S8-Monnaie_et_finance PDF - UNIGE Automne 2024

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Université de Genève

2024

Cédric Durand

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monnaie économie politique finance cours

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These lecture notes cover the topic of money and finance as part of an introductory course in political economy. The document consists of lecture outlines, diagrams, and explanations of key concepts. The material is geared toward an undergraduate level course at the University of Geneva.

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Monnaie et finance S8 – Introduction à l’économie politique part II : concepts clés Cédric Durand [email protected] UNIGE Automne 2024 Programme des séances Introduction à l’économie politique: concepts clés 7. La division du tra...

Monnaie et finance S8 – Introduction à l’économie politique part II : concepts clés Cédric Durand [email protected] UNIGE Automne 2024 Programme des séances Introduction à l’économie politique: concepts clés 7. La division du travail 8. Monnaie et finance 9. Les formes de la concurrence 10. Etat et institutions 11. Le marché mondial 12. L’économie écologique 1. La monnaie: ses fonctions et ses Structure formes 2. La création monétaire 3. L’origine de la monnaie 4. Les approches (néo)chartalistes et leurs limites 5. De la monnaie à la finance: le capital fictif 1. La monnaie: ses fonctions et ses formes La monnaie des Tout ce qui est généralement économistes accepté en paiement de biens ou de services ou pour le remboursement de dettes Mishkin, manuel Monnaie, banque et marché financiers, 2013 L’ambivalence de la bien public Sa disponibilité, sa circulation et la monnaie (1) préservation de sa valeur sont indispensables au bon fonctionnement des échanges => bien public Voir manuel de Jézabel Couppey-Soubeyran Rôle des banques centrales Crise de 2008, le rôle indispensable des banques dans la circulation de la monnaie est la raison pour laquelle elles ont été sauvées par de aides publiques massives bien privé Elle fait l’objet d’une demande et sa détention à un prix un coût d’opportunité, le taux d’intérêt Rémunère d’autres actifs moins liquides et plus risqués bien rival L’ambivalence de la La monnaie que je détiens m’appartiens monnaie (2) exclusivement C’est une fraction infime de la quantité totale de monnaie en circulation Voir manuel de Jézabel Couppey-Soubeyran Tant que je ne la dépense pas elle ne peut être dépensée par quelqu’un d’autre bien réseau La possibilité de l’utiliser dépend du fait que d’autres l’utilisent aussi Plus sa reconnaissance et sa circulation progressent, plus elle est liquide, mieux elle remplit ses fonctions et plus son usage est intéressant Un fait social total: politique, économique, sociologique.. Son usage dépend de l’adhésion de tous Les trois fonctions de la monnaie (1): Unité Une simplification technique qui de compte facilite les transactions Sans monnaie, c’est-à-dire dans une unité de mesure de la valeur d’échange dans économie de troc, il faudrait avoir pour une économie chaque bien un prix dans l’ensemble des autres biens: le prix des pommes en raisin, en orange, en blé en chewing-gum et réciproquement…. Pas pratique pour faire Monnaie idéelle : une représentation, un ses calculs ! moyen de raisonner Plus l’économie est complexe, avec un grand nombre de produit, plus le gain cognitif de la monnaie est grand Une institution acceptation par les membres du corps social de cette unité de mesure Les trois fonctions de la monnaie (2): La mesure commune de la valeur intermédiaire des d’échange s’incarne dans un objet échanges (physique ou symbolique) qui permet La monnaie donne à ses détenteurs la faculté de solder les transactions d’obtenir n’importe quel autre bien ou service Résout le pb de la nécessité d’une double coïncidence des besoins propre à une économie de troc Monnaie symbolique: importance seulement comme medium, intermédiaire reconnu Propriété pour qu’un bien fonctionne comme monnaie: aisément standardisé, facile à transporter, divisible (pour pouvoir rendre la monnaie) disponible en quantité suffisante (mais néanmoins limitée) Les trois fonctions de Implique que la monnaie peut-être la monnaie (3): demandée pour elle-même réserve de valeur Va à l’encontre de l’idée de neutralité de la monnaie des économistes classiques Pouvoir d’achat mis en réserve Contre la loi de Say : crée, via la thésaurisation, la possibilité d’une insuffisance de la demande Associé au fait que la monnaie est un moyen de paiement: elle permet de se libérer de ses Deux motifs chez Keynes: dettes Précaution (se garantir de l’incertitude) Spéculation (attendre de meilleures opportunités) Pourquoi détenir de la monnaie plutôt qu’un Monnaie réelle: la monnaie en tant que telle, autre type d’actif (actions, immobilier)? celle après laquelle on court en temps de Le désir de liquidité c’est-à-dire le degré