S5 Recapitulatif - Document PDF
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This document contains a chapter on political engagement in democratic societies. It covers topics such as voting, activism, and the role of associations in political engagement.
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Chapitre S5: COMMENT EXPLIQUER L'ENGAGEMENT POLITIQUE DANS LES SOCIÉTÉS DÉMOCRATIQUES ? I. Pourquoi s'engager en politique ? A. Les formes diverses de l'engagement politique 1. Le vote Le vote désigne le fait d'exprimer une opinion lors d'une élection (choix de nos représentants) ou d'un...
Chapitre S5: COMMENT EXPLIQUER L'ENGAGEMENT POLITIQUE DANS LES SOCIÉTÉS DÉMOCRATIQUES ? I. Pourquoi s'engager en politique ? A. Les formes diverses de l'engagement politique 1. Le vote Le vote désigne le fait d'exprimer une opinion lors d'une élection (choix de nos représentants) ou d'une prise de décision (référendum). Quelques dates importantes : 1789 : mise en place du suffrage universel qui sera rapidement abandonné au profit du suffrage censitaire (réservé à ceux qui payaient l'impôt) 1848 : suffrage universel masculin 1913 : mise en place des isoloirs et de l'enveloppe protégeant le vote 1944 : droit de vote accordé aux femmes 1974 : droit de vote accordé à partir de 18 ans 1992 : droit de vote accordé aux citoyens européens pour les élections municipales et européennes. Q3°) Quelles causes les électeurs du parti animaliste défendent-ils en mai 2019 ?Les électeurs du parti animaliste défendent principalement la cause des animaux, l’arrêt de la souffrance animale et la mise en place de droits pour les animaux. Ils sont donc opposés à la chasse, à l’élevage intensif ou bien encore à la corrida. Q4°) Existe-t-il d'autres manières de défendre ces causes ? Donnez deux exemples.Oui, ces personnes pourraient aussi choisir de rejoindre des associations qui militent contre l’élevage intensif par exemple, ou bien d’autres qui recueillent les animaux en détresse. Ils pourraient aussi cesser de consommer de la viande qui provient de l’élevage industriel par exemple.Ils ont décidé de voter pour ce parti car c’est le seul qui propose un programme correspondant à leurs convic- tions personnelles. Ils accusent les autres partis de ne pas prêter suffisamment attention à la cause animale. Q5°) Selon vous est-il pertinent de voter pour un parti qui a peu de chances d'avoir des élus ? Cela peut tout de même être pertinent, car cela permet de créer un débat public autour de certaines revendications du parti. Ce débat public peut ensuite aboutir ou non à des prises de décisions politiques. On appelle parfois cela un « vote de conviction ». 2. Le militantisme Le militantisme c'est l'activité d'une personne qui lutte activement pour une cause, ce qui peut prendre la forme d'une adhésion à un parti politique ou à un syndicat. Document 2 Q6°) Qu'est ce qui distingue un militant d'un simple adhérent ?Un adhérent est affilié à un parti politique ou à un syndicat: il en possède la carte après avoir payé une cotisation. Le militant, quant à lui, est un adhérent actif qui effectue bénévolement un travail de terrain et participe plus intensément à la vie de l’organisation : – participation aux réunions de l’organisation, aux débats internes, discussion de la stratégie à adopter (lors d’élections par exemple), positionnement sur les grands thèmes du moment; – distribution de tracts pour faire connaître les positions de l’organisation ; – collage d’affiches, organisation de meetings, soutiens de candidats, etc. lors des campagnes électorales. Q7°) Que signifie le passage souligné ? Les syndicats sont des « espaces d’engagement » par excellence et jouent un rôle majeur dans l’action collective. Le syndicalisme renvoie au mouvement ouvrier dont il est l’une des expressions historiques. Pour défendre les revendications qu’ils portent au nom des salariés, les syndicats utilisent un large répertoire d’actions: distribution de tracts, signature de pétitions, arrêts de travail, délégations, défilés, meetings, etc. En France, les syndicats sont les principaux organisateurs de manifestations, par exemple contre les réformes de la Sécurité sociale ou des retraites. Ils ne se limitent donc pas à la sphère du travail, mais « s’inscrivent dans l’espace politique plus large ». Q8°) Comment le taux de syndicalisation a t-il évolué ? En France, sur 100 salariés, 10,8 en moyenne