Pathologie proctologique - Cours PDF

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Faculté de Médecine - UM6SS - Casablanca

Pr NADI ANASS

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pathologie proctologique maladie hémorroïdaire proctologie médecine

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Ce document présente un cours sur la pathologie proctologique. Il détaille la maladie hémorroïdaire, les différents types d'affections, les objectifs pédagogiques et les différentes manifestations et complications. Il aborde également le diagnostic, le traitement médical et chirurgical.

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LA PATHOLOGIE PROCTOLOGIQUE Pr NADI ANASS Semestre S5 Année scolaire Module 2024-2025 Pathologie digestive www.um6ss.ma...

LA PATHOLOGIE PROCTOLOGIQUE Pr NADI ANASS Semestre S5 Année scolaire Module 2024-2025 Pathologie digestive www.um6ss.ma OBJECTIFS PEDAGOGIQUES  Reconnaître les lésions à l’étape clinique  comprendre les mécanismes et enumérer les facteurs de risque  savoir reconnaître une urgence en chirurgie proctologique  Connaître les principes de traitement INTRODUCTION  Pathologie relative aux maladies de l’anus et du rectum  Consultations fréquentes en médecine générale, gastroentérologie et chirurgie viscérale  La part de l’automédication est considérable et les retards de diagnostic et de prise en charge sont fréquents  Trois pathologies principales: maladie hémorroïdaire, fissure anale, les suppuration anales (fistule et abcès) LA MALADIE HEMORROIDAIRE INTRODUCTION  La plus fréquente des affections proctologiques  Maladie hémorroïdaire: hémorroïdes symptomatiques  Pathologie bénigne  Prévalence en augmentation  Physiopathologie multifactorielle  Diagnostic principalement clinique  Complications rares parfois graves  Traitement: médical+++, instrumental, chirurgical II. SIGNES CLINIQUES 1. L’interrogatoire :  Age  Antécédents gynéco-obstétricaux chez la femme  Antécédents personnels ou familiaux de tumeur recto-colique et de maladie inflammatoire chronique de l’intestin.  Antécédent de chirurgie anale.  Trouble du transit associé, le plus souvent une constipation, plus rarement une diarrhée chronique.  Ancienneté de la maladie  Habitudes toxiques , traitements pris par le patient  La symptomatologie menant à la consultation (manifestations aigues ou chroniques à détailler): Rectorragies, le prolapsus, la douleur +/- le prurit. II.SIGNES CLINIQUES 2. Examen clinique: Proctologique :  Expliquer au patient (importance et déroulement) dans un milieu rassurant  Position :genu pectoral ou latérale gauche  Inspection: avec et sans poussée ,déplissement des plis radiés de l’anus  TR: lubrifier++, à décaler si douleur aiguë, Palpation :déformation souples dans la lumière du canal anal, exploration360° de la muqueuse rectale Evaluation du Tonus-sphinctérien++ Examen-général : ADP ++ MANIFESTATIONS CLINIQUES AIGUES 1. Thrombose hémorroïdaire externe:  La seule manifestation clinique des hémorroïdes externes  Douleur aigue, non pulsatile permanente non rythmée par la défécation  Inspection: tuméfaction bleuâtres indurée  Evolution  Disparition spontanée  Érosion cutanée puis saignement  Formation d’une marisque: excroissance cutanée séquellaire 2. Thromboses internes : rares MANIFESTATIONS CLINIQUES 3.3. Poussées fluxionnaires : crise oedemateuse  Sensation de gonflement, de pesanteur intra canalaire non rythmée par la défécation, intermittente  Examen clinique : aspect normal de la marge anale anuscopie : aspect congestif des plexus hémorroïdaires internes.  Facteurs de risque: constipation aigue, exercice physique intense, voyage prolongé, diarrhée aigue, traumatisme anorectal, consommation d’alcool, lipides, poivre, piment,… 4. Manifestaions cliniques chroniques:  Rectorragies :  Indolores, parfois accompagnées d’un prolapsus.  