de facilité crise et rapidité avec lequel il est possible de liquider un actif, c’est-à-dire de l’échanger contre un autre bien, service ou un autre actif Cette liquidité est fonction de l’acceptation sociale La fonction de la monnaie comme réserve de valeur dépend de la stabilité des prix ; une forte inflation érode la valeur de la monnaie et donc sa fonction de réserve de valeur Les formes de la monnaie (1) Monnaies-marchandises (Non-métalliques) Fourrures, bétail, dents d’animaux, coquillages, fèves de cacao… Monnaies métalliques évaluer le prix (unité de compte) ou à régler les échanges (intermédiaire) premières pièces frappées vers – 640 dans le royaume de Lydie Valeur intrinsèque importante, mais parfois aussi symbolique Caractère inaltérable et facilement transportable Monnaie papier (les billets) Les formes de la Première émission en Chine vers l’an 650 puis un millénaire plus tard en suède en 1661 monnaie (2) Valeur intrinsèque quasi nulle, dépend de la confiance Au début dans le fait que les billets représentent des réserves effectives de métal précieux Aujourd’hui que les billets ont « cours forcé », reflète l’acceptation de la monnaie par les agents (à commencer par l’Etat pour le paiement des impôts) La monnaie scripturale Jeu d’écriture sur les comptes en banque Chèque bancaire Monnaie électronique Carte de débit, carte prépayés, service de paiement (paypal) Aux frontières de la monnaie => Money market titre de dette à court terme qui fonctionne comme de la quasi monnaie pour le système bancaire Crypto-monnaies Blockchain (monnaies privées) Monnaie électronique de banques centrale (avec ou sans blockchain) fragilité : crise bancaire si bank run Crédit 100 Dépôt 100 Compte de Crédit 100 (promesse de (argent à la dépôt 100 (engagement à remboursement) disposition client) (argent disponible) rembourser) La masse monétaire M0 monnaie Banque centrale M1 qui correspond aux pièces et billets et aux dépôts dans les comptes courants M2 qui correspond à M1 plus les dépôts sur livrets et les crédits à court terme M3 qui regroupe M1 et M2 plus les dépôts à long terme (plus de 2 ans). => l’activité de crédit des banques permet que la monnaie en circulation excède la monnaie crée par la banque centrale Inomics.ch vidéo "La Casa de Papel" : et si "El profesor" avait raison ? - L'Obs 24 mai 2018, avec Jezabel Couppey Soubeyran Quelles sont les fonctions de la Vérifications monnaie ? Quelle sont les formes de la monnaie ? Comment fonctionne la création monétaire dans les économies contemporaines ? Qu’est-ce qu’un bank run? Questions ? 3. L’origine de la monnaie « Par exemple, dans une tribu de chasseurs ou de bergers, un individu fait des arcs et des flèches avec plus de célérité́ et d'adresse qu'un autre. Il troquera fréquemment ces objets avec ses compagnons contre du bétail ou du gibier, et il ne tarde Le mythe du troc (1) pas à s'apercevoir que, par ce moyen, il pourra se procurer plus de bétail et de gibier que s'il allait lui-même à la chasse. Par Adam Smith, La richesse des nations, 1776 calcul d'intérêt donc, il fait sa principale occupation des arcs et Naissance de la division du travail / des flèches, et le voilà devenu une espèce d'armurier. spécialisation Un autre excelle à bâtir et à couvrir les petites huttes ou cabanes mobiles; ses voisins prennent l'habitude de l'employer à cette besogne, et de lui donner en récompense du bétail ou du gibier, de sorte qu'à la fin il trouve qu'il est de son intérêt de David Graeber, Dette, 5000 ans d’histoire, s'adonner exclusivement à cette besogne et de se faire en 2011. quelque sorte charpentier et constructeur. commentaire: Un troisième devient de la même manière forgeron ou chaudronnier; un quatrième est le tanneur ou le corroyeur des Une terre imaginaire lointaine, comme les peaux ou cuirs qui forment le principal revêtement des économistes aiment à les inventer, qui sauvages. semble être un mélange de tribus amérindiennes et de nomades d’Asie Ainsi, la certitude de pouvoir troquer tout le produit de son travail qui excède sa propre consommation, contre un pareil centrale surplus du produit du travail des autres qui peut lui être nécessaire, encourage chaque homme à s'adonner à une occupation particulière, et à cultiver et perfectionner tout ce qu'il peut avoir de talent et d'intelligence pour cette espèce de travail.» « Mais dans les commencements de l'établissement de la division du travail, cette faculté d'échanger dut éprouver de fréquents embarras dans ses opérations. Le mythe du troc (2) Un homme, je suppose, a plus d'une certaine denrée qu'il ne lui en faut, tandis qu'un autre en manque. En conséquence, le DG: tendance à attribuer à des d’imaginaires premier serait bien aise d'échanger une partie de ce superflu, et le dernier ne demanderait pas mieux que de l'acheter. sauvages une mentalité de boutiquier Mais si par malheur celui-ci ne possède rien dont l'autre ait besoin, il ne pourra pas se faire d'échange