étaient syndiqués en 2016, contre 30,1 en 1949. Le taux de syndicalisation a donc diminué de 19,3 points de pourcentage (30,1 – 10,8). Mieux, il a été divisé par 2,8 (30,1 / 10,8), ou encore, il a baissé de 64,1% ([(10,8 – 30,1) / 30,1] × 100). Q9°) Montrez que le militantisme est une forme d'engagement qui semble aujourd'hui en déclin. Le militantisme correspond à un engagement de forte intensité, le plus souvent durable, pour une cause collective et s’inscrit dans des formes de sociabilité spéci- fiques. Ce militantisme « classique » semble aujourd’hui en crise : – difficulté des partis à recruter des adhérents , même si la France n’a jamais été un pays de fort militantisme partisan, à l’exception de brèves périodes (Front populaire, Libération, Mai 1968, campagnes des présidentielles) ; – un certain déclin du syndicalisme (chômage, précarité) : le taux de syndicalisation des Français est l’un des plus bas au sein de l’OCDE, la capacité des syndicats à mobiliser est remise en cause et le nombre de grèves semble en chute libre, mais il faut là aussi nuancer le constat ; 1 – d’après Jacques Ion, dans les jeunes générations, le modèle de l’« engagement distancié », plus ponctuel et plus individualisé, aurait supplanté celui du « militan- tisme affilié » (voir doc. 3 p. 319 et la discussion de cette analyse). 3. L'engagement associatif C'est la loi de 1901 qui autorise et régit les associations. Les individus ont désormais la possibilité de créer ou d'adhérer à une association en fonction de leurs convictions personnelles. L'engagement associatif correspond au fait d'être membre d'une association, ce qui implique de faire des dons, d'être bénévole... Document 3 Q10°) Comment a évolué le taux d'adhésion aux associations entre 1990 et 2018 ?Alors qu’en 1990, 37 % des Français étaient membres d’une association, c’est le cas de 41 % des Français en 2018, soit 4 points de % de plus. Q11°) A l'aide d'un calcul approprié, mesurez l'évolution du taux d'adhésion aux syndicats entre 1981 et 2018.L’évolution du taux d’adhésion aux syndicats a baissé de 40 % [(10 – 6)/10] en France entre 1981 et 2018. Q12°) Peut-on considérer l'adhésion à toutes ces associations comme un engagement politique ? Si l’engagement associatif est au service du groupe, on peut néanmoins discuter de l’influence de certains engagements sur les décisions politiques. Si l’engagement syndical, politique ou dans une association de consommateurs vise clairement à influencer les décideurs politiques, ce n’est pas le cas de l’engagement dans les associations sportives, culturelles ou les organisations religieuses. Ainsi, si 41 % des Français sont membres d’une association, on peut remarquer que pour 28 % des Français, il s’agit d’associations sportives ou culturelles, qui n’induisent donc pas forcément un engagement politique. 4. La consommation engagée Document 4 Q13°) Que signifie la phrase soulignée ?La participation politique, qu’elle soit « conventionnelle » ou protestataire, ne se cantonne pas à l’isoloir ou à l’espace public : elle concerne également certaines pratiques de consommation qui tiennent compte des politics behind products. L’engagement des consommateurs consiste à agir sur les marchés, à « voter avec leur portefeuille » en quelque sorte, notamment en choisissant des producteurs et des produits en fonction de considérations éthiques et politiques. Q14°) Trouvez d'autres formes de consommation engagée Exemples de boycott: dans les années 1950, Martin Luther King organisa dans la ville de Montgomery (Alabama) un boycott des bus pratiquant la ségrégation raciale au détriment de la communauté noire ; le boycott des stations Total après le naufrage de l’Erika… Exemples de buycott: achat de produits nationaux ou locaux, de produits bio et/ou garantis sans OGM, de paniers bio auprès des associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP) ou de chocolat/café issus du commerce équitable. Q15°) Pourquoi peut-on parler de consommation engagée dans cet exemple ?Principalement des raisons écologiques, mais aussi 2 des raisons liées à la souffrance animale. Q16°) Peut-on dire qu'il s'agit d'un engagement politique ?C’est un « engagement politique » car il est motivé par des valeurs politiques et cherche à provoquer un changement dans la société. En effet, cet individu espère être imité par d’autres personnes, ce qui aurait pour conséquence une diminution de la consommation