sang rouge éclaboussant la cuvette des toilettes immédiatement après le passage de la selle, parfois en jet pulsatile Rectorragie ≠ maladie Hémorroidaire Toujours chercher une autre cause notamment le cancer colorectal  Prolapsus :  Extériorisation des hémorroïdes internes en dehors de l’orifice anal.  Evolution progressive  circulaire ou localisé à un seul paquet  Le prolapsus hémorroïdaire est classé en tenant compte de l’interrogatoire et de l’examen clinique. = Classification de GOLIGHER III. EXAMENS COMPLEMENTAIRES  Diagnostic positif : purement clinique  Pas d’interet pour le diagnostic positif  Utiles pour éliminer les diagnostics différentiels: étiologie d’une rectorragie+++ IV. DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL Devant proctalgie avec tuméfaction anale V.TRAITEMENT 1. Traitement médical :  Règles hygiéno-diététiques :  Apport suffisant en eau et fibres  Activité physique régulière  Position facilitant l’évacuation des selles  Eviction des épices, de l’alcool, du tabac, du café (absence des preuves scientifiques valides)  Régularisation du transit : Laxatifs ++  Les traitements topiques :  suppositoires, crèmes, pommades  Principe actif: corticoïdes locaux, un anesthésique, un phlébotrope, un lubrifiant et/ou un protecteur mécanique. TRAITEMENT  Veinotoniques ou phlébotropes  Effet vasculotrope et anti-inflammatoire.  Molécules: diosmine, ginkobiloba, troxérutine, rutoside  Les antalgiques et anti-inflammatoires:  AINS: meilleur traitement contre la douleur et l’oedemes (thrombose hémorroïdaire +++)  Les antalgiques niveau 1 et 2 +/- 3  Les corticoïdes oraux: en cas de contre indication des AINS (la femme enceinte+++) 2. Traitement instrumental: Traitement des hémorroïdes internes uniquement (manifestations chroniques +++) Principe: Destruction tissulaire ischémique au sommet des plexus hémorroïdaires Fibrose cicatricielle et ascension du tissu hémorroïdaire prolabé en le fixant au plan profond Trois techniques: la photocoagulation infrarouge. la ligature élastique les injections sclérosantes 3. Traitement chirurgical:  Incision et excision: pour la thrombose hémorroidaire externe  Hémorroidectomie pédiculaire de Milligan-Morgan  La ligature des artères hémorroidaires guidée par doppler  L’hémorroidopexie (ou anopexie) agrafée circulaire CONCLUSION  La maladie hémorroïdaire est une affection fréquente aux modes d’expression cliniques multiples.  Diagnostic d’élimination: attention au cancer colorectal notamment devant les rectorragies  Progrès thérapeutique multiples FISSURE ANALE INTRODUCTION  2ème cause de consultation en proctologie après la maladie hémorroïdaire  Ulcération de la marge anale remontant plus ou moins haut dans le canal anal sans jamais dépasser la ligne pectinée.  Maladie fréquente, souvent invalidante.  Traitement médical de 1ère intention, parfois véritable urgence médico-chirurgicale DIAGNOSTIC POSITIF 1. Signes fonctionnels :  Début brutal+++  Douleur anale à type de déchirure ou de brûlure  Douleur intense en 3 temps spécifique :  Déclenchée par la selle  Disparait après quelques minutes  Réapparait pour durer quelques heures  Irradiation possible ( fesses , OGE )  Rectorragies +/-  Constipation reflexe  Examen clinique :  Examen proctologique doux et prudent avec déplissement des plis radiés  Visualisation de la fissure anale rallongée en raquette , déborde sur la MA par son extrémité externe , son extrémité interne s’insère dans le canal anal sans jamais atteindre la ligne pectinée, ses bords sont nets fins et le fond est rosé.  Hypertonie sphinctérienne Syndrome Fissuraire: proctalgie + hypertonie spinctérienne+ déchirure de la marge anale DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL  Devant une Fissure anale hyperalgique: Abcès intra mural du rectum  Devant une Fissure atypique : latérale et/ou indolore berges surrelevées  Maladie de Crohn  Infection sexuellement transmise : gonocoque, chlamydia, syphilis (chancre, syphilis secondaire), VIH  Carcinome épidermoïde  Tuberculose  Ulcération traumatique TRAITEMENT 1. Traitement médical de 1ère intention  Régulariser le transit = MHD + laxatifs en cas de constipation ou traitement d’une diarrhée , l’objectif étant d’obtenir des selles de consistance molle.  