entre eux. Le boucher a dans sa boutique plus de viande qu'il n'en peut consommer, le brasseur et le boulanger en achèteraient volontiers une partie, mais ils n'ont pas autre chose à offrir en Problème de la double coïncidence des échange que les différentes denrées de leur négoce, et le besoins: problème pour les boutiquiers à boucher est déjà pourvu de tout le pain et de toute la bière dont accorder leurs besoins afin de permettre il a besoin pour le moment. l’échange Dans ce cas-là, il ne peut y avoir lieu entre eux à un échange. Il ne peut être leur vendeur, et ils ne peuvent être ses chalands ; et tous sont dans l'impossibilité de se rendre mutuellement service. «Pour éviter les inconvénients de cette situation, tout homme Le mythe du troc (3) prévoyant, dans chacune des périodes Logique individuelle de stockage de valeur de la société qui suivirent le premier dans une denrée largement admise pour l’échange établissement de la division du travail, dut naturellement tâcher de s'arranger pour avoir par devers lui, dans tous les temps, outre le produit particulier de sa propre industrie, une certaine quantité de quelque marchandise qui fût, selon lui, de nature à convenir à tant de monde, que peu de gens fussent disposés à la refuser en échange du produit de leur industrie. «on dit qu'en Abyssinie le sel est l'instrument ordinaire du commerce et des échanges; dans quelques contrées de la côte de l'Inde, c'est une espèce de coquillage; à Terre-Neuve, c'est de la morue sèche; en Virginie, du Le mythe du troc (4) tabac; dans quelques-unes de nos colonies des Indes occidentales, on emploie le sucre à cet usage, et dans quelques autres pays, des peaux ou du cuir préparé; enfin, il y a encore aujourd'hui un village en Écosse, où il Avantage pratique des métaux sur les autres n'est pas rare, à ce qu'on m'a dit, de voir un ouvrier marchandises possibles comme moyen de porter au cabaret ou chez le boulanger des clous au lieu paiement facilitant les transactions de monnaie. Cependant, des raisons irrésistibles semblent, dans tous les pays, avoir déterminé les hommes à adopter les métaux pour cet usage, par préférence à toute autre denrée. Les métaux non seulement ont l'avantage de pouvoir se garder avec aussi peu de déchet que quelque autre denrée que ce soit, aucune n'étant moins périssable qu'eux, mais encore ils peuvent se diviser sans perte en autant de parties qu'on veut, et ces parties, à l'aide de la fusion, peuvent être de nouveau réunies en masse; qualité que ne possède aucune autre denrée aussi durable qu'eux, et qui, plus que toute autre qualité, en fait les instruments les plus propres au commerce et à la circulation. Il paraît que, dans l'origine, ces métaux furent employés à cet usage, en barres informes, sans marque ni empreinte. (…) L'usage des métaux dans cet état informe entraînait avec soi deux grands incon- vénients : d'abord, l'embarras de les peser, et ensuite Le mythe du troc (5) celui de les essayer. Dans les métaux précieux, où une petite différence dans la quantité fait une grande différence dans la valeur, le L’état, la puissance publique n’apparaît que pesage exact exige des poids et des balances fabriqués avec grand soin. C'est, en particulier, une opération assez délicate que de peser dans un second temps pour permettre la de l'or. stabilisation d’un mécanisme déjà institué de (..) Pourtant, avant l'institution des pièces monnayées, à moins d'en manière autonome dans le champ passer par cette longue et difficile opération, on se trouvait à tout économique moment exposé aux fraudes et aux plus grandes friponneries, et on pouvait recevoir en échange de ses marchandises, au lieu d'une livre pesant d'argent fin ou de cuivre pur, une composition falsifiée avec les matières les plus grossières et les plus viles, portant à l'extérieur Argument du troc comme racine de l’échange l'apparence de ces métaux. marchand par l’intermédiaire de la monnaie C'est pour prévenir de tels abus, pour faciliter les échanges et est essentiel pour poser l’idée qu’il existe encourager tous les genres de commerce et d'industrie, que les pays quelque chose comme « L’économie » qui qui ont fait quelques progrès considérables vers l'opulence ont trouvé existe de manière séparée de la vie morale nécessaire de marquer d'une empreinte publique certaines quantités des métaux particuliers dont ils avaient coutume de se servir pour ou politique l'achat des denrées. De là l'origine de la monnaie frappée et des établissements Argument individualiste raffiné par publics destinés à la fabrication des monnaies; institution qui l’économiste fondateur de l’école est précisément de la même nature que les offices des autrichienne Carl Menger (1840-1921 auneurs et marqueurs publics des draps et des toiles. Tous ces offices ont également pour objet d'attester, par le moyen de l'empreinte publique, la qualité uniforme ainsi que la quantité de ces diverses marchandises quand elles sont mises au