de viande et, à terme, de la production de viande. Q17°) Comment pourrait-on alors définir la consommation engagée ? Le boycott de certaines entreprises ou bien le choix de manger des produits biologiques sont deux autres exemples de consommation engagée. CONSOMMATION ENGAGEE : Choix de consommation d'un individu qui cherche à être en accord avec ses valeurs et ses convictions.C'est un mode de participation non-conventionnelle. Exercice 1 : Associez chaque exemple à une forme d'engagement Vote Engagement associatif militantisme Consommation engagée Décider individuellement de boycotter des entreprises qui emploient des enfants Faire du bénévolat au Secours populaire Mettre un bulletin dans l'urne en faveur de la REM Acheter uniquement des produits bio Participer à une manifestation contre la réforme des retraites Aider financièrement une association qui défend les droits des femmes Synthèse : complétez à l’aide des termes suivants : actes, mouvement, participer, associatif, engagement politique, parti, consommation collective, militantisme, intensité, vie politique, implication Au-delà du vote, on peut distinguer diverses modalités d’………, variables selon leur degré d’……………………, leur forme et leur finalité : ………………...dans un …………….social, ……………..engagée. L’engagement politique suppose souvent une dimension………….. : il renvoie aux actes manifestant la volonté de ……………. ; (selon une …………….et une durée variable) à la …………….. et de peser sur ses orientations. Au-delà du vote, on peut distinguer diverses modalités d’engagement politique, variables selon leur degré d’implication, leur forme et leur finalité : militantisme dans un parti, un syndicat, engagement associatif, dans un mouvement social, consommation engagée. L’engagement politique suppose souvent une dimension collective : il renvoie aux actes manifestant la volonté de participer (selon une intensité et une durée variables) à la vie politique et de peser sur ses orientations. B. Les raisons de l'engagement politique 1. Est-il toujours rationnel de s'engager ? L'action collective entraîne des coûts de différentes natures. De ce fait, il est parfois peu rentable pour certains individus de s'engager, surtout si celle ci profite à tout le monde. Mais en raisonnant de la sorte, l'action est compromise. Q18°) Pourquoi selon Olson, les individus ont-ils intérêt à ne pas s'engager dans une action collective ? Selon Olson, l’action collective a un coût (jours de grève non payés, par exemple). Les individus n’ont pas intérêt à s’engager dans une action collective s’ils peuvent en retirer les avantages sans y avoir participé. Ils sont alors des « passagers clandestins ». Q19°) Chaque chauffeur a t-il rationnellement intérêt à participer à cette action collective ? Vous évaluerez les coûts et les avantages de l'opération. Chaque chauffeur, s’il compare les coûts individuels de la grève et les avantages obtenus par la grève, a tout intérêt à ne pas faire grève et à laisser les autres faire grève à sa place : ainsi il ne perd pas de revenu. Q20°) Que se passera-t-il si tous les chauffeurs raisonnent de cette manière ? Mais si tout le monde raisonne ainsi, alors il n’y a 3 plus de grève !On utilise le terme de « passager clandestin » car les non-grévistes pourront bénéficier des avantages obtenus par ceux qui font grève, sans en supporter le coût. C’est plus facile d’être un « passager clandestin » dans les grands groupes que dans les petits, car dans les petits groupes un tel comportement peut être rapidement remarqué, et le contrôle social peut alors fonctionner de manière plus efficace. Le paradoxe de l'action collective repose sur l'idée que les individus vont s'engager dans une action collective si et seulement si les gains individuels qu'ils peuvent en tirer sont supérieurs aux coûts individuels. PASSAGER CLANDESTIN : Un passager clandestin est une personne qui bénéficie d'un avantage résultant d'un effort collectif sans y contribuer. Du fait des coûts de l'action collective (ex : perte de salaire), certains membres préfèrent se comporter en passager clandestin et attendent que d'autres s'engagent dans une action qui profite à tout le monde. Or, si tout le monde adopte une position de passager clandestin, l'action n'aura pas lieu. C'est le paradoxe de l'action collective. 