past paper for the 2024/2025 academic year at the Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes. The document details a situation involving a patient presenting with serious health problems. The keywords include palliative care, hospice care and patient care, and the document uses them extensively.
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Institut de Formation en Soins Infirmiers Promotion 2022-2025 Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes Année de formation : 2024/2025...
Institut de Formation en Soins Infirmiers Promotion 2022-2025 Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes Année de formation : 2024/2025 Référent UE : YQ/CDB Comité de lecture : 22.11.2024 Semestre 5 Compétence 4 : Mettre en œuvre des actions à visée diagnostique et thérapeutique UE 4.2 « Soins relationnels » (1 ECTS) EVALUATION - Session 1 Le vendredi 24 Janvier 2025 Compensation avec l’UE 4.7 : Soins palliatifs et fin de vie 2 ECTS TP préparatoire : le jeudi 23 Janvier 2025 après-midi Epreuve orale le vendredi 24 Janvier 2025 Situation clinique de Mme Gabrielle Mme GABRIELLE a 64 ans. Elle habite dans un appartement dans lequel elle vit seule dans le centre de Grenoble. Elle est ancienne institutrice, à la retraite depuis 2 ans. Elle a un fils unique de 35 ans qui vit sur Annecy et qui travaille dans une entreprise de climatisation ; il est célibataire et n’a pas d’enfant. Mme Gabrielle aime pratiquer la randonnée dans un club de marche et effectue des suivis de soutien scolaire dans une association grenobloise. En septembre 2023 Mme GABRIELLE consulte son médecin traitant suite à des troubles intestinaux : alternance constipation/diarrhées avec un dernier hémoccult positif. Un cancer colique est découvert et Mme GABRIELLE subit une chirurgie d'exérèse tumorale avec mise en place d'une stomie digestive basse. Un traitement par différentes cures de chimiothérapie est effectué en hôpital de jour sur une période d’un an. Durant cette période Mme Gabrielle reste à domicile et est suivie par une infirmière libérale si besoin (bilan sanguin, pansement…). Son fils passe tous les weekend end chez elle afin d’être présent ; il l’accompagne au mieux en fonction de ses besoins. En septembre 2024, suite à la fin de la chimiothérapie et à des examens de contrôle, l’oncologue se rend compte que l’évolution du cancer est progressive et péjorative avec l'apparition de métastases hépatiques, ganglionnaires et une carcinose péritonéale. Dans les suites d’une réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) et au vu de l'état clinique de la patiente, les traitements spécifiques oncologiques sont suspendus. L’annonce de cette interruption est faite à la patiente qui semble découragée et triste et qui s’inquiète par rapport au devenir de son fils qui n’a pas de famille. Le 13 décembre 2024 elle est admise dans l'Unité de Soins Palliatifs (USP) car le maintien à domicile est de plus en plus précaire avec une recrudescence douloureuse, une anorexie, des vomissements et une souffrance morale majeure de la patiente. Lors de son arrivée à l’USP, Mme GABRIELLE est encore autonome, bien que très altérée physiquement. Elle marche un peu dans le couloir, veut se doucher seule et indique qu’elle chute souvent. Mme GABRIELLE suit de près ses soins, elle note sur un carnet toutes les prises de traitement, ainsi que tous les soins qui lui sont prodigués et par qui. Mme Gabrielle explique : « vous comprenez je suis une ancienne institutrice, j’aime écrire, noter et suivre l’évolution même si ce n’est plus celle de mes élèves… ». Mme GABRIELLE mange peu et vomit régulièrement, notamment en post prandial. Elle refuse la mise en place d’une Sonde Naso Gastrique (SNG) de décharge, parce qu’elle ne pourra pas supporter cette image d’elle-même. « J’ai toujours été coquette et j’aime que les gens me trouvent élégante et bien maquillée ». 