marché. “No example of a barter economy, Le verdict des pure and simple, has ever been anthropologues described, let alone the emergence Cette thèse ne tient pas from it of money (…) All available «aucun exemple d'économie de troc, pure et ethnography suggests that there never simple, n'a jamais été décrit, et encore moins l'émergence de la monnaie à partir de celle- has been such a thing.” (Caroline ci (...) Toute l'ethnographie disponible Humphrey, 1985) suggère qu'il n'y a jamais eu une telle chose". (Caroline Humphrey, 1985) "Dans la plupart des cas que nous “In most of the cases we know about, connaissons, le troc a lieu entre des personnes qui sont familiarisées avec barter takes place between people l'utilisation de l'argent, mais qui, pour une who are familiar with the use of raison ou une autre, n'en ont pas beaucoup money, but for one reason or sous la main" (D. Graeber). another, don’t have a lot of it around” (D. Graeber) Quand la monnaie vient à manquer Tchernorud, 1997 les pignons de pin comme moyen de paiement Déchiffrage des hiéroglyphes puis de La dette avant la écritures cunéiformeS a permis de faire remonter l’histoire écrite au-delà de la monnaie civilisation greco-romaine (Homere -800) jusque vers -3500 dans la civilisation mésopotamienne de Sumer Sumer Le cas de la civilisation mésopotamienne est central car la plupart des tablettes retrouvées reportaient des informations financières Acte de vente d'un esclave mâle et d'un bâtiment à Shuruppak, tablette sumérienne, vers 2600 av. musée du Louvre 34 Une économie administrée L’économie sumérienne était dominée par de vastes complexes de temples et de palais. Leur personnel se comptait souvent par milliers : des prêtres et des dignitaires, des artisans qui œuvraient dans leurs ateliers industriels, des agriculteurs et des bergers qui travaillaient sur leurs immenses domaines. les administrateurs des temples avaient déjà élaboré un système de comptabilité unique et uniforme La Ziggourat d’Ur (21 siècle avant notre ère, largement reconstruite dans les années 1980) L’unité monétaire de Le poids d’un sicle en argent était défini base était le sicle comme équivalent à un gur, ou boisseau (shekel). d’orge. Un sicle était subdivisé en soixante mines : cette unité correspond à une ration d’orge – le principe étant qu’il y a trente jours par mois et que les ouvriers du temple reçoivent deux rations d’orge par jour. La « monnaie » ici, n’est en rien le produit de transactions commerciales. Elle a été en réalité créée par des fonctionnaires pour garder trace des ressources et déplacer des choses entre des services. Le métal argent Les fonctionnaires des temples calculaient les dettes comme unité de (les fermages, les redevances, les prêts…) en argent métal. L’argent était, de fait, la monnaie. Et il circulait compte effectivement sous forme de morceaux non travaillés, Mais pas comme unité de paiement de « barres informes », comme l’avait écrit Smith L’argent ne circulait pas beaucoup. Pour l’essentiel, il demeurait simplement dans les trésors des temples et des palais, et une partie est restée, sous bonne garde, au même endroit pendant des millénaires. Il eût été assez facile d’uniformiser les lingots, de les estampiller et de créer un système ayant autorité pour garantir leur pureté. La technologie existait. Néanmoins, nul n’a ressenti un besoin particulier d’agir ainsi. L’une des raisons est claire : si les dettes étaient calculées en argent, elles n’avaient pas à être payées en argent – en fait, on pouvait les payer avec pratiquement tout ce dont on disposait. Les paysans qui devaient de l’argent au temple ou au palais, ou à un dignitaire du temple ou du palais, payaient leurs dettes, semble-t-il, essentiellement en orge. C’est pourquoi fixer le taux de conversion entre l’argent et l’orge était si important. Mais il était parfaitement acceptable de se présenter avec des chèvres, des meubles ou du lapis-lazuli. Sur les marchés qui se multipliaient dans Des marchés qui les cités mésopotamiennes, les prix fonctionnent à crédit étaient aussi calculés en argent, et ceux des marchandises qui n’étaient pas entièrement contrôlées par les temples et par les palais avaient tendance à fluctuer en fonction de l’offre et de la demande. Mais, la plupart des transactions reposaient sur le crédit. (…) les gens ordinaires qui achetaient de la bière à une brasseuse ou à la tenancière d’une taverne avaient une ardoise, qu’ils payaient au moment de la moisson, en orge ou avec tout ce qui pouvait leur tomber sous la main. La tablette scellée, «marchands et commerçants concluaient des ancêtre de la monnaie accords de crédit de leur cru. La plupart prenaient la forme physique de tablettes d’argile où l’on papier inscrivait une obligation de paiement futur, puis que l’on scellait à l’intérieur d’enveloppes d’argile marquées du sceau de l’emprunteur. Le créancier conservait l’enveloppe en garantie ; au moment du remboursement, on