2. Les véritables moteurs de l'engagement politique Le paradoxe de l'action collective part du principe que la participation a une action génère des coûts. Pourtant l'engagement politique procure aussi un certain nombre d'avantages, ce qui explique pourquoi certains individus n'ont pas de réticence à s'engager. Il existe trois raisons principales : 2.1. Les incitations sélectives Q21°) Pourquoi le mécanisme des incitations sélectives permet-il de dépasser le paradoxe de l'action collective ?Pourquoi le mécanisme des incitations sélectives permet-il de dépasser le paradoxe de l’action collective ? Les incitations sélectives ont pour but de réduire le coût de la participation ou d’augmenter le coût de la non participation à une action collective. Elles peuvent le faire en réservant certains avantages aux participants de l’action collective et en pénalisant ceux qui n’y ont pas participé. Ainsi, le comportement de passager clandestin est moins (voire n’est pas du tout) avantageux. Q22°) Pourquoi les travailleurs américains ont-ils intérêt à se syndiquer et à participer aux actions syndicales ? Aux États-Unis, dans certains secteurs d’activité, les syndicats parvenaient à réserver les emplois à leurs adhérents (closed-shop). Il devenait donc très intéressant de se syndiquer et de participer aux actions de son syndicat. INCITATIONS SELECTIVES : Mécanisme par lequel une organisation diminue le coût de la participation ou augmente celui de la non-participation à une action collective afin d'encourager à la participation. 2.2. Les rétributions symboliques Q23°) Qu’est-ce que le mouvement des Gilets jaunes a apporté à Coralie ? Coralie semble avoir trouvé une nouvelle dynamique dans sa vie personnelle en participant à ce mouvement. Elle a aimé s’impliquer dans cette action collective, et cela lui a procuré un sentiment de réconfort et a changé sa vie. De plus, cela lui a permis de rencontrer de nouvelles personnes. Q24°) Donnez deux raisons pour lesquelles les Gilets jaunes se réunissent, en dehors des revendications initiales du mouvement. Les gilets jaunes se réunissent parce qu’ils aiment se retrouver ensemble, partager du temps, échanger entre eux. Ce mouvement leur a aussi permis de donner un sens à leur vie, d’éprouver un sentiment de victoire personnelle par rapport à un quotidien qu’ils subissent la plupart du temps. Q25°) Dans quelle mesure ces « rétributions symboliques » peuvent-elles expliquer la longue durée du mouvement des Gilets jaunes ? Sans ces « rétributions symboliques », le mouvement n’aurait pas duré très longtemps car certains des objectifs du mouvement(la démission du président de la République par exemple) semblaient très difficiles à atteindre. Le calcul coût- Avantage ne semblait donc pas en faveur de la poursuite du mouvement, et pourtant celui-ci a duré très longtemps, car ce qu’on considère habituellement comme des coûts (le fait de se retrouver dehors dans le froid par exemple) étaient vus par les participants comme des situations plaisantes (occasions de rencontrer du monde par exemple). RETRIBUTIONS SYMBOLIQUES : Formes de récompenses non matérielles qui provient de l'action collective (sentiment d'utilité, rencontres...) 2.3. La structure des opportunités politiques Q26°) Qu’es-ce que la « structure des opportunités politiques » ? A côté des ressources du groupe mobilisé, il est nécessaire de prendre en compte « les ouvertures, les points faibles, les barrières et les ressources du système politique lui-même » (Peter Eisinger). La structure des opportunités politiques(SOP) correspond aux éléments de l’environnement et du contexte politiques qui pèsent sur l’action collective. Le déclenchement et le déroulement des mobilisations sont influencés par les opportunités qui se présentent, en fonction du contexte plus ou moins propice) et des caractéristiques du système politique (plus ou moins réceptif ou vulnérable à la protestation). Q27°) En les reformulant, explicitez les quatre critères de la SOP figurant en italique. Q28°) Pour chacun de ces critères, trouvez des exemples autres que ceux du texte. 27 ET 28 Le degré d’ouverture du système politique : selon les égimes, les cultures politiques, le positionnement du gouvernement, les activités protestataires seront plus ou moins tolérées et reçues différemment. Exemple : lorsque le système poli- tique s’assouplit, de nouvelles mobilisations Apparaissent, comme dans les pays occidentaux au cours des années 1960. 