1 Institut de Formation en Soins Infirmiers Promotion 2022-2025 Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble Alpes Année de formation : 2024/2025 Référent UE : YQ/CDB Comité de lecture : 22.11.2024 Son état nutritionnel se détériore avec une perte de poids de 2 kilogrammes en une semaine. Sur le plan algique, Mme GABRIELLE décrit des douleurs abdominales intenses en étau avec parfois des douleurs en ceinture qui irradient jusque dans le dos. Depuis le 13 décembre 2024, date de son admission le traitement prescrit est : - Morphine Sulfate (SKENAN®LP - antalgique) 1 gélule 20mg x 2 /24 heures. - Morphine Sulfate (ACTISKENAN® - antalgique) 5 mg toutes les heures si besoin, max 6 fois / 24 heures. - Paracétamol (DOLIPRANE® - antalgique) 1 g toutes les 6 heures. - Macrogol (MOVICOL® - laxatif osmotique) 2 sachets si besoin le matin. - Phloroglucinol (SPASFON® - antispasmodique) 40 mg en per os X3 / 24h. - Ondansétron (ZOPHREN® - antiémétique) (2 mg/ml) 4ml X 2 / 24H en IVL. - Soin de bouche au bicarbonate 1,4% avant et après chaque repas. Le 26 décembre 2024, l’état de Mme GABRIELLE se dégrade, elle présente des vomissements fécaloïdes sur sa carcinose péritonéale. En présence de son fils, elle revoit son oncologue qui lui annonce, suite à une nouvelle RCP, qu’il n’y aurait aucun bénéfice à reprendre un traitement par chimiothérapie. L’annonce de cet arrêt de traitement est vécue très difficilement par la patiente et son fils. Le fils comprend à ce moment-là pour la première fois que le pronostic de sa mère est engagé à très court terme. Mme Gabrielle souhaite écrire ses directives anticipées. Pour l’instant, elle ne souhaite pas désigner de personne de confiance. Elle dit vouloir rester maitre de ses décisions et ainsi protéger son fils. Le dimanche 29 décembre 2024 après-midi, le fils de Mme GABRIELLE vous interpelle dans le couloir : « j’ai regardé sur internet, il y a plein de choses écrites ! Je ne comprends pas pourquoi je ne suis pas la personne de confiance de ma mère et c’est quoi cette histoire de directives anticipées ? » Le 3 janvier 2025, Mme GABRIELLE reste alitée une grande partie de la journée et ne mange plus ; elle est hydratée par une perfusion d’1L de Glucosé 5% sur 24h sur une Chambre à Cathéter Implantable (CCI). Elle est surtout très angoissée, elle dort mal la nuit et appelle régulièrement les soignants. Mme GABRIELLE accepte qu'une anxiolyse lui soit administrée la nuit par Midazolam (HYPNOVEL® hypnotique-sédatif) en PSE 0.2mg/h de 20h à 6h et un bolus de 0.2mg si besoin/heure. Le 6 janvier 2025, Mme GABRIELLE dort par intermittence mais reste encore en général assez angoissée. La psychologue du service passe toutes les 48 heures dans sa chambre. La patiente arrive à cheminer en verbalisant ses émotions. « Mon corps m’échappe, je ne ressemble plus à rien. Regardez ma peau, comme je suis maigre… Je ne peux même plus mettre mon rouge à lèvres ». La patiente se renferme sur elle-même et ses propos sont plutôt agressifs avec l’équipe. Elle dit que « sa souffrance est intolérable » et qu’on ne sait pas la prendre en charge comme elle le souhaite ». Lors d’un échange pendant la toilette, elle demande à l’aide-soignante de l’aider à mourir. Les médecins prennent le temps d'échanger avec Mme GABRIELLE pour lui expliquer qu'ils excluent la possibilité d’un acte euthanasique mais qu’à la suite d’une procédure collégiale (staff éthique) une sédation pourra lui être proposée le moment venu. Le 10 janvier 2025 l'hydratation est arrêtée et Mme GABRIELLE est sédatée. Elle ne réagit plus aux stimulations. Son fils vient la voir et passe beaucoup de temps auprès d’elle ; il ne comprend pas pourquoi l’hydratation est arrêtée et a peur que sa maman ait soif. Au 3ème jour de sédation, Mme GABRIELLE présente des râles agoniques, ainsi que quelques pauses respiratoires. Son fils est présent mais il ne sait pas ce qu’il peut lui dire. Il se sent impuissant et inutile et se demande s’il doit rester. Sa maman lui avait demandé avant d’être endormie de ne pas la laisser seule. Il souhaite respecter les volontés de sa mère mais se sent exténué physiquement et moralement. Mme Gabrielle décède le 14 janvier en présence des soignants. 2