l’ouvrirait en la brisant. Dans certains endroits ou à certaines époques au moins, ces bullae sont devenues ce que nous appellerions aujourd’hui des instruments négociables : sur la tablette, à l’intérieur, il n’y avait pas une promesse de payer seulement le prêteur initial, mais le « porteur » ; autrement dit, une tablette enregistrant une dette de cinq sicles d’argent (au taux d’intérêt du moment) pouvait circuler comme l’équivalent d’un billet au porteur de cinq sicles – donc comme une monnaie» Pour Graeber, l’histoire monétaire La monnaie virtuelle, comme nous standard marche à l’appelons aujourd’hui, est apparue la l’envers première. il est faux que nous ayons commencé par le Les pièces de monnaie sont venues bien troc, puis découvert la monnaie, et enfin plus tard, et leur usage s’est diffusé développé des systèmes de crédit. L’évolution a eu lieu dans l’autre sens. inégalement, sans jamais remplacer entièrement les systèmes de crédit. Quant au troc, il semble s’agir surtout d’une sorte de sous-produit accidentel de l’usage des pièces de monnaie ou du papier-monnaie. Historiquement, c’est essentiellement ce que font les gens habitués à utiliser les pièces de monnaie quand, pour une raison quelconque, ils n’en ont pas. 4. Les approches (néo)chartalistes et leurs limites Les théoriciens du crédit faisaient valoir que la monnaie La théorie monétaire n’est pas une marchandise, mais une unité de compte. Autrement dit, elle n’est absolument pas une « chose ». du crédit Il est tout aussi impossible de toucher un dollar ou un deutsche mark qu’une heure ou un centimètre cube. Les unités monétaires « The eye has never seen, nor the hand ne sont que des unités de mesure abstraites, et, historiquement, comme le soulignaient à juste titre les théoriciens du crédit, ces touched a dollar. All that we can touch or see systèmes abstraits de comptabilité sont de loin antérieurs à is a promise to pay or satisfy a debt due for l’usage d’un objet particulier de type « jeton » dans les échanges. an amount called a dollar » Bien évidemment, la première question qui se pose est MItchell Innes ( (1914) alors : si la monnaie n’est qu’un étalon, que mesure-t- elle ? La réponse est simple : la dette. Une pièce de monnaie est bel et bien une reconnaissance de dette. Si, pour la théorie traditionnelle, un billet de banque est, « L'œil n'a jamais vu, ni la main touché un ou devrait être, une promesse de payer un certain montant de dollar. Tout ce que nous pouvons toucher ou « monnaie réelle » (en or ou en argent, quelle que soit sa forme précise), il ne représente aux yeux des théoriciens du crédit que voir est une promesse de payer ou de la promesse de payer quelque chose d’une valeur équivalente à satisfaire une dette due pour un montant une once d’or. appelé dollar. » Mais la monnaie n’a jamais été autre chose que cela. Il n’y a aucune différence fondamentale à cet égard entre un dollar d’argent, une pièce d’un dollar « Susan B. Anthony », faite d’un alliage cuivre-nickel conçu pour ressembler vaguement à l’or, un bout de papier vert orné du portrait de George Washington ou un bip numérique sur l’ordinateur d’une banque. Une pièce d’or est en réalité une simple reconnaissance de dette. Ce qui compte, c’est qu’il existe un système uniforme pour mesurer les crédits et les Théorie étatique de la dettes et qu’il reste stable au fil du temps. Le cas de la monnaie de Charlemagne monnaie (Chartaliste) Son empire réel s’est disloqué très rapidement, mais le système monétaire qu’il avait créé n’a cessé d’être It is absurd to attempt to understand money utilisé pour tenir les comptes sur son ancien territoire pendant plus de huit cents ans. livres et deniers n’ont « without the idea of the state » été entièrement abandonnés comme unités de compte qu’à l’époque de la Révolution française. Georg Friedrich Knapp, Théorie étatique de la monnaie, 1905 Que la monnaie physique qui circule réellement corresponde ou non à cette Geoffrey Ingham, The nature of money, 2004 « monnaie imaginaire » n’a pas grande importance. Qu’il s’agisse d’argent pur, d’argent altéré, de jetons de cuir ou de morue séchée, cela ne fait aucune différence réelle – tant que l’État est prêt à l’accepter en paiement de ses impôts. Car tout ce que l’État est prêt à accepter devient, pour cette raison même, de la monnaie. De la dette à Les prêts à intérêts sont antérieurs à l’écriture et concernent d’abord l’asservissement : la le commerce, mais rapidement l’usure se développe (prêts à la consommation). question de «En 2400 av. J.