4 – Le degré de stabilité des alliances politiques: plus les rapports entre les partis sont conflictuels et concurrentiels, plus les groupes mobilisés peuvent espérer tirer parti e ces divisions. Exemple : le mouvement étudiant contre la loi Devaquet (France, 1986) a bénéficié du contexte de la cohabitation. – L’existence ou non de relais politiques: l’existence de gouvernants ou de hauts fonctionnaires sensibles à la cause défendue peut freiner le développement de la mobilisation. Exemple : l’intégration de certaines revendications des mouvements antiracistes par les partis de gauche peut être défavorable à la mobilisation sur ces questions. – La capacité d’un système politique à apporter des réponses aux mouvements sociaux : les gouvernants sont-ils capables de mettre en place des politiques publiques pour traiter efficacement le problème ? Exemple : le manque d’ambition d’un gouverne- ment en matière de politique climatique peut favoriser les mobilisations sur ce thème. Q29°) Quel rôle la SOP vous semble-t-elle jouer dans le déclenchement et la réussite d’une mobilisation collective ? L’environnement et le contexte politiques pèsent sur le déclenchement, le déroulement et le succès des mobilisations. Ils peuvent agir comme un catalyseur de l’action collective ou comme un frein. Le type de système politique, la perception de la SOP par les groupes (anticipation des chances de succès), la configuration des différents acteurs (forces de police, médias, contre- manifestants, etc.), les échanges tactiques entre adversaires, ou encore l’attitude de l’État (surdité, négociation ou répression) sont autant d’éléments qui influencent fortement la dynamique de l’action collective. Q30°) Associez chacun des exemples suivants à l’un des quatre éléments qui influencent la structure des opportunités politiques : a) Le soutien de l’église catholique à une mobilisation collective. b) La présence au sein du gouvernement de ministres en désaccord avec les autres. c) Le même parti politique gouverne depuis 15 ans le pays. d) Un prix Nobel soutient les revendications d’un collectif. e) Un Etat centralisé avec un pouvoir central fort. a) et d) Présence ou absence d’alliés influents apportant leur soutien au mou vement. b) Existence de conflits et divisions entre élites politiques. c) Degré de stabilité des alignements politiques. e) Degré d’ouverture ou de fermeture des institutions politiques. Q31°) Expliquez les mécanismes par lesquels la structure des opportunités politiques influence la mobilisation et l’engagement des individus. La structure des opportunités politiques, qui dépend des quatre éléments présentés précédemment, va influencer les stratégies des autorités. Par exemple, lorsque le gouvernement est stable, qu’il n’y a pas de conflit entre élites et pas d’alliés influents qui apportent un soutien au mouvement, le gouvernement peut être ferme et ne rien céder aux revendications. Les chances de succès de la mobilisation seront donc faibles, ce qui freinera l’engagement des individus. STRUCTURE DES OPPORTUNITES POLITIQUES : Environnement politique au sens large qui encourage ou décourage certaines formes d'engagement politique. Synthèse: Malgré le paradoxe de l'action collective, il est fréquent que certains individus s'engagent politiquement. En effet, ceux qui participent à une action collective peuvent être récompensés sous forme matérielle (incitations sélectives) ou de manière symbolique (rétributions symboliques). La perspectives de rencontrer de nouvelles personnes ou encore le sentiment de donner un sens à sa vie sont des rétributions symboliques. De plus, la structure des opportunités politiques favorise plus ou moins l'engagement. II. Comment les variables sociodémographiques impactent-elles l'engagement politique ? A. Le poids important de la catégorie socioprofessionnelle et du niveau de diplôme Les individus qui s'engagent dans des actions collectives ont souvent des caractéristiques particulières : dans certains cas, ils appartiennent à des groupes sociaux défavorisés mais le plus souvent, il s'agit de groupes plutôt favorisés et éduqués. Ainsi la catégorie socioprofessionnelle et le niveau de diplôme jouent un rôle important dans l'engagement politique. 