Traitement de la douleur : un anti-inflammatoire non stéroïdien, un antalgique type paracétamol +/- associé à un dérivé morphinique, et un myorelaxant.  Crème cicatrisante 2. Traitement médical de 2ème intention :  Dérivés nitré en pommade : diminuent la contracture sphinctérienne et à améliorer ainsi la vascularisation locale pour aider à la cicatrisation.  Topiques à base d’inhibiteurs calciques  Toxine botulique injectée dans le sphincter interne ou l’espace intersphinctérien 3. Traitement chirurgical :  Sphinctérotomie latérale interne , Fissurectomie CONCLUSION  Douleur invalidante  Diagnostic = examen proctologique (prudent++)  Diagnostic différentiels :IST, Crohn, Cancer  Traitement : hygiène de vie+ traitement médical toujours  Si échec ou complications: chirurgie : sphinctérotomie latérale interne/fissurectomie SUPPURATIONS ANO-PERINEALES : ABCES ANAL ET FISTULE ANALE INTRODUCTION  La fistule anale est une communication anormale entre la muqueuse du canal anal et la peau de la marge anale.  L’abcès en constitue la phase aigüe et la complication urgente.  Maladie proctologique fréquente : 71 % des suppurations  Prédominance chez l’adulte jeune avec prédominance masculine.  Le traitement est chirurgical : drainer la suppuration en respectant l’appareil sphinctérien MANIFESTATIONS CLINIQUES 1. Phase Aigüe Ou Phase D’abcès :  Douleur : Intense, Insomniante, pulsatile Constante et non rythmée par les selles, Signes accompagnateur: irradiation périnéo-génitale, épreintes, dysurie, rétention urinaire.  Syndrome infectieux : variable, souvent important.  L’examen de la marge anale: Masse rouge, tendue, luisante, effaçant les plis radiés de l’anus Toucher rectal : douleureux, percevoir l’orifice interne (petite granulation ou une dépression)  Signes de gravité Terrain : diabète, prise AINS, immunodépression… Signes généraux : fièvre, AEG, choc septique. Signes locorégionaux : signe urinaires, crépitation sous cutanée, nécrose extensive 2. Phase Chronique Ou Phase De Fistule :  Ecoulement purulent intermittents parfois séro hémorragique  Douleur modérée  Prurit (macération locale)  Inspection :  Découvre facilement l’orifice externe: issue de pus ou granulation  Parfois plusieurs orifices  Palpation :  trajet induré superficiel sous la peau sous forme d’un petit cordon  Toucher rectal :  Percevoir l’orifice interne avec un petit granulome ou une dépression.  L’anuscopie : Recherche le granulome de l’orifice interne avec parfois un écoulement purulent EXAMENS COMPLEMENTAIRES  L’examen clinique détaillé parfois sous anesthésie est suffisant dans la majorité des cas  Quels examens complémentaires? 1. Echographie endoanale : 2. IRM pelvienne : 3. Les prélèvements bactériologiques : Sont proposés en cas de fistule atypique afin d’éliminer une origine infectieuse spécifique (tuberculose, actinomycose ou gonococcie…). DIAGNOSTIC DIFFERENTIEL  Autres suppurations ano-périnéales: sinus pilonidal, maladie de Verneuil  Suppurations spécifiques (crohn, TBK, gonocoque…)  Suppurations génitales (bartholinite, prostatite)  Cancer colloïde fistulisé  Fistules iatrogènes  Fissure anale infectée TRAITEMENT Traitement chirurgical [fistulotomie anale] + traitement de la cause si identifiée (maladie de crohn, tuberculose,…) Jamais d’ATB seuls Jamais d’AINS: risque de gangrène anopérinéale CONCLUSION  Pathologie grave avec altération de la qualité de vie  Diagnostic principalement clinique  Examens complémentaires : non systématique  Toujours chercher une cause générale sous jacente  Le défi du traitement est double : traiter le trajet fistuleux et préserver la continence anale.  La fistulotomie est le traitement de référence mais doit être évitée en cas de risque d’incontinence anale.  Les techniques d’épargne sphinctérienne sont moins risquées pour la continence mais exposent à un risque de récidive importante

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