-C. il était déjà courant de voir les administrateurs locaux, ou de riches marchands, consentir aux paysans en difficulté financière des prêts garantis l’annulation de la par un nantissement, puis s’approprier peu à peu leurs biens s’ils ne pouvaient pas rembourser. Ils commençaient en général par le grain, les moutons, les chèvres et les meubles, puis passaient aux champs et aux maisons, ou, à ce même stade ou en dernier recours, aux membres de la famille. dette Les serviteurs, s’il y en avait, s’en allaient vite, suivis par les enfants, les épouses et, dans quelques cas extrêmes, jusqu’à l’emprunteur lui-même. Tous étaient réduits à l’état de péons, pas tout à fait des esclaves mais presque, contraints à servir à perpétuité dans la maison du créancier – ou parfois dans les temples ou les palais eux-mêmes. En théorie, bien sûr, ils pouvaient tous être rachetés à tout moment, si l’emprunteur remboursait l’argent, mais il est évident que plus on arrachait de Quand les rois sumériens usaient de leurs ressources à un paysan, plus il lui devenait difficile de payer. pouvoirs cosmiques pour interférer dans la Les effets étaient tels qu’ils menaçaient souvent la société vie de leurs sujets, ils ne le faisaient pas en d’éclatement. imposant des dettes publiques mais en Si, pour une raison quelconque, une récolte était mauvaise, un gros pourcentage de annulant les dettes privées. la paysannerie tombait en péonage. Les familles étaient brisées. Très rapidement, les terres étaient abandonnées, car les fermiers endettés quittaient leurs maisons par peur de la saisie et rejoignaient des bandes semi-nomades aux confins du désert, sur les franges de la civilisation urbaine. Confrontés au risque d’un effondrement complet de l’ordre social, les rois sumériens, puis babyloniens, annonçaient périodiquement des amnisties générales : ils « effaçaient l’ardoise », comme dit l’historien Michael Hudson. Ces décrets déclaraient en général nulles et non avenues toutes les dettes en cours contractées pour la consommation (les dettes commerciales n’étaient pas concernées), rendaient toutes les terres à leurs propriétaires initiaux et autorisaient tous les péons à rentrer dans leur famille. Il devint vite habituel que les rois fassent ce genre de déclaration à leur avènement, et beaucoup se sont vus contraints de la répéter périodiquement au cours de leur règne. Théorie de la dette Les États utilisent les impôts pour primordiale créer de la monnaie Michel Aglietta, André Orléan, Bruno Théret Ils peuvent le faire parce qu’ils ont en tutelle la dette mutuelle de tous les citoyens les uns envers les autres. Cette dette est l’essence de la société. Elle est antérieure, et de loin, à la monnaie et aux marchés. Monnaie et marchés sont de simples moyens de la morceler. Marchandise ou « Prenons une pièce dans votre poche dette? L’ambivalence et regardons-la. D’un côté, c’est de la monnaie « face », le symbole de l’autorité La monnaie n’a pas été inventée pour politique qui l’a frappée ; de l’autre, surmonter l’inconfort du troc entre voisins, mais la monnaie de crédit repose sur la c’est « pile », la spécification précise confiance et confiance ne suffit pas toujours, de ce qu’elle vaut comme paiement en particulier lorsqu’il s’agit d’échanger entre étrangers dans un échange. Un côté nous rappelle que les devises sont soutenues par les États et que la monnaie est à l’origine une relation entre des personnes dans la société, un symbole peut-être. L’autre révèle la pièce comme une chose, susceptible d’entrer dans des relations définies avec d’autres choses » (Keith Hart, 1986) L’acceptation de la monnaie André Orléan, 2015 (à partir de 8’27) https://dai.ly/x2peoau Le mythe du déficit public https://www.cnbc.com/video/2019/03/01/st ephanie-kelton-explains-modern-monetary- theory.html 3’58 How much deficit is too much, CNBC 2019 « La MMT prend comme point de départ un fait simple et incontestable : notre monnaie nationale, le dollar américain, provient du gouvernement américain et ne peut provenir d'aucun autre endroit, du moins pas légalement. Le Trésor américain et son agent fiscal, la Réserve fédérale, ont tous deux le pouvoir d'émettre le dollar américain. » monnaie souveraine = gouvernement qui Choisit une monnaie de compte. Qu’est-ce que la Impose des obligations (impôts, taxes, amendes, MMT? etc.) dans la monnaie de compte. une analyse des systèmes monétaires Emet une monnaie qu'il accepte en paiement. des conclusions non conventionnelles sur la Qui accepte cette monnaie come paiement d'autres politique budgétaire et monétaire pour les gouvernements nationaux dotés de obligations émises (comme les obligations) monnaies souveraines =Etat employeur en dernier ressort = programme d’emploi garanti L’émetteur de la monnaie souveraine : N’a aucune "contrainte budgétaire" Wray and Nersiyan (2020) Ne peut pas "manquer" de sa propre monnaie. Peut toujours remplir ses obligations dans sa propre monnaie. Peut fixer le prix/le taux d'intérêt de toutes les obligations qu'il émet. Peut être confronté à de réelles contraintes de ressources. Peut utiliser la fiscalité pour contenir l'inflation Question de l’acceptabilité de la monnaie Monnaie créature de la marchandise, pas de l’Etat Émerge de manière endogène quand la production est Limites dominée par des unités privés autonomes Le pouvoir de l’Etat est contraint par les réalités