1. La catégorie socioprofessionnelle Rappel sur les catégories socioprofessionnelles : distinction établie par l'INSEE dans le but de classer les professions et métiers en fonction de leurs proximité sociale. Q32°) Donnez la signification des chiffres de la première ligne.Les employés représentent 28,3 % de la population active occupée en 2017, mais seulement 4,6 % des députés élus en 2017 appartiennent à cette PCS. Q33°) Quelles sont les catégories sociales surreprésentées parmi les députés ? Et sous-représentées ?Les cadres et professions intellectuelles supérieures sont très largement surreprésentés au sein du groupe des députés (et dans une moindre mesure la PCS artisans commerçants chefs d’entreprise aussi). Q34°) Comment peut-on expliquer ces résultats ? Les classes populaires (employés et ouvriers) sont très largement sous- représentées. Les professions intermédiaires sont aussi, dans une moindre mesure, moins représentées au sein du groupe des 5 députés que dans l’ensemble de la population active occupée. Q35°) Quels sont les problèmes que de telles inégalités peuvent poser du point de vue de la représentation politique ? Ces résultats s’expliquent par le fait que les PCS « cadres et professions intellectuelles supérieures » et « artisans commerçants chefs d’entreprise » regroupent des individus qui ont plus de ressources (capital économique, culturel, social) que le reste de la population et donc peuvent plus facilement se lancer dans une carrière politique. En effet, pour être élu député, il ne faut pas craindre de s’exprimer en public et le faire correctement ; il faut souvent bénéficier d’une situation matérielle aisée afin de pouvoir se lancer dans une campagne électorale, et disposer de certaines relations. 8. Ces inégalités posent problème car elles soulignent qu’une partie importante de la population active n’est pastout à fait représentée à l’Assemblée nationale. Certes les députés ne cherchent pas nécessairement à favoriser leur groupe social d’origine, mais ils risquent par exemple d’être moins Conscients des difficultés de la classe ouvrière si aucun député n’est issu de cette catégorie. 2. Le diplôme Q36°) Comment mesure-t-on ordinairement le capital scolaire ? On mesure ordinairement le capital scolaire à l’aide du diplôme le plus élevé obtenu. Q37°) Expliquez le passage souligné.Lorsque des personnes sont diplômées, elles ressentent souvent moins de gêne ou de honte à s’exprimer en public, ce qui va les amener à prendre davantage la parole ou à participer à l’action collective. Q38°) Pourquoi considère-t-on habituellement que le capital social et le capital scolaire sont liés ? On considère habituellement que le capital scolaire et social sont liés car une partie de ce capital social (c’est-à-dire les relations dont disposent les individus et qui leur permettent d’accéder à certaines ressources) est forgé lors de la période des études. Par exemple, un diplômé d’une grande école a plus de chances de fréquenter des personnes qui ont des positions sociales élevées que le détenteur d’un CAP. Q39°) Le niveau d'études est-il corrélé à un type de préférence politique ?Le niveau d’études est-il corrélé à un type de préférence politique ? Pour l’essentiel des partis, le niveau d’étude ne semble pas changer significativement la répartition des votes aux élections européennes, sauf pour deux : Europe Écologie les Verts et le Rassemblement national. En effet, plus le niveau d’étude augmente, plus les scores réalisés par Europe Écologie les Verts augmentent (6 < 14 < 15 < 20) et plus ceux du Rassemblement national diminuent (33 > 24 > 16 > 12). Q40°) Que peut-on dire sur un éventuel lien entre le niveau de diplôme et comportement politique ?il est possible que le comportement politique soit influencé par une analyse différente du monde liée aux études suivies. Synthèse: La position sociale des individus est déterminante pour comprendre pourquoi certains s'engagent et d'autres non. Celle-ci est déterminée en grande partie par la PCS et le niveau de diplôme. Généralement, plus ce dernier est élevé, plus l'engagement sera fort. B. Les autres déterminants 1. L'âge/génération Pour expliquer pourquoi certains citoyens s'engagent et d'autres non, il faut prendre en compte d'autres variables telles que l'âge et le sexe des individus. Une génération correspond à un ensemble d'individus nés à la même période et ayant traversé des événements communs. Certaines générations semblent ainsi plus engagées que d'autres. Q41°) Peut-on réellement affirmer que les jeunes sont moins engagés politiquement que les plus âgés ? Vous nuancerez votre réponse. Les 18-24 ans sont 17,7 % à voter systématiquement ; les 80 ans ou plus sont 37,6 % à le faire. L’écart de vote systématique entre les 18-24 ans et les 80 ans ou plus est donc de 19,9 points de pourcentage (37,6 – 17,7) Les jeunes ont un comportement politique qui est davantage axé vers des actions physiques, en particulier contestataires, que vers le vote., des formes d’engagement concrètes, temporaires et pour des « causes spécifiques ». Désormais les jeunes refusent de se voir « coller une étiquette » tout au long de leur vie militante ; ils s’engagent pour des causes mais de manière non durable, puis passent à autre chose ou à une autre cause (à la manière d’un post-it qui peut se décoller et se recoller).Les jeunes se sentent toujours concernés, qu’ils protestent et manifestent. Mais ils ne le font pas de la même manière que les générations précédentes. 2. Le sexe Q42°) Selon vous, pourquoi trouve-t-on beaucoup de femmes à la tête de famille monoparentale parmi les gilets jaunes ?Les familles monoparentales (avec une femme à leur tête le plus souvent) sont beaucoup plus touchées par la pauvreté que le reste des familles : c’est pourquoi on les retrouvait fréquemment dans ce mouvement social qui protestait contre les difficultés matérielles d’une partie de la population. Q43°)Pourquoi les barrages routiers étaient-ils considérés jusqu’à présent comme un « type d’action masculin » ? Ce type d’action 6 peut facilement entraîner des actes de violence et d’intimidation. Pour cette raison, il a longtemps été considéré comme un type d’action plutôt réservé aux hommes car il correspond à une certaine image de la virilité. Q44°) Quels sont les points communs et les différences entre les femmes et les hommes au sein du mouvement des Gilets jaunes ? Donnez des exemples.Les points communs se situent au niveau des modes d’action utilisés lors des blocages (barrages routiers par exemple). En revanche, on observe que les femmes s’approprient ces actions en y ajoutant une dimension originale, comme par exemple la pratique de la danse. À certains moments elles continuent aussi à effectuer des tâches souvent réservées aux femmes, comme par exemple faire à manger. En revanche, elles se démarquent des actions des hommes en étant moins nombreuses à soutenir les violences. Synhtèse : L'âge, la génération et le sexe sont des variables qui peuvent expliquer le comportement électoral. Les jeunes ont une manière de s'engager différente de leur aînés. Leur engagement est souvent plus éphémère et davantage tourné vers des causes concrètes. De même si certains modes d'actions ont longtemps été réservés aux hommes, on observe aujourd'hui un rapprochement des comportements. III. Quelles sont les transformations de l'action collective ? A. Une diversité d'objets Une action collective peut avoir plusieurs motifs (objets). On parle de conflits du travail lorsque des travailleurs s'opposent à leur employeur. Mais depuis une cinquantaine d'années, de nouveaux enjeux de mobilisations apparaissent. On voit aussi de plus en plus de groupes minoritaires qui s'organisent pour faire valoir leurs revendications. Q45°) Qu'est ce qu'une revendication matérialiste ?Une revendication matérialiste porte sur les conditions matérielles de travail et de vie : niveau des salaires, temps de travail, etc. Q46°) Qu'est ce qu'une revendication post-matérialiste ?Une revendication post-matérialiste porte sur des valeurs : reconnaissance de droits, de la légitimité d’une identité particulière, etc. Q47°) Comment expliquer le développement des NMS ?L’auteur laisse entendre que pour certains sociologues,notamment Ronald Inglehart, le développement des NMS s’expliquerait par l’émergence de nouveaux besoins, tels que la reconnaissance sociale, lorsque les besoins primaires sont satisfaits(logement, alimentation, etc.). Ils seraient donc caractéristiques des sociétés développées postindustrielles.Avec la moyennisation de la société les écarts de conditions de vie ont diminué ce qui explique une part croissante des revendications liées à des normes culturelles. Ces nouveaux enjeux apparaissent dans les années 1970, après les 30 glorieuses, période pendant laquelle la situation économique des individus s’est grandement améliorée. Q48°) Peut-on dire que les conflits traditionnels ont totalement disparu ? Aidez-vous de l'actualité. NOUVEAUX ENJEUX DE MOBILISATION : Actions collectives qui se développent de plus en plus autour