de la Attrait politique peut tendre à obscurcir production et de l’échange certains traits Caractère hiérarchisé du système monétaire international dollars au centre = acceptabilité max  degré de souveraineté au fur et à mesure qu’on descend la pyramide Politiques Inflation Pas de contrainte budgétaire mais inflation manifeste une contrainte réelle Il faut l’anticiper Une fois qu’elle est là contre la hausse des taux d'intérêt Divers outils : medicare 4 all, limiter l'élasticité du système financier, contrôler des prix stratégiques, impots.. Discipline salariale comme enjeu du plein emploi Kalecki : les capitalistes préfèrent la discipline dans les usines aux profist NAIRU/armée de réserve Comment résumer le mythe du troc vérifications comme origine de la monnaie ? Expliquer comment, selon Graeber, la dette précède la monnaie ? Qu’est-ce que le problème de l’acceptabilité de la monnaie ? Questions ? 5. De la monnaie à la finance: le capital fictif Monnaie et capitalisme Valeur de la monnaie dépend de la quantité de marchandises en circulation (i.e. du travail social) Ce qui est premier c’est le travail social total. Le caractère monétaire de l’économie rend la crise possible car « personne n’a besoin d’acheter immédiatement parce qu’il a vendu » => thésaurisation implique un risque de fuite dans le circuit économique et une spirale dépressive Dynamique de crise lorsque chacun veut « l’argent en personne », recherche « la qualité de puissance infinie de l’argent ». // Keynes qui met l’accent sur la crtise financière avec recherche de liquidité Le capital argent, i.e. la circulation de l’argent en vue de l’accumulation du capital  financement de l’activité économique  Épargne du capitaliste (effet déflationiste)  ou crédit, rôle de l’Etat Le pouvoir monétaire de l’état est nécessairement limité par la puissance sociale que donne la monnaie aux particuliers Si ils thésaurisent, pas d’effet de stimulation Si, au contraire, il se défient de la monnaie, ils la refusent, ils s’en débarrassent, spirale inflationiste Karl Marx et les poires de l’économie vulgaire La finance instaure un mode de valorisation du capital qui semble donner à l’argent une faculté magique. «la propriété d’engendrer de la valeur [...] de la même manière qu’il est dans la nature du poirier de donner des poires » (Marx, Le capital) L’ambivalence Le capital fictif La finance joue à la fois un rôle d’accélérateur du développement capitaliste et de fauteur de crise – ce qui, écrit Marx, donne à ses zélateurs « ce caractère plaisamment hybride d’escrocs et de prophètes » (Capital, Livre III). « Depuis quelques années, il semble que l'on ait découvert dans ce pays que, par une nouvelle sorte d'alchimie, les pièces d'or et d'argent, et presque toutes les autres sortes de propriété, peuvent être converties en papier ; et que ce qu'il y a de mieux à faire avec les métaux précieux c'est de les exporter, en tant que capital, dans les pays étrangers où cette découverte n'a pas encore été faite. Cette nouvelle sorte de capital fictif qui s'est ainsi introduite dans le royaume a contribué plus que toute autre circonstance à ce qu'on appelle l'over-trading ; c'est-à-dire des spéculations imprudentes et irréfléchies et, ce qui en est une conséquence presque nécessaire, des artifices indignes pour soutenir le crédit d'aventuriers déjà ruinés ainsi que d'autres maux qui tendent à corrompre la moralité du système d'échange de la communauté et à ébranler le crédit sur lequel est fondé non seulement la monnaie papier mais aussi le commerce intérieur du royaume » (Jenkinson, 1880, p. 255) Le caractère déstabilisateur du capital fictif chez Hayek Le capital fictif chez Marx Trois formes élémentaires monnaie de crédit, dette publique et capitalisation boursière Aux effets ambivalents Favorise le développement capitaliste Banking school, Keynes Fauteur de crise, nourrit des fantasmagories insoutenables  Pour Marx ses zélateurs ont un “caractère plaisamment hybride d’escroc et de prophètes”  Minsky, Hayek Un mode de prévalidation sociale du processus d’accumulation La dimension principale de la fictivité c’est l’ante-validation de l’accumulation du capital à venir De Brunhoff (1976), Aglietta (1976), Guttman, Lipietz (1983) « accumulation de droits, de titres juridiques sur une production à venir » (Chesnais, 1996) c equi implique que les conditions socioéconomiques de valorisation doivent s’ajuster pour permettre de performer ces exigences Credit to the private non-financial sector 250 (1980-2022) 200 % of GDP 150 100 50 France Germany USA 11 rich countries average 0 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Author's computations using BIS Indicators Credit to government sector (1980-2022) 150 France Germany 125 USA 11 rich countries average 100 % of GDP 75 50 25 0 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Author's computations using BIS, Reinhardt and Rogoff, AMECO and OECD Indicators Stockmarket