de revendications post- matérialistes, plutôt que des enjeux plus classiques de répartition des richesses. Paris 29 juin 2019 Q49°) A quel événement fait référence l'image ? Gaypride ou marche de la fierté Q50°) Quelles sont les revendications d'un tel groupe ?Reconnaissance dans la société et donc lutte contre les discriminations, obtention de nouveaux droits en fonction des lois du pays (mariage homosexuel, adoption, PMA...) Q51°) Pourquoi parle-t-on de lutte minoritaire ? On parle de lutte minoritaire car il s'agit d'un groupe d'individus placés dans une situation d'infériorité numérique. Les peuples minoritaires subissent fréquemment des persécutions contrairement à la majorité de la population dont l'avantage du nombre lui permet de se placer du coté du pouvoir politique. Grâce à ces luttes, les peuples minoritaires arrivent à réduire les discriminations et même à obtenir des droits similaires à ceux de leurs concitoyens. Synthèse : Les conflits du travail restent aujourd'hui important mais ils ont changé de forme. De nouveaux enjeux de mobilisation sont apparus autour de préoccupations moins matérielles. De plus, certains groupes minoritaires mènent des luttes pour obtenir une forme de reconnaissance de la part de la société. B. Une diversité d'acteurs Une action collective émerge souvent grâce à des organisations de différentes natures. Il peut s'agir de partis politiques, de syndicats, d'associations ou bien de rassemblements plus éphémères et moins structurés, des groupements. 7 Les partis politiques sont des organisations structurées engagées dans la compétition électorale en vue d'exercer ou d'influencer le pouvoir politique. Un syndicat est une association de personnes qui vise à gérer ou à défendre les intérêts professionnels et économiques de ses membres. Exercice 2 : Associez chaque exemple à la bonne organisation Groupement Association Parti Syndicat Collectif « féminicides x par compagnon ou ex » La CGT (confédération x générale du travail) Le rassemblement x national La croix rouge x Black Lives Matter X Handicap international x Europe Écologie les x Verts La Force ouvrière x C. Une diversité de répertoires 1 2 3 « La liberté guidant le peuple », Eugène La BAC, gettyimages.fr Les black blocs Lenouvelobs.fr « brigade activiste des clowns » Delacroix, 1830. 4 8 Q53°) Complétez le tableau Q54°) Donnez d’autres exemples de répertoires d’action collective. manifestation, grève, pétition, sit-in, die-in, flash-mob,zap, happening, scandalisation, désobéissance civile, barrages routiers, occupation de l’espace public, de lieux symboliques, de ronds- points, forums sociaux, utilisa-tion des réseaux sociaux numériques... Q55°) Dans quel sens les répertoires d’action collective vous semblent-t-ils évoluer au cours du temps ? Sur le long terme, on assiste à la pacification de la protestation, à la « civilisation des mœurs » politiques et à une délégitimation du recours à la violence politique. La protestation non violente oppose aux forces de l’ordre la puissance de la détermination ou du nombre ; elle rend ainsi le recours à la violence très coûteux pour les autorités. Cela n’élimine pas l’utilisation de la violence dans l’action collective, comme on le voit parfois avec les Black Blocs, par exemple. Q56°) Donnez une définition de répertoire d’action collective. REPERTOIRE D'ACTION COLLECTIVE : Moyens de pression théoriquement utilisables par un ensemble d'individus engagés dans une action collective Synthèse : les formes d'actions collectives ont évolué au cours du temps. Si la manifestation reste le mode d'actions privilégié, elle coexiste aujourd'hui avec de nouvelles formes comme la désobéissance civile ou l'hacktivisme qui suppose l'utilisation des technologies numériques. Le répertoire d'action collective est amené à évoluer et à s'élargir. Exercice 3 : Placez dans le tableau, les termes suivants : Acteurs Valeurs et revendications Modes d'action Conflits sociaux traditionnels conflits portant sur la sphère de grèves, manifestations et travailleurs et syndicats ; la production et les enjeux de la occupation des lieux de travail redistribution essentiellement ; ; Nouveaux mouvements sociaux femmes, homosexuels, sans- mouvements reposant sur des formes de protestation papiers, écologistes, jeunes... valeurs post-matérialistes diversifiées valorisant l'aspect ( Ronald Inglehart) symbolique ainsi que usage du numérique ; ; 9