capitalization (1980-2022) 200 France Germany 180 Euronext USA 160 Average 140 % of GDP 120 100 80 60 40 20 0 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Author's computations based on WB Global Financial Indicator, Eurstat and FESE data The Basic forms of fictitious capital (1980-2022) overaccumulation 500 France Germany of fictitious capital 450 USA Average 400 350 % of GDP An ever-heavier deadweight on the social reproduction 300 process 250 Stockmarket capitalization + credit to the non-financial 200 sector + government debt 150 100 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010 2015 2020 Author's computations based on WB Global Financial Indicator, Eurstat and FESE data FED and ECB balance sheets (2003-2023) 70 FED ECB 60 50 % of GDP 40 30 20 10 0 2003 2008 2013 2018 2023 Author's computations based on FRED, ECB and Eurostat data Ante-validation et pseudo-validation sociale des travaux privés Le capital fictif c’est aussi une « accumulation de droits, de titres juridiques sur une production à venir » (Capital, Livre III) Tant que les banques privées sont en mesure de se refinancer auprès de la banque centrale l’« ante-validation privée » par le système de crédit se transforme en « une validation sociale des anticipations privées de la banque et de l’entrepreneur ». En cas de crise elle se révèlera être une « pseudo- validation sociale des travaux privés ». Suzanne De Brunhoff, Etat et Capital, 1976. La myopie. La tragédie des horizons de la finance face au changement climatique “"Une réévaluation globale des perspectives, surtout si elle devait se produire soudainement, pourrait déstabiliser les marchés, provoquer une cristallisation procyclique des pertes et un durcissement persistant des conditions financières. En d'autres termes, une résolution brutale de la tragédie des horizons est en soi un risque pour la stabilité financière” (Mark Carney 2015) L’ennui Contre la stabilité financière Pour protéger les budgets publics, la dette sociale, les revenus des salariés, et décarbonner l’économie, il faut réduire le bilan des acteurs financiers et définanciariser la vie sociale. En bref rendre la finance petite et monotone. Comme le capital fictif tient-il ? The power of finance La liquidité du capital fictif Liquidité et pouvoir de Le capital fictif représente une prétention financière sur la production future de valeur, mais aussi longtemps qu’il la finance y a des acheteurs, les actifs financiers peuvent être échangé contre du cash ici maintenant Le paradoxe de la liquidité, c’est qu’il n’existe que pour les individus, pas pour la communauté prise dans son ensemble. Keynes, 1936 Le renforcement du pouvoir du capital grâce à la liquidité globale La libéralisation financière crée la liquidité globale, c’est- à-dire une liberté permanent de passer d’un actif à un autre, d’une classe d’actifs à une autre. Cela génère une centralisation du pouvoir du capital, c’est-à-dire de sa capacité à discipliner les unités productives et les pays => la finance souveraine Orléan, 1999 ; Streeck, 2014 La liquidité est fragile et dépend de la Exiger des profits confiance dans la profitabilité financière financiers La reproduction et l’expansion du capital fictif exige un flux continue de profits financiers => les revenus financiers espérés doivent se vérifier sinon le capital fictif se dévalorise L’extraction des profits financiers est la question clé Cad la financiarisation au sens de Krippner La stabilité financière, une canonisation du droit aux porfits financiers La stabilité financière résulte d’un chantage: Financial stability as a blackmail: threat of disruption of the payment and funding system Crotty, 2009 ; Ivanova, 2012 but also Fahri and Tirole collective moral hazard (2012) L’origine dissimulée La finance ne crée pas de valeur Mais les profits financiers sont aussi réel des profits financiers que les profits industriels Ce sont donc des profits dérivés depuis le secteur réel Pollin, 1997 Pluralité des profits financiers Dividendes, intérêts, Gains en capital, profits des institutions financières (frais, commissions..) Associés à différentes contradictions socio-politiques Lapavitsas, 2013 The obscured origin of Profits politiques financial profits DEPOSSESSION Les dynamiques socioéconomiques ne recoupent pas les formes des profits Profits d’aliénation financiers Une riche litérature radical sur ces questions Ponction sur les INNOVATION mais un manque de systématisation PROFITS profits industriels Prélèvements sur les profits de FINANCIERS Difficulté de l’analyse empirique domestiques nouvelles activités productives Dépossession: profits extraits hors de la sphère de la production Hausse de l’exploitation Innovation: Capture de profits industriels résultant d’un financement efficient de PARASITISME l’innovation par le secteur financier Échange inégal Parasitisme: